Billet invité.
Prédiction de Paul Jorion, le 6 juin 2009, dans Parlons Net France-info :
En France il y a un sentiment de la crise mais c’est très abstrait, ce n’est pas dans la vie quotidienne. Il n’y a pas comme aux Etats-Unis cette démoralisation liée à la déliquescence de l’appareil financier qui se transmet à l’économie. C’est lié au manque de transparence. Les mauvais chiffres ne sont pas encore apparus. Ils vont apparaître dans les 6 prochains mois.
Le capitalisme est un animal robuste, mais ceci, c’est une crise sérieuse. On ne le voit pas encore en France parce qu’elle n’est pas véritablement arrivée en France, mais aux US on le voit, c’est une crise extrêmement sérieuse. Il y a une confiance du peuple US en lui-même qui a disparu en 1 ou 2 ans. On n’a pas encore ce type de questionnement en EU. Il y arrivera c’est une question de 6 mois ou 1 an.
Dans une démarche personnelle sans prétention méthodologique, j’ai décidé de suivre diverses prédictions dont celle-ci.
16/03/10 : Cela commence peut-être mais ce n’est pas net.
16/06/10 : Pas encore de démoralisation. Bercy concède juste que la situation n’est pas revenue à la normale…
15/12/10 : pas de démoralisation. Voir en particulier l’INSEE :
Enquête mensuelle de conjoncture auprès des ménages
Document : [1-16] sur 16
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• En novembre, l’opinion des ménages sur la situation économique s’améliore (+2 points)
En novembre 2010, l’opinion des ménages sur la situation économique* s’améliore : l’indicateur qui la résume gagne deux points par rapport à octobre. …
Résultats de novembre 2010 – paru le 25 novembre 2010 à 08h45• En octobre, les ménages sont un peu moins pessimistes qu’en septembre sur la situation économique (+1 point)
En octobre 2010, l’opinion des ménages sur la situation économique* s’améliore légèrement : l’indicateur qui la résume gagne un point par rapport à septembre. …
Résultats d’octobre 2010 – paru le 26 octobre 2010 à 08h45• En septembre, les ménages sont moins inquiets face au chômage et moins pessimistes sur la situation économique
En septembre 2010, l’opinion des ménages sur la situation économique* s’améliore : l’indicateur qui la résume gagne trois points par rapport à juillet. …
Résultats de septembre 2010 – paru le 29 septembre 2010 à 08h45• En juillet, les ménages sont aussi pessimistes qu’en juin sur la situation économique
En juillet 2010, l’opinion des ménages sur la situation économique* est stable : l’indicateur qui résume cette opinion demeure à un bas niveau. …
Résultats de Juillet 2010 – paru le 22 juillet 2010 à 08h45• En juin, les ménages restent pessimistes sur la situation économique
En juin 2010, l’opinion des ménages sur la situation économique* se détériore légèrement : l’indicateur qui résume cette opinion perd un point par rapport à mai. Depuis le début de l’année, il a recul…
Résultats de Juin 2010 – paru le 29 juin 2010 à 08h45• En mai, les ménages sont un peu plus pessimistes qu’en avril sur la situation économique (-1 point)
En mai 2010, l’opinion des ménages sur la situation économique* se détériore de nouveau : l’indicateur qui résume cette opinion perd un point par rapport à avril. Il baisse ainsi continument depuis le…
Résultats de Mai 2010 – paru le 27 mai 2010 à 08h45• En avril, le pessimisme des ménages se confirme (-3 points)
En avril 2010, l’opinion des ménages sur la situation économique* se détériore de nouveau : l’indicateur qui résume cette opinion perd trois points par rapport à mars, poursuivant la baisse entamée de…
Résultats d’avril 2010 – paru le 27 avril 2010 à 08h45• En mars, l’opinion des ménages sur la situation économique continue de se détériorer (-1 point)
En mars 2010, l’opinion des ménages sur la situation économique* se détériore de nouveau : l’indicateur résumé d’opinion perd un point par rapport à février, poursuivant la baisse entamée depuis le dé…
Résultats de mars 2010 – paru le 26 mars 2010 à 08h45• En février, coup d’arrêt à l’amélioration de l’opinion des ménages sur la situation économique (-3 points)
En février 2010, l’opinion des ménages sur la situation économique* se dégrade : l’indicateur résumé d’opinion perd trois points par rapport à janvier. Ainsi, pour la première fois depuis octobre 2008…
Résultats de Février 2010 – paru le 25 février 2010 à 08h45• En janvier, l’opinion des ménages sur la situation économique est quasi stable (+1 point)
En janvier 2010, l’opinion des ménages sur la situation économique* est quasi stable : l’indicateur résumé d’opinion gagne un point par rapport à décembre. Il est en nette augmentation par rapport au …
Résultats de Janvier 2010 – paru le 27 janvier 2010 à 08h45
07/06/2011 10:54 : Discuté avec ma banquière – d’origine américaine : d’après son père, ça va vraiment mal aux USA.
15/07/12 : Atmosphère « drôle de guerre » ça ne va pas, mais on (le bon bourgeois comme moi) ne voit rien de précis.
01/12/12 : Plans de licenciements en série annoncés par tous les industriels qui s’étaient retenus jusqu’aux présidentielles pour faire plaisir à N. Sarkozy. Chômage prévu en croissance jusque fin 2013 où il devrait se situer vers 11%…
Moody’s a dégradé la note de la France de AAA à Aa1 et celle du MESF idem.
Le Monde, le 8 décembre 2012, « Un risque de rupture irrémédiable entres les catégories populaires et les politiques » :
Sociologue, Alain Mergier est l’auteur d’une enquête sur les milieux populaires parue en 2006 sous le titre Le Descenseur social (avec Philippe Guibert, Plon/Fondation Jean-Jaurès).
En quoi la perception qu’ont les catégories populaires de leur vulnérabilité a-t-elle évolué depuis votre enquête de 2006 ?
Alain Mergier : Il y a six ans, l’avenir paraissait bouché ; aujourd’hui, pour beaucoup de gens, il est tout simplement devenu impossible à imaginer. On est passé du sentiment d’avoir un mur devant soi à celui d’être au bord du précipice.
Ensuite, la temporalité de cette menace s’est très resserrée : en 2006, les gens nous disaient qu’ils craignaient pour l’avenir de leurs enfants et pour leur avenir à deux ou trois ans. Désormais, pour de plus en plus de gens, la question est de savoir ce qu’ils vont devenir le mois prochain. Cela conduit à penser sur le très court terme.
Enfin, le périmètre de la menace s’est élargi. Il y a six ans, on se disait : « ce sont les plus fragiles, qui décrochent. » Il y avait l’idée qu’une classe payait pour une caste. Aujourd’hui, le sentiment se répand que c’est la France toute entière qui peut chavirer.Comment l’expliquez-vous ?
Il y a d’abord l’accélération, l’aggravation et l’accumulation des mauvaises nouvelles – je pense notamment aux plans sociaux. Et puis il y a le fait que la menace s’est rapprochée. La Grèce, de ce point de vue, joue un rôle considérable : désormais, les gens savent qu’un pays peut tomber, un pays européen, un pays qui a l’euro, un pays comme le nôtre, en somme.
Conclusion : On y est incontestablement, mais on a l’impression que ça a mis 3 ans au lieu de 6 mois. Qui ça « On » ? Le brave bourgeois comme moi, qui regarde un peu autour de lui, tout de même. Je serais curieux de savoir ce qu’en dirait un intérimaire ou un « smicard ». Car il règne une atmosphère délétère de frénésie de consommation (toutes ces soldes, tout le temps… ), de fausse légèreté. Je me demande si ceux qui sont vraiment dans la « mouise » ne le cachent pas énergiquement, le plus souvent. De peur que ça ne s’aggrave, de peur d’être rejetés sans un mot, abandonnés.
173 réponses à “TEST DE PROSPECTIVE : LA DÉMORALISATION DE LA FRANCE, par Renaud Defrance”
Bonsoir à tous
« …Je me demande si ceux qui sont vraiment dans la « mouise » ne le cachent pas énergiquement, le plus souvent. De peur que ça ne s’aggrave, de peur d’être rejetés sans un mot, abandonnés. »
Je ne crois pas Paul! Ils savent qu’ils vont à l’abattoir mais l’idée est tellement insupportable, sachant qu’ils sont sans défense parce que si tant usés d’avoir eu à se battre de toutes leurs forces depuis longtemps déjà, pour ne serait ce que demeurer encore dans la société ….pas pour eux même mais pour leurs enfants, qu’un voile de miséricorde les protège encore un peu de ce qui vient!
Il y a dix ans, un de mes amis, médecin exerçant alors dans la région de Roquefort n’en pouvait plus de la misère qu’il constatait chez les patients qu’il visitait en campagne….
Dès avant 68 Marcel Duchamp dénonçait la putasserie fondamentale de la carte de crédit!
Ceux qui ne sont presque plus rien , parce que leur identité et leur culture procédait de savoirs ancestraux qui disparaissent ou sont détruits, se sont longtemps leurrés en s’efforçant d’arborer les « machins » soit disant pourvoyeurs d’identité ou d’appartenance que le système leur fourguait à force de pub assenée arrivent au bout.
C’est « Ô les beaux jours » pour une grande partie de nos concitoyens, le lent enfoncement dans les sables mouvants que rien n’endiguera parce que personne ne veut l’arrêter !
J’ai déjà dit, dans un autre billet, combien est malade une société dans laquelle on se salue du nom d’un autre: Heil Hitler! J’ajoute maintenant qu’une société qui fait croire que l’on EST parce qu’on porte ouvertement plusieurs noms autres que le sien – sur son dos, ses fringues ou autres trucs est tout aussi malade, totalitaire, et fasciste que le monde d’Adolf!
Par pitié d’humanité, par pitié de fraternité d’humanité! (Albert Cohen- Le livre de ma Mère)
Mais trêve d’inquiétude et de jérémiades: les shadocks ne pompent ‘ils pas pour nous remettre à flot très bientôt!?
Cordialement.
« Il y a dix ans, un de mes amis, médecin exerçant alors dans la région de Roquefort n’en pouvait plus de la misère qu’il constatait chez les patients qu’il visitait en campagne…. » Cf. le très beau film de R.Depardon « La vie moderne » (qui serre le coeur…).
« Dès avant 68 Marcel Duchamp dénonçait la putasserie fondamentale de la carte de crédit! » Là je suis plus dubitatif: je parierais que la carte de crédit n’existait pas en 1968!
Dans ce texte le mot « opinion » est cité 21 une fois, seul Crapaud Rouge dans son commentaire se l’approprie une fois. L’opinion ? Ce sont vos conjectures, vos convictions, vos doctrines, vos jugements, votre qu’en dira-t-ton, qu’un anarchiste contemple en regardant votre petit monde s’écrouler.
L’Etat créé l’opinion grâce à sa politique de sondage adaptée.
Puis un nouveau sondage promulgue un politicien qui veut changer l’Etat.
Pourquoi faut-il sonder avant de voter ? faut-il un sondage avant de faire la révolution ?
« Aimer, ce n’est pas se regarder l’un l’autre, c’est regarder ensemble dans la même direction. » (Antoine de Saint-Exupéry)
La direction de l’Anpe.
Signé : Paul Emploi.
Je regrette la prétention et l’aveuglement de certains devant la pauvreté. Sans être « Boy scout » il faut constater que chaque pays européen est dans l’obligation morale de donner » l’aliment » et non pas « le logement » aux personnes qui habitent sur son territoire. En Belgique on connaît unse structure pyramidale avec au sommet une Direction générale « fédérale »: le BIRB, puis des Banques alimentaires régionales ou des CPAS communaux et des associations de terrain locales qui en fin de courses distribuent les fameux colis alimentaires aux personnes éliglibles même a celles en séjour illégal ( refus du recours en révision suite à la décision déboutant le demandeur du statut de réfugié). Pour être éligible au colis il faut minimum avoir le statut du RIS: revenu intégration sociale de +- 800euros par mois ou n’avoir aucun revenu et être un sans-papier ou un SDF: en tout environ 6 à 7 situations sociales bien ciblées et ayant l’aval du Fédéral. A quand la l’étatisation des associations de terrain ?.U jour ou l’autre cela se fera. Moins il y a de l’argent dans ses caisses plus l’Etat hégélien dans sa vision de choses étend son emprise.
Je précise que je ne suis pas un »bourgeois » se vautrant dans le luxe, que je paie mes impôts,que je n ‘ai pas d’argent placé dans les paradis fiscaux et que je suis pas un catho de près ou de loin: les religions, leurs mythes des origines et des fondations des cultures, leurs rites et leurs liturgies me laissent complètment froid depuis un certain temps déjà. Je suis a-religieux. J’estime que, vu l’urgence, qu’il faut agir au niveau du terrain par sentiment de fratenité et de solidarité humaine. Je vis de façon un peu spartiate, c’est tout. « Ah, tous ces émigrés de Coblence qui n’ont rien appris et rien oublié » Bonaparte.sans le XVIII Brumaire.
Par ailleurs, je ne crois plus du tout à la capacité des classes laborieuses de se mettre en mouvement pour changer leur destin. Peu de leurs ressortisants et c’est bien maheureux possédent les outils et les instruments de réflexion pour celà ! Ce n’est pas du mépris c’est un constat existenciel que j’ai vécu dans ma chair.Je crois à la liberté quej’ai lourdement payé au niveau de ma santé et de mon confort intellectuel!
Un livre qui semble bien intéressant: Geoffrey Geuens « Les marchés financiers ont un visage, celui de l’oligarchie »:
Très bon auteur, Geoffrey Geuens !
Il a signé un article sous le même titre dans Le Monde diplomatique, qui fait un peu ch… en ce moment avec des archives devenues plus ou moins inaccessibles en ligne.
Geoffrey Geuens
Maître de conférences à l’université de Liège. Auteur de La Finance imaginaire. Anatomie du capitalisme : des « marchés financiers » à l’oligarchie, Aden, Bruxelles, 2011.
Encore un Belge!
J’ajouterai aux réflexion de Paul Jorion relatives à « Economie politique de la misère », le paradigme suivant: « Misère de l’économie politique » où ce n’est plus sur des centaines de colis distribués tous les mois par les asoc. de terrain que l’on va; mais vers des dizaines de milliers de ceux-ci dans une société ou l’Etat contrôlera de façon renforcée ses citoyens dans’une socièté où tout un pan de celle-ci relèvera du bon vouloir humanitaire des ses autorités et de ses ressortissants qui auront été relativement épargnés dans un 1er temps.
Comme quoi on peut organiser la pénurie surr une vaste échelle (cf. URSS de Brejnef).
Sorry pour les fautes d’orthographe et de syntaxe du commentaire précédent. Je venais de me réveiller. Pour moi, c’est une question de respect vis à vis du lecteur.
Cordialement.
Il y en a un qui est pas démoralisé c’est Berlusconi qui provoque la démission de Monti.
Ou quand un mec de droite roi de la télé réalité donne des leçons d’humanisme à un centre droit ex Goldman Sachs. Rien ne va plus ! Faites vos jeux.
+1
Pierre-Yves D. bien vu, ca va chauffer a Bruxelles et ailleurs…
Bersami va ramasser la mise. Berlu et le PdL utilisent leur ultime pouvoir de nuisance et le premier n’a d’autre utilité que de faire les affaires des bearishs sur les obligations italiennes, poussivement. Les bullishs derrière Monti vont changer de cheval et monter Bersami.
Pier Luigi Bersani . Il parait qu’il apprécie Hollande dont il dit que c’est un homme normal , comme lui .
Intéressant de suivre les évolutions dans les votes européens , au moins pour des élections au « sommet » .
Car il faudra bien que s’accordent les « sommets » à défaut des partis ( dont certains prétendent qu’ils sont « morts » avant même le capitalisme ) pour que des issues au » système » prennent des forces .
ça m’a permis d’en apprendre de belles sur les ours et les taureaux !
http://www.edubourse.com/lexique/bearish.php
Mais pourquoi Monti démissionne-t-il ? Contre un vampire comme Berlu, il faut se battre jusqu’au bout! Facile à dire…
Il va falloir bientôt partager sa gamelle, partager sa baignoire, partager son lit, son vélo, … à deux, à trois, à quatre … peut être même plus, pour pouvoir s’en sortir sans finir dans la rue. C’est vrai que la mode est au co-partage mais je crains que cela ne devienne une pratique obligée pour ceux qui n’auront plus le choix de leur autonomie.
Le désastre est notre maître…
Monsieur P. Jorion , j’ai écouté l’émission sur info net du 06 2009 citée dans le billet du 8 et j’ai du mal à comprendre votre position distributive de la richesse. Vous dites que la spéculation ne se fait pas à partir de rien et que l’argent qui est ponctionné par la spéculation se fait sur le dos des gens qui travaillent… la spéculation se fait sur la richesse produite .
.Je suis d’accord avec vous et je pense qu’il faut considérer le phénomène de prédation de la finance sur l’économie réelle et le phagocytage de celle-ci comme les dernières cartouches tirées par un capitalisme ne trouvant plus dans la production de marchandises le moyen de gagner suffisamment d’argent pour valoriser le capital investi… Le fait de pouvoir fabriquer de plus en plus de marchandises avec de moins en moins de travail finit par détruire la valeur de celles-ci. Il suffit de constater la chute des prix des produits au fur et à mesure des innovations pour démontrer la contradiction insurmontable du capitalisme…le tout aggravé par le système du libre échange et de la concurrence déloyale entre pays à bas coût de production… A mon avis le capitalisme ne peut se passer ni de la spéculation pour valoriser le capital ni du crédit pour masquer le manque de pouvoir d’achat, tous deux sont les deux poumons d’un capitalisme finissant.
Or vous préconisez de redistribuer le butin de la spéculation pour contrecarrer la concentration de la richesse et redonner du pouvoir d’achat, mais si vous supprimez la spéculation vous supprimez aussi la redistribution de la richesse, est-ce qu’il n’y a pas là une contradiction ou alors ai-je mal compris ?
En tous cas merci pour votre blog et pour votre travail.
Il me semble que vous confondez deux termes « spoliation » et « spéculation ». Il y a spoliation dans la mesure où une part de la richesse créée ne va pas à ceux qui l’ont créée mais est ponctionnée par d’autres sur la base d’un simple rapport de force (parce qu’ils ont un gourdin, si on utilise les images de La survie de l’espèce). La spéculation, ce sont des paris entre deux parties portant sur l’évolution d’un prix à la hausse ou à la baisse. Paris qui ont par ailleurs la propriété de dérégler le mécanisme de la formation des prix.
la spoliation et la spéculation sont les deux jambes du bonhomme ( le capitalisme à l’agonie, mais il b…. encore!); son cœur est l’accumulation et son cerveau la spéculation….en HFT
j’attends soit l’AVC soit la thrombose….question de temps ou de tuyaux!
Un spectre rôde de par le monde, le spectre du Jorionisme ( private joke inside ); en bref quand allons nous commencer enfin à écrire: « le retour des jours heureux » , c’est à dire le pendant du programme du CNR construit durant les heures les plus sombres de l’occupation?
faut donner du sens, des perspectives et un objectif à tout ce jus de cervelle, NDD!
Que signifie « valoriser le capital » ?!?
?!?
CQFD 😉 Un phénomène de concentration et de spoliation n’a pas grand-chose à voir avec une visée redistributrice.
Ah, nos réponses se sont croisées Paul !
J’entends par valoriser le capital le fait de le faire fructifier cad comment avec 100 e en récupérer 115 le plus vite possible et actuellement un placement financier dans une assurance vie qui placera l’argent d’un petit porteur dieu sait où vaut mieux que les actions Peugeot. Ce que j’ai voulu dire c’est que les investisseurs de toutes sortes, qu’ils soient petits ou grands, vont chercher le profit à court terme dans les paris financiers…la spéculation, à travers les fonds de pensions va vers ce qui rapporte le plus et actuellement, spéculer sur les matières premières ou sur les dettes publiques est plus rentable du point de vue de la valorisation du capital que de miser dans un système économique en déclin où la capacité de production n’est utilisée qu’ à 60/100 de ses possibilités comme chez Peugeot .
Je suis d’accord la spoliation n’est pas la spéculation mais ce sont pour moi les deux faces d’une même médaille directement liées au système capitaliste dans lequel ne peut régner la morale. Et je ne crois pas que l’on puisse mettre un terme à la spéculation ni à la spoliation par décret ou par une constitution ,à moins qu’elle ne soit le résultat d’une constituante révolutionnaire, n’ayons pas peur des mots. Dans le système capitaliste, les salaires sont la rémunération de la force de travail des ouvriers et sont considérés comme une charge…un coût par rapport à la richesse produite . Ils sont pris sur la valeur ajoutée dans le bilan d’une entreprise alors que les dividendes sont pris sur les bénéfices qui sont la propriété des actionnaires et dont ils peuvent disposer comme bon leur semble. Mais, malgré cette spoliation évidente et injuste dans la distribution des richesses, ce système ne fait plus rêver car seules les très grandes entreprises versent une part importante de dividendes…une PME sur 10 seulement distribue des dividendes et la part des gdes entreprises qui en versent est plus élevée- mais en dessous de 50% .
@ Méphisto
Dans ce cas-ci, le mot qu’il vous faut mettre à la place de valoriser, c’est « faire augmenter en spoliant par le biais d’un pari directionnel qui n’apporte aucune valeur ajoutée et peut introduire un risque systémique ».
Il va falloir nous expliquer avec qui vous êtes d’accord, car sur la base de cette proposition, ce n’est certainement ni avec moi, ni avec Paul, qui vous expliquons précisément le contraire !
C’était pourtant bien le cas grâce à une poignée d’articles de loi jusqu’en 1885 en France.
Spéculation. Le mot et la chose existaient pourtant avant 1885.
Cf. » l’Enquête sur les principes et les faits généraux qui régissent la circulation monétaire », de 1865,
ou les allusions dans les romans de Balzac etc…
Julien Alexandre
Sur la question de la valorisation. Elle est pour moi synonyme de bonification. Lorsque l’on spécule dans l’idée de bonifier son capital en pariant à la hausse ou à la baisse sur les marchés financiers il y a bien un gain… un plus … mon capital devient plus grand … il a plus de valeur qu’auparavant. Je ne vois pas en quoi le terme de valorisation est inadéquat bien qu’il n’y ait pas eu production supplémentaire de valeur matérielle.
Je peux en revanche valoriser mon capital en investissant dans les actions d’une entreprise dans le but de recevoir des dividendes par l’intermédiaire de la production de marchandises . Ainsi dans un cas il y a spéculation et dans l’autre spoliation et bien que les procédés soient différents le résultat des courses est le même, c’est plus de capital.
Vous laissez croire que puisque la spéculation a déjà été interdite dans le passé, elle peut l’être à nouveau. Je pense que l’époque que vous citez est différente de celle d’aujourd’hui . La puissance des loobys en tout genre est telle que je crois cette proposition utopique. Ce sont les mêmes qui tirent les ficelles …copains…coquins et carambouilleurs pour faire voter des lois qui les arrangent.
Je résume : vous êtes contre (encore que…) mais il n’y a rien à faire… Le bureau des résignés, c’est le blog à côté 😉
« Je serais curieux de savoir ce qu’en dirait un intérimaire ou un « smicard »
La question n’était peut être que rhétorique mais je saisi quand même la perche.
A 30ans, je peine à sortir d’une longue période de chômage. Pour gagner ma croûte je travaille en interim. Les périodes de travail se font de plus en plus rare (c’est calme selon les agences d’interim…). Qui dit moins de boulot dit salaire moindre. Dans mon cas, je n’ai pas assez travaillé pour bénéficier des assedics. Mais tout n’est pas noir, loin de là. En effet, bien que ma situation ne soit pas au top, ma compagne travaille (en CDI) pour un salaire correct (même si il n’est pas non plus extra-ordinaire). Si je rajoute à cela l’aide de mes parents, on peut considérer que je suis plutôt bien lotis.
Il faut bien comprendre que durant mes années d’étude, on m’a toujours dit que la situation du marché de l’emploi était mauvaise et que j’allais connaître une période de chômage si ce n’est plusieurs. J’ai été préparé à accepter cette situation. Je l’ai intégré comme tout ceux de ma génération.
Ensuite, le système maintient une croyance forte : si tu veux tu peux. Si vous êtes licencié, c’est que vous êtes coupable de quelque chose. Si ensuite, vous ne retrouvé pas de travail, c’est que vous ne faites pas les efforts nécessaires. On est culpabilisé de bout en bout. La culpabilité et la honte sont des moyens puissant pour contraindre les gens à subir en silence.
On retombe sur ce que vous dites « Je me demande si ceux qui sont vraiment dans la « mouise » ne le cachent pas énergiquement, le plus souvent. De peur que ça ne s’aggrave, de peur d’être rejetés sans un mot, abandonnés. »
Enfin, même si les gens se sentent floués par le gouvernement actuel (ou le précédent), ils ne voteront pas pour un changement radical. Nous avons peur du changement. La dégradation des conditions de vies ne sont jamais qu’un glissement continu (rien de brutal). On est préparé à l’accepté, comme le chômage et la précarité. C’est intégré.
Merci pour votre réponse! La « perche » était bien là – pas réthorique du tout! Si je la rapporte à la question de départ, je comprends que pour vous la crise n’a que peu changé de choses en elle-même, qu’elle a juste été une aggravation – parmi d’autres – de votre situation. Par ailleurs, je ne vous sens pas abattu – je peux me tromper… Mais traçant votre route dans le marasme ambiant. Donc pas de « démoralisation » liée à la crise, juste une aggravation mal définie du marasme ambiant. Ai-je bien compris? Question subsidiaire: à quand faites-vous remonter cette aggravation ? Merci par avance pour votre réponse.
Les ménages sont pessimistes…. …savoir ce qu’en dirait un intérimaire ou un smicard…
et savoir ce qu’en disent tous les autres, même plus intérimaires, ni smicards (sans guillemets), ni rien :
A l’abri de rien, même pas besoin de mettre le son.
22m² pour 6,… Je ne voulais pas qu’on me voie… Quand on sera grand, on aura une belle maison…
par Samuel Bollendorff et Mehdi Ahoudig.
Excellent lien : merci!