Billet invité. À propos de DIX ÊTRES HUMAINS RÉSOLUS POUR SAUVER UNE ESPÈCE EN DANGER !
Je suis volontaire. Qui me suit ? Qui a envie ?
J’ai déjà lu 5 réactions jusqu’ici – mais qui s’engage, à hauteur de ce qu’il peut donner de lui-même ?
Mais Paul m’a redonné espoir.
Qui lit ce blog et a des enfants ? Quel parent voulait sauver ses enfants entre 1940 et 1945?
Depuis que ma fille est née, je repense aux reproches que j’ai adressés à mes parents avec fureur, adolescent, en les maudissant de m’avoir fait naître dans un enfer pareil sans m’avoir rien demandé, en les interrogeant encore : « À quel progrès avez-vous travaillé pour rendre cet enfer meilleur à vivre ? » Vous êtes-vous aussi posé ces questions, les avez-vous aussi posées à vos parents ? Car il faut pouvoir assumer l’avenir de nos enfants, sans quoi il ne faut pas les faire naître. Il ne faut pas responsabiliser des enfants en leur disant que c’est le problème, c’est le leur, il ne faut pas faire d’eux des adultes plus tôt que nécessaire – le futur des enfants est le problème des parents. Les enfants doivent grandir – et ne pas jouer le rôle de parents à la place de ceux qui eux refusent de jouer leur rôle. Paul nous demande si l’être humain doit laisser le robot prendre sa place.
Est-ce bien le problème de nos enfants ?
Voici quelques idées qui devraient vous faire réfléchir sur l’emprise de la Technologie sur l’Humain.
Un visionnaire (1) a écrit ceci :
La révolution industrielle et ses conséquences ont été un désastre pour la race humaine. Elle a accru la durée de vie dans les pays « avancés », mais a déstabilisé la société, a rendu la vie aliénante, a soumis les êtres humains à des humiliations, a permis l’extension de la souffrance mentale (et de la souffrance physique dans les pays du Tiers-Monde) et a infligé des dommages terribles à la biosphère. Le développement constant de la Technologie ne fera qu’aggraver la situation. Ce qu’auront à subir les hommes et la biosphère sera de pire en pire ; le chaos social et les souffrances mentales s’accroîtront, et il est possible qu’il en aille de même pour les souffrances physiques, y compris dans les pays « avancés ».
Voilà un constat global avant-coureur. Mais désormais, la science-fiction est réelle, et bien plus globale, et même : intime. Nos constats… sont obsolètes et ont toujours deux fibres optiques de retard.
Avec les révélations d’Edward Snowden (un être humain), on sait, que les humains, enfin certains, contrôlent, s’informent de tout, sur tous les autres. L’humain maîtrise la machine, la technologie, l’informatique, l’intelligence artificielle, etc. – qui nous maîtrisent.
On peut donc imaginer que des films comme Terminator, Wall-E et Matrix, eh bien, soient autoréalisateurs. Mais peut-être l’humain s’exterminera de lui-même à l’aide du nucléaire, passivement (Fukushima) ou activement ? Il a même été envisagé également qu’un jour l’humain devienne un extra-terrestre… pour les machines qu’il aura créées, et dont nous serons les esclaves. Nous vivrons dans leur Matrice (mais n’est-ce pas déjà le cas ?) Ces idées ont beaucoup de succès, non ? Cela mène à de multiples questions car les chercheurs « à la pointe » de la recherche technologique imaginent déjà le post-humain comme en parle Paul. Le courant transhumaniste (lisez Eclipse Phase) et ses « Mutants » est déjà très implanté dans les esprits anglo-saxons et asiatiques. Autant dire que le pas transhumaniste est sur le point d’être accompli.
Aussi Paul sonne-t-il l’alarme, avant de devoir, peut-être sonner le glas.
Première question transhumaniste : Roberto, si télécharger un esprit réduit l’humanité à cet acte – le transfert d’un volume de données – alors pourquoi l’Humanité vit-elle depuis des milliers d’années… dans des corps d’humains ? Était-ce programmé ? L’ADN ne sert-il déjà pas à cela ?
Pourquoi l’Humanité n’a-t-elle pas émergé (et d’où ?) dans une autre espèce animale ?
On veut « changer de » ou « changer le » corps – mais le connaît-on ? Le corps humain n’est-il pas déjà le réceptacle optimal pour son esprit ? Mérite-il mieux ? Pourquoi changer de corps alors que la liaison esprit-corps est, au regard du temps géologique, à peine envisagée et la question de l’Humanité, toujours en suspens ?
Si le corps humain n’est qu’une étape, plutôt que de lui imaginer d’autres supports d’information (tout corps solide faisant l’affaire selon le besoin), ne peut-on simplement imaginer que cela interviendra naturellement après la mort ? Roberto, que pensez-vous de la transmigration qui permet une progression de soi et du monde : grâce au karma accumulé, une bonne action menant à une autre et vice versa ?
Et puis, à quoi cela servirait-il que des androïdes (d’ailleurs, « rêvent-ils de moutons électriques » ?) remplacent des humains ? Feraient-ils mieux qu’eux ?
Que feraient les humains pendant que les androïdes joueraient aux humains ? Que doit devenir l’humain ? Une fois que les robots prendront, petit à petit, la place des humains, les robots serviront-ils ces derniers gracieusement – ou bien ces humains seront-ils « petit à petit » (rappelez-vous Soleil Vert !) remplacés par ces rutilantes mécaniques ?
Voulons-nous éradiquer l’humain comme il est, pour le remplacer par « mieux » ?
Mais à quoi joue-t-on ? N’est-ce pas puéril ? Ne ferait-on pas mieux d’être responsable dans ce présent plutôt que de se dire « Euh… on va prévoir quelque chose pour le futur puisqu’on a grillé… le maintenant » ? Où est le salut ? En faut-il un, Paul, en faut-il un, Roberto ?
On sait que l’humanité s’est fait déposséder de sa « maîtrise » de la technologie (car elle manque… de Raison, de vision à long terme). Elle joue (Fukushima par exemple) – et nous conduit à la mort plus vite que sous-entendue (un autre philosophe visionnaire, Albert Caraco, l’a bien exprimé dans ses livres).
Aussi idiote soit-elle, l’espèce humaine ne fera pas mieux avec des robots qu’elle-même. Penser autrement relève de la science-fiction. « Si quelqu’un peut faire pire, quelqu’un le fera », telle est la Loi de Murphy. Roberto dit que l’humain mettra de lui-même fin à l’expérience de l’humanité. On peut bien se demander pourquoi la sauver ?
Tout est déjà si absurde, c’est vrai. Tout a perdu de son sens, de sa valeur. Voilà donc qu’il faut regarder à nouveau l’horizon. Voilà donc qu’il va peut-être falloir mener une dernière bataille, et mourir debout. Car des humains résolus à sauvegarder l’espèce humaine (que je ne porte pas beaucoup dans mon cœur pourtant) plutôt qu’à la remplacer par des robots – voilà ce que cherche Paul Jorion ici.
En vérité, l’espoir que Paul m’a redonné alors que j’avais « baissé les bras » depuis quelques mois, ce n’est pas de sauver l’humain et son Humanité d’eux-mêmes ni de la sauver tout court, mais c’est l’espoir de contribuer à la sauver de ses folies technologiques.
Il s’agit désormais de résister, et d’être activiste. De passer à l’action dans le seul but de nous sauver de nos délires technologiques. Pour garder le plus précieux de l’humain : son humanité. Car c’est le manque de celle-ci qui nous mène au suicide actuel. Si je peux ainsi donner un sens à ma vie et à celle de mon enfant, alors nous méritons tous de nous transformer en activistes, en résistants, en dissidents, et donc, je suis volontaire.
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(1) Theodor Kaczynski, La Société Industrielle et son avenir, Éditions de l’Encyclopédie des Nuisances, 1998, Paris.
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