Billet invité. J’ai modifié la première phrase du billet à la demande de D.B. lui-même.
Lecteur assidu du blog de Paul Jorion, de ses livres, de ses conférences et prof (des universités, c’est-à-dire permanent et non vacataire) à Sciences Po, je me dois donc de réagir aux approximations de certains des commentaires à son Sciences Po et autres symboles d’ancien régime. Oui, Sciences Po fonctionne comme un symbole, et c’est pour ça que tous se jettent sur cet os à ronger du rapport de la cour des comptes. Car je vous invite à aller voir les rapports qu’elle a faits sur les autres grandes écoles, et aussi à observer ce qui se passe réellement dans les universités et vous verrez que les « scandales » de ce type sont légion (ex : décharge horaire de profs) mais personne n’en parle, étonnant, non ? Sauf sur un point qui reste unique, la rémunération de feu son directeur et les bonus. Ce qui a précisément mis le feu aux poudres, il y a un an sur médiapart. Là effectivement, nous avons un symbole de l’intoxication générale des élites de ce pays à cette démesure des rémunérations, à la comparaison à tout prix avec les meilleurs (les plus payés) du monde entier, qui justifie tous ces excès. Pour avoir cotoyé R. Descoings, que j’admirais sincèrement comme un grand visionnaire, j’ai été choqué par cette hubris, et je le lui ai dit, en public d’ailleurs, mais courtoisement, avec amitié, quand d’autres évitaient et évitent encore d’affronter cela en face. Mon diagnostic a été rapidement fait quand j’ai vu la composition de la commission des rémunérations où Pébereau, Schweitzer côtoyaient Ladreit de la Charrière de l’agence Fitch. Tous ces gens vivent dans un autre monde, ont perdu tout sens des réalités en dehors de leur trésor et y ont entrainé Richard Descoings en le persuadant qu’il n’y avait aucun problème à être payé à ce tarif dans un établissement d’enseignement supérieur en grande partie public, puisque l’étalon était désormais les grandes institutions mondiales, voire même les CEO des grandes entreprises, eux-mêmes totalement intoxiqués à la course aux rémunérations délirantes par seul souci de s’étalonner. La folie financière a frappé en effet aussi à la tête de cette école. Et il aurait fallu reconnaitre ces torts immédiatement, supprimer cette commission dont tout le monde ignorait l’existence et renvoyer Pébereau et les autres à leur monde. Si cette dérive fut possible, c’est qu’en effet les procédures ne furent jamais suffisamment claires à Sciences Po et dès mon arrivée j’avais fait des recommandations écrites dans ce sens. Mais allez observer les autres universités ou écoles (et j’ai fait des rapports du même type ailleurs, qui ne servent à rien, c’est vrai) : lorsque les procédures existent, tout le monde prend un malin plaisir à les contourner par des arrangements, qui désagrègent le sens de l’institution. Dans certains cas, on peut le comprendre, car on confond procédure qui possède un sens institutionnel avec la bureaucratie tatillonne, et tous mes collègues universitaires aimeraient avoir la souplesse de fonctionnement que nous permet cette double entité, publique et privée. Mais oui, il faut aussi des contrôles, des gardes-fous et de l’explicitation à tous les étages.
Tout le reste des critiques qui sont avancées n’ont aucun fondement. La sélection sociale fonctionne dans tout l’enseignement supérieur et a précisément été corrigée par le modèle économique original de Sciences Po pour en limiter les effets. Sciences Po bénéficie de droits d’inscription élevés pour ceux qui ont les moyens de les payer et notamment pour les étrangers, ce qui lui permet de générer un système de bourses bien plus important que dans toutes les grandes écoles. La logique de marché n’a pas encore envahi Sciences Po contrairement à la plupart des universités américaines avec la valeur que l’on connait à leurs notes. De plus, Sciences Po offre une formation non centrée sur la gestion, très différente de celles des écoles de commerce et de management qui ont produit la génération de managers qui font les malheurs de nos entreprises actuellement. Mais tout cela ne permet pas d’évacuer notre responsabilité d’enseignants partout où nous sommes, je dis bien partout : comment avons-nous pu contribuer à former des dirigeants actuels aussi bornés, aussi peu visionnaires, aussi avides ? Pour changer cela, nous innovons en matière de recherche et de pédagogie et c’est pour cela que Bruno Latour s’exprime de façon passionnée, car son projet théorique qui nous sortirait des fantasmes modernes débouche sur des méthodes pédagogiques aussi différentes. Et il s’inquiète de voir tous ces potentiels, toutes ces réformes, balayés par cette curée. Si la crise de Sciences Po sert à mettre en lumière cette nécessité d’une profonde refonte de nos méthodes de formation, partout, ce sera déjà un bon résultat qui pourrait déboucher sur une génération qui se défie des promesses fallacieuses des algorithmes financiers et qui veut rompre avec cette économie d’opinion et de prédation. À condition de ne pas se donner bonne conscience en criant avec les loups contre Sciences Po, quand dans le même temps, on fait tout pour y envoyer ses enfants !!
245 réponses à “SCIENCES PO : RÉPONSE À PAUL JORION, par Dominique Boullier”
Merci monsieur Boullier, j’attendais un peu une intervention de votre part, surtout après le papier de Latour. Mieux qu’une intervention vous nous offrez un éclairage, un éclaircissement, une lumière. Les paquebots aspirent et inspirent décidément de drôles de choses lorsqu’ils coulent.
Oui, au sujet de Bruno Latour, je n’ai pas de recul, et pas de connaissance de critiques dans le monde des Sciences humaines.
Le fond et la forme sont des plus séduisants (le Cogitamus récent, par exemple).
Y aurait-il un côté « tout changer pour que rien ne change » ?
En quoi le type de décalage qu’il introduit ne serait pas une ouverture d’esprit intéressante ?
J’ai aussi plus ( heureusement ) appris en lisant l’intervention de Latour qu’en consultant le site de Sciences Po .
PS : Vigneron ancien de Sciences Po ?
Vigneron poli en tout cas, inhabituellement poli, et tout d’un coup.
Pour dire le moins. 😉
J’ai de la sympathie pour ce Boullier là, pour ce qu’il dit évidemment, la et ailleurs, ses engagements. La chose est assez rare, certes.
@Vigneron
Ce qu’il dit là ou rien, franchement… Enseigner autrement : non mais quelle blague ! Ce n’est pas d’une énième méthode que l’Université à besoin, c’est de ne pas laisser filer des enseignants sans méthode mais avec un contenu, de l’âme, du courage, un parcours asymétrique, moins de vanité, de curriculum vitae médiatique à rallonge et d’ambition personnelle.
Sciences Po a gardé Jorion ? Non. Ben voilà, tout est dit.
Martine,
+1
je me souviens avoir eu entre les mains un bouquin ( un peu compliqué pour moi, mais quand même…) de George Steiner évoquant ce qu’était l’enseignement, la passation ..
Maîtres et disciples, NRF Essais, Gallimard, 2003
(titre original : Lessons of the Masters, 2003)
et petite citation de G.Steiner:
« J’ai eu de la chance avec mes professeurs. Ils m’ont laissé persuadé que, sous sa forme la plus haute, la relation de maître à élève est une allégorie en acte de l’amour désintéressé. » (Errata. Récit d’une pensée)
« contenu, âme et courage », voilà ce qui manque actuellement terriblement …mais les enseignants sont le reflet de la société, et vont rarement à contre-courant ( la société est verrouillée)
nous avons connu des professeurs (assez rares), au collège, au lycée et à la fac, dont le cours était si pleins, et le désir de transmission si fort, qu’ils ouvraient des champs insoupçonnés et infinis … c’était des personnes qui aimaient éveiller l’autre, et qui provoquaient une sorte de jubilation… et non carriéristes ( tout-à-fait libres, au sein même d’un programme ) : reconnaissance éternelle envers ces quelques professeurs … et oui, aussi en cours magistral ( avant 68) : le fond et le contenu était donné, mais ensuite, les questions fusaient collectivement ou individuellement …et il y avait toujours du temps en plus pour les questionneurs … des cineclub organisés le jour de repos, avec conférence avant, et débat ensuite ! …
mais, encore il y a quelques années, j’ai vu la même passion ( et avec quel art, car les étudiants venaient de tous les champs possibles, et de niveaux différents ) chez des enseignants du C.N.A.M., et la même disponibilité …
là encore, le C.NA.M., issu de la Révolution Française, lieu d’éducation pour tous ( quel plus bel idéal !) a été pris dans les rêts de TINA …les carriéristes s’y sont immiscés …le pognon règne en maître … les « vrais » enseignants sont en souffrance .
Pour avoir suivi les cours de Bruno Latour dans une autre grande école, où son directeur de l’époque faisait figure de précurseur des méthodes d’enseignement de M. Descoings, avant de se retrouver écarté de manière plus diplomatique dirons-nous,
J’ai retenu deux choses :
– D’une part que la sociologie qu’enseigne Bruno Latour tendrait plutôt à nous prouver qu’il est illusoire de prétendre réformer de tels paquebots (pour une fois que je suis d’accord avec Vigneron, ça se fête !)
– D’autre part que les méthodes d’enseignement modernistes qui prétendent imprimer dans le chef des élèves que le monde est plus divers et varié qu’ils ne le croient devraient plutôt viser le corps enseignant et les anciens élèves.
Sciences Po n’est pas un paquebot,
mais une péniche échouée avec l’eau du bain.
Réfutation confuse et inutile, axée fondamentalement autour du « je ne suis pas du même tonneau que les autres et j’ai pris des positions qui le prouvent; donc Sciences Po n’est pas ce que vous dites. » Une argumentation d’assiégé. Vous défendez mieux votre image que celle de Sciences Po. Certains geôliers de la Bastille avaient eux aussi émis des vœux libertaires et de Launay lui même était un bon bougre nous dit on, ce qui n’a pas empêché la forteresse de tomber pour ce qu’elle était, le symbole d’un pouvoir corrompu, élitiste et décadent. Paul Jorion a le mérite de dire et d’illustrer tout ça très clairement. La lucidité et l’audace, bref le caractère survivront à Sciences Po.
Paul et son miroir … Vigneron !
D’accord, pour une fois, tant avec Dr Jekyll qu’avec Mister Hide pour considérer que Science Po (idéalement personnifiée par Descoings) est un symbole et que la vague qui arrive l’emporte(ra), malgré tous les efforts et réformes dont on peut saluer la justesse et/ou bien fondé.
Il est trop tard maintenant pour corriger le cap, le paquebot continuera sa route jusqu’au naufrage, dans l’illusion d’une conquête encore possible du ruban bleu !
mais que dire de l’énarchie ? autre redoutable paquebot …
le problème n’est peut-être pas telle ou telle école, mais le bain TINesque ambiant, qui a tout contaminé .
http://www.sciencespo.fr/content/163/les-unit%C3%A9s-de-recherche
Parmi ces unités de recherche, il y’en a-t-il une qui ait révolutionné l’exercice du pouvoir en découvrant des « principes », des « méthodologies » qui ne soient pas enseignés ailleurs ?
La notoriété de science po et le salaire de Mr Descoings est pour le profane parfaitement incompréhensible.
Vous faites référence à l’article de Médiapart et au salaire de R Descoings sauf qu’il n’y avait pas que cela dans les articles concernant l’école mais des dérives généralisées dans les salaires et les primes au-delà de celui de son président et dont seuls certains bénéficiaient.
Par ailleurs si les droits d’inscription ne sont pas ceux de certaines universités américaines, comme tout est une question de tendance, cela en prenait progressivement le chemin. Les plus prestigieuses et les plus grandes universités américaines, par ailleurs, ne reçoivent rien de l’Etat.
Pour avoir dans mon entourage des personnes d’un certain âge qui ont fait leurs études à Cornell, elle reconnaissent qu’aujourd’hui leurs enfants vont dans des universités moins prestigieuses, question de moyens tout simplement. Alors oui ces dérives mènent tout droit à conforter une oligarchie qui s’est constituée au cours des 30 dernières années et les statistiques montrent bien que ce sont, toujours et encore plus, les enfants des privilégiés qui peuvent accéder aux grandes écoles en France
Quant à M Descoings s’il ne voyait pas où l’entraînait son entourage proche, style Pébereau, c’est qu’à l’évidence il manquait d’un minimum de discernement dont devrait être doté tout « grand dirigeant ». Savoir s’entourer, comprendre le sens, le jeu de ceux qui vous conseillent une qualité indispensable pour qui détient un tel poste. Il suffit de voir dans quel état il laisse l’école.
Désolée d’être sans doute un peu brutale mais vos arguments ne sont pas tout à fait convaincants.
[…] Blog de Paul Jorion » SCIENCES PO : RÉPONSE À PAUL JORION, par Dominique Boullier. […]
Que se passe t-il ? Jorion à La NEF ce matin, et maintenant ce billet !
( R. Descoings) » grand visionnaire », entraîné par des étalons intoxiqués, l’arbre cachant la forêt
« Tout le reste des critiques qui sont avancées n’ont aucun fondement » (voyons… puisque les griefs sont répartis dans tous l’enseignement).
Emile ? Boutmy ? Emile Boutmy ? dans le link du coléreux Bruno Latour ; »Bref, le projet même d’Emile Boutmy (1835-1906), le fondateur de l’école. Ce projet hybride, Richard Descoings était en train de le réaliser, et c’est ce qu’on lui fait payer en accablant sa mémoire et en paralysant sa maison »
encore un visionnaire, entre visionnaires… (décidément les universitaires semblent écrire de leur vivant même leur nécrologie) qui c’est Boutmy ? l’hégémonie et la reproduction du politique — quel qu’il soit:
« L’enseignement nouveau s’adresse aux classes qui ont une position faite et le loisir de cultiver leur esprit. Ces classes ont eu jusqu’ici la prépondérance politique, mais elles sont menacées…Contraintes de subir le droit du plus nombreux, les classes qui se nomment elles mêmes les classes élevées ne peuvent conserver leur hégémonie politique qu’en invoquant le droit du plus capable. Il faut que derrière l’enceinte croulante de leurs prérogatives et de la tradition, le flot de la démocratie se heurte à un second rempart fait de mérites éclatants et utiles, de supériorités dont le prestige s’impose, de capacités dont on ne puisse pas se priver sans folie » Cité dans P. Faure, Les sciences d’état entre déterminisme et libéralisme. Emile Boutmy (1835-1906) et la création de l’école libre de science politique, revue de sociologie française, année 1981, volume 22, n° 22-23, p.433.
Très bon …. Merci pour cette citation très utile !
Hem… Les droits d’inscription élevés comme réponse à la perpétuation des élites par un financement de bourses ?
Nicolas Jounin, enseignant-chercheur en sociologie à l’université Paris-VIII-Saint-Denis, ancien élève se Science Po, ne partage pas cet optimisme dans sa truibune parue dans Le Monde d’aujourd’hui, sous le titre « Il est temps d’en finir avec Sciences Po ! »
Extrait:
Et alors Leboutte ? T’es pas d’accord pour faire payer leur Sciences-po aux fils de bourges ? T’es d’accord pour qu’les prolos n’y aient pas droit d’entrée mais le devoir de payer les droits d’entrée et donc la reproduction sociale de leurs chefs et de leurs héritiers ?
C’est ça ta synthèse, vigneron ?
« Je ne suis pas d’accord » avec l’excellence quand elle est synonyme d’exclusion, ni avec la récupération de quelques premiers de classe soigneusement formatés, issus des classes populaires, qui feront office de cache-sexe de la sélection sociale, et deviendront les plus fervents défenseurs de la domination – combine bien connue, quasi universelle. Je ne suis pas d’accord avec le financement public (car malgré des droits d’inscription élevés, science po coûte cher à l’Etat, plus cher par étudiant que les universités), a fortiori si le financement public est structuré sur des prélèvements qui touchent plus durement les plus pauvres. Mais je n’attends rien d’autre de notre période historique, ni des aveugles qui nous gouvernent. Tout cela est profondément cohérent avec ce que j’en sais.
Le Lotto a été inventé en Angleterre au XIXème par un Rothschild local, pour faire payer par des gens qui ne vont pas au musée, les oeuvres que vont y admirer ceux qui ne jouent pas au Lotto.
La perfection du capitalisme et la sagesse du législateur, c’est ça.
Voilà. Je ne suis pas d’accord avec « les fondamentaux » non écrits de la société où je suis né.
Dans ce sens, je suis un raté de l’école, qui était là pour me mettre « du plomb dans la cervelle ». Et, plus grave, j’ai par la suite moi-même enseigné ou dés-enseigné pendant trente ans. 😉 )
Moi, j’étais boursier échelon 5 quand j’ai fait science po. Ça m’a coûté 15 € je crois le cursus.
Julien, tu as fait science po, ou c’est une plaisanterie qui m’échappe? 😉
Justement, j’étais en train de me demander qui, parmi les diplômés de cette maison, avait conservé ou conquis une liberté de pensée. Il y en a un prestigieux, c’est Jean Ziégler.
Julien Alexandre, ça fait deux.
La chanteuse Camille est-elle libre dans sa tête? D’après vigneron, elle a fait science po.
Qui d’autre ?
C’est pas une blague Guy. Pour ma défense, j’ai juste fait mon master à Sciences Po, pas le cursus « classique ».
Dans l’ingénierie du son, il y a un principe très simple appelé « garbage in, garbage out », ce qui signifie que si les enregistrements sont dégueulasses, même le meilleur ingé du monde aura du mal à faire sonner ça comme il se doit. Dans les grandes écoles, c’est pareil 😉
Ça coûte cher un étudiant de Sciences-po ? T’es sûr ?
La chanteuse Camille est-elle libre dans sa tête?
– T’es où là Camille ?
– Avec Leboutte-en-train !
(destination inconnue).
Pas que Camille, Claudel aussi, Paul bien sûr, pas la frangine Camille. Pis Ferré Léo, Dior Christian, Huppert Elisabeth, Drieu, Généreux Jacques, Gracq Julien, Proust Marcel, Mossadegh, etc, et même le petit Debré Michel.
Pas queue et certainement pas en tête.
Avec nous.
D’où venons-nous ? Qui sommes-nous ? Où allons-nous …
Mon père aussi, même si ça n’intéresse personne. Pour les quelques verres que j’ai réussi à lui tirer du pif, ça lui a pas donné le melon, même s’il est plutôt vieille école. Mais bizarrement, j’arrive à lui parler de Notre Drame des Glandes, de squat, etc.
Un jour, il s’est excusé pour ce que sa génération (n’) a (pas) fait. Comme quoi même dans un vieux Po, on arrive à faire de la bonne soupe sans trop touiller.
Faire payer aux parents riches les études des élèves pauvres n’est que de la charité imposée qui justifie tout le reste.
Vigneron et quelques autres dans ces commentaires, illustrent parfaitement est par conséquent en toute inconscience ce qu’est la violence symbolique.
La république en France à inventé le principe de la gratuité des études pour tous (payée par tous) et donc de l’égalité des chances pour tous (en principe) y revenir, en l’occurrence y venir pour Science Po, serait d’une telle force symbolique…
Mais je rêve, la république, la liberté, l’égalité, la fraternité, c’est vieux tous ça, c’est pas moderne c’est pas pas mondialisant et encore moins globalisant…
FL, vous le faites exprès ou vous comprenez vraiment tout à l’envers avec le plus grand naturel ?
@Guy Leboot
Ekoué de La Rumeur :
http://www.youtube.com/watch?v=mzbF5G76hNA
« Ekoué est titulaire d’une maîtrise en Sciences Politiques, d’un DEA en Droit public et a soutenu une thèse sur « l’abstention dans les zones urbaines sensibles »2. Il est également diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris. » Wikipedia
@ FL: évidemment. Charité, charité, Rotary and cy.
@ Vigneron: ce qui m’intéresse, c’est les esprits plus ou moins libres sortis de SciencesPo. Donc Debré et Drieu, j’oublie. Je ne connais pas plus hypocrite que Debré. Son niveau d’argumentation dans certaines questions éthiques est du troisième sous-sol.
@ VV!! : ça, ça me plaît !
…Sans ignorer qu’après avoir écrit La servitude volontaire, le Boétie a passé sa vie au service du roi.
Youbati, vous avez tiré des verres du pif de votre paternel ?
Bien sûr que c’est difficile, je vous félicite !
Tirer des vers, déjà …
😉 Cordialement.
@ Guy Leboutte 30 novembre 2012 à 12:57 Le Discours eut à attendre 11 ans pour être publié… et se prête toujours à être si mal entendu; Montaigne ne tint pas sa promesse d’inclure le Discours dans l’essai De l’amitieÌ, ceci afin de n’avoir pas à se défendre de la censure et des persécutions protestantes. Et // au Discours Montaigne se nourrissant de la bibliothèque de La Boétie dans les Essais note « Ce que je ne puis exprimer, je le montre au doigt: Verum animo satis hœc vestigia parva sagaci / Sunt, per quœ possis cognoscere cœtera tute [« Mais ces breÌ€ves indications suffisent à un esprit peÌneÌtrant, à leur lumieÌ€re tu pourras deÌcouvrir le reste par toi meÌ‚me. » (Lucr., I, 403) De l’amitié: III, 9, 983.
Faire rempart au « flot de la démocratie », selon les versaillais,
au lendemain du massacre de la Commune.
Le Sacré Coeur sur les hauteurs du Ciel
Sciences Po pour les basses oeuvres…
C’est ainsi que même à Sciences Po, en Mai 68, la jeunesse,
dont presque toutes les générations expriment, chacune à sa façon,
la soif de liberté de la Commune,
a débaptisé l’amphi Emile Boutmy
pour lui donner le nom de Louise Michel !
Le premier est enterré avec Thiers
La seconde durera sacrée dans les coeurs !
@ Guy Leboutte
« Justement, j’étais en train de me demander qui, parmi les diplômés de cette maison, avait conservé ou conquis une liberté de pensée. Il y en a un prestigieux, c’est Jean Ziégler.
Julien Alexandre, ça fait deux.
La chanteuse Camille est-elle libre dans sa tête? D’après vigneron, elle a fait science po.
Qui d’autre ? »
REPONSE :
Anne Roumanoff
François-Xavier Demaison
…mais il y en a a sûrement d’autres.
@Julien Alexandre :
Garbage in, Garbage out sont des foutaises une fois qu’on a entendu Dominique Blanc Francard aux manettes (les aficionados des Enfants du Rocks pourront comprendre). J’ai vu de mes yeux vus ce Monsieur mixer au studio Plus XXX. Le Garbage in est mixable à partir du moment ou une piste en line in (et au moins une) est synchro avec le tempo. 🙂
Je tiens DBF pour un véritable génie !
J’aimerais voir la réponse de l’Université, si ringarde, si peu dotée, si avare en pédagogie et profs de qualité et si peu accueillante aux élèves de tous horizons, surtout défavorisés…
Moi aussi je trouve la réponse de M. Boullier intéressante et utile. Encore une fois ne nous laissons jamais enfermer dans les dictats, les vindictes. L’article de Paul était plus général sur les « lieux de pouvoir » ; M. Boullier répond en précisant des points à ne pas oublier et nous en tirons tous des éclairages plus enrichissants. C’est un débat.
Un point me parait très fondamental : un professeur de Sciences Po lit le blog et les livres de Paul Jorion et a le panache de le faire savoir, sans pseudo. Quand on voit la hargne de certains universitaires envers les pensées novatrices comme celles de Paul il est quand même fort de voir ça! On peut en fait être optimiste sur la diffusion des idées de Paul !
Je suis plutôt du même avis que vous Tolosainen.
Et puis je tombe sur cet article et je découvre que le grand coupable c’est le net 😉
La vidéo vaut son pesant d’or!
@Tolosolainen
A-t-il vraiment lu le blog, et qu’en a-t-il pensé ? Ce genre de remarque lui rapporte de la sympathie c’est la seule chose de sûre. Le reste..
Pauvre, pauvre, pauvre, pauvre Liszrfr.
en fait, non ( enfin pas forcément ), mais c’est Vigneron ( toujours dans le sein des seins, et dans les cerveaux des zélites) qui l’a prévenu de l’ »attaque » en loucedé !
Pour en terminer avec cette triste affaire, bientôt on préférera Mantes-la-Jolie comme référence que Science Po sur le CV.
On mesure un enseignement à ses résultats. Les résultats de Science Po ne sont guère brillants c’est le moins qu’on puisse dire, au contraire !
Ils ont un petit entraînement à la méthodologie sans doute, et on leur dit comme on me l’a dit à Nanterre fac respectable, qu’il faut toujours avoir une réponse prête et qu’il faut être brillant. La belle affaire, ce ne sont pas des chercheurs au fond, puisqu’ils sont aux antipodes du marxisme et sont en plein dans l’idéologie fallacieuse dont la crise actuelle prouve le manque de pertinence ! Le marxisme avait plus de perspicacité concernant l’analyse sociologique de la société.
Je considère l’enseignement de Science Po au vue de ses résultats sur ses élèves, au vue de ses postulats imprégnés de déni de la réalité comme catastrophique ! C’est effectivement une secte qui a pignon sur rue, c’est tout ! Ils me font pitié ok ? Comme Dauphine.
« eux-mêmes totalement intoxiqués à la course aux rémunérations délirantes par seul souci de s’étalonner »
Ils ont aussi grand souci d’étalonner leurs salariés entre-eux. Pas vers le haut, certes. 🙂
Peu importe la justification de ce phénomène, le mérite et autres conneries; il n’a pu se développer que grâce à ceci: « À condition de ne pas se donner bonne conscience en criant avec les loups contre Sciences Po, quand dans le même temps, on fait tout pour y envoyer ses enfants !! ».
Gaffe au retour de bâton lorsque la classe moyenne aura perdu l’espoir d’y voir ses enfants…
J’comprends pas, riche ou pauvre, qui peut avoir envie d’envoyer ses gosses là dedans ? Là sérieux, ça m’échappe complètement. Qui peut avoir envie de voir ses gosses sortir lobotomisés de leurs études (Camille a l’air très gentille) dans le meilleur des cas ou transformés en chiens de garde de l’ordre établi (Pujadas est un gars super sympa en privé il paraît) dans le pire des cas.
On fait comme on peut, avec les moyens du bord.
Ce que je trouve marrant, c’est qu’on veut nous faire croire qu’à Sciences Po le but est de former des questionneurs, des gens qui aiment réfléchir etc alors qu’il ne s’agit que d’une couveuse à élites, de reproducteurs conservateurs issus de tous les milieux mais formés à la même doxa. Quel intérêt ? Qu’ont produit les élites ? N’importe quel boucher charcutier avec 35 ans de métier en sait plus que n’importe quel cacique de Sciences Po. Vous reproduisez et vous frimez avec la culture générale. Quel intérêt ? Qu’y-a-t-il ? Reveillez-vous, engeance…
Je me reveille … Hein? Pour quoi faire? Nannnn je vais dormir. Quelle chasse aux sorcières!
Bizarre …mais bon comme dirait l’autre – et la tendresse bordel!
Et la tendresse, Braudel
je me souviens d une émission hebdomadaire de Paul Amar en direct de Sciences Po ( rencontre entre les élèves et une personnalité )
les questions des élèves étaient d’ une fadeur abyssale , rendant l’émission consternante
Votre billet débute sur un formidable « C’est pas pire qu’ailleurs! » – ça la fout mal pour une école qui se targue de sa place près du sommet de la hiérarchie des institutions de formation au pouvoir.
L’Elite est aussi plongée dans la vase que les improbables magouillards des universités provinciales (pouah!), mais en plus elle se sucre (avec les pincettes le sucre).
C’est qu’il faut tout de même bien arriver à garder en poste les pantins qui fourniront les prochains contingents de petits soldats du néo-facho-libéralisme! Sinon, eh bé eux aussi ils vont vouloir rejoindre le cac 40!
O, être une mouche sur le mur de l’amphi le jour du cours sur la (re)régulation. Je note au passage que vous concédez que le sens de cette institution est « désagrégé ». Mais c’est pour mieux vous vautrer immédiatement après:
Suis-je donc crétin, mais bien sur… on peut comprendre.. que l’institution est vendue au libéralisme déréglementé sans en avoir l’air.
L’argument transparaît seulement comme une arrière pensée, teinté d’agacement, dans cette conclusion. Venant d’un prof à Science Po je reste sur ma faim
Pas besoin de 6 caisses de critiques pour poser et remporter l’argument. Une seule et infime paille dans le moteur suffit à produire l’explosion en vol.
Tout à votre tâche de modelage cérébrale de l’infanterie libérale, votre nez ne dépasse plus du guidon: vous ne proposez pas ni ne vendrez jamais une opportunité de formation aux étudiants en mal d’enseignement de qualité, puisque vous sélectionnez exactement qui vous voulez selon des normes intellectuelles déterminées par la classe sociale de vos étudiants. Votre concours d’entrée est une épreuve en bienséance atlantiste, un thème en novlangue (je préfère l’original « doublespeak » qui rend mieux l’attitude schizoïde de déni du réel à adopter par les candidats). La sélection sociale fonctionne exactement comme vous le souhaitez. Qu’on me montre un seul étudiant de Science Po issu d’une famille ouvrière.
La réponse autour de votre nombril.
Hier on m’a rappelé le sage proverbe chinois selon lequel le poisson pourrit toujours par la tete. J’ajouterai que l’eau renversée est difficile à rattraper.
Je suis tout à fait d’accord sur la conclusion de Paul Jorion, parce qu’elle s’appuie sur un constat.
Celui de l’échec de la loi des marchés, base de tout enseignement économique et politique ici ou ailleurs.
Comment refuser de voir que l’enseignement que l’on y prodigue a été une véritable catastrophe une fois mis en pratique.
Les autres vont suivre.
Les explications subjectives ne feront jamais le poids face à l’expérience.
Dominique Boullier en recyclage aux enchère sur Ebay
+ sérieusement
Extrait du texte du commentaire de Pierre Legendre du film documentaire de Gérald Caillat (82 mn – 1999) Conçu avec Pierre Legendre et Pierre-Olivier Bardet (ARTE Éditions / Editions Mille et Une Nuits)
8 ans plus tard réalisation de
L’empire du management 1/2
merci Roma,
je viens de lire ce constat de Pierre Legendre.
J’édite et prends le temps de bien approfondir ces sujets combien essentiels qu’il soulève.
A première vue, je pense qu’il est en plein dans le mille quand il soulève les gros travers tant d’un côté que de l’autre, qui nous amènent là où nous sommes, c’est à dire le vide sidéral.
@ roma : auriez-vous la réf mille et une nuits ou le titre exact ? merci
Je conseille claude-henri de saint-simon ( le cousin du Duc) avec la parution de l’édition-critique
aux PUF ,très bel objet !
@ JeanneR : « Miroir d’une nation, L’Ecole Nationale d’Administration » Pierre Legendre, 1999, éd Mille et une nuits, La Petite Collection, 2,60 € !!
Merci d’avoir cité Pierre Legendre qui est une de mes références depuis « l’amour du censeur » (ce qui fait ^plus de 30 ans!) et qui me sert à enseigner la critique du management (oui, à Sciences Po qui n’est précisément pas une école de management, c’est cela qu’il faudra comprendre si les commentateurs de ce blog veulent bien faire la différence…). Mais tout le modèle qu’il décrit a été porté au paroxysme avec l’avènement de la finance avec la formation de grands prêtres des ratios prêts à sacrifier tout ce qui met en travers de leur route (salariés, sous traitants, innovation, etc..). Sans oublier qu’ils sont devenus intéressés directement via leurs bonus (tiens , encore) et stock options au mouvement de la valeur pour l’actionnaire. On ne parle pas assez de ce changement de camp des managers captés par les actionnaires alors que jusqu’au début des années 80, ils avaient précisément pris trop de pouvoir. Les détacher à nouveau, en interdisant tout stock options et autres bonus, en plafonnant leurs rémunérations les feraient revenir sur la terre des salariés….
Dominique Boulier peut aussi descendre de son cheval et arrêter de prendre les forumeurs pour ce qu’il ne croit pas être.
Sces-po, quelque soit l’avis de ce Môssieur ne fait rêver que l’élite ultra-libérale et elle paricipe de la démolition de la valeur cardinale de la République, l’égalité des chances/égalité de moyens et et de traitement des citoyens.
Europe (UE) : La fabrique de pauvres. 11 millions en Allemagne, 9 millions en France. http://bit.ly/SsT0ZA
11 millions en Allemagne, 9 millions en France : c’est le nombre de personnes, comprenant de nombreux enfants, qui vivent en dessous du seuil de pauvreté dans ces deux pays, pourtant parmi les plus riches d’Europe.
En Allemagne, des mères de famille jonglent entre des allocations chômage dérisoires et des “minijobs” à 400 euros. En Espagne, les services sociaux sont asphyxiés par la baisse des crédits et des familles endettées se retrouvent à la rue alors même que les banques ne parviennent plus à vendre les logements vacants qu’elles ont saisis.
Cette misère n’est ni un choix ni une fatalité. Elle est le produit d’un changement de paradigme économique et politique ayant débouché sur un nouveau système.
Autant de témoignages qui illustrent une pauvreté “héritée” dès l’enfance et le sentiment d’impuissance et de honte de ceux qui en sont victimes. Sociologues et politologues mettent en garde : dans des sociétés européennes “en situation d’urgence”, le démantèlement de l’État providence pourrait bien être une bombe à retardement.
http://videos.arte.tv/fr/videos/la-fabrique-de-pauvres–7075488.html
Ce qui semblait vraiment définir l’IEP de Paris il y a quelques années ne résidait pas dans la qualité de l’enseignement, assez convenu et « académique », peu créatif, mais bien plutôt dans l’apprentissage d’un certain type de discours, normé, se voulant efficace, politique..
Non Tolos, P.Jorion n’est pas visionnaire mais à simplement du bon sens!
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Pour ce qui concerne M boullier L’analyse me semble pertinente mais c’est eux qui ont formés nos politiciens dont la couardise et l’âpreté aux gains est devenus la norme.
Le sens de l’état? =0
Ou sont les anciens commis de l’État qui prenaient à cœur le service de la nation? Mort!
Ceux qui sortent de l’ENA et qui nous coutent la peau des fesses ne pense qu’à une chose. »Comment rendre service à l’entreprise qui m’emploiera dans quelques années’ pour un retour gratifiant.
Je ne le supporte plus!!!
Science pot pot ; c’était pas pour moi, pour x raisons qui me sottent aux yeux à la découverte du logarythme népérien, il fût un temps; une école inaccessible.
Impossibilité de devenir une sorte de chose ridicule sans en sortir dirons je!
Donc plaisir de vous en voir vous enorgeuillir …..
remuais ,re muet,quelques sous et science chance devrais finir en sciences caca.
@justebienlibre . Voyons , c’est de la nov’langue , une bonne blague, ou de la pensée libérale ???
L’escargot de la vie contient énormément de réponses, et donner avec certitude le moment où la carapace doit s’arrêter pour échanger avec les autres ou ce qui l’entoure devrais, peut être,être le chemin à copirighter.Afin que l’élite se définisse la limite acceptable pour qu’un être vivant ne se pose pas la question de la finalité de la propriété sans se poser la question de sa liberté!
Pour ma part j’ai plutôt l’impression qu’ils ont pris comme model le serpent.
Pourquoi tant de haine pour le carabin qui pose le bon diagnostic : » l’intoxication générale des élites » . Parce qu’ensuite , il n’ose amputer . Ainsi périt Louis le quatorzième entrainant avec lui ses ors et ses pompes .
Personnellement je trouve que Sciences Po mérite d’exister ne serait ce que pour la valeur de son centre de recherches politiques, le CEVIPOF. J’adoooore Pascal Perrineau, ses analyses si éclairantes et puis il est si beau à « C dans l’air ».
Quand une civilisation bascule dans l’adoration du veau d’or, tout le corps social est déjà gangrené. Les blancs de l’échiquier ont depuis longtemps plus de pions, les cavaliers ont vendu leur monture, les fous ont investi la tour qui s’embrase sous le regard hagard du roi nu et de la reine un peu marquise pour le coup.
Echec et Matte. Si on jouait à autre chose maintenant !
Vous citez des noms que j’ai bien connus : Schweitzer (homme de gauche), La Charrière (plutôt pas de gauche) que j’ai côtoyés au CA de Renault (administrateur salarié). Leurs talents sont évidents, tant en stratégie que finance. Ils méritent certainement leurs parcours d’exception. Mais un trait de ces personnages m’a frappé : leur rapport personnel à l’argent. No limit. L’idée que leur valeur personnelle mesurée en termes de revenus puisse être bornée leur était étrangère, sinon insupportable. Dans leur petit monde, ils étaient bien placés pour savoir que les arbres ne montent pas jusqu’au ciel, mais leurs revenus, juste mesure de leurs talents, pourquoi pas ? Le jour du vote de la part variable de Schweitzer, de l’ordre de 1 M€ si je me souviens, j’avais voté pour le maxi, mais avec un commentaire : OK pour la performance, mais certainement pas pour le pactole associé. Il a rigolé, un peu nerveusement. Je dois reconnaître que ces hommes ne font pas exception. Durant toute ma carrière, personne ne m’a jamais dit être trop payé, au contraire. Moi-même … Misère humaine, misère de l’économie.
Ulysse,
Votre carrière peut-être, mais étonnante cette faculté d’oublier les contre-exemples pourtant emblématiques comme le cas de Gallois qui demandait à toucher son « modeste » salaire de patron Sncf (180 000 euros par an) lorsqu’on l’a appelé au chevet d’EADS. Il a bien du se plier aux exigences de la caste, à celles de Renders et aux obligations statutaires de rémunérations hubriesques/ubuesques…
http://m.20minutes.fr/economie/401864-Economie-Le-president-d-EADS-Louis-Gallois-ne-veut-pas-gagner-son-million.php/
Certes , et j’en connais qui , par conviction, ont préféré resté dans la fonction publique plutôt que de succomber aux sirènes des salaires du privé.
Ce sont souvent les mêmes qui ont été éjectés ( en fait mis sur la touche jusqu’à l’écoeurement et la retraite), honteux fainéants rétrogrades, par la machine à « simplifier » la fonction publique , en dehors de tout projet politique démocratiquement ( soit , éclairé sur les enjeux , les avantages et inconvénients )valide et réellement partagé .
Ceci étant , la remarque d’Ulysse reste très majoritairement vraie , qu’elle concerne des gens » de droite » ou » de gauche » , du privé ou du public .
Pour la même cause que celle qui fait que notre société et les jeunes parmi elle , pensent que la réussite c’est d’abord et avant tout possèder .
Le tout inscrit dans notre Constitution en son article qui fait de la propriété une » valeur » sacrée .
A Sciences Po , en France et de par le monde , il n’y aura rien d’humainement joyeux et de » bon temps » , tant qu’on n’aura pas disséqué et redéfini la » propriété » .
Ce jour là , en retournant sur le site de Sciences Po , j’y trouverai peut être la définition de » sciences politiques » et j’y lirai le terme » Ethique » .
Juan,
c’est faux, tout simplement et bien évidemment faux. Et insultant « par-dessus le marché ».
Simplement , évidemment , et sans insulter quiconque , je persiste à prétendre que la » vraie » cause de nos impasses ,est dans la sacralisation de la propriété .
Il me semble que le « propriétaire » du lieu est aussi un peu de cet avis .
@Juan nessy
Exact, il y a une véritable crispation autour de la propriété, ici. Et tout cela en vain ! peu importe à qui appartient ceci et cela. Au Burundi (mon agent spécial se trouve là bas) , ils n’ont que la terre rouge gorgée de pluie et la verdure luxuriante, les collines, les cabanes…
Pierre Bourdieu (moqué « bourdivin » à FR C) dans sa théorie des champs crée un impensé autour de la notion du don, une pratique altruiste sans gain symbolique, au fond sa théorie est une extension du mantra capitaliste, mais visant les capitalistes en priorité. Il décrit ce qu’il voit;
Je suis sûr qu’on lit trop Bourdieu à Science Po d’où les déboires en série.
Peu importe à qui appartient quoi, les parents donnent aux enfants de toute façon ce qu’on donne, un autre en fera bon usage.
T’échappe pas Juan, tu causais pas institutions mais bien « réussite d’abord et avant tout » dans la possession pour les jeunes. Tu causais pas bien sûr de tes petits enfants si bien éduqués.
Echapper à quoi ?
Quand je dis que notre société et nos enfants ( pas encore nos petits enfants , mais ça peut nous pendre au nez ) confondent réussite et possession, je dis bien ce que je veux dire ; ça n’est pas une insulte , c’est un constat .C’est aussi le constat ( pour moi ) qu’il ne faut pas chercher ailleurs la tendance à l’égoïsme , au désintérêt de la chose publique, au morbide enfermement sur soi et à la recherche de « divertissements »
Et quand je dis que nous avons permis ça , sinon encouragé , je dis bien aussi ce que je veux dire: notre Constitution permet ,sinon incite à , la » faute » .
Je crois avoir lu ici , sous la plume de Jorion , des choses qui ressemblent à ça , à propos de la meilleure façon de rendre certains vertueux . Je ne fais qu’élargir certains à tout le monde ( sauf les saints , mais je suis athée ) .
Ceci étant , des jeunes , des vieux , des très vieux , ne m’ont pas attendu pour penser , dire et faire des choses de l’ordre où je l’affirme .
Juan, trouve moi une époque de l’humanité où ton opinion digne du dico de Flaubert n’ait pas été serinée d’abondance et recevant moult hochements de têtes confirmatifs et t’auras droit à un plein paquet de Carambars millésime 1968…
Je ne partagerai donc pas les carambars avec Paul Jorion ; ça vaut sans doute mieux pour nos deux dentitions .
Mais si je ne persistais pas , je me demande bien à quoi servirait son Blog et pourquoi Vigneron s’y plait , même s’il a vendu aux chinois son Saint Emilion aux OGM !
PS : Gustave Flaubert écrivait pas mal de chose juste ( dont sa définition de la propriété ) . Avant lui et Marx même , j’avais déjà souligné l’analyse de Rousseau et surtout sa mise en cause dans la philosophie du Libéralisme dont il était pourtant lui même le promoteur .
Quelques siècles pour que les scories s’effacent et que l’essentiel se révèle , ça n’est finalement pas trop .
Mais si personne ne veut voir ce que le révèlateur met en image de plus en plus nette , évidemment , rien n’a de sens .
Recyclage de mes prises de tête :
http://www.pauljorion.com/blog/?p=42502#comment-371170
Juan Nessy
C’est ça ! ….. »la sacralisation de la propriété », si on pousse votre raisonnement jusqu’au bout, dès que l’on appartient à soi-même la propriété existe de fait.
J’aime pas les clichés.
L’argent fait pas le bonheur …. mais c’est bien pratique pour faire les commissions.
@Edith :
Je ne comprends pas votre commentaire .
Sauf à y trouver une confirmation à la nécessité de ce que j’avance par ailleurs : travailler sur « les » propriétés » , leurs natures , leurs rôles , leurs limites , leurs inter-relations.
J’ai l’impression que la « répulsion » à ce travail vous conduit à vous contenter confortablement du cliché .
Juan Nessy
Je n’ai aucune répulsion à travailler sur l’idée de développer l’usage au détriment de la propriété.
J’ai seulement un blocage (et pas des moindre) : je n’ai pas la foi dans la réussite d’une organisation qui atteindrait le but de distribuer, gérer, attribuer sans que des dérives commencent à s’immiscer très rapidement, faisant échouer à brève échéance un tel concept.
Il suffit de se souvenir de l’esprit d’Auroville lors de ses débuts, de ses règles et de constater ce qu’elle est devenue aujourd’hui.
Alors, je prends en compte tout cela, et je conclue que sans courir après l’accumulation des propriétés mobilières et immobilières (ce que ne cherche d’ailleurs pas la majorité des gens), il est plus raisonnable pour chacun d’entre nous de viser à avoir son propre toit pour y abriter sa famille que de dépendre de propriétaires avides qui vont vous le louer, quitte à vous jeter dehors à la moindre occasion.
C’est pourquoi je conclue : l’argent ne fait pas le bonheur, mais c’est bien pratique pour faire les commissions.
@Edith :
Qui a dit ou écrit que travailler sur « les propriétés » ,c’était vous priver de la propriété de votre toit ?
Fort bien résumé, avec une mesure digne d’éloge.
oyantais, des éloges? c’est juste son devoir.
Et s’il ne restait non pas mille, ni cent, ni dix, mais un seul juste à Science Po, Dieu Jorion ( 🙂 ), sauveriez vous l’école?
(peut-être faut-il sauver l’école, si elle accepte d’être une « école », mais je ne suis pas sur que d’être associé à une maternelle lointaine dans un trou paumé, n’exempte ces ouailles de l’orgueil tant redouté….., d’un étalonnement salarial, ou de l’échec intéressé des enfants des autres, on n’a jamais fait le meilleur de l’humanité).
Les méthodes nouvelles (… les jours d’optimisme, faut bien faire valoir le temps où l’on vit), s’ils sont le phare, qui éclaire les navires écoliers pourquoi pas, s’ils ne font que narguer les bateaux à quai, cela n’a aucun intérêt.
Et pour choquer 🙂 , je dirai que le meilleur moyen d’être un chirurgien populaire, c’est l’armé (non pas celle d’un Bigeard, quoique je m’excuse, mais j’ai rit suite à une histoire de parachutiste comme époux, mais celle actuelle qui vous accueille avec des top-model à la gare Montparnasse entouré de famas et de militaires pas content 🙂 )
J’anticipe une réponse débutant par la locution novlangue suivante:
« La question ne se pose pas en ces termes »
après ça je crois qu’il n’y a rien à ajouter, si ce n’est que richard descoing a su faire la moitié du chemin en se laissant persuader. point qui me semble important si jamais des réformes profondes (coûteuse?) devaient être engagées. vous pourrez réformer tant que vous voudrez, jusqu’à en matraquer vos élèves, c’est une question d’hommes, comme la plupart du temps.
à mon avis en succombant aux charmes corrupteurs des sirènes de la mondialisation néolibérale, triomphante avec la fin de l’urss ; en désacralisant sans relâche les principes républicains les plus essentiels, fascinés que vous êtes par la pragmatique culture anglo-saxonne… et effectivement dans les hôtels new-yorkais, en 2012 particulièrement, l’on s’est beaucoup amusé. une rémission sans condition à présent. il suffit de lire l’article que vous avez mis en lien:
–d’un côté la haute fonction publique qui ne voulait pas qu’on touche à cette petite école qui lui convenait parce qu’on n’y apprenait à peu près rien qui puisse remettre en cause son droit de naissance à représenter le bien public ; de l’autre l’Université qui ne pouvait pas supporter que naisse en France une « university », au sens anglais, à la fois autonome, bien dotée, tout en restant en prise avec les élites politiques et culturelles, au centre de tous les pouvoirs.
–à Sciences Po, les anciens bourgeois se trouvent brassés avec des élèves de banlieue et usent leur culotte dans des amphis remplis à 70 % d’étrangers et doivent passer une année complète dans une grande université étrangère.
–A Sciences Po, il existe six campus en région, où des gamins de 17 à 19 ans pratiquent en trois langues la vie des « collèges » à l’anglaise
certes tout cela n’est pas négatif, simplement la france est plus que les français d’une époque donnée et nos fusées sont encore à propulsion.
Bonsoir à tous.
Il y a sur Business Insider, en ce moment , un article sur le système éducatif Finlandais, assez radicalement autre que le nôtre qui mérite d’être réfléchi.
Pour ma part j’ai pu constater que le modèle éducatif français est totalement politico -idéologico- dépendant et ne vise pas à produire des « citoyens libres et responsables » mais des « conformes » La république des épiciers ayant pris l’ascendant, le produit de base de l’Educ’ nat’ est un consommateur opinant: Oui Oui – Ouin Ouin au pays du Medef , Le Super Market version hip hop du palais de Dame Tartine!
Cordialement
http://blogs.mediapart.fr/edition/2012-ils-sengagent/article/130312/enseignement-sinspirer-de-la-finlande
Oui, j’avais lu (pas dans le lien ci-dessus, je ne sais plus où) qu’au moment de la crise pour eux (post-changements en Russie : 1995-1997? ), ils avaient supprimé leur « inspection académique », carrément, et pas juste pour faire des économies, mais parce que leur système d’harmonisation et de responsabilisation décentralisée devait bien pouvoir marcher « tout seul »…
Je suis retournée vers le billet du 19/01/2012: » comment le paquebot triomphe de la finance a-t-il bien pu sombrer ? » excellent ; je l’avais oublié ,un peu .J’avoue avoir un faible pour un « renflouage par basculement « , c’est festif ,récréatif ,et le résultat probablement sans appel.
-@Liszt : à quelle édition de Lord Jim renvoyez-vous ? j’en ai plusieurs drôlement perchées …merci
@fugisan :les 2’10 de » e la nave va « sont un délice fou pour l’oreille et l’esprit ( moment musical n°3 sur …à redécouvrir sans modération) fellini en culotte de velours .
@jeanneR
Édition Folio, n°1403….
En fait dernièrement je relisais plutôt « Le creux de la vague », de Stevenson… parce que ces trois éclopés sur leur cargaison de champagne frelatée pouvaient faire sens, comme la description de la déchéance de Herrick au début, et la beauté de l’atoll, la nuit.. :
« Le lagon se brisait à leurs pieds en minuscules vaguelettes, et avec un bruit aussi exquis qu’un chuchotement , des étoiles de toute taille se penchaient sur leurs propres images dans ce vaste miroir ; et la lumière plus vive du fanal qui appartenait au Farralone brûlait au second plan. »
Plus loin :
« Et il n’y avait rien d’autre de visible, dans les cieux là-haut comme dans le lagon en bas, que les étoiles ou leurs reflets. » Des minutes s’écoulèrent ou bien peut-être des heures pendant lesquelles Herrick resta ainsi accoudé, à contempler le somptueux spectacle des eaux et à s’abreuver de paix. » Un bain d’étoiles « , se disait-il, au moment où une main finit par se poser sur son épaule. »
Merci à Liszt , je n’aurai pas à faire de l’escalade !
Les préceptions de son défunt président masquent difficilement le méticuleux vernis des banlieues défavorisées lorsque l’on réalise le volume des revenus extournés au sein de l’établissement. Évidemment quand monsieur Boullier partage ses impressions le vaillant calcul s’en révèle d’autant plus exact. D’ailleurs, au-delà du cas d’école, à l’époque et peut-être aujourd’hui encore, le ressenti des équipes en place n’y détectait-il pas le véritable talent ?
Beuark. Y’a pas à tortiller. Y’a plus mal famé que Sciences-po. Les fils du BJ.
Rien sur le statut de l’école, entre la Fondation nationale des sciences politiques (la fondation privée qui le parraine) et l’Institut d’études politiques, que pointerait avant tout la cour des comptes dans son rapport?