Billet invité. À propos de Réponse à Jean-Paul Vignal sur les ressources en énergie, par Timiota.
Mon billet n’avait pas vraiment pour objectif de disserter sur le rendement pratique actuel de la conversion de l’énergie solaire en énergie utilisable par l’homme, mais seulement de souligner que le problème de l’énergie n’est pas un problème de ressource, mais de technologie et de modèle de business. Même si l’on peut effectivement débattre à l’infini sur la limite théorique possible de la part de cette énergie que l’homme sera effectivement jamais capable de récupérer, personne ne peut en effet contester que la quantité d’énergie rayonnée par le soleil par mètre carré sur terre est très suffisante pour satisfaire les besoins « décentralisés et repartis » de 10 milliards d’humains, surtout si l’on cesse de gaspiller 30% ou plus des récoltes agricoles produites, de conditionner l’ambiance de locaux mal isolés, ou d’utiliser plus de 100 kW de puissance pour déplacer moins de 100 kg à moins de 50 km/h en pratique dans des véhicules de plusieurs tonnes.
Jusqu’à présent, Timiota a raison : cette part récupérée est très faible. Mais, à condition de ne pas nier la possibilité de chercher à l’améliorer sur des bases scientifiques et technologiques pour des raisons idéologiques pudiquement couvertes par le principe de précaution, comme voudraient l’imposer certains de nos Khmers verts, nous sommes probablement aussi loin des limites « pratiques » que l’était Icare dans son domaine en son temps. Ça n’a pas empêché l’homme de « marcher sur la lune ».
J’ajoute que j’ai très peu parlé d’un point qui me semble essentiel concernant la biomasse : Timiota a raison de dire que c’est idiot de mettre les hommes et les animaux en compétition avec nos véhicules et nos conditionneurs d’air pour les ressources en eau et en terres arables disponibles. L’avenir de la biomasse énergétique est en mer, là où elle a de meilleurs rendements par unité de surface, et où elle n’est en concurrence avec les plantes vivrières ni pour les surfaces arables, ni pour l’eau.
P.S. : Concernant mes sources pour le rendement de conversion des plantes, les miennes sont un texte de Donald Klass datant de 2004 (Biomass for Renewable Energy and Fuels), que même mes anciens collègues de l’INRA les plus écolos n’ont jamais remises en cause sur le fond.
Oui, le canal de Panama est évidemment un des plus hauts points stratégiques que tenteront de s’arracher les marchands qui…