Billet invité. À propos de Le problème de l’énergie est-il bien posé ?, par Jean-Paul Vignal
Le billet de Jean-Paul Vignal se termine par l’habituel optimisme sur l’énergie solaire et la biomasse, mais les chiffres sont malheureusement faux. Il faut lire à ce sujet le bouquin de David MacKay, « withouthotair » ou le site français fait par les « amis de MacKay » : www.amides.fr.
Le solaire a un rendement de 20%, admettons (version sans concentrateur) quand il fait… soleil. C’est là qu’on récolte les 200 W ou 240 W/m2.
La moyenne nuit-jour (+effets d’angle à crépuscule/aube) bouffe un facteur 4 –> 60 W/m2.
Il ne fait pas beau partout (UK –> division par deux ou plus )–> 25 W/m2
Le « form factor », les ombres, le rendement quand on n’en a pas besoin –> 15 W/m2.
Ce qu’on observe en moyenne annuelle sur les grandes fermes solaires installées des années 2006 ou par là : (en Allemagne) : 5 à 10 W/m2. Et l’intermittence à gérer. Ne pas lancer la machine à laver un mercredi soir de décembre à 18h30 ? Va falloir convaincre le raton-laveur du foyer de changer d’habitude un bon peu !
La biomasse (=solaire organique) : le meilleur rendement est à 0,5% (5W/m2) pour les meilleures plantes, pas forcément celles dont on veut sur des centaines de km2. Effectivement, on peut tirer mieux d’algues dans un bassin ou gargouille… du CO2 en grande quantité ! Oui, c’est un polluant engrais naturel, il apporte le carbone aux plantes.
Et donc, l’impact de la biomasse est très contestable, hors les cas de récup de culture dédiées à autre chose primitivement (les bagasses de Canne, etc.). Il en faut des km2 soustrait à l’agriculture de nourrissage pour produire ce qu’il faut pour l’énergie. Bayrou n’essaye plus de courir le sud-ouest avec ses bus « agrocarburants », je pense qu’on ne l’y reprendra pas sans précautions.
Une révolution bio-solaire ? pourquoi pas, y compris par bidouille OGM pour faire des superchloroplastes. Mais tout cela est quand même très délicat par rapport au plus simple : les économies, dont les LEDs.
L’isolation reste à résoudre, en Europe notamment (sauf Allemagne, Suède, etc : c’est déjà bien en route là bas…)
C’est la méthode descendante (top-down) : avec un LLM en arrière-plan de chaque personnage, répliquant dans chaque instance, un humain…