billet invité
Les dégâts occasionnés par le précédent pas encore résorbés, un nouveau typhon s’apprête à inonder le site de Fukushima. Wipha se dirige vers la région de Tokyo, annoncé comme étant le plus puissant de la décennie. Les vents atteignent 200 kilomètres par heure. De nouveaux débordements d’eau contaminée sont à attendre, en espérant que les structures déjà très éprouvées ne cèdent pas ou que des grues ne s’effondrent pas sur elles.
Chaque typhon ne fait qu’aggraver la précarité des installations et augmenter la quantité d’eau radioactive répandue sur le site, après mélange avec celle qui l’est déjà. L’enjeu est que le site devienne de plus en plus impraticable, alors que des reportages font état des éprouvantes conditions de travail des ouvriers, de leurs bas salaires, et de leur sous-qualification. Les petits incidents d’exploitation se poursuivent : des ouvriers sont aspergés d’eau contaminée, une fausse manœuvre stoppe le refroidissement d’un réacteur, dangereuse routine qui s’installe !
Dans certaines zones autour de la centrale, le gouvernement étudie le retour des habitants évacués, Greenpeace le mettant en garde, car la décontamination n’y est que partiellement réalisée. Seules les maisons et certaines routes l’ont été, leur environnement ne l’est pas, en particulier les terres agricoles. Il est irréaliste de penser que les habitants vivront exclusivement dans les périmètres réduits qui ont été décontaminés. L’enjeu est symbolique pour un gouvernement et un village nucléaire (les industriels, les scientifiques et les hommes politiques constitués en un très puissant lobby) qui veulent à tout prix justifier la relance du parc nucléaire.
Jacques Attali vient sur France Culture de citer Paul jorion comme économiste ayant prévu la crise des subprimes en 2008.