De même qu’une diatribe contre les journalistes signale immanquablement un homme ou une femme politique en difficulté, l’imposition par le régulateur américain, à la suggestion de la Federal Reserve, d’une pénalité aux investisseurs qui retirent leur argent d’un fonds obligataire, comme il en est question selon le Financial Times, signale que ces fonds, qui avaient grossi depuis 2009 jusqu’à atteindre la taille de 1.000 milliards de dollars, sont aujourd’hui au bord de la panique bancaire.
Il n’était question essentiellement jusqu’ici que de Pimco (groupe Allianz depuis 2000), le plus gros d’entre eux, dont l’hémorragie s’est poursuivie en mai (retraits d’1,9% du fonds phare Total Return) pour le treizième mois consécutif. Les retraits avaient débuté avec l’annonce par Ben Bernanke du « tapering », la baisse à venir du montant des injections mensuelles de dollars fraîchement imprimés, injections auxquelles les marchés boursier et obligataire sont désormais également accros.
La querelle de chiffonniers au sommet de Pimco entre ses dirigeants Bill Gross et Mohamed El-Arian avait culminé dans le départ en janvier du second. Pour tenter de redorer un peu son blason, Pimco avait rappelé fin mai Paul McCulley, figure historique du fonds et inventeur des expressions « shadow banking » et « moment Minsky », pour en faire son nouvel économiste en chef.
Mais c’est l’ensemble de ce secteur qui est aujourd’hui en difficulté. La bulle boursière se poursuit, mais les marchés obligataire et boursier servant mutuellement de marché refuge l’un pour l’autre, il ne ferait pas bon assister à une baisse simultanée des deux, provoquant alors un assèchement total de la liquidité, recette infaillible pour un krach.
C’est ça, oui. Il faudra encore pas mal de plombiers, même avec GPT12, pour boucher les trous dans la raquette.…