Billet invité. P.J. : Le caractère tout à fait inattendu de la proposition m’a d’abord décontenancé, puis séduit. J’autorise les commentaires pour que vous puissiez la discuter.
« Au lendemain des dernières élections européennes, j’entendais un politologue commenter le résultat des européennes en France où le « raz-de-marée » FN a fait couler beaucoup d’encre ici en Belgique, avant d’être chassé de l’actualité par autre chose. Ce politologue sur une fin d’interview radiophonique disait quelque chose du genre « … et on ne peut pas comparer le FN aux autres partis, y compris les partis de la droite classique, même si ceux-ci ne sont pas ma tasse de thé personnellement, car à la différence du FN, ils sont démocratiques, eux. »
Dans mon esprit, un éclair s’est fait, ces partis de droite sont démocratiques, en est-on bien sûr ? Des partis (UMP, PS, MR en Belgique,…) qui font la promotion d’une politique économique donnant de plus en plus de pouvoir au monde de l’argent et aux multinationales, au 1%, aux lobbies les mieux financés, bref qui favorisent une démocratie censitaire à l’heure où le peuple est éduqué et où ce système post-révolutionnaire ne devrait plus avoir cours, peut-on vraiment parler de partis démocratiques ? J’ai tenté de démêler cette intuition pour savoir ce qui est vrai ou faux là-dedans, sans grand succès d’un point de vue théorique. Au niveau pratique, l’observation de ce qui se passe au niveau du parlement européen et de la commission européenne me fait penser que cette intuition n’est peut-être pas fausse, même si je n’ai pas envie de voir le monde aussi noir.
De là me vient un rêve : celui de voir un raz-de-marée d’adhésions au PS français pour donner un grand coup de gouvernail à gauche, par exemple en faisant nommer Benoît Hamon comme premier secrétaire et comme candidat aux prochaines présidentielles. Espérer ce genre d’engouement est irréaliste probablement, espérer en plus que cela change quelque chose dans le fond de la politique menée serai loin d’être assuré, cela serai juste une tentative de faire bouger les choses, de récupérer l’argent disponible au PS pour la communication, pour financer des discours idéologiques de gauche et cesser de financer des discours de droite. Paul Jorion évoque à l’occasion de ses billets ou de ses vidéos qu’il trouve vain de chercher à coloniser un parti politique pour le changer, je le comprends, j’ai « juste » l’impression que chercher à influencer le fonctionnement de ce parti pourrait apporter de l’eau au moulin du débat de la logique politico-économique actuelle. Je ne fonde pas trop d’espoir dessus, je vois plutôt cette démarche comme une expérience empirique ou une recette de cuisine « tiens ! essayons cela, on verra bien ce qu’il en ressort ». Au pire cela ne marche pas, chacun des contributeurs perd quelques euros, pas de quoi en faire un drame. »
74 réponses à “Espérances de comptoir : un raz-de-marée PS !, par Renaud Corbet”
Si adhérer au PS peut permettre au moins de militer pour que ce parti change de nom, comme le proposait Valls, et de ne plus associer le socialisme à cette bande de traitres et d’escrocs, ce serait déjà ça de gagner. « Mal nommer les choses c’est rajouter du malheur au monde » pour Camus, alors si on peut en enlever un peu
Il est sans doute envisageable de recourir à de telles ‘recettes de cuisine’ pour tenter d’influencer notre parti socialiste de droite.
Quand-bien même une telle manœuvre parviendrait à hisser Hamon dans la hiérarchie du PS, voir à bombarder Benoît président de la république, que ferait-t-il de différent ?
Il me semble que chez la plupart des hommes (ou femmes) politiques de ‘gauche’ qui accèdent à la fonction suprême, il se produit un amollissement qu’on aimerait attribuer à la crainte de verser dans la tyrannie mais qui relève très certainement d’autres ressorts…
J’ai entendu une fois M. Emmanuel Todd se plaindre d’un tortillement du fondement d’un certain Manuel Valls au sujet d’une expression un peu masculine utilisée par Todd lui-même pour dire tout le mal qu’il pensait de Pascal Lamy. Todd se plaignait de la ‘gentillesse’ des gens de gauche…
On peut donc prévoir que M. Hamon qui aura hélé la finance pendant sa campagne laissera Benoît se faire b—– par le 1% une fois élu président. Il nous resservira alors le couplet sempiternel d’après lequel la finance ne peut pas être mise au pas parce que nous vivons dans un monde décloisonné. Il ajoutera même que ce ne sont pas les rodomontades épicées des ricains à notre fleuron de BNP PARIBAS qui changeront quelque chose à ce ‘donné’.
Donc nous voilà rendu de nouveau à la finance et à tous ce qui est proposé, notamment sur ce blog et qu’aucun homme ou appareil politique ne voudra (ou même ne pourra) mettre en œuvre parce que nous vivons dans un monde décloisonné !
Qu’il soit alors permis de poser la question suivante : pourquoi n’essayerions-nous pas de re-cloisonner ce monde ? A qui profite le décloisonnement et qui a le plus à perdre ?
Il est difficile d’imaginer que la mise en place du système monétaire international de Keynes ou le rétablissement des articles de loi contre la spéculation (pour ne prendre que ces deux exemples) puisse être possible sans passer par une phase de re-cloisonnement de notre monde.
Avant de me prêter toutes sortes d’intentions malveillantes, je me presse de préciser que je ne sais par encore comment re-cloisonner ce monde. Il me semble possible d’y parvenir sans faire la guerre. Je crois que décloisonner a été plus difficile (tout ce travail accompli seulement au profit de quelques-uns). Par exemple les conditions me semblent presque réunies pour un ‘retour rapide’ à une guerre froide multipolaire (y compris numérique).
De sorte qu’il nous resterait en réalité une question importante à résoudre et qui me semble un peu plus accessible à la ‘nature humaine’ : comment repenser une guerre froide au 21ème siècle ?
La mayonnaise qui est en train de prendre, ici en Espagne, est la créativité d’une grande quantité de personnes, organisées en groupes et groupuscules, qui s’assemblent entre eux. Cette dynamique a poussé au changement des « partis de gauche », au point que Felipe González voit poindre à l’horizon le fantôme du PASOK, à l’occasion de l’élection au suffrage direct du secretaire général du PSOE, qualifiés par la presse critique de « candidats en carton », même si parmi les trois candidats il y en a un ressemblant à Leo Hamon. Un détail frappant est la crédibilité presque nulle des rhétoriques d’il y a peu… quelques mois… la perception évolue à une grande vitesse.
A l’instar du capitalisme les partis politiques sont mort…ifères.
Les Espagnols nous montrent la voie.
Au Vicomte, à la Guinguette, où vous voudrez… mais finalement au Berlaymont, un endroit qu’il faudra bien prendre de l’intérieur, entre véritables Européens et en plus Obama sera directement informé de l’évolution 😉
La seule façon de faire de la « nouvelle » politique actuellement, c’est de faire comme Podemos en Espagne, càd baser le fonctionnement du parti sur des mécaniques de démocratie directe. Les autres tentatives, du genre de celle proposée ici, ne seront que des reboot voués à l’échec. Autant essayer de faire du neuf avec du neuf, non?
Je suppose que ce billet est un clin d’oeil humoristique à l’actualité notamment à l’Affaire Lambert. Alors, le débrancher ? pas le débrancher ? Avec nos sous en plus ?..
Hari Seldon, fondateur de la psychohistoire, a démontré que l’humanité est gouvernée par des courants de grande ampleur qui transcendent l’action individuelle. Vouloir changer le PS (pourquoi lui, d’ailleurs ?) ne donnera rien. Il changera de lui-même quand le moment sera venu, indépendamment de tout ce que pourront faire les rétrogrades ambitieux, les apparatchiks mielleux, les malthusianistes décroissantistes, les militants alter, les néo- et paléo-trotskystes, les crypto-nationalistes, les pro-lgbt et même Conchita-saucisse… Les mouvements qui façonnent les sociétés sont des phénomènes souterrains, de grande ampleur, dont l’homme n’a que peu conscience et sur lesquels il n’a pas d’influence. Les civilisations vivent leur vie propre, et les grands hommes ne sont jamais que le produit d’une adéquation fortuite entre les produits des temps qui les voient naître et les populations dans lesquelles ils naissent
Conchita-saucisse me semble à moi bien positionnée, et pour tout dire la seule, pour être à l’origine de l’équation fortuite que vous évoquez.
+1
Tiens à propos de Conchita-saucisse, cela me rappelle cet aphorisme
« Les hommes font l’histoire comme les cochons font la saucisse »
ou plus philosophiquement:
Les hommes se trompent quand ils se croient libres; car cette opinion consiste en cela qu’ils sont conscients de leurs actes mais ignorants des causes qui les déterminent Spinoza
Attention, les principes qu’a dégagés Hari Seldon n’ont pas consisté en une impossibilité des modifications conscientes des phénomènes qui sous-tendent la société ! Il ne faut pas faire de ces principes une praxis, c’est-à-dire une loi d’action ; c’est d’ailleurs pour cela qu’il a conçu un plan pour réduire le chaos de l’univers. Ce n’est pas parce que la société « vit par elle-même », que nous devons penser que nous sommes en-dehors de cette société. Par conséquent, la connaissance que l’on a de l’invisibilité et de l’impossible prise de conscience des causes qui nous déterminent ne doit pas nous conduire à conclure qu’il ne faut rien faire.
Nous savons dans une perspective spinoziste que nous ne sommes pas libres, nous ne sommes que le produit de l’ensemble des causes qui nous déterminent. Cela ne signifie pas pour autant que nous arrêtons d’agir au prétexte que « cela va se faire tout seul ». Si les individus sont des produits de la société, la société est produite par les individus : les interactions mutuelles font que individus et société se construisent ensemble. Nous faisons partie de cette société, et cela peut être par le produit des stratégies construites par des individus que la société va pouvoir avancer vers ce vers quoi elle tend.
C’est un jeu de miroirs; l’homme fait la société et la société fait l’homme, mais ce que semble sous-tendre Spinoza c’est que de l’action croisée et contradictoire des hommes entre eux, chacun poursuivant ses buts personnels,et c’est ce dit également Rousseau, il émerge une résultante sociale, historique, politique… que les hommes sont bien incapables de maîtriser et de prévoir, même dans le cas particulier d’un tyran. Mais oui, cela n’empêche pas (n’a jamais empêché) les hommes d’agir et de se croire maîtres de leur destin… (ou le jouet des Dieux).
Qu’en pense l’anthropologue ?
An 2017 (Antiquité de la Science Fiction ), flash publicitaire :
Effectivement, il n’y a même plus à voter pour un algorithme ou un autre : ils seront appliqués avec ou sans votre consentement, ni ceux des gouvernants – style communicant Blairiste. Récemment un ultime enquête sur l’assassinat de Kennedy concluait que c’était un coup d’état réussi. L’élection de Bush avec son cortège de résultats bricolés en est un autre. La négation du vote européen des Français encore un. Bref, les partis politiques sont des intermittents du spectacle, les idiots utiles, nécessaires d’une « intoxication volontaire » et de la « mobilisation infinie » de la survie selon Peter Sloterdijk, parfois déconcertant mais utile.
Nous devons tous être bien désespérés pour envisager des actions pareilles ; en Belgique, le seul parti à démocratie interne est Ecolo, mais il vogue allègrement vers le centre droit. Est-ce pareil pour EELV ? Et ces partis sont trop étiquetés bobos pour plaire aux laissés-pour-compte.
Informer, éduquer, aiguiser l’esprit critique, développer les alternatives, pratiquer les solidarités, fédérer, faire émerger des mouvements tels que Podemos ou Syriza qui personnifient l’espoir.
Les votes des masses étant, je crois, plus conditionnés par les médias que par les partis, car il est aisé pour les médias de minorer telle annonce d’un parti et de donner plus d’écho à une autre, n’est-ce pas les médias qu’il faudrait s’attacher à reconquérir ?
Quelques pistes :
1. essayer de les « infiltrer », n’est-ce pas ce que fait PJ quand il écrit des articles pour le monde ?
2. Les boycotter pour les affaiblir, car ils sont à la botte des oligarques.
3. En créer de nouveaux, indépendants, C’est ce qu’a fait PJ avec son blog. On y est mieux informé des derniers développements planétaires d’importance que dans la presse « officielle ». Il y a d’ores et déjà des tentatives de médias réellement indépendants sur le net et ils reçoivent un intérêt croissant. N’est-ce pas en soi un début de révolution ? Souvenons-nous d’ailleurs que la révolution française a suivi l’émergence des journaux.
Allo, le Milliardaire rouge (de chez Dieu Marx il nous répond) ?
« Ben vous êtes bieng dans la bouse, les gars, enfin les 99 pourcengs, parce que les autres, moi, je sais ce que c’est le « un pourseng » (mon chateau, mon pursang, mon compte en suisse, merde quoi) ».
(après un soupir et une respiration) Oui Jean-Baptiste, il y en a même qui veulent faire la révolutiong au PS, putain cong, c’est le 36eme dessous !
« Alors écoutez, moi Jean-Baptiste, j’ai pas su faire mieux qu’être milliardaire pour aider le parti, mais alors vous, maintenant que vous êtes bouffés par les banquiers, vous n’avez plus le choix, punaise. Il faut les attaquer sur leur terraing !
Faites un parti-banque, , osez l’appeler, je nesais-pas moi, le PBS, Parti de la Banque Socialiste, non coté en bourse, o fache, et doncque, offrant des conditions de crédits Amartya-senn-nienne aux adhérengs du parti et à sa famille. Dans 4 ans vous financez des coopératives de soutien des producteurs moyens petits, de pose de système éco-énergétique. Dans 8 ans, vous racheter les hypermarchés Cochang qui s’en dédit, vous devenez le plus gros employeur de France, et quoi, la TINA, la cloche ting ting des médias, ce sera vous, et pas que toi jeune Corbet, le genre humaing, tout le genre humaing !
-\\\// -\\\\\:// Mais qui a donc mis des champignons hallucinogènes dans l’armagnac ?
@Timiota
Exactement ! Les champis, c’est pour être en avance dans un monde bourré ! L’armagnac ne suffit plus ! Si nos ancêtres nous voyaient …
Vous inquiétez pas, les robots vont se charger de mettre au tapis ce capitalisme cannibale.
Après on passera au mode association par nécessité, mais peut-être serons nous alors à l’état de bactéries !
le parti est un outil au service du pouvoir et conçu pour s’y maintenir
aussi démocratique qu’une entreprise, ou un syndicat , c’est pour celà qu’il y a une ligne politique et un chef.
compte tenu des « modestes » enjeux financiers en regard de l’idéal politique, la politique conduite va à celui qui paie. (le roi , car le mérite va à l’hérédité)
les valets sont au service du roi
si vous voulez vous mettre au service des valets, adhérez.
sinon cultivez votre jardin, filez votre quenouille et faites la révolution.
Gandhi doit vous inspirer, commencez déjà par réfléchir et agir par vous même,
un indice , ce qui est bon pour vous est il spontanément pris en compte et mis en oeuvre
par le parti censé vous procurer bien être et prospérité?
y a t il des décisions que vous pourriez prendre seul, et que l’on vous incite à déléguer systématiquement pour votre sécurité, pour parler en votre nom ?
votre liberté commence où s’arrête celle des autres.
pas à pas reprenez le contrôle et devenez citoyens.
En parcourant ce papier empreint d’un bucolique optimisme (cela doit exister), j’apprends que M. Hamon serait de gauche, bien que ministre dans un gouvernement qui pratique vigoureusement une politique de droite. Après tout, pourquoi ne pas admettre qu’un social démocrate bon teint est « de gauche », y compris quand il prête la main à la mise en oeuvre d’une politique si régressive en terme de droits sociaux! Mais de là a apporter notre suffrage à cette équipe politicienne sans foi ni loi, sinon celle du fric pour ceux qui en ont déjà, il y a un pas que je ne saurais franchir. Car voter pour le reniement des engagements au motif qu’alors les fourbes pourraient retrouver leur vertu citoyenne (?), c’est encourager le vice. En outre, après bien des années d’interrogations et de tentatives (vaines) pour contribuer à changer le PCF de l’intérieur (si si, j’y ai cru, il y a fort longtemps), je suis à présent convaincu que les technostructures sont cyniques. Même en cas de désastre électoral sur la longue durée, elles sont attachées avant tout à leur survie fusse au détriment de la « cause » supposée être la leur. La présence de M. Laurent à la tête du poussif PCF est sans doute due à son talent, pourquoi en serait-il privé, mais probablement aussi au fait qu’il est le fils de son père. Aussi, libre à vous (et à ceux que vous aurez convaincus) de mettre votre fine stratégie en oeuvre, mais alors, je vous conseille de stocker aspirine et anxiolytiques pour résister à l’inévitable découragement rageur qui bientôt s’emparera de vous. Bon courage!
Quand je parle politique avec la jeune génération, dès que cite les acronymes UMP ou PS, ils partent d’un grand éclat de rire. Ces références qui nous font tourner en rond sont en train de sauter. Nous passons à autre chose, et voir ces « représentants du peuple » s’agiter dans la petite lucarne me remplit d’une drôle d’impression : j’ai l’impression d’observer un autre monde que le mien, un monde déjà mort et qui ne le sait pas….
Bonne journée à tous.
La question est revenue plusieurs fois, pourquoi proposer Mr Hamon ? Je vous direz bien que j’ignore si c’est le meilleur « candidat » pour faire cela, la discussion est ouverte.
A ceux qui lui reprochent de « pactiser » avec le gouvernement Valls, je répondrai que c’est effectivement regrettable, est ce toutefois éliminatoire ? Mr Hamon est un peu opportuniste et fait des compromis dans le cadre du gouvernement Valls, oui, effectivement, pour ma part je ne m’attends pas à trouver quelqu’un de parfait, je cherche plutôt à identifier un « porte étendard » crédible dans la perspective de 2017. Faut-il choisir de « promouvoir » un parfait inconnu sans visibilité médiatique ou quelqu’un qui a une visibilité médiatique et sera invité dans les débats télévisés avec la possibilité de promouvoir d’autres idées que le discours actuel du PS ? Les médias aiment bien inviter les ministres et anciens ministres, même si je regrette cette pratique, c’est une donnée à prendre en compte.
@Serge :
« Il reste un point plus que gênant : adhérer à un parti revient à le soutenir financièrement et adhérer en masse revient à le soutenir massivement, alors il ne faut pas le faire « pour voir », mais bel et bien pour en prendre le contrôle, comme l’on fait les trotskistes avec le PS du temps de Jospin. »
Après quelques recherches, il ressort qu’en 2011 il n’était même pas nécessaire d’être adhérent au PS pour participer aux primaires de l’élection présidentielle, rien ne dit qu’il en sera de même pour l’élection de 2017.
http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9sultats_d%C3%A9taill%C3%A9s_de_la_primaire_pr%C3%A9sidentielle_socialiste_de_2011#Participation
Peut-on par ailleurs parier ce genre d’action uniquement sur la base d’un candidat à l’élection présidentielle ou faut-il chercher à changer la politique du PS de l’intérieur en influençant les décisions internes du parti ? Peut-être faut-il faire les deux ? Une masse critique faisant bouger le centre de gravité du PS est plus facile à obtenir face à 174.000 adhérents que face à 2.7 millions d’électeurs aux primaires.
Est-ce que financer le PS « pour voir » et tenter quelque chose est le financer tout court ?
Je voudrai ici relativiser les sommes en jeu :
Le PS est financer par l’état à hauteur de 28,5 millions d’euro environ (source : http://www.vie-publique.fr/decouverte-institutions/citoyen/participation/parti-politique/comment-partis-sont-ils-finances.html )
Le nombre d’adhérents aux PS est d’environ 174.000 adhérents qui ont probablement payé 20 euro chacun, soit 3,5 millions d’euro environ. (source : http://www.jolpress.com/adherents-elus-partis-politiques-france-ump-ps-fn-pcf-article-823312.html )
Par rapport aux dépenses de campagne de F. Hollande, le montant n’est pas négligeable, le poids en est tout de même très relatif (21 millions d’euro) http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000027004715
Aujourd’hui, en ne donnant PAS 20 euro, nous avons un président et un gouvernement du PS qui font une politique de droite, si en donnant 20 euro, nous avons la même chose alors nous avons perdu notre argent, si cela fait évoluer le débat les choses auront avancées dans le sens où le discours TINA sera plus le seul audible.
@franck marsal, Tom et d’autres :
Pourquoi seul le PS ?
Votre réflexion est intéressante, je trouve que vous avez parfaitement raison, il faudrait tenter la même chose en parallèle à l’UMP en allant jusqu’au bout dans la stratégie présentée et prendre la carte d’adhésion aux deux partis, et si vos cheveux se dressent sur votre tête face à cette « hérésie », je vous renvoie aux articles du blog où sont évoqués le PS et l’UMP comme étant bonnet blanc et blanc bonnet. A l’UMP par contre, je ne connais pas de « porte étendard » possible pour tenter autre chose que le néo-libéralisme absolu.
Pourquoi se restreindre au PS et à l’UMP ? A mon sens car ce sont les partis politiques qui ont été au pouvoir ces dernières années, mon propos est de faire changer les partis au pouvoir.
@Hadrien
Influencer le choix du candidat aux présidentielles lors des primaires pour forcer ce parti à tenir un autre discours que le néo-libéralisme, je ne parle pas de l’élection présidentielle elle-même.
@Aux désabusés, anciens du PS, sceptiques etc. :
Est-ce que je « rêve » d’avoir ma carte au PS ? -> Non, et si c’était le cas, je n’aurai pas besoin d’un parler ici
Est-ce que je dis que cette démarche est une panacée ? -> Non
Est-ce que je pense que c’est certain que cela va marcher ? -> Non
Est-ce que je pense que le PS est un lieu idéal de démocratie ? -> Non
Est-ce que je pense que l’appareil de parti du PS ne risque pas de se raidir face à un coup de barre à gauche ? -> Oui
Est-ce que je pense certain que si Mr Hamon était élu président il ferait ce qu’il faut ? -> Non
Est-ce que cette démarche doit être la seule entreprise ? -> Non !!!!!!! Loin de là, cette démarche est une goutte d’eau
Est-ce que je compte sur les députés pour donner un coup de barre à gauche à ma place ? -> Non, ils ne le font pas aujourd’hui, je ne vois pas pourquoi ils le faisaient demain.
Et malgré tout cela, je trouve que cela vaut la peine de faire cette démarche, sans enthousiasme, dans une optique : « dans le pire des cas, cela ne marche pas », et si cela ne marche pas avec une phrase « on aura essayé » et cela ne pourra pas être pire que maintenant de toute façon.
Je reviens sur la question de départ : partis et démocratie.
1/ J’ai été tenant de la démocratie participative qui éduque à la fois les citoyens, les élus et les fonctionnaires. Mais elle n’a pas pris d’extension, et a été souvent récupérée dans les procédures. Et je vois que des cultures sont moins ouvertes au débat qui travaille un sujet, plus proches des ‘tirades à la Cyrano’ auto-satisfaites.
2/ Les élections désignent les dirigeants du système représentatif, cfr Bernard MAnin. Mais sans reddition des comptes (concept même ignoré !) ni fidélité au programme, cela devient une grande manipulation. Un spectacle d’ombres dites de gauche et de droite.
3/ Les dirigeants qui émanent de la lutte partisane sont toujours des conservateurs, PJ vient de le redire. « Souquez » sur la galère ou « Dansez » sur le titanic, mais continuons à faire la même chose. Je ne connais pas de pouvoir prenant un grand tournant, sinon régressif (Urss 1921, France 1983, etc.). C’est la raison principale pour dire ‘prendre le PS » ou « créer un parti » est une impasse. Il n’y a de changement qu’à la marge. Sans parler de l’impérialisme US et de l’impérialisme du marché.
4/ Nous plongeons doucement dans un entonnoir. Tensions guerrières croissantes. Un sursaut ? Un groupe armé qui prend le pouvoir pour le Bien ? Et reconnu aussitôt par une immense majorité de l’opinion ? Ou la même chose, mais pour le mal ? Les conditions sont souvent réunies… à la faveur d’une fin de guerre qui tarde… On n’en est pas là.