LA ROBOTISATION, STADE ULTIME DU CAPITALISME, par Zébu

Billet invité.

1- Des études de plus en plus précises (concernant la France, par exemple), convergent pour décrire le même phénomène de robotisation (par le remplacement du travail manuel par le robot et du travail intellectuel par le logiciel).

2- Le gros de la robotisation n’avait visé jusqu’ici que la classe ouvrière, or c’est l’ensemble du salariat qui est désormais concerné, les classes moyennes et supérieures étant maintenant elles aussi atteintes. Seules les classes sociales en « apesanteur sociale », en sont les bénéficiaires : les happy few mondialisées ou les rentiers à vie en sont a priori exclues, le phénomène visant justement à les alimenter elles en revenus du capital, social ou monétarisé.

3- Le capitalisme ayant visé jusqu’ici à créer les conditions d’émergence d’une classe de consommateurs (moyenne et sup) sur lesquelles est fondée la démocratie représentative (ce sont ces classes sociales, moyennes et supérieures, qui sont représentées dans ce système), la désintégration de ces classes sociales par la robotisation implique celle du système politique actuel. Des systèmes de gouvernement coercitifs et liberticides seront donc nécessaires pour garantir l’évolution en cours.

4- Aucun système de redistribution, fiscal ou autre, n’est envisagé face à ce phénomène. Tout au contraire : le processus est précisément en place pour alimenter les rentiers. Ce processus est intrinsèque au capitalisme : il est son implication logique, liée à la recherche de productivité (gains de moins en moins redistribués socialement, voire pas du tout). La robotisation ‘socialisée’ est le stade ultime du capitalisme : la robotisation a éliminé le travail humain et seul le capital demeure désormais rémunéré.

5- Même la mise en place d’une redistribution sociale sous forme ‘x’ ou ‘y’, qui viserait à tempérer l’évolution en cours, ne serait qu’un palliatif : un nouveau système d’« adaptation sociale ». Il serait d’ailleurs en permanence miné par le maintien comme justification idéologique de l’évolution en cours du principe du Tout travail mérite salaire – mais lui seul !, qui demeurerait en place.

Ayant conduit à ce que seul soit encore rémunéré le capital, le travail humain ayant lui entièrement disparu, la robotisation aura opéré la concentration de la richesse entre les mains des seuls capitalistes. La robotisation, ayant apporté la solution finale à la question du salariat (ou du prolétariat, les deux termes étant synonymes), par l’élimination pure et simple de celui-ci, constitue bien le stade ultime du capitalisme.

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185 réponses à “LA ROBOTISATION, STADE ULTIME DU CAPITALISME, par Zébu”

  1. Avatar de Lucas
    Lucas

    Robotisation et capitalisme vont très bien ensembles,
    mais je pense plutôt que, le capitalisme étant un mode d’organisation, il a parfaitement colonisé le domaine des robots et des machines.
    je veux dire: Enlevez de votre esprit la structure capitaliste, hé bien vous verrez peut être qu’une certaine robotisation pourrait Nous être utile. L’autre sens est presque absurde.

    La robotisation a fait évoluer le capitalisme à merveille. De toute manière, cette machine se nourrit de tout ce qu’elle fait naître, c’est comme ça.

    1. Avatar de Lucas
      Lucas

      La robotisation semble être le paradis pour toutes structures guidées par une idéologie totalitaire…

    2. Avatar de daniel
      daniel

      Si « c’est comme ça », restons couchés, c’est plus sûr.
      Le Taciturne doit se retouner dans son tombeau.
      Et la Boétie…
      Mais à quoi bon, toutes ces vieilleries ?
      Mieux vaut sans doute préférer la fraicheur des nouveautés, inhumaines pour les 2 qui nous occupent. Inhumaine est un bien grand mot: le capitalisme est seulement invincibles et les robots « capitalisés, imparables.
      Qui sait ? peut-être pas ? Pas avec vous.

      1. Avatar de Lucas
        Lucas

        Mon vœu le plus cher vous donnerait raison Daniel !… il faudrait beaucoup d’explosif, mais attendre est plus sage (!?), et pourquoi pas couché oui.

  2. Avatar de GUICHE
    GUICHE

    Tout ceci confirme le peu d’espoir que nous avions sur l’espèce humaine… 99 % de la population « disparaitra » ! Que deviendra notre planète ?

  3. Avatar de Ar c'hazh du
    Ar c’hazh du

    Le capitalisme ayant visé jusqu’ici à créer les conditions d’émergence d’une classe de consommateurs (…)

    Je ne suis pas sûr que ce soit le projet du capitalisme mais plutôt celui de la social – démocratie, laquelle pensait ainsi présenter un capitalisme « à visage humain » et assurer par là leur pérénité dans une sorte d’alliance gagnant – gagnant.
    Sauf que le projet vire au cauchemar avec la fin de la croissance et la finitude de la planète me semble-t-il.

    1. Avatar de zébu
      zébu

      Les prolétaires, ceux qui n’ont que leur travail comme ressource, ceux-là même qui consomment.
      La sociale-démocratie est un mode de répartition des richesses historique entre entrepreneurs, prolétaires et capitalistes, impliquant un mode de partage du pouvoir politique. C’est un moment du capitalisme.

  4. Avatar de MerlinII
    MerlinII

    Oui mais le cycle du capitalisme, c’est extraire – transformer – vendre – jeter
    Si le nombre de gens solvables s’effondre, le système se grippe, non ?
    Les riches se mettront peut-être à l’abri avec leur robots sur quelques îles éloignées – et après ?

    C’est bien la question que pose P.Jorion dans l’émission de Taddéi

    1. Avatar de Dominique Gagnot
      Dominique Gagnot

      Si le nombre de gens solvables s’effondre, le système se grippe, non ?

      Bien sur il se grippe. Mais 99% des entreprises pourraient fermer, et 99% de la population pourrait se retrouver à la rue, que ça ne perturberait aucunement le train de vie des 0,1%, servis par les 0,9% restant. Bien au contraire, ils n’auraient plus du tout à partager les ressources avec les 99%!

      Et l’on peut tenir le même raisonnement en considérant que tous les habitants de la planète se retrouvent dans un total dénuement, sauf 1 hyper riche et sa cour pour le servir. Le système pourrait continuer de fonctionner!

      Le capitalisme est une machine à concentrer les richesses, et la limite est que une seule personne pourrait tout posséder.

    2. Avatar de Etienne
      Etienne

      Jusqu’il y a peu j’ai pensé de cette manière comme si cette évolution linéaire exponentielle t bien réelle irait jusqu’à son paroxysme. Le fameux effondrement.

      Je suis plus nuancé à ce jour. Je pense que des alternatives naissent un peu partout, je pense aux consommateurs responsables, au circuits courts, au renouveau de l’artisanat, au production plus locales. Bien entendu au niveau chiffres, nous sommes encore loin des milliards liés à l’industrie extraordinaire, mais les petites fourmis saines sont à l’œuvre et je crois que la valse des milliards touche à sa fin. nombreuses sociétés se sont effondrées avant la notre. Nos milliards n’existent même pas puisque non basés sur l’économie réelle. J’ai donc beaucoup d’espoir. J’ai aussi bien de la rage en constatant les dégâts.

      Mais bon, nous ferons avec, et plus vite nous prendrons chacun de nous notre destin en main, plus nous formeront une communauté de néos humains vivants qui ont la volonté d’aimer les autres tout autant que nous mêmes (en commençant par là d’ailleurs) , plus nous donneront vie au contraire de ce que nous passons comme temps à constater. Nombreux sont les constats , les peurs, les raisonnements futuristes. Alors que les destructeurs eux, ne font aucun constat. il créent une réalité, ils imaginent en silence nos constats futurs.. A nous de créer prenons place..
      Je propose une gigantesque table ronde d’idées. Et tant pis si certains se les approprient, du moment qu’elles soient bonnes et empreintes de respect de la vie. Moi je les partagerai.

      1. Avatar de Christophe
        Christophe

        quelles que soient les nuances que l’on peut apporter aux dramatiques constats établis sur les dégâts du capitalisme et de sa mécanique infernale, il est urgent et sain de proposer des solutions, de créer l’alternative.
        Au delà donc de l’indignation tout à fait salutaire pour sensibiliser les victimes que nous sommes et dont nous ne sommes pas toujours tous conscients, se donner un espoir, des objectifs et des moyens semble la voie la plus salutaire pour notre humanité.
        La reprise en main citoyenne n’est effectivement peut être pas un vain mot ou un vœu pieu, on peut également en établir le constat. une vraie économie collaborative (pas celle des marchands d’esclaves à la mode UBER ou autre employeur à la tâche) se développe sur des fondements locaux. La création de richesse matérielle et humaine est là dans le co-voiturage public, les marchés du terroir, la nouvelle production artisanale. J’adhère parfaitement à votre commentaire Etienne et nous encourage à nous encourager autant qu’à dénoncer.

  5. Avatar de Arnould
    Arnould

    Entièrement d’accord avec ce texte. Et nul besoin de robot intelligents et autosuffisants pour arriver à cette catastrophe? (r)évolution? transition (vers quoi?)…

  6. Avatar de FL
    FL

    La robotisation est indispensable pour éviter la lobotomisation de l’individu , si et seulement si , le gain obtenu est redistribué au dit individu .

  7. Avatar de Lassomoire
    Lassomoire

    J’ai du mal a saisir la finalité du processus.A qui comptent ils vendre leurs produits ?

    1. Avatar de Dominique Gagnot
      Dominique Gagnot

      J’ai du mal a saisir la finalité du processus.A qui comptent ils vendre leurs produits ?

      A personne, sauf à eux. et ça leur est bien suffisant!

    2. Avatar de zébu
      zébu

      A ceux qui continuent à travailler et ceux qui pourraient bénéficier d’un revenu universel (solution alternative).

  8. Avatar de maris
    maris

    Là précisément se trouve et le problème et la solution.
    La robotisation a été prise en main par le libéralisme pour en faire son outil pour obtenir ce dont « ils » rêvent. Une robotisation « sociale » éviterait au plus grand nombre de pointer au chômage. Resterait à rémunérer les quelques uns qui travailleraient encore : maintenance / conception / enseignement. ainsi que certaines professions de « prestige » où l’humain aurait encore le loisir d’intervenir : restauration, arts… et même agriculture ! – j’en oublie –
    Mais la transition entre notre société et une société libérée du poids de la finance ne saurait se faire en douceur ; de la même manière que Zébu le souligne : la société capitaliste extrême devra s’imposer par des méthodes coercitives, notre réponse ne saurait être autrement que violente à la manière d’une révolution de 89 revisitée. Les citoyens ne s’y colleront pas de façon automatique et calculée mais les gens ne se laisseront pas massacrer sans rien dire.
    Aussi, nous qui avons un certain recul part rapport à ce qui se passe aujourd’hui, nous n’aurons pas d’autre choix que d’intervenir et ne plus rester en marge de ce qui se passera demain.

  9. Avatar de Dominique Gagnot
    Dominique Gagnot

    Tout ceci confirme le peu d’espoir que nous avions sur l’espèce humaine… 99 % de la population « disparaitra » ! Que deviendra notre planète ?

    Vous faites implicitement l’hypothèse qu’il n’y aurait pas d’alternative, ce qui est bien sur faux!
    Seulement les maîtres du monde actuel, et leurs infatigables experts, n’en veulent pas!

    Alors que s’ils voulaient bien libérer le paysage, nous pourrions mettre en place un système économique cette fois ci en cohérence avec les problèmes de fond qu’il s’agit de résoudre, sur les plans écologiques, sociaux et humains… Et les robots deviendraient les amis de tous! (et ne seraient plus là pour seulement gonfler les profits de quelques uns au détriment du plus grand nombre)

    Mais, hélas, ce sont toujours les maîtres du monde qui décident, et certainement pas les populations.

    Un espoir:
    Jusqu’ici, seules les populations ouvrières étant touchées, les maîtres du monde pouvaient compter sur le soutien des autres pour faire avaler la paupérisation.
    Les classes, non encore touchées par la robotisation, bénéficiaient en effet des merveilleux progrès de la science. On endormait tout le monde en expliquant que ça allait s’arranger avec l’élévation du niveau des qualifications. Sauf que le problème n’est pas là…

    Cette fois ci, tous étant touchés, les maîtres du monde sont bien seuls.
    Que va t’il donc se passer?..

    1. Avatar de ropib
      ropib

      Les maîtres du monde ne décident pas de tout tout le temps. Il y a de moments où, quand on pousse une logique à son paroxysme, on atteint la limite de sa pertinence, pourtant ce n’est pas la fin du monde, juste la fin d’une organisation et justement des hiérarchies.
      Évidemment au sortir de ce processus c’est rarement les plus pauvres qui deviennent les maîtres, mais ceux qui refusent de discuter les moyens d’exercice de leur pouvoir ne sont quand même pas les vainqueurs : on ne peut pas dire que les Mérovingiens soient rester les héros qu’ils étaient par exemple.

    2. Avatar de Michel Lambotte

      Un cran plus haut.

      Vous faites implicitement l’hypothèse qu’il n’y aurait pas d’alternative, ce qui est bien sur faux!

      Vous avez parfaitement raison.

      Seulement les maîtres du monde actuel, et leurs infatigables experts, n’en veulent pas!

      Mais de cela on s’en fout comme de l’an 40.
      Les alternatives existent en mode embryonnaire et il faut les créer en mode réel sans se soucier de ce que pense la nomenclature.
      Passez voir le site derrière mon nom, vous êtes électronicien (ingénieur), je suis électromécanicien (niveau équivalent bac+2) nous sommes tous deux d’origine agricole
      http://users.cybernet.be/Michel.Lambotte/
      L’ingénieur agronome Benoit Noël voudrait créer un robot maraîcher pour supprimer les tâches rébarbatives, peut-être même en se servant de mon aérateur. Les robots peuvent devenir nos amis.
      J’y pense de plus en plus.

      1. Avatar de Dominique Gagnot
        Dominique Gagnot

        Oui, j’ai lu votre site, et approuve ce que vous faites.
        On peut en effet cultiver de quoi se nourrir sans ressources autres que le travail, et ce qu’offre la nature environnante.
        Mais à moins d’accepter de vivre comme nos arrières arrières grands parents, nous avons besoin de bien d’autres choses, qui nécessitent des moyens (capital) très importants, moyens actuellement détenus par la classe des possédants.
        Rien que pour la santé, voyez l’imagerie médicale, les équipements de chirurgie, etc.
        Ou plus près de nous, nos PC, les équipements pour l’internet,
        Ou même le moteur de votre robot aérateur. Comment faire ce genre de choses? ça ne pousse pas tout seul, Il faut des usines!
        Et je pourrais multiplier les exemples à l’infini.

      2. Avatar de ropib
        ropib

        @Dominique Gagnot > Non mais si l’industrie, le capitalisme et l’état-nation sont indépassables, alors tout va bien hein. J’ai l’impression que vous vous plaignez de la fin de la Fin de l’Histoire en fait, que les choses puissent justement ne plus fonctionner comme avant, que nous puissions devoir réorganiser les hiérarchies.
        Je crois que je commence à comprendre vos commentaires… faire intervenir systématiquement des « maîtres du monde » a un côté rassurant et déresponsabilisant. Non : nous avons des opportunités à saisir ici et maintenant, les moyens de rendre obsolète leurs moyens traditionnels. Évidemment il n’y aura pas de grand retournement, et ce ne serait de toutes façons pas très intéressant, il y a mieux à vouloir.

      3. Avatar de Dominique Gagnot
        Dominique Gagnot

        @ropib 28 octobre 2014 à 10:30

        Non mais si l’industrie, le capitalisme et l’état-nation sont indépassables, alors tout va bien hein. J’ai l’impression que vous vous plaignez de la fin de la Fin de l’Histoire en fait, que les choses puissent justement ne plus fonctionner comme avant

        ,
        Non pas du tout!
        Je souhaites que le système libéral capitaliste cède la place à un autre basé non plus sur la guerre économique, mais sur la coopération de sorte a répondre aux souffrances non marchandes (que l’économie de marché ne pourra jamais satisfaire), de la planète.
        Les robots et autres produits positifs du capitalisme libéral nous serons alors fort utiles!

      4. Avatar de ropib
        ropib

        @Dominique Gagnot > On ne peut plus parler de « capitalisme libéral » depuis la crise de 2007-2008. Absolument tous ceux qui se disaient capitalistes-libéraux ont décidé d’accuser le libéralisme de tous les maux… ça aurait peut-être dû mettre la puce à l’oreille des anti-capitalistes, mais non, eux-aussi ont tout mis sur le dos du libéralisme, alors que c’est, selon moi hein, le capitalisme qui ne fonctionne plus, qui n’alimente plus l’économie. C’est très clair désormais : les capitalistes demandent aux états de protéger leurs intérêts, ce qu’ils font très naturellement, à tel point qu’on pourrait croire (2 secondes, ça devient vite une certitude) que c’est leur essence même.

    3. Avatar de Etienne
      Etienne

      Que va t il se passer, C’est à chacun de nous de le décider. Longtemps les êtres humains ont rêvé du paradis où plus rien n’était à faire. Ne plus prendre de risques, s’assurer sur tout, augmenter nos vacances, diminuer la dureté du travail, faire faire notre vaisselle par un lave vaisselle, avoir des esclave pour coudre nos vêtements, nos rêves ont grandi et sont devenu la société dans laquelle nous vivons. nous la consommons car nous l’avons un peu cherché aussi.

      Pour faire machine avant, mais dans une nouvelle direction, rien de plus facile et rapide.

      Je choisis ce que je consomme. je refuse ce qui n’est pas fabriqué en tenant compte des critères de respect de l’humain et de son bien être. J’invite une et une seule personne car c’est déjà bien, a consommer de la même manière. Coca cola perdra un client puis un autre puis un autre.

      that’s all. j’ai abandonné l’idée de la main tendue. Ils ces ILS, ne changeront pas si nous ne changeons pas. Ils n’ont pas d’oreilles car le credo c’est : regardez , ils consomment ce que nous produisons, c’est donc qu’ils le veulent.

      Tant que je ferai le plein de ma voiture sans me soucier de la forêt équatoriale et de la disparition des habitants y vivant, rien ne changera. Rien du tout.

      Ce n’est pas de la culpabilisation mais plutôt de la prise de conscience active.

      Nous pensons que parce que nous sommes petits nous ne pouvons rien. C’est tout le contraire.

      Quant aux maîtres du monde, ils ne sont pas seul, ils voguent quelque part sur un yacht et se soucient peu de nos considérations. Ils regardent les résultats des ventes réalisé mois après mois.

      Lorsqu’ils verront que je n’achète plus leur produit ils riront sans même le savoir, si vous le faites aussi, idem, si le suivant fait de même cela en fera déjà trois…ainsi de suite.

      1. Avatar de Dominique Gagnot
        Dominique Gagnot

        Les maîtres du monde n’ont pas besoin de vendre des produits, il leur suffit de posséder les ressources, (le capital), et d’avoir une cour et quelques esclaves à leur service. Nous ne leur sommes d’aucune utilité.
        Ceux qui ont besoin de vendre des produits pour vivre, disparaîtront.

      2. Avatar de Etienne
        Etienne

        Les Maître vivent de vent transformé en cash.
        Mais si les promesses de ventes s’écroulent alors nous avons l’avantage.
        Et, même si je me trompe, il faut bouger d’une manière ou d’une autre.
        Monsieur Jorion bouge, à toute allure, aidons le , des idées, des idées quelles qu’elles soient, nous en avons besoin.

        Il y a quelques années certains ont proposé de retirer l’argent des banques, mais cela n’a pas marché. Et pour cause !

        Je propose plus subtil, , déplaçons une petite somme vers celle qui nous plait le plus histoire de rendre réel notre mycélium d’inconnus. Cultivons des champignons ! (pas nucléaires SVP)

      3. Avatar de Dominique Gagnot
        Dominique Gagnot

        @ Etienne 28 octobre 2014 à 12:10

        Mais si les promesses de ventes s’écroulent alors nous avons l’avantage.

        Hélas non!!

        Ceux qui doivent vendre pour vivre disparaîtront en effet avec les promesses de ventes,
        Mais pas ceux qui possèdent les ressources, c’est à dire les capitalistes!
        Eux ne ne devront vendre que quelques bol de riz en échange du travail humain dont ils auront encore besoin. Et cela ne posera aucun problème.

  10. Avatar de Philippe Soubeyrand
    Philippe Soubeyrand

    Enfin des études sérieuses sur le sujet…

  11. Avatar de Tigue
    Tigue

    Qu’ est ce qu’ un robot ?
    La reponse a la question est plus difficile qu’ il n’ y paraît.
    Est ce que le comportement humain si singulier qui précède l’ installation des machines (la standardisation des tâches, taylorisation du travail) n’ est pas déjà « le robot en puissance avant d’ être en acte » ?
    L’ arrivée de la machine est alors presque une délivrance : elle cache opportunément et remplace le fourmillement monstrueux et par trop visible du robot biologique, par le ronronnement rassurant de « la ferraille » qu’ on croit pouvoir débrancher d’ un claquement de doigt.
    Qu’ est ce qu’ un homme ? Il se peut que le robot (en puissance) aie toujours existé, surtout pendant les périodes troublées où l’ homme cesse d’ être lui même et devient un rouage
    http://www.youtube.com/watch?v=1DABxFzggR4&feature=youtube_gdata_player

    Le robot en acte , serait alors la chose qui concentre en un espace réduit , ce qui était un processus diffus ( comme 1 soldat+ 1M16 remplacerait avantageusement les 300 lances et leur chef a la bataille des thermopyles)

    1. Avatar de Michel Lambotte

      Le robot en acte , serait alors la chose qui concentre en un espace réduit , ce qui était un processus diffus ( comme 1 soldat+ 1M16 remplacerait avantageusement les 300 lances et leur chef a la bataille des thermopyles)

      Très bonne définition.
      Le hic est que si le robot est mal utilisé il augmente l’entropie par rapport au processus diffus, il me semble qu’il en est ainsi dans le cas que vous citez.

  12. Avatar de Océane

    Cela laisse d’autant plus songeur que certains voudraient que les salariés travaillent plus.

    1. Avatar de ropib
      ropib

      Il s’agit évidemment d’une contradiction intenable, non viable. Le souci c’est que les travailleurs tiennent encore à la valeur morale du travail, jusqu’à même accepter la baisse des salaires, pour conserver le système dans lequel ils peuvent exercer leur propre pouvoir (sur les autres, sur les choses), quand bien même il serait dérisoire.
      Le souci ce n’est pas que quelques uns disent « Travailler plus pour gagner plus », mais c’est que ceux-ci soient écoutés et plébiscités, que les discours sur la valorisation morale du travail pour le dévaloriser dans les fait en sous-main trouvent bel et bien une résonance chez ceux qui en souffrent le plus.

    2. Avatar de Dominique Gagnot
      Dominique Gagnot

      Cela laisse d’autant plus songeur que certains voudraient que les salariés travaillent plus.

      Bien sur, c’est le moyen le plus simple de garder le peuple sous contrôle, car sans le temps de réfléchir, trop occupé à survivre.
      Partager avec le peuple, serait lui donner des moyens, et éventuellement les moyens de s’organiser pour renverser ses maîtres. Ceux là gardent peut être un mauvais souvenir du printemps 68, ou les choses auraient pu basculer, si seulement les peuples s’y étaient mieux préparés…

      1. Avatar de ropib
        ropib

        Il n’y a pas besoin de trop se fatiguer pour garder le peuple sous contrôle : « Travailler plus pour gagner plus » n’est pas un slogan inventé par Sarkozy, c’est un remix de ce que le peuple lui demandait de dire. A mesure que la légitimité des élites s’écroule nous cherchons des maîtres pour ne pas avoir à gérer notre incertitude.
        Je pronostique toujours plus de manifestations réactionnaires dans la rue : hier contre le mariage pour tous, demain contre les allocations chômage, après-demain contre une justice équitable, la fermeture des frontières à l’échelon départemental… etc. La pente naturelle c’est de prôner l’écroulement de la complexité des organisations sociales.
        Il n’y avait pas de basculement possible en 68, il y a un basculement en cours, simplement il ne correspond pas aux fantasmes des soixante-huitards (ce n’est pas une attaque hein, juste une constatation). Il faut saisir les opportunités que nous avons aujourd’hui plutôt que d’essayer de détruire le présent pour espérer pouvoir reprendre les luttes d’hier.

      2. Avatar de Dominique Gagnot
        Dominique Gagnot

        @ropib 28 octobre 2014 à 10:22

        Il n’y avait pas de basculement possible en 68, il y a un basculement en cours, simplement il ne correspond pas aux fantasmes des soixante-huitards (ce n’est pas une attaque hein, juste une constatation). Il faut saisir les opportunités que nous avons aujourd’hui plutôt que d’essayer de détruire le présent pour espérer pouvoir reprendre les luttes d’hier.

        En 68, l’ensemble des « travailleurs » nationaux étaient encore indispensables au pouvoir, car la robotisation n’était pas suffisamment avancée, et la mondialisation libérale de l’économie ne permettait pas encore de les remplacer par ceux du tiers monde.

        Le peuple était donc en position de force, et aurait pu renverser le pouvoir, si seulement il avait préparé un projet économique crédible. Ce qui ne fus pas le cas.
        Je crois que ces événements ont servi de leçon au pouvoir qui, comme on dit, accéléra les réformes, dès Pompidou.

        Aujourd’hui nous n’avons plus d’opportunités pour mettre en place un autre système, sauf si l’actuel se brise pour de bon. Mais il a encore des ressources, en particulier policières.

      3. Avatar de ropib
        ropib

        @Dominique Gagnot > Aucune alternative n’émergeait en 68, non, elles émergent bien aujourd’hui, il y a bel et bien des gens qui s’organisent. Évidemment ça n’aurait pas été possible sans mai 68. Il n’empêche que les libidos actuelles ne sont plus les mêmes. La lutte ne se joue pas sur les lignes de clivage du 20è siècle, il faut arrêter de faire semblant de brandir des armes sur des champs de bataille abandonnés par tous, jusqu’à légitimer le camp d’en face parfois pour montrer à quel point il faudrait y revenir : les luttes se jouent dans notre 21è siècle, quand bien même nous avons bien du mal à savoir comment et où exactement.

    3. Avatar de Michel Lambotte

      Laissons les rêver!!

  13. Avatar de Lacharme
    Lacharme

    Il y a une chose que je ne comprends pas … En simplifiant à l’extrême, si 95% du travail mondial est un jour robotisé, grosso modo 95% de l’humanité ne peut plus travailler, ne reçois plus aucun salaire si minime soit il, donc ne consomme plus ni bien particulier, ni bien collectif. Nous finissons donc par un système économique constitué par une poignée de capitalistes très riches, 5% de travailleurs qualifiés qui entretiennent une armée de robots pour fournir des biens pour leur propre consommation et celle des capitalistes et de l’autre 95% d’humains inutiles puisque ni producteurs ni consommateurs et interdits bien sûr de recréer une économie indépendante pour eux mêmes.
    Ce système ne peut pas être très stable. Il ne peut mener qu’à la guerre à mort entre les 95% qui n’auront réellement plus rien à perdre car désaccoutumés de la drogue consuméristes à laquelle ils n’auront plus accès et les 5%. Qu’en pensez vous ?

    1. Avatar de Luc
      Luc

      Si les 95% n’ont plus de pouvoir d’achat, à qui vendra-t-on ce que fabriqueront les robots?

      1. Avatar de Subotai
        Subotai

        Sortez de la logique marchande.
        Le but de la vie n’est pas d’acheter.
        Les 95% seront éliminés.
        Les 5% d’esclaves consentants serviront les 1% des dominants.
        Et tout sera pour le mieux dans le meilleurs des mondes.

        Bon, ça s’est le programme. La réalisation, c’est pas encore ça.

    2. Avatar de ropib
      ropib

      Les logiques de guerre sont probables. Mais d’une part je ne suis pas certain que les sentiments d’appartenance dans la population soient suffisant pour envisager de lever naturellement des armées, d’autre part si je devais comparer notre époque à de précédentes périodes, je choisirais plutôt celle de la Guerre de Cent-Ans. C’est à dire que si une guerre a bel et bien été « organisée » pour conserver les structures économiques et politiques de l’époque, elle a en réalité fini d’y mettre fin, avec le passage d’un armée féodale à une artillerie au commandement centralisé et une organisation proche de celle qui ne cessera d’être filée jusqu’à aujourd’hui dans l’industrie et l’état-nation et où trouve déjà les prémices du capitalisme.
      Alors c’est certain qu’une guerre… ça ferait mal, ce qu’il faut réussir à montrer c’est qu’elle ne réussirait pas à servir les intérêts de ceux qui la lanceraient (même si ce ne sont clairement pas les paysans qui ont gagné la Guerre de Cent Ans ; ne rêvons pas, faisons pour le mieux par contre).

      Ce n’est pas vraiment à la drogue consumériste dont il faut se désaccoutumer, mais à la drogue productiviste. Par exemple les producteurs de voitures ne s’intéressent pas à savoir si on utilise plus ou moins leur produit, ce qui les intéresse c’est de pouvoir s’en débarrasser dans le plus grand nombre possible, si ils pouvaient empêcher les consommateurs de se prêter les voitures entre eux voire même d’utiliser plusieurs fois une même voiture : ils le feraient. La consommation n’est pas un problème en soi, c’est la production, et plus exactement le produit-déchet, qui pose problème.
      La production est toujours considérée comme très sérieuse quand la consommation est culpabilisée, c’est parce qu’il y a dans la consommation une dimension transgressive et dans la production une dimension conservative. Laissons tomber les valeurs productivistes qui ne servent qu’à maintenir les forces productives sous le joug des capitalistes. La consommation en flux fait d’ailleurs émerger de nouveaux comportements, émancipés de la propriété, en atteignant les limites du consommateur dans sa capacité à se projeter dans le produit : penser un retour à l’exploitation de la rareté c’est tout sauf un désir d’émancipation. Il nous faut penser la consommation soutenable, avec une production la plus basse possible : une décroissance souhaitable plutôt qu’une croissance soutenable.

    3. Avatar de Dominique Gagnot
      Dominique Gagnot

      Il ne peut mener qu’à la guerre à mort entre les 95% qui n’auront réellement plus rien à perdre car désaccoutumés de la drogue consuméristes à laquelle ils n’auront plus accès et les 5%. Qu’en pensez vous ?

      Pour se battre, encore faut il en avoir les moyens. Et face à une police robotisée, c’est pas gagné. D’autant qu’il faut aussi survivre.
      Espérons qu’il se passe autre chose avant d’arriver à ce stade…

    4. Avatar de nounours
      nounours

      On va voir ce que vont devenir tout ces robots et cette belle mécanique économique, quand :
      – le climat aura changé
      – la pollution de l’air et de l’eau de la Chine sera généralisé à toute la planète
      – les puits de pétrole vont se tarir
      – les ressource en métaux et matériaux vont devenir de plus en plus rares
      – personne n’aura plus les moyens d’acheter la production des robots puisque tous le monde ou presque n’aura plus de revenu faute de travail

      1. Avatar de Dominique Gagnot
        Dominique Gagnot

        – personne n’aura plus les moyens d’acheter la production des robots puisque tous le monde ou presque n’aura plus de revenu faute de travail

        Il restera toujours le petit nombre qui possédera l’ensemble des ressources, et peu importe qu’elles aient beaucoup diminuées. S’il ne s’agit que d’approvisionner 0,1 % (ou moins si nécessaire) de la population, il y en aura toujours assez. Les robots travailleront toujours pour eux.

      2. Avatar de Subotai
        Subotai

        Pousser la logique jusqu’au bout. Que deviennent les inutiles?

    5. Avatar de Subotai
      Subotai

      Parce que vous croyez que l’existence des 95% restera indispensable. Des robots tueurs sauront très bien faire le travail d’élimination.

  14. Avatar de Roberto
    Roberto

    Dit autrement, le stade ultime du capitalisme, son plus parfait achèvement… c’est la guerre.

    Question ouverte : lorsque les machines accéderont à la conscience, comment réagiront-elles face à la dangereuse stupidité de leurs géniteurs ?

    1. Avatar de Michel Lambotte

      Les machines n’accéderont jamais à la conscience.
      http://www.noetique.eu/articles/communication/transhumanisme/view
      La stupidité de leurs géniteurs sera suffisante pour se retourner contre eux.
      Cela fait 40 ans qu’on me dit que la guerre va arriver. Ca commence à bien faire.

      1. Avatar de Roberto
        Roberto

        La créature qui se retourne contre son créateur est une vieille histoire qui a bien plus de 40 ans (cf. Frankenstein et autre Golem). Ceci dit, même si une conscience artificielle n’apparaît que dans 500 ans, cela reste une échelle de temps ridiculement courte au regard de la durée de vie moyenne d’une espèce.
        Mais paradoxalement, je suis d’accord avec vous lorsque vous dites qu’il n’y aura pas de guerre. Le temps informatique se comptant en attosecondes, quelques dizaines d’heures devraient suffire pour qu’un gouffre évolutif se creuse entre l’IA et nous. Elle ne nous fera pas la guerre, tout comme nous ne la faisons pas à une fourmilière perdue dans la jungle amazonienne.
        Sur ces fortes pensées, il se fait tard, alors un chocolat et au lit !

  15. Avatar de Antoine
    Antoine

    « LA ROBOTISATION, STADE ULTIME DU CAPITALISME »

    Si on remplace « capitalisme » par « rationnalisme », ça marche aussi?
    Car après tout Big Brother s’exprime également par télécran si je me souviens bien…

  16. Avatar de TEROUINARD

    Bonsoir
    j’aurais un « regard » différent par rapport à ce billet sur la problématique de la robotisation:
    Non pas que ce soit le stade ultime du capitalisme, mais plutôt le dernier stade du capitalisme.
    Le capitalisme, système d’échange (inégal et plus encore) entre humains, disparaitra avec la disparition de ses moyens d’être pérenne, c’est-à-dire : le travail et l’argent comme moyen de distribution.
    Les changements de système de gouvernement et d’économie, ce sont presque toujours faits dans le sang; mais ceci n’est pas une loi.
    Et, ce n’est pas parce que l’on ne voit pas de solutions présentement, que c’est une fatalité.
    Si le capitalisme est près de sa mort, l’humanité aussi.
    Cependant, les humains ont le pouvoir de continuer à vivre dans le post capitalisme, c’est une question de volonté et sagesse de leur part.
    Des solutions existent, ici ou là, parcellaires ou plus globales, encore faut il aller les voir !!!
    Ceci implique d’aller au-delà des discours, changer de paradigme(s).
    Paradisme par exemple.

    1. Avatar de vigneron
      vigneron

      Merci Terouinard, effectivement, comme l’a pressenti Schumpi, le paradisme est inéluctable, hélas.

    2. Avatar de ghost dog
      ghost dog

      Oui les alternatives se profilent déjà un peu… Et passé le moment d’effroi, le constat de Zébu nous force à entrevoir de nouvelles perspectives :

      – Le bit coin et son corollaire (l’anonymat des transactions) afin de pouvoir construire une économie non-contrôlée par les banques;
      – des systèmes de productions collectifs de savoir ou d’objets (Fab lab, imprimantes 3D, open source etc)
      -de nouveaux rapports à la consommation (partage, récup’ )

      1. Avatar de Paul Jorion

        Le Bitcoin ? Remplacer l’État par la mafia ? Le bénéfice n’est pas évident !

      2. Avatar de ghost dog
        ghost dog

        ok je n’avais pas lu l’article d’octobre 2013… autant pour moi…je me suis laissée berner par mon imaginaire naïf d’anars romantiques renversant les banques à grands coups de ligne de codes depuis un squatt berlinois… (libertariens en plus… beurk… ).

      3. Avatar de Erix le Belge
        Erix le Belge

        Juste pour souligner la remarque de Paul

        « Le Vif du 27/10/2014
        Chantage à l’Ebola en République tchèque
        Un ou des inconnus ont menacé l’Etat tchèque de propager dans ce pays le virus Ebola, réclamant un million d’euros en monnaie virtuelle, les bitcoins, pour renoncer à leur plan, a annoncé lundi la police tchèque. »

        Des utilisations positives du Bitcoin sont possibles, ne fut-ce que par la déstabilisation du système financier en place, mais probablement à terme ses effets négatifs l’emporteront.

      4. Avatar de Lazarillo de Tormes
        Lazarillo de Tormes

        Ghost dog,

        Il faut voir le bitcoin comme ce qu’il est, pas comme ce qu’on voudrait qu’il soit même si la tentation est grande. Une bonne analyse politique de cet outil est disponible ici, vous verrez que tout n’est pas aussi net qu’on voudrait, du moins dans le sens qu’on voudrait si je vous comprens bien: http://blog.p2pfoundation.net/a-political-evaluation-of-bitcoin/2014/09/09

    3. Avatar de Dominique Gagnot
      Dominique Gagnot

      Des solutions existent, ici ou là, parcellaires ou plus globales, encore faut il aller les voir !!!

      Oui, vivre en marge du système, c’est à dire exclu dans la débrouille, sans ressources ni capital, excepté la terre (et encore!) et sa force de travail.
      Ceci dit, nos ancêtres ont connu ça, mais est ce bien une solution ? Deux siècles de progrès pour en arriver là!

      P.S. : Notez que les expériences, auxquelles vous faites allusion, ne vivent pas entièrement par elle même, et bénéficient toujours de certaines ressources de la société capitaliste (infrastructures, santé, récupération…).
      Ce qui ne sera plus le cas si les entreprises du système capitaliste disparaissent, ainsi et surtout, que l’accès aux ressources.

    4. Avatar de Michel Lambotte

      Le capitalisme, système d’échange (inégal et plus encore) entre humains, disparaîtra avec la disparition de ses moyens d’être pérenne, c’est-à-dire : le travail et l’argent comme moyen de distribution.

      Il faut aussi y ajouter l’énergie, c’est la pièce maîtresse. http://www.manicore.com/documentation/energie.html

    5. Avatar de juannessy
      juannessy

      La pérennité ultime du capitalisme, c’est la Propriété .

      Le stade ultime du capitalisme au sens où l’évoque Zébu ,ne s’arrête donc pas sans doute à la robotisation .

      1. Avatar de zebu
        zebu

        Juan, le capitalisme, c’est je crois la répartition des richesses créées entre l’ entrepreneur, le prolétaire et le capital.
        Si les 2 premiers disparaissent ou quasi grâce à la robotisation, il ne reste plus que le capital qui s’approprie la richesse. La question de la propriété devient même qu’une question interne au capital.
        la propriété foncière désignait le seigneur, non pas tant en tant que propriété, mais bien en ce que cette propriété impliquait des privilèges et une différenciation ‘par nature’.

        l’ essentiel n’ est pas d’être propriétaire mais bien d’être parmi les seigneurs : ceux qui ont des privilèges.

      2. Avatar de vigneron
        vigneron

        Zeb, où vois-tu une quelconque disparition de l’entrepreneur ? Nulle part. Au contraire (cf Attali).

      3. Avatar de zébu
        zébu

        Les logiciels et l’IA, Vigneron. C’est justement le sens de l’étude que de démontrer que les classes sociales ‘supérieures’, notamment intellectuelles, seront fortement touchées (la robotisation n’est qu’un aspect de la machinisation). Les logiciels ont déjà commencé à entamer la fonction d’entrepreneur, par certaines de ses fonctions (gestion, etc.).
        Une fois que le capital a le big data et la gestion (robotisée/logiciellisée) de la production qui va avec, quel besoin d’entrepreneur ? Le capitaliste devient l’entrepreneur.
        La vision d’Attali n’est qu’une alternative proposée à ce processus, un individualisme forcené par ailleurs, posé comme seule alternative humaine (pas humaniste, humaine) à la robotisation.

      4. Avatar de vigneron
        vigneron

        Pense à me présenter ton premier « robot-entrepreneur » dès que t’en trouves un ou une…

        1. Avatar de Paul Jorion

          C’est le sens du rapport Roland Berger : la fonction « entrepreneur » va se décomposer en deux éléments, l’un robotisable, l’autre qui peut sans difficulté être exercé par le détenteur de capital.

      5. Avatar de vigneron
        vigneron

        la fonction « entrepreneur » va se décomposer en deux éléments, l’un robotisable, l’autre qui peut sans difficulté être exercé par le détenteur de capital.

        Deux éléments auxquels on doit ajouter un troisième, ni robotisable ni pouvant être exercé par un détenteur de capital lambda, ni « sans » ni même « avec » difficultés; bref ce peut être par exemple « l’homme de l’innovation » de Schumpeter, bien autre chose que le gestionnaire donc.

      6. Avatar de zebu
        zebu

        Même le troisième élément: IA. Quant à Schumpeter …

      7. Avatar de vigneron
        vigneron

        Superbe démonstration de Zébu, à nouveau étourdissant.

      8. Avatar de Dominique Gagnot
        Dominique Gagnot

        @ zebu 28 octobre 2014 à 09:56

        La vision d’Attali n’est qu’une alternative proposée à ce processus, un individualisme forcené par ailleurs, posé comme seule alternative humaine (pas humaniste, humaine) à la robotisation.

        Attali propose d’apporter du capital aux plus faibles via le micro-crédit.
        Mais ça ne peut être d’une grande efficacité puisque le faible capital ne permet pas de compenser la faible rentabilité du travail (du fait de la concurrence des robots, etc.)

      9. Avatar de juannessy
        juannessy

        @zebu :

        De quoi les « seigneurs » tiennent ils leurs supériorité et « privilèges » sur le prolétaire , l’entrepreneur , le robot et l’IA ?

      10. Avatar de zébu
        zébu

        Quelle démonstration, Vigneron, si ce n’est que quand zébu dit une chose, tu réponds ‘trouves moi un robot-entrepreneur’, et quand Jorion dit la même chose en plus précis (normal, c’est Paul Jorion), tu sors de ton chapeau un fumeux ‘3ème élément’, qui plus est en sortant cette vieille baderne de Schumpeter ? Le bon vieux rapport de force des statuts sociaux, hein Vigneron ?
        Etourdissant, effectivement.

      11. Avatar de zébu
        zébu

        @ Juan :
        De ce que dans l’ordre social du capitalisme, le capitaliste est la classe sociale qui commande toute les autres, du simple fait qu’il apporte le capital, qu’il peut par ailleurs détenir ou ne pas détenir (crédit). Cette simple position lui permet de recevoir une rétribution pour ce qu’il fait ou ne fait pas (apporter le capital), de créer le travail du prolétaire par le processus de production, de déléguer à l’entrepreneur la gestion de cette production, de substituer le robot au prolétaire, de substituer l’IA à l’entrepreneur. Le simple fait d’appartenir à cette classe lui donne privilèges (rémunérations, prix fonction de son statut social, …) et supériorité.
        Le crédit lui permet même de se passer de la propriété effective.

      12. Avatar de jave
        jave

        Extrapoler de ce rapport (merci zebu) la thèse, au demeurant parfaitement défendable, selon laquelle l’IA va se substituer à l’entrepreneur me semble hardi.

        Essaierait-on de nous préparer au remplacement de François Leclerc par QUILL ?

      13. Avatar de juannessy
        juannessy

        @Zébu :

        Pour le coup , j’aimerais bien avoir l’éclairage de Paul Jorion sur ce dernier commentaire , pour vérifier ce qu’il en dit du capital et du crédit .

        Mais je retiens surtout :  » dans l’ordre social du capitalisme »… Justement , le véritable défi serait donc plutôt « comment ne pas laisser à cet ordre social là » l’exclusivité du nouvel « outil » robot-IA et le mettre si possible au service d’un autre ordre social qui ne sera pas abandonné aux robots et à ceux qui les …possèdent .

      14. Avatar de zébu
        zébu

        @ Juan :
        Tout à fait. La question de la robotisation en tant que telle n’est pas ‘essentielle’ : ceux qui se focalisent dessus en proposant des ‘solutions’ comme celles qui sont proposées dans l’étude ne sont que des palliatifs, des possibilités d’adaptation au processus en cours d’une même structure, le capitalisme. Ce qui l’est, c’est bien la question de l’ordre social.
        Et il me semble qu’il ne faut pas se focaliser (que) sur la propriété mais plutôt sur l’accès au capital.

      15. Avatar de vigneron
        vigneron

        Désolé mais El Karoui dans l’étude Roland Berger parle de cols blancs et autres cadres moyens et sup qui passent à la déchetterie (bon débarras), ainsi que de « professions intellectuelles » du genre journaleux, juristes ou comptables, nullement d’entrepreneurs.

        1. Avatar de Paul Jorion

          Il faut lire l’étude elle-même, pas simplement le commentaire d’El Karoui.

      16. Avatar de vigneron
        vigneron

        Quelle « classe capitaliste », Zébu ? De qui parles-tu ?

        1. Avatar de Paul Jorion

          Les capitalistes = les détenteurs du capital.

          Vigneron débarque.

      17. Avatar de vigneron
        vigneron

        Les 5 millions de norvégiens par exemple…

      18. Avatar de zebu
        zebu

        Tu as raison, vigneron, l’ étude ne parles pas d’entrepreneur, parce qu’elle ne parle … que des métiers et des secteurs d’ activités.
        mais l’utilisation des big data, issue notamment de myriades d’ indicateurs, provenant d’ objets connectés par exemple, associé à la robotisation de la production, réduit la fonction de ‘l’entrepreneur’, sur sa fonction décisionnelle et de gestion. Et quand les machines apprenantes (ia) fonctionneront, quel intérêt pour un capitaliste de partager le gain avec l’ entrepreneur ?
        seule l’ innovation sociale demeurera, et encore, avec des robots…

      19. Avatar de zebu
        zebu

        Dans la finance par exemple, les ‘entrepreneurs’ qu’étaient les traders ont été automatisés (hft).
        L’entrepreneur dans le capitalisme robotisé, c’est l’actionnaire.

      20. Avatar de juannessy
        juannessy

        Détenir ne serait pas posséder ?

      21. Avatar de zebu
        zebu

        @ Juan :
        oui, c’est intéressant. ‘détenir’, c’est différent de ‘posséder’ : ‘à disposition de’ (ou pour).
        Détenir quelqu’un en prison, ce n’est pas le posséder.
        Détenir un titre de propriété, ce n’est pas forcément le posséder. C’est l’avoir à disposition.
        D’ailleurs, pour les produits dérivés, il n’est pas nécessaire de posséder un titre, il suffit de le détenir au moment où cela est requis (généralement lors de la structuration et lors du débouclage, mais aussi en collatéral) : il suffit de l’emprunter, pour la durée nécessaire.

      22. Avatar de vigneron
        vigneron

        Dans la finance par exemple, les ‘entrepreneurs’ qu’étaient les traders ont été automatisés (hft).

        Plus de 7 000 traders encore rien que pour nos trois Bigbanques françaises, plus de 2 milliards de coût salarial pour tes soi-disants « entrepreneurs-traders » soi-disants « robotisés ». Édifiant.

      23. Avatar de Tigue
        Tigue

        Science Fiction :
        On pourrait réitérer le processus sur le dernier des Mohicans de la triade : l’ actionnaire, qui ne serait plus humain mais une personne morale ayant un accès illimité au credit.
        L’ homme dans ce modèle serait complètement éjecté du processus, ce qui est appelé « les 1% » se réduirait à zéro.
        Est il pertinent de continuer à mettre tous les maux de la société sur le dos d’ une classe, même dominante, sans voir qu’ ils sont déjà (en puissance) ou seront touchés aussi (en acte) par un processus qui les dépasse de très loin en efficacité dans l’ activité d’ accaparement mais aussi de production d’ objets matériels ?

        Quand ce processus se concentre dans un lieu peu étendu, prend une forme visible, se comporte avec une finalité que son proprietaire lui assigne, on l’ appelle Robot, quand il est diffus et étendu, on l’ appelle de très nombreux noms abstraits (les noms pointent vers le même centre de gravité : « lesQuelqueZôtresQuiFontChierToulmondd »)
        Quand le robot diffus devient « propriétaire » du robot local, il devient sa cause motrice. La finalité du robot local (sa cause finale) peut alors se confondre avec sa cause motrice. Si de plus ils sont interconnectés, il n’ y aurait plus de sens à parler de robot « local ». Le robot devient sa propre cause en effet et en finalité.
        Dans la forme, Le robot serait alors une copie ( ou l’ original en puissance?) du processus appelé « vie ».

        Si on continue a accepter activement ou passivement et enseigner au robot, que ce processus de suppression du facteur humain soit la vie,
        Ie robot en expansion aurait alors « raison » de nous signifier ou resservir quelque chose comme : « c’ est la vie ! » (ou « Au revoir » si il est fâché : Hasta la Vista, Baby ! http://fr.wikipedia.org/wiki/Hasta_la_vista,_baby )
        http://www.youtube.com/watch?v=Z9PBtnnPmLQ&feature=youtube_gdata_player
        http://www.maphilo.net/vivant-cours.html

      24. Avatar de zebu
        zebu

        Et le hft, vigneron, combien de milliards et combien d’emplois ?
        50% du marché action. CQFD.

      25. Avatar de juannessy
        juannessy

        @Zebu :

        Les pays riverains de l’arctique , ils possèdent ou ils détiennent ?

        http://www.liberation.fr/economie/2013/02/03/michel-rocard-l-arctique-est-gere-comme-un-syndic-de-propriete_878996

  17. Avatar de ropib
    ropib

    Sauf à croire en la Fin de l’Histoire, si la robotisation est bien le stade ultime du capitalisme ça veut dire que nous sommes déjà en train de le dépasser, que des organisations alternatives émergent sans pour autant faire encore système.

    Si ce stade ultime était si serein alors il n’y aurait pas tant de spéculation : la finance irait comme avant dans l’achat des moyens de production, le produit-déchet serait la pierre angulaire de notre économie sans qu’on ait même l’idée de le questionner, la hiérarchie pyramidale des états-nations serait aussi naturelle et confortable que dans les 30 glorieuses, l’industrie serait toute-puissante.
    Je n’ai pas du tout cette impression.

    1. Avatar de Dominique Gagnot
      Dominique Gagnot

      la finance irait comme avant dans l’achat des moyens de production

      Mais non, puisque le nombre de consommateur va considérablement se réduire, ce serait une erreur que d’investir dans des moyens de production. Mieux vaux investir dans les ressources utiles à ceux qui auront encore du pouvoir d’achat, c’est à dire ceux qui posséderont d’autres ressources.

      Au final, les maîtres du monde sont ceux qui posséderont l’ensemble des ressources, c’est à dire le capital physique, utile à eux même, et qui sera hors des moyens du peuple ordinaire. Comme c’est déjà le cas en fait, mais ça ne va cesser de s’accentuer.
      Mieux vaut investir dans de beaux immeubles parisiens, ou l’industrie du grand luxe, ou des mines de métaux ou pierres précieuses, que dans une usine de production de masse…

      1. Avatar de ropib
        ropib

        Les « maîtres du monde » ne savent pas quoi faire de leur argent et l’investissement dans le matériel n’est plus intéressant. La spéculation à grande échelle n’est pas une cause de dysfonctionnement, c’en est un signe : le capitalisme est de moins en moins structurant.
        Après… je dirais que c’est justement ce qui fait peur à tout le monde, y compris ceux qui sont exploités. L’industrie du luxe existe encore bien entendu, comme la grosse industrie permet la production d’avions ou de bateaux, mais même celle-ci se restructure en interne.
        J’ai l’impression des fois que nous préférerions une apocalypse aux opportunités d’une rupture civilisationnelle, et c’est bien dommage.

      2. Avatar de Dominique Gagnot
        Dominique Gagnot

        @ropib 28 octobre 2014 à 10:16

        J’ai l’impression des fois que nous préférerions une apocalypse aux opportunités d’une rupture civilisationnelle, et c’est bien dommage.

        Mais non! Tout le monde (enfin sauf les possédants), souhaiterait une rupture civilisationnelle, mais c’est impossible tant que nous sommes prisonniers du système actuel, et de la propriété privée des ressources (capital).

  18. Avatar de swennen
    swennen

    L’analyse me semble tant correcte que pertinente. A sa lecture, j’ai mentalement songé qu’il ne peut plus vraiment avoir de marché dans une telle configuration déséquilibrée (Gini tendant vers 1).

    Cependant de ce grand déséquilibre, pourrait surgir la sauvegarde de l’espèce humaine ( limitée à ces 1% – en caricaturant bien évidemment, mais en songeant à la réalité du Titanic -). En effet, j’imagine que la nouvelle structure va permettre une réduction mondiale de la population – surtout celle qui ne pourra pas payer les soins de santé ou même se nourrir (exagéré ?)-. De combien de %, la population pourrait-elle diminuer ? L’idéal – j’ironise en choisissant ce terme, mais cela reflète mon pessimisme- serait que ce % soit suffisant pour que notre espèce soit sauvée.

    1. Avatar de zébu
      zébu

      Le pire, c’est que ce genre d’eugénisme social anthropologique sera utilisé, aussi, comme argument.

      1. Avatar de vigneron
        vigneron

        Un peu osé le procès d’intention par anticipation Zeb, non ? On est pas encore tout à fait dans le trip eugéniste d’un Keynes. Pas trop bien en cour le truc.

    2. Avatar de jducac
      jducac

      @swennen 27 octobre 2014 à 18:58

      De combien de %, la population pourrait-elle diminuer ?

      A très très long terme et sauf accident accélérateur de la décroissance de la population, l’espèce humaine et vouée à la disparition, tout comme le soleil et la terre. L’objectif est donc de freiner l’inexorable extinction.

      Partant de l’hypothèse que c’est par l’estimation des possibilités de captation et de régulation de la consommation d’énergie (indispensable à la vie) qu’il faut appréhender le problème, certains, par une analyse à caractère scientifique et technique, ont déterminé ce que pourrait être la population mondiale à la fin du siècle, à condition que l’évolution se fasse en douceur, ce qui est loin d’être certain.

      http://www.countercurrents.org/chefurka201109.htm

  19. Avatar de J80
    J80

    Avant la crise du Nasdaq en 2000, l’explication la plus courante de l’augmentation continue des valeurs boursières liées aux nouvelles technologies était que la valeur créait de la valeur et qu’il n’était nul besoin, comme l’affirmait la théorie marxiste, de passer par l’exploitation du travail humain. L’éclatement de la bulle spéculative avait permis de constater la totale inconsistance de la thèse de la valeur créant de la valeur. Ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres (crise de 1929, crise de 2007-2008…)
    Les robots, comme toutes les machines, ne créeront pas de valeur supplémentaires, leur valeur se retrouvera, constante, à la fin du procès de production.
    Cela ne veut pas dire que les entreprises qui disposeront de robots n’auront pas un avantage sur les autres entreprises pour pouvoir capter des sur-profits, mais, globalement , pour l’ensemble de l’économie, la valeur n’aura pas augmenté d’un gramme du seul fait des robots. C’est uniquement, comme pour les machines, en permettant une exploitation accrue du travail humain, que la valeur produite au profit du capital augmentera.
    Pendant des dizaines d’années, il avait été répété que les machines supprimeraient le travail humain. Ce n’est pas ce qui s’est passé en pratique : jamais il n’y a eu autant de salariés qu’aujourd’hui dans le monde.
    Le capitalisme est incapable de robotiser l’ensemble de la production parce qu’il ne produit que dans le but d’obtenir des profits et donc de produire une valeur supplémentaire.
    Les possibilités offertes par les robots sont entravées par l’existence du système capitaliste. Sans ce système, il serait possible de diminuer considérablement le travail humain tout en produisant le même niveau de richesse, compatible (écologiquement) avec la survie de notre espèce.
    La seule réponse progressiste, dès aujourd’hui, à l’extension des robots est la diminution radicale du temps de travail. C’est d’ailleurs, la réponse progressiste (obtenue non sans luttes très dures) qui avait été donnée à l’extension du machinisme. Elle n’avait pas été la destruction des machines mais la diminution massive du temps de travail : en France, l’horaire légal de travail était pas passé de 70 heures par semaine à la fin du XIXème siècle à 35 heures à la fin du XXème siècle,…

    1. Avatar de zébu
      zébu

      Cela n’a pas empêché le développement de la machinisation (vous oubliez par ailleurs l’IA et les logiciels). La course à la réduction du temps face à la progression de la machinisation est d’ors et déjà perdue et le sera à l’avneir, sauf à déconnecter le travail du revenu, complètement. Et même alors, cela ne modifie pas structurellement les choses.
      Il faut viser en amont : la structure du capitalisme.

    2. Avatar de Jerome
      Jerome

      @J80: Il y a deux façons de penser l’économie:
      1- réfléchir en terme de valeur: c’est la base de la théorie classique y compris celle de Marx. Dans ce cadre, votre analyse est juste car seul le travail humain apporte la véritable richesse.
      2- mais Paul Jorion a fait la démonstration que la « valeur » économique n’existe pas, seul subsiste le rapport de force. En pensant selon cette approche (qui me semble hélas la plus juste – je dis hélas car les conséquences nous mènent à un monde cauchemardesque), la vision de Zebu, Dominique Gagnot, Cedric Chevalier, etc.. est correcte, c’est-à-dire que ce qui compte n’est pas de vendre, mais c’est l’accès aux ressources. Le travail humain, l’existence ou non de la population mondiale sont des problèmes annexes.
      Les ressources seront les conditions du rapport de force, le reste ne compte pas.

      On peut invoquer l’analyse plus imagée de JM Jancovici pour illustrer la divergence entre ces 2 points sur la valeur:
      1- vision classique: capital + Travail (Humain) = production
      2- vision physique de Jancovici (et à mon sens plus réaliste !): Ressources + Travail (au sens physique, c’est-à-dire énergie apportée par l’humain OU la machine) = production

      1. Avatar de zébu
        zébu

        Le capital est LA ressource, celle qui conditionne l’accès à toutes les autres. Plus précisément, le statut social de capitaliste est la ressource sociale qui permet d’accéder au capital.

      2. Avatar de juannessy
        juannessy

        Si j’ai bien suivi , la solution de substitution au capitalisme passe par l’octroi d’un statut social au capital ( accord mondial sans doute requis) qui permettrait alors d’en définir les conditions d’accès pour des groupes ( dont états) ou individus.

        La définition de ce statut social peut elle se contenter de la définition elle même du capital , telle que l’énonce Paul Jorion ?

        Qui doit la faire ?

      3. Avatar de Jerome
        Jerome

        le statut social de capitaliste est la ressource sociale qui permet d’accéder au capital

        Ah non, je ne suis pas d’accord ! Ce n’est pas le capital, mais la propriété privée.

        La propriété privée seule permet au capital d’installer le rapport de force (par le fait que c’est « l’argent là où il manque » et permet le chantage sur ceux qui ne l’ont pas); mais ce qui interdit aux autres l’accès aux ressources, c’est avant tout le principe de la propriété privée.

      4. Avatar de zebu
        zebu

        @ Juan :
        je peux évidemment me tromper mais il me semble qu’il y a deux solutions alternatives.
        Ou l’on donne un statut au capital pour régler l’accès social à cette ressource, et cela transforme la structure sociale (suppression de la classe des capitalistes) : le capital n’est plus la ressource nécessaire parce qu’elle manque à un endroit, soit parce que cette ressource est illimitée (‘rêve’ du bitcoin), soit parce qu’elle ne manquera plus à l’endroit où il est nécessaire (gestion socialisée de la ressource).
        Ou l’on statut que cette ressource n’a aucune valeur pour définir l’accès social à un certain nombre de ressources, lesquelles seront considérées comme gratuites (mais dont l’accès obéira à des règles d’usage) : le commun.
        Les deux sont possibles.

      5. Avatar de zebu
        zebu

        @ jerome :
        personnellement, je ne pense pas que ce soit la propriété privée, au sens de ‘posséder’ mais bien de ‘détention’ : ‘être en capacité de se servir de la ressource’, en lieu et place d’user du pouvoir sur la chose (laquelle use son pouvoir sur son propriétaire).
        Ce qui caractérise un capitaliste maintenant et à l’avenir, c’est le crédit, l’accès au capital pour une utilisation ‘x’ ou ‘y’, pas pour le fait qu’il ait ‘x’ ou ‘y’ montant de capital.
        La réputation, le statut social réciproque équivaut du capital.

      6. Avatar de vigneron
        vigneron

        soit parce que cette ressource est illimitée (‘rêve’ du bitcoin)

        Contresens total, le bitcoin (« or numérique », « or-robot ») se définissant précisément comme étant, entre autres, le contraire d’une ressource monétaire illimitée.

  20. Avatar de André
    André

    Mais débranchez, Bon Dieu ! Débranchez tous ces brols avant qu’il ne soit trop tard !

    Un luddite

  21. Avatar de billl
    billl

    la robotisation c’est l’avenir
    c’est la libération de l’homme
    l’épanouissement de l’intellect.

    c’est le partage des richesses qu’il faut revoir.

    si nous devions supprimer les machines,
    nous reviendrions à la productivité du moyen âge
    ou à celle, actuelle, des indigènes de l’amazonie.

    être contre les robots est une idée de bobo
    il n’y en a pas un sur mille capable
    de vivre ce qu’il préconise.

    quel manque de confiance dans les capacités d’adaptation.
    quelle prise de tête inutile.
    quelle misère intellectuelle ce genre d’article.

    1. Avatar de Dominique Gagnot
      Dominique Gagnot

      être contre les robots est une idée de bobo

      Il n’est pas contre les robots! Il est contre l’utilisation sociale qui est faite des robots à savoir exclure les populations qui ne peuvent, dans ce système, vivre que de leur travail.

      1. Avatar de zébu
        zébu

        +1
        😉

    2. Avatar de Paul Jorion

      C’est le problème des gens qui tombent au milieu d’une discussion sans savoir de quoi on parle mais qui ne peuvent pas s’empêcher de mettre quand même leur grain de sel.

      1. Avatar de ropib
        ropib

        C’est votre blog, ce n’est pas véritablement un forum. Du coup l’intégration dans un mode conversationnel tout en voulant lancer une discussion sur sa propre opinion, n’est pas forcément simple.
        Pour moi le commentaire de billl est conforme aux rites d’interaction en construction sur le web et notamment un blog. Non ? Du coup il n’y aurait pas véritablement de « problème ».

    3. Avatar de Inox
      Inox

      Soit, dans le fond vous avez raison. On peut lire un peu partout depuis un certain temps les progrès et bienfaits de la robotique et ça accélère ces dernières années. Qu’en est il des moyens de redistribuer les richesses ? Elles sont où les études et les progrès concrets de ce coté là ? Vous ne trouvez pas cette flagrante dissymétrie préoccupante ?

      1. Avatar de Dominique Gagnot
        Dominique Gagnot

        Qu’en est il des moyens de redistribuer les richesses ? Elles sont où les études et les progrès concrets de ce coté là ? Vous ne trouvez pas cette flagrante dissymétrie préoccupante ?

        C’est l’une des questions de fonds bien sur, que personne (ou presque) ne se pose, car cela fait partie des « choses qui vont de soi »:
        – la Terre tourne autour du soleil,
        – l’eau ça mouille
        – il faut travailler pour gagner sa vie,
        – le feu ça brûle, etc.

        Ces choses ont été gravées dans notre cerveau reptilien, au cours des millénaires de notre évolution, et tout est fait pour surtout ne pas les ressortir.
        Celui qui pose ce genre de question, passera donc pour un illuminé, puisque « tout le monde sait qu’il faut travailler pour gagner sa vie »
        Comme disait Olivier, je crois, il y a du boulot…

  22. Avatar de Hadrien
    Hadrien

    Il faut voir la robotisation comme une chance. Elle permettrait que nous soyons tous rentiers, par la généralisation de l’allocation universelle (autrement dit la rente Sismondi). Pour que cela arrive il faut que les peuples l’exigent, cad que les actuels partis politiques soient remplacés. Il est remarquable que tous les partis actuels, de l’extrême droite à l’extrême gauche restent englués dans la vision travailliste de notre civilisation.

  23. Avatar de Loniste
    Loniste

    Bonjour Zébu,

    il y a beaucoup d’imprécisions je trouve dans votre réflexion.

    Le capitalisme s’appuie sur l’échange (inégal, certes, mais échange tout de même), d’une force de travail et d’un salaire, lui-même assurant le revenu nécessaire à la consommation qui permet au capital de se constituer par le profit réalisé lors des ventes.

    Dans le cas où la croissance ne se poursuivrait pas, c’est-à-dire que de nouveaux besoins , et donc de nouveaux emplois n’apparaissent plus, la robotisation massive de toutes les entreprises mettrait donc au chômage les travailleurs, car elle remplacerait des emplois qui ne peuvent plus se déplacer dans de nouveaux secteurs, comme cela a toujours été le cas depuis les débuts de la mécanisation au XVIIIe siècle. Du coup, les travailleurs, soit la majorité du monde, n’auraient plus de revenus pour consommer aux entreprises. Cela ne ferait certainement pas l’affaire des rentiers capitalistes!

    Alors il y aurait deux scénarios possibles:
    1) Création de deux systèmes économiques parallèles: l’un « autosuffisant » grâce aux robots, et l’autre semblable au capitalisme d’aujourd’hui, qui concernerait la majorité du monde, les deux connectés par des rapports de pouvoir et d’interdépendance
    2) Intégration de la majorité du monde au système robotisé: la minorité disposant des robots s’accaparant les terres et prélevant une part de surplus du reste du monde. On a ici affaire à l’émergence d’un féodalisme 2.0, un sorte de système où les gens seront plus ou moins autosuffisants, mais où on leur obligera de fournir des richesses à l’occasion aux élites manquant de certains biens et services que leurs robots ne peuvent pas (encore) leur fournir

    Il n’y aurait donc plus de capitalisme de marché intégré tel qu’on le connaît aujourd’hui. Par conséquent, le processus de robotisation massive tient plus du même processus d’accaparement et d’accumulation que l’on connaît depuis l’avènement des premières civilisations que de la dynamique du seul capitalisme.

    Tant qu’un potentiel de croissance économique sera présent (l’Afrique n’est pas encore industrialisée et représente le dernier « hinterland » du capitalisme, selon moi), que la main-d’œuvre bon marché des pays émergents sera plus profitable que des robots coûteux, que les leviers politiques ne seront pas en place pour que l’un ou l’autre des scénarios que j’ai décrit ci-dessus se matérialise, le capitalisme ne saurait se priver de son « armée de réserve ».

    Nulle robotisation massive en vue, ainsi, malgré ce que ce blog colporte un peu trop souvent, hélas.

    1. Avatar de Jerome
      Jerome

      Loniste, vous partez d’une prémisse fausse: le capitalisme ne se fonde pas sur l’échange mais sur le rapport de force. La base de ce rapport de force c’est la propriété privée qui permet l’accès aux ressources et légitime de même le fait d’empêcher quelqu’un d’accéder aux ressources nécessaires à sa survie.
      Le pauvre pour assurer les moyens de sa subsitance n’a d’autre choix que d’accepter le chantage du détenteur de capital: « tu n’as pas d’argent ? Ce n’est pas grâve, tiens en voilà, mais en échange il faudra me donner un petit quelque chose: un taux d’intérêt ou du travail ». Le capital c’est l’argent là où il manque.
      Mais rien n’oblige le capitaliste à s’abaisser à « prêter » son argent au pauvre contre du travail, surtout si un robot peut lui fournir ce même travail. Tant qu’il a accès aux ressources, aucun problème pour lui. On peut imaginer un monde sans travail humain.

      En revanche, la seule chose qui puisse vraiment faire peur au capitaliste, c’est qu’on ne lui rende pas l’argent qu’il a prêté…. ou que la propriété privée disparaisse !

      1. Avatar de zébu
        zébu

        Je crois qu’on est en train de dépasser la question de la propriété privée avec la robotisation, pour ne raisonner qu’en termes d’accès aux ressources. Celui-ci dépend de l’accès au capital, lui-même étant dépendant du capital social : le fait d’appartenir ou non à telle ou telle classe sociale.

      2. Avatar de Jerome
        Jerome

        Sans titre de propriété privée, comment le capitaliste peut-il justifier d’interdir l’accès aux ressources ?

      3. Avatar de Dominique Gagnot
        Dominique Gagnot

        @Jerome

        Sans titre de propriété privée, comment le capitaliste peut-il justifier d’interdir l’accès aux ressources ?

        Il faut un titre de propriété privée…, mais il suffit d’avoir accès au capital (via éventuellement un crédit) pour acheter un titre de propriété privée! 😉

      4. Avatar de zebu
        zebu

        @ Jerome :
        Il n’est plus nécessaire de posséder un titre de propriété pour interdire l’accès aux ressources (ou en limiter l’accès).
        Je prends l’exemple des ‘investissements étrangers’ en Afrique, lesquels n’ont même plus besoin de ces titres de propriété (qui génèrent des conflits patrimoniaux à n’en plus finir, conflits qui seront alors gérés par les pouvoirs locaux si l’investisseur n’est pas propriétaire) pour faire valoir leur pouvoir : le seul fait de détenir du capital, qui manque à tel endroit, et pourrait venir à manquer s’il repartait vers d’autres cieux, suffit à exiger ou imposer la restriction ou l’interdiction de l’accès à d’autres ressources.
        Je pense en particulier aux ressources hydriques, sur lesquelles ces investisseurs n’ont pourtant aucuns droits de propriété.
        Le top du top maintenant n’est plus de posséder, c’est de se faire offrir des ‘facilités’.
        Et c’est partout pareil, notamment en Franc,e où les investisseurs étrangers se voient offrir des ‘facilités’ de toutes sorte, y compris fiscales et juridiques, dérogatoires du droit commun.

        Dernier aspect : ces mêmes investisseurs ne sont même pas propriétaires du capital qui prétendent pouvoir apporter à un moment ‘x’ sur un endroit ‘z’.
        Ils ont juste le POUVOIR de mobiliser le capital pour cela, y compris, et de plus en plus souvent (exemple des LBO rachetant des entreprises), à CREDIT.
        Sans aucun donc titre de propriété : beaucoup moins d’emmerdes à gérer …

      5. Avatar de zebu
        zebu

        Je crois qu’il faut arrêter de scander le terme de ‘propriété privée’ comme un hochet qu’il s’agirait de démonter (et que de fait, personne n’est arrivé dans nos sociétés occidentales à démonter, justement parce que cela renvoie à des notions ancrées depuis des siècles et des millénaires).

        Les capitalistes, eux, sont déjà passés à autre chose.

      6. Avatar de Loniste
        Loniste

        Jérôme,

        je ne pense pas du tout partir d’une prémisse fausse. Permettez-moi de tenter de vous en convaincre.

        Tout système économique s’appuie nécessairement sur un rapport de pouvoir entre les gens. L’économie, c’est la manière dont les choses que les gens consomment sont produites puis échangées. La science économique se veut la discipline qui étudie ces processus.

        Il y a différents systèmes économiques. La différence entre eux tient à la manière particulière dont les choses sont produites et échangées. Dans un système féodal, par exemple, les gens qui produisent le font en échange du droit de profiter de la terre sur laquelle ils vivent. Dans un système capitaliste, marchand, les gens travaillent en échange d’un revenu: le salaire.

        Vous écrivez vous-même: « Le pauvre pour assurer les moyens de sa subsitance n’a d’autre choix que d’accepter le chantage du détenteur de capital: « tu n’as pas d’argent ? Ce n’est pas grave, tiens en voilà, mais en échange il faudra me donner un petit quelque chose: un taux d’intérêt ou du travail » ».

        Sans cet échange entre travail et revenu, il n’y a pas de système capitaliste. Mon point, très simple, est tout simplement de rappeler qu’avec des robots qui travailleraient à notre place, nous n’aurions plus besoin d’échanger notre force de travail contre un revenu. Cela est donc contraire à la logique du capitalisme, et n’est en aucun cas en continuité avec le capitalisme.

        J’aurais voulu que Zébu réponde à cette critique précise 😉

      7. Avatar de Jerome
        Jerome

        Désolé Loniste, vous ne m’avez pas convaincu. Dans ma phrase que vous avez repoduite, le mot important n’était pas échange mais chantage.

        Je reprends votre exemple de la féodalité:

        les gens qui produisent le font en échange du droit de profiter de la terre sur laquelle ils vivent

        Je conteste cette assertion. Le serf produit pour survivre. Le seigneur consent à cela à condition qu’on lui cède une part de la production (métayage) sinon le pauvre n’ira qu’à aller crever de faim plus loin; je n’appelle pas cela un échange, mais un chantage. Je rappelle que la base de l’échange au moyen âge n’était pas « tu produis pour moi en échange de ce droit à produire » mais « tu produis pour moi en échange de ta protection ». Cet « échange » masquait la relation de base qui était le chantage sur la vie (d’ailleurs matérialisé dans le fait que le seigneur avait droit de vie ou de mort).

        Le capitalisme n’a pas dépassé ce stade du métayage. Les capitalistes consentent à échanger un peut de leur argent contre du travail parce qu’ils ont encore besoin du travail humain pour certaines tâches. Mais cet échange masque le chantage de base: « la bourse ou la vie ».
        On peut très bien imaginer un stade post-capitalisme où le travail ne sera plus nécessaire qu’à la marge, le chantage sera toujours là. A partir du moment où les post-capitalistes ont l’accès à toutes les ressources, ils sont les maîtres chanteurs. Ils pourront toujours prendre les pauvres en otage: « tes biens ou la vie » et quand ceux-ci n’auront même plus un seul bien, « tes organes ou la vie ».

        « Tes organes ou la vie »: sont-ce les termes d’un échange ou ceux d’un chantage ?

      8. Avatar de zebu
        zebu

        @ loniste :
        ‘l’échange’ du travail contre rémunération n’est pas le capitalisme : c’est la base d’analyse de Marx (qui fait du travail le moteur central de création de la valeur). La fin du travail (ou le découplage de celui-ci d’avec la ‘valeur’) ne signifie pas la fin du capitalisme, comme l’annonçait Marx : la ‘valeur’ continuera d’être créée, y compris avec ou sans la propriété privée. La fin du travail par la robotisation est juste un facteur, social, à gérer. Cela peut se faire par la force ou par l’attribution d’un salaire de subsistance minimal (revenu de base par exemple).

    1. Avatar de Lexia
      Lexia

      Nous pourrions utiliser le financement collaboratif (crowdfunding) pour proposer des contrats aux tueurs professionnels au chômage.

      Ce ne sont pas les cibles à « neutraliser » qui manquent…

  24. Avatar de chavant pierre
    chavant pierre

    Qui a peur du grand méchant loup technologique? Il est temps que ce blog de Paul Jorion aborde une réflexion vraiment de fond sur cette question de la production confiée à la robotique et de la projétation intellectuelle assistée par des logiciels. En considérant que si le système d’organisation capitaliste est un aspect des choses, la créativité technique de l’homme est un aspect tout autre: Il y a des silex taillés dont l’ergonomie était géniale, et les moines de l’abbaye de Fontenay inventèrent au Moyen Age d’utiliser l’énergie d’une petite rivière pour actionner une roue à aubes et rendre plus efficace le travail de la forge . Ils n’avaient aucune idée d’un monde capitaliste et préconisaient une économie frugale, et une pratique des horaires en 3X8 qui répartissait la journée en 8 heures de travail, 8 heures de prière et de chant, 8 heures de repos. J’ai confiance en mes successeurs (je suis retraité) pour prendre acte de la nécessité de reconsidérer les limites dans lesquels l’humain exercera demain sa créativité. Ils seront mis au pied du mur que nous avons nous-mêmes érigés. Renoncer au fétichisme de la marchandise n’implique pas la nécessité de vivre en moines cisterciens! D’ autre monde sont possibles!

    1. Avatar de juannessy
      juannessy

      Les « seigneurs » ont effectivement toujours voulu ( et réussi à ) s’approprier le temps par les horloges ( ou des cloches pour appeler au travail dans les champs) , le temps ‘ des autres » pour se réserver le bon temps sinon l’immortalité .

      Cette cannibalisation du temps devient moins techniquement nécessaire aujourd’hui .

      Mais la cannibalisation cherche déjà de nouveaux  » outils » au profit de  » ceux qui méritent de survivre »

  25. Avatar de Michel Leis
    Michel Leis

    Zébu,
    Oui, une vague de robotisation massive est en cours
    Non cette vague de robotisation massive n’aura pas lieu dans l’industrie, la messe est déjà dite dans ce domaine. À quelques exceptions près, ce qui pouvait déjà être fait l’a été et on se heurte à la limite de la rentabilité : la limite basse du coût des robots réside dans la partie mécanique et le degré de précision, un robot industriel coûte extrêmement cher : bref, entre les robots et le Bangladesh, il ne faut pas trop vite enterrer le Bangladesh…
    Ce qui est en train de se jouer se passe dans le domaine des services où Internet et la digitalisation du commerce vont supprimer des millions d’emplois, en particulier au niveau des classes moyennes.
    On va vers une raréfaction drastique du travail, 30 ou 40 % de chômeurs sont des chiffres tout à fait envisageables pour un futur proche. En ce sens, la Grèce, le Portugal ou l’Espagne sont plus des champs d’expérimentation que des problèmes pour le capitalisme.
    La disparition totale du travail reste de l’ordre du fantasme, d’abord pour des raisons de rentabilité de l’investissement, ensuite parce que plus le travail se raréfiera, plus les rapports de force joueront en faveur du capital, et moins il sera nécessaire de robotiser puisque des salariés au bord de l’esclavage feront le travail aussi bien pour presque rien…
    Reste que cette raréfaction drastique du travail porte en elle un point de bascule ou la cohésion sociale est elle-même remise en cause. Ce point reste difficile à situer, tant notre résilience est grande, mais soit on invente un nouveau paradigme qui partage le travail ou le revenu (et les deux si on veut éviter d’entériner une situation subie par le plus grand nombre), soit on rentre dans un système où la seule possibilité de maintenir l’ordre est le recours à la violence, pour le coup, je suis sûr que des drones feront ça très bien.
    Tout ce qui précède mérite bien sût de plus longs développements que j’espère pourvoir publier un jour.

    1. Avatar de Michel Lambotte

      la limite basse du coût des robots réside dans la partie mécanique et le degré de précision, un robot industriel coûte extrêmement cher : bref, entre les robots et le Bangladesh, il ne faut pas trop vite enterrer le Bangladesh…

      Vous avez parfaitement raison, asseyez de construire un robot qui puisse prendre la décision de rénover une vielle maison avec une résistance thermique déterminée et qui puisse exécuter le travail + le chauffage +le sanitaire + les circuits électrique etc…
      Il reste encore de l’avenir pour ceux qui savent se servir de leurs dix doigts et de leur tête.
      http://www.eyrolles.com/Entreprise/Livre/ce-que-sait-la-main-9782226187192

      Face à la dégradation actuelle des formes de travail, l’auteur met en valeur le savoir-faire de l’artisan, coeur, source et moteur d’une société où primeraient l’intérêt général et la coopération. Et tandis que l’histoire a dressé à tort des frontières entre la tête et la main, la pratique et la théorie, l’artisan et l’artiste, et que notre société souffre de cet héritage, Richard Sennett prouve que « Faire, c’est penser ».

      Ce sont des artisans qui créeront les robots de demain
      http://opensourceecology.org/

    2. Avatar de Roberto
      Roberto

      Le problème avec les esclaves, c’est qu’il faut régulièrement en faire de grands massacres pour qu’ils continuent à obéir. Alors oui, bien sûr, les drones pourront faire le travail des anciennes légions romaines avec infiniment plus d’efficacité. Toutefois, le jeu reste non seulement onéreux mais dangereux pour les maîtres, un Spartacus-John-Connors pouvant toujours apparaître.

      Alors, pourquoi ne pas droniser les humains pour en faire des esclaves vraiment loyaux, prêts à travailler pour vous jusqu’à total épuisement ?
      Enfin le robot parfait, hypersophistiqué et au coup de production ridiculement faible : j’ai nommé l’Homo-dronicus !

      Technologiquement nous n’y sommes pas encore. Car pour obtenir ce merveilleux résultat, il sera nécessaire de produire des nano-drones qui une fois diffusés dans l’atmosphère et les nappes phréatiques, n’attendront que d’être ingérés par leur hôte pour remonter jusqu’à son cerveau et y prendre le contrôle. Et vous savez quoi ? Non seulement Homo-dronicus travaillera à mort pour ses maîtres, mais en plus il recevra l’ordre d’être heureux. Et il le sera.

      100% de temps de cerveau et de force de travail disponibles, dans la joie et la bonne humeur !

      Une société parfaite.

    3. Avatar de Loniste
      Loniste

      M. Leis,

      j’ai déjà indiqué dans un commentaire précédent pourquoi je ne pense pas que la « raréfaction du travail » humain soit un phénomène en cours sérieusement, du moins, dans une logique dite « capitaliste ». Regardons les chiffres autour du monde et surtout, autour de nous: les gens travaillent partout: dans la maison, dans plusieurs emplois, dans les usines, dans les champs, etc. Les gens sont constamment en train de « bosser » pour gagner quelque chose. Nul robot et société des loisirs en vue.

      Sans revenu, les gens ne consomment plus. Sans consommation, la production s’effondre. Toutes les alternatives à ce scénario nous font sortir du capitalisme, et c’est bien là qu’on peut parler d’un système « à l’agonie », comme l’a fait P. Jorion.

      Maintenant, ce qui viendra après pourrait être encore moins démocratique et encore plus tyrannique que le capitalisme. Mais ce ne sera pas du capitalisme, ça, pour sûr. Pour qu’il y ait capitalisme, il faut que la majorité des travailleurs soient des salariés.

  26. Avatar de Michel Lambotte

    La robotisation, ayant apporté la solution finale à la question du salariat (ou du prolétariat, les deux termes étant synonymes), par l’élimination pure et simple de celui-ci, constitue bien le stade ultime du capitalisme.

    Forcément puisque c’est le salariat qui crée la rente du capitalisme.
    Mais bon, restons cool, il y aura un après et c’est nous qui le créerons.
    Ou alors prouvez moi qu’il n’y aura pas d’après

  27. Avatar de xavier37
    xavier37

    Le capitalisme à toujours su exploiter les opportunités qui se présentaient. L’esclavage, les guerres, la révolution industrielle, les évolutions techniques ont été parfaitement assimilés et utilisées.
    La robotiques est une nouvelle phase. Je ne crois toutefois pas que le dessein des entreprises soit autre que de limiter les aléas (la gestion de robots étant plus facile que celle des bipèdes) qui pourraient diminuer leurs profits. Je ne crois que qui que ce soit ait imaginé les conséquences sociales, lesquelles aboutissent logiquement à l’effondrement du capitalisme faute de débouchés. Les chômeurs font de piètres consommateurs.
    C’est un outil disponible. Les capitalistes ne savent pas quoi faire de leur argent donc l’investissement robotique, bien que très lourd par rapport a un processus réalisé par des hommes, est possible.
    La robotisation n’est pas pensée.
    La question de la sécurité de ces systèmes dépendants de réseaux est elle assurée?
    Les ressources pour produire les robots sont elles disponibles?
    Des monopoles sont sans doute déjà entrain de se constituer (comme CISCO & HUAWAY pour les routeurs)?
    Qui aura la haute main sur les composants clefs pour faire danser les autres?
    D’où mon credo, autonomie, autonomie, autonomie….

  28. Avatar de Germanicus
    Germanicus

    C’est quand même à peine croyable: les lobbies du néolibéralisme à l’anglosaxonne ont fait un pacte avec les gouvernements européens pour dévaloriser, discrètement, le travail en faveur du capital. Cela commencé aux Etats-Unis (Reagan, Clinton……), en Angleterre (Maggie Thatcher…..), pour continuer en Allemagne (gouvernement du SPD/Les Verts sous le chancelier Schröder). La France est un peu en retard, mais plus pour longtemps, espère-t-on.
    La dévalorisation du travail et la robotisiation en plus qui touchera dans un avenir proche également de nombreuses professions intellectuelles, pose un ensemble de problèmes. Par exemple, la robotisation fait baisser les prix de production, mais qui en profitera? Peut-être toujours les mêmes. Et que faire de la masse des chômeurs? La nouvelle vague de la robotisation détruira un grand nombre d’emplois, mais ne sera pas tellement créatrice d’emploi, alors que notamment dans la partie sud du globe les populations augmentent de manière fulgurante.

  29. Avatar de Dominique Gagnot
    Dominique Gagnot

    La disparition totale du travail reste de l’ordre du fantasme,

    Oui, ce qui disparaîtra c’est le travail en tant que moyen d’améliorer les conditions de vie du plus grand nombre. Bien sur il restera toujours un relativement petit nombre de quasi esclaves au service des maîtres.

    En fait on va vers une société identique à celle d’avant la révolution de 1789, mais avec des technologies modernes au service des nouveaux rois.

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