Vous vous souvenez peut-être du « London whale », la baleine de Londres, le trader de JP Morgan Chase qui avait amassé une telle position « de couverture » (Hi ! Hi !) de ses investissements que les pertes se montèrent à 6 milliards de dollars (au minimum !).
Les pertes de JP Morgan Chase ne furent bien entendu pas perdues pour tout le monde. Elles furent gagnées en particulier par le hedge fund BlueMountain Capital Management. Mais les gains de celui-ci ne s’arrêtent pas là : il vient en effet d’embaucher Jes Staley, jusqu’à très récemment président du département banque d’investissement de JP Morgan Chase, et que le Financial Times appelle « le confident de Jamie Dimon », le P-DG de la grande banque américaine.
M. Staley n’appartenait pas, apprend-on également aujourd’hui, au département responsable des pertes. Ouf, on a eu peur mais la morale est donc sauve !
J’écrivais l’autre jour, dans le feuilleton que je consacre ces jours-ci au onzième anniversaire de la chute d’Enron :
[Des] firmes qui, comme elle, en viennent à considérer que le monde entier à l’exception de ses propres dirigeants (et de ceux de quelques-unes de leurs consœurs susceptibles également de les employer) est constitué essentiellement d’imbéciles.
Les firmes ennemies font bien entendu partie des éventuels futurs employeurs dans ces milieux qui ont adopté avec enthousiasme le mot d’ordre de Bernard Mandeville (1670 – 1733) selon qui les vices sont en réalité des vertus et vice versa.
Moraliser la finance ? Oui bien sûr ! Mais retroussons nos manches : la partie n’est peut-être pas gagnée d’avance !
@Mango vous dites : « mais certains le sont pour des positions politiques plus ou moins arbitraires … » je réponds :…