Retranscription de Le temps qu’il fait le 5 septembre 2014. Merci à Olivier Brouwer.
Bonjour, on est le vendredi 5 septembre 2014, et c’est l’anniversaire de mon petit-fils William, qui a un an.
Aujourd’hui je fais très vite, parce que je suis très très en retard, et si je veux que ce soit encore publié aujourd’hui, il faut que je fasse rapidement.
Qu’est-ce qu’on fait ? Quatre livres : on parle de quatre livres.
Ça c’est le premier, voilà, il est chez l’éditeur, ça s’appelle Paul Jorion et Bruno Colmant, Penser l’économie autrement (conversations avec Marc Lambrechts), et ça va démarrer comme un feu d’artifice le 10 septembre, c’est à dire la semaine prochaine. Vous verrez ça : il y a des choses dans les journaux, à la radio, beaucoup en Belgique, parce qu’en Belgique, cette rencontre sur une couverture des noms de Paul Jorion et de Bruno Colmant, ça fait jaser. Parce qu’on sait qu’en principe, ils ont des opinions assez opposées, que l’un est « un penseur de gauche », comme dit la [4ème de] couverture, et l’autre, « un économiste de droite ». Alors ça sort donc en librairie le 10 septembre, c’est à dire mercredi prochain.
Alors, deuxième livre dont je vous parle, voilà, c’est Michel Denisot, Brèves de vie, chez Fayard. Alors pourquoi est-ce que je vous parle de ça ? Eh bien simplement, parce qu’on s’est trouvés, hier, Michel Denisot et moi, dans la même salle, chez Fayard, pour dédicacer nos bouquins. Alors nous avons eu une conversation très amusante, nous n’avions jamais parlé ensemble et nous avons échangé des exemplaires de nos livres. Bon alors je passe à la suite, parce que ça c’est pas vraiment le genre de choses que je fais d’habitude ici, mais ça a été une conversation très agréable entre gens de bonne volonté, et c’est pour vous montrer que ça existe aussi dans le monde un peu misérable dans lequel nous sommes.
A propos de monde un peu misérable, troisième ouvrage, Cécile Duflot : De l’intérieur, Voyage au pays de la désillusion, c’est un livre que je vous recommande de lire, j’y ai déjà fait allusion hier dans un petit billet où je parlais de ce livre et d’un autre, et je vais faire un compte-rendu à proprement parler de ce livre, qui va paraître dans la presse quotidienne, je vous dirai quand c’est fait, quand ça sort, et je vous le montrerai sur le blog. Alors, c’est un livre intéressant, c’est un peu un livre de, je dirais, d’ethnographe, c’est un peu un livre de quelqu’un, voilà, qui se retrouve dans un pays qui n’est pas accueillant, et ça arrive aux ethnologues, aux ethnographes, aux anthropologues, de se retrouver dans des endroits peu accueillants. J’ai eu des amis et des amies qui ont vécu dans des populations qui ne les accueillaient pas avec plaisir, et qui sont restés quand même, et qui se sont fait accepter.
Alors donc, « Cécile Duflot chez les ministres ». Je parlais des hommes de bonne volonté, voilà une femme de bonne volonté. Une femme de bonne volonté qui a essayé de faire des choses, qui est arrivée à les faire et qui gueule maintenant quand on les détricote parce que voilà, les lobbies étaient là, et ils sont toujours là, et quand elle est partie, eh bien les lobbies reviennent en force. Alors, elle nous décrit le gouvernement par les lobbies. C’est vraiment ça : le gouvernement par la dette, le gouvernement par les lobbies.
C’est une petite exploration, c’est un livre intéressant à lire, par quelqu’un qui a essayé de faire du bon boulot et qui l’a fait à l’époque, qui regrette maintenant de n’avoir pas gueulé davantage au moment même, mais bon, voilà, c’était le prix à payer pour qu’elle reste un peu plus longtemps, et [puisse] nous donner un témoignage [de quelqu’un] qui reste un peu plus. Un livre que je vous recommande. Voilà.
Je l’ai dit hier dans mon billet, ce n’est pas le genre de livres que je lis d’habitude, là j’ai voulu le lire, parce qu’on est à un moment important : il y a des rapports de force qui se nouent et se dénouent, et il est important, si on veut… moi j’ai écrit un livre, Comprendre les temps qui sont les nôtres, et si on veut comprendre les temps qui sont les nôtres, eh bien, il faut lire ce genre de livres.
Et, si on veut les comprendre, il faut lire, aussi, celui-ci, ce quatrième, le dernier dont je parle, Valérie Trierweiler [: Merci pour ce moment]. Au moment où j’ai fait mon petit billet, hier, je n’avais encore lu qu’une cinquantaine de pages, maintenant je suis à la moitié du livre. Est-ce qu’il faut publier ce genre de livres ? Ben, c’est la matière dont on fait des romans. Alors, si on fait des romans, et que les gens les lisent et trouvent ça intéressant, pourquoi ne pas écrire la même chose quand ça s’est passé dans la réalité ? Il y a des informations… Euh, à ceux qui imaginent que ce livre est un règlement de comptes, comme ceux qui imaginaient que le film qui a été fait par cet Américain, là, je ne le sais plus, mais ce film qui a été fait sur Dominique Strauss-Kahn, que ce soit un règlement de comptes, dans l’un et l’autre cas, je dirais : ce ne sont pas des règlements de comptes. Ce sont des gens qui ont envie de raconter des histoires, des histoires qui se sont passées, et moi je ne verrais pas la raison de leur dire de ne pas le faire, d’autant que le livre de Madame Trierweiler est bien écrit, c’est bien écrit, c’est agréable à lire…
La dernière chose que je vais dire, c’est celle-ci, à propos de ce livre-là. Je mène en ce moment, je recommence à mener une réflexion sur la psychanalyse, quelque chose qui a retenu beaucoup mon attention dans les années passées, et qui commence à la retenir à nouveau. Si vous imaginez que ma thèse selon laquelle tout ce qu’on fait est [d’origine] inconscient[e], et qu’on ne fait que, ensuite, essayer de raconter les histoires pour essayer de se justifier à soi-même et aux autres comment ça s’est passé. Si vous doutez que cette thèse soit vraie, lisez le livre, en tout cas, de Madame Trierweiler. Entre autres choses, c’est un témoignage sur ça, et un témoignage puissant de la vérité de cette thèse.
Voilà, je n’en dis pas plus, j’ai dit que je ne dirais pas grand chose cette semaine, parce que, eh bien, je voudrais que ce soit publié avant ce soir.
Au revoir, à la semaine prochaine.
« En période de récession économique ou de crise politique, l’extrême gauche devient souvent l’extrême droite…! » Il faut changer de lunettes…