Billet invité. À propos de Mes respects, petit être !.
Quand vient se poser sur la page numérotée 255 du premier volume de A Treatise on Money de John Maynard Keynes, ouvert là devant lui, un petit insecte vert, Paul Jorion en est tout tourneboulé au point de lui présenter ses respects, en empathie eu égard à la destruction massive de ces espèces volantes, que nos drones tentent laborieusement d’imiter.
De ce monde qui disparaît, je me souviens quand enfant nous passions dans les prés et que jaillissaient dans nos jambes des milliers d’insectes.
Ce temps où faire quelques km en voiture couvrait le pare-brise d’insectes éclatés qu’il fallait gratter pour retrouver la visibilité.
Il y avait aussi ce papier attrape-mouches accroché au plafonnier qui dégoulinait en boucles ambrées comme le miel, où mouches et autres insectes volants venaient se coller impitoyablement à la glu.
Quand bien même il fallait supporter non sans répugnance cette horreur qui pendait frémissante au-dessus de la salle à manger, il était plus supportable de voir ces mouches sur le ruban que sur soi ou dans son assiette.
On changeait l’attrape-mouches quand il était bien noir, réjouis d’avoir échappé à cette invasion.
Il y avait aussi la tapette, anciens et enfants s’en donnaient à cœur joie à exercer leur habilité pour passer le temps qui en ce temps là ne passait pas vite.
Et puis il y a eu le « Fly-Tox » un pulvérisateur à main qui permettait d’éradiquer la majeure partie des insectes, nuisibles ou pas, avant que ne viennent les bombes insecticides et les CFC détruisant au passage la couche d’ozone. Bien sûr le DDT du Fly-Tox nous tuait lentement nous.
Et hop, en quelques années, plus un insecte ne traverse notre horizon urbain, à part « moustiques tigre et guêpes tueuses »’, mais pour nous donner bonne conscience au nom de la biodiversité, on milite pour réintroduire loups et ours entre deux bretelles d’autoroute et quelques pâturages à moutons.
Tu as raison Ruiz, aucune considération morale ne devrait être le principe moteur de toute relation humaine. Ainsi, chaque parent…