Billet invité.
Plus de trois ans après la catastrophe, l’opérateur de la centrale de Fukushima est parvenu à au moins un résultat incontestable : le stockage dans des conditions de grande précarité révélée de quelques 350.000 tonnes d’eau contaminée. Et cela ne cesse de s’aggraver, l’installation de capacités de stockage de 800.000 tonnes d’eau contaminée étant pour l’instant prévue.
Les énormes réservoirs cylindriques qui s’étendent à perte de vue ont déjà connu à plusieurs reprises des fuites, mais celles-ci pourraient se révéler vénielles comparées au désastre qui résulterait des effets d’importantes secousses sismiques ou d’un cyclone les frappant de plein fouet. Le bilan est sévère : la vulnérabilité de Fukushima n’a pas été réduite mais s’est accrue.
Les installations de décontamination de l’eau connaissant panne sur panne – à tel point que l’on en vient à se demander si elles fonctionneront jamais – la centrale produit beaucoup plus d’eau contaminée qu’il n’est possible d’en traiter. Comme à chaque fois qu’il s’agit des déchets de l’industrie nucléaire, le sort qui sera réservée à l’eau contaminée reste problématique.
Afin de réduire la masse d’eau quotidiennement produite, l’opérateur de la centrale pompe désormais les eaux souterraines en amont des réacteurs qui baignent dans l’eau de refroidissement contaminée qu’ils produisent. L’objectif est d’éviter qu’elles ne se mélangent et de pouvoir les rejeter à la mer après stockage et vérification de leur faible niveau de contamination. C’est désormais engagé, après un an de palabres avec les pêcheurs et les autorités locales, mais c’est toujours très loin de régler le problème : il s’accroit moins vite, c’est tout. Un point de non retour a de toute façon été franchi étant donnée la masse d’eau déjà stockée.
Si l’opérateur peut inscrire à son actif le retrait, sans incident pour l’instant, des barres de combustibles de la piscine n°4, il reste confronté à deux problèmes majeurs. Celui posé par les trois coriums – qu’il affecte d’ignorer – et celui que représentent les masses d’eau contaminée, qui est trop visible pour qu’il puisse en faire autant.
L’industrie électronucléaire va désormais devoir vivre confrontée en permanence aux épisodes d’une histoire qui se poursuit, une catastrophe qui est simplement passée du stade aigu au stade chronique, sans garantie de ne pas revenir au cas précédent. Toute comparaison avec la crise financière serait bien entendu malvenue.
Beau projet pour une « start-up » ! Elon Musk n’aurait pas 8 millions d »€ pour éliminer un concurrent encore plus radical…