« Un pour cent de l’humanité détient quarante pour cent des richesses du globe. Par quel tour de passe-passe prodigieux, les quatre-vingt-dix-neuf restant acceptent-ils de laisser la majeure part du fruit de leur travail à cette minorité ? À cette question vieille comme le monde viennent s’ajouter de plus angoissantes et plus pressantes interrogations. Et si cette folle fuite en avant d’un système financier autiste, aveugle et sourd aux préoccupations sociales, si cette exploitation frénétique des ressources sans contrôle ni souci du lendemain, si cette déshumanisation croissante de l’activité économique allaient jusqu’à mettre en péril La survie de l’espèce ?
[…]
Efficace également, sans affèteries inutiles, le dessin vigoureux de Grégory Maklès sait générer l’émotion avec simplicité, faire sens avec verve, bousculer les neurones par ses rapprochements inattendus. Une belle inventivité, une fantaisie même, rafraîchissante au vu du sujet évoqué. Par delà le trait sobre, synthétique, voire minimaliste qui prévaut majoritairement, certaines cases ou planches sont traitées avec un soin particulier de l’encrage et des ombres, créant un bel effet d’arrêt sur image, pauses salutaires avivant les sentiments. »
La suite est ici.
15 réponses à “BDGEST.com, La survie de l’espèce”
@Paul
Ah , vous étiez boursicoteur ? 🙂 et vous n’êtes plus antrophologue ? 🙂 🙂
« Un pays bien organisé est celui où le petit nombre fait travailler le grand nombre, est nourri par lui, et le gouverne. »
Voltaire.
Bof, la citation d’un monarchiste, même s’il s’agit d’une monarchie éclairée, (l’idée de démocratie n’était pas de son époque) ne légitime pas grand chose, le mythe platonicien du roi philosophe a vécu.
L’appréciation du travail de Gregory est celle qui m’était venue en tête à la lecture de mon exemplaire .
Je souhaite qu’il garde cette inspiration pour la suite .
Mettre en couverture un rappel de la caricature qui a exposé le plus clairement et le plus directement possible à des générations d’écoliers les causes de la révolution de 1789 (le tiers-état supportant le fardeau de la noblesse et du clergé – la nuit du 4 aout – l’abolition des privilèges) alors que dans les pages précédentes on ne leur a presque toujours montré que des rois et des princes, des généraux et des prélats, illustre fort bien l’ambition de la BD.
Il aurait peut-être mieux valu l’intituler l’envers du décor mais le point important est qu’on y perde pas de temps à décrire la comédie que nous jouent ceux qui prétendent avoir « le pouvoir » alors qu’ils n’en ont plus vraiment puisque l’essentiel se joue à une échelle qui leur échappe en grande partie. Leur rôle est génialement résumé par la case où on voit Obama (faire semblant de) vérifier que le fond du verre est bien aussi net qu’il le doit!
Peut être est-ce l’occasion de dire qu’il est surement dommage que le dessin de presse et la caricature soient si rares sur le blog.
Quand la publication de la BD en feuilleton sera terminée il va certainement y avoir un vide à combler, mais c’est surtout parce que je crois que quand ils parviennent à montrer les choses telles qu’elles sont réellement le cirque médiatique auquel nous sommes habitué perd son pouvoir que j’en parle: aucun des discours habituels à l’époque ne pouvait tenir face à l’image du tiers-état écrasé sous le poids de la noblesse et du clergé…
Je pense sincèrement que la majorité des gens sont juste bien content avec le nécessaire pour vivre et se loger, en fin de comptes. Les gens ne sont pas « jaloux » des riches, pour le dire plus clairement…
et que dire de ceux qui n’ont plus assez pour se soigner, se nourrir correctement, avoir chaud en hiver … ?
La haine de la richesse, dans ces conditions, n’est-ce pas une obligation morale pour tous ?
Å’uvrer pour changer cela, un impératif ?
@ Lady Marwina.
Je pense sincèrement que la majorité des gens sont juste bien content avec le nécessaire pour vivre et se loger…
Mais quand ils ne l’ont plus?…
Les gens ne sont pas « jaloux » des riches…
Je pense comme vous que les gens ne sont pas jaloux; ils sont inquiets, et avec raison, quand on regarde l’état de délabrement moral dans lequel se retrouvent les sociétés après ces quelques décennies de libéralisme mortifère infusée par une propagande sournoise à tous les niveaux.
Hors sujet
Dans la recherche d’une solution alternative à notre système à la dérive, j’ai eu quelques idées hier dont je fais part ici pour voir si les économistes en fond quelque chose, sinon tant-pis…
1) Le système bancaire
Pour résumé, le système bancaire actuel repose sur d’une part des activités de banques d’affaire faisant des prêts plus ou moins à risque et des banques commerciales recevant des dépôts de M. et Mme Tout Le Monde faisant des prêts hypothécaires ou des crédits à la consommation, les deux activités sont pour le moment encore fusionnées même s’il est question d’à nouveau séparer les deux activités. Ce système bancaire est garantie par l’Etat que cela soit par les garanties bancaires en cas de faillite ou par les renflouements divers plus ou moins officiels pour les TBTF.
Comme souvent dans le capitalisme libéral, nous voyons le système de privatisation des profits et de collectivisation des pertes, ceci comme l’a souligné M. Jorion contribuant à la concentration des richesses.
Afin de limiter cet effet de concentration, je propose que l’activité de banque commercial et que l’activité de banque d’affaire à faible risque soient entièrement assumé par l’Etat, avec la disparition complète des banques commerciales actuelles. Le « petit personnel » des banques commerciales actuelles seraient engagé par la banque d’Etat afin de faire le même métier qu’aujourd’hui. Ces activités de collecte de dépôts et de prêts au grand public continue de fonctionner comme aujourd’hui, les prêts continuent à être avec des intérêts.
L’Etat étant seul bénéficiaire des surplus engrangés, ce surplus vient au budget de l’Etat pour financer les politiques sociales de redistribution, assurant ainsi une partie de la redistribution de la richesse qui manque tant aujourd’hui. Le mécanisme qui existe aujourd’hui pour limiter l’endettement des gens doit être renforcé avec la disparition des crédits révolving, véritable piège au surendettement, la protection des emprunteurs en limitant la somme remboursable à 1/3 du revenu (en Belgique) doit rester d’application.
L’idée est de joindre aux crédits aux particuliers les crédits aux entreprises qui comportent de faible risque (financement de l’avance pour la production d’une commande engrangée), il ne s’agit pas de faire massivement du prêt à haut risque pour de nouvelles entreprises, c’est le rôle soit des banques d’affaires, soit d’autres mécanismes même s’ils sont d’Etat.
Dans une banque d’Etat, il n’y a pas de concurrence, un prêt refusé à un endroit le sera ailleurs, la prime de risque du prêt peut par contre être modulé en fonction du prêt, ce même taux est aussi géré par la banque centrale (européenne ou nationale) en fonction du contexte économique, les banques privées ne prélevant pas leur dîme au passage pour renflouer leurs comptes.
Ce système ne supprime pas l’effet de concentration des richesses, en effet les banques d’affaire demeurent, je n’ai pas parlé des dividendes qui contribuent aussi à la concentration des richesses, mais ce n’était pas mon sujet ici. J’espère par ce système que la concentration des richesses ralentisse et donner une partie de solution.
2) Les pouvoirs régaliens
En cherchant un peu sur le sujet (wikipedia), je me suis aperçu que ce qui est parfois présenté comme un argument faisant autorité (pas ici toutefois !) sur la structure et les missions de l’Etat est en fait une notion bien plus floue, à géométrie variable selon les époques et les courants de pensées.
Pourquoi dans les pouvoirs régaliens ne pas ajouter notre système social ? C’est à dire l’assurance maladie, la retraite, l’assurance chômage, et j’en oublie. Les libéraux construisent une théorie de l’Etat autour des pouvoirs régaliens en effectuant un choix et un découpage à leur convenance, pourquoi ne pas faire le nôtre ?
« Pourquoi dans les pouvoirs régaliens ne pas ajouter notre système social ? C’est à dire l’assurance maladie, la retraite, l’assurance chômage, et j’en oublie. Les libéraux construisent une théorie de l’Etat autour des pouvoirs régaliens en effectuant un choix et un découpage à leur convenance, pourquoi ne pas faire le nôtre ? »
C’est au contraire un aspect de l’Etat sur lequel il est habituel de rester le plus discret possible!
L’idée que les impôts c’est « l’argent qu’ils nous prennent » est restée si populaire qu’expliquer à l’école comment ces choses fonctionnent serait impensable et que le faire ailleurs c’est ennuyer tout le monde.
L’Etat s’abstient de mettre en avant la part importante du niveau de vie de tous qu’il prend en charge (par exemple en partie ou en totalité la maternité, la crèche, l’école, l’université pour ce qui est de lancer les enfants dans la vie.) Ceux qui comme le faisaient les socialistes encouragent la chose le font sans expliquer que ça représente plus de la moitié de ce niveau de vie pour une majorité de citoyens.
Puisqu’il est gratuit et ne peut être évalué en euros l’enseignement parait par exemple ne pas avoir vraiment de « valeur » au sens habituel du terme. Quand il faudra conduire tous les matins les enfants vers une école aussi éloignée du centre ville que le sont les hypermarchés (le coût excessif du m² de terrain en centre ville ayant rendu obligatoire de les y déplacer), qu’il faudra utiliser une calculette pour ne pas inscrire son enfant dans des matières dont le tarif d’enseignement est trop élevé et qu’il faudra emprunter une somme équivalente au prix de son habitation pour faire des études supérieure, on réalisera peut-être mais un peu tard comment les choses fonctionnaient au bon vieux temps?
Pour le moment le consensus s’est fait sur l’idée que la concurrence et l’effort de compétitivité qu’elle implique nécessitent de réduire cette fonction de l’Etat (mais on ne précise pas si c’est au niveau de l’Allemagne, de la Roumanie ou du Bangladesh.)
Votre idée n’a absolument aucune chance d’être entendue: les bénéficiaires préfèrent ne pas savoir et concentrer leur attention sur ce qui mesure leur « valeur »: leur salaire en euros.
___
Note: parler de la moitié du niveau de vie est arbitraire puisqu’on ne peut tout évaluer en euros. La « valeur » des rues que l’on emprunte pour se déplacer dans une ville n’a pas de sens, seulement leur coût d’entretient. Boire un verre d’eau « sans que ça coûte rien » paraissait aussi naturel à nos ancêtres qu’il nous parait normal de ne pas assumer chaque année une taxe pour l’air.
Je ne parle pas ici de ce qui est politiquement correcte de dire ou non, je parle de la modification du système actuel.
Si votre proposition permet de mettre en évidence le fait que, même si leur salaire était fortement augmenté, la plupart des salariés ne pourraient prendre à leur charge la scolarité de leurs enfants dans une école privée puis une université privée (non subventionnées), l’accès à une clinique privée, le fait d’être protégé par une police privée et une justice payante, le financement de leur retraite, etc, alors j’y suis favorable.
Le montant des dépenses occasionnées par le fonctionnement des services assurés par l’Etat est soigneusement laissé dans l’ombre par ceux qui les décident (peu d’électeurs font la différence entre un million et un milliard d’euros) parce qu’ils pensent que ceux qui les ont élus voudraient les réduire fortement s’ils avaient conscience de ce que ça coûte. Ça me semble une énorme limitation de la démocratie telle que nous la pratiquons et une cause importante de l’évolution actuelle.
Que si peu de gens s’indignent quand l’expression « l’argent que l’Etat nous prend » est employée à propos des impôts résume très bien la chose et explique le succès de ceux qui promettent « moins d’impôts »…
Quelles voies pour sortir de là ? J’attends d’un tome 2 des « Chemins de la survie de l’espèce », ceux qui montrent les conditions d’un changement progressif du rapport de force, à l’instar de ce que Paul propose dans « La misère … « . Mais en illustrant toutes les réactions possibles de ceux qui prétendent être en train de « gagner la lutte des classes ». Un vaste programme.
J’ai fait le choix des ‘moyens démocratiques’ : le débat, aller chez les gens discuter des autres voies politiques, le vote, etc. D’autres prônent de se retirer et de vivre – égoïstement ou pas – en autarcie, d’autres la résistance souterraine, d’autres encore des formes plus ou moins violentes. Le panel est large.
Regardons ce qui se passe en Egypte et en Tunisie où les tendances intégristes ressemblent à ce que propose le néo-fascisme en Europe. Ce matin, une nouvelle manifestation au Caire illustre la résistance pacifique des démocrates, si l’on en croit les dépêches. L’entrée de la Palestine à l’ONU, soutenue par l’Etat français, montre aussi une certaine évolution de ce rapport de force. Reste à savoir dans quel sens, car rien n’est jamais définitivement gagné pour la vraie démocratie.
Ainsi, tous les ans ou tous les deux ans, une BD pourrait illustrer les changements en cours, en pointant les tendances du rapport de force.
« Un pour cent de l’humanité détient quarante pour cent des richesses du globe. Par quel tour de passe-passe prodigieux, les quatre-vingt-dix-neuf restant acceptent-ils de laisser la majeure part du fruit de leur travail à cette minorité ?
Vous vous trompez à la moindre occasion le lion va sauter sur sa proie.
lien :
http://www.lepoint.fr/economie/quarante-trois-francais-dans-le-palmares-des-fortunes-suisses-dont-quinze-milliardaires-01-12-2012-1536476_28.php
Quarante-trois Français dans le palmarès des fortunes suisses, dont quinze
milliardaires
Le Point.fr – Publié le 01/12/2012 à 16:08
La Suisse ne compte que deux exilés fiscaux français de plus, malgré
l’élection de François Hollande, selon le dernier palmarès publié.
Margarita Louis-Dreyfus : une fortune estimée entre 2,5 et 3,4 milliards
d’euros par le magazine suisse « Bilan ».
Margarita Louis-Dreyfus : une fortune estimée entre 2,5 et 3,4 milliards
d’euros par le magazine suisse « Bilan ». © Alexis Reau / Sipa
Stéphane Benoit-Godet, le rédacteur en chef du magazine économique Bilan,
qui publie chaque année le palmarès des trois cents plus riches de Suisse,
avait déjà prévenu : contrairement aux prévisions, l’arrivée de François
Hollande à l’Élysée n’a pas provoqué un exode de nantis sur les bords du
lac Léman. La Confédération n’accueille que deux nouveaux très riches
français, tous deux domiciliés à Genève et inconnus du grand public :
Claude Dauphin (entre 800 millions et 1,2 milliard d’euros d’avoirs) et
Éric de Turckheim (170 à 250 millions). Les deux hommes sont d’ailleurs
associés dans la société de négoce Trafigura, tristement célèbre pour
avoir déversé des déchets toxiques à Abidjan en 2006. (Dans cette affaire,
il n’y a eu aucune poursuite.)
lien :
http://www.amnesty.fr/AI-en-action/Lutter-contre-la-pauvrete/Acteurs-economiques/Actualites/Trafigura-et-l-affaire-du-Probo-Koala-des-responsables-impunis-6147
Des riches plus riches
Ce qui frappe le plus dans ce palmarès, c’est que les riches, malgré la
crise, sont de plus en plus riches. La famille Wertheimer a ainsi accru
son bas de laine de 1,7 milliard d’euros, la famille Castel, de 1,3
milliard. Quant à la famille Louis-Dreyfus (négoce, immobilier), installée
dans le canton des Grisons, elle a carrément fait la culbute : + 180 %.
Margarita Louis-Dreyfus, 50 ans, la veuve de Robert Louis-Dreyfus, un
temps patron de l’OM, est assise sur un tas d’or estimé entre 2,5 et 3,4
milliards.
Le champion de la hausse (+ 400 %) est Karim Aga Khan, installé à Genève.
Le chef spirituel des musulmans ismaéliens, qui bénéficie d’un forfait
fiscal, disposerait de plus de 10 milliards d’euros. Mais, selon Bilan, il
envisagerait de déménager prochainement sous des cieux encore plus
cléments fiscalement, ceux des Bahamas.
Lire notre article sur les menaces pesant sur le forfait fiscal dont
bénéficient les étrangers installés en Suisse
lien :
http://www.lepoint.fr/economie/suisse-les-exiles-fiscaux-tremblent-de-nouveau-23-11-2012-1532677_28.php
Un chèque de 10 millions
L’Aga Khan reste toutefois très loin du champion toutes catégories depuis
des années, le Suédois Ingvar Kamprad, 86 ans, fondateur d’Ikea, à la tête
d’un empire estimé à 32 milliards d’euros. Installé dans le village
d’Épalinges, dans le canton de Vaud, Ingvar Kamprad a fait mentir sa
réputation d’invraisemblable grippe-sou. Découvrant que le maire
d’Épalinges, un écologiste, roulait à vélo, il s’est fendu d’un chèque de
10 millions de francs suisses (8,3 millions d’euros) pour la commune.
Au hit-parade tricolore, il faut citer la famille Bich (briquets et
rasoirs) qui ne connaît pas la crise, avec un enrichissement de 420
millions, Benjamin de Rothschild (une fortune estimée entre 1,7 et 2,5
milliards), la famille Mimran (commerce, industrie), qui disposerait de
1,6 milliard. En revanche, la famille Lescure (électroménager) aurait
perdu 250 millions depuis l’année dernière. La crise, toujours elle, a
pesé sur le cours en Bourse de Seb, le champion du petit électroménager.
La chute de Philippe Hersant
Michel Lacoste, même s’il s’est fait débarquer par sa fille de la société
au crocodile créée par son père, n’a pas tout perdu. Bilan estime la
richesse de ce nouveau retraité forcé, installé à Genève, entre 250 et 330
millions d’euros. En revanche, un autre Français, également installé dans
la cité de Calvin, sort de la liste des trois cents plus riches de Suisse,
il s’agit de Philippe Hersant, dont le groupe de presse, GHM (Nice Matin,
La Provence), est en pleine déconfiture.
Enfin, le Gallois Lindsay Owen-Jones, 66 ans, ancien patron de L’Oréal, a
choisi de s’installer en Suisse italienne, dans le canton du Tessin.
L’ancien président-directeur général « pèserait » plus de 400 millions
d’euros.