Billet invité.
Prédiction de Paul Jorion, le 6 juin 2009, dans Parlons Net France-info :
En France il y a un sentiment de la crise mais c’est très abstrait, ce n’est pas dans la vie quotidienne. Il n’y a pas comme aux Etats-Unis cette démoralisation liée à la déliquescence de l’appareil financier qui se transmet à l’économie. C’est lié au manque de transparence. Les mauvais chiffres ne sont pas encore apparus. Ils vont apparaître dans les 6 prochains mois.
Le capitalisme est un animal robuste, mais ceci, c’est une crise sérieuse. On ne le voit pas encore en France parce qu’elle n’est pas véritablement arrivée en France, mais aux US on le voit, c’est une crise extrêmement sérieuse. Il y a une confiance du peuple US en lui-même qui a disparu en 1 ou 2 ans. On n’a pas encore ce type de questionnement en EU. Il y arrivera c’est une question de 6 mois ou 1 an.
Dans une démarche personnelle sans prétention méthodologique, j’ai décidé de suivre diverses prédictions dont celle-ci.
16/03/10 : Cela commence peut-être mais ce n’est pas net.
16/06/10 : Pas encore de démoralisation. Bercy concède juste que la situation n’est pas revenue à la normale…
15/12/10 : pas de démoralisation. Voir en particulier l’INSEE :
Enquête mensuelle de conjoncture auprès des ménages
Document : [1-16] sur 16
Page : [1]
• En novembre, l’opinion des ménages sur la situation économique s’améliore (+2 points)
En novembre 2010, l’opinion des ménages sur la situation économique* s’améliore : l’indicateur qui la résume gagne deux points par rapport à octobre. …
Résultats de novembre 2010 – paru le 25 novembre 2010 à 08h45• En octobre, les ménages sont un peu moins pessimistes qu’en septembre sur la situation économique (+1 point)
En octobre 2010, l’opinion des ménages sur la situation économique* s’améliore légèrement : l’indicateur qui la résume gagne un point par rapport à septembre. …
Résultats d’octobre 2010 – paru le 26 octobre 2010 à 08h45• En septembre, les ménages sont moins inquiets face au chômage et moins pessimistes sur la situation économique
En septembre 2010, l’opinion des ménages sur la situation économique* s’améliore : l’indicateur qui la résume gagne trois points par rapport à juillet. …
Résultats de septembre 2010 – paru le 29 septembre 2010 à 08h45• En juillet, les ménages sont aussi pessimistes qu’en juin sur la situation économique
En juillet 2010, l’opinion des ménages sur la situation économique* est stable : l’indicateur qui résume cette opinion demeure à un bas niveau. …
Résultats de Juillet 2010 – paru le 22 juillet 2010 à 08h45• En juin, les ménages restent pessimistes sur la situation économique
En juin 2010, l’opinion des ménages sur la situation économique* se détériore légèrement : l’indicateur qui résume cette opinion perd un point par rapport à mai. Depuis le début de l’année, il a recul…
Résultats de Juin 2010 – paru le 29 juin 2010 à 08h45• En mai, les ménages sont un peu plus pessimistes qu’en avril sur la situation économique (-1 point)
En mai 2010, l’opinion des ménages sur la situation économique* se détériore de nouveau : l’indicateur qui résume cette opinion perd un point par rapport à avril. Il baisse ainsi continument depuis le…
Résultats de Mai 2010 – paru le 27 mai 2010 à 08h45• En avril, le pessimisme des ménages se confirme (-3 points)
En avril 2010, l’opinion des ménages sur la situation économique* se détériore de nouveau : l’indicateur qui résume cette opinion perd trois points par rapport à mars, poursuivant la baisse entamée de…
Résultats d’avril 2010 – paru le 27 avril 2010 à 08h45• En mars, l’opinion des ménages sur la situation économique continue de se détériorer (-1 point)
En mars 2010, l’opinion des ménages sur la situation économique* se détériore de nouveau : l’indicateur résumé d’opinion perd un point par rapport à février, poursuivant la baisse entamée depuis le dé…
Résultats de mars 2010 – paru le 26 mars 2010 à 08h45• En février, coup d’arrêt à l’amélioration de l’opinion des ménages sur la situation économique (-3 points)
En février 2010, l’opinion des ménages sur la situation économique* se dégrade : l’indicateur résumé d’opinion perd trois points par rapport à janvier. Ainsi, pour la première fois depuis octobre 2008…
Résultats de Février 2010 – paru le 25 février 2010 à 08h45• En janvier, l’opinion des ménages sur la situation économique est quasi stable (+1 point)
En janvier 2010, l’opinion des ménages sur la situation économique* est quasi stable : l’indicateur résumé d’opinion gagne un point par rapport à décembre. Il est en nette augmentation par rapport au …
Résultats de Janvier 2010 – paru le 27 janvier 2010 à 08h45
07/06/2011 10:54 : Discuté avec ma banquière – d’origine américaine : d’après son père, ça va vraiment mal aux USA.
15/07/12 : Atmosphère « drôle de guerre » ça ne va pas, mais on (le bon bourgeois comme moi) ne voit rien de précis.
01/12/12 : Plans de licenciements en série annoncés par tous les industriels qui s’étaient retenus jusqu’aux présidentielles pour faire plaisir à N. Sarkozy. Chômage prévu en croissance jusque fin 2013 où il devrait se situer vers 11%…
Moody’s a dégradé la note de la France de AAA à Aa1 et celle du MESF idem.
Le Monde, le 8 décembre 2012, « Un risque de rupture irrémédiable entres les catégories populaires et les politiques » :
Sociologue, Alain Mergier est l’auteur d’une enquête sur les milieux populaires parue en 2006 sous le titre Le Descenseur social (avec Philippe Guibert, Plon/Fondation Jean-Jaurès).
En quoi la perception qu’ont les catégories populaires de leur vulnérabilité a-t-elle évolué depuis votre enquête de 2006 ?
Alain Mergier : Il y a six ans, l’avenir paraissait bouché ; aujourd’hui, pour beaucoup de gens, il est tout simplement devenu impossible à imaginer. On est passé du sentiment d’avoir un mur devant soi à celui d’être au bord du précipice.
Ensuite, la temporalité de cette menace s’est très resserrée : en 2006, les gens nous disaient qu’ils craignaient pour l’avenir de leurs enfants et pour leur avenir à deux ou trois ans. Désormais, pour de plus en plus de gens, la question est de savoir ce qu’ils vont devenir le mois prochain. Cela conduit à penser sur le très court terme.
Enfin, le périmètre de la menace s’est élargi. Il y a six ans, on se disait : « ce sont les plus fragiles, qui décrochent. » Il y avait l’idée qu’une classe payait pour une caste. Aujourd’hui, le sentiment se répand que c’est la France toute entière qui peut chavirer.Comment l’expliquez-vous ?
Il y a d’abord l’accélération, l’aggravation et l’accumulation des mauvaises nouvelles – je pense notamment aux plans sociaux. Et puis il y a le fait que la menace s’est rapprochée. La Grèce, de ce point de vue, joue un rôle considérable : désormais, les gens savent qu’un pays peut tomber, un pays européen, un pays qui a l’euro, un pays comme le nôtre, en somme.
Conclusion : On y est incontestablement, mais on a l’impression que ça a mis 3 ans au lieu de 6 mois. Qui ça « On » ? Le brave bourgeois comme moi, qui regarde un peu autour de lui, tout de même. Je serais curieux de savoir ce qu’en dirait un intérimaire ou un « smicard ». Car il règne une atmosphère délétère de frénésie de consommation (toutes ces soldes, tout le temps… ), de fausse légèreté. Je me demande si ceux qui sont vraiment dans la « mouise » ne le cachent pas énergiquement, le plus souvent. De peur que ça ne s’aggrave, de peur d’être rejetés sans un mot, abandonnés.
173 réponses à “TEST DE PROSPECTIVE : LA DÉMORALISATION DE LA FRANCE, par Renaud Defrance”
Tout cela ne dit pas grand chose du moral des célibataires.
Une tentative de réponse : depuis 2 ans ma situation s’est améliorée à l’époque j’étais célibataire maintenant je ne le suis plus, mon moral a suivi 😉
super, c’est donc automatique. avis aux psychologues.
Piotr, il est clair que cela t’inckape inside forever. Mais peut-être serait-il judicieux de se demander si l’origine est de Lacan ou Attali…
Je sens que tu vas, par ta pertinence, me répondre : « Les deux, mon Capitaine.. »
Je te connais comme si je ne t’avais pas fait…
Erreur. t’inpackquete inside… Dans le désordre pour 5 Francs, ça rapporte moins et c’est heureux. Car c’est le pari qui tue l’Humanité.
Il est vraiment temps de changer quelque chose…vraiment temps.
Que faut-il changer ? Qui va le faire ?
Les prolétaires, c’est-à-dire ceux qui n’ont aucun pouvoir sur l’emploi de leur vie et qui le savent.
Un homme courbé d’un âge incertain à la barbe et aux cheveux hirsutes, en guenilles, pieds nus est apparu au mois de novembre, ici dans une banlieue lointaine, industrielle de Marseille, ici on compte environ 8000 habitants. Il portait des sacs, un baluchon, sa silhouette fatiguée, courbée sous les coups du sort a touché mon coeur d’ une pique.J’ai su que cet homme venait d’Espagne. Un autre homme habite depuis plus d’un an dans une caravane, lui aussi sans foyer, dans l’indigence et le besoin. A Marseille, la police fait la chasse aux mendiants, on ne les voit plus dans le centre-ville, (Euromed, Gentrification, tourisme oblige)enveloppé/es dans les couvrantes, sur les cartons à faire la manche, à l’abri de la pluie sous quelques passages couverts.
L’injustice est intolérable, et l’on transforme, encore à Marseille, l’Hôpital de « La Vieille Charité » en hôtel 5 étoiles.
L’injustice et le désordre suprême, l’ordre est de révolter.
2 erreurs :- C’est l’Hôtel-Dieu qui va devenir *****, du luxe pour les touristes des croisières.
La « Vieille Charité » restaurée depuis longtemps a été transformé en…Musée;
L’injustice c’est le désordre, l’ordre est d’y remédier.
« Quelles forces sociales portent actuellement une alternative ? Ou bien est-ce l’idée même d’un lien entre une alternative et des forces sociales précises qui est fausse ?
Cette idée est effectivement fausse, en tout cas pour les sociétés modernes. Il n’est plus question de dire que le « prolétariat » est historiquement chargé de la transformation de la société, lorsque ce prolétariat devient une petite minorité, ni que les « couches salariées » le sont, puisque aujourd’hui presque tout le monde est salarié. La transformation de la société exige aujourd’hui la participation de toute la population, et toute la population peut être rendue sensible à cette exigence – à part peut-être 3 à 5 % d’individus inconvertibles. Il faut insister sur une autre idée fausse, profondément ancrée dans le mouvement « de gauche » : l’idée d’un privilège politico-historique des pauvres. C’est un héritage chrétien. La logique et l’expérience historique montrent que l’idée d’un tel privilège est absurde, que les vrais « pauvres » seraient plutôt enclins à courber l’échine devant les dominants. »
Cornelius Castoriadis, « Une exigence politique et humaine » (1988) in Une société à la dérive, Paris, Points, 2011 (Seuil, 2005)
« il devient impossible d’isoler une classe révolutionnaire sujet de l’histoire, dont les intérêts particuliers s’identifieraient à ceux de l’humanité toute entière. (…) les classes sociales sont définies au premier chef par leur place dans l’économie et par leurs intérêts économiques. Or l’enjeu premier, désormais, variable selon les pays, assurément, n’est plus tant cependant, et de manière générale, de développer l’économie que de restreindre la place qu’elle occupe dans la vie des sociétés.
Qui sera porteur d’un tel projet ? Certainement pas une « classe sociale », définie et mue principalement par des intérêts économiques, mais une nébuleuse – à opposer à la nébuleuse des pouvoirs -, une multitude si l’on préfère, que ne pourra rassembler qu’une perspective postmatérialiste et une aspiration commune, à la fois à :
– préserver la planète des diverses catastrophes écologiques qui la menacent ;
– placer au premier plan la revendication de la dignité des divers peuples, cultures et individus ;
– pour cela, lutter contre toutes les formes de démesure et de corruption au nom d’un sentiment partagé à la décence commune (common decency) ;
– accéder ainsi à la vie bonne partagée dans un été économique tendanciellement stationnaire mais porteur de la possibilité d’un progrès civilisationnel permanent grâce à un surcroît de conscience et de réflexivité.
Ce dernier point est crucial. Il est en effet indispensable de ne pas rompre avec l’idéal du progrès, indissociable de la lutte pour la démocratie. Ce qui ôte beaucoup de leur force aux analyses des écologistes ou post-développementistes, c’est qu’elles semblent – du moins les en accuse-t-on systématiquement, et peut-être pas toujours sans raisons – de vouloir bloquer la marche de l’histoire. Voire faire machine arrière et retourner à des formes sociales historiques passées. Une telle perspective est vouée à l’échec. Ce qu’il importe de montrer, ce n’est pas d’abord ce à quoi l’humanité doit renoncer pour sauver la planète, la croissance ininterrompue, mais tout ce qu’elle a à gagner à le faire. Et pas seulement sa survie, qui n’est pas une motivation suffisante. Écrire sur les paquets de cigarettes que fumer nuit gravement à la santé ou tue, ne dissuade que les fumeurs déjà décidés à arrêter. C’est l’idéal d’un progrès purement économique ou technoscientifique qu’il faut répudier. Pas celui du Progrès en tant que tel. Au contraire. »
Alain Caillé, Pour un manifeste du convivialisme, Le bord de l’eau, 2011
Tiens. Pour vous faire marrer :
http://www.ouest-france.fr/actu/actuDet_-Climat-le-Qatar-fait-adopter-l-accord-sur-Kyoto-2_55257-2141856_actu.Htm
« Sa portée sera essentiellement symbolique car les pays engagés ne représentent que 15% des émissions de GES dans le monde, après le désistement du Japon, de la Russie et du Canada. Les Etats-Unis, deuxième pollueur au monde, n’a jamais ratifié Kyoto.
Mais les pays du Sud sont très attachés à ce protocole, seul instrument légal sur le climat, au nom de la «responsabilité historique» du Nord dans le dérèglement climatique. »
Dans le mur.
Grâce aux US…
Mais ils ne l’emporteront pas au « paradis », soit, l’empire devra être anéantit.
Sine qua non.
oui oui ç’est ça qu’on a vu au viet-nam.
qui introduit l’idée d’un ‘privilège’ des pauvres? de quels ‘privilèges’ disposent-t-ils?
que vient faire là la chrétienté toute entière?
Fujisan se trompe.
Le nombre des prolétaires, cad ceux qui doivent vendre leur travail,
n’a cessé d’augmenter.
La petite production marchande est en recul partout.
La concentration de la richesse dans les mains des capitalistes,
cad ceux qui vivent du travail des prolétaires, n’a cessé de croitre.
Cette dynamique conduit au désastre économique, social et écologique.
Mais il est encore temps que les 99 % (en tout cas l’écrasante majorité)
se soulève contre une classe désormais aussi obsolète
que l’étaient les féodaux en 1789.
Il faut tout changer, et seuls les puissants prendront l’initiative quand leur quotidien sera sérieusement impacter.
Jusqu’à ce moment, ils utiliseront tous les moyens pour garder les 99% divisés et désinformés.
A moins que certains trahissent et secouent les masses sidérées.
à fujisan (20h47)
D’où provient la citation en tête de ton commentaire? Je ne l’ai trouvée ni dans l’article ni dans les commentaires?
Mais peu importe. Il me semble que l’idée d’ un lien entre une alternative et des forces sociales précises est un point crucial,et ne peut être absolument fausse. Que peut être une alternative sans des acteurs de cette alternative? Il est vrai que se donner une représentation inadéquate des »forces sociales »motrices est un obstacle, mais abandonner par principe toute représentation des sujets et du scénario du changement entraîne,je crois, une sorte de quiètisme(où la spontanéité remplace la grâce).
@ MArlowe
Le sens original de prolétaire est: « celui qui n’a que ses enfants« :
Son seul espoir ou son seul intérêt pour les maîtres, car l’étymologie nous dit dans le même dictionnaire:
(CNRTL)
à Guy Leboute, fujisan, Charles A.
Si j’ai proposé une définition moderne du prolétaire, c’est pour susciter un débat et uniquement pour cela.
Je pense que ce débat est fondamental pour la bonne raison que je ne crois vraiement pas que les dominants vont remettre un jour les clés du monde aux dominés pour la raison que l’idée pourrait leur venir.
@ Marlowe 9 décembre 2012 à 10:09
Vous avez tout à fait raison. Nous nous dominons tous les uns les autres, en exploitant un domaine spécialisé duquel nous pouvons tirer avantage pour en vivre. Cette situation existe depuis la naissance de l’humanité et subsistera jusqu’à sa fin. C’est une question de satisfaction des besoins depuis les plus élémentaires, pour simplement survivre, jusqu’aux plus superfétatoires.
Il suffisait de changer quelques lettres à votre pseudo et vous auriez tout compris. Comment avez-vous fait pour ne pas découvrir cela, vous?
http://fr.wikipedia.org/wiki/Pyramide_des_besoins_de_Maslow
@Marlowe
Donc je suis prolétaire, mais cela je le savais déjà tout en ayant l’espoir d’approcher au pouvoir sur l’emploi de ma vie ou ce qui l’en reste.
Le texte de fjisan est éclairant à ce sujet, pour changer les choses nous devont participer aux activités d’
Je pense que si nous travaillons dans ce sens là où nous sommes nous pourrons élaborer les clefs de notre avenir et de celui de nos enfants.
En ce qui concerne ce blog, Paul Jorion a mis en évidence trois impasses: la concentration des richesses, la complexité et l’attitude colonisatrice de l’homme qui abouti aujourd’hui à l’épuisement des ressources planétaires.
Il est regrettable que sur ce blog cette dernière n’est pas plus souvent évoquée dans les billets.
Je pense que c’est d’elle qu’il faut partir pour susciter une prise de conscience et un débat.
Avec la Troisième vague d’Alvin Toffler j’avais perçu l’impasse du système industriel, avec Paul Jorion je perçois l’impasse du capitalisme et de ses corrolaires la propriété et le prêt à intérêts pendant que l’idée communautaire est totalement délaissée.
Pour préparer la saison prochaine au jardin communautaire, je suis en train d »étudier « Le sol, la terre et les champs » de Claude et Lydia Bourguignon http://books.google.be/books?id=h2KsiSUy5CwC&pg=PA77&lpg=PA77&dq=grand+diarrh%C3%A9e+dinosaurienne&source=bl&ots=mpUZ8skfoQ&sig=qMtah_FO-lweS5uXFTv76wItBfY&hl=fr&sa=X&ei=z1uyUOXyEIKThgeJooHABQ&ved=0CCsQ6AEwAA#v=onepage&q=grand%20diarrh%C3%A9e%20dinosaurienne&f=false
Ils ont claqué la porte d l’INRA et ont construit leur propre laboratoire d’analyse en s’appuyant sur des réalisations concrètes d’agriculteurs qui ont aussi de leur propre iniyiative changé de direction.
Puisque c’est le sujet de cette file, c’est je pense en partant de telles initiatives qu’on pourra changer les choses.
@ Charles A.
Je peux vous conseiller de sortir de votre cercle de militants. La population n’avale plus les histoires de Grand Soir qui se révèlent trop souvent en petits matins blêmes. Du reste, comment appuyer une force de changement sur une valeur en voie de disparition, à savoir le travail, comme nous le rappelle notre hôte ?
Vous prendrez bien un petit peu de Miguel Benasayag.
@ dussardier
C’est un extrait d’un entretient de Castoriadis avec Q/R.
@ Marlowe
Je suis d’accord avec votre définition. On oublie que la Nuit du 4 août était précédée de la Grande Peur et portée par des aristos dépossédés qui n’avaient plus rien à perdre sauf leur titre de noblesse. Je n’attends rien de bon de ces gens-là et je prends le risque d’être heureusement surpris. J’espère juste qu’ils seront sages assez pour ne pas trop faire obstacle aux alternatives qui se cherchent, doivent émerger, se relier…
Certainement que non mais leurs clés ne leur serviront plus à rien du fait du changement de serrure par les créatifs culturels.
http://www.creatifsculturels.be/savoir_plus
@ Charles A. 8 décembre 2012 à 22:48
Tout le monde vend son travail ou loue ses services, ce qui revient au même. Le PDG loue ses services, tout comme l’employé, ou le capitaliste qui loue son capital, lequel résulte du revenu d’un travail antérieur qui a été épargné, c’est-à-dire non intégralement consommé afin de rester disponible pour être investi.
Ce qui rassemble tous ces travailleurs, c’est le fait qu’ils s’emploient tous, dans leur spécialité, à satisfaire des besoins au profit d’autres individus qui se sont spécialisés dans d’autres activités. Tout le monde ne tire pas le même avantage, le même profit de son activité spécialisée, cela dépend du rapport de force entre acheteurs et vendeurs de services rendus.
Quand, il faut investir beaucoup, réunir beaucoup de capital pour constituer une unité de production spécialisée, par exemple dans une spécialité exigeant de longues études et des remises à niveau fréquentes pour la maintenir au top (médecine, technologies de pointes, etc…), le service est plus rare et de ce fait il peut se faire payer plus cher.
A l’opposé, un service susceptible d’être rendu par des gens non spécialisés qui n’ont acquis aucune qualification au sortir de l’école, est nécessairement moins rémunérateur, parce qu’il y a surabondance d’offres de service au regard des besoins à satisfaire. (Malgré cela la France, administrée par des incompétents en économie, vient de créer des « contrats d’avenir » pour ces gens là, en les finançant par l’impôt. Parallèlement les sanctions applicables en cas d’absentéisme à l’école ont été supprimées. L’avenir du pays est assuré.)
Oui, Charles A. quand on ne s’emploie pas à constituer un capital pour investir (ne serait-ce que dans des connaissances professionnelles) afin d’être performant, on voit prospérer le chômage et s’enclencher une spirale infernale. Quelle régression pour notre pays. Vous vous trompez de cible en pointant du doigt les capitalistes, ce sont les anticapitalistes qui s’autodétruisent en même temps qu’ils détruisent leur pays.
@ fujisan 9 décembre 2012 à 13:51
D’accord avec vous pour ce qui concerne un Grand soir. Par contre, je ne vous suis pas en ce qui concerne le travail qui serait en voie de disparition. Vous oubliez que le travail intelligent, de réflexion, de compréhension, d’explication, et d’éducation est extrêmement important pour l’avenir, le nôtre et celui de notre espèce. De ce point de vue le travail ne manque pas puisqu’il faut maintenant deux ans pour apprendre à lire là où il y a un demi siècle il ne fallait que deux trimestres.
Le problème vient de ce que l’avenir, le temps, la vie dépendent de l’énergie que notre espèce est en mesure de capter pour entretenir sa vie, pour la perpétuer, la transmettre, la faire évoluer en fonction de l’inévitable évolution de l’environnement que nous engendrons nous-mêmes.
Au lieu de se perdre en vaines batailles de chiffonniers entre diverses classes ou castes, il faut avant tout travailler à comprendre et à faire comprendre le problème de fond auquel nous sommes aujourd’hui confrontés.
C’est fondamentalement une question de bilan énergétique. Peut-être que ce ne sont pas les experts en sciences humaines qui sont les mieux placés pour faire passer le message, même si leurs grandes connaissances en méthodes et moyens d’action sur l’esprit humain sont très précieuses et certainement utiles à mettre en œuvre. Ce serait mieux ‘ils se faisaient plus physiciens que métaphysiciens, plus pragmatiques que vendeurs d’idées flateuses prêtes à endoctriner.
Ainsi, quand vous renvoyez à Miguel Benasayag et à l’article « Libérer la puissance d’agir des gens », c’est très bien, mais rien n’oriente vers les questions d’énergie alors que paradoxalement il est question de puissance. Ça va dans le bon sens, mais cela me semble être du travail à la petite semaine, cela équivaut un peu à la mise en route d’un chantier à la petite cuiller en vue d’aplanir l’Himalaya.
Je crois qu’il faut comprendre que l’avenir de notre espèce se joue à une autre échelle et qu’il faudrait s’y attaquer en faisant comprendre la situation à partir des travaux de Meadow et Jancovici.
http://www.pauljorion.com/blog/?p=44531#comment-387419
@jducac
Si vous cliquez sur le speudo fujisan, et si vous cliquez sur ma ville Liège, vous trouverez ceci
http://www.liege.mpoc.be/doc/limites/ClubDeRome-NiSoutenableNiSouhaitable.pdf
Et en couleur en plus, le graphique est doublé de courbes réelles juque l’an 2000
@ jducac, 9 décembre 2012 à 18:36 D’habitude vous m’amusez, mais quand vous écrivez :
les bras m’en tombent. Qui vous a fait croire cela ? C’est pourtant simple d’aller vérifier à la sortie d’une école, comme celle où vous auriez « appris à lire en deux trimestres ».
@ Alain V 9 décembre 2012 à 20:14
Je n’ai pas besoin d’aller à la sortie de l’école où l’on m’a appris à lire avec la méthode syllabique. J’ai beaucoup de relations dans le monde de l’éducation, notamment primaire, là où exerçaient les instituteurs, maintenant remplacés par des professeurs des écoles. Le titre a changé et les méthodes de travail aussi. En voulant élever le niveau (tentatives avec les maths modernes, démarrer la philo dès l’école primaire etc…), en voulant faire mieux on a fait moins bien parce qu’on a négligé les bases, ce qui handicape à jamais nombre d’élèves.
Renseignez-vous auprès d’anciens instituteurs, ceux qui ne sont pas passés par les écoles d’endoctrinement telles les UIFM.
Ou alors rapprochez-vous d’associations qui se préoccupent d’éducation.
http://www.soseducation.org/
Pour se redonner un peu de moral écoutez ce que chantait Préjean en 1934:
http://youtu.be/pAEYUKaGasg
Paroles de la chanson La crise est finie :
On dit partout : Ça ne va pas
La crise par-ci, la crise par-là
On se plaint jour et nuit
On s’ lamente, on s’ennuie
La crise est la cause de tout
Même Crésus est sans le sou
Il gagne du cent pour cent
Mais s’ fait du mauvais sang
Il existe un moyen pourtant
D’être toujours content
C’est de croire que tout est mieux
Tout délicieux
Tout merveilleux
Et de chanter radieux
[Refrain]
La crise est finie ! {x2}
Nous vivons dans l’âge d’or !
La crise est finie ! {x2}
Ah ! Crions-le bien fort !
On voit les jeunes et les vieux
Jusqu’aux bébés chanter joyeux
Tra lala lala
Et répéter en chœur
La crise est finie ! {x2}
Nous nageons dans l’ bonheur
On soupire, on dit : Autrefois
On était heureux comme des rois
La vie était pour rien
Et l’on vivait si bien
Le purotin comme le rentier
Se baladait toujours à pied
L’été, pour prendre le frais,
Dans l’ train, suait à peu d’ frais
Maintenant les p’tits comme les gros
Ne roulent qu’en auto
Dans les cercles, les casinos
L’or coule à flots
Rien n’est trop beau
Car, disons-le trop haut
{au Refrain}
Il faut toujours être optimiste
Ça vaut bien mieux que d’être triste
Pourquoi broyer du noir
Et perdre tout espoir ?
Le percepteur et ses impôts
Nous laissent tout juste la peau
Soyons joyeux et nus
Sans rentes ni revenus
Si l’on chôme pendant le jour
La nuit, on fait l’amour
On travaille au repeuplement
Et les amants
Bien gentiment
Redisent tendrement
{au Refrain}
Lire la suite: http://www.greatsong.net/PAROLES-ALBERT-PREJEAN,LA-CRISE-EST-FINIE,109858813.html
Méthode Coué, ou « Je vais bien, tout va bien » sauf que « Les faits sont têtus. Il est plus facile de s’arranger avec les statistiques. » (Mark Twain) :
1935: Laval choisit la déflation
1936 : le Front Populaire ! …
Tous démoralisés. Je n’en crois rien. Il y a des gens qui construisent un avenir. Peut-être pas meilleur, mais différent. Parfois sur ce blog, de très belles info ou commentaires à ce sujet. Il y a d’autres analyses sur l’avenir qui nous attend. J’ai déjà mentionné le livre de De Rosnay « Surfer la vie ». Celui de Schreiber « Faut-il aimer le 21e siècle » est enrichissant parce qu’il relativise: il rappelle par exemple que les années d’après guerre ont longtemps été sous la menace d’une guerre atomique: de quoi être effrayé par l’avenir. Guillebaud aussi vient de publier « Une autre vie est possible » très positif lui aussi. Et il y en a plein des oiseaux de bonne augure… qui ne sont pas pour autant des tenants du capitalisme.
Pourquoi avoir peur de l’avenir? Il sera difficile, j’en conviens. Le présent paraît effroyable, parce que nous concevons un avenir effroyable. Parce que nous regardons tous le côté TINA d’un avenir qu’on nous promet difficile. Qui nous dit cela ? Qui sait ce qui se passera dans les 10 ou 20 prochaines années? Baissons les bras, ne faisons plus confiance à notre jeunesse, à ceux qui construisent, qui innovent, qui ont décidé de changer les choses, et surtout de vivre autrement. Et alors là, oui, nous aurons un futur effroyable.
Ne perdons pas courage !
Salut,
Parfaite illustration des propos de Paul Jorion sur la raréfaction du travail :
1 – Souvenons-nous de l’annonce d’Apple sur le retour de la fabrication des Mac aux USA (chouette opération en terme d’image de la société)
2 – Relocalisation d’Apple aux Etats-Unis : 200 emplois (automatisation extrêmement poussée)
Apple CEO’s Pledge to Make Macs in the U.S. Seen Adding 200 Jobs
http://www.bloomberg.com/news/2012-12-08/apple-ceo-s-pledge-to-make-macs-in-the-u-s-seen-adding-200-jobs.html
Nul. Sans importance, sans signification. Rien.
La daube attire la daube.
Hurler au plan com génial? Trop d’honneur.
Le terme de « chouette » est à prendre au second degré, la rédaction, j’en conviens laisse à désirer. Par contre le « sans importance » n’est pas justifié. Les chaînes de montage qui reviennent sans produire d’emplois ou très peu … excusez du peu, c’est énorme !
« Je me demande si ceux qui sont vraiment dans la « mouise » ne le cachent pas énergiquement, le plus souvent. « Que voulez vous dire? La mouise dont vous parlez, laquelle est elle? car si vous évoquez celle des bénéficiaires des minima sociaux, je ne vois pas trop de quelle frénésie d’achat ils seraient pris. De mon poste temporaire au sein d’un CCAS, je peux observer ce que c’est que la mouise totale. Où un RSAiste touche 417,94 euros. Où certains font leur calcul pour demander la reconnaissance de leur incapacité à (re)travailler. Reconnaissance qui en dessous de 80% ne sert à rien si ce n’est « handicaper » encore plus. Beaucoup l’obtiennent. à 79% (ils retentent une demande pour passer la barre des 80). Une fois l’Allocation Adulte handicapé obtenue, autour de 700 euros, certains « privilèges » (d’assistés, hein) disparaissent, comme la possibilité de s’inscrire à la banque alimentaire (plafond dépassé), la gratuité des transports en commun, des aides facultatives communales… Bon, puis, ce qui est de cacher énergiquement leur situation, hum, c’est vrai, j’ai vu: un homme rachitique qui refuse d’être inscrit à la banque alimentaire, qui paie toutes ses dettes, quitte à ne pas manger.où ceux qui ne veulent pas pousser la porte du CCAS. Beaucoup. Un « RSAiste » croisé dans le bus, qui paie son ticket (1,50 euros) aller alors qu’il pourrait voyager gratuitement.
Voilà ce que j’ai vu pendant un remplacement qui se finit bientôt.
Chez nous, un rsaste en logement social dépasse le plafond et il faut même insister lourdement pour avoir droit à des colis de dépannage aux restaus du coeur. Avant, cela n’arrivait que l’été. Cela dépend des départements. Au secours populaire, ce n’est pas la peine d’essayer, et leur « épiceries solidaires » n’autorisent que 2 euros d’achat par semaine.
Les aides d’urgence sont inexistantes, les bons alimentaires ne sont délivrés que par le secours catholique avec depuis peu l’aval des assistantes sociales (sachant que ce n’est pas un motif de rendez-vous. Il y a un barrage dissuasif au CCAS et au niveau départemental).
Les transports en commun, très rares et aux horaires incompatibles, sachant que les villes sont séparées de plus de 40km entre elles, ne sont pas gratuits pour les rsastes. Il n’y a que des rabais sur les forfaits, depuis septembre 2012.
oui, certains sont d’une probité irréprochable.
Merci vraiment pour votre réponse qui donne accès à des faits concrets – précieux. Je vois qu’en la rédigeant, vous avez compris ma question. Si je résume: ceux qui le peuvent encore s’étourdissent de consommation pour ne pas voir la situation. Mais le plus étonnant est que ceux qui ne le peuvent pas ou plus coopèrent – par un silence qui leur coûte cher – à maintenir crédible ces leurres de prospérité. Peut-être parce qu’on nous suggère à longueur de temps que si nous arrêtons de consommer, l’économie s’écroule. Finalement, ne nous suggère-t-on pas d’être solidaires en étant égoïste pour les riches, et soumis pour les autres? Alors que nous pourrions mieux organiser ensemble la solidarité au niveau de l’Etat, non (cf.J.Galbraith qui montre l’inefficacité des assurance maladies privées)? La vulgate néo-libérale a été intériorisée. Il faut certes pratiquer l’exorcisme, mais aussi éviter de tomber dans une autre envoûtement. Ce blog le fait de manière à la fois radicale et posée: c’est ce qui le rend intéressant, je trouve.
Le Titanic coule et l’orchestre joue de son mieux…et qui bat la mesure? C’est la main invisible.
..et comme la main est invisible, la baguette l’est aussi !
Ce qui explique la grande cacophonie ( planétaire..)
En fait de baguette, c’est un gourdin. Pas invisible du tout, me semble-t-il (tous ces plans d’austérité).
Si le » bon bourgeois » commence à être » curieux » de ce que pensent un intérimaire ou un smicard ( ou un sans rien d’autre que la main tendue ) , et que , même, il peut imaginer que ceux ci redoutent d’être « rejetés » , c’est que la » légèreté » commence se dissiper .
Pourquoi y aura-t-il fallu 3 ans ou même 6 mois ?
A qui voulez-vous faire croire que « avant c’était mieux » alors que le capitalisme donnait seulement l’illusion qu’il avait encore un avenir ?
La surproduction des marchandises et l’énorme gâchis qui l’accompagne étaient déjà omniprésents, vaguement dissimulés par le crédit qui contribuait à une accumulation de plus en plus virtuelle.
La falsification des marchandises était déjà comme chez elle.
La seule chose qu’on peut dire aujourd’hui, c’est que c’est pire pour les plus pauvres et qu’ils sont irrémédiablement plus nombreux.
J’ai rien compris . On ne doit pas penser à la même chose .
Peut être pensons nous à la même chose, mais pas sur le même mode ?
Toujours rien compris . Pas grave .
Des origines du non -savoir .
A partit du moment où on a compris qu’on n’a pas compris , on ne peut affirmer que l’on n’a Rien compris ..Car Comprendre que l’on a pas compris , non seulement ce n’est pas rien , mais dans les faits , ce n’est pas moins que rien .
Un peu comme pour la pauvreté , y’a ceux qui ont rien , et ceux qui ont moins que rien .
Et Si vous pensez avoir tout compris , n’en déduisez pas que nous sommes d’accord.
C’est qu’aujourd’hui tous ceux qui sont dépossédés de leurs vie, de leur temps, de leur choix, de leur travail, de leur créativité, de leur nourriture, de leur eau, de leur air, de leur histoire, de leur corps; etc, etc commencent à le savoir, y compris les « bons bourgeois ». Il était temps.
Ce ne sont pas ceux qui sont la cause du malheur et de la catastrophe qui doivent être appelés pour corriger et à réparer.
Et nous ne sommes plus à Calais.
@ Marlowe,
Il ne s’agit pas de ça, il s’agit du constat que les dégâts et catastrophes engendrés par ce système à tous les niveaux, n’épargnent aujourd’hui plus personne, y compris les « bons bourgeois », et certains commencent à le savoir. Un jour, l’histoire appellera chacun à choisir son camp. Chacun selon sa conscience de classe ou pas…
Catabolisme.
Mis à mort
Le pays qui t’a vu naître
Dans le grand amalgame prévu pour un seul moule.
A mort ta culture, odieuses manies
A mort ta planète et toute l’eau qui la mouille
Sacrifiés sur l’autel à un dieu frappé
Tout à mort!…
Tant le charme est invincible
A mort l’Histoire
Et les hommes et les femmes qui l’habitent
A mort même les fantômes
Tant le venin agit.
Vive la mort!…
Paradoxe absolu.
L’invasion des profanateurs de sépulture (1956) :
Wilma Lentz: There’s no emotion. None. Just the pretense of it. The words, the gesture, the tone of voice, everything else is the same, but not the feeling.
Je fais du « citationnisme » (cf. Michel Serre ce matin sur FR C, bonne émission)
Ce film de SF proposait en fait une allégorie du maccarthysme ; et actuellement on voudrait bien remplacer les hommes et la société entière par des robots. La rationalité, l’élimination d’émotions qui outrepasserait les desseins du système : obéissance et consommation.
En effet, Serres suggérant Finkielkraut comme substantiellement ringard, ça se laisse écouter.
Apparemment, on s’amuse à l’Académie.
Pour ce qui est du fond, le devenir moderne, numérique et extériorisé du savoir, voire des traces mnésiques, oui il y a matière à réfléchir.
J’imagine d’ailleurs un mode d’email ou SMS généralisé, où on laisserait une « trace » dans un espace un tant soit peu « texturé », et pas juste un message.
De façon simple, on remplace le message unique par un corps de message plus des « suppléments », qui ne sont dévoilés qu’au gré des réponses, et constitue des branches de graphes dans un espace plus riche (p-graphe ou autre, …?) . Pas une idée forte, mais une volonté de se projeter au-delà de l’état actuel, vers plus de « richesses » (intellectuelles, sociales, humaines…) . Malignement, on pourrait détourner les principes appliqués pas facebook et twitter, pour retisser des liens d’une autre façon. Grand naïf que je suis… ?
@timiota
En fait, il faut avoir une tête bien faite – pour apprendre -, ne serait-ce que les langues. Donc moi je n’y crois pas trop à cette extériorisation de la cognition. On ne maitrise que ce que l’on connait bien…
Mais Serre raconte bien 🙂
Autre passage :
Dr. Miles J. Bennell: In my practice, I’ve seen how people have allowed their humanity to drain away. Only it happened slowly instead of all at once. They didn’t seem to mind… All of us – a little bit – we harden our hearts, grow callous. Only when we have to fight to stay human do we realize how precious it is to us, how dear.
Il faut combattre pour rester humain… Jorion appelle ça la survie de l’espèce, mais il s’agit aussi de la survie de l’idée d’humanité. Un idéal est une généralité absurde et pourtant il n’y que ça qui compte !
Bonsoir Lisztfr.
Il faut combattre pour rester en vie, humain c’est autre chose, nuance.
La survie de l’espèce je ne sais pas ce que c’est, l’instinct de conservation oui, le cerveau refuse que la lumière s’éteigne.
Quant à l’idée d’humanité, celle-ci en aura une quand elle sera capable de répondre à la question que Dieu a posée à Adam: Qui t’a appris que tu es nu?
La Genèse n’est pas une fable, quand Dieu pose cette question à Adam, c’est à l’humanité toute entière qu’il s’adresse. Répondez à cette question en laissant de côté le serpent, vous aurez un aperçu de ce qu’est l’absurdité.
@marc Riva :
ça me rappelle un dessin ( page 255 ) dans un bouquin de Robin Skinner et John Cleese ( Monty Python ) intitule » La famille , comment en réchapper » .
On y voit Adam et Eve nus dans l’herbe ( jusqu’à hauteur du nombril , les anglais sont faux derches ) , l’arbre de la connaissance dans un coin où s’enroule le serpent , et venant des cieux dans une bulle , la célèbre question » Quit’a dit que tu était nu ? » .
réponse d’Adam : » En fait , personne ne nous l’a dit . On l’a trouvé tout seuls . »
Eve complète : » Au fond , c’est l’absence de vêtements qui nous a mis sur la voie » .
Pour savoir qui nous sommes , il nous faut pouvoir « tester » le mal .
Pour la feuille de vigne , on avait pour coutume d’y voir en fait , non pas le « sexe » , mais la découverte de » l’identité » – la différence – sexuelle , celle qui sépare et renvoie à la solitude – et donc la fin du jardin d’Eden) .
Je me demande comment les psy traduisent la genèse aujourd’hui …
Figuier pas vigne please.
Va pour le figuier , mais je me demande qui a transcrit l’information .
Mais si c’était bien une ceinture, et non pas une feuille unique , je viens de comprendre l’origine de » ceinture de chasteté » !
L’invasion des profanateurs de sépulture, pour moi ça représente les 30 glorieuses
aujourd’hui l’ultra capitalisme décontracté je le représenterai par ça , à fond les manettes quoi :-\
@joe chip
C’est terrifiant ce truc :). L’habillage sonore rappelle un peu Spielberg, The War of the Worlds (1898), ou simplement une sirène d’alarme.
Autre citation, copiée par Obama dans L’invasion… : Yes you can !
Becky: I can’t do it, I can’t, can’t, can’t go on.
Dr. Miles J. Bennell: Yes you can.
J’ai été traumatisé par le remake de 1978, avec Donald Sutherland.
[…] Blog de Paul Jorion » TEST DE PROSPECTIVE : LA DÉMORALISATION DE LA FRANCE, par Renaud Defrance. […]
Heureusement que l’auteur avance « sans prétention méthodologique » ! L’on voit mal comment l’on pourrait estimer un « sentiment de crise » ! Y’a bien le « moral des ménages » selon l’INSEE, l’opinion de Bercy, celle de tel sociologue, ou tant d’autres indicateurs que l’on pourrait dénicher, mais bon, c’est quand même un peu disparate, pour ne pas dire sans queue ni tête.
Ce genre de questionnement est du même ordre que celui portant sur la fin du capitalisme : d’abord l’on se pose la question, puis l’on choisit des critères qui vont dans le sens de la réponse. Parce que cette réponse est dans la question ! Une démarche correcte consisterait à « collecter » des critères, observer leur évolution et faire une synthèse, et l’on n’en tirerait pas forcément de quoi valider telle ou telle question assez naïvement « orientée ».
La crise plonge certains dans la mouise, mais pour d’autres la lumière du capitalisme brille toujours. C’est comme pour une éclipse de soleil : selon que vous êtes plongé ou non dans la zone d’ombre, vous ne voyez pas le monde de la même façon…
Salut Crapaud Rouge,
pour aller dans le sens de votre second commentaire : http://calebirri.unblog.fr/2012/12/02/ce-nest-pas-le-capitalisme-qui-est-en-crise-cest-la-democratie/
Voulez-vous dire que ce n’est pas parce que le capitalisme en plonge certains dans la mouise que ce n’est pas malgré tout la meilleure solution pour la société dans son ensemble? On dirait bien. Avez-vous lu « La stratégie du choc » de N.Klein? C’est limité aux effets du néo-libéralisme – pas du capitalisme en général – mais cela me semble fort bien documenté. Mais peut-être me démontrerez-vous le contraire ?
On peut – dieu merci poser la question et proposer une méthodologie pour y répondre ! C’est le fonctionnement de n’importe quel article scientifique. Ce qui manque peut être au texte ci dessus, c’est un point séparé qui détaille la méthodologie retenue : la phrase « sans prétention méthodologique » exprimant que l’auteur admet cette lacune et l’assume.
Une partie de la difficulté de ces prédicitons c’est qu’elles ont souvent un effet spectaculaire (« on va perdre le AAA ! » « le chomage va exploser ! ») alors que quand elles adviennent, ça l’est nettement moins. On différencie mal une matinée AA d’une matinée AAA, et quand le chomage explose, il reste toujours une majorité de gens travaillant d’une façon ou d’une autre. Comme l’a dit Paul une fois « oui, bien sûr qu’il restera du monde à la terrasse des cafés ». On peut tuer pas mal de gens en ayant toujours des terrasses de café ouvertes. On l’a déjà fait. Il suffit de n’en tuer qu’une minorité. Je trouve que l’auteur ci dessus traite la question de façon équilibrée et avec la conscience plus aiguisé que la mienne de ce que recouvrent ces questions de moral des ménages.
D’ailleurs, petite photo d’archive datée de 1933 http://www.flickr.com/photos/anmm_thecommons/8227633351/
Comme un arrière goût un peu dérangeant ?
Saviez vous que pendant les « 10 jours qui ébranlèrent le monde » (John Reed) en octobre/novembre 1917, l’insurrection, la prise du palais d’hiver, etc., les théâtres ne désemplissaient pas.
Bien sûr ! Tout celà est la règle plutôt que l’exception : le 14 juillet : rien à signaler, la fin de la commune, des journées calmes et ensoleillées pour la région parisienne. La grande histoire, et l’autre histoire, celle des peuples et d’Howard Zinn. Personnellement, la fin de l’empire de romain ne panique pas : selon certains historiens, on y vivait particulièrement bien… A la santé de l’empire, alors ! Et paix à son âme !
Il me semble que vous utilisez les faiblesses -très réelles- de mon petit billet pour ne pas voir. Par exemple, le moral des ménages » est un « questionnement » beaucoup plus terre-à-terre et mieux cadré que la « fin du capitalisme ». Et je pourrais vous rétorquer qu’une fois que vous aurez récusé l’INSEE et tous les sociologues, vous serez certes à l’abri de leurs erreurs, mais aussi de toute réalité. Je comprends ce réflexe de défense – j’en ai moi aussi. Et l’idée d’être submergé par un flot de misère sans rien pour l’affronter n’a rien de réjouissant! Et du coup votre exigence de rigueur me paraît saine pour affronter la tourmente. D’où ma question: avez-vous trouvé des sources d’information qui la satisfassent ? Si oui, pourriez-vous s’il vous plaît nous les faire partager?
@ Renaud DEFRANCE
Bonjour,
si c’est bien à moi que votre commentaire s’adresse, je récuse totalement l’idée que le capitalisme soit un système qui puisse satisfaire à l’intérêt général. Il ne plonge pas « certains » dans la mouise, il en plonge une majorité, c’est cela le principe. Et quand je dis qu’il fonctionne, c’est pour dire qu’effectivement les riches sont de plus en plus riches et les pauvres de plus en plus nombreux.
Pour moi, le capitalisme doit être détruit et remplacé par une autre idéologie qui rende le choc des civilisations obsolète. Cela doit être le fruit d’une décision politique (et pas politicienne), c’est-à-dire qui vient de la cité, du peuple. Le peuple doit reprendre le pouvoir politique pour dans un premier temps refonder la démocratie (par l’intermédiaire d’une Assemblée Constituante), et dans un second construire une nouvelle idéologie « post-capitaliste » ( http://calebirri.unblog.fr/2012/06/25/pour-une-reflexion-sur-le-post-capitalisme/) non fondée sur les ressources mais sur les besoins.
@Caleb Irri
Merci pour votre réponse,
En fait, ma remarque s’adressait à « Crapaud Rouge ». N’importe!
Je comprends votre réaction, mais je constate que tous les régimes communistes sans aucune exception, ont donné lieu à des dictatures sanglantes et pénuriques. Par ailleurs, sous la férule capitaliste de ces 30 dernières années, près de 450 millions de chinois seraient sortis de la pauvreté (à mon avis il faut vérifier …).Il faudrait argumenter quelque peu votre récusation totale du capitalisme, non ? Car que proposerez vous d’autre, valablement ?
La démoralisation gagne. Et la colère aussi. Colère d’être dérobé, colère d’être dupé, colère d’être pris pour un idiot. Colère de voir une bourse qui monte, quand tous les chiffres qui sont annoncés sont mauvais.
Quelle réponse au mépris (mot à prendre au sens fort)? Je laisse la question ouverte!
Ils ne cachent rien, ils ne peuvent rien dire. Ils sont déjà abandonnés, et depuis longtemps. Il suffit de ne pas avoir de travail pour être isolé. Pas d’argent plus ne plus avoir de lien social. Les rapports sociaux reposent intégralement sur le capitalisme. Les psy ne font plus que prescrire des médicaments, les manifs sont orchestrées par les partis, les ONgs et les dispensaires par les syndicalistes ou les culs bénis en retraite, il reste internet.. mais pour combien de temps?
+1
y’a longtemps qu’on est muselés.
et de totue manière les « autres », ceux qui vont encore bien, nous dégagent vite fait de peur qu’on leur demande de l’aide, qu’on leur coûte quelque chose (c’est clair que nous autres les pauvres on va pas pouvoir inviter à dîner ou au ciné, hein), ou qu’on soit contagieux.
moi j’en ai eu une qui m’a dit clairement « tu as trop de malheur ».
tu as trop de malheur, madame qui te prends un divorce et une précarité sur la gueule. du coup tu sais ce qu’on va faire? on va t’en rajouter en te rejetant. voilà. merci d’aller crever plus loin, et en silence.
ça fait plaisir.
ça donne vachement envie de l’ouvrir.
enfin tu me diras y’en a qui tentent, hein. mais maintenant tu sais tu peux t’immoler devant ta caf ça concurrencera jamais koh lanta, alors bon, à quoi bon?
on la ferme.
ce qu’on vous dit pas, par contre, à vous autres qui allez encore bien, c’est qu’on vous garde un chien de notre chienne. et quand vous commencez à tomber, on se marre et on vous rend votre politesse. un des avantages d’être en ligne de front c’est qu’on sait ce qu’on affronte avant les autres. alors si on survit, ce sera clairement pas pour aider les braves bourgeois qui ont la condescendance de regarder en dessous d’eux, nan, ce sera plutôt pour leur couper la tête, en fait. les leçons de l’Histoire, tout ça, hein.
cordialement,
la pauvre.
Hi pupuce, ben justement, faut pas regarder en arrière et s’abaisser à leur violence capitaliste. Tu as déjà tenu jusque là, alors ça vaut la peine. Décolère, retient la langue et les poings qui pourraient se retourner contre toi, et utilise tout ça au front pour avancer avec un projet de vie.
Celui-là est sympa, par exemple : http://yurtao.canalblog.com/
Ca prend du temps, mais chaque jour compte.
Ghandi savait le pouvoir des gouttes d’eau dans l’océan de leur indifférence.
Merci vraiment pour cette réponse, légitimement amère et douloureuse, semble-t-il. Vous partagez votre expérience dans sa dureté: c’est précieux! Est-ce le plus dur, ce rejet? Ou finalement est-ce autre chose? Comment faites-vous face ?
+1 dans cette société vous l’ouvrez à hauteur de porte-feuille.
+1 à pupuce : on vous gardera un chien de la chienne, j’attends ce moment là avec impatience moi aussi
Il y a effectivement un refléxe de déni chez certains, la peur du regard de la Méduse.
La situation de la France ne serait pas si dramatique, si le navire France serait seul sur l’océan. Le pays est doté de richesses extraordinaires, la fortune nationale est encore considérable.
On estime, en mileu d’experts, que le coût du travail (donc le prix des marchandises déstinés à l’exportation) devrait baisser de 20 pourcent en France, pour que le pays retrouve sa compétivité. Pour y parvenir, des efforts considérables de la part de la population seraient indispensable, et cela prendrait une dizaine d’années. Voilà le raisonnement néolibéral.
La question que je pose: si la France continuera – malgré du PS au pouvoir – à se soumettre aux dictats du milieu financier international (actionnaires, investisseurs, concurrence des pays à bas salaires, et cétera).
A commencer par les médias « mainstream »…Tant que ceux-ci nous joueront la pièce de théâtre « Jusqu’ ici tout va bien » alors il manquera le catalyseur déclencheur.Lorsque la parole officielle manque,aucun sentiment personnel n’est sûr : « On » peut toujours dire que vous affabulez ! Et vous même doutez de vos sens…
Ça, les journalistes le savent bien, eux qui s’interdisent de vendre la mèche et détournent l’attention sur les faits divers et autres affaires de peu d’importance.
De toutes façons,pour eux,la fin du capitalisme est inconcevable.C’est dire à un curé que Dieu n’existe pas. Autant la fin du communisme a été acceptée (et même fêter !) parce qu’il était « méchant » autant les mêmes ne voient pas pourquoi une telle menace planerait sur le capitalisme puisqu’il est censé être le « gentil » de l’histoire. Et un gentil,ça meurt pas,quel que soit les sévices qu’on lui fait subir, n’est ce pas ?
Il faut aussi compter avec la panique qu’une telle révélation engendrerait dans le monde :Suicides chez les « gens-qui-comptent » ,etc…
Intolérable,vous dis-je !
Tout de meme un certain courage chez Sapin, qui dit ouvertement que tout va empirer…
Assez rare quand meme…
Ca change d’avec Ayrault et Monte bourg…
c sûr, vaut mieux avoir connu galères sur galères, d’emmerdes sur emmerdes au système d’emmerde-toi t tout seul pauvre c.. au monde avec ton casse-dalle que de se la jouer « tout-va-bien, je vais-bien » ! mdr
Quoique que pour certains préféreront un coup de poing dans la g…. sans être prévenu !
La suite antérieur :
http://www.youtube.com/watch?v=q5TAKWPfdM4
http://www.youtube.com/watch?v=-wCq3V3CU5s
Un éternel recommencement, c’est long l’éternité!
Hier j’ai enfin vu « the company men », c’est là que je me dis que le vent de changement viendra de là où les problèmes ont débuté. Qu’un film comme celui-là, un mea culpa imparable, voie le jour dans ce pays là n’est pas neutre.
@ vigneron 18:36 what does that mean ? a badass rocker type is lighting your candle,this saturday evening ? may be , you could be in a yummy week-end . Oscar Niemeyer a dit , en VM,
« l’essentiel est de mener une vie décente basée sur la solidarité » isn’t it ; I am feeling resentful about ..all
Haem…On ne peut pas dire que c’est du William Shakespeare…
Ha, la charabia americano-irlandais…Heureusement que les russes prefèrent le français.
Mais faut pas rever…La langue de Goldman Sachs ne saurait etre celle de Marx et de Lénine…
Faut pas confondre le mongolisme avec le génie…
http://fr.wikipedia.org/wiki/Supplemental_Nutrition_Assistance_Program
http://www.zerohedge.com/news/2012-12-18/chart-day-death-americas-middle-class
Il y a 38 ans,après la »crise » liée au renchérissement du pétrole, on nous annonçait que le bout du tunnel était en vue. Pas claustrophobes, certains de nos concitoyens guettent encore le bout du tunnel… Celui-là doit être le plus long, en unités de mesure du temps, du monde!
Les crises se succèdent et s’empilent: environnementales, économiques, financières, politiques, sociologiques… Des crises poupées-russes en somme…mais à l’envers. Chaque fois qu’une »petite » s’ouvre, elle laisse sortir une crise plus grosse. Quel est le mot qui peut désigner une crise générale et perpétuelle?
Je note que nos machines à obscurcir la vision ne semblent plus très efficaces.Que font les agences de « com » et les publicitaires, s’ils n’arrivent plus à tous nous bercer de paroles lénifiantes et de beaux rêves?
Le « moral des ménages » ? Foutaises. Tiens, un chiffre rigolo :
Étonnant non ? Mais qui se souvient de 95…
Intéressant . L’appétence au crédit reste intacte apparemment . Il serait aussi intéressant de savoir si derrière ces pourcentages stables , les montants , en valeur absolue, le sont aussi ;
Si le moral se mesure à l’appétence au crédit , le moral semble resté bon . ( en principe celui des banquiers aussi par voie de conséquence)
bonjour juan,
il faut alors également regarder la structure de la population : « Une stratification » ?
Attention, l’étude de l’accès à la propriété pour une population ne peut pas se soustraire de la composition de cette dernière…..
La période entre 1992 et 2002, il y avait toute une génération issue du post baby boom encore dans les études, ce n’est donc pas une comparaison significative. Sans regarder dans les détails, nous avons des conclusions erronées et trompeuses. Les enfants des générations d’après guerre n’ont pu accéder en nombre à la propriété qu’après les années 2000, cela est lié à la composition de la société (cf démographie). D’ailleurs le marché a répercuté la forte demande sur les prix après 2000 puisque les prétendants à la propriété avaient alors l’age d’acheter au sortir de leurs études (prolongement des études, accès difficile au premier emploi, développement du travail précaire,…). On note qu’ensuite, il n’y a pas eu une politique d’augmentation des taux d’intérêt pour stopper la bulle mais à l’inverse une politique d’ouverture des crédits. Curieusement, nous étions au début des produits dérivés et de la titrisation…C’est la dérégulation dans toute sa splendeur sans nier que l’on en a tous profité !
Bonjour vigneron : Pourquoi choisir cette comparaison (date et indicateur) ?
Ne serait-ce pas nécessité qui fait force de loi ? Moins de crédit conso (dans le rapport Mouillart en référence) car il est sacrifié pour s’endetter sur la propriété, non ?
Et on accède au forceps à la propriété car (i) il n’y a plus beaucoup de locations abordables dans la plupart des endroits non plus et (ii) on fait le calcul que c’est la seule possibilité d’accéder à de la « bonne propriété » dans la tranche 35-45, en revendant un premier bien. Car sinon, le taux d’endettement pour un « gros » achat reste ric-rac. Donc ces gens voient le versement d’un loyer comme un gâchis.
Trop simple ? tout faux ?
Tout faux et pas simple. Remember 95, le chômage à plus de 12%, l’droit dans ses bottes, les grèves, les manifs, Viannet, Sud, Fsu, Bourdieu…
bien sur que si.
vigneron, ton chiffre ne veut absolument rien dire. c’est qui des jeunes? ils achètent quoi? et où? sur 30ans? les hypothèques? les divorces? le rapport aux patrimoines? tss
@methode
La durée moyenne d’un crédit immobilier est de 12 ans, même s’il est courant qu’il a été pris sur 20 à 30 ans. La cause: divorce, mutation,…
Morale de l’histoire? Crédit immobilier = piège à c… (le remboursement dudit crédit est progressif, au début vous ne payez en fait pratiquement que des intérêts, et, petit à petit, de moins en moins).
Absolument pas représentatif, ces 20% propriétaires à moins de 30 ans.
Ils sont les faire-valoir, bien intégrés, ceux qui passent à travers les gouttes, la vitrine du show-room qui cache l’essentiel.
Ce sont eux qui trustent les avantages fiscaux, les plans d’ épargne et assurance-vie qui vont avec.
Le monde compétitif, la conso. les yeux fermés, tout ce clinquant qui se déglingue, tout cela est fait pour eux. Le reste du monde trime pour leur jack-pot., ces futurs bourges, arrivés et cons à la fois.
Au moindre accident, ils sont encore favorisés dans leur descente.
Tout leur arrive sans effort. Il suffit de ne pas ne pas le vouloir. L’armée à leur service se charge du reste. D’ailleurs, quoi faire de ce surplus d’épargne ?
Ma fille ainée en (a) fait partie, sans illusion bien que surprise.
Je m’en tape de tes considérations. Je dis juste : 1995, 12,5 % de chômage et 12% de moins de trente ans accédant à la propriété; 2011, 9,4 % et 21 %.
Pour 1995, l’insee par de 10% de taux de chômage, 9,2 pour 2011.
http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=0&ref_id=NATnon03337
Pour faire simple, il peut arriver que ce ne sont pas nos analyses respectives qui soient erronées mais l’objet étudié (peut-être notre confiance en celui-ci).
Le problème, c’est que nous n’avons plus les mêmes instruments de comptabilisation du chômage, les mêmes conditions de classification et probablement de durée pour faire des comparaisons. Il faut admettre qu’il est difficile d’établir un diagnostic fiable sur les chiffres ou de prendre position. Il faudrait entrer plus en profondeur dans les chiffres issus de la statistique. Faire davantage du qualitatif…Ce n’est pas si difficile et cela éviterait souvent des désaccords qui n’en sont peut-être pas ?
ps : Sinon merci pour l’info.
Vigneron cela m’avait choqué aussi (dans des graphs de Berruyer), mais est-ce qu’on exclut pas certains demandeurs aujourd’hui par rapport à 95?, je dis ça mais je crois qu’on avait modifié les critères sous Jospin.
Un article en page 2 du Monde du 4 décembre 2012 » Cette jeunesse qui s’enfonce dans la pauvreté » . Si on appelle » jeunes » la tranche 15-29 ans ., on y lit quele taux de chômage 201à y est :
– dans l’ensemble : 17 ,6 %
– pour ceux qui ont le Brevet des collèges ou moins : 32, 5 %
– pour ceux qui ont un diplôme technique court : 19 , 4 %
– pour ceux qui ont un baccalauréat : 14 , 8 %
– pour ceux qui ont un diplôme d’études supérieures : 9, 8 %
Je retiens surtout la conclusion de l’article :
« Les jeunes des classes moyennes et supérieures s’en tirent mieux grâce aux diplômes et aux réseaux. »…Mais . »..si les deux jeunesses , diplômées ou pas , se retrouvent sur un point , c’est sur leur défiance vis à vis des systèmes de solidarité collective . Les uns et les autres ne pensent qu’ils ne s’en sortiront que par la débrouille individuelle »
C’est plutôt là que je vois la » démoralisation » de la jeunesse ( pas que française ) .
Si , faute d’une utopie réaliste où toutes les générations se retrouvent , la ligne de plus grande pente va à la » débrouille » , il y a de « beaux jours » à prévoir pour les tribus ,l’arbitraire , les maffias , les banquiers et le capitalisme ..
201à = 2010 !!
@ Juan Nessy
Je viens de revoir le film « Etre et avoir »sur LCP. Je vais relire le chapitre 9 de « Principe des systèmes intelligents ». Actuellement discussion sur LCP: « Faut-il réinventer l’école? »
Vous comptez les NINJA (No income, no job, no asset) et les subprimes dans cette affaire?
Ben les baraques en ruine en Irlande et en Espagne…Et Bankia en faillite?
Et ouais! Statistiquement ils ont ont compté les gonzes, memes s’ils se retrouvent à la rue!
Hahahahaahhaha!
Z’etes un mariole vous!
Allez va, on rigoler bien!
Conditions d’obtentions comparées ?
Et conditions sociétales ?
Bonsoir vigneron.
Entre 1992 et 2002 on ne proposait pas de prêt à 30 ans! Moins vous pouvez acheter plus vous pouvez en payant moins par mois mais plus longtemps. On apprend plus à compter à l’école, les jeunes d’aujourd’hui sont plus cons que ceux d’hiers.
… mais les vieux de demain moins cons que ceux d’aujourd’hui, Riva que je ne salue pas.
@ Vigneron,
heu,
http://www.creditlogement.fr/Upload/Observatoire/Fichier_168.pdf
Monsieur marché crédit immo est tintinquiet, qu’il dit, pis que monsieur marché totomobile, la culture humaine hors sol plonge ses racines dans le ziziphone et vomit l’mox par l’même tuyau, étonnant non ?
http://www.courdecassation.fr/jurisprudence_2/deuxieme_chambre_civile_570/arrets_n_23510.html#
(authencité entachée et force exécutoire annulée, juin 2012 par chez toi )
Les remarques et questions d’Olivier69 sont intéressantes, chiffres ET contextes respectifs peuvent parfois souligner l’absurde subjectif des uns comme des autres.
Bon la tranche d’âge 18/29 de 92 France c’était 10,66M, et 9,65M 2012 (base chiffres INSEE, 2012 sur projection base fin 2011, DOM inclus). Une tranche qui « pesait » 18,2% pour 14,7% des totaux respectifs, de 58,6 et 65,3M. En déclinant le prisme démographique, on comprend qu’il soit un tabou d’effleurement politico-économique, alors laids chiffres se bousculent au portillon du vivre ensemble, en pourcentages tristes, aussi (56-58% des jeunes grecs sans taff, espagne en compétition de rattrapage, ok ok stop là le soleil brille).
En pékuns apprentis accédants ça eut fait à la louche 1,27 M / 1992, 2,05M / 2012.
Le chiffre massue déstabilisant assorti de la terreur de plume vigneronesque c’est crévilain, du quasi journalisme ordinaire, bêtonnant non ?
Non au chiffre ad degobillum. Merci pour la dernière averse et les neiges d’antan..
Pax vobiscum, rogne 20.
Mauss, « je mens » 2’43
http://www.youtube.com/watch?v=yKN4rXi4diQ
En France il y a un sentiment de la crise mais c’est très abstrait,
Ce qui est étonnant c’est que la réflexion reste d’actualité. Pourquoi tant d’inertie ? Pourquoi est-ce si difficile d’être pris au sérieux ? Une constitution économique ? En fait, en refusant de prendre en compte le NON de 55% des français quelque soit l’interprétation locale qui peut en être faite, les politiques ont aussi dévalué leur propre parole. Les mots n’accrochent plus dans l’atmosphère de catastrophisme. Ma nièce me disait récemment : « Je suis écoeurée, je n’écoute plus les nouvelles ni les adultes, je vis dans ma bulle ». Comment lui donner tort ? Evidemment elle fait le lit de partis qui penseront pour elle. Mais le paysage sociétale et économique est si pitoyable qu’elle tente de le fuir, à tort ou à raison. Michel Serres rappelait ce matin Chez A. Finckelkraut que la culture ne protégeait pas de la barbarie. un peu plus tard, M. Olivier Duhamel sur une autre radio trouvait normal qu’il ait fallu des dizaines d’années pour que le PS fonctionne de manière « à peu près démocratique » et qu’il n’est donc pas étonnant que la Droite ne soit pas encore dans cette condition. Il vous parait « normal » que ces gens qui nous gouvernent ne respectent pas chez eux les bases élémentaires de la démocratie ? Soyons sérieux, c’est à se flinguer ! cette culture nous sauvera-t-elle ?
Bien vu ! Finalement, il y a bien plus de culture chez ces petits pêcheurs africains, (cf. vidéo récente), que dans notre système. Les progrès techniques et la technocratie nous éloignent chaque jour un peu plus de nos racines humaines, ils nous font voir la réalité à travers un langage de plus en plus déshumanisé, et même déjà complètement déshumanisé.
Au fil de mes consultations dans un quartier de Bruxelles, je peux constater que la démoralisation est bien là, depuis longtemps.
Vue par la lorgnette des soins de santé, cela donne des dépressions, des insomnies, mal au ventre, mal à la tête, hypertension, absentéisme scolaire, présentéisme au travail (personnes malades qui refusent un congé de maladie de peur de perdre leur travail), renoncement à acheter certains médicaments, à aller voir un spécialiste (heureusement dans le système où je travaille, la médecine générale est gratuite).
Les chômeurs désespèrent, les travailleurs sont mis dans des conditions dignes du 19e siècle: dérogation aux règles de sécurité, heures sup non payées, travail en noir, succession illégale de contrats d’intérim, non-remplacement des absents, menaces lors de maladie, harcèlement.
Dans des situations précaires, la priorité est souvent mise dans le paraître, dans ce qui permet de ne pas perdre la face, dans les cadeaux de St Nicolas, les vêtements des enfants, les fournitures scolaires.
Je ne sais pas qui sont les « ménages » interrogés par les instituts de sondage; sont-ils représentatifs ?
c’est quand tu les verras plus venir aux consultations car plus de couverture santé que la crise sera vraiment là….
Ah ! La propagande capitaliste…
Ah oui , la propagande, qui en a détruit plus d’un….
Grand hommage à un résistant, qui certainement de guerre lasse a mis fin à ces jours…
Décès de Michel Naudy : « Adieu Michel, ils ont pris ta voix… »
http://www.acrimed.org/article3951.html
Et pour écouter sa dernière itw.
http://www.acrimed.org/article3908.html
Et un article plus fouillé :
http://www.arretsurimages.net/contenu.php?id=5431
Les gens dérangeants ne sont pas tolérés par le « système »
Les soldes, vraies ou pseudo remises et autres « le troisième gratuit » ça serait pas plutôt quand les commerçants paniquent?
LESPARRE Médoc 5 500 habitants.
Dans la rue piétonne les boutiques ferment les unes après les autres de semaines en semaines. Notre Vigneron blogeur, disait à propos de je ne sais plus quoi : »au delà de Soulac ya pu rin ». Eh bien en dessous de Soulac » ya pu rin non plus ».
Oui oui, l’arc de la pauvreté aquitain. Le Médoc y est. Le libournais aussi, en pire. Record national ou pas loin : mon bled d’enfance, Santa Fé la Granda, 30% de la population au Rsa.
http://www.sudouest.fr/2011/06/22/le-nouvel-arc-de-la-pauvrete-432473-3603.php
Je garde ton liens pour mes jours de mal du pays 😉 Merci
Mercredi 22 juin 2011
C’est vieux, et ça a dû exploser depuis !
Merci de nous donner votre expérience. J’ai vu ça à différents endroits. Dans mon quartier, 5 stations à essence ont fermé. Le vendredi matin, on n’a plus de place dans le train de banlieue. Cela semble indiquer que les gens prennent moins leur voiture, non ? Pourquoi ? Par éco-citoyenneté ? Ou parce qu’ils ne peuvent plus se l’offrir ?
Je me suis rendu compte de cela l’hiver dernier quand je suis rentré en France (je vis en Espagne…) les gens me regardaient avec un air bizarre quand je leur disais que c’était pas encore arrivé chez nous, oh mais que si disaient ils … je vais encore passer pour un oiseaux de mauvaise augure ce Noel quand je vais leur dire que c’est à peine le tout début…. Ici en Espagne on commence à entendre les premiers : On en sort pas ! Le vieil Andaluz chez qui je bosse qui disait au début qu’il en avait vu d’autre des crises et qu’on s’était habitué a trop bien vivre il commence a dire que celle la (de crise) c’est pas pareil, mais il conclu qu’il faudra bien qu’Ils l’arrangent car même le Capital ça lui conviens plus au rythme ou ça vas, Je lui réponds qu’y a plus personne aux commande et il me regarde avec un air perplexe car il se souviens qu’il me traitait de pessimiste ya 2 ans… Je donne pas cher de la peau de M. Hollande à jouer sa communication sur la « cyclicitée » de l’économie, à 4 ans de mandats (au plus profond du trou??) il vas avoir du mal a expliquer que le cycle vas bientot tourner…. Ici ils disent qu’on voit la lumière au fond du tunnel mais qu’on est pas sur que se soit pas un train qui arrive en face…
Merci pour cette réponse. Donc cela porterait le délai à 2 ans au lieu de 3 ?
Très bon article mais je me permets une critique, il faut sortir de la novlangue orwelienne imposée par les médias au sujet du chômage. Le chômage n’est pas de 10%, ces 10% ne concernent que ceux qui touchent le chômage et pas ceux qui ne le touchent plus et sont au RSA. Quelqu’un avait sur ce site il y a quelques semaines réalise un décompte précis du chômage. On est alors plus a 3 ou 3,5 millions de chômeurs mais 8,5 millions de chômeurs, soit plutôt 25% de chômage. Un chômeur est une personne sans emploi qui cherche un travail et pas une personne bénéficiant des allocations de chômage. Cela me semble important d’être rappelé parce que c’est insultant pour les gens au RSA ou les autres (par exemple ceux forces de démissionner qui ne touchent pas le chômage ou les jeunes n’ayant pas encore travaille ou …). C’est très important de ne pas utiliser le vocabulaire fallacieux d’un système qui cherche le statut quo jusque dans le choix du vocabulaire.
Entièrement d’accord! Je n’ai plus la référence, mais une étude montrait fort bien, avant la crise, que si on inclut les personnes qui ne recherchent même plus de travail, on arrive à 17% en moyenne dans à peu près tous les pays développés. Les différences relèvent davantage de l’astuce comptable que de la réalité, semble-t-il.
Notre système social ne permet-il pas (pour un certain temps) d’amortir le choc ou sa perception ? Sans juger, il y a également les propos de nos politiques (pas de récession pour les uns et la crise est finie pour les autres)…Par contre, nous pourrions juger leurs actions face à l’information.
Je crois que vous avez eu raison… Votre remarque explique la période 2008-2012. Mais je ne sais si nos stabilisateurs automatiques n’arrivent pas en bout de course sous les coups de boutoir des politiquez d’austérité.
oui c’est la crise même les miss france n’ont plus rien a se mettre et défilent en maillot
heureusement la 5°colonne tente de neutraliser les visiteurs
« On n’a pas encore ce type de questionnement en EU. Il y arrivera c’est une question de 6 mois ou 1 an. »
C’est éffectivement ce que l’on ressent à la lecture du dernier livre de Stiglitz, LE PRIX DE L’INÉGALITÉ. J’ai toujours trouvé Stiglitz à l’image de la “gauche” aux Etats-Unis: bien intentionné, mais un peu long à la détente !
Car, enfin, quelle est la vraie signification de taux actuels aussi bas sur les obligations d’Etat, sinon que le capital accumulé ne trouve plus où s’investir pour en préserver un tant soit peu la valeur…?
Ainsi, l’idéologie de l’eurolibéralisme et de la mondialisation ont conduit, dans cette course folle de la concurrence débridée, à « toujours moins de coût du travail » au bénéfice du capital qui a ruiné les classes moyennes développées par un Fordisme recessif conçu à l’envers:
Oubliant les leçons de Keynes, et même celles de la crise de 29, les apprentis-économistes au service du néolibéralisme ont applaudi à libre-échangisme globalisé portant à son paroxisme l’offre au détriment de la demande. En reportant massivement ses investissements vers la Chine et ailleurs, le capital a omis de préserver la demande par l’emploi et les acquis sociaux des pays développés, rompant ainsi la boucle vertueuse de la croissance…
En misant exclusivement sur la plus-value supérieure prélevée en pays émergents où le salariat et la monnaie sont autoritairement maintenus au plancher, on a asséché nos économies sans pour autant créer une demande à la même hauteur dans ces pays.
Le libéralisme a ainsi conduit à de nouvelles inégalités (quelques très riches chez les émergents, pour beaucoup d’appauvrissement des classes moyennes ailleurs).
Ce n’est pas une vision partisane… C’est aussi, enfin pourrait-on dire!… celle de Stiglitz dans ce livre, où il qualifie au passage l’ère présente de « Grande Recession »:
«Tant la mondialisation du commerce des biens et des services que la globalisation des marchés des capitaux ont contribué à l’augmentation des inégalités, mais de manière différente…
La compétition entre les pays pour l’investissement prend de nombreuses formes – pas seulement la baisse des salaires et l’affaiblissement de la protection des travailleurs. C’est une course vers le bas globale qui assure que les règlementations sont faibles et les impôts bas»
«Dans un monde où les capitaux ne pourraient pas bouger et les travailleurs si, les pays se feraient concurrence pour attirer les travailleurs. Ils promettraient de bonnes écoles and un bon environnement et de faibles taxes sur le travail. Cela serait financé par des taxes importantes sur le capital.
Avec le capital très mobile – et les droits de douanes bas – les entreprises peuvent simplement dire aux travailleurs que s’ils n’acceptent pas des salaires plus bas et des conditions de travail moins bonnes, l’entreprise ira ailleurs.»
«La globalisation circonscrit la démocratie à travers la compétition»
Il aura fallu également beaucoup de temps à Krugman pour parvenir à une analyse proche dans son récent « SORTEZ-NOUS DE CETTE CRISE… MAINTENANT! », virant ainsi sa cuti après avoir pourtant écrit il y a une dizaine d’années « LA MONDIALISATION N’EST PAS COUPABLE »…
C’est le même écho de la part de Michel Santi, dans son livre « SPLENDEURS ET MISÈRES DU LIBÉRALISME »:
– La puissance de nos États a ainsi été insidieusement diluée par la mondialisation libérale dans un contexte où nos entreprises sont totalement dépendantes de la globalisation. Le résultat consiste aujourd’hui en une ruine où le politique ne peut pratiquement plus rien car il a été dépouillé de quasiment tous ses leviers…
– Incohérence enfin de cette communauté financière qui n’a de cesse d’exiger de la part des États la rigueur et l’austérité tandis qu’elle déplore une croissance trop faible pour permettre le remboursement des dettes publiques !
Sans compter le cas singulier de la zone euro qui s’est enfoncée volontairement dans l’ordolibéralisme, c’est à dire assorti d’une l’orthodoxie monétaire qui vire au cauchemar:
« Dans le cadre de la mise en place de l’Union européenne, des quotas stricts en matière de dépense publique furent arrêtés tout en éloignant des États membres toute possibilité et toute tentation d’exploiter les vertus de la création d’argent…
Ce contre-exemple européen est aujourd’hui particulièrement éloquent car on se rend compte que, ce faisant, tous les ingrédients d’une conflagration pire encore que celle de la Grande Dépression furent volontairement mis en place. »
« les États ont été persuadés par les « experts » qu’ils ne pouvaient strictement plus se permettre de dépenser plus. Pendant que les économies dépérissaient et que les gouvernements européens étaient menottés par leurs déficits, les interventions de la BCE se limitaient donc à leur plus stricte expression contre toute attente et en dépit du bon sens.
Car une banque centrale n’est restreinte par aucune limite dans sa faculté de création d’argent, quand un gouvernement peut au même moment se retrouver à court de fonds sans être en mesure de sauver son économie. Un État qui refuse de faire appel à sa banque centrale ne peut donc invoquer aucun prétexte légitime le prévenant de redresser son activité économique et de rétablir l’emploi.
C’est pourquoi il est crucial de comprendre comment ce monopole de création d’argent fonctionne et comment il peut – et doit – être mis au service de l’intérêt général. En l’absence de cette détermination, l’action de l’État est inefficace, ou ne l’est que pour une minorité…
L’État doit donc mettre l’ensemble de ses ressources et de ses possibilités – y compris monétaires, bien sûr – au service de la nation. »
Sur cette dernière phrase, bien sûr, nul doute que banquiers et rentiers ne sauraient être d’accord car la monétisation des dettes, par l’inflation qu’elle apporte, rogne leurs capitaux. Mieux vaut encourager, à leurs yeux, l’appel au marché de ces mêmes capitaux… indemnes, mais qui ne trouveront bientôt plus d’emprunteur solvable.
L’humanité ruinée, mais banquiers et rentiers seuls debout, tel est le grand rêve du néolibéralisme !
Au fait, la ruine de l’économie par l’accumulation du capital entre les mains d’une minorité, n’était-ce pas une prévision de… Marx ?
Merci de partager le constat selon lequel la démoralisation est presque générale dans la population européenne, à quelques exceptions près : ceux qui ont un revenu ou avenir assuré grâce à l’épargne (rentiers, etc.) ou à l’Etat (fonctionnaires ou pensionnés avec un revenu garanti)…
Mais quels sont les causes et responsables de cette « démoralisation » ?
1/ La crise, dont les causes et responsabilités ont été maintes fois démontrées et expliquées sur ce blog.
2/ Le manque de perspectives offertes par les dirigeants européens (voir mondiaux) et nationaux.
En effet, la politique des dirigeants européens, dans un monde où le commerce international est presque à l’arrêt (voir Baltic dry index et Harpex), consiste à imposer l’austérité à presque tous les Etats européens. Une austérité qui vise à réduire leurs dépenses, ce qui les pousse souvent à augmenter les impôts, ce qui par conséquent fait diminuer le pouvoir d’achat des citoyens, d’où augmentation des faillites, des restructurations et du chômage dans tous les secteurs ….(p.ex. : la diminution des subsides dans le budget de la Culture en Communauté française qui est de l’ordre de 45%).Pour les dirigeants européens, l’Europe ne peut que retrouver la croissance par la compétitivité : ce genre de politique n’a pourtant que très peu d’effet sur la compétitivité européenne avec les pays Bric ; une politique monétaire telle qu’une baisse de l’euro serait beaucoup plus efficace ! Par contre, la politique préconisée accentue la compétitivité (au niveau salarial) au sein de l’Europe ; exemple : délocalisation récente de l’industrie automobile vers des pays de l’Est, l’Espagne… Les multinationales déménagent vers les pays aux salaires et taxes les plus bas et les subsides les plus élevés : les ouvriers les moins bien payés auront le plus de travail… La paupérisation et la décroissance s’accentuera au fur à mesure du temps, et la société deviendra davantage bipolaire : les très riches et les pauvres … oui, vraiment, il y a de quoi être démoralisé…
Les retraités ne sont pas sûrs de l’avenir, dans toutes les crises, les retraites sont sacrifiées.
Elles sont à 80 euros par mois dans l’Europe ex-communiste.
Vous devez comme P. Jorion désigner ainsi des pays qui se nommaient « socialistes ». Pour confirmer votre propos j’ai visité récemment à Berlin le musée de la GDR, la RDA comme on traduisait en français, en sortant je disais au guichetier que c’était pas mal, que j’avais craint un parti pris très tranché mais que des points qui me semblaient positifs étaient montrés. Le type au delà de la soixantaine m’a répondu qu’il était au courant puisqu’il y avait vécu la plus grande partie de sa vie et que si ça avait continué il serait à la retraite et pas à la caisse du musée de ce qui avait été son pays. (la conversation était en anglais).
C’est un constat … incertain – d’où les « perches » tendues dans le billet. Je partage une grande part de votre analyse – je ne suis pas sûr que la Commission Européenne cherche vraiment à résoudre la crise, plutôt qu’à faire plier les échines des peuples. A vrai dire je suis perplexe. D’un côté, j’ai l’impression que l’on fait beaucoup de relance sans le dire. Avez-vous vu auparavant autant de chantiers partout ? En région parisienne, c’est frappant. D’où sortent les sous, et pourquoi tous en choeur maintenant ? Mais les provinciaux que j’interroge me disent ne rien voir de tel… A l’opposé, au niveau européen, on parle beaucoup de relance, mais ce qu’on fait, ce sont des politiques d’austérité suicidaires (cf.l’analyse de Xavier Timbaud de l’OFCE il y a quelques jours). Encore que si une instance européenne fait de la relance, ce serait … la BCE, sous la férule d’un ancien de Goldman Sachs – allez y comprendre quelque chose! Si vous avez des infos fiables, je suis intéressé!
Un français sur deux se dit pauvre ou en passe de l’être
http://www.lesechos.fr/economie-politique/politique/actu/0202434416248-un-francais-sur-deux-se-sent-pauvre-ou-en-passe-de-le-devenir-518170.php
Ah! Merci! D’autres faits au dossier!
Bonsoir à tous
« …Je me demande si ceux qui sont vraiment dans la « mouise » ne le cachent pas énergiquement, le plus souvent. De peur que ça ne s’aggrave, de peur d’être rejetés sans un mot, abandonnés. »