Billet invité
À nouveau, nous y sommes ! Réuni lundi, l’Eurogroupe a finalement décidé de renflouer Chypre, car les banques grecques dont le sauvetage fait encore débat à Athènes avec la Troïka subiraient son défaut de plein fouet, créant en retour une réaction systémique européenne. Mais comment ? Car le casse-tête qui traîne depuis juin dernier n’a toujours pas été résolu et doit pourtant l’être d’ici la fin du mois.
Les besoins de financement sont estimés à 17 milliards d’euros, l’équivalent du PIB chypriote, mais les emprunter porterait la dette publique à 147 % du PIB, un niveau insoutenable impliquant de restructurer la dette, ce qui toucherait les banques grecques également. Que faire ? Il est donc question de bâtir un programme de privatisations – dont l’expérience a montré qu’il n’est jamais accompli en temps voulu pour les montants prévus – et de puiser dans les dépôts des banques, car il ne reste plus que cela comme solution à l’équation. Ce qui risque de faire plus de mal que de bien, car cette annonce ne pourrait que précipiter une ruée des capitaux hors de Chypre, qui a d’ailleurs déjà du commencer. L’heure est grave.
Chypre représente un cas d’école. Non seulement parce que le pays est un paradis fiscal et une voie de transit des capitaux douteux, mais parce que l’interconnexion des dettes publiques avec celle de l’État y est portée à son comble.
1) On peut utiliser des bombes nucléaires pour stériliser l’entrée d’abris souterrains (au sens galeries bien bouchées, comme au sens…