Billet invité. Timiota commente la carte très précise faisant le relevé des débris de MH17, publiée par le Wall Street Journal.
Un scénario plausible est l’explosion du missile « Buk » à l’avant de la cabine.
Si le missile venait à la rencontre de l’avion, et n’a pas la précision requise pour avoir un impact exact, il doit exploser en envoyant des schrapnels quand l’écho radar est soit très fort (proximité) soit déjà décroissant (passage depuis 20 ou 50 ms, 4 ou 10 m (x2 en vitesse relative s’ils allaient en sens opposé, comme le suggère le reportage).
On peut néanmoins imaginer que les pilotes ont vu venir quelque chose et ont peut-être essayé de faire un peu piquer l’avion, un quart de seconde, ce qui expliquerait l’impact en haut du cockpit et non en plein au centre. La suite ressemble un peu au vol « célèbre » Aloha 243.
La décompression et l’affaiblissement de la structure se traduisent soit par une première dislocation d’un bout de fuselage, soit après que les premiers dégâts de schrapnels soient fait, par un effet de « prise d’air » qui vient arracher des bouts de fuselage les uns après les autres.
A 10 000 m, la vitesse étant environ 900 km/h par rapport à l’air, l’affaiblissement de la structure provoque un changement d’assiette de tout l’avion, qui peut le déstabiliser rapidement (le « domaine de vol » est très étroit en altitude, le décrochage n’est pas loin, cf. AF 447). Il suffit alors de quelques secondes pour que le fuselage se casse en plusieurs morceaux (deux au moins mais le ralentissement se fait déjà sentir en quelques secondes, donc pas forcément beaucoup plus de deux). A partir de là, si les réacteurs et le fuselage qui reste avec partent vers le bas un peu plus que le reste, cela explique qu’ils se retrouvent plus à en arrière au sol que les parties avant (qui vont au maximum de ce que permet la cinétique d’objets en chute libre lancés à 800 km/h). Le fait que les « pods » (les capots cylindriques) des réacteurs ne suivent pas les réacteurs s’expliquerait par une vitesse verticale trop haute avec un schéma d’écoulement très non standard sur les réacteurs. Ils se détacheraient assez tôt.
Une fois que tout est n’importe comment, les réacteurs doivent finir par couper leur alimentation (où est allée l’essence ? que dans l’impact central ?), et les vitesses verticales sont dans les 150-200 km/h suivant les formes etc. ce qui explique qu’il n’y ait pas de cratère remarquable, donc pas d’infos de ce type : les pièces légères et de grande surface tombent comme des feuilles plus que comme des obus.
Les boîtes noires risquent de ne pas contenir beaucoup plus qu’une demi-seconde d’information, mais si on y voit déjà des données inertielles (accélération du capteur, etc.) et des données « off » (câbles déjà coupés ?) on pourra peut être étayer quelques éléments du scénario avec cela. Toutefois, je dirais que le « puzzle » réassemblé serait ce qu’il y a de plus parlant (avec le respect dû à la mémoire des victimes).
Et pour finir : ceci n’est pas vraiment de l’expertise aéronautique, juste une tentative par un physicien de faire un « educated guess ».
C’est bien à la quatrième blessure narcissique infligée à l’humanité à laquelle nous assistons. – Blessure copernicienne (la terre n’est…