Billet invité
Que va-t-il sortir de l’accord intervenu entre Ianoukovitch, le président ukrainien, et les responsables des trois principaux mouvements d’opposition ? Les dirigeants russes – dont le représentant n’a pas signé l’accord comme témoin, comme initialement prévu – gardent en main des cartes importantes, pouvant revenir sur leurs récents engagements financiers que l’Europe n’est pas prête à reprendre à son compte (ou dont elle n’a pas les moyens s’agissant du prix du gaz russe), alors que l’Ukraine est au bord de la faillite. Les manifestants, qui occupent à plusieurs dizaines de milliers la place Maïdan, expriment pour leur part une grande défiance vis-à-vis de Ianoukovitch, et on ne les voit pas la déserter facilement. La tenue des élections présidentielles anticipées prévue dans l’accord est loin, prévue pour au plus tard la fin de l’année, et beaucoup peut entre-temps intervenir, ce qui explique la prudence manifeste des commentaires des dirigeants européens. Ceux-ci sont soulagés du résultat à l’arraché de leur tardive intervention, mais cela ne fait pas une politique pour la suite. Convaincus qu’un accord avec les dirigeants russes est nécessaire, il doivent encore le trouver. Et l’accord de sortie de crise qui a été signé ne donne pour l’instant que le signal d’une trêve en Ukraine.
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