Billet invité.
« Ami, le temps n’est plus aux chansons
Il faut partir, laisser ta maison
Et tout quitter, même ton nom
Compagnon {x2} » [1]
« Près d’une trentaine va s’abstenir, certains vont peut-être se lâcher et voter contre. »
« La provocation du Premier ministre a déclenché une grosse colère. »
« Eux ont accéléré leur dérive idéologique », pointe Laurent Baumel, l’un des représentants des frondeurs. Qui ne s’explique toujours pas la sortie de Michel Sapin sur son ‘amie’ la finance ce week-end. »[2]
Ami (enfin, on ne se connaît pas, et c’est pas demain la veille non plus il me semble) frondeur ! si tu m’entends, franchement : lâche-toi, fais-toi du bien, vas-y, laisse éclater ta colère, montre que tu existes, sors de tes tentatives (à mon sens, désespérées) d’explications rationnelles fondées sur ce qui aurait dû, aurait pu, devrait être, mais qui n’est pas et ne sera pas demain non plus.
Toi aussi, fais comme Thierry, revêts tes collants, marche par les chemins de la vie dans la forêt politique, saisis ta fronde et au premier secrétaire venu, vise bien : il se pourrait (je dis ça, je dis rien) qu’un jour il finisse par dire « Aïe ! ».
Mais surtout, Ami frondeur, cesse de saisir la vaisselle socialiste et de menacer de la fracasser si on ne t’écoute pas (car personne ne t’écoute au PS, sois en sûr), cesse d’appeler maman Hollande en trépignant et en jurant que tu n’avaleras pas ta bouillie législative, cesse aussi de briser les parties à papa Valls, qui a d’autres chats à fouetter et qui doit parler au Medef pour voir combien « tout ça » va rapporter politiquement.
Mais surtout, surtout, Ami frondeur, cesse de nous importuner en nous prenant à témoin. Nous sommes tous témoins, rassure-toi : « L’incohérence de gauche », c’est bien toi qui l’incarne.
Car de deux choses l’une :
Ou tu te décides à la fin (parce que ton histoire commence à être longue et pénible), au bout du bout, à tirer les conclusions qui s’imposent, et tu prends tes cliques et tes claques et tu sors du PS pour entamer ta nouvelle vie politique (tu verras, l’indépendance au début, ça fait peur, mais après ! après…).
Ou tu retournes jouer aux billes. Et tu nous fiches la paix. Parce qu’on voudrait bien continuer à somnoler tranquillement devant le Tour de France sans qu’on vienne nous interrompre toutes les dix minutes pour nous parler d’histoires de Fronde qui n’ont en réalité ni queue ni tête.
Merci d’avance !
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[1] Paroles de ‘Les compagnons’, générique de fin de « Thierry la fronde »
[2] « Le budget rectificatif de la Sécu adopté malgré l’abstention de 33 frondeurs »
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