Billet invité.
Ne faisant plus scandale à force de se prolonger et se répéter, les enquêtes, poursuites et condamnations des mégabanques à propos de leurs manipulations du Libor ou sur les marchés des devises et de l’or se succèdent dans l’actualité. Les régulateurs des grandes places financières sont sur la brèche, le FBI et le ministre de la Justice américain s’en mêlent dans le cas du trading à haute fréquence, des traders sont suspendus ou tombent, les notables sont épargnés. Le monde financier serait-il fait de tricheries systématiques dont les mégabanques seraient les comparses ? On ne peut se résoudre à le croire.
Le FMI attaque le problème posé par ces mêmes banques systémiques sous un autre angle : trop grandes pour faire faillite et menaçant à ce titre la stabilité du système financier, elles continuent selon lui de bénéficier abusivement de la protection des États (la mansuétude, on n’en parle même pas). Les mégabanques seraient pour cette raison subventionnées par des « garanties implicites », estimées jusqu’à 300 milliards de dollars pour la zone euro, 110 milliards au Royaume-Uni et 70 milliards aux États-Unis (chiffres 2012). Également critiquée par la Fed et le Conseil de stabilité financière (FSB), cette rente de situation encouragerait la prise de risque des mégabanques, s’alarment les auteurs du rapport.
C’est d’autant plus fâcheux que ce même FSB souligne parallèlement que les marchés financiers doivent se préparer à un ajustement des taux d’intérêt, des cours des devises et de l’appréciation des instruments financiers, et que la recherche de rendement a mis sous pression l’activité financière. Les banques régulées ne sont pas seules visées par cet avertissement : le gouverneur de la Banque d’Angleterre, Mark Carney, avait de son côté signalé en décembre dernier les dangers de prises de risque excessives sur les marchés financiers – plus spécialement au sein du shadow banking – en référence aux alarmes de la Financial Product Authority (FPA) britannique.
Cette alerte a été cette semaine renouvelée par Andrew Haldane, de la Banque d’Angleterre, qui a pointé du doigt les gestionnaires d’actifs tous genres confondus, en raison du gigantisme d’une activité dont il estime le volume à 87.000 milliards de dollars. En dépit de performances moindres qu’auparavant, le secteur des hedge funds est en plein essor et attire de nouveaux investisseurs imprudents à la recherche des rendements qui leur sont indispensables, notamment des institutionnels et des gestionnaires de fonds de pension, et non plus seulement les grandes fortunes.
Enfin, connu pour son désaccord avec la poursuite des injections de liquidités de la Fed, Richard W. Fisher, membre de son Comité de politique monétaire, a joué les lanceurs d’alerte. Constatant que les indices boursiers avaient presque triplé depuis leur plancher de 2009, et que la capitalisation du marché boursier atteint 145% du PIB américain, il met en garde contre la venue prochaine d’un krach.
C’est eux qui le disent !
Quelles circonstances?! De toute façon, le Japon était prêt à capituler quand il s’est pris les bombes sur la tronche!…