Billet invité
L’année du Serpent dont l’Asie vient de fêter l’avènement, sera-t-elle porteuse de bouleversements comme celles qui l’ont précédée ? C’est ce que semblent penser les analystes de JP Morgan. C’est aussi ce que prévoient certains économistes en annonçant la faillite de l’économie américaine et la chute de sa monnaie d’ici à l’été prochain. Une faillite qui risque bien de provoquer un tsunami dans la zone dollar dont l’Asie constitue justement l’un des piliers !
Désormais première économie mondiale, la Chine a depuis longtemps pris les devants et investi ses énormes réserves en USD… dans les pays occidentaux ! la technique de la « patate chaude » dont les Asiatiques sont les maîtres. Suivi par d’autres pays de la région, l’Empire du Milieu a ainsi relativement mis à l’abri des turbulences à venir sa puissance de tir.
Ce n’est pas le cas du Vietnam. Empêtré dans une politique économique peu cohérente, et déstabilisé par des affaires de corruption et de fraude au plus haut niveau des grandes entreprises étatiques, le gouvernement navigue à vue et se félicitait récemment d’avoir pu maintenir le taux de change du Vietnam Dong avec le dollar… Belle performance en effet, mais qui risque de coûter très cher à une économie en perte de vitesse et qui parvient de moins en moins à maintenir son avance et sa compétitivité face à des voisins plus performants, tels le Cambodge et maintenant la Birmanie, sans parler de la Thaïlande.
Si tsunami il y a, il faut s’attendre à une implosion sociale du type « printemps arabe » au Vietnam, comme d’ailleurs certains analystes l’ont déjà annoncé. De plus en plus déséquilibrée par une classe dirigeante richissime et arrogante face aux millions d’âmes du petit peuple, asphyxiés par une inflation dissimulée que les salaires de misère n’arrivent pas à compenser, la société vietnamienne vit de plus en plus mal la cohabitation des Bentley, Ferrari et autres Mercedes 500, et des « motorbikes » à bout de souffle qu’on se partage au sein de la famille…
Plus clairvoyant que les autres, le Président n’a pas hésité, lors du dernier Congrès national du Parti à l’automne dernier, à exhorter le gouvernement de combattre la corruption et à être plus transparent. Et deux précautions valant mieux qu’une, il a fait réintégrer dans ses attributions le commandement de l’armée alors qu’elle commençait à faire preuve d’une certaine nervosité face à la dérive gouvernementale.
Les nouveaux dirigeants de Pékin ont compris qu’il fallait prendre les devants, tant au niveau économique que social, et les réformes sont en cours. Adeptes de la gestion à court terme et de l’obstination « jusqu’au-boutiste », leurs homologues de Hanoï n’ont pas cette vision, ce que le peuple risque de leur faire payer très cher…
(suite) (« À tout seigneur tout honneur ») PJ : « il n’est pas exclu du tout que je me retrouve dans la…