Billet invité
Inutile de présenter Adair Turner, l’ancien dirigeant du gendarme financier britannique (FSA), dont la référence aux activités financières « socialement inutiles » n’a pas été oubliée, entre autres propos iconoclastes de sa part. Dans un entretien publié le 11 février dans Le Monde, il est revenu sur les causes de la crise et de l’instabilité du capitalisme, qu’il voit notamment dans « l’addiction à la dette privée ». Pour ensuite préciser que « tant que nous n’aurons pas trouvé une façon de bâtir une croissance qui ne soit plus fondée sur l’endettement et les effets de levier, nous retomberons dans les mêmes crises. » Parmi les causes qui sont à l’origine de cette addiction, Adair Turner voit « la tentation du recours au crédit pour soutenir la consommation ». Au titre des solutions, il préconise « la réduction des inégalités [qui] passe par des systèmes économiques plus redistributifs. »
Martin Wolf titre « Asservir les robots et libérer les pauvres » sa dernière chronique parue dans le Financial Times le 11 février également. Il constate que l’informatique va faire disparaître de nombreux emplois dans tous les domaines, en particulier les moins qualifiés et rémunérés, et va contribuer à accroître les inégalités de distribution des revenus.
Au chapitre des solutions, il n’y va pas par quatre chemins, estimant nécessaire de « redistribuer les revenus et la richesse ». Une telle redistribution pourrait prendre la forme d’un « revenu de base destiné à chaque adulte, accompagné du financement de l’éducation et de la formation à toutes les étapes de la vie. » En précisant que le financement pourrait provenir de taxes sur la pollution ou sur la rente, incluant la terre et la propriété intellectuelle, remarquant au passage que « les droits de propriété sont une création de la société »…
« La montée en puissance des machines intelligentes est une occasion historique », selon lui. Créant la possibilité d’une vie meilleure, il est néanmoins « possible que seule une petite minorité de personnes en soient les grands vainqueurs aux côtés d’un grand nombre de perdants ». Mais « une telle issue ne serait pas l’expression du destin ». Pour enfin conclure : « la technologie en soi ne dicte pas l’issue, les institutions économiques et politiques le font. Si elles ne donnent pas le résultat que nous attendons, nous devons les changer »…
Réponse de o1 , et en attendant le réponse de o3 Je comprends que vous soyez curieux de savoir comment…