L’industrie de la finance est-elle devenue totalement incontrôlable ?
La question est posée à trois personnes : Thierry Bonneau, Pascal Ordonneau, et moi-même.
Un extrait :
Les mesures prises dans les économies occidentales permettront-elles de réguler les banques ou le monde de la finance, en innovant plus rapidement que les régulateurs pour contourner les règles en vigueur, le monde de la finance est-il tout simplement devenu incontrôlable ?
Paul Jorion : Ce n’est pas une question de vitesse : il n’y a aucune nécessité logique à ce que le monde de la finance découvre toujours une manière de tourner la loi à laquelle le législateur n’aurait lui jamais pensé. Si les banquiers découvrent des failles dans les nouvelles législations, les législateurs auraient pu tout aussi bien les trouver eux-mêmes. À moins que l’on ne pose en postulat que le quotient intellectuel des banquiers est significativement supérieur à celui des législateurs. L’hypothèse mériterait dans ce cas d’être testée empiriquement. L’hypothèse alternative est que les législateurs introduisent les failles (« loopholes ») dans leurs textes délibérément.
Non, les États ne sont pas condamnés à toujours avoir un train de retard : au lieu de rédiger des textes de loi sous forme d’arguties comme ils en ont pris l’habitude, ils pourraient légiférer bien plus efficacement au niveau des principes généraux. Par exemple : « la spéculation est interdite » – point, barre. C’est d’ailleurs sous une formulation élémentaire de ce type que la spéculation est restée interdite jusqu’à 1885 : une demi-douzaine d’articles de loi suffisaient amplement à la tâche !
La suite, sur Atlantico.fr.
Une réponse à “ATLANTICO.fr, « L’industrie de la finance est-elle devenue totalement incontrôlable ? », le 18 février 2013”
[…] Les mesures prises dans les économies occidentales permettront-elles de réguler les banques ou le monde de la finance, en innovant plus rapidement que les régulateurs pour contourner les règles en vigueur, le monde de la finance est-il tout simplement devenu incontrôlable ? […]