Billet invité.
Nous prendrons ici le cas du plastique. Ce produit est un produit comme un autre et ce qui suit est en fait valable pour la majorité des produits que nous consommons, que ce soit le savon ou les voyages en avion pour aller en vacances.
Le plastique est un sous-produit du pétrole et comme tous les sous-produits du pétrole, la quantité fabriquée est globalement proportionnelle à la quantité de pétrole consommée, qui elle dépend du master produit : l’essence et le diesel.
Donc tant que l’on consommera autant d’essence ou de diesel, il sera fabriqué globalement autant de plastique.
En fin de chaîne, vous triez dans vos poubelles :
Si vous jetez dans la « bonne poubelle » votre sac plastique, il sera réutilisé et transformé en vêtement ou en autre objet en plastique : en gros, si vous le jetez dans la « bonne poubelle », on vous le revendra un jour, et il vous reviendra sous une autre forme, que ce soit « par la porte ou par la fenêtre ». Et sa quantité globale augmentera toujours tant que vous ne le jetez pas dans la « mauvaise poubelle ».
Où de toute façon il finira un jour car si ce n’est pas vous qui le jetez dans cette « mauvaise poubelle », un jour où l’autre quelqu’un d’autre finira par l’y jeter puisque de toute façon sinon le produit vous revient. Dans cette « mauvaise poubelle » il sera enfin brûlé ou enterré.
Donc si vous voulez être écologique, il faut non seulement ne pas consommer ce plastique mais pour cela il faut également ne pas consommer le master produit que sont l’essence ou le diesel. Tant que vous prendrez votre voiture, le reste du discours n’est qu’une autojustification d’un comportement soi-disant écologique mais qui ne l’est pas.
Le plastique business
Votre plastique devient une matière première
Quand vous jetez votre plastique dans la « bonne poubelle », comme on vient de le voir, votre comportement est en fait écologiquement neutre, par contre, économiquement, il ne l’est pas. Votre tri est en fait un travail qui ne vous rapporte pas d’argent mais en rapporte à d’autres. Par votre action de tri vous fournissez une matière première encore moins chère, le plastique recyclé, que le plastique issu de la transformation directe du pétrole. Vous enrichissez non pas ceux qui demandent de limiter la production en amont mais bien ceux qui augmentent la consommation du produit sous toute ces formes et donc justifie son utilisation. Il faut bien comprendre que l’argent ne va pas du tout à ceux qui pourraient rendre le comportement global plus écologique mais bien à ceux qui ont intérêt à ce que votre comportement le soit globalement le moins, tout en vous laissant croire qu’il l’est, pour vous donner bonne conscience
Le plastique mauvais produit : quand le sac plastique devient un pull
Nous avons jeté l’anathème sur le sac plastique : si vous en prenez un au supermarché plutôt que de venir avec le vôtre, vous serez regardé de travers. Donc c’est vu ! : le sac plastique c’est « cracra », « beurk ». Mais dans la galerie commerciale ou dans le supermarché lui-même on va vous le vendre quand même, ne vous inquiétez pas ! En effet la majorité des vêtements sont tout ou partie fabriqués en plastique (tout aussi mauvais pour les tortues marines !). La laine ou le coton dont on se servait majoritairement auparavant était produits par des agriculteurs ou éleveurs (vous imaginez ?). Ceux-ci ne sont jamais arrivés à se coaliser pour vraiment être un ou quelques intervenants économique importants. Que sont de petits agriculteurs chacun indépendant et ne se connaissant pas les uns les autres : une multitude ! Par contre l’industrie du plastique et pétrolière, ce ne sont que quelques intervenants et leur poids économique est considérable et de plus, politiquement stratégique pour un pays.
Votre produit enfin : la laine, tenait chaud quand il faisait froid et même pas trop chaud quand il faisait une température moyenne, votre pull en plastique est chaud dans le magasin mais comme il n’a pas de vertu thermique à proprement parler, il sera froid quand vous aurez froid ! Là non plus ne vous inquiétez pas : plutôt que de la bonne laine qui tient chaud naturellement, on vous vendra un produit super-design respirant et chaud coûtant encore plus cher mais en plastique, développé par des ingénieurs et qui finalement malgré ses qualités respirantes et / ou thermiques n’a même pas encore toute les qualités du produit original mais sera dit « produit de pointe » que l’on vous vendra une petite fortune, pour rentrer dans les frais des brevets.
Il y a les conditions favorisantes mais il faut aussi les personnages clés : ceux auxquels une multitude s’identifie, rendant…