Un entretien que j’ai accordé à Newsring. On le trouve sur leur site, ici.
Une dégradation n’est jamais une bonne nouvelle. On critique de plus en plus les agences de notation, mais il y a une demande de la part des marchés pour ce type de service, c’est-à-dire une évaluation de la capacité d’un emprunteur à payer les intérêts, à rembourser la somme empruntée et à le faire dans les délais qui ont été prévus. C’est l’industrie financière qui demande ce service aux agences de notation, car elle ne dispose pas du temps ou des ressources nécessaires pour faire les calculs qui permettent de savoir quelle est la fiabilité de la dette émise par les pays.
Ce n’est pas tant la dégradation qui est désagréable, car elle correspond à celle qui avait déjà été décidée par S&P, que la perspective négative pour la France. J’entends ceux qui disent que cela n’a pas d’importance car la dette de la France est très appréciée, très demandée, mais nous sommes dans un contexte de plus en plus dégradé, et cet abaissement peut aboutir à une certaine nervosité, à une volatilité du « spread » : de l’écart avec l’Allemagne en raison de l’exigence par le marché des capitaux d’une prime de risque supplémentaire pour la France.
Certes on va encore privilégier la France, car les autres pays sont moins bien lotis en dehors de l’Allemagne, la Hollande, la Finlande ou l’Autriche, mais c’est peu encourageant : les candidats prêteurs se tournent vers la France faute de mieux. C’est un peu comme avec les gouvernements européens : on vote de plus en plus systématiquement pour l’opposition parce qu’on n’est pas satisfait de la politique menée par les partis au pouvoir. Le fait que la dette de la France soit appréciée sur les marchés est dû à la dégradation de la dette dans d’autres pays comme l’Espagne ou l’Italie, pas à ses qualités propres.
Par ailleurs sur dix ans, le « spread » avec l’Allemagne – c’est-à-dire donc le différentiel qu’on peut assimiler à une prime de risque supplémentaire – est de 0,75% : 2,16%, contre 1,41%. Cela signifie que sur une durée comme dix ans, les marchés considèrent qu’il y a une différence de 0,75%, significative à ce niveau là, entre l’Allemagne et la France en termes de leurs perspectives.
On peut arguer que ces agences de notation n’ont pas fait de prédictions exactes dans de nombreux cas, mais la véritable question c’est plutôt : la situation serait-elle meilleure si elles n’existaient pas ?
Ce n’est pas parce qu’elles font un travail qui n’est pas parfait – leur tâche est très difficile en raison du nombre d’évènements qui se combinent et qui doivent être pris en compte – qu’il faut se désintéresser des agences de notation.
La critique qu’on peut faire à leur sujet, c’est qu’elles font leurs évaluations dans un cadre extrêmement conservateur en termes de théorie économique. Elle sont alignées sur des positions proches de l’extrême-droite sur l’échiquier politique. Elles ont ainsi une vision négative de l’action des syndicats et sont promptes à considérer que les populations sont grincheuses et ne comprennent pas les réalités économiques, etc. Voilà un reproche qu’on peut éventuellement leur faire, mais elles diront que c’est la manière dont nos sociétés vivent effectivement et qu’elles doivent par conséquent en tenir compte.
En ce qui concerne le timing de cette décision, les agences de notation ont leur calendrier à elles et ne prêtent pas nécessairement attention aux évènements politiques au jour le jour – comme le plan pour la compétitivité annoncé par le gouvernement français.
Mais on peut noter cependant un signe de défiance envers la France dans cette décision : il y a là comme la suggestion qu’il ne faut pas nécessairement prendre à la lettre les déclarations du gouvernement Ayrault, qui n’a pas acquis jusqu’ici une réputation de grande constance ou de logique. Prenez le projet de banque publique d’investissement, dont la réalisation sera probablement sans rapport avec le projet initial. Si défiance il y a, elle vient donc de l’écart constaté entre les affirmations du gouvernement et ce qu’il met en place dans les faits.
136 réponses à “NEWSRING.fr, Moody’s : un signe de défiance envers la France”
Bonjour Mr JORION
Question qui peut paraitre idiote .
La note des USA et GB est évalué sur les mêmes critères ??
En principe, oui. Il faut d’ailleurs rappeler que les USA ont été dégradés dès août 2011 par S&P.
Les mémoires sont souvent aussi longues que les idées. Aussi sélectives en tout cas…
j’ai senti un peu d’angélisme (où il faut prendre ces propos à un niveau supérieur). Messieurs les anglais, tirez les premiers (ce qu’ils ont fait) ne doit plus être d’actualité. Se souvenir que le capitalisme tel que les anglo-saxons le pratiquent est prédateur et toutes les armes sont bonnes. La manipulation est une arme aux multiples facettes. les agences de notation sont financées par Qui? A savoir, si pour se sortir d’une situation économique délicate, ils doivent cultiver de la drogue, ils n’hésiteront pas (voir dans l’état du Colorado) malgré tous leurs discours (ceteris paribus sic stantibus)
Les analyses de la finance en termes de « les Anglo-Saxons » ont perdu toute pertinence depuis 1944.
Parent-Thèse :
http://www.pauljorion.com/blog/?p=43405
et les agences n’auraient aucun rôle politique, aucune mission impérative demandée par quelques pays dominateurs?
allons donc!
Non. La paranoïa, c’est bon comme toutes choses : en petite quantité seulement.
Hélas Paul ! Ce genre de chose c’est comme la coke ou la dette voire la monétisation selon Weidmann, de l’additif/addictif immodéré – et quasi immodérable même par Alexandre Julius ze first sur le BJ, psycho dépendance, accoutumance et tout l’toutim… C’est pas partageux c’te daube.
La dégradation par Moody’s du Aaa de la France en Aa1 va encourager le gouvernement à poursuivre une politique de rigueur qui nous mène dans le mur.
http://www.actuchomage.org/2012112123302/Social-economie-et-politique/perte-du-triple-a-une-aubaine-pour-lausterite.html
ces chômeurs voient le mal partout !!
Té bingo ! En v’là un de dépendant. Mais là c’est pire, y’a multidépendance croisée avec la mélAnchono-dépendance.
pour Vigneron : n’est-ce-pas là une priorité des combats ?
Le jeudi 15 novembre, les médecins licenciés, le personnel des centres de santé, les usagers et les élus des villes qui accueillent des centres de santé ont interrompu les travaux du Conseil d’administration du Grand Conseil de la Mutualité pour leur dire leur quatre vérités sur le plan de restructuration des Centres et de la médecine sociale (200 000 usagers concernés). Toutes et tous ont demandé leur démission. Ils n’ont pas bougé… Notre caméra était présente.
http://www.plusbelleslesluttes.org/?GCM-tous-demandent-la-demission
C’est ça, sors moi tes malades, tes blouses blanches et tes caméras de propagande après tes chômeurs pour noyer tes mensonges ou récupérations d’artillerie tous azimuts. De mieux en mieux.
Merdum! serait devenu parano à l’insu de mon plein gré
va falloir que je révise l’historique des notations de ces 4 dernières années, ai du louper un truc!!
Merci Morvandiaux.
Vidéo intéressante sur le comment des combats de personnels licenciés .
La méthode semble désuète , car pourquoi parler quand il n’ y a , manifestement, pas d’écoute.
« Sortir les malades » dans ce lieu de réunion , voilà qui aurait eut plus de gueule , ou tiens , publier la photocopie de la feuille de paie de leur patron .
Vigneron est un con qui ne juge que sur les apparences . Vers la 11ème minute de cette vidéo , on voit ce qu’est un homme , un vrai .Respect .
C’est comme les grecs : aucune raison d’être parano !!
Paul, vous êtes sûr qu’Il n’y aurait pas quelques intérêts communs pour leurs actionnaires? 😉
http://fr.finance.yahoo.com/q/mh?s=MCO
http://www.abadinte.com/2011/12/qui-se-cache-derrire-standard-poors/
N’y aurait pas un fameux accent anglais oxbridge dominant dans le milieu des banques ?
C’est pas le globish qui fabrique le spread avec l’Allemagne
Dégradez vous, dégradez vous, qu’y disaient…
La paranoïa, c’est bon comme toutes choses : en petite quantité seulement.
Exact! Confirmation.
Excellent Renou…
C’est Brazil…
-« Allo, Mr le FBI… Oui bonjour… Bon voilà, je tiens une armurerie et des gens n’arrêtent pas de venir pour m’en acheter… Alors comme j’ai entendu parler de l’opération Tripwire… ben, j’vous appelle…
Non mais comme j’ai lu quelque part que ça faisait 30 000 morts par an… du coup, j’m’inquiète un peu…
… ça c’est normal…? Ah d’accord… ok, très bien…
Non, si vous m’le dites, alors ça va… je suis rassuré!
Allez, bonne journée… et bonne chasse aux terroristes »
Le jour où les ricains disparaitront, qu’est-est c’qu’on va se faire chier…
Le monde financier sous traite le travail d’évaluation du risque client, comme il soustraite la peinture de murs. En pratique ces agences ne donnent que des avis et personne n’est obligé d’en tenir compte, c’est pour ça qu’il est difficile de les attaquer en justice. On pourrait commencer par exemple par ne plus faire reférence à ces notations dans les contrats. Peut-être font elles bien ce travail mais on peut en douter comme ce fut le cas dans la titrisation des prêts subprimes, ce qui prouve que de temps en temps elles balancent un peau de banane (comme le Financial Times dans ses nouvelles « objectives ») pour faire plaisir à leurs copains. C’est aux politiques de ne pas faire les naïfs.
Alexis Corbière sur Moody’s -vidéo 2′ (après la pub de merde !)
http://www.dailymotion.com/video/xv9m53_alexis-corbiere-moody-s-est-a-l-economie-mondiale-ce-que-la-cocoe-est-a-la-democratie-francaise_news
oups, sévère critique… mais le fameux spread, à l’époque du franc fort, c’était encore autre chose, pardine la sardine ! Il faudrait un livre sur la misère du système de notation. Et puis, à tous, vous trouvez pas que beaucoup de pays possèdent malgré tout de belles notes dans un contexte ou un tas d’infos sonnent le glas du système et le défaut généralisé ??
« Il faudrait un livre sur la misère du système de notation. »
Le système de notation n’est pas à l’origine de la mondialisation telle qu’on la connait, pas responsable non plus de l’instauration de l’Euro qui aboutit à la situation inextricable d’aujourd’hui pour un pays comme la Grèce, et n’a absolument rien à voir avec la catastrophe de Fukushima.
Noway, ils avaient tout de même noté AAA des produits pourris et toxiques, alors miséria à fond, et rejet de la corruption.
@karluss
Le franc fort, c’est juste bon pour faire de la saucisse… Désolé, pas pu m’empêcher.
Hhmm.. LA Francfort qui se différencie si subtilement du saucisson à l’ail et s’allie si bien avec le chou … Pas pu m’empêcher non plus…
S1P vient d’être condamné par la justice Australienne sur plaintes de communautés locales estimant avoir été trompées par les notations de l’agence avant 2008.
Par ailleurs, le crédit de la notation opérées par les agences semble s’être quelque peu délité au cours de ces derniers mois.
Condamné à quoi ?
Le tribunal fédéral australien a condamné S&P, ABN AMRO et LGFS à payer solidairement les pertes plus les intérêts réclamés par les plaignants.
Une amende dont je n’ai pas retenu le montant
On est vachement contents pour ces oeuvres communautés locales australiennes. Sûrement des communautés aborigènes… Germaine, fais péter l’Champomy ! Y’a les zaborigènes qu’ont fait raquer Standarindepoure !
Ben alors justement m’sieur hr, p’ têt ben qu’ils ont pas envie d’se prendre le même arrêt sur l’coin du beignet à propos de 1 400 Mds de dette de marché gogoloise surcotée…
Eh oui, « p’têt ben » qu’ils sont partis dans le petit jeu de « c’est sui qui cote le plus mal qui a le plus raison parce qu’il risque le moins de se faire harponner »…
Y a de la surenchère dans l’air… Et si tous les taux sur dette publique se mettent à monter tous ensemble tous en rond…
Henri Peña-Ruiz sur la pensée de Marx – 2h14
http://www.dailymotion.com/video/xv15la_henri-pena-ruiz-sur-la-pensee-de-marx_news?start=5
Cette petite baisse de la note n’est qu’un avertissement pour appuyer les demandes exprimées à l’adresse de la France: réduire son déficit et d’assainir son économie. Ce qui n’est pas une chose facile; sans coissance signifiante, pas de changement en mieux, bien au contraire, la France continuera à être absorbé par une spirale qui tire vers le bas.
La croissance ou « be or not to be, that is the question », c’est le thème et titre du nouveau drame francais..
Pis, en collatéral (terme à la mode, y paraît), c’est aussi la motion de défiance
envers l’Europe : Le FESF reporte une émission de dette à cause de la dégradation de la France
Et ça, c’est pas bô.
Pour peu que la perspective se révèle plongeante pour la France, c’est le FESF qui s’en va s’étaler.
Et l’Europe avec.
Vu que le MESdfjfduvldsmsoefn515 n’a pas encore pris le relais.
Passionnant, cette course de relais.
Mais un peu longue, quand même.
Excellente nouvelle Zeb. Ze last solution au père Jorion frappe à la porte.
Vi.
Le FESF est à l’arrêt. Et pendant qu’il est à l’arrêt, le MESF lui est au taquets, puisqu’il ne peut lever que 60 milliards d’euros.
Et le MES ne débutera qu’en juin 2013.
6 mois à tenir, ça va être long, surtout pour l’Espagne.
A moinsss que l’Allemagne, seul pays AAA d’envergure, ne puisse faire des levées de fonds supérieures avec le FESF.
Risqué, par les temps électoraux qui courent …
« Et ce répit pourrait bien n’être que de courte durée. L’agence de notation précise, en effet, qu’elle « évaluera naturellement les implications de la dégradation de la note du gouvernement français pour les notes » des deux fonds. Autrement dit la sanction pourrait tomber, mais plus tard. »
http://www.bfmtv.com/economie/moodys-ne-degrade-pas-note-fesf-387050.html
« L’Allemagne serait « prête à participer » en offrant les garanties nécessaires au prorata de sa participation habituelle aux plans de sauvetage, soit 27 %, selon la même source. »
Y a un truc qui me chiffonne : si l’Allemagne ne veut pas augmenter sa quote part et que la note de la France est abaissée, le seul moyen d’utiliser le FESF serait de baisser la note au niveau requis, et donc d’augmenter les taux d’intérêts, non ?
http://www.lemonde.fr/economie/article/2012/11/21/athenes-demande-au-fmi-et-a-l-ue-de-surmonter-leurs-oppositions_1793649_3234.html#ens_id=1508090&xtor=RSS-3208
La Pythie devait être simple , unique et vierge .
Si la « règle » de l’oracle est » pure « , pourquoi lui faut il aujourd’hui tant de prêtresses ?
Si elle ne l’est pas , il faut changer l’oracle et sa règle .
Mais il ne faut pas compter sur les prêtresses actuelles pour ce faire .
Si les appréciations des agences de notation devaient vraiment être fondées sur la » défiance » que l’on peut avoir envers les gouvernements , vis à vis de l’égalité entre leurs affirmations et les faits , je cherche un gouvernement autre que tyrannique ( et encore) , qui resterait AAA plus d’une heure .
A tous les neuneus qui vont encore l’ouvrir à qui mieux mieux contre ces « saloperies d’agences/engeances anglo-saxonnes ». J’observe l’unanimité sur ce blog sur au moins une de ces opinions : 1) la dette souveraine française est intenable, 2) il faut faire défaut ou le défaut est inéluctable.
Qu’est-ce que dit Moody’s après S&P en dégradant la signature bleu-blanc-rouge ? Elle se rapproche de ces avis.
Conclusion, pas que de la paranoïa dans c’t’affaire, pas mal de schizophrénie tout court.
On n’évoquera pas plus les cris d’orfraies des mêmes contre ces mêmes engeances pour n’avoir pas dégradé en temps utile tel titre pourri ni les cris de joie et de contentement des toujours mêmes quand elles dégradent telle banque ou telle nation grande pécheresse à l’emblème de l’aigle pêcheur…
Pour ma part, ce que je trouve cocasse, c’est la défense de Moscovici : Moody’s sanctionnerait la gestion de la mandature précédente. Une agence de notation qui livrerait son analyse quelques mois après les faits, sans tenir compte des mouvements qui se sont produits (ou pas) dans l’intervalle. Ouarf ! Ce ne serait plus une agence de notation, ce serait une commission parlementaire, un symposium d’experts momifiés en villégiature de luxe. Mieux vaut en rire. Moscovici avoue une chose en disant cela : que la nouvelle mandature continue sur la lancée de l’ancienne dans ces matières, puisqu’on ne voit pas la différence. Moody’s constate une inertie qui n’est d’aucun parti mais de toute une classe. Comme le dit Paul, l’engeance perce sous l’agence dans ses préconisations, pas dans le constat. In the Moody’s for laugh… AAhein ?
Bof BRL, ce genre de patouillages politicaillo-médiatiques, figures imposées incontournables et inénarrables de la discipline, honnêtement je m’en bats sereinement les joyeuses.
Mieux vaut en rire ou… s’en battre les joyeuses. P’têt’bin. Le hic est que Moscovici et ses comparses sont une donnée du problème. Leur macédoine ajoute au bordel ambiant. Ce n’est pas comme s’ils élucubraient dans le désert. Nos joyeuses atmosphériques ne se sentent pas concernées par de tels rampements mais d’autres relèveront et en déduiront certaines choses essentielles qui seront reversées au dossier où s’élabore la prochaine note.
oh du calme dans les règes,
on sait tous que les dettes de la france, de l’angleterre, des Etats Unis de bien d’autres encore et même de l’allemagne sont irremboursable alors si les agences de notations font leur boulot pour la francimanie, pourquoi pas pour les autres
ah oui, c’est vrai zont dégradé les zyou esse aussi!
on sait très bien que même si cette dégradation est méritée (ah bon) c’est le moment choisi qui interpelle et le but poursuivi
Admettons que la prime de risque evalue la mefiance dans les capacités d’un pays à rembourser ses créanciers. Dans le cas où le dit pays rembourse ses dettes normalement du point de vue technique. Est-ce que pour le montant des dettes remboursées, la prime de risque ne devrait pas être rendue au pays en question puisqu’il n’y a pas eu de defaut de payement ??? La prime de risque pourrait être vue comme une garantie sur le non remboursement, garantie à remettre dans le cas où tout s’est bien passé. Sinon c’est payer les banques pour un risque qu’en définitive elles n’ont pas subi.
Quelqu’un peut-iil me contredire ?
Le problème, c’est que la prime de risque est payée par une infinité d’acteurs, et pas constituée en garantie dans un fond commun « au cas où ». Il est donc impossible d’en restituer le montant au pays qui aura su se désendetter entièrement sans restructuration. Mais l’idée est intéressante.
Pëux-tu être plus précis et expliquer qui c’est cette infinité d’acteur qui paye la prime à la place du pays à risque je suppose. Quel en est le mécanisme ?
@ Carlos
Tous les détenteurs d’obligations souveraines, y compris via leurs assurances-vie !
Rendement moyen sur les sicav obligataires euro long terme depuis un an, 8%. Dix fois plus que les monétaires.
Carlos, la prime de risque c’est le gain obtenu pour avoir accepté plus de risque, c’est la carotte pour attirer l’investisseur, donc au final l’épargnant, même le plus modeste… qui n’arrête pas de râler dès que les rendements baissent.
Si vous voulez… voilà, je vous contredis…
Mais l’idée est intéressante.
A noter que la BdF, et apparemment la BCE (ça fait partie des négos en cours, en tout cas la systématisation du truc), rembourse déjà, gracieusement, cette prime de risque à la Grèce sur les dettes détentes dans le cadre du premier plan d’aide (10 Mds prêtés par la France avec un bénef de 200 millions grâce au spread entre le taux d’emprunt français er le taux du prêt à la Grèce – 5.5% au départ !) . Faut l’savoir…
P…. ! à t’en croire les Grecs y vont se péter les fouilles avec la thune qu’ils vont récupérer !
T’en crois ou tu fais semblant d’croire c’que tu veux, moi je sais juste c’que je dis.
Ce qui me semble extraordinaire est que la prime de risque est augmentée avant même qu’il y aie eût defaut de payement. Normalement tant que vous n’êtes pas en defaut, quels que soient les contorsions que vous exécutez pour pouvoir payer, il n’y a pas de raison d’augmenter votre niveau de risque
karluss à Carlos ; si tu es en défaut de paiement, même avec un taux de 100%, personne ne voudra ton papier ; c’est bien lorsque le risque apparaît (cf entre autre le rôle des agences) que le spread augmente, hausse du taux pour attirer l’investisseur qui veut bien prendre plus de risque à condition d’augmenter la rentabilité de l’investissement risqué. La prime de risque c’est le coût de ce risque. sachant qu’il est également possible d’assurer tes titres à l’aide d’engins dérivés (cds…) qui, du moins en Europe, ne peuvent plus servir à de la vile spéculation « nue ». D’ailleurs cette décision n’a guère été commenté sur le blog…
c’est juste de l’assurance… et il n’y avait que les assureurs mutualistes qui remboursaient le risque non subi… mais parfois ils te piquaient une part de cotisation supplémentaire pour les risques subis et mal prévus.
il n’y a plus d’assureur mutualiste et encore moins de banque mutualiste.
par contre y a pas des garanties supplémentaires a apporter sur les anciens prêts après une dégradation?
non? seules conséquences potentielles sur les emprunts futurs?
La question de la nuisance des agences serait réglée si les Etats revenaient à d’autres modalités de financement que les marchés financiers. Les fameuses 30 glorieuses n’ont pas nécessité de recours aux marchés, par contre la fiscalité était beaucoup plus rigoureuse à l’égard des hauts revenus.
« les agences de notation ont leur calendrier à elles et ne prêtent pas nécessairement attention aux évènements politiques au jour le jour – comme le plan pour la compétitivité annoncé par le gouvernement français. »
Précisément, l’agence loue les efforts entrepris par le gouvernement Ayrault: « l’ampleur limitée du mouvement sur la note reflète aussi la reconnaissance par Moody’s des travaux en cours du gouvernement sur un programme de réforme visant à améliorer la compétitivité du pays et les perspectives de croissance à long terme. »
« The limited magnitude of today’s rating action also reflects an acknowledgment by Moody’s of the French government’s ongoing work on a reform programme to improve the country’s competitiveness and long-term growth perspectives, «
Ça mon p’ tit Martial ça s’appelle de l’emballage diplomatique, de la politesse, de la papelardise quoi. Te v’là un bourre-pif mon cochon mais avec des fleurs et un sourire en prime. Toi comprendre ? La papelardise j’suis sûr, la politesse j’crois pas.
« les agences de notation ont leur calendrier à elles et ne prêtent pas nécessairement attention aux évènements politiques au jour le jour – comme le plan pour la compétitivité annoncé par le gouvernement français. »
Paul n’a pas dit : » les agences de notation ont leur calendrier à elles et ne prennent pas nécessairement en considération » mais » ne prêtent pas nécessairement attention »
Donc là Vigneron, elles y ont prêté attention. Ce qui, je le concède, ne veut pas dire qu’elles le prennent en considération.
On va droit vers le bourbier japonais à l’échelle mondiale. J’ai comme la sensation que nos miséreux experts en sciences économiques de misère n’ont pas les données macro-économiques historiques – nécessaires quoiqu’insuffisantes – pour charger et faire tourner leurs modèles à neuneus…
Y s’en foutent. Tant que y en a qui payent pour qu’ils touillent les entrailles de poulet et qui y en a d’autres qui croient à leurs augures. Va bene.
Regarde les prètres Mayas puis Aztèques, leur solution aux sécheresses, famines, épidémies, invasion qui terrassaient leur civilisation était de sacrifier encore plus de pauvres et d’emmerdeurs pour que la classe dominante puisse jouir peinard jusqu’au bout.
Nos économistes ne font rien d’autre.
+1
Et le bourbier japonais dure depuis 23 ans deja, sans une solution en vue…
Les banques font leur mea culpa et remboursent leurs clients,
Ou peut-être un employé qui a décidé de remettre un peu de justice dans ce monde…
Ou bien une machine qui prend son autonomie, qui se sent coupable pour tous les emplois volés et non compensés ???!
Mais les choses vont vite rentrer dans l’ordre, ne craignez rien :
[…] Blog de Paul Jorion » NEWSRING.fr, Moody’s : un signe de défiance envers la France. […]
Les agences de notations font leurs calculs dans le cadre de la théorie économique en vigueur.
Si elles trompent leurs clients il faut d’abord envisager que ça découle des erreurs et insufisances de la théorie en question. Si la théorie est floue, comporte des contradictions ou est entachée de prévisions autoréalisatrices la notation l’est aussi.
Finalement si la théorie en vigueur n’est qu’une vaste manipulation alors les notes des agences ne sont forcément rien d’autre que des manipulations.
Se protéger des effets de ladite théorie en interdisant d’en publier les résultats tout en s’abstenant de la remettre en cause semble plutôt risible.
Indirectement, les agences de notation pèsent sur la politique économique des états.
Ces derniers n’ont donc plus les mains libres pour gérer les affaires d’un pays, alors qu’en revanche les marchés vont se déterminer en fonction de la synthèse des agences.
Les intérêts des uns sont trop aux antipodes des intérêts des autres pour continuer à sur ce rythme là.
Emettre des obligations souveraines auprès des citoyens qui font partie intégrante des pays revient donc à défendre les mêmes intérêts et non plus ceux du seul capital mondial.
Mais ce serait plus cher… Je ne comprends pas pourquoi, mais c’est ainsi.
Se satisfaire de 1à 2%, ou même symboliquement négatif , ( pour la banque qui achète de l’emprunt ) et servir de 3 à 5% aux assurance-vie et autres : pas évident.
En gros, les agences de notation, c’est Madame Irma…
J’ai connu un paquet de gens qui étaient très « logiques », très « pragmatiques »… ils pouvaient vous expliquer pourquoi les choses allaient se dérouler de telle manière, et du coup, ils adaptaient leurs actions en fonction de ce « panorama »…
Le problème c’est que d’une part ils ne tenaient pas compte de l’influence que pouvait avoir leur propre prise de décision… deuxièmement, des modifications qu’apporteraient leurs analyses une fois entendues par tous… et de trois, du fait que d’autres penseraient comme eux….
Bref, résultat des courses, l’avenir ne ressemblait jamais à ce qu’ils avaient pu imaginer et en même temps,la situation devenue encore plus complexe, leur donnait quelque part raison…
C’est pas dans « fondation » qu’était évoqué ce paradoxe…?… ou dans « pif le chien », j’sais plus…
De ce côté-ci, à mon sens, point de salut souhaitable… Avoir 25 000 coups d’avance, ça fait devenir fou… ça fait des parties d’échecs à rallonge… et au final, c’est l’ordinateur qui bat l’Homme… bêtement…
La solution, je le répète, n’est pas dans l’objectif à atteindre (quel qu’il soit, on n’en sera jamais satisfait)… elle se trouve dans la subjectivité du désir… « c’est le chemin qui compte »…
On trouve qu’il y a des gens qui possèdent trop par rapport à d’autres, on repartage… on estime que notre productivité nous pollue, on arrête de produire ainsi… on sait qu’une fois qu’on a bien bossé y’a moins de boulot, et bien… on bosse moins… etc. etc.
Ensuite, le monde évolue, le monde change… on évolue avec…
Imaginez qu’on utilise les techniques des agences de notation pour décider si l’on va ou non passer du temps avec telle ou telle fille… (et en disant cela, je m’aperçois que certains doivent déjà le faire)…
Imaginez ce que sera la vie lorsqu’il sera question de ne jamais se tromper, de toujours vouloir être certain de l’avenir… qu’on ne fera plus confiance en notre feeling…
« Les temps se trainent », je disais hier à vigneron… Le monde est paralysé par sa follie, sa prévoyance… Nous allons mourir figés dans nos certitudes… comme du canard confit…
Le monde vous remercie pour cette brillante contribution. Particulièrement le monde financier, évidemment. On avance.
La subjectivité du désir, vigneron… tout est là…
C’est sûr… ça va moins vite qu’avec les grands stratèges du blog à Jorion… mais en même temps, comme la stratégie réside en une rixe et qu’elle tourne en rond… et bien, petitement, effectivement ça va plus loin…
Le monde, je sais pas… mais à vous, ça à l’air de faire plaisir… L’attente n’a pas été trop longue j’espère…?
Vous en parlez comme s’il était votre maître… et que c’était dans la nature des choses… Vous me faites peur parfois…
Alors bien sûr, si la subjectivité de votre désir vous amène à enterriner la chose… là, c’est différent…
Mais ça n’aurait pas été plus simple de le dire tout de suite… au lieu de finasser…? (de finasser dans la finance)
Oh oui ju, je suis littéralement bouleversé par votre subjectivité du désir, sans rire, cul par dessus tête que j’en suis.
Rien de nouveau en somme
Tout sent de plus en plus mauvais : Dexia menace de 1000 milliards de défaut , si on ne lui donne pas 5 milliards , elle doit s’éteindre pas avant 2100.
Grêce n’arrive pas à débloquer son prêt de 40 milliards qu’il faut lui en donner un autre de 30 milliards.
Tout çà va maintenant très vite mal finir.
Peuples tiendrez vous comme çà durant 300 ans ?
il y a plus marrant en ce moment en france:
Alors, si ce sont les coutumes…
le respect des traditions
« elles ne prêtent pas nécessairement attention aux évènements politiques au jour le jour »
« il y a là comme la suggestion qu’il ne faut pas nécessairement prendre à la lettre les déclarations du gouvernement Ayrault, qui n’a pas acquis jusqu’ici une réputation de grande constance ou de logique. »
Bon, on va s’débrouiller…
Donc nous laissons prendre notre destin en main par des agences de notations
– qui n’ont pas fait de prédictions exactes dans de nombreux cas
– qui font leurs évaluations dans un cadre extrêmement conservateur en termes de théorie économique
– qui sont alignées sur des positions proches de l’extrême-droite sur l’échiquier politique.
– qui ont une vision négative de l’action des syndicats
– qui sont promptes à considérer que les populations sont grincheuses et ne comprennent pas les réalités économiques, etc…
– qui abaissent la note de la France car le gouvernement Ayrault ne suivrai pas d’assez près le dogme ultra libéral en cours actuellement, malgré un virement de direction flagrant et acté, en complète opposition à la campagne.
Et il n’y a pas d’alternatives étant donné que la France n’a plus aucune souveraineté budgétaire. Continuons comme ça alors !! C’est parfait !!
Jolie bafouille en défense et illustration des « agences de notation ».
On va essayer de faire plus:
-Elles sont tès utiles, d’ailleurs la notation d’un « risque » est obligatoire.
Comment voulez-vous faire sans elles, je vous le demande ?
– Elles imposent des pratiques économiques en rapport avec la droite ?
Ben oui, les pays sont ainsi. L’opinion publique est ainsi, partout. Les marchés ne sont pas autrement. Le prix de la libetré, il est là. Cuba, ça vous parle ?
– Elles n’aiment donc pas les syndicats, ou les services sociaux financés par cotisations ou l’impôt ?
Ben, faut les comprendre aussi… la seule « répartition » qu’elles connaissent c’est l ‘ affectation des bénéfices.
Et pis, ce mode de financement, il est de type assurantiel, non ? Ce sont donc des assurances privées et concurrentielle qu’il vous faut, et pas vos dinosaures à « gestionnaires » et bénéficiaires irresponsables d’un bout à l’autre.
C’ était le cas, par exemple, pour le Crédit Foncier de France : pas de capital, des sources de financement non établies et incompréhensibles et par dessus le marché, il se permettait d’emprunter.
Tout ça, c’est pas des bases saines pour un business sérieux.
La décision a été facile: slash! quatre d’un coup . Recta, pas un pli. Il n’était même pas systémique, pas de chance.
Ce qu’ il vous faut : de la libre concurrence, des types qui se crèvent la paillasse et qui savent pourquoi : le service du consommateur. Et euh ! aussi leur légitime récompense, stock-options, parachute doré, vous connaissez ? Sans oublier les actionnaires.
– Elles se trompent ?
Là, je vous arrête. C’est un procès politique biaisé et nous ne faisons pas de politique. Jamais. Restons concret: si les renseignements que le requérant lui communiquent sont fiables, les projections de l’agence seront bonnes.
Et pis , au total, elles ne se trompent pas si souvent. Pas trop, si ? Vous voulez casser le thermomètre parce que ses indications ne vous conviennent pas ? A votre aise, mais ne venez pas emprunter sur les marchés.
-Des conflits d’intérêt?
Grossier personnage, indigne d’un capitalisme dynamique, vous n’avez pas une preuve à avancer.
Voler avec les aigles ou gratter la poussière avec les poulets, faut choisir. Et vous choisirez, croyez-moi. Vous en boufferez, content ou pas.
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Enfin, je suis bien content qu’un organisme indépendant me dise ce qu’il est préférable de penser, à son exemple, du gouvernement Hollande. Me manquait…
Immobilier le Crédit Daniel, pas Foncier, fâcheuse confusion. Faut s’ressaisir là Daniel…
C’était juste pour voir si « on » suivait.
Non, je plaisante.
Je m’en suis aperçu trop tard, après avoir validé la n.ième correction.
mais le résultat est le même. Bravo.
Coup de théâtre à l’UMP
Des voix de l’outremer ont été « oubliées » (France Inter 18 H 00)
Comment voulez-vous qu’un parti qui n’est même pas fichu d’organiser correctement une élection, puisse gouverner le pays !!
Il serait temps de dégrader la note de ce parti
C’est le retour de la droite la plus bête du monde.
(affirmation qui, soit dit en passant, est à la fois un superlatif et un pléonasme 😉
Eh!,ben,moi ,je continuerai à écouter les « moody’s blues », quitte à passer pour un « has been » impénitent!…Na!!
conséquence ou cause : http://lexpansion.lexpress.fr/economie/pourquoi-la-perte-du-triple-a-par-la-france-perturbe-le-fonds-de-secours-europeen_361305.html?xtor=EPR-175-%5BXPN_18h%5D-20121121–128200484@220058037-20121121191557
ces revers vont peut-être faire naître une véritable fédération européenne, viva Europa !
« Zeus pourrait-il perdre sa prééminence parmi les dieux de l’Olympe ? La toute-puissance ne serait-elle pas plutôt du côté de Ploutos, le « dieu du fric » ? Le seul que les hommes veulent adorer et auquel ils sacrifient ?
Dans la dernière de onze comédies de lui qui nous sont parvenues, Aristophane met en scène le grand bouleversement que connaît la société qui se soumet à l’Argent. Voici une pièce méconnue, merveille de fantaisie et de satire vigoureuse, qui trouve un écho étonnant dans l’actualité de la mondialisation et de ses crises financières. »
4siecles avant J.C !!!
Ploutos: Le dieu du fric de Aristophane (21 mars 2012) 3.80 €
Bizarre ça, que ces agences, naguère vilipendées, se trouvent presque attifées de toutes les qualités… Souvenons-nous : on le reprochait deux choses : 1) d’avoir beaucoup trop d’influence, et ainsi de pousser tout le monde dans le même sens, ce que l’on appelle avoir un « effet procyclique »; 2) de se planter lamentablement dans leurs évaluations. Cela dit, ça n’a plus d’importance, car la cacophonie est telle que leurs notes ne s’entendent plus.
Pour plus de clarté, je propose de remplacer « Agence de notation » par « Congrégation œcunomicus ».
Et comme tout le monde nage dans la choucroute, on pourrait les rebaptiser agences de natation…
Crapaud Rouge,
L’avis de Paul Jorion n’a pas changé. Ce qu’il y a dans cet article sur les agences a été dit et redit ici et ailleurs .
@Arnaud : Sans doute, mais ce que je dis dans mon post a aussi été dit ici et ailleurs. Quoiqu’il en soit, je me rappelle fort bien une époque où la « mode » voulait que l’on ne parle de ces agences que pour en dire du mal. Mais ce qui compte, et en cela Jorion a bien raison, c’est que cette dégradation manifeste une défiance : c’est un signe qui n’augure rien de bon, et qui va du reste dans le sens d’une certaine méfiance récemment exprimée en Allemagne.
Crapaud, tu pouvais devenir le modérateur à toute heure, redevient plus conciliant, et le patron t’embauchera, qui sait ??