L’éditorial du Monde est intitulé Contre le FN, le front républicain s’impose et se conclut par ces quelques phrases emplies de raison apparente :
« Quoi qu’il en coûte aux uns ou aux autres, le front républicain reste donc la seule riposte contre ce parti rétrograde [le Front National], nationaliste et xénophobe. Sans quoi, droite comme gauche n’y perdront pas seulement des élections, mais aussi leur âme. »
Il a beaucoup été question récemment d’aléa moral : de l’incitation négative qu’il y aurait à assurer les pays en difficulté de la zone euro que les autres membres du club feront tout ce qu’il faut pour les sortir d’affaire quoi qu’il arrive. Ceci les encouragerait à se désintéresser des efforts qu’il leur faut consentir pour améliorer leur sort par leurs propres moyens. Dans le même ordre d’idées, les experts auto-proclamés en matière d’assurance ne manquent pas pour affirmer qu’un conducteur assuré conduira avec davantage de désinvolture, ou en matière d’emploi, pour expliquer doctement que les allocations de chômage découragent les chômeurs de tenter de retrouver du travail.
L’argument est spécieux dans la plupart des cas où il est invoqué. Il n’empêche qu’il n’est jamais entièrement dénué de validité et qu’il y a toujours dans l’invocation de l’aléa moral, un petit fonds de vérité. Voici ce qu’elle donne, appliquée au cas du front républicain : « Pas étonnant que les partis de la majorité et de l’opposition (à l’exception de celui explicitement visé) se comportent de la manière qu’on observe puisque l’option du front républicain permettra toujours à l’un d’entre eux de sauver la mise, quelle que soit la médiocrité de la performance qu’on leur voit aujourd’hui. »
@Pascal (suite) Mon intérêt pour la renormalisation est venu de la lecture d’un début d’article d’Alain Connes*, où le « moi »…