Réforme bancaire – Sert-elle vraiment à quelque chose ?
Le gouvernement a présenté mercredi en conseil des ministres son projet de réforme bancaire qui sera débattu au Parlement début 2013. Paul Jorion, économiste, estime que cette réforme ne sert à rien.
La réforme bancaire va-t-elle dans le bon sens ?
C’est indifférent, ça n’a aucune conséquence. Elle s’inspire du Glass-Steagall Act, c’est-à-dire la séparation des activités de dépôt et des activités de spéculation qui avait été mise en place aux États-Unis en 1933. Le Glass-Steagall Act a été supprimé en 1999 car il n’avait pratiquement plus aucune implication. Les moyens légaux de le contourner étaient trop importants. Quand elle a été faite, par contre, cette séparation a eu de l’effet car, à cette époque, les banquiers spéculaient avec l’argent des déposants. Dans l’écroulement de la Bourse de 1929, c’est leur argent qui avait disparu.
Comment analysez-vous l’attitude du gouvernement ?
Il prend des mesures très rapidement pour couper l’herbe sous le pied de mesures plus contraignantes qui seraient demandées au niveau européen. Ma position personnelle, c’est qu’il n’y a aucune utilité aux activités spéculatives. Bien au contraire, elles exercent une prédation sur l’économie et n’offrent pas de la liquidité comme elles le prétendent. Quand les spéculateurs offrent de la liquidité, c’est à un prix déréglé, elle n’a d’intérêt que pour un autre spéculateur, pas pour le marché.
La réforme ne permettra-t-elle pas, à l’avenir, de découper les banques si besoin ?
Si c’est pour dire qu’on interdira dès qu’une banque a des difficultés de solvabilité, oui, bien entendu. Mais alors pourquoi ne pas le faire préventivement sans attendre la catastrophe et interdire l’activité dès maintenant ?
Mais interdire la spéculation est-il réalisable ?
Si on l’interdisait du jour au lendemain, cela pourrait avoir des effets inflationnistes très importants car 80 % de l’activité financière est de la spéculation. Il n’y a pas de pouvoir d’achat suffisant dans la population pour que ces sommes puissent être investies dans l’industrie, la production, le service…
Quelles mesures faudrait-il prendre en accompagnement ?
Il faudrait geler provisoirement l’argent de la spéculation, faire une opération du type de celle faite par Gutt en Belgique en 1944. La monnaie en cours avait été invalidée et remplacée par de nouveaux billets, chaque ménage recevant une somme identique. Tout le reste avait été placé sur un compte bloqué et transformé en emprunt forcé. On ne libérerait les sommes qu’au compte-gouttes.
Vous préconisez un nouveau système monétaire…
Il faut rétablir un système monétaire international mort en 1971. 41 années pendant lesquelles les produits dérivés ont été inventés pour contenir les conséquences fâcheuses de cette absence de système monétaire international.
Qu’envisagez-vous pour le système de prêts ?
On peut envisager d’autoriser le prêt à intérêt pour l’industrie, car cela produit une richesse supplémentaire. Par contre, le prêt à la consommation découle de ressources insuffisantes des ménages, mais il n’y a pas de richesse créée dont le paiement des intérêts serait une part. Pour payer ces intérêts, on est obligé de créer une croissance artificielle. C’est dangereux car on pousse à la croissance sans nécessité véritable. Si on déconnectait cela, les gens emprunteraient sans intérêt à un organisme public. C’est une réponse à ceux qui disent qu’il faut faire de la décroissance. On ne peut pas le faire car il y a ces intérêts à payer.
Propos recueillis par Even VALLERIE.
37 réponses à “OUEST-FRANCE : Réforme bancaire – Sert-elle vraiment à quelque chose ?, jeudi 20 décembre 2012”
[…] Blog de Paul Jorion » OUEST-FRANCE : Réforme bancaire – Sert-elle vraiment à quelque chose ?, j…. […]
Bonjour, je ne comprend pas l effet inflationniste , car si on suprimais la spéculation ,les prix des matières seraient revus à la baisse ?
Tout l’argent utilisé dans la spéculation viendra bien se positionner quelque part, avec le risque de pousser les prix à la hausse par un afflux de liquidités.
Certes, mais il me semble que si cet argent est encore privatisé (pour employer un terme moderne) ceux qui le possèdent, les bons capitalistes industriels et les méchants financiers spéculateurs auront toujours le pouvoir de décider de l’emploi de nos vies, ou alors, faut-il conclure qu’il s’agit seulement de mettre, un peu, beaucoup, passionnément, à la folie, pas du tout, au pas les méchants financiers spéculateurs ?
…Le patron du site internet France Offshore, qui propose la création de sociétés dans des pays à faible fiscalité, a été mis en examen vendredi pour blanchiment de fraude fiscale en bande organisée, a-t-on appris mercredi de source proche de l’enquête.
Il a été placé sous contrôle judiciaire, a-t-on précisé.
Dans cette affaire, la banque lettone Rietumu et le représentant de sa succursale parisienne ont déjà été mis en examen pour blanchiment de fraude fiscale en bande organisée….
http://www.paradisfj.info/spip.php?article2925
et si tous les patrons de banques nationales ayant des filiales dans les « paradis fiscaux » étaient mis en examen : çà ferait du monde, mais ce serait salutaire.
@ Julien Alexandre
Merci
Julien, c’est discutable, car des bulles peuvent se dégonfler et la valorisation avec. Il y aurait un effet inflationniste sur certains actifs, encore l’immobilier, vraisemblablement, et l’or, etc.
La presque totalité des produits financiers sont désormais spéculatifs…
La croissance de l’occident est d’origine spéculative.
Les produits dérivés sont spéculatifs.
Nos PIB augmentent grace aux gains spéculatifs, alors que ceux des pays comme la Chine augmentent en proportion de leur production industrielle…
Interdire la spéculation revient à voir l’envers du décors, qui est assez misérable…
La globalisation néolibérale ne fait que démanteler l’occident en tant que puissance industrielle.
Jadis quand on spéculait sur une activité industrielle, cela restait encore acceptable, mais désormais on spécule de maniere absurde et suicidaire sur les matieres premieres, l’or, l’argent, le pétrole…Cette hausse sur ces matières premieres ne fait qu’accabler l’industrie de transformation, qui reste le fer de lance de l’Europe et des USA, ainsi que du Japon…
Et que voit-on? l’OPEP toujours aussi riche, mais ne produisant RIEN! Quand à la Russie elle se releve grace à son gaz et son pétrole, avec une production industriele anémiée…
La décadence de Rome…
je suis assez d’accord avec vous que sur le fond, la question n’est pas simplement de couper, séparer, il faut parler aussi d’interdire même si c’est devenu un gros mot. Mais sur la forme, c’est quand même le énième renoncement de ce gouvernement (très bon récap dans cette vidéo sur le site d’Attac) après la rigueur, le transfert de souveraineté budgétaire du TSCG, la baisse du coût du travail non ciblée, etc…Sinon, on vient d’avoir confirmation qu’après les mesures de libéralisation de Bérégovoy dans les années 80, la gauche socialiste est décidemment bien la meilleure amie de la finance…
Zavez une idée de la somme de produits et de leviers spéculatifs employés par nos Big Banques et Assurances pour offrir ne serait-ce que les 3% de rendement sur 1 400 milliards de roros accumulés sur les seules ass-vie, sans parler des 4 ou 5 % servis jusque là ? Idem en version mondiale pour les 30 000 milliards de dollars engrangés sur des fond d’pension qui exigent grosso merdo du 4% sur le long terme pour garantir des retraites ?
Votre objection serait recevable si aucun autre moyen n’avait fait ses preuves.
Dans ce cas, il faudrait effectivement parler réel et concret, à l’aise dans ses bottes, de plain pied avec les « choses » telles qu’elles existent. Rendements et avantages fiscaux, produits structurés et spéculation au profit de la retraitée de Carpentras, gestionnaires avisés et créatifs, tout cela auraient un sens.
Mais ce n’est pas le cas.
Pas du tout. Y’a pas photos, le système par capitalisation exige beaucoup d’un côté et rend peu de l’autre, le peu pouvant atteindre zéro.
Il existe « autre choses », qui rend solidaire les générations et d’une grande sûreté parce que assurantiel: la cotisation finançant une protection sociale par répartition.
Satisfaction supplémentaire: le stock ou l’accumulation, qui excite tant de convoitise est remplacé par celle de flux, insaisissable.
Le méchant spéculateur et ses basses oeuvres -pour la bonne cause,évidemment- n’a plus de raison d’être. Retour au politique et au social, car il faudra décider des niveaux de prélèvements et de répartitions, un exercice où la Démocratie peut faire ses preuves…
( Il faut noter que les créateurs de la Sécurité Sociale voulaient la faire échapper aux « fluctuations » des politiques. Mauvaise pioche… )
Un commentaire pour toi vigneron, que t’as sûrement pas vu, à propos du tableau…
En dehors du fait que tous les connaisseurs reconnaîtront le style et les idées de notre hôte (et aussi son visage), je m’interroge sur la question du prêt à intérêt évoquée en fin d’article.
Je suis d’accord avec l’idée que le prêt à la consommation doit être supprimé tant qu’il génère des intérêts ou totalement supprimé , mais je m’interroge sur l’idée que le prêt à intérêt pourrait continuer à exister pour l’industrie.
Ne faudrait-il pas inclure dans cette hypothèse le fait que la propriété des entreprises doit être modifée et définir qui préterait aux entreprises et à qui reviendrait l’intérêt versé ?
Cela me paraît un point très important.
Ceci a été posté ce matin en commentaire à l’article Réforme bancaire.
Je dois avouer que je ne comprends pas trop la….
Il me semble, que ce n’est pas le crédit à la consommation ou aux en entreprises en eux-memes, qui sont dangereux, mais le fait que ces prets sont créés avec des prets…A la finance!
Le probleme, c’est que la finance, se finance à crédit, à 0% auprés des banques centrales!
Ce n’est pas la « subprime » qui fait couler tout le système, mais le fait que derrière, il n’y avait que du vent…
Quand Bankia a financé l’immobilier espagnol, ce n’est pas le pékin sans le sou qui est responsable de la faillite bancaire, mais le fait que cette banque n’avait en aucun cas les moyens de preter des centaines de milliards d’euros, sur des fond propres ridicules, en se servant d’argent bon marché prété de manière imbécile par le sieur Trichet et le signore Draghi! En suivant l’exemple de ce bon pauvre vieux Greenspan…
Quand 2,5% d’emprunteurs font défaut, la banque est techniquement en faillite…Alors faut qu’on arrete de dire que c’est l’emprunteur qui met la bazar! Quand une banque est en faillite, elle vends, à n’importe quel prix et essaie de récuperer ces « mortgages » avant une chute encore pire…C’est ce qui c’est passé aux USA.
Remarquez que le Deutsche Bank fait 2,5% de fonds propres…
Si la Grece, l’Irlande et le Portugal font défauts cette banque est en faillite comme Lheman Brothers. Mais le gouvernement allemand vieille au grain…
@ Mr Jorion………….Vannes c’est un peu mieux que Bruxelles non ?? seulement difficile d’y gagner sa vie………….Bonne journée.
Un mot à propos de Camille Gutt et du « Franc Gutt ». Au cours de la Deuxième Guerre mondiale, la Belgique avait souffert de l’inflation provoquée par les Allemands utilisant sans scrupule la planche à billets. Entre mai 1940 et octobre 1944, la masse monétaire en circulation a triplé dans le pays, avec un impact négatif sur l’économie, une fois la paix revenue. L’exemple désastreux de la Première Guerre mondiale était encore dans toutes les mémoires. En outre, l’opinion publique souhaitait faire payer au prix fort ceux qui s’étaient scandaleusement enrichis pendant la guerre grâce au marché noir.
L’opération d’assainissement eut lieu en octobre 1944, et entraîna toute une série de mesures parmi lesquelles la plus spectaculaire consistait en l’obligation d’échanger tous les billets à partir de 100 francs. Les nouveaux billets avaient déjà en partie été imprimés à Londres en secret. L’échange devait se faire dans un délai de cinq jours, ce qui provoqua des queues interminables aux portes des agences de banque. La population pouvait échanger un maximum de 2.000 francs, somme considérable qu’à l’époque, peu de gens possédaient. Les montants plus importants étaient temporairement bloqués pour ce qui concernait l’excédant. Celui-ci pouvait plus tard être utilisé pour des taxes, des amendes et des frais de justice, mais la plus grosse part fut convertie en emprunt d’Etat forcé. Bien sûr, quelques légendes ont fleuri quant à la façon de détourner la loi.
L’assainissement a permis de restreindre considérablement la masse monétaire et de réinstaurer la confiance vis-à-vis de l’argent.
De même, les titres au porteur furent obligatoirement remplacés par des nouveaux titres ou régularisés par l’Institut Belgo-Luxembourgeois du Change, par l’apposition, au dos, d’un bordereau au nom de l’IBLC. Les nouveaux titres devaient porter la mention: « titre créé après le 6 octobre 1944 ». La plupart des titres ne portant pas cette mention étaient devenus sans valeur boursière. Sauf exceptions, comme par exemple, les titres de faible valeur ou les patrimoines de certaines ASBL comme les ordres religieux ou les organisations caritatives.
On annonce pour bientôt de nouveaux billets d’euro, y aurait-il un rapport ?
Croyez-vous que l’essentiel de l’argent des français est, en billets, sous la deuxième pile de draps à gauche ?
Les billets ne seront mis en circulation sur plusieurs années, que pour changer les anciens à partir de 5€ et renforcer les systèmes anti falsifications (5) qu’ils disent à la BCE et il n’y a pas de raison de ne pas les croire.
Merci Gyps!
J’allais demander des explications.
En fait, je conclue qu’ il y a eu expropriation de la richesse
à partir d’un certain montant, pas seulement liquide mais aussi en titres. Exact ?
Au delà de 2000 francs?
Cela a-t-il concerné tous les titres mobiliers, actions et obligations?
Y compris d’Etat ?
En quoi cela a-t-il modifié la propriété des grands moyens de production?
Bien sûr que non Charles, ça ne concernait que le liquide, les comptes bavais et les titres au porteur.
Les comptes bancaires bien sûr. Tain ça daille un peu le clavier Swipe…
😀 Arrêtez de jouer aux échecs avec le nain et utilisez les deux mains !
http://www.youtube.com/watch?v=gXnRoauDJZo
Tant qu’on y est, une présentation intéressante sur l’avenir de la monnaie papier, par le responsable de paypal en France (2011)
http://www.usievents.com/fr/conferences/6-usi-2010/sessions/879-le-futur-de-l-argent
Orateur totalement nul.
Document pdf très complet sur l’opération Gutt de déflation.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1950_num_1_3_406761
De la rigolade à coté de la « méthode Erhard » et de « l’introduction » (restons polis) du Deutsche Mark en 48…
Si je comprends bien, il y a trop d’argent disponible et cet argent cherche tous les moyens pour être « rentabilisé ». Donc, il me semble que l’idée de tout prélever par l’impôt au-delà d’un seuil à déterminer pourrait être une étape pour calmer le jeu. La seconde étape devrait-elle alors être l’interdiction des spéculations fondées sur l’emprunt ou des valeurs « futures »?
La solution idéale… si rien n’est possible pour freiner ce monopoly géant est-elle le troc?
Comment ça va en Grèce ? Pas top, selon l’aveu même du Frankfurter Allgemeine Zeitung, quotidien de tendance conservatrice et libérale pro-Merkel : Une société traumatisée
(…) Le ressentiment à l’égard d’un système corrompu, perverti, et à l’égard de la politique internationale, dont les tranches d’aide tombent dans l’escarcelle des banques au lieu de servir à sauver des gens, est immense, et va croissant. Les hommes ramènent cette haine dans leur famille, et leurs fils la traduisent en actes dans la rue. On observe une multiplication des groupes violents qui s’en prennent aux minorités. (…)
Désolé de vous livrer mes états d’âme, mais soudain j’ai comme un doute : tout cela est t’il bien utile ?
J’ai tout d’abord pensé à la proximité du 21 décembre, mais j’habite à 1 heure de Bugarach et me dis qu’il me reste toujours un espoir de ce côté…
Non, c’est en réagissant à une info sur le nucléaire et le prix du KWh électrique, que j’ai été saisi par une sorte de résignation. Pas en raison de problèmes d’oligopoles ou autres lobbyings, mais devant ce qui ressemble à de l’obscurantisme. Ou tout au moins à une réelle volonté de maintien des illusions. J’ai du mal à croire aux certitudes de la science de l’atome depuis que j’ai appris les erreurs d’Einstein, ou tout du moins ses incompréhensions de la physique quantique.
Etant un fervent lecteur de ce blog, j’ai fait le rapprochement avec le système financier et y trouve les mêmes signaux. Mrs Jorion et Leclerc avaient surement déjà fait le lien, mais je n’en suis pas là.
Si on réagit toujours comme des primates n’est pas t’on pas condamnés à réitérer les erreurs, avant d’espérer les corriger ? Un apprentissage par l’expérimentation. Ce qui me fait craindre le pire étant donné les « ustensiles » dont les humains se sont dotés.
Donc c’est bien une forme de résignation. Comme un sentiment d’inutilité de la « pensée de base » et de la seule prédominance d’une élite, malheureusement tout aussi démunie.
Un peu comme ce que les gens devaient ressentir pendant la montée du nazisme, Allemands y compris. Comme un constat d’absurdité des slogans, mais tout en ne réagissant pas.
Certes, si on analyse la situation du point de vue d’un chanteur de la StarAC, même si on n’a pas un triple A du Jury, il reste un espoir avec le public. Mais cela m’a encore plus démoralisé, car si on regarde qui a gagné les précédents concours…
J’ai l’impression que l’on en est arrivé à un tel éloignement avec le simple bon sens et le rationnel, que l’on ne peut plus faire marche arrière.
Mais ça ira mieux demain
Mais ne restez pas collée à ce monde, – vous savez pourquoi la destruction du monde n’aura pas lieu demain, parce qu’il a si peu d’existence qu’il ne peut l’être. On ne peut détruire un schéma, ni une hallucination.
Nous serions des éclaboussures du génie, disait Nietzsche il me semble, à condition de choisir le bon, et je propose Hitchcock :
http://www.youtube.com/watch?v=NKkKt_zRGbk
« To Catch a Butterfly » (1963)
Et non pas Godard, et qu’on me fiche la paix avec le « cinéma populaire français », et tout autre cinéma ! Hitchcock c’est tout le cinéma, c’est le Bach du cinéma qui a tout fait, des petites fugues aux grands chefs d’oeuvres ! Et pour ne pas risquer d’être abruti dans ce présent inepte, collé dans cette actualité vide, il faut se ressourcer à ce qu’est la vraie vie, que ce soit le ciné ou autre chose.
Je vous laisse imaginer ce que ce sujet aurait donné avec l’auteur de Skyfall, hein avec D. Craig etc.
http://www.boursorama.com/actualites/espagne-rato-ex-patron-du-fmi-et-de-bankia-devant-la-justice-40e08bd8c2964f82cde07f9a0614ab99
Quand les têtes vont elles rouler : rato-lippens-richard-trichet-etc…….
La seule réforme qui aurait une vraie bonne efficacité serait bien entendu la réforme de l’émission du numéraire, soit par les banques centrales, soit par des gouvernements souverains qui émettraient une monnaie complémentaire marquée par le temps!
la crise de la dette serait ainsi résolue en une nuit!
« En une nuit » ? Nuit des longs couteaux ou nuit de cristal ?
Un article du Monde du 19/12 n’est pas vraiment élogieux et c’est un ex-banquier spécialiste des produits financiers complexes, ancien d’UBS, BNP Paribas et Euronext (excusez du peu) qui juge que « le texte manque d’ambition ».
« M. Hollande « a vidé la réforme bancaire de sa substance », juge Thierry Philipponnat, de l’association Finance Watch »
Extrait : « Cet ex-banquier juge sévèrement le texte que le conseil des ministres devait examiner mercredi. Dans un entretien au Monde, Thierry Philipponnat, secrétaire général de l’association internationale Finance Watch, critique le projet de loi de réforme bancaire, présenté mercredi 19 décembre en conseil des ministres. Pour l’ex-banquier spécialiste des produits financiers complexes -ancien d’UBS, BNP Paribas et Euronext – le texte manque d’ambition. Que penser du projet ? Est-ce une bonne réforme, pour vous qui plaidez, auprès des institutions européennes, pour une finance au service de la société ? Non. Il s’agit d’une réforme en trompe l’oeil. »
J’en ai retenu :
« pile je gagne, face tu perds » et « on privatise les …. et on socialise les …. », rengaines connues.
« Quand un système fait faillite, ce sont deux générations de contribuables qui paient la facture ».
Les banques ont donné la cadence et le gouvernement s’est laissé piéger »
On a fait mieux aux USA (Volcker) et en GB (Vickers), bien que les réformes sont loin d’être parfaites.
On joue sur les mots, on est dans la tautologie, pas très logique.
Sur 8.000 Ma d’euros de bilan cumulés des banques françaises, seul 22 % sont prêtés à l’économie réelle, et les 78 % restant ?
Ouf, 2 points positifs : interdiction des dérivés de matières premières agricoles et le « trading » haute fréquence.
Très Très libre opinion à la veille de Noel et juste après la fin du Monde
L’incapacité ou le manque de volonté de réguler le système financier est patent. Plutôt que d’essayer de le réguler qui est une course sans fin, il me paraît préférable de remettre l’argent à la place qu’il a perdu
– Il a été crée au départ pour faciliter les échanges.
– Tout a dérapé le jour où certains se sont mis à prêter l’argent des autres sans que ces autres le sachent, puis de l’argent qui n’existait pas. Finalement, le prêt a inventé la faillite.
Aujourd’hui, il y a quatre problèmes au moins à régler.
– Il y a trop de liquidités par rapport aux besoins des échanges commerciaux.
– Cet argent, bien qu’il existe en excédent n’est pas disponible là où on en a besoin, pour financer, par exemple, l’activité productive.
– Les mécanismes du crédit à l’économie sont instables : quand la machine s’emballe, elle crée des bulles, quand elle perd confiance en elle-même, elle se contracte et crée faillites, crises.
– Le vol que représente la spéculation est légal !
Si on me demandait comment s’en sortir, voici ce que je répondrais. Impossible de revenir d’un coup de baguette magique, en un jour, à une situation satisfaisante. Croire qu’on puisse défaire en un jour le système tentaculaire qui s’est mis petit à petit en place, c’est croire au Père Noël (plus que 2 jours)
Concernant le premier point, voici 3 propositions qui ne plairont pas à tout le monde
1 – Taux d’intérêt négatif de -4% sur tous les dépôts liquides au delà de 100.000 €.
– Pourquoi 100.000 € ? Parce que !
2- Emprunt forcé par la Banque Centrale Mondiale au taux de -3% au delà de 100.000 € sur 10 ans.
– Pourquoi -3% ? Parce que -3% > -4% !
– Pourquoi 10 ans ? Parce que !
3 – Emission d’un emprunt mondial par la Banque Centrale Mondiale ouvert à tout souscripteur pour une montant égal ou inférieur à 100.000 €.
Concernant le deuxième et le troisième point, voici une seule proposition et ses corollaires :
La Banque Centrale redevient le seul organisme créateur de monnaie.
– Les Banques privées, parapubliques accordent des prêts uniquement sur fonds prêtés par les Banques Centrales, suivant un ratio 1 pour 1.
– Les Banques supportent une pénalité progressive sur les fonds en provenance de la Banque Centrale non prêtés
– Les réserves obligatoires n’ont plus de raison d’être puisque les prêts liés aux dépôts des particuliers ou entreprises sont désormais interdits.
Avec de tels mécanismes, il n’y a plus lieu de craindre une augmentation inconsidérée de la masse monétaire, ni une contraction car la création monétaire est strictement réservée à la Banque Centrale. Faut-il compléter ce mécanisme basique ?
Concernant le point quatre
Les achats et ventes à termes spéculatives sont interdits.
– On peut vendre à terme que ce que l’on possède, on n’a pas le droit de le céder avant le terme échu.
– On peut acheter à terme. Faut-il y mettre des conditions ?
Cette mesure tue dans l’œuf le trading à haute fréquence. Faut-il y prendre d’autres décisions ?
Tout ceci demande à être affiné, c’est sur. Quels sont les risques de dérapage ? Il y en a, c’est certains. Il suffit de les trouver.
Il va falloir aussi raboter progressivement les patrimoines trop importants, c’est à dire ceux qu’il est impossible à une personne normale de dépenser dans toute une vie. L’ISF peut s’en charger, oeuvres d’art incluses.
Pour éviter la spéculation immobilière, je ne vois pas trop, un droit de préemption des communes, une taxation à 100% des plus values, une forte progressivité de l’ISF sur le patrimoine brut, une forte progressivité de l’impôt sur les revenus ?
Dès qu’on touche au revenu, au patrimoine, je sens que des polis se hérissent, même chez les hérissons qui ne possèdent pas grand chose. Allez comprendre ce qui se passe dans nos pauvres cerveaux ? C’est grave docteur ?
Les hérissons caressent l’espoir de devenir porc-épic…
http://alternatives-economiques.fr/blogs/behrent/2011/09/23/pourquoi-les-pauvres-votent-ils-contre-leurs-interets-economiques/
http://www.marichesse.com/article-pourquoi-les-pauvres-ne-votent-pas-en-fonction-de-leur-interet-economique-112938973.html
Plutôt qu’un prêt à la consommation sans intérêt (qui ne peut que soit inciter à un endettement généralisé soit à l’établissement d’une bureaucratie qui décidera de qui doit emprunter quoi) ne serait-il pas possible de reprendre le modèle du micro-crédit avant qu’il ne soit récupéré par les prédateurs, c’est à dire un modèle où les intérêts servent d’abord à financer l’extension des capacités de crédit puis une fois cet objectif atteint sont utilisés pour le financement de services collectifs?