Billet invité.
Le mot DECEPTION écrit en majuscule éviterait de préciser si l’on va parler du mot français déception ou du mot anglais deception. Du latin « decipere », décevoir signifiait en français « tromper » (XIIème) et le substantif, déception, jusqu’au XVIème siècle, « tromperie » (1).
On connait les emprunts massifs de l’anglais au français – et les allers-retours (cf. tunnel, flirter…) mais il faut se souvenir qu’il y a parfois un effet conservateur dans les emprunts qui sont à la source de ce que l’on appelle les faux-amis. L’anglais a pu ainsi garder le sens original de mots français importés dans les siècles passés. Par exemple dans un texte français du XVIIème, actuel, actuellement, signifient «effectif, vraiment» tout comme dans l’anglais actual, actually ; un événement qui peut être incertain quant à son avenir sera dit éventuel en français mais en anglaiseventual se traduit par final et jamais par éventuel. Il est amusant de savoir que faux-ami se traduit par false friend mais aussi par « deceptive cognate »… en employant l’adjectif dérivé du mot déception dans son vieux sens, tromperie.
Donc il y aurait bien un lien profond entre un résultat et son origine … actuelle et sans doute pas éventuelle.
Une tromperie, une « deception » entraine une déception de la victime. Ce mot est sans doute trop faible pour exprimer ce qu’a ressenti le peuple de gauche, grandement trahi et profondément déçu, et qui vient de le manifester avec force par son vote d’hier – ou son abstention massive. Un dernier avertissement.
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(1) – Dauzat et al ; Nouveau dictionnaire étymologique et historique, Larousse,1971
C’est pas bien de se moquer ! Mango nous montre qu’elle perception on peut avoir de la gauche quand on…