Billet invité
Nous vivons actuellement dans un système qui se préoccupe beaucoup de soigner des malades, et beaucoup moins de maintenir la population en bonne santé, essentiellement pour des motifs économiques : le puissant secteur de la santé assure l’essentiel de ses revenus en soignant des malades, et qui, sauf diversification majeure dans des domaines tels que l’alimentation, l’activité physique, le bien-être ou l’hygiène de vie, aurait beaucoup de mal à maintenir ses revenus et ses marges si l’on retenait systématiquement une approche préventive de la santé en lieu et place de l’approche curative qui prévaut actuellement.
En simplifiant à l’extrême, tant que l’on ne comprend pas comment une personne devient malade, la seule chose que l’on puisse faire en dehors d’invoquer les esprits ou des forces surnaturelles c’est de soigner ceux qui ont la malchance de l’être. Par contre, dès que l’on comprend la séquence qui déclenche la maladie, on peut tenter de la prévenir. L’exemple type est la vaccination.
Ce changement de priorité nécessite toutefois un important effort de recherche. Les connaissances dans d’autres domaines que celui des maladies infectieuses ont beaucoup progressé depuis une trentaine d’années grâce entre autres aux avancées spectaculaires de la biologie cellulaire et des « biotechnologies », et on commence à mieux comprendre comment fonctionne le système immunitaire, et en particulier sa coopération symbiotique avec la flore intestinale.
Or on sait que la nature de cette flore est largement influencée par l’alimentation, ce qui signifie que l’on peut faire une bonne médecine préventive et même dans certains cas curative, en agissant simplement sur l’alimentation : on imagine facilement que dès qu’on aborde ce genre de sujets médecins et pharmaciens crient à l’anti-science essentiellement parce que, à l’exception des dentistes et des spécialistes du diagnostic, leur business model repose presque exclusivement sur le traitement des malades, pas sur celui des bien portants.
L’exemple américain est révélateur de cette situation : tout est fait pour produire du malade à la chaine (alimentation, stress, pollution…) et tout est fait pour les guérir à tout prix, quitte à recourir au chantage à la bonne santé pour maximiser ces prix, dans une démarche qui, pour certains esprits chagrins, flirte parfois avec la notion de racket. Les États-Unis sont ainsi le pays on l’on dépense le plus pour la santé par tête d’habitant, mais aussi le seul pays développé où l’espérance de vie ne progresse plus, la production de malades progressant plus vite que la capacité à les soigner pour un prix économiquement et socialement supportable. Un tel modèle n’est évidemment pas soutenable à terme, et doit être amendé.
C’est la chance et le privilège de l’agriculture et des industries alimentaires que de contribuer par leur action à ce changement de paradigme, qui verra le système de santé passer d’un modèle essentiellement curatif, à un modèle dans lequel la prévention occupera une bien plus grande place. Il faudra pour cela que l’on cesse de céder aux pressions du lobby de la santé pour autoriser et financer les recherches sur les liens entre alimentation, flore intestinale et santé. Les travaux en cours sur le « microbiote intestinal » joueront un rôle important dans cette transition.
Quelques références :
Forcément, à partir du moment où une doctrine d’utilisation est définie – mais cela reste du « secret défense » pour permettre…