Billet invité.
Un écrit, un appel tel que celui d’Hubert Chaperon ne pouvait que me faire sourire de plaisir, et remettre du charbon dans ma locomotive – j’espère Paul, que vous en rajouterez vous aussi le 20 novembre à La Louvière où je viendrai vous écouter ! Vous aussi parlerez ce soir-là certainement à maints aveugles, ou bien encore à des gens avertis – mais qui n’ont pas encore mis ni un pied sur la barrière, ni ne l’ont franchie.
En fait, tous les indices laissent à penser (et les oreilles de la NSA sont grandes ouvertes à ce sujet nous le savons tous) qu’un certain nombre de résistants, de dissidents puissent le faire quand la pression sera trop forte – qu’ils puissent faire preuve de courage en franchissant la barrière et risquer leurs vies et leurs libertés (qu’ils n’ont plus à perdre car on leur a tout volé).
Je vois dans ce beau billet paraphrasant Brueghel et ses aveugles, un doute, un dernier frein, comme si chacun attendait désormais, retenant son dernier souffle en silence, qu’un être sain d’esprit et doué de raison, franchisse ses peurs, « laisse vivre la bête » et ose attaquer – un peu comme dans le film de Gibson, quand Wallace rentre au village, met les mains derrière sa tête, puis sort son épée cachée dans sa chevelure pour abattre le soldat venu à sa rencontre – signant l’arrêt des peurs totales du village qui alors se soulève et massacre l’occupant (notre occupant, ce sont les banquiers et les politiques).
Qui dit résistance, dit dissidence, dit sabotage et ordre parallèle, avec programme d’action. L’Histoire se répète si on ne la connaît pas. Et elle se répète si l’on manque de courage. Dans Fight Club, le héros fait sauter pour de vrai les banques. Nous ne sommes que des esclaves. Tout est à reconquérir, et plus encore car toutes les illusions (parfois des baudruches comme celle de la démocratie) sautent en ce moment (vive Snowden !) plus vite qu’on ne l’aurait cru possible.
Bien des moutons aveugles qu’évoque Chaperon au début vivent dans la joie qu’il évoque différemment à la fin de son billet – je pense que c’est là une erreur. Cela biaiserait la compréhension des moutons qui lui diraient : « mais nous sommes joyeux, pourquoi nous embêtes-tu ? Nous sommes responsables, nous payons nos impôts, nos enfants vont à l’école, nous votons et travaillons ». Bien sûr ils sont aveugles. Mais c’est s’aveugler que croire que se montrer responsable c’est être en joie. Car si cela était le cas, le monde ne serait pas dans un tel shéol. SE croire sérieux et être joyeux, c’est un peu ce qu’arborent comme attitude… les banquiers, les financiers, les politiques.
De toute façon, nous voulons, nous espérons l’ordre moins le pouvoir, soit une assemblée de citoyens qui décidera et non une collusion d’oligarques et d’énarques qui n’entendent rien du peuple.
De toute façon, Einstein l’aurait dit : « on ne résout pas un problème avec l’esprit qui l’a engendré ». Il ne faut plus penser en Occidentaux, comme des Occidentaux. Mais autrement. En tant qu’humains, en tant qu’Hommes responsables ? Certainement.
@konrad « Si vous ne pouvez pas éliminer le conflit, pourquoi ne pas ajuster votre façon de le considérer ?…