Je mettrai en ligne dans les jours qui viennent un billet intitulé : « Une grande découverte a été faite sur le blog de Paul Jorion ».
Bon, cela paraîtra assez grandiloquent mais je n’ai pas le choix. Je n’ai pas le choix, parce que si je veux que cela se twitte et se facebouque je ne peux pas mettre « ici », puisque des « ici », il y en a partout. Donc je dois mettre « sur le blog de PJ ». Je n’ai pas le choix non plus, parce qu’il n’y a pas d’autre nom possible que « grande découverte ».
Pourquoi « grande découverte » ? Parce que Timiota (un scientifique français de très grand talent, il n’y a jamais de miracle !) a bâti un modèle (partie I et partie II) de ce que j’appelle la « machine à concentrer la richesse » et que Keynes appelait lui le « miracle de l’intérêt composé » (auquel il aurait dû ajouter le « miracle N°2 de la spéculation » 😀 ), et en simule le comportement.
Bon, (re-bon !), le capitalisme n’est pas vraiment ma tasse de thé (c’est le moins que je puisse dire), mais si quelqu’un voulait sortir le capitalisme de son agonie actuelle, il n’aura plus l’excuse de dire qu’il ne sait pas comment il faut faire : il faut « piketty-iser » pour empêcher les « crises de Gattaz », selon les termes de Timiota. C’est démontré très clairement, avec les formules et tout et tout, et des vidéos à la clé. Son « Découverte médicale : De petites doses de Piketty empêchent les crises de Gattaz » est de l’importance du fameux papier de Vitali, Glattfelder et Battiston à Zürich sur « Les maîtres du monde », traduit ici pour la première fois en français en 2011 (pour l’anecdote : par Timiota) : « Le réseau de contrôle global par les grandes entreprises ».
Il me faut des traductions en anglais, en allemand, en espagnol, certainement, et en tout ce que vous pouvez imaginer. Je compte vraiment sur vous !
P.S. Ah ! et puisque je passe par ici, si quelqu’un vous demande dans la journée comment reconstruire une gauche, signalez-lui un autre billet mis en ligne hier : « Un vrai projet de gauche : tenir compte de la réalité ». La recette est là : là aussi on ne pourra plus dire qu’on ne sait pas comment il faut faire. Il n’est pas trop tard mais il est temps. Grand temps !
Pour aller plus vite, j’ouvre la rubrique commentaires de ce billet. Mais on ne parlera que de ceci, désolé !
27 réponses à “À paraître : « Une grande découverte a été faite sur le blog de Paul Jorion »”
L’expression « crises de Gattaz », traduites en anglais comme « Gattaz fits » ou « Gattaz seizures » ne dira absolument rien à un public anglophone. Je propose du coup « FT fits », crises de Financial Times, vu l’offensive du FT durant le week-end contre Piketty; et comme a « fit », c’est aussi une crise de nerfs, ça ira très bien. Je propose donc comme titre (mais c’est négociable) à un traducteur ou une traductrice en anglais :
« A Medical Breakthrough: Low Dosage « Piketty » Prevents « FT » Fits »
le plus délicat serait de traduite la notion de sous-préfecture pour désigner le néo-marxisme, surtout en ces temps de décomposition du millefeuille, comment faire comprendre au village global l’importance de cette strate 😉
« sortir le capitalisme de son agonie »… Perso, je le laisserai volontiers s’éteindre…
Sinon ca me semble important: le fn est dominant chez les vieux et non chez les jeunes. En tenant compte de l’abstention dans les différentes tranches d’âges (bcp plus importante chez les jeunes), il se trouve que ce sont les vieux qui ont plus voté pour le fn (donc par rapport au nombre d’inscrits et non par rapport au nombre de suffrages exprimés).
Source Pierre Tevanian
Le FN a séduit surtout les jeunes: 30% des moins de 35 ans. » Nullards, c’est votre métier d’analyser des résultats d’élections et vous êtes pas foutus de faire une règle de trois:
– 30% de vote FN chez les moins de 35 ans mais avec un taux de participation de seulement 27% dans cette tranche d’âge, soit en fait 8,1% des inscrits de cet âge.
– « seulement » 21% de FN chez les plus de 60 ans, oui mais avec un taux de participation de 60% dans cette autre tranche d’âge, soit en fait 12,6 des inscrits de cet âge.
Bref: le FN a bien un score de 21% chez les « vieux » et de 30% chez les « jeunes », mais c’est un effet de l’abstention car la liste fasciste a en fait « séduit » 8% desdits jeunes et plus de 12% desdits vieux…
Même calcul à faire avec les ouvriers, chômeurs, pauvres… 43% du vote ouvrier exprimé, mais avec un vote exprimé à moins de 35% des inscrits dans le groupe « ouvriers », soit finalement un FN qui n’a pas « séduit 43% des ouvriers » comme l’écrivent ces connards, mais (43×35/100=) 15% des ouvriers français inscrits. C’est beaucoup, c’est trop, mais c’est 15, pas 43.
Et on parle de si les ouvriers étrangers avaient eu le droit de vote?
Combien de serfs pour quelques riches,
Combien d’ilots pour tant de friches,
Combien de deuils pour quelques noces,
Si peu de joie pour tant d’atroce .
J’ai retrouvé ça , écrit alors que j’avais 16 ans , il y a bien bien longtemps .
Cordialement .
Est-ce que « Un vrai projet de gauche : tenir compte de la réalité » est aussi ouvert aux commentaires?
Pour la réalité:
1 – il y a une confusion dans le concept « destruction d’emplois »: pour une grande part, c’est un artéfact de l’économie financiarisée; si on met la finance au pas, par exemple avec les propositions de Paul Jorion, la donne change et on peut ramener une part de PIB, depuis la propriété, au travail, et dès lors réduire le temps de travail en maintenant les salaires
2 – autre réalité: l’économie d’appellation variable: au noir, grise, clandestine, représente de 15 à 25 pC du PIB selon les pays et selon les estimations
3 – à part la mise au pas de la finance, une voie où orienter la production s’impose, c’est la transition énergétique chère à Gaël Giraud; voir ce qu’il en dit au journal Le Soir;
http://www.lesoir.be/535963/article/actualite/union-europeenne/2014-05-05/partenariat-transatlantique-serait-une-catastrophe-d-ampleur-continentale
Oui, Guy Leboutte, cet article est d’une superficialité déconcertante.
Il reste encore du travail, beaucoup de travail. Et même si les robots nous prennent la moitié des emplois actuels, il y aura de nouveaux emplois, de nouveaux services dans l’éducation, les soins, l’entretien de la nature sans engrais ni pesticides, etc.
Et c’est toujours le travail humain qui créera la richesse, le robot n’est qu’un outil, un outil de plus en plus intelligent, mais pas humain. On ne le soignera pas, on le réparera.
Et si le travail venait à manquer, il suffirait de le partager, d’arriver à la semaine de 20 heures ou moins.
Zébu mène donc les partis de gauche sur une mauvaise piste.
Je n’ai pas le niveau mathématique pour assurer que la démonstration scientifique est faite, même si la démonstration empirique me semblait faite depuis un moment.
Mais il me semble bien que « greed is good » ou encore le « ruissellement vers le bas » sont morts !
La religion féroce vient de prendre une flèche dans le cœur.
Il ne s’agit nullement de sauver la Capitalisme, mais à tout le moins de démontrer que le discours dominant, et sa traduction dans les politiques appliquées un peu partout dans le monde, est non seulement une monstruosité du point de vue humain, mais aussi une erreur (d’ordre idéologique) du point de vue de la raison.
Oui, entièrement d’accord, je cherchais d’ailleurs une variante du « trickle down » pour parler de l’effet de crise dans mon modèle, puisque ce sont les fluctuations du haut pus que leur volonté de spolier les pauv’gens, qui font le mal. Ca a beau « trickler » par ici ou par là, en bas, ça « tackle » grave plus que ça trickle…
Et Paul Jorion, pas fou, invoquait Jared Diamond dans « PIQÛRE DE RAPPEL : Les civilisations ne meurent pas assassinées : elles se suicident, lundi 8 octobre 2012 » : « Toute mesure préventive d’un nouveau désastre étant systématiquement désamorcée, celui-ci devient inéluctable. Si les mécanismes par lesquels le monde financier met en œuvre ce comportement suicidaire ne fait pas mystère, sa motivation demeure cependant problématique.
Dans son livre intitulé « Effondrement » (2005), le biologiste Jared Diamond mentionne parmi les raisons pour lesquelles des civilisations anciennes sont mortes, l’incapacité de leurs élites et de leurs gouvernements à se représenter clairement le processus d’effondrement en cours ou, si elles en ont pris conscience, leur incapacité à le prévenir en raison d’une attitude de défense « court-termiste » de leurs privilèges. »
Dans le même ordre d’idées : le fameux constat de Thomas Piketty r > g (le taux de rendement du capital r dépasse le taux de croissance g, concentrant alors le capital) auquel j’ajouterais quelque chose comme la « croissance » de la Terre e, c’est-à-dire la croissance des ressources renouvelables et non renouvelables confondues (on pourrait les séparer et un e constant impliquerait, si les ressources non renouvelables sont entamées, une augmentation des ressources renouvelables). Le constat devient alors r > g > e. L’économie financière, la rente r, pressure e au-delà de ses capacités et entame les stocks. L’économie réelle g pressure aussi e au-delà de ses capacités et entame les stocks. Dans ces déséquilibres, on a r > e et g > e, alors que e est un minorant physique absolu dont le dépassement n’est pas durable : dépenser une Terre et demi par année, année après année est une folie. D’ailleurs, comme e est actuellement négatif et que les bénéficiaires de r ne veulent surtout pas de diminution de rendement, c’est l’économie réelle g qui actuellement en souffre en attendant que quelque chose ne craque, soit chez les gens en révolte, soit sur notre planète exangue. Il faudra donc, après un temps de régression r < e et g < e, en arriver à l’équilibre r = g = e = 0.
et pourquoi pas une équation sans inconnue : « le tout solaire ou la mort ! ».
Euh, j’ai le joker « géothermique », pas mal du tout, encore un ou deux millards d’année avant qu’il faiblisse un peu, celui là aussi (la radioactivité des roches souterraines en est la source)
Pour cela, se référer aux travaux de Dennis Meadows et ses deux compères sur le thème « limites de la croissance infinie dans un monde fini », paru en 1972 sur commande du Club de Rome et réédité en 2004 avec mise à jours des données.
Les scénarios y sont très bien décrits et bien sûr l’un d’eux décrit le vôtre: l’effondrement total.
la lutte sera de faire passer les thèses de Piketty sans créer un pikettisme-idéal revanchard, et pourtant comment mobiliser dans le pacifisme face aux teneurs du pouvoir économico-financier les masses qui préfèrent se plonger dans le « spectacle narcissique » et ses narcotiques en évolution. La grande découverte théorique permettra une compréhension affinée de la mauvaise ventilation des richesses, mais les forces dominantes ne se laisseront pas pour autant dominées, il faudra attendre la fin de l’histoire : combien de temps ? Les scientifiques du blog peuvent-ils répondre ? Sinon un coup de chapeau au dernier billet de zébu !
Bonjour,
Je vous lis depuis quelques mois. Je vous suis dans vos critiques du capitalisme financier. J’apprécie que vous parliez AUSSI de l’aspect destructeur d’environnement de ce que nous appelons ‘croissance’.
Plus intéressé par les solutions que vous proposez j’en distingue (seulement) 3 :
2 ‘techniques’ : l’interdiction (ou la taxation ?) de la spéculation et du high frequency trading.
Mes questions :
1) Est ce possible dans un seul (groupe de) pays ?
2) Quel impact positif réel, par quels mécanismes ?
1 ‘socio-politique’ : augmenter les bas salaires.
Mes questions :
1) Comment financer ?
2) Plus grave : améliorer le pouvoir d’achat des pauvres, c’est très sympathique, ça relance la croissance MAIS cela accroitra la destruction de notre environnement (déjà à la limite comme vous le dites d’ailleurs). En fait l’inégalité monstrueuse des fortunes a le mérite (!) de soustraire l’argent virtuel utilisé pour spéculer par les riches de l’économie réelle où les pauvres brûlent le pétrole (et autres..).
Selon moi, notre civilisation entière doit basculer vers la priorité absolue à accorder au respect des ressources naturelles. Leur épuisement conduira à la fin de notre confort et de notre démocratie mal partagés. La crise que nous croyons économique est l’immergé d’un iceberg écologique.
Ce basculement passe d’abord par l’inversion des politiques natalistes vers la reproduction responsable (cfr C De Duve, prix nobel). Ensuite, la lutte contre la pauvreté basculera des allocations conditionnelles à l’allocation universelle. Enfin le financement public basculera du travail vers la spéculation et la consommation de ressources non renouvelables.
Un élément fondamental est que la rareté de certaines denrées augmentera inexorablement avec l’augmentation du pouvoir d’achat des plus pauvres (puisque la consommation augmentera). Et donc son prix aussi. Ce que vous dites est vrai et est très bien mis en valeur dans les simulations de Timiota: on parle de richesse relative (ou écart de richesse, visualisée par le coefficient Gini). Si on augmente tous notre capital, tout coûtera plus cher. Mais ici, c’est la répartition qui est différente. On risque donc de se retrouver face à des denrées inaccessible pour tous, induisant une diminution de consommation des produits les plus rares.
Je ne sais pas si je suis clair… :s
Oui, il suffit dans ce modèle de dire que « la richesse » (K) représente ce qui nous préoccupe, avec le prix qu’on y met. Il n’y a pas explicitement de taus d’intérêt donc de question d’actualisation (quelle est le coût « ramené aujourd’hui » d’un taux de CO2 élevé dans 50 ans ? des économistes répondent « pas tant que ça » à cause d’un quelconque taux d’actualisation ad hoc, le débat peut être sans fin…. « je ne sais pas si je suis clair » moi non plus)
Hier, en lisant ces deux billets, je me suis dit que les choses se précisaient enfin.
Et en effet il faut que ça tourne !
un jour on entendra nos frères inférieurs dire : « Piketty relève-toi, ils sont devenus fous ! » … sinon, on ne peut que faire confiance aux simulations de Timiota, elles sont compossibles.
De l’inégalité parmi les « riches »
Réf. « Le Soir » du mardi 27 mai 2014. p. 35, ECONOMIE
Titre :
« Le Financial Times cloue la superstar Piketty au pilori. »
« Polémique L’économiste se défend face aux critiques sur ses recherches. »
Je relève un extrait de la réaction d’experts cités dans l’article du journal.
Marc Touati, économiste français, président du cabinet Acdefi, un cabinet de conseil économique et financier. « Ce livre est très gauche caviar. Les inégalités font partie de la vie »
***************
Ah ! Oui. Les riches sont inégaux entre eux, les pauvres beaucoup moins, c’est la même précarité et la même sensation de faim qui les tenaillent.
Certains riches sont plus riches que d’autres, ont des plus gros bateaux, des sociétés plus performantes, des épouses plus riches, des domaines plus étendus, plus nombreux ou prospères, des jets plus rapides, des châteaux plus hauts ou plus anciens ; certains ne sont que contes alors que d’autres sont ducs etc.
On assiste en l’occurrence à la confusion largement admise entre « pauvreté » et « inégalité »
Nous sommes inégaux (divers) par le hasard de notre ADN, par le hasard de la géographie, par le hasard de notre environnement familial.
Les défavorisés doivent donc développer des moyens de compensations importants pour surmonter la fatalité.
Comme nous avons la prétention de vivre en civilisés, il est normal que nous tendions à construire une société qui intègre les plus faibles, à moins que l’on se réfère au darwinisme social et à la disparition des espèces: les moins nantis par la nature et les pauvres, j’allais oublier les pandas !
http://ecriteauxcithares.skynetblogs.be/archive/2014/05/28/de-l-inegalite-parmi-les-riches-8200044.html
Enfin, les bases d’une vraie science économique?
Une traduction en anglais est en très bonne voie. Merci !
De l’eau au moulin: observatoire-inegalites-classes-populaires-2008
Une critique, un doute et une proposition:
1/ La critique: le modèle de Timiota ne semble pas prendre en compte la masse monétaire totale car il base son calcul itératif sur la richesse des individus (K)
Or dans une société à masse monétaire constante (en tout cas constante d’un jour sur l’autre), les gains des uns sont les pertes des autres.
Certes, Timiota compte sur la courbe de Gauss pour qu’en moyenne les pertes égalent les gains, mais son modèle est assymétrique puisque les enjeux dépendent de K (à K<Kp, on ne joue plus). Bref, on sort d'une distribution normale.
Timiota s'est rendu compte de cette limite puisqu'il est obligé de renormer à chaque étape pour garder la masse monétaire relativement constante entre chaque itération (même si au final, comme il le remarque, il n'y aura pas de borne supérieure à K).
Est-ce une incompréhension de ma part, ou s'agit-il d'une critique valide ? Je demande ça, parce que comme vous le remarquez pour le bouquin de Piketty et l'article du FT, quand on se présente face à la doxa, il faut un argumentaire béton et sans aucune faille pour ne pas se faire tailler en pièce (même si les autres en face ne se gênent pas pour publier des modèles foireux en toute impunité…)
2/ Le doute concerne l'acceptation du modèle Pikettyste par les privilégiés. Même s'ils en comprennent le mécanisme et les bienfaits, le paramètre cPik*S, a tout d'un impôt redistributif. Et là, le riche voit rouge et perd toute rationnalité. Je doute que même avec ce modèle, nous puissions les ramener à la raison.
3/ D'où la proposition: plutôt qu'un impôt, pourquoi ne pas introduire un revenu universel dans le modèle.
Cette simulation est l'occasion que je cherchais depuis longtemps pour valider ou invalidé la Théorie Relative de la Monnaie (TRM) proposée par Stéphane Laborde .
Il suffit pour ce faire de remplacer le coefficient Piketty par un Dividende Universel basé sur la création monétaire soit:
K_(i,D+1)=K(i,D)+alpha*(K(i,D)-Kp)*RAND_i + DU / où DU est le Dividende Universel quotidien qui devra respecter les équations de la TRM.
Pour les explications reportez-vous au site: http://www.creationmonetaire.info/2012/11/theorie-relative-de-la-monnaie-2-718.html
Disons que ça donnerait: DU = c*M/365*N; M=Masse monétaire, N=Nb de citoyen, c= coeff de création monétaire vérifiant c = ln(Tx)/Ev, Tx est un nombre choisi par les citoyens le plus proche possible de 100% et Ev l'espérance de vie de la population).
Si le modèle de la TRM passe le test de cette simulation (ce que je pense intuitivement, puisque le DU a le même effet que le coefficient cPik mais dans l'autre sens; on ne prend pas l'argent des riches, on le donne aux pauvres), alors il me semble que les riches ne refuseront pas l'occasion de gagner encore un peu plus d'argent (puisque eux aussi reçoivent le DU) et verront les bienfaits de la redistribution (mais ça, il ne faut surtout pas leur dire que la TRM est reditributive par l'inflation – shuut !)
Merci de vos remarques, j’y réponds à ma façon :
1) La critique n’en est pas une.
Le modèle ne cherche pas à « prendre en compte la réalité », ce qui se terminerait par une avalanche de contraintes et de paramètres.
C’est à nos cerveaux de donner sens à ce que nous ressentons comme « accroissement des fortunes ». Les chimistes ont ainsi défini de façon ad hoc la « fugacité » pour avoir une quantité à manipuler quand la quantité de base est mal définie (à haute concentration d’une substance dans une autre, de mémoire). Donc la quantité K n’est pas la masse monétaire mais « la richesse ». Le modèle serait pauvre avec une masse monétaire constante, les riches buteraient sur un plafond n’ayant plus rien à pomper au bout d’un certain temps. Ce mot pomper n’est pas mis au hasard : ce que la réalité nous apprend, c’est que l’hybris (mot grec pour ~ la démesure), individuel ou collectif, n’a pas de limite. La richesse des actionnaires de la compagnie pétrolière X dépend des réserves « prouvables » en gaz ou pétrole de schiste, qu’elle voudront ou imaginerons pouvoir pomper le moment venu. Sans l’avoir cherché à l’avance, j’avoue être satisfait de cette capacité du modèle à tenir compte de l’hybris. Mon souhait de départ était de donner un sens au statut aristotélicien en voyant en quoi « on ne prête pas aux pauvres », mais je n’ai mis en œuvre qu’une forme faible de cette idée, qui revient grosso modo au coup de rabot pikettyien sur les grandes fortunes, j’en suis d’accord.
Une alternative serait d’introduire une masse monétaire, et une autre grandeur auxiliaire désignant le résultat des investissements des riches, qui augmentent la richesse en apparence au moins (question du PIB, du bien-être…). J’ai aussi fait tourné la simulation sans renormaliser, son pouvoir suggestif disparait alors quelque peu dans les dérives générales auxquelles on se sent obligé de donner un sens, et à mon avis cela alourdit la démarche dans un premier temps.
2) Oui, cela ressemble à un impôt redistributif, mais je tenais à mentionner un « statut » S. Là aussi, il faut une dimension qui ne soit pas « plus » ou « moins » d’argent, mais qui relie le modèle à la morale, ou aux idées aristotélicienne (dont même Christine Lagarde se fait l’écho : le « télos »…). Les riches ne veulent pas perdre de la propriété, mais si, tel le Robin des Bois qui sommeille en eux, ils consentent à des termes d’échanges moins favorables pour compenser les échelles sociales de statut tels qu’il sont, cela reviendrait à leur dire qu’ils ont un nouveau statut, S’, qui est la combinaison de leur richesse et de leur capacité à redistribuer. Un nouveau statut qui est sa capacité à montrer qu’on maitrise sa pléonexie.
3) Oui, cela peut être un biais plus acceptable. Mais que cela donne-t-ilà penser ? Nous occidentaux avons peur du mot « assistanat », cette proposition de revenu universel ne serait-il pas automatiquement associé à ce mot ? (A moins que d’un seul coup tout le monde adopte cette TMR que je ne connais pas) . Il faut que le modèle se moule dans nos structures économiques et morales pour qu’il nous parle utilement. De nouveau ce n’était pas un but clair initialement, mais cela peut être une façon de sortir des discours limités et de leur « il faudrait que, y’aurait qu’à ». Si l’on peut, nous « le peuple », faire correspondre les variables que les grands de ce monde mettent en input de leur « TINA » à celle de ce modèle et leur faire dire autre chose, par la vertu des maths qui est ici la vertu d’échapper aux circuits mnésiques préétablis par des pensées uniques pesantes, je crois que cela peut être prometteur.
Merci de vos remarques que je trouve d’autant plus pertinentes qu’elles me permettent de mettre noir sur blanc ce genre de remarques que je me faisais in petto.
Je suis très étonné du fait que Piketty fait un tabac aux Etats-Unis. Serait-ce un indicateur que « la mayonnaise prend »? Comme le note Krugman, injecter des sommes virtuelles dans les marchés via FED et BCE n’apporte rien, je rajouterais que cela ne fait que repousser la catastrophe.
J’ai l’impression que la classe politique en France vit des moments difficiles en ce temps, car ses outils habituels – la triche, le mensonge, la dissimilulation…..restent inefficace face à la montée du chômage, de la paupérisation galopante et des inégalités sociales qui se creusent continuellement. On peut truquer et embellir les chiffres pendant en certain temps, mais mais durablement.
« Il y a aussi un seuil de pauvreté, car on ne peut « risquer » que ce qu’on a en surplus de ce seuil : les pauvres ne font pas de transactions risquées pour plus de quelques euros ou dizaines d’euros, les riches pour quelques millions d’euros. »
http://www.youtube.com/watch?v=p4StaH24zok
si ça peut faire avancer la traduction j’ai fait un petit bout avec mon español cateto boqueron et le dico de word :
Hallazgo Medical: Pequeñas dosis de Piketty previenen las crisis de Gattaz (nota : Pierre Gattaz es el presidente del sindicato patronal Francés, personifica aquí el capitalismo)
Hablando sobre la concentración de las riquezas y el aumento de la desigualdades, Piketty nos dice a su manera que nos encontramos obviamente ante una divergencia y que los « treinta años gloriosos” solo fueron una excepción. Siempre se podrá alegar que una sociedad como la de “la belle époque” (1910) acababa de pasar algunas décadas de capitalismo que se quedaba solo puntalmente incautado, y que entonces volver a encontrarse con estos niveles de desigualdades, si esto saca x millones de gente de la pobreza hacia la clase media por la misma ocasión, no sería despreciable.
Haciendo esto, se ignoran muchos elementos de la Grande Depresión que se encuentra encajada entre 2 guerras mundiales que complican su lectura, lectura a interpretar entre progreso tecnológico, colonización y luego descolonización. Y al final podríamos creer que hay bastante caos en la Historia para que no se nos ocurra peor al cabo del actual periodo de subida de las desigualdades.
Varias razones, que se vestirán bajo un mismo sombrero nombrado “supervivencia del planeta”, nos dicen que urge evitar el bloqueo en un mundo ya muy incautado por la concentración de riquezas y la cantidad de pobreza que eso genera: aunque sea con un 30% de clase media que se salvan, un mundo, donde aún los países ricos constan con 30% de pobres y los países menos ricos todavía con mucho más, seguirá ingobernable para la utilización de los recursos de este planeta.
Desarrollo aquí un modelo que sugiere que una reducción de las desigualdades, sobre un modo “Pikettien” todavía bien ligero, basta para ganar mucho en términos de estabilidad. La razón fundamental es, según este modelo — cual todavía se encuentra demasiado simple y solo tiene que ser retenido a título de inspiración – que hay “conexión” entre las fluctuaciones de fortunas de los Súper-Ricos y la precipitación irreversible des los “gana-poco” en la miseria, al umbral de la supervivencia. La sola moderación de la Súper-Riqueza se debe de entender desde entonces como un elemento clave para la sostenibilidad ; deja de ser solamente una decisión para la sociedad, hacia un “estilo de vida” más bien que hacia otro.
En el modelo ilustrado en seguida solo se encuentran cosas muy sencillas : la “fortuna” de cada uno es el resultado al termino de unos intercambios diarios en cuales tendrá más o menos suerte, así se encontrara con más o menos riqueza.
Hay una evolución de la riqueza global que resulta de todos estos intercambios, pero si decido de apartarlo, de “normalizarlo” se dice en matemática/física. Eso permite evitar debates de otro nivel de complejidad sobre la demografía, la tecnología, la sociología, la “creación de valor” etc.
Y, esta manera de hacer revela en fondo que cada sociedad determina “localmente” su bien-estar financiero. Nos dice que nos vemos ricos o pobres mirando a los demás.
¿Entonces que pasa cada día? Cada uno ha arriesgado una parte de su excedente (bajo todas sus formas incluso su capacidad de trabajo) y ha tenido un éxito variable. Esto estará descrito como aleatorio. Uno ha intercambiado con los demás y debería de existir alguna compensación pero solo esta eso verdad a lo mejor haciendo una media. NB: a veces es hasta falso ya que si un rico se atrevía a un enorme golpe y que fracasa puede hacer bajar la riqueza de todos. Al contrario si uno encuentra una cosa útil sobre cual solo se quedara con una fracción de la ganancia total aportada, puede aumentar la riqueza total.