Les banques : LA FARCE CONTINUE ! par François Leclerc

Billet invité.

La BCE a rendu hier public la méthodologie qu’elle va employer pour analyser les actifs bancaires, un manuel qui fait 285 pages. De quoi désamorcer les critiques après avoir dissuadé de lire un tel pensum ! Pour faire bonne mesure, un seuil minimum de 50% des actifs bancaires pondérés par le risque de chacune des 128 banques sur le grill devant être sélectionné par la banque centrale, il a été annoncé que 58% de ceux-ci le seront, d’une valeur de 3.720 milliards d’euros. Si avec cela toutes les garanties de sérieux ne sont pas réunies…

Peut-on encore le croire, à lire le Financial Times, qui a révélé que les portefeuilles de prêts hypothécaires immobiliers de Commerzbank et HSH Nordbank, deux des plus grandes banques allemandes, seront exclus de l’examen de détail de la BCE, à leur demande insistante et au prétexte que l’examen en serait fastidieux et coûteux !? On se rappelle que les caisses d’épargne allemandes (Sparkässen), gros détenteurs de prêts hypothécaires, étaient déjà – à une seule exception près – hors du champ d’investigation de la BCE à la demande des autorités allemandes, et que la Bundesbank a mis en garde à propos de la hausse des prix de l’immobilier, signe de bulle en formation. Les banques des pays périphériques seraient-elles seules promises aux foudres de la banque centrale ?

Si la BCE joue sa crédibilité sur cet exercice, les ministres des finances de l’Union européenne ne sont plus à cela près à propos de l’Union bancaire : les négociations entre eux et le Parlement européen à ce propos n’ont toujours pas débouché. Une réunion des ministres de la dernière chance aura lieu le 18 mars prochain, avant la fin de la mandature du Parlement et le prochain sommet des chefs d’État et de gouvernement des 20 et 21 mars. Le seul progrès qui a été jusqu’à maintenant constaté est que les points de désaccord ont été cernés ! Le Parlement estime en effet que les modalités de prise de décision – pouvant aboutir au démantèlement d’une banque – sont trop complexes et que le fonds permettant de les renflouer sera trop lentement alimenté par les banques. Les ministres sont de leur côté emmenés par Wolfgang Schäuble, qui a déclaré qu’« il est clair que nous ne pouvons pas accepter en tous points les volontés du Parlement ».

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