(à paraître le 10 septembre)
Pour résoudre le problème de manque d’emploi pour tous, la solution de l’allocation universelle a été évoquée. Aurait-elle eu les faveurs de Keynes et Friedman ?
Bruno Colmant : Friedman n’y serait pas favorable. L’idée vient de William Beveridge dans les années 1940 avec son État providence. Mais dans la logique friedmanienne, les forces du marché jouent un rôle très important et l’État n’a qu’un rôle minimal. Une allocation universelle constituerait une friction qui nuirait à l’allocation optimale du travail et du capital.
Paul Jorion : Keynes n’a pas envisagé ce type d’approche et ne s’est pas prononcé à ce sujet. Mais si j’extrapole à partir de ses textes où les considérations sociales sont le plus clairement exprimées – ses réflexions de 1928 sur « les alternatives économiques de nos petits-enfants » ou bien le dernier chapitre de sa Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie qu’il publie en 1936, chapitre qui s’appelle « Notes finales sur la philosophie sociale à laquelle la théorie générale peut conduire » – il est visiblement du côté de ceux qui considèrent que le travail est un domaine de notre vie où nous obtenons de manière privilégiée la reconnaissance des autres, ce qui nous remplit d’une satisfaction en harmonie avec l’essence même de notre nature humaine.
N.B. : Je présenterai le livre le 8 octobre à Blois dans le cadre de L’économie aux Rendez-vous de l’histoire.
Apparement l’IA (bien éduquée) cherche à fournir un argumentaire dans le cadre du prompt qui lui a été soumis et…