Billet invité.
Après les Britanniques, les Français s’essaient à écrire dans la Loi le monde bancaire idéal qu’ils recherchent.
Les Britanniques cernés par les côtes de leur île ont une représentation naturelle des frontières qui font le vivre ensemble. L’irréalisme de la globalisation financière leur est évidente car ils savent d’instinct qu’elle n’est pas gouvernable. Néanmoins, il est une réalité nouvelle qui a produit la possibilité de l’excès de levier financier déclencheur de la crise : c’est la globalisation de l’espace conceptuel par le numérique. L’information circule sans coût. Cela permet toutes les constructions spéculatives fondées sur l’exploitation du temps incompressible nécessaire à l’intelligence humaine pour rapprocher les concepts de la réalité. Les modèles financiers se construisent et se détruisent infiniment plus vite que la réalité qu’ils prétendent anticiper.
La prospérité de la City s’est tout entière construite sur un impérialisme intellectuel et scientifique visant à concentrer à Londres les flux d’information. Les autorités britanniques de stabilité financière ont concrètement expérimenté avec la dévaluation de la livre en euro la disproportion qu’elles ont laissé prospérer entre le rythme du pouvoir réel et le rythme du pouvoir conceptuel. Grâce à la City, personne ne se rend mieux compte que les Britanniques de la déstabilisation irréversible du réel par le conceptuel financiarisé sans limite.
La conceptualité financière globalisée simule l’unicité économique du monde mais ne la réalise pas. Les Britanniques voient le défi de la renationalisation des modes de penser. Sans la diversité saisissable des points de vue sur la réalité, le risque est conceptuellement invisible et le levier financier non régulable par une quelconque autorité qui soit réellement libre de la spéculation. Face à la nécessité financière systémique, Britanniques et continentaux se neutralisent dans l’auto-contradiction. Les Britanniques raisonnent par leur nationalité mais veulent conserver leur avance de phase sur la finance globale. Les continentaux raisonnent sur leur internationalité de fait ; mais ils ne l’assument pas dans la réalité faute d’une conceptualité commune de la régulation. Les continentaux ne mesurent pas la duplicité de leurs vues entre les nations et l’Union. Ils vivent en même temps des deux réalités sans parvenir à penser vraiment leur articulation politique.
Le résultat de la guerre civile mondiale inexpiable entre la conceptualité impérialiste et la réalité locale des peuples est l’absence de limite à la spéculation financière. Une mutation s’est accomplie avec la crise des dettes publiques : la disparition complète de la spéculation dans le shadow banking. Afin d’immuniser les prélèvements sur l’économie réelle de la fiscalité nécessaire au remboursement des dettes officielles, la pyramide des dettes continue de monter au ciel dans le secret des paradis bancaires. La reconstruction cachée de frontières financières entre les États institués a ainsi pour conséquence d’annihiler toute capabilité de régulation de la finance universelle par la règle du bien commun.
Nous entrons dans un nouveau pré-moyen-age féodal où la notion d’état de droit et de communauté de vie n’a plus de réalité. Les seigneurs financiers établissent leur pouvoir sur des fiefs conceptuels sans frontière négociable. La guerre spéculative permanente permet de lever des impôts seigneuriaux en nature par la sous-rémunération du travail réel. Pendant que tout sera fait pour maintenir l’apparence de la liquidité financière, l’économie réelle va se déliter par ses fondations humaines : désindustrialisation, chômage, démantèlement des services publics, dénatalité, dépression psychique, émigrations économiques, ghettoïsation des territoires, guerres civiles locales, pillage des ressources naturelles.
Est-ce bien la fin du monde que nous voulons ?
42 réponses à “FINANCER LA FIN DU MONDE, par Pierre Sarton du Jonchay”
http://rt.com/news/fuel-poverty-uk-rise-179/
http://www.zerohedge.com/news/2012-12-20/guest-post-last-christmas-america
Tu m’enlèves les mots de la bouche, Paul !
Heuuu…rendons à Pierre….
ceci dit, c’est bien vu
« La guerre spéculative permanente permet de lever des impôts seigneuriaux en nature par la sous-rémunération du travail réel. Pendant que tout sera fait pour maintenir l’apparence de la liquidité financière, l’économie réelle va se déliter par ses fondations humaines : désindustrialisation, chômage, démantèlement des services publics, dénatalité, dépression psychique, émigrations économiques, ghettoïsation des territoires, guerres civiles locales, pillage des ressources naturelles ».
Oui, pardon, Pierre !
« Afin d’immuniser les prélèvements sur l’économie réelle de la fiscalité nécessaire au remboursement des dettes officielles, la pyramide des dettes continue de monter au ciel dans le secret des paradis bancaires »
Taxer le système financier serait-il suffisant pour rembourser la dette ou même arrêter sa progression ? Vous sous-entendez que oui mais je n’en vois la démonstration nulle part.
@Perrico,
La démonstration de l’efficacité financière de la taxation du système financier relève de l’empirisme financier. Avant l’avènement du « libre échange » et du crédit libre en dollar par le flottement de la parité réelle des monnaies en bien et services, les échanges commerciaux et les flux de capitaux étaient taxés en droit national par des pouvoirs politiques responsables dans leurs frontières. La taxation financière réelle était proportionnelle au crédit des Etats à gérer leurs équilibres économiques interne et externe.
Les leviers de la taxation financière était le prix réel du travail à l’intérieur des frontières politiques.et le risque de change des créanciers extérieurs. Les États régulaient leur endettement extérieur par la fiscalité intérieure non financière : l’évasion fiscale était faible dans les États de droit efficaces à maintenir une rémunération équilibrée du capital et du travail. L’efficience fiscale attirait les capitaux extérieurs dans l’investissement réel. Les dettes intérieures étaient adossées aux dettes extérieures qui s’ajustaient avec des parités de change gagée sur la compétitivité réelle et non sur la modélisation financière de la compétitivité.
Dans le régime actuel d’anarchie financière réelle, le produit de la taxation du capital et du travail par le droit est capté par la finance off-shore. Les États sont obligés d’abandonner les produits de la fiscalité par la menace d’une fuite des capitaux financiers hors de leur périmètre de responsabilité économique. La menace est absolument réelle en l’absence de frontières juridiques de contrôle à l’intérieur des réseaux financiers internationalisés.
Un accord de taxation financière internationale associé à un compartimentage juridique des sphères monétaires garanties par la fiscalité des États est bien la seule manière de forcer l’équilibre international des dettes.
@Perrico,
Et la démonstration logique de l’efficacité financière de la taxation du système financier relève de l’hypothèse d’une compensation assurantielle publique des transactions financières. Il suffit de poser la fiscalité comme une prime d’assurance sur la légalité juridique et économique des objets de transaction financière. La fiscalité à l’intérieur d’un périmètre de souveraineté politique devient l’actif financier assurantiel à quoi est adossé le capital assurantiel public mis en garantie de la stabilité systémique des marchés de compensation rendus visibles par le prix des monnaies : http://www.pauljorion.com/blog/?p=44904.
Merci monsieur pour votre réponse détaillée. Il faudrait quand même préciser que la taxation « à l’ancienne » que vous évoquez s’accompagnait en France de dévaluations importantes et récurrentes de la monnaie. L’illusion de comptes sains ne reposait en fait que sur la double spoliation des citoyens : spoliation par l’impôt (fut-il voté par une assemblée élue), et spoliation par la dévaluation de la monnaie.
Concernant la rémunération du capital, chacun peut constater qu’il n’est pas rentable d’ouvrir un livret bancaire ou n’importe quoi d’autre. Les très grandes fortunes ont certainement des placements qui sont inaccessibles au commun des mortels, mais peut-on alors généraliser comme vous le faites ?
Honnêtement je n’arrive pas à comprendre pourquoi on rencontre en France autant de défiance face au monde ouvert et sans frontières tel qu’il est aujourd’hui alors que c’est précisément les hommes politiques Français qui sont à l’origine des Traités de Maastricht et de Lisbonne mais aussi de l’Euro. De plus, hormis cet aspect financier, tous les autres aspects de la mondialisation et de la libre circulation des biens et des hommes sont accueillis avec la joie la plus béate.
Je suis par contre absolument d’accord sur le fait qu’il ne devrait pas y avoir de système « parallèle » permettant l’évasion des capitaux ou l’évasion fiscale. Mais rien ne changera tant que la France n’aura pas son Monaco, l’Allemagne son Lichtenstein, le UK ses îles anglo-normandes, etc. Il suffit de regarder une carte pour s’apercevoir qu’à chaque grand pays on trouve un satellite minuscule par la taille, et accolé qui joue le rôle de blanchisseur. Les « victimes » ne sont-elles pas leurs propres tortionnaires ?
Il semblerait que nous ayons tacitement opté pour cette « fin du monde », tels les moutons de Panurge.
« Financer la fin du monde » : magnifique raccourci de langage qui résume parfaitement l’analyse.
C’est le retour des seigneurs (des saigneurs pourrait-on dire), des corsaires et de la flibuste en plein XXI ème siècle, quelle régression !
Oui ce monde doit finir.
Le terme » fin » est d’ailleurs à double détente , et étrangement le terme « Finance » est lui même issu de » mener à bonne fin » une transaction , généralement parce que l’on a été vaincu par fait de guerre , en apportant une rançon ( le plus souvent et dès le moyen âge , de l’argent) .
» En toutes choses , il faut considérer la fin » écrivait Jean de la Fontaine .
Et si la » liberté » ( et son cousin dégénéré le libéralisme ) est revendiquée comme l’alpha et l’oméga de l’idéologie financière et capitaliste , il ne faut pas s’étonner que le sytème qui en découle soit une dictature totalitaire ( La fin justifie les moyens ) .
Jean Paul Sartre ( Situations ) avait bien repéré que :
» Si l’on tient la liberté pour le principe et le but de toute activité humaine ,il est également faux que l’on doive juger les moyens sur la fin et la fin sur les moyens »
Les chambres de compensations défendues par PSDJ , seront de bons moyens si ,et surtout si, la liberté n’est plus seule et première idole .
Seule la « fin » démocratique éphémère et partagée ( pléonasme ) , une utopie réaliste , peut permettre la naissance d’une autre finance d’un autre monde .
Liberté , Egalité , Fraternité ( étendue au vivant ) !
pierre-yves d,
C’est le retour des seigneurs (des saigneurs pourrait-on dire), des corsaires et de la flibuste en plein XXI ème siècle, quelle régression !
que oui. coïncidence ou non, les oligarques aux commandes de la société française radotent…
Salut,
J’étais sur le point de rechercher l’email de Paul pour lui soumettre ce billet, mais je me suis dit que ça passerait tout aussi bien en commentaire, d’autant plus que je cherche à corriger mes plus grossières approximations, avec l’aide des lecteurs du blog…
Désolé si dès le titre vous êtes pris d’un urgent besoin d’aller aux toilettes 🙂
De quoi Cherie Blair est-elle le nom?
Voudrait-on voir en Gérard Depardieu le comble du cynisme en le comparant à Harpagon assis sur son tas d’or au poste frontière qu’on n’aurait pas pris toute la mesure des comportements antisociaux de nos « élites» économiques, politiques, médiatiques, culturelles.
Cherie Blair a toujours eu mauvaise presse: depuis le premier matin suivant l’élection de Tony où elle ouvrit grand sa porte, débraillée, ébouriffée, avec l’air des lendemains de fête difficiles, devant des photographes qui n’en demandaient pas tant, jusqu’à l’humiliation qu’elle infligea à Jacques Chirac en 2005, en hurlant« comme un putois », et qui, dit-on, coûta a Paris l’attribution des Jeux Olympiques.
Mais ce sont là des anecdotes dont la presse fait des gorges chaudes. On a pu lire cette semaine un article bien plus élogieux dans le Guardian[1] sur l’action caritative de Cherie Blair. Cette femme qu’on voit régulièrement dans les rassemblements des grands de ce monde a levé 4 millions de Livres en donation de la part de Vodafone au profit de sa « Fondation Cherie Blair » (www.cherieblairfoundation.org). Cette fondation a pour but d’aider les femmes d’Afrique, d’Asie et du Moyen-Orient à devenir « économiquement indépendantes ». Car « il y a beaucoup de femmes dans les marchés émergents qui sont dans la position dans laquelle j’étais dans les années 1970 » déclare-t-elle dans cet entretien qui la présente par ailleurs comme profondément concernée par le sort de ces femmes « qui du jour au lendemain peuvent se retrouver veuves et sans ressource« . Au fil de l’article on apprend que « Blair, entourée de quatre téléphones mobiles, est désireuse de parler de technologie« , avant d’en arriver à cet édifiant constat sur la misère de la condition féminine dans les pays émergents : « Une femme est 23% moins susceptibles de posséder un téléphone qu’un homme en Afrique et 37% moins en Asie du Sud par exemple« .
Ça par exemple! Il faudrait être naïf ou ancien spin-doctor du New Labour pour se retenir de faire un rapprochement entre l’altruisme de Vodafone et les marchés émergents, via la Fondation Cherie Blair. Car des organisations caritatives qui viennent en aide aux femmes il en existent déjà plusieurs[2] qui auraient pu employer ces millions dans des campagnes autrement plus urgentes que l’accès au téléphone portable (par exemple). De plus, apprendra-t-on à Cherie que « l’indépendance économique » dans le monde réel se nomme « urgence humanitaire » et « urgence sociale », et que les deux tendent à se retrouver pèle-mêle au coin de nos rue ces temps-ci?
La famille Blair s’emploie à redorer son blason alors que Tony, politicien hors pair mais désormais haï, semble exprimer une certaine nostalgie pour la vie dans un parti travailliste[3] qui peine encore à combler son déficit de leadership
Blair, Woerth : même combat
On pourrait s’en tenir au compte rendu de ce non-événement dans le monde de la politique-business dont on croit toujours avoir fait le tour. Hélas il faut poursuivre…
De l’esprit entrepreneur de Cherie Blair est sorti un projet qui a eu relativement peu d’écho dans la presse. Il s’agit de la création de centres médicaux privés dans des supermarchés. Dans le contexte actuel de privatisation du National Health Service (NHS) par amputations budgétaires sévères, on admettra que l’idée semble lucrative. D’autant plus que la structure financière de l’entreprise de Cherie Blair repose sur un fonds de private equity mis en place dans l’état américain du Delaware et les îles Caïmans[4]. Si les coupes budgétaires dans le NHS répondent à des pertes de rentrées fiscales, celles-ci font donc résolument partie du business plan de Cherie Blair. La question fondamentale pour le couple Blair est de savoir où s’arrête la carrière personnelle et où commence le conflit d’intérêt, et non pas seulement de savoir pourquoi la femme d’un ancien leader du Parti travailliste met en place un système privé concurrent à l’un des emblèmes historiques du service publique britannique. La question morale se pose aussi, mais surtout au sujet de l’évasion fiscale dont il va maintenant être question.
Secrets et taboos du surrégime d’accaparement
Le Delaware est comme la Suisse[5]. Cet état se distingue comme celui qui offre le moins de transparence et le plus de secret à toute société ne possédant pas de compte bancaire aux Etats-Unis. Il est donc très attrayant pour la formation de sociétés « écrans [6] ».
Les îles Caïmans sont un paradis fiscal. Mais elles sont d’abord des territoires britanniques d’outre-mer[7] sous la juridiction du Royaume-Uni mais sans en faire officiellement partie. Ce sont les territoires de l’ancien empire britannique qui n’ont jamais acquis leur indépendance et qui sous couvert d’une législation baroque trouvent sans peine les arguments nécessaires pour s’affranchir du régime du droit fiscal en vigueur en Grande Bretagne. Ce statu territorial particulier issu de la décolonisation convient parfaitement aux structures complexes et opaques des sociétés qui s’y abritent. « Ce n’est pas illégal! » s’empressent de dégainer les édiocrates et autres chiens de gardes. Certes, mais ce n’est pas pour autant la loi qui s’applique en dehors de ces territoires et où vivent 99,99% des sujets de sa Majesté! Notons au passage que les habitants de ces îles ont la nationalité britannique et donc un passeport européen…
La question essentielle de la définition précise des relations Etat/Territoire se pose aujourd’hui de façon urgente en ce qui concerne la répartition des compétences fiscales. Un tel particularisme basé sur le secret et l’absence de fiscalité rend inaudible tout discours d’égalité devant la Loi dans une société déjà fortement soumise à des clivages de classes.
Des lois fiscales prévalent pour 99,99% de personnes physiques et morales britanniques et fondent le système de redistribution, alors qu’une absence de régime fiscal s’applique ipso facto a des « ultra high net worth individuals » pour qui l’argent n’est plus qu’un concept, qui n’ont plus besoin de services publiques mais qui, avec leurs sociétés écrans, coûtent à la société britannique entre 4 et 20 milliards de Livres (selon les études) en perte fiscale annuelle.
Loin d’être un cas isolé, l’épouse de l’ancien Premier Ministre britannique représente cette classe de seigneurs, qui est aussi celle de Gérard Depardieu, dont les individus pourraient bien rentrer dans l’Histoire comme autant de figures d’une « gauche » antisociale s’étant dépravée le long de la Troisième Voie, et ayant bien malgré elle attisé les braises rouges d’une révolution qu’elle n’envisagea jamais que dans une transfiguration socio-libérale.
________________________________________
[1] http://www.guardian.co.uk/politics/2012/dec/19/cherie-blair-women-girls
[2] On citera : Women’s Aid, Refuge, Rosa UK, Women’s Resource Centre, Womankind
[3] http://www.guardian.co.uk/politics/2012/dec/18/simon-hoggart-sketch-tony-blair
[4] http://www.taxresearch.org.uk/Blog/2012/08/18/what-is-cherie-blair-up-to
[5] http://www.nytimes.com/2012/07/01/business/how-delaware-thrives-as-a-corporate-tax-haven.html
[6] D’après le Financial Crimes Enforcement Network : http://www.fincen.gov
[7] http://en.wikipedia.org/wiki/British_overseas_territories
Belle recherche originale, joliment troussée et intéressante bibliographie. Merci Sylvain.
Mais qui convertira en « Citoyen des Lumières » ceux qui se rêvent Emigrés et « petits malins profiteurs » d’un monde en survie que d’autres entretiendraient aux profits de leur nouveau sang bleu?
Sylvain, il va falloir décliner maintenant ! Nous en sommes tous un peu là et comme l’indiquait notre anthropologue préféré, nous avançons dans la bonne direction!
Si nous vivons la fin d’un monde (ou est-ce son apogée et le début de son déclin?), celle d’une configuration où le capitalisme a son secteur financier hypertrophié ; nous ne vivons assurément pas la fin du monde.
Sur ce, bonne fin d’un monde à vous!
Ce que vous appelez les seigneurs financiers… sont pour majeure partie les bénéficiaires des prestation sociales de nos sociétés dites évoluées, via les gérants du pognon… jusqu’en haut de la hiérarchie financière…
La moitié de ces prestations sociales – au niveau mondial – est versée en Europe.
Cet édifice ne tiendra pas… et ce ne sont pas les banques les responsables – même si certains se goinfrent comme des vulgaires. Mais plutôt les occidentaux, vieux pour la plupart, qui ne sont pas près de baisser leur niveau de vie…
Aaaah, mais quand même, les brésiliens ou les indiens veulent tout de même pas atteindre notre niveau de vie… se prennent pour qui ceux-là ?
Dans le pré féodalisme que vous décrivez, votre position n’est pas claire…
Tout à fait Mike, très européocentrée la fin du monde.sartronienne,, pour ne pas dire hexagonocentrée…
C’est bien pour ça que c’est la fin démocratique nouvelle ,qu’il importe , au niveau mondial , d’écrire , pour que le politique ait une chance de s’imposer à la finance pour la refonder et la mettre sous tutelle de cette nouvelle fin .
Qui pour moi devrait être la transformation réussie de Liberté -Egalité – Fraternité .
Mondiale . Donc avec remise en cause et chantier de la » propriété » .
Sinon , effectivement , les collaborateurs de l’ombre , conscients ou pas , du système financier qui en rigole , devront dépérir à petit feu pour que » justice et bien public » soient faits .
Merci, Pierre, de cet éclairage complémentaire. Je me sens fasciné, depuis le temps que je cherche où quand et comment placer le pied de biche qui permettrait de faire coller le moins possible leurs constructions. Délirantes, destructrices, fragiles, mais dans le fond durables. Ce n’est même pas l’Hydre aux mille têtes, que l’on coupe si on peut, mais la transformation permanente, des formes en barbe-a-papa rose transparent, tu t’en approches, essaie de les toucher, mais tu sais très bien que tu ne touches rien.
Malgré l’effort de connaissance déployé, et dans ce Blog on en sait quelque chose, le tempo de la machine machinante nous échappe. ¿Sisyphe?
[…] Blog de Paul Jorion » FINANCER LA FIN DU MONDE, par Pierre Sarton du Jonchay. […]
@ Pierre Sarton du Jonchay
Je crains que vous n’ayez une vision un peu trop caricaturale du Moyen Âge.
Qu’en pense notre ami BRL ?
Je connais peu de sociétés où la notion de communauté de vie n’a plus de réalité.
@arkao,
Posons que le pré-moyen-age est le modèle post-moderne de la féodalité avant la féodalité historique de la deuxième moitié du Moyen-Age. 🙂
C’est juste, Arkao. Le pré-Moyen Âge, en Occident, c’est le Haut-Moyen Âge, qui n’est pas exactement une période d’anarchie, mais plutôt une période de redimensionnement de la civitas romaine dans l’ombre portée des nouveaux maîtres « barbares ». Le découpage en périodes est une commodité pédagogique mais les historiens honnêtes savent que l’histoire est un continuum et que ce qui paraît une rupture ou une régression à tel chroniqueur qui se sent lésé dans sa conception de l’ordre passera inaperçu auprès du commun des hommes, rarement interrogé d’ailleurs. Les chutes de Rome n’ont pas toutes été lues de la même façon, selon qu’on était chrétien, païen, patricien, plébéien, homme libre, femme, esclave, etc. Dans un empire en décomposition, que la capitale tombât importait peu, finalement, puisqu’il ne se trouvait personne pour la défendre. La chute de Constantinople en 1453 est un vrai morceau de bravoure, comparée à la chute de Rome. Le droit romain, comme je l’ai écrit ailleurs, n’a jamais totalement disparu (les Goths l’avaient remployé en Italie, en maintenant à leurs postes les fonctionnaires romains). Les communautés, elles, dépeuplées, appauvries, s’étaient ramassées sur elles-mêmes, dans des villes ramenées à la taille de gros bourgs. Bon nombre d’organisations politiques qui s’épanouiront au Moyen Âge sont déjà formées dans le Haut-Moyen Âge (voir Venise, par exemple, qui s’émancipe assez tôt de la tutelle byzantine). Donc, Pierre y va un peu fort, oui. Cela dit, il y avait des zones de friche politique réelle, celles notamment qui se trouvaient sur le passage des envahisseurs de tout poil. Songeons même qu’il s’en est fallu d’un cheveu qu’une bonne partie des restes de l’héritage gréco-romain à partir desquels travaillaient les copistes ne partît en fumée en 926. Si les moines de Saint-Gall n’avaient pas pris la précaution de transférer leur bibliothèque à Reichenau avant l’arrivée des Hongrois, les savants occidentaux auraient dû se reposer presque entièrement sur les copies grecques et arabes. Or, bien peu comprenaient le grec ou l’arabe…
Grand merci ,au médiéviste de garde.
Très fin Piotr. C’est mieux que hallebardier.
J’aime bien notre modestie humaine qui parle de fin du monde , alors que nous sommes poussière. Donc pour participer à ce beau chantier , je remonte le pont-levis avec quelques bouteilles de Viognier dans la besace , en espérant tenir jusqu’à minuit.
https://www.youtube.com/watch?v=ST2H8FWDvEA
Il y aurait donc dans ces pays une entente merveilleuse entre les classes sociales, les représentants, auto proclamés ou élus, et les peuples, sans aucune fausse note.
Etant français, je suis ravi de l’apprendre.
Pourquoi dire va se déliter au lieu de se délite ou va continuer de se déliter ?
Ce monde est déjà fini ; les temps modernes sont achevés (à tous les sens du verbe achever).
Vous nous parlez donc, comme la majorité des commentateurs, de ce qui pourrait, ou va, arriver, mais qui est déjà là.
« Les Britanniques cernés par les côtes de leur île ont une représentation naturelle des frontières »
« La prospérité de la City s’est tout entière construite sur un impérialisme intellectuel et scientifique visant à concentrer à Londres les flux d’information »
Et en plus l’horloge universelle les met au coeur du temps .
De nombreux « hommes Politiques » et « Economstes » internationaux dont des Britanniques ne sont pas d’accord avec cet esprit de « pré-moyen-âge féodal » et veulent autre cjhose.
.http://www.les-crises.fr/130-personnalites-scission/
http://www.lemonde.fr/economie/article/2012/12/17/sortir-de-l-illusion-lyrique-des-chiffres-et-des-modeles_1807351_3234.html
« les auteurs estiment que nous ne pouvons voir et analyser que 4 % »
Euh oui, exactement comme pour Dieu, nous ne pouvons en connaitre que 4%. Et ma femme, je ne la connais qu’à 4 % également ! incroyable mais vrai. Il reste tant de choses à découvrir… il y a aussi 4% de cholestérol dans le beurre et autant d’acides gras insaturés.
On reconnaît ici la prose des Hayekiens de service.
http://www.youtube.com/watch?feature=player_detailpage&v=oUvHOhLg9ig#t=1048s
« What i’m asking is, huh, do you have to cheat at every thing » ?
@pierre : la denatalité n’a rien a voir avec la crise actuelle
elle commence en france en 1815 apres les guerres napoleoniennes
en irlande la natalité ne s’est jamais aussi bien portée
l’allemagne le pays le moins mal en europe est le plus loti du point de vue denatalité.
a part ca je retiens de votre article l’idee tres originale de dualité entre monde conceptuel et monde reel . si on ameliore encore un peu la puissance petaflopique de nos ordinateurs et si on incorpore quelques elements de retro feedbacks de la part de la société reel vers la societe conceptuel cela devrait s’arranger !!
a part ca mettre sur le meme pied d’egalité la perfide albion et le continent c’est un peu trop conceptuel pour moi
@perceval78
Vous n’avez rien compris.
L’Allemagne a un PIB élevé, c’est tout.
Le même que la France par tête de noeud, c’est tout.
Vous avez aimé le capitalisme impérialiste ?
Vous adorerez le moyen age féodalo-concentrationiste.
Bravo, Pierre ! Vous nous dévoilez ce qui nous attend après l’agonie : la naissance d’un monde nouveau qui risque de nous faire regretter l’ancien. Un belle société à la K. Dick avec ses conglomérats, ses clans et ses collines virtuelles.
Leurs conflits balaieront les États comme l’ost ravageait les moissons, laissant nus et dépourvus les pauvres serfs corvéables que nous sommes. Leurs balistes, couillards et mangonneaux financiers souffleront les murailles sociales comme fétus de paille.
Il y a cinq ans ils étaient encore cent-cinquante. Combien en reste-t-il aujourd’hui ? Dans quelle mesure se sont-ils renforcés ?
Je propose que ce jour soit considéré comme celui de l’an 1 des temps à venir, puisqu’il est celui où vous avez vu l’avenir que nous réserve TINA.
Bon, je rigole, mais y a pas de quoi rire…
France inter 19h17, le journal :
– « La fin du monde n’a pas eu lieu, vous l’avez probablement remarqué… »
Ah bon ? comment ça probablement remarqué ? Non, c’est un truc qui m’a totalement échappé.
Petit étourdi…
A rêvasser au fond de la classe, c’est ce qui arrive: le Monde vit, tourne sur lui-même, porte sa souffrante humanité… et « on » ne le sait pas.
Newton et Einstein triompheront toujours des Mayas.
Ou les Mayas n’arrêteront jamais une pierre, de tournoyer.
Pas la peine de s’émouvoir. C’était du flanc.
Les mayas n’ont pas été fichus de prédire leur propre fin, alors prévoir la nôtre à une date précise, gonflés qu’ils sont et naifs de notre part pour y attacher la moindre attention.
Comme quoi, à coller trop étroitement à l’actualité on se casse le nez, sinon plus, sur le guidon.
Enlevez la malheureuse fin mayatique, il reste une vue originale sur le commun de notre dépossession. Ce n’est pas l’avenir, c’est le présent, ici, en Europe et dans son annexe, les paradis fiscaux.
Et pas l’ombre d’une révolte en vue, pas d’indignation, pas de prise de conscience collective, pas de mobilisation…
Sans réactions, sans scandales populaires, un enterrement de première classe est certain. Un enterrement pour ce que nos parents auront construit en réaction aux souffrances de leur jeunesse.
Nous n’aurons même pas su porter et poursuivre leurs idéaux. Non pas que les 1% soient invincibles, mais trop d’idées brumeuses nous séparent.
@ Daniel
Absolument pas Daniel.
Je sais de source sure que la fin du monde a effectivement eu lieu cette nuit à 00:47.
Simplement les oligarques (et leur laquais Hollande) ont décidé de cacher la vérité aux peuples.
@PSDJ
C’est curieux comment c’est possible de confondre PSDJ avec PJ!
Pourtant, foin d’anagrammes, peu de similitudes formelles dans l’expression, juste à se demander si un dédoublement de PJ viserait à proposer pour voir.
Merci de voir comme vous dites.
C’est très peu confiant en quelconque capacité partagée, mais assez confiant en quelconques capacités partagées.
Votre pessimisme d’abord est plein d’optimismes ensuite.
Mes enfants les plus jeunes, ils se sont débrouillé pour fêter la fin du monde, et son lendemain!!!
les japonais précurseurs en bien des domaines nous donnent une idée de ce que veut dire dénatalité
http://www.slate.fr/lien/54919/Japon-suicide-demographique
et on ne parle pas des russes
on peine à comprendre que ce n’est pas de la science fiction mais bien réel aujourd’hui dans un pays de très vieille civilisation et d’avancées technologiques éclatantes( mauvais jeu de mot)
la moitié de l’Europe est en déficit de natalité
à quoi bon faire des enfants au prix que ça coute…