Billet invité. 30/11 à 00h08 : deux paragraphes modifiés entre le 1er graphique et le second.
Un graphique remplaçant parfois avantageusement un long discours, ce billet a pour objectif de donner des arguments visuels à partir de graphiques établis sur la base des statistiques de l’Insee, et donc de corroborer ou d’invalider certains propos ou idées reçues, au risque d’enfoncer quelques portes ouvertes. Cette analyse porte essentiellement sur les sociétés non financières pour la raison simple qu’elles totalisent presque 65 % des rémunérations versées et 86 % des dividendes distribués (1). Cliquer sur les graphiques pour les agrandir.
Comme tout le monde, nous entendons parler de compétitivité à longueur de journée, parfois jusqu’à la nausée. Devenu argument d’autorité, ce terme ne souffre aujourd’hui aucune discussion, aucune remise en question, alors qu’il y aurait certainement beaucoup à dire et à discuter autour de la conception guerrière qu’il sous-entend. Mais mon propos n’est pas là. Que cela nous plaise ou non, ce mot, répété en boucle dans les médias, colonise les cerveaux et les discussions jusqu’à « psycholeptiser » toute critique sur son bien fondé. Et force est de constater que ce nouveau leitmotiv, fer de lance de la guerre idéologique, accapare aujourd’hui toutes les énergies du Medef et concentre ses tirs, essentiellement, sur le coût du travail. Or, comme certains l’ont déjà fait remarquer, cet argument équivaut à de la pure propagande dont le seul objectif est d’introduire un rapport de forces favorable au patronat et aux actionnaires – en d’autres termes le capital – face aux salariés.
Au risque de faire une légère digression, une des analyses que j’ai pu lire sur la compétitivité a particulièrement retenu mon attention. Dans un article récent (2), Arnaud Parienty, adoptant un point de vue original, écrit :
Un problème plus général est la mauvaise qualité des dirigeants d’entreprises en France, rarement souligné. Il est étonnant (et symptomatique de notre culture colbertiste) que l’État ne retourne jamais vers les entreprises les accusations qui lui sont faites. Pourtant, les cadres ne sont pas les premiers à dénoncer des dirigeants parachutés dans des secteurs d’activité auxquels ils ne connaissent rien, choisis pour leur carnet d’adresses plus que pour leurs compétences, obsédés par la performance financière sans volonté de construire un outil de production, passant d’une entreprise à l’autre à toute vitesse.
Voilà qui a le mérite d’être dit et de poser le problème sous une autre forme : le manque de compétitivité ne serait-il pas tout simplement la conséquence d’un manque notoire de compétences, d’imagination et de volonté chez certains de nos grands patrons ? Raison de plus pour contrecarrer, par tous les moyens possibles, la politique qui consisterait à faire payer aux salariés l’incompétence de quelques-uns.
Pour en revenir au cœur de ce billet, je commencerai par évoquer une intervention récente de Jean-Luc Mélenchon (3) – proposée ici même en lien par un des fidèles lecteurs du blog (4) – dans laquelle il proclamait que les dividendes distribués étaient très largement supérieurs aux cotisations versées par les employeurs. N’ayant jamais eu une confiance totale dans les propos de nos hommes politiques, je suis allé directement vérifier l’information sur le site de l’Insee en consultant le compte S11 des sociétés non financières et S12 des financières. Et force est de constater, comme le montre le graphique 1, qu’il a raison.
Aujourd’hui et depuis 2004 – 2002 quand on cumule SNF (sociétés non financières) et SF (sociétés financières) -, les cotisations sociales pèsent moins lourd que les dividendes totaux distribués dans les comptes des sociétés non financières. Toutefois, l’honnêteté oblige à préciser que les dividendes nets (reçus – distribués) en 2011 sont encore très largement inférieurs aux montants des cotisations sociales : 66,8 versus 166,8 milliards, 89,9 versus 166,8 si nous prenons le compte « Revenus distribués des sociétés » dont les dividendes représentent 75 %. L’argument de JL Mélenchon dont l’avantage est de frapper les esprits est fondé, mais doit être assorti d’un « MAIS » de réserve, suivant l’angle de l’analyse. Compte tenu de cette différence d’appréciation selon que l’on prenne les dividendes totaux ou les dividendes nets, il est nécessaire d’aller un peu plus loin et de trouver d’autres éléments moins contestables.
Ainsi, poussant l’investigation un peu plus loin, j’ai réalisé le graphique 2 qui montre sur une base 100 prenant 1993 (2) comme année de référence, que la masse salariale (salaires + cotisations soc. effectives et imputées) est restée relativement stable par rapport à la valeur ajoutée brute (66,93 % en 93, 67,77 % en 2011) alors que dans le même temps, le poids des dividendes totaux distribués était multiplié par presque 3 dans leur rapport avec la valeur ajoutée brute (7,5 % en 93, 21,1 % en 2011) et par 2 dans celui avec le compte d’affection des revenus primaires (8,8 % en 93, 19,4 % en 2011) (3). Quelle que soit l’assiette du calcul, que vous preniez le total des dividendes distribués ou les dividendes nets (total dividendes distribués – dividendes reçus) en rapport avec la VAB ou l’EBE (graphique 2bis), il y a systématiquement une multiplication par 3 (ou presque) des sommes versées entre 1993 et 2011.
Quant à la masse salariale, vous pourrez constater sur le graphique 3 que les salaires et traitements ont augmenté, mais ont été compensés par une diminution des cotisations sociales effectives et imputées. Donc, si les salariés qui ont la chance de bénéficier d’un système de participation ou d’intéressement ont vu leurs gains augmentés, la charge globale de la masse salariale pour les SNF n’a quasiment pas bougé depuis 1993 comme le montre la courbe linéaire (en rouge). Elle a même été légèrement inférieure à 1993 de 1994 à 2010. Seule l’année 2011 présente une légère augmentation de 1,25 %. Ce graphique nous indique clairement que le coût du travail n’est donc aucunement responsable de la baisse des marges des entreprises.
Dès lors, une question se pose. Si l’augmentation des dividendes n’a pas été prélevée sur la masse salariale – en tout cas depuis 1993-, contrairement à une idée trop largement répandue, sur quel(s) poste(s) a (ont) été prélevés ces dividendes ? En d’autres termes, quelle(s) est(sont) la(les) ligne(s) comptable(s) qui a(ont) été la(les) plus affecté(es) ?
Le prochain graphique (graphique 4) montre que l’impôt sur les sociétés n’a pas été affecté sur la période 1993-2011 et serait au contraire en légère augmentation comme le suggère la courbe de tendance linéaire. Si nous en restions là, comme le feraient certains apôtres orthodoxes sur le mode du « Circulez, y’a rien à voir ! » ou pire de « L’État nous spolie !», nous passerions à côté de la tendance lourde qui se dégage des dernières années. En effet, si nous faisons un focus sur la période 2006-2011 (graphique 4bis), nous voyons clairement que si les dividendes nets ont retrouvé rapidement leur vitesse de croisière après la crise de 2008, ce n’est pas le cas de l’IS.
Autre chiffre intéressant : le rapport entre le montant de l’IS et les dividendes nets. Comme le montre le graphique 5, nous avons atteint les niveaux les plus bas depuis 2009. Si en 2000, le montant de l’impôt était 20 % plus important que les dividendes, il était en 2011 inférieur de 50 % ce qui représente un manque à gagner d’environ 16 milliards d’euros, 16 milliards qui seraient très utiles en ces temps de déficits publics.
Pour conclure ce billet, je finirai par un dernier graphique (graphique 6) qui montre une corrélation évidente entre les dividendes bruts et nets distribués en plus par rapport à leur poids en 1993 et le besoin de financement des entreprises (valeurs exprimées en milliards d’euros en ordonnée).
Comme je l’ai rappelé au début de cet article, ces graphiques ont pour objectif de servir d’arguments visuels, notamment face à tous ceux qui au nom de la compétitivité, arguent d’un surcoût du travail. Comme nous le voyons, le poids de la masse salariale n’a quasiment pas bougé depuis 1993. La problématique est donc ailleurs, et en particulier dans le coût du capital.
Je sais qu’il ne s’agit pas d’une révélation et que beaucoup défendent déjà ce point de vue. Ces graphiques sont là simplement pour éclairer leurs lignes de défense et d’attaque.
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PS : Tous les graphiques présentés ici sont librement disponibles et peuvent être repris par toute personne qui les juge digne d’intérêt. Le copyright a juste pour objectif de rappeler qui les a réalisés et empêcher toute forme d’usurpation.
(1) Voir tableau économique d’ensemble année 2011 http://www.insee.fr/fr/themes/theme.asp?theme=16&sous_theme=5.5
(2) http://alternatives-economiques.fr/blogs/parienty/2012/11/18/vive-le-debat-sur-la-competitivite/
(3) http://www.jean-luc-melenchon.fr/2012/11/14/invite-du-grand-journal-sur-lci/
(4) http://www.pauljorion.com/blog/?p=43638
(5) Pourquoi 1993 ? Tout simplement parce que les données longues font apparaître une ligne spécifique au compte D421 (dividendes) à partir de cette année-là.
(6) Compte d’affectation des revenus primaires = excédent brut d’exploitation + revenus de la propriété
194 réponses à “Compétitivité et coût du travail : le mauvais débat, par FOD”
Aille, je pense qu’il y a un problème avec les graphiques, ils sont malheureusement minuscules et donc illisibles pour la plupart.
Clic gauche sur le graphique et retour pour revenir.
Très bon article !
En cause la qualité de l’écran ou de la carte graphique…
Y t’as dit qu’il suffisait de cliquer dessus. Faut lire aussi, pas que regarder les images.
J’avais cliqué dessus et les images restaient au format de l’article. Je pense plutôt qu’un petit lutin a corrigé le problème depuis…
ctrl+++ pour agrandir la page
Compétitivité est un mot comme charges imposé dans le champ sémantique par le patronat et ses très, trop nombreux chiens de garde médiatiques, pour discréditer son contenu à savoir le montant de la protection sociale qui est une forme de salaire différé quand il s’agit de cotisations pour la retraite.
Compétitivité par rapport à qui et à quoi? Forcément à l’Allemagne qui a pratiqué depuis 10 ans une politique de déflation sociale et salariale par les « réformes » du social-démocrate Schroeder au détriment de ses partenaires européens pour mieux engranger des excédents commerciaux qui, cependant, fondent pour financer les conséquences de son déclin démographique.
merci pour ces graphiques qui sur mon ordi ne sont pas très lisibles : les télécharger ?
et sur l’industrie Pierre Laurent donne des chiffres intéressants : sont-ils exacts ??
Meeting industrie à Lille – 1h
http://www.dailymotion.com/video/xvcmez_meeting-industrie-a-lille-discours-de-pierre-laurent_news?start=7
Je retiens de vos graphiques que les actionnaires coûtent vraiment plus cher à l’entreprise que les salariés sans rapporter quoique ce soit à cette dernière et il faut, selon Mme Parisot et consort, économiser sur le dos des salariés pour que les entreprises puissent payer leurs gourmands actionnaires.
Je commence à comprendre pourquoi les entreprises qui en ont les moyens se retirent de la bourse et que c’est vraiment une mauvaise idée de se mettre en bourse pour une entreprise. Elle va augmenter ses prix et baisser ses salaires pour payer ses actionnaires. Le client et l’employé seront déçus par ce qui est fourni par l’entreprise.
Le modèle économique actuel a un très très gros problème. Je crois savoir qu’un type considère que le capitalisme est mort.
Ah bon ? Qui ça ?
Et vous savez quoi? Mme Parisot et consort sont convaincus dans leur chair du bien fondé de ce système. Il y a bien quelques cyniques (dotés de l’intelligence opportuniste des retourneurs de veste) pour colporter la « bonne » parole aux micros des médias aux ordres, il y a surtout de valeureux soldats éduqués dans les centres de formation de la ploutocratie (ENA, Science Po, HEC, etc..) à qui il ne viendrait jamais à l’idée de changer leur fusil d’épaule. Et c’est ceux-ci les plus dangereux. Il me semble que Lordon a glosé la dessus.
Ah ben c’est ce que dit le Front de Gauche (mais pas que lui, je l’accorde à Charles A…)
Puisqu’on me sollicite, je ne dirai pas
« la problématique est dans le coût du capital »,
ce qui ouvre la porte à tous les compromis avec le capital,
fonction bien récompensée des politiciens de gôche,
keynésiens et mitterrandiens déclarés.
mais
« le problème, c’est l’appropriation privée du capital »
Face à une tumeur,
le médecin sérieux ne se contente pas de réduire sa nocivité
à chaque consultation, prolonger la maladie et ainsi toucher des honoraires,
il l’extirpe !
Tout à fait d’accord.
Donc la solution, c’est la socialisation du capital !
[…] Blog de Paul Jorion » Compétitivité et coût du travail : le mauvais débat, par FOD. […]
Et encore, la hausse des cotisations sociales s’explique principalement par la CSG et la CRDS qui grèvent le pouvoir d’achat des classes laborieuses et qui est non-progressif.
Autre point : en 2011, l’épargne brute des sociétés non financières (qui sont en première ligne quand on parle de compétitivité) était de +136 Mds€.
Ce qui plombe leur déficit c’est leurs investissements en particulier l’achat d’actifs fixes corporels (bâtiments, terrains). On en revient toujours à ce problème : le coût excessif de l’immobilier en France.
Je dis cela autrement, peut-être de manière trop simple:
https://jmmasson.wordpress.com/2012/11/23/money-vs-man-de-largent-et-des-hommes/
Les choix stratégiques des « entreprises » sont aussi à analyser: se font-ils dans le cadre du court-termisme financier?
J’avais entendu dire que Schroeder avait pratiqué une politique industrielle qui favorisait la recherche et le développement plutôt que de favoriser les dividendes. C’est justement ce que la droite, en France et pendant 10 ans n’a jamais fait!
On oublie aussi que notre système de retraite pris en charge par la société permet aux sociétés notamment étrangères d’investir et de pouvoir partir quand elles veulent sans garder de dettes sociales à l’égard de leurs salariés. Malgré les conflits sociaux et le coût du travail, les IDE sont très élevés en France, dans le peloton de tête mondial. Alors que dans les autres pays, les sociétés émettent un chèque en blanc jusqu’à ce que le dernier ayant-droit du dernier salarié ne puisse plus prétendre à ses droits.
Je n’ai pas compris ce que paient les sociétés dans les autres pays comme chèques en blanc?
Les sociétés ne peuvent pas solder leurs filiales tant qu’il y a des retraites à payer. Même si elles licencient et ajustent le nombre de leurs salariés par rapport à leur activité, elles auront toujours la charge des retraites et pensions des anciens salariés pour plomber les comptes.
Si quelque chose est vrai même la droite devrait pouvoir le dire, en théorie, en pratique évidemment seul la gauche en parle.
Enfin voilà des arguments solides pour discussions.
Félicitations. C’est une belle démonstration de la propagande sur le soit-disant manque de compétitivité du travail qui est menée par le MEDEF, les néolibéraux et maintenant la fausse gauche qui gouverne en France. J’imagine que c’est une tendance européenne et mondiale. Le capital exploite de plus en plus le travail, et surtout en temps de crise. On a donc un problème de coût du capital. Dit de cette manière, c’est très clair.
Par ailleurs, vous citez un extrait d’article : « l’Etat ne retourne jamais vers les entreprises les accusations qui lui sont faites ». J’acquiesce. La seule parmi les politiques qui a eu les ***lles de renvoyer les entrepreneurs sur leur terrain est Martine Aubry ; elle a mis le doigt sur une vérité qui fait mal : en gros, les chefs d’entreprise devraient s’occuper de leur propre compétitivité, en formant correctement leur collaborateurs, en investissant dans la R&D et l’innovation, en s’appuyant sur les talents de leurs employés, etc. Chacun son boulot !
Je la suis à 100% : pour travailler dans l’industrie depuis 16 ans, je constate que l’industrie souffre essentiellement d’un vaste problème de management. En effet, les top managers sont généralement des purs financiers qui n’ont aucune vision industrielle, et donnent des objectifs financiers à leurs ouailles (facile comme job !) qui doivent se démerder pour les atteindre ; ils sont le plus souvent complètement déconnectés des réalités du terrain ; en France notamment, mais pas seulement, les hiérarchies sont très verticales, quasi militaires, et donc le management intermédiaire est infantilisé, ne pouvant prendre la moindre décision autonome ; ainsi les décisions sont lentes et souvent inadaptées ; par cascade, tous les niveaux de l’entreprise sont atteints et on rencontre des tas de personnes qui ne se sentent pas estimées à leur juste valeur (manque de reconnaissance) et qui sont donc peu motivées. Souvent même, les ouvriers qui connaissent le mieux la machine sur laquelle ils travaillent proposent des améliorations et ne sont pas écoutés (ceci n’est pas vrai partout, heureusement : l’approche japonaise change la donne, notamment dans l’automobile), et donc finissent par faire le travail demandé, sans plus. Ainsi, force est de constater qu’il existe des gisements de compétitivité énormes dans l’industrie. Demander au gouvernement de baisser le coût du travail via des baisses de charges est une solution de facilité. C’est tout le mérite de Martine Aubry de l’avoir rappelé à sa façon.
Parce que le but des ces entreprises et de leur management là est devenu uniquement faire du fric et le plus vite possible. Il ne s’agit pas de produit des biens nécessaires (ou juger comme tel) à la population et de gagner de l’argent par ce biais, mais avant tout de faire le maximum de profit pour les redistribuer, peu importe ce que l’on produit, sa qualité, pourvu qu’on le vende avec le plus de marge possible, même si pour ce faire il faut tailler dans les couts au risque de fragiliser et même tuer l’entreprise. Peu import, il est toujours temps de passer à une autre, en laissant des cadavres derrière soi. Cela s’appelle la financiarisation de l’économie.
interessant!
Bonjour,
Mettre en cause la propagande économique est d’utilité publique. Mais se limiter à cet aspect économique des choses conduit à une véritable cécité :
(extrait Arnaud Parienty, Alternatves économiques proposé en lien)
« Le point fort traditionnel de la France est le montage de projets colbertistes, très coûteux et sophistiqués, pour lesquels l’alliance du public et de quelques champions nationaux privés donne de bons résultats. Mais le nucléaire ou Airbus ne peuvent pas être facilement reproduits, car cette logique de grands programmes va mal avec la réactivité et la multiplication des alliances internationales qui dominent de nos jours. »
Le nucléaire ne paraît être une réussite que parce que les coûts véritables et les inconvénients peuvent être rejetés sur les générations futures et que sa menace (épée de Damoclès) est difficilement traduisible économiquement, ce qui permet de l’ignorer (coût réel à venir de Fukushima ?). L’aviation dite « démocratisée » (tarifs artificiellement bas, l’aviation est toujours exonérée de la taxe carburants par exemple ) par ses promoteurs est un exception temporaire, quand on sait ses besoins en énergie et son impact écologique et social désastreux.
Il faudra bien finir par s’intéresser à ce sur quoi porte la science économique : la production elle même.
Je propose de remplacer les activités nucléaire, activités pétrolières et gazières, agroalimentaire, Airbus et TGV, construction automobile, chimie du plastique, agrochimie etc. – nées, avant tout, d’un critère de performance économique – par des activités basées, avant tout, sur des critères d’utilité collective.
Ce critère sera le seul économiquement vraiment solide dans la monde à venir, car l’économique va rejoindre l’écologique et social à grand pas.
Ca pourrait donner savoirs faire modernes construction et rénovation terre, paille, bois , chanvre / production et mise en oeuvre isolation non dévoreuse d’énergie / techniques solaires et vent à impact écologique minimisé / maraîchage agroécologie / déplacements urbains tricycles couchés et compagnie / toilettes sèches et filtres plantés de roseaux / mise en oeuvre et gestion de villes productrices de fruits et légumes dans ses murs etc.
Toutes ces techniques, qui demandent des savoirs pointus, pourraient également constituer un savoir faire exportable.
Delphin, utopiste raisonnable
Oui et puis commencent les assises pour l’écosocialisme : http://ecosocialisme.com/category/textes/
Avec un premier projet
On pourrait parler du coût écologique de l’agriculture chimique, des paysans en parlent mieux que moi.
@ Kaiel
» l’écosocialisme » , je viens de feuilleter rapidement ce projet qui ne remet en cause ni l’argent ni le le salariat . Le jour où on découplera ces deux-là …
Chacun , dès sa naissance a DROIT à une possibilité de vivre décemment .
taratata
C’est en avançant dans la bonne direction qu’on peut arriver à quelques choses et remettre en cause le dogme de rentabilité économique pure c’est déjà la grosse part.
Nous n’avons pas du lire le même projet :
ou encore
et puis ce dont vous parlez
Ce pourrait être intéressant de discuter de cela en détail sur le blog.
Mais là après la citation des textes… plus de commentaires.
Comme c’est bizarre ! Vous avez dit…
Il y a deux façons, pour l’économie libérale dominante, de se maintenir dans l’opinion:
1/ l’une est de maintenir sa propagande sur la compétitivité en entretenant l’idée « Prolétaires de tous les pays, concurrencez-vous » !
L’article de FOD contribue fort bien à dénoncer cette propagande. On peut aussi trouver maints éléments complémentaires sur le site qu’entretient Michel Husson sur ces sujets, depuis plusieurs années (http://hussonet.free.fr/). Dernièrement:
En finir avec la compétitivité note Attac/Fondation Copernic, novembre 2012
Les mystères de la non-compétitivité française note hussonet n°51, 18 octobre 2012
2/ l’autre est d’écarter les vrais modèles concurrents en entretenant des leurres (capitalisme vert, décroissance, etc.) dont l’inocuité permet aux bonnes âmes de se défouler, sans dangerosité pour les maîtres du modèle actuel. Car ces leurres ont la particularité de se muer en véritables faire-valoirs de la pratique dominante:
D’abord par un malthusianisme mal compris:
Ainsi nous est-il proposé par Delphin (Sauvez Willy… sans doute?) de remplacer les activités
– nucléaire, pétrolières et gazières, Airbus et TGV, automobile, matières plastiques, agrochimie, agroalimentaire, etc.,
par des savoirs faire « modernes » :
– terre, paille, bois , chanvre / énergies solaires et à vent / déplacements urbains tricycles couchés / toilettes sèches et filtres plantés de roseaux / production de fruits et légumes dans ses murs etc.
Ensuite par le renfort apporté aux thèses euro-libérales (la grande spécialité d’ « Europe-écologie ») et à la mondialisation capitaliste (la grande ambiguité d’ « Alternatives économiques »):
« Le point fort traditionnel de la France est le montage de projets colbertistes, très coûteux et sophistiqués, pour lesquels l’alliance du public et de quelques champions nationaux privés donne de bons résultats. Mais le nucléaire ou Airbus ne peuvent pas être facilement reproduits, car cette logique de grands programmes va mal avec la réactivité et la multiplication des alliances internationales qui dominent de nos jours. »
Ben voyons!… au cas où ça donnerait de mauvaises idées à tout le monde:
La nationalisation du secteur du crédit, par exemple…
N’était-ce pas déjà la séparation imposée avec les banques d’affaires, que l’on appelle aujourd’hui de ses voeux, après l’avoir fustigée en 1945 et en 1981 ?
Et puisque sont évoqués les « projets colbertistes » où le secteur public « donne de bons résultats » de même que les nationalisations en général, pourquoi donc les libéraux se sont-ils ingéniés à en dépouiller l’Etat, sinon pour s’emparer de leur « résultats » à des fins tout autres que nationales ?
Regardons-y de plus prés :
Entre 1986 et 1988, Chirac cédait au privé 10 milliards de privatisations:
INDOSUEZ, PARIBAS, La SOCIETE GENERALE, SAINT-GOBAIN, la CGE et MATRA.
Edouard Balladur, à Matignon en 1993, fera de nouvelles privatisations:
BNP, UAP, ALCATEL, ALSTOM, RHÔNE-POULENC, ELF, La SEITA.
En 1995, le gouvernement Juppé cède à son tour 9,4 milliards d’actifs dont:
USINOR-SACILOR, RENAULT, La CG Maritime, PECHINEY, BULL.
La législature Jospin et le ministère des finances Strauss-Kahn feront beaucoup mieux: le dépouillement de l’Etat s’accentue, avec prés de 31 milliards d’Euros de cession d’actifs, autant que les trois autres phases:
Le Crédit Lyonnais, Le GAN, Le CIC, L’UIC, CNP Assurance, La Société Marseillaise de Crédit, DASSAULT, l’AEROSPATIALE, THOMSON-CSF, THOMSON Multimedia, EADS, ASF, TDF, La SFP, Les Autoroutes du Sud de la France, FRANCE TELECOM et AIR FRANCE.
Aujourd’hui, parmi ces entreprises cédées, les seuls profits annuels engrangés par celles du secteur financier dépassent 30 milliards, dont l’Etat s’est volontairement amputé !
Et l’Europe a servi d’alibi à tous les étages:
Ainsi, les banques empochent le différentiel de taux entre celui de la BCE, et celui qu’elles facturent à l’Etat. Résultat, sur les 300 milliards annuellement renouvelés pour le service de la dette: 3 milliards de bénéfice net, pour un service inexistant (éxécuté en trois jours dans les salles de marché). A titre indicatif, le budget total du CNRS, avec des milliers de chercheurs et des centaines de laboratoires, ne dépasse pas 3 milliards.
Sans même parler de secteur bancaire nationalisé, les banques centrales nationales devraient pouvoir se financer directement auprés de la BCE, n’eussent été les clauses scélérates des traités de Maastricht et de Lisbonne…
Va donc, dit le profane, pour la critique des activités financières…
Mais pour les autres, qui nous dit que sous la propriété et la gestion étatiques, ces entreprises auraient engrangé les mêmes profits ?
Réponse: le profit réel des entreprises nationalisées étant dans l’utilité collective et non le dividende aux actionnaires, la plupart des entreprises privatisées ont ainsi ruiné le potentiel scientifique et technique hérité du secteur public qui les avait mises à flot. Ainsi, la privatisation de France Telecom s’est accompagnée de la disparition du CNET qu’elle finançait pour sa recherche fondamentale. Aprés l’abandon du technique pour le casino financier et le mirage de l’e-society, France Telecom a plongé dans les abîmes… et n’a plus rien pour se relever, jusqu’à la prochaine nationalisation… ou son rachat par les chinois !
Autre exemple comique: notre gouvernement s’est prévalu récemment des marchés en Chine pour Areva et Airbus, deux industries nationales qui n’auraient pas vu le jour sans “l’ardente obligation du plan” des années keynesiennes: Areva est une création dérivée du CEA, Airbus naquit des recherches faites à l’Aerospatiale et Sud-Aviation.
(Il est intéressant d’entendre à ce sujet les ingénieurs d’Airbus reconnaître qu’aucun airbus n’aurait pu sortir des chaînes sans les acquis des recherches du programme Concorde).
Partout, on a suivi la logique libérale (et délibérée) dont se sont fait complices tous les gouvernements de l’aprés Trente Glorieuses: on commence par appauvrir l’Etat en lui otant des ressources pour les offir au privé. Lorsqu’il ne reste plus que des charges, on s’appuie sur cela même pour invoquer le besoin de privatiser les services publics en les élaguant:
D’abord les Télécommunications, puis la Poste, les autoroutes, les chemins de fer, et enfin la première des conquêtes républicaines: l’Education avec l’autonomie des Universités, avant leur privatisation.
Et pendant que les écologistes applaudissent à la mise à sac de ce « Colbertisme » par le libéralisme ambiant, le pouvoir et les médias les laissent volontier instiller leurs savoir-faires « modernes » que sont terre, paille, bois , chanvre, déplacements urbains tricycles couchés, toilettes sèches et filtres plantés de roseaux, production de fruits et légumes dans ses murs, etc.
Citation Hadrien :
« l’autre est d’écarter les vrais modèles concurrents en entretenant des leurres (capitalisme vert, décroissance, etc.) dont l’inocuité permet aux bonnes âmes de se défouler, sans dangerosité pour les maîtres du modèle actuel. Car ces leurres ont la particularité de se muer en véritables faire-valoirs de la pratique dominante: »
Hadrien, votre idéologie « Le Concorde fleuron Aérospatiale années 70 » vous empêche de constater l’évidence de l’absence de l’idéologie « mise en cause de la société de croissance » sur les grands médias et la haine à son égard continuellement exprimée par les dits médias dominants, qui amalgament malicieusement ses partisans aux libertariens (capitalisme retour au primitif).
Il faut donc que je vous explique quelque chose :
Jusqu’à des temps récents, le monde de la dominance capitaliste construisait sa formidable richesse en aliénant toujours plus à l’hypermatérialisme la grande masse des dominés subjugués par la religion progrès mis en avant et un peu aussi achetés par les miettes lui revenant (« démocratiser la consommation de viande » disaient-ils, en mettant sur le marché des ersatz de poulets industrialisés. « Du saumon quand je veux ». Résultat, plus de poisson dans les océans !).
Il vint un moment où cette frénésie productrice et consommatrice, ce pillage généralisé (du Tiers Monde également) – qui semblait possible car ne concernant qu’une minorité – s’étendit jusqu’à mettre en cause les limites mêmes de notre planète (même processus de dépassement que pour la frénésie financière).
Une fraction de plus en plus importante des dominés, dégrisée par l’inquiétante réalité de plus en plus visible (biodiversité/pollution/réchauffement/ raréfaction de certaines ressources/ accidents/ etc.) commença alors de percevoir l’imposture (externalisation, sociale ( « quand la misère chasse la pauvreté » ) et écologique (planète poubelle et vache à lait) des appauvrissements.
Conscient du danger de mise en cause de leur moyen de dominance, un temps décontenancé de la prise de conscience qui s’opérait, le monde de la dominance se ressaisit bien vite en sortant alors du chapeau le concept de Développement Durable. On allait continuer la croissance, mais sans les inconvénients de la croissance puisque celle-ci allait se dématérialiser (fable de l’inocuité internet, de la voiture verte électrique etc.).
La réalité têtue se chargeant de démystifier ce beau conte de fée (l’électricité de la voiture est nucléaire, le maïs bt OGM sans pesticides produit son propre pesticide, l’avion vert n’existera pas …), les dominants reprirent bien vite leurs certitudes musclées de dominants : exit le charmeur Développement durable, retour aux réalités bien tempérées. On allait faire de la croissance verte et puis c’est tout (verte parce que la croissance est consubstancielle de la nature).
Delphin
Les opposants à ND des Landes sont-ils d’indécrottables écologistes demeurés ?
Delphin, c’est pas que je sois fondamentalement opposé à vos idées, mais quand je lis ce genre de tirade fleurant bon son petit écolo-gauchiste à l’impeccable conscience écolo-sociale, je pense à ma grand-mère, ouvrière du textile vosgien, qui à 60 ans passés n’avait pas encore de toilettes à l’intérieur de sa misérable petite maison ouvrière, fallait sortir le seau, hiver comme été, et dont les filles, et partant ma mère, n’ont découvert les oranges et autres produits délicieusement exotiques que déjà tard dans l’enfance. Quant à la grande masse des « dominés subjugués », ( quel mépris ..), ils ont découvert avec ravissement le confort, le progrès technique, les joies de l’automobile, du bricolage, et une certaine liberté et on les comprend, du moins moi je les comprend. Alors, « l’hypermatérialisme », c’est plutôt humain.
@ Hadrien
+ 100
A Ion,
La complexité des choses ne semble pas encore faire partie de votre monde.
Grand-père contre grand-mère.
Mon procès résumé :
(« tirade fleurant bon son petit écolo-gauchiste à l’impeccable conscience écolo-sociale, je pense à ma grand-mère, ouvrière du textile vosgien, qui à 60 ans passés n’avait pas encore de toilettes à l’intérieur de sa misérable petite maison ouvrière, fallait sortir le seau, hiver comme été… »)
– Ecologauchiste
– inconscient des formidables progrès sociaux
– méprisant à l’égard des « petites gens » ( » Quant à la grande masse des « dominés subjugués », ( quel mépris ..), » )
– drapé dans mes certitudes (« »impeccable conscience écolo-sociale).
———–
Votre réponse présente les regrettables caractéristiques suivantes :
– Elle est centrée sur ma personne, ce qui permet de ne pas répondre aux arguments.
– Elle instrumentalise la pauvreté (« sa misérable petite maison ouvrière », là vous en faite un peu trop, ce qui vous décrébilise), le mépris n’est pas du côté que vous affirmez.
– Elle est le copier-collé d’un catalogue d’arguments à visées culpabilisatrices destiné à fermer le bec à l’interlocuteur.
– Le simplisme de l’argumentaire est confondant.
Apprendre à voir plus loin que le bout de son nez :
Moi, mon grand-père a fait partie des 500 000 morts depuis 50 ans de l’automobile (un génocide). L’eau de son puits (pompe électrique), comme tous ceux du village, n’était plus, depuis longtemps, potable, polluée par nitrate et pesticides (80% des eaux de surface en France). Son épouse avait auparavant été emportée par le diabète (nourriture trop riche, trop grasse et sédentarité. Ce qui explose chez les jeunes générations). La jolie plage de la rivière Marne, où nous allions en masse nous baigner dans mon époque « pré écolo-gauchiste » n’existe plus, les champs de maïs à l’atrazine l’ont recouverte et de toute façon on ne peut plus se baigner dans la rivière. Les tomates que ma grand-mère achetait à l’épicier sont devenues insipides (long life, pesticides, substrat laine de roche et goutte à goutte NPK ). Elles proviennent des 40 000 ha de serres de la région espagnole d’Alméria. Ma baguette de pain est catastrophique, molle le lendemain s’il fait humide, desséchée si le temps est sec. Même mes 4 poireaux en vinaigrette (J. Ferrat) ne valent pas le coup, car des gros poireaux dopés nitrates en vinaigrette, c’est pas ça).
Je pourrais continuer très très longtemps, mais ça deviendrait lassant. Pour conclure sur une note hyperprogressiste, ma 2ème grand-mère, comme la majorité des français, se déplace chaque semaine au supermarché pour en rapporter ses deux fois 6 bouteilles d’eau d’1,5 l (18kg) + ses 16 pots de yaourts. Terrible régression, mon arrière grand-père pouvait au moins faire appel au porteur d’eau et de lait, et de yaourts, service à domicile.
Caractériser une personne, sans la connaître, ca ne grandit pas celui qui s’y livre :
– Je n’ai pas fait mai 68, juste explosion contre le carcan gaulo-pompidolien (le grand-père de mon meilleur ami, années 50, n’avait pas le droit de traverser seul, en diagonale, la cour de son lycée), mais hystérie gauchiste (fougue de la jeunesse, particulièrement celle dorée).
– J’ai connu, enfant, les frisottis de glace sur la partie intérieure de la vitre de ma chambre non chauffée et, plus tard, le seau de charbon de la cave à remonter au 4ème. Pourtant, depuis 1921, existe la maison en paille de l’architecte français Feuillette, toujours belle, hyperisolée, facile à partellement autoconstruire, donc très bon marché et que rien ne distingue extérieurement des autres maisons. Ce vrai progrès a été scié à la base par Bouygues et assimilés, comme empêcheur de s’enrichir en rond.
– Si je déplore, par exemple, l’aliénation de femmes en burqa fières de l’être de certains pays musulmans, suis-je méprisant à leur égard ? Allez- vous alors suavement m’assimiler à l’extrême droite qui, elle, instrumentalise ce fait pour faire prospérer son fond de commerce ?
Dans votre inconscience un peu puérile de la réalité complexe, c’est vous qui êtes, sans vous en rendre compte, complice des dominants qui savent se servir du nécessaire progrès social pour le détourner à leur profit.
Delphin
Avez-vous une possibilité d’évaluer la part des frais financiers des entreprises, c’est-à-dire les intérêts payés pour assurer la trésorerie d’une part et pour financer les investissements d’autre part ?
Je connais dans un certain secteur des proportions de 4 à 6 % du chiffre d’affaire pour l’ensemble de ces intérêts alors que la masse salariale globale (salaires + cotisations) est de 30 à 35 % du chiffre d’affaire et le résultat proche de 0.
Il semble d’après les chiffres qui circulent que ce soit de l’ordre de 150 milliards d’euros, c’est-à-dire autant que les cotisations sociales… Soit une somme dividendes + intérêts de 309 Milliards d’euros, soit l’équivalent du budget de l’Etat…
Quant on sait comment les donneurs d’ordres jouent sur les délais de paiements et obligent les sous-traitants à emprunter auprès des banques pendant qu’eux placent l’argent à la banque…
On voit que nous travaillons peu pour vivre mais surtout pour que les hyperriches se la coulent douce.
Mais tant que les salariés voteront pour ceux qui veulent leur tondre la laine sur le dos sous des prétextes idiots, nous en resterons là. Enfin peut-être.
Tss tss, 309 Mds ? frais financiers nets (intérêts versés moins intérêts perçus) des sociétés non financières 2011 : 12,3 Mds.
Dividendes nets (itou) : 89,9 Mds…
La faiblesse des premiers expliquant en partie la croissance des seconds…
Piketty confirmerait…
N’oubliez pas que les investissements qui sont généralement réalisés à crédit et subventionnés par l’Etat puisque les intérêts sont une charge, donc déductibles, ont pour objectif de diminuer ce qu’on ose nommer la masse salariale.
Il y a déjà quelques « déserteurs » du travail, ils sont pour la plupart diplômés du supérieur parfois avec des compétences très appréciées sur le « marché » mais n’acceptent plus le « système » tel qu’il fonctionne. C’est tabou dans la société, une sorte d’hérésie, comme pouvait l’être le Catharisme dans le Sud de la France, ils peuvent être perçus plus négativement que les délinquants eux-mêmes. Ils pourraient bien faire des émules. Ce sont les nouveaux résistants…
Oh oui vivanco ! Beaucoup de ces « déserteurs-hérétiques-résistants-délinquants-cathares » parmi les traders, tout particulièrement. Beaucoup moins parmi les caissières.
Je ne comprends pas comment les investissement et:ou les intérêts versés viennent diminuer la masse salariale. Il y a là mélange des genres. Cela vient augmenter les charges en général, mais ne rentre pas dans la masse salariale, même si celle ci est aussi dans les charges. merci d’être plus clair
Parmi les traders, non pas du tout sauf quelques exceptions, non parmi de jeunes diplômés dans l’informatique et autres domaines, communication, commerciaux etc…Ils vivent avec très très peu d’argent
Le livre « Aux actes citoyens ! » de Sérieyx et Portnoff fourmille d’exemples montrant que la compétitivité est fort peu une affaire de coût du travail, mais d’imagination de personnes motivées et se souciant bien plus de leurs collègues de travail et des clients que des actionnaires.
Il me semble manquer un paramètre fondamental à votre excellente présentation; mais peut-être est-il difficile d’obtenir les données correspondantes.
Quelle a été l’évolution des investissements de recherche et de production des entreprises sur la même période?
Sans être un dévôt fanatique de SCHUMPETER, il me semble évident que l’innovation est un des facteurs clés de la productivité et de la compétitivité. J’ai l’impression que c’est là précisément que « ça pêche ». Comme si le capital avait été rémunéré principalement au détriment de la recherche et de l’innovation.
Je ne suis pas certain que le Crédit Impôt Recherche (SARKOZY puis HOLLANDE) soit la solution unique et idéale à cette dérive; il y a probablement des rigidités de structures, de contexte et de mentalités qui y contribuent, ceci pour tous les acteurs en cause: capitalistes, dirigeants, salariés, chercheurs, universités, grandes écoles et Etat dans son ensemble.
Oui, mais peut-être que la productivité et la compétitivité ne suffisent pas à recréer du travail.
…Surtout tant que le ‘travail’ sera considéré comme un ‘coût’.
C’est comme l’espérance de vie qui devient un ‘problème’…
Ashulia, dans la banlieue de Dacca au Bangladesh compte plus de 500 usines textiles. Ces usines fabriquent pour les grandes marques occidentales. C’est pas demain la veille que ces usines reviendront en Europe !
Une usine moyenne en Europe compte environ 100 salariés, ce qui nous fait 50 000 emplois directs, plus les indirects (service, entretien, commerçants…). On peut considérer que ce confetti a détruit 150 à 200 000 emplois en Europe. Comme il y a beaucoup de confettis en Asie du Sud-Est, comme les salaires sont là-bas plus petit qu’un confetti, je ne vois pas pourquoi ni comment on pourrait recréer ces emplois perdus. A part Montebourg peut-être ?
Il y a quelques années, nous avions délocalisé une production en Turquie, production qui jusque là se faisait dans notre usine Française. Lorsque j’ai dit à mon DG que la qualité serait moindre en Turquie, il m’a rétorqué : « Au prix de la main d’œuvre la bas, on mettra 4 ou 5 personnes par ligne de production au contrôle final ».
Imparable ! Notre usine a fermé quelques mois plus tard, dans un bassin d’emploi où il y avait peu d’espoir de retrouver du travail.
La main d’œuvre est immobile, le capital est tout au contraire bien mobile.
PS : aucune haine vis à vis de ces pauvres salariés qui pour la plupart vivent dans des conditions que Zola n’aurait pas oser décrire
@ Patrick
Si vous cherchez à concurrencer le Bangladesh, je vous souhaite bien du plaisir.
Le problème n’est pas là mais dans une compétition, qu’on le veuille ou non, entre pays (encore) riches.
N.B.: Comme je n’ai pas le sens de l’utopie, je continue à me placer dans une perspective d’économie de marché, même si je suis loin d’y adhérer complètement.
@ Eole
Vous avez raison de souligner l’importance des dépenses de R&D. Toutefois, au vu de ce tableau issu d’Eurostat, ces dépenses sont relativement stables par rapport au PIB depuis 1993. Même si nous déplorons la 8ème place de la France derrière la Finlande, la Suède, le Danemark, L’Allemagne, L’Autriche, la Slovénie et l’Estonie, les dépenses de R&D n’ont pas été affectées par la progression des dividendes.
Il n’en reste pas moins vrai qu’un transfert partiel des dividendes vers la R&D aurait certainement eu un impact très positif sur la compétitivité de nos entreprises.
Merci pour la stat.
Mais la délocalisation des usines n’est pas fait pour vendre moins cher, mais pour augmenter les marges, donc les dividendes à reverser.
@tchoo
+ 1 !
Mais doit-on produire pour produire, innover pour innover, c’est une course sans fin qui détruit l’environnement, un peu irresponsable…
Vous avez en partie raison mais l’environnement ne s’auto-détruit-il pas de lui-même depuis des miliards d’années?
La vraie question: qu’est-ce que l’environnement (chargé ou non de nos contenus et projections émotionnels)?
@Eole :
La destruction actuelle est plus rapide que celle constatée dans les dernieres extinctions …
La vraie question est plutot « comment faire de la croassance dans un système dorénavent //fermé// ? » … la logique plaide pour l’ endophadie …mais laquelle ? spatiale ou sociétale ?
Pour l’ « environnement » , il y aurait plusieurs réponses : les boucles trophiques d’interactions me parait la plus concise …pour un économiste on va « réduire » aux « resources » .
La compétitivité , voilà un mot qui l’est joli .Mais qui ne veut pas dire grand chose , dans l’industrie c’est un peu comme dans le cyclisme professionnel , vous avez ceux qui gagnent en trichant et le reste du peloton qui tourne à l’eau clair .Les premiers se montrent , les autres bossent . Il y a deux sortes de patrons , celui qui innovent , qui crée une dynamique au sein de leur entreprise , payent le salaire juste charges comprises , donne une participation aux bénéfices , et puis les autres qui utilisent exonérations diverses et néanmoins nombreuses pour permettre de diminuer leurs prix de ventes .Pour ces deuxièmes , compétitivité veut dire exonérations, et bien sur fermeture ou déplacement de la boutique une fois que celles-ci sont supprimées.
C’est un peu à l’image de Mittal , mais vu que Arnaud veut nationaliser j’attends donc la prochaine campagne de celui-ci tenant un mixeur avec un bras et une poutrelle IPN sur l’épaule .
Terriblement sensuel. De quoi faire revenir Audrey Pulvar.
Delphin
Très bien, c’est l’investissement qui a souffert des hausses de dividendes et la « compétitivité » des SNF qui en souffre subséquemment aujourd’hui. Pas vraiment une info.
Sauf que les apôtres de la compétitivité vous demanderaient de revenir précisément à cette notion qui fait titre et intro du billet et rétorqueraient « ben voui l’investissement a chuté et le sucage vampirique des actionnaires (tous les actionnaires, ceux des jetons d’présence des conseils d’administration, ceux des salariés petits et gros, l’État même) en est la méchante cause. Voui mais nous on vous cause de nos compétiteurs, i.e des allemands, qui eux ont planté leurs canines sur la masse salariale plutôt que sur l’investissement – qu’ils ont intensifié – et nous taillent des croupières.. »
Je rappelle que l’Allemagne a fait descendre la part des salaires dans la valeur ajoutée aux coûts des facteurs des SNF aux alentours de 57/58% (contre plus de 65 en 1995)…
Les Us sont toujours en tête autour de 70%… et ces pauvres norvégiens si mal lotis en queue de peloton ocdéesque à moins de 50%, bien en dessous des italiens ou finlandais vers 55%…
Eh bien cher vigneron, c’est justement le débat du jour.
Si les pays du Nord ont tiré les salaires vers le bas (en réalité je me fiche que le manque à gagné ait été empoché par quelques coffres forts sur pattes), il en résulte ceci :
Passe encore qu’ils aient tué leur poule aux œufs d’or, mais on voit qu’ils exportent leur idéologie vers les pays qui ne sont pas touchés, se faisant ainsi hara-kiri.
Car c’est bien grâce aux consommateurs européens qu’ils ont constitué leur petit pécule.
Précarisation du salariat, multiplication des emplois à temps partiel et délocalisation des fabrications dans les pays européens voisins, voila la recette allemande, tout ça pour vendre le maximum de produits à ses voisins européens. Un retour des poires au panier, puisqu’il parait que la France, avant l’euro, avait de m^me, mais en dévaluant sa monnaie.
Si lors de l’entrée de l’ Espagne et du Portugal dans la CE, à l’époque, il était dit que nous allions hisser ces pays au même niveau de vie que nous, ce n’est plus du tout le but affiché de cette europe, qui, allemand oblige à tout intérêt à garder un semi tiers monde à sa porte.
Tchoo,
Je n’arrive pas à saisir dans votre commentaire où se trouve l’intérêt de l’Allemagne à tiers voire « quart » mondialiser le reste de l’Europe.
Sauf pour l’idéologie subjective du pouvoir.
ais-je écrit cela?
je ne crois pas
juste garder à ses portes et en europe des pays à plus bas niveau de vie comme manufacture allemande, garder par créer
On se fout de la croissance, n’est-ce-pas ?
“Even at a zero growth rate in physical output, we will still be steadily exhausting our non-renewable resource reserves and will still be experiencing the effects of their rising costs. The bottom line for the U.S. is that if resource prices rise at an accelerated 9%, then obtaining sufficient resources will use up all of our growth potential in just 11 years. After that, the balance of the economy will be in reverse!”
Jeremy Grantham: Growth as We Knew It ‘Gone Forever’
http://www.advisorone.com/2012/11/20/jeremy-grantham-growth-as-we-knew-it-gone-forever
Bonjour
Merci pour ce billet vraiment très intéressant.
Une question : qu’est-ce que le compte d’affectation de revenu primaire?
Amicalement
http://fr.wikipedia.org/wiki/Comptabilit%C3%A9_nationale#Le_compte_d.27affectation_des_revenus_primaires
Merci!
Je me trompe peut-être, et au risque de me faire l’avocat du diable, mais dire au 8ième paragraphe que :
me semble faux car la masse salariale (au sens INSEE) ne comprend pas les charges patronales (donc une partie des cotisations sociales effectives) :
http://www.insee.fr/fr/methodes/default.asp?page=definitions/masse-salariale.htm
http://www.insee.fr/fr/methodes/default.asp?page=definitions/cotisations-soc-effectives.htm
Ne serait-il pas plus juste de parlé de « coût du travail » ou « coût de la main d’œuvre »?
http://www.insee.fr/fr/methodes/default.asp?page=definitions/indice-cout-travail-industrie.htm
http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?reg_id=11&ref_id=15264&page=dossiers/industrie/annexes/annexe.htm
http://fr.wikipedia.org/wiki/Co%C3%BBt_de_la_main-d%27%C5%93uvre
Amicalement
@ Olivier
Je me permets de vous préciser que la nomenclature utilisée dans les comptes S11 et apparentés n’est pas celle de l’Insee mais du Système européen des comptes nationaux et régionaux (SEC95).
En fait, par masse salariale, j’entends la masse salariale comptable qui intègre l’intégralité des cotisations sociales (salaires bruts + cotisations patronales).
Proposons d’appeler « coûts salariaux » (salaires + cotisations salariales et patronales) » ressources salariales« , puisque les chefs du personnel s’appellent maintenant directeurs des ressources humaines.
Delphin
Bon! eh ben me voilà rassuré! les salaires sont maitrisés et les dividendes sont confortés!
ouf, le spectre de la baisse tendancielle du taux de profit ( un cauchemar, mon bon ami), s’éloigne…prochaine étape, la fin du CDI, histoire de fluidifier le marché du travail…en français vulgaire, foutre la pétoche aux ouvriers-employés afin qu’ils bossent plus et surtout ferment leur g…vous verrez, on y arrivera vite, sinon, adieu le double A et place aux copieux taux d’intérêt pour sanctionner l’absence de réformes structurelles, et gna gna, et gna gna
€nfin, on n’est pas en Grèce, en France, on y va doucement, avec tact et délicatesse, tout dans le feutré, le non dit, la litote ; ahhhh la novlangue…..y sont forts quand même les spin doctors!
C’est déjà le cas, malgré les CDI, non ? Même des cadres, inférieurs 😉 ou supérieurs, voire hors classe. Tout le monde a la pétoche.
Je connais par un tiers l’histoire vraie et actuelle d’une société qui fait travailler ses employés 14 h/jour et 6 ou 7j/7, pour un contrat de 37,5 heures par semaine. Les heures supplémentaires ne sont pas payées, évidemment. Pas de pointage, pas de traces. Personne ne dit rien, et les employés eux-mêmes découragent les plus audacieux, qui voudraient parler et se plaindre de cette situation. Ils s’accrochent à leur boulot pour vivre (environ 1600 € / mois). Elle est belle, la société d’aujourd’hui !
Le patronat francais (et européen) agit selon le principe du « the winner take it all ».
Le but du discours autour de la « compétivité » consiste à faire baisser les charges patronales et, bien sûr, les salaires. On veut ainsi instaurer deux classes de salariés: ceux qui sont indispensables pour dégager des gains à court terme (probablement la « nouvelle race supérieure »), et ceux dont l’économie n’a pas besoin dans un monde globalisé où l’on cultive la robotisation et la financiérisation de la production.
La seule solution consisterait à mettre sur pied un revenu universel pour ceux qui sont durablement exclus du monde du travail. Mais je doute au’il y ait une volonté politique pour ca.
J’aime beaucoup la formule « The winner takes it all » ; très juste. Un programme : mettre ABBA la classe qui a gagné la lutte (celle de Warren Buffet).
M. Jorion
J’aurais aimé voir sur ce blog une discussion à propos des solutions proposées par le Front de Gauche à la crise financière.
Son pendant grec, Siryza, devrait arriver au pouvoir si des élections anticipés ont lieu prochainement. Il est donc possible que bientôt les idées de la gauche radicale soient mises en pratique. Un peu, beaucoup, passionnément ? La Grèce est un laboratoire d’expérimentation des politiques libérales les plus extrêmes. Parions qu’elle deviendra le laboratoire des idées humanistes les plus ardentes.
Il y a urgence à réfléchir.
J’aimerai bien voir un graphique montrant l’évolution des charges sociales patronales par rapport au chiffre d’affaire des sociétés.
Merci
Cotisations, pas « charges » sociales.
Et prix du travaille, pas coût.
@ Chappuis Michel
La chose n’est pas très compliquée à faire. Vous prenez le compte S11 puis la ligne du compte P1 et vous faites le rapport avec les comptes D121 et 122.
Je l’ai fait pour vous et là encore, la tendance est sans appel. Le rapport est passé de 7,08 en 1993 à 6,09 en 2011 (compte D121 cotisations sociales effectives cad réglées aux organismes de SS et régimes privés avec constitution de réserve) et de 7,95 à 6,55 si vous cumulez les cotisations sociales effectives et imputées (ces dernières correspondant à des prestations sociales directement versées par les employeurs à leurs salariés).
Niveau de vie et compétitivité
Je pensais jusqu’ici que c’est le niveau de vie d’un pays (dépenses militaires incluses) qui conditionne la compétitivité de ce pays et que les dividendes faisaient partie de ce qu’il s’agit de préserver sinon d’augmenter.
Même si on m’explique que c’est plus compliqué que ça (et qu’en Henry Ford l’a prouvé à son époque) il me semble évident qu’un pays où on va travailler à pied ou en vélo plutôt qu’en tram ou en voiture en retire finalement toujours un avantage de compétitivité. Personne ne semble mettre en doute le fait que les guerres que mènent les Etats-Unis constituent un handicap sérieux parce que leur coût se répercute forcément sur ce qu’ils produisent.
En ce qui concerne la santé, l’enseignement et la recherche les choses sont certes moins évidentes mais là aussi on voit assez facilement que les médicaments hors de prix destinés à prolonger la vie des personnes agées, la recherche sur la grammaire du grec ancien ou l’enseignement de l’histoire de l’art peuvent beaucoup plus directement nuire à la compétitivité que la servir.
Pour ce qui est des dividendes ça parait assez simple: s’ils sont faibles les cours de la Bourse sont mauvais, l’industrie périclite et les exportations s’effondrent en même temps que la compétitivité.
G L. Tu vas rire…
je te « reprends » :
Pour ce qui est des dividendes ça parait assez simple: s’ils sont forts les cours de la Bourse sont bons, l’industrie périclite et les exportations s’effondrent en même temps que la compétitivité.
Soit, ce qui se passe actuellement…
Tu inverses juste le début, et ça marche aussi. 🙂
En fait c’est une grosse machine très (trop) compliquée dont on nous montre en gros plan un des engrenages pour essayer de nous prouver qu’en le remplaçant par un autre tout va repartir comme avant alors que c’est l’ensemble de la machine qui n’est plus adapté au monde dans lequel elle avait été placée il y a environ deux siècles et qui a beaucoup changé depuis.
Le capitalisme n’est pas une idiotie mais une organisation du pouvoir économique qui s’est avérée efficace à partir de la fin du XVIIIe siècle en Angleterre puis en Europe et surtout aux Etats-Unis parce que:
– il convenait très bien a la plupart de ceux qui étaient riches et puissants
– il n’était souvent pas beaucoup plus insupportable pour les plus pauvres que ce qui existait avant
– il a fortement contribué au développement des classes moyennes.
Les obstacles qu’il rencontre actuellement chez nous (les occidentaux) – les trois crises dont parle P.J. et beaucoup d’autres – semblent insurmontables mais nos mécaniciens sont si attachés à ce qu’ils croient être la seule manière avantageuse pour eux d’organiser l’économie qu’ils ne savent rien proposer d’autre que changer l’engrenage qui coince.
Il me semble qu’en expliquant pourquoi le capitalisme a paru être supportable à beaucoup dans la période d’expansion précédente on explique aussi pourquoi tout ne va pas repartir comme avant et la compétitivité qu’on nous propose (qui équivaut à la frugalité des producteurs)semble un excellent point de départ pour montrer que nos petites affaires d’occidentaux ne sont pas près de redevenir florissantes.
va falloir nous expliquer en quoi et comment des cours de bourse faible, peuvent faire péricliter une industrie.
Pensez vous encore que ce qui se passe à la bourse enrichit ou appauvrit une entreprise (cotée bien sur)
A propos des cours de la Bourse j’aurais peu-être du ajouter un 🙂 puisque c’était de la provoc…
Pauvres idiots (:)), il n’y a pas 36 variables que l’on peut ajuster à loisir dans une entreprise
– on ne peut pas rouler en clio de fonction
– on ne peut pas baisser les frais financiers car il est idiot de payer comptant !?!
– on ne peut pas diminuer les intérêts sur un investissement foireux
– on ne peut pas augmenter les salaires
– on ne peut pas diminuer les dividendes
mais
– on peut virer un chercheur qui a trouvé
– on peut virer un informaticien qui a terminé son logiciel
– on peut faire travailler un ouvrier inefficace plus longtemps ou le payer moins cher (cqfd)
– on peut diminuer le nombre de salariés incompétents (cqfd)
Et d’ailleurs pour être sur de bien le vivre, et parler de la compétitivité des autres à son aise, il vaut mieux faire de la politique.
Vous êtes si injuste avec les hommes politiques alors qu’en ce moment même la compétitivité des notables UMP semble faire débat. D’ailleurs ils sont tellement compétitifs à l’UMP qu’ils vont faire 2 partis rentables à partir d’un seul. Les dividendes ne seront pas négligeables : 42000 euros de bon argent public réputé si rare par député.
Bravo Fod ! Voila encore un grand et beau travail. Hélas, il ne va pas faire se rapprocher les tenants du capital et du travail.
Mais quand donc tous ceux qui veulent le meilleur pour l’humanité, comprendront-ils que tout ce qui tend à opposer les uns aux autres est nuisible à la communauté des hommes ?
Quand comprendront-ils qu’avant de se préoccuper du pouvoir d’achat des pauvres des pays riches, il vaudrait mieux s’intéresser à celui des pauvres, des pays pauvres d’aujourd’hui et des nôtres de demain, quand nous serons tous plus pauvres pour avoir trop consommé ?
Plus on s’emploie à donner du pouvoir d’achat à ceux qui ne pensent qu’à consommer, plus on détruit la planète et moins on laisse de temps à notre espèce pour comprendre la nécessité d’épargner ses richesses et son capital, et de cultiver son intelligence. Toute richesse financière venant grossir le capital, c’est autant de richesse matérielle de la terre qui est épargnée, donc c’est autant de vies futures rendues possibles.
Ne devons-nous pas penser à ceux qui nous suivent, à nos enfants, petits enfants et aux autres ? N’y a-t-il pas moyen de réorienter la soif de consommer des gens d’aujourd’hui alors que ceux d’hier savaient davantage se contenter de nourritures spirituelles et religieuses ? Pourquoi, si besoin, ne pourrions-nous pas par exemple, les remplacer de nos jours, par les découvertes et les enchantements qu’offrent de meilleures connaissances d’un monde qui apparait de plus en plus infini ?
Non, cher Fod, je crois qu’il ne faut pas chercher à donner davantage d’arguments et de moyens de s’abaisser à consommer encore plus de richesses matérielles. Il vaut mieux inciter les gens à se nourrir de richesses immatérielles, intellectuelles et de raison qui tendent à élever l’humanité au lieu de l’anéantir.
Il faut avoir tout le talent d’un jducac pour être capable de dire une chose et son contraire en l’espace de deux phrases 😉
faut décrypter et c’est tout transparent; que les pauvres de là-bas se contentent d’une pièce afin que les pauvres d’ici en prennent de la graine: égalité parfaite. le changement plus c’est loin et plus l’avenir l’est beau. Jducac, on dirait un fable mécanique d’un La Fontaine ivre et fatigué de ne pas pas trouver le frein, ses coups de volant dans le virage renouvelant le paysage 🙁
@Jducac
Je peux vous poser une question combien de temps je peux vivre en me contentant de nourritures spirituelles et religieuses ?
Merci de me répondre
Merci Jducac.
Cela dit, je constate que vos idées fixes ont la peau dure et que vous faites toujours une interprétation très personnelle de ce que vous lisez. Je vous rappelle que ce billet a simplement pour objectif d’opposer des arguments visuels au mensonge sur les causes de notre manque de compétitivité et ne traite aucunement de la problématique du pouvoir d’achat.
Toutefois, et je crois me souvenir que vous aviez eu ce débat avec Julien, augmenter le pouvoir d’achat n’est pas obligatoirement synonyme d’une augmentation de la consommation. Pour prendre un exemple simple, à commencer par le mien, je connais plein de personnes qui aimeraient pouvoir acheter des produits frais et biologiques auprès des producteurs locaux, mais qui en sont empêchées faute des moyens nécessaires. De la même façon, ces personnes préféreraient acheter des produits de grande qualité Made in France plutôt que Made in China, mais ne le font pas pour les mêmes raisons. En bref, des personnes qui seraient prêtes à privilégier la qualité à la quantité. Certes, cela nécessiterait de mettre en place des politiques incitatives un peu plus vigoureuses, au niveau national ou européen, pour élargir la demande qualitative, mais présenterait l’immense avantage de relocaliser certaines productions et de diminuer leur coût carbone, donc d’agir favorablement sur la planète.
Et n’allez pas croire que tout le bon peuple est idiot et inconséquent dans ses choix ! De plus en plus de personnes sont sensibilisées à la problématique écologique, et j’en veux pour simple preuve l’augmentation croissante d’initiatives alternatives qui vont dans ce sens. Rien que dans le canton où j’habite, j’ai vu en quelques années la création d’Amap, de SEL, de Journées du Don, l’installation de fermes agricoles à vocation biologique, d’un immense parc photovoltaïque…
Donc, outre le fait qu’une augmentation du pouvoir d’achat permettrait à certains de vivre décemment (logement, nourriture suffisante sans être obligé d’aller quémander quelques paquets de pâtes aux restos du Coeur, chauffage etc…), il est partiellement faux d’affirmer avec certitude que cette augmentation aurait pour effet une augmentation équivalente de la consommation.
@ Fod 27 novembre 2012 à 17:43
Vous évoquez peut-être un sujet concernant aussi la compétitivité ayant amené une discussion au cours de laquelle j’avançais l’idée d’augmenter le temps de travail pour être plus compétitif. Cela entraînait corrélativement, pour les travailleurs, une augmentation du pouvoir d’achat sur leurs propres productions. C’était ici :
http://www.pauljorion.com/blog/?p=42344#comment-370817
A ce sujet et en revenant sur votre tableau 1, l’envolée des dividendes observée entre 1999 et 2008 ne serait-elle pas à relier à l’introduction des lois sur les 35h lesquelles ayant conduit à devoir amortir un même coût de capital sur une moindre production ? Qu’en pensez-vous, vous qui maitrisez bien ce qu’expriment les données de ces graphiques ?
@ Jducac
Je crois pouvoir répondre NON à votre hypothèse :
1°) parce que les graphiques 2 et 2bis montrent que la dynamique de progression des dividendes est antérieure aux lois sur les 35 heures.
2°) parce qu’il n’y a pas eu baisse de la production, les 35 heures ayant été largement compensées par une amélioration de la productivité horaire.
@ Fod 27 novembre 2012 à 22:18
Vous avez raison, mon hypothèse était idiote. Il faut donc en conclure que les détenteurs du capital français n’ont plus eu confiance dans leurs investissements en France. Ils ont alors décidé de les « pomper » le plus possible avec les dividendes, puis de les sacrifier totalement une fois leur coquille vide, en allant investir ailleurs.
Voila à quoi l’on arrive quand certains politiques traitent avec mépris les investisseurs. Ces derniers délocalisent et laissent les partis politiques incompétents en économie se débrouiller avec une population réduite au chômage. Je crois me souvenir que Mme Aubry ne s’était pas embarrassée par des négociations avec les partenaires sociaux, notamment avec le patronat à l’époque des 35h
Il serait très intéressant de pouvoir disposer des mêmes graphiques 2 et 2bis pour l’Allemagne qui, à la même époque, avec un gouvernement également à gauche, a mené une politique économique totalement différente de celle de la France. Idem pour le graphique 6.
Avez-vous la possibilité de les faire, sans que cela vous demande trop de travail ?
Après avoir méprisé les gestionnaires du capital français investi en France, va-t-on faire la même chose avec le capital étranger investi en France ? L’attitude du gouvernement français avec Mittal n’est pas rassurante de ce point de vue.
http://www.lefigaro.fr/societes/2012/11/27/20005-20121127ARTFIG00555-mittal-le-maire-de-londres-se-moque-de-montebourg.php
Voila un avis de l’OCDE qui montre, entre autres, que ne pas travailler assez est préjudiciable à la compétitivité française
http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2012/11/27/20002-20121127ARTFIG00512-la-france-epinglee-par-l-ocde.php
Les 35 heures n’ont posé de problèmes que dans le secteur des services et particulièrement des services publics. Ce n’est donc pas aux entreprises (ni a fortiori aux capitalistes) qu’elles ont nuis mais à l’Etat et donc aux citoyens qui ont la chance de payer l’impôt…
@ EOLE 28 novembre 2012 à 10:33
Ajoutées à la retraite à 60 ans, alors que la plupart des autres pays tendaient à reporter l’âge de départ, les 35 heures ont nui au pays dans son ensemble, donc à tous ses habitants. Le pays est alors apparu aux yeux des autres « hors du coup », c’est-à-dire sous développé en matière de compétence économique, comme tous ceux d’Europe du Sud.
Mais la tendance, dans ce domaine comme ailleurs, consiste à reporter la responsabilité sur d’autres et, tout comme les mauvais élèves les plus immatures, en s’en prenant aux premiers de la classe, surtout s’ils sont les plus appliqués, les plus sérieux et les plus travailleurs.
Bof, commentaire d’un bourgeois hypocrite qui a compris le mécanisme production / consommation à ses dépens, mais trop tard.
jducac
des intérêts à 2 chiffres de l’amortissement…
pfui inénarrable le gars.
Mais c’est déjà fait jducac, vous retardez d’au moins un an !
Le PEAD (Plan d’aide aux plus démunis) qui coûtait 1 € par an et par habitant de l’Union européenne, est passé à 0,75 € et devrait atteindre un niveau enfin soutenable de 0,5 €. Il suffit d’attendre la mise au point du dernier budget européen au 31/12/12.
Réduire la nourriture des plus pauvres va permettre d’en faire disparaître par attrition discrète et donc réduire d’autant les comptes sociaux… pas bon ça ?
Un cercle vertueux de ce type on n’en avait pas vu depuis la proposition de Swift pour résoudre la crise irlandaise, en 1698.
les resto du coeur et le secours populaire parlent haut et clair :la misère monte ; sans les aides européennes, des personnes mourront de faim, ici même …
(déjà qu’en plein Paris, l’hiver dernier, des personnes sont mortes de froid).
http://www.franceinter.fr/emission-le-telephone-sonne-le-lancement-de-la-campagne-hivernale-des-restos-du-coeur
**nos députés européens de Gauche : GUE nous en avaient parlé depuis longtemps déjà …
D’un siècle, non ?
Malheureusement zombie, ni mort, ni vif. Faut-il s’ennuyer pour ainsi venir dévider vos-jducac- pénibles sottises ?
Mettez-vous au Monopoly, le monopoly c’est bien pour les zombies.
Woaw!!!! Dans quel film?
D’où elle vient la richesse financière? Des intérêts qui payés par les travailleurs et les entreprises et la consommations des matières premières et de l’énergie.
@ michel lambotte 27 novembre 2012 à 20:59
Arrêtez Michel de refuser de voir les choses au fond et jusqu’au bout.
Bien sûr que toute la richesse crée est extraite de l’environnement des hommes, soit de stocks que la nature avait réalisés depuis des millions d’années, soit par une captation sur les flux renouvelables opérée grâce au travail et à un ensemble de moyens (le capital) nécessitant l’utilisation d’une plus ou moins grande quantité de ressources non renouvelables.
Mais tant que cette richesse extraite des « ressources primaires » reste convertie en argent, ou en investissements encore non productifs mais promis à le devenir (territoires recélant des richesses potentielles telles que des terres agricoles, « des savoirs et des connaissances », des brevets, de l’ or et autres matériaux de valeur etc….) ce sont des richesses stockées qui ne coûtent que les dépenses de conservation en sécurité.
Cette première consommation de ressources primaires a permis de constituer un capital qui est une ressource (Paul Jorion le Capitalisme à l’agonie, page 30, 2011). C’est une « ressource secondaire » ou de second rang par rapport aux ressources primaires qui ont permis de la constituer.
Mais cette même quantité de richesse, si au lieu de la mettre dans mains de ceux qui traditionnellement veillent à la conserver en valeur, en l’investissant judicieusement, on la met à disposition de gens qui n’aspirent qu’à la consommer pour en jouir, pour rendre leur vie plus agréable (écrans plats, téléphones et électronique derniers cris, fringues à la mode pour en remplacer d’autres loin d’être usées, voyages pour la coupe du monde à l’autre bout de la planète, voyages d’agrément divers, parfois-même achetés à crédit, etc….) c’est alors qu’elle entraîne la destruction de tout ce qui est nécessaire à la production de ces « biens de consommation »
C’est à dessein que j’ai parlé « des savoirs et des connaissances ». Dans les domaines qui sont fondamentaux pour assurer la perpétuation de notre espèce, notamment l’économie, ces savoirs étaient intuitivement mieux assimilés par simple atavisme, chez les populations nées avant la dernière guerre mondiale. Bien qu’elles aient bénéficié de beaucoup moins d’instruction, elles étaient bien plus matures et responsables que le commun des mortels d’aujourd’hui. Il vit et consomme sans même savoir pourquoi et comment cela lui est possible de le faire. Il est devenu plus inconscient que ses ancêtres.
Il faut comprendre que sans travail et la constitution de stocks (capital) grâce à l’épargne, permettant d’investir pour s’adapter à l’évolution, la survie d’une communauté est gravement compromise. Voilà où nous en sommes arrivés grâce au discours suicidaire de l’anticapitalisme, inconsciemment propagé par beaucoup de gens sincères, mais qui n’ont pas suffisamment réfléchi.
ben tè, augmenter la part de capital préserverait la planète
enrichir les plus riches deviendrait écologique
vous allez finir vert, si vous n’y prenez pas garde
@ tchoo 28 novembre 2012 à 09:38
Bien évidemment. Chaque €uro gagné par du travail et qui n’est pas dépensé, entre dans le capital du pays. Il contribue à l’enrichir et lui donne plus de force, plus de moyens pour d’adapter à l’inévitable évolution du monde.
Réfléchissez, c’est la consommation au-delà du seuil de renouvellement des ressources renouvelables ou la consommation des ressources non renouvelables qui détruit la planète. Ça n’est ni l’épargne ni la capitalisation qui détruisent la planète, c’est la consommation. Ce ne sont pas les capitalistes les plus destructeurs de la planète ce sont les anticapitalistes. En exerçant une pression morale et culpabilisatrice sur ceux qui ne consomment pas tout ce qu’ils gagnent, les anticapitalistes agissent pour faire grossir leurs rangs mais ils poussent à la consommation, donc à la destruction de la planète.
Personne n’a dit que la force et l’avenir d’un pays dépendait de sa consommation, sauf quelques personnels politiques stupides, tant à droite qu’à gauche, voire-même certains économistes. Ce qui fait la force d’une communauté comme d’un individu c’est sa capacité à produire de la richesse par le travail, le savoir et le savoir faire, tout en consommant peu. Et c’est d’autant plus facile d’y parvenir lorsqu’on s’appuie sur un capital matériel et humain de bon niveau.
Bien sûr, quand on abêtit une population en faisant tout pour qu’elle ne vive qu’en consommant des « nourritures » matérielles, on finit par n’obtenir que des consommateurs de planète. Ils finissent d’ailleurs par se manger entre eux, incités qu’ils sont par ceux qui poussent à la lutte entre capital et travail.
Super ! Et pour la Belgique, serait-ce aussi le cas?
Bonjour à tous,
Il n’y a qu’avec des données chiffrées que l’on peut argumenter contre le néo-libéralisme. Mais, la France est une île. Quelle que soit la qualité de notre argumentation, nous n’avons pas un poids suffisant pour soulever le couvercle. Si un jour nous pouvions, au niveau européen, voir simplement dans la zone euro, construire un argumentaire commun sur cette base…. alors peut être que la vaguelette créée pourrait générer un tsunami. Ces données, et donc ces graphiques, exitent-ils pour chaque pays de la zone euro ?
Oui, une telle étude serait très intéressante.
@ Duceux JF et Stephane S
Je ne saurais vous dire s’ils existent pour les autres pays, mais en tout cas, ils existent maintenant pour la France.
Comme je l’ai dit – je ne sais plus où -, c’est un travail long et laborieux. Rien n’empêche d’autres personnes de le faire à partir des données statistiques de leur pays ou éventuellement des données d’Eurostat si elles permettent d’aller aussi loin dans l’analyse.
Je vais essayer d’y regarder de plus près mais je ne vous promets rien.
Graphiques parlants!
Cela conforte le besoin de financer les entrepprises par des sociétés financieres qui
souscriraient des obligations.
Après cela on peut basculer les charges sociales sur la TVA pour baisser le prix hors taxe.