Billet invité.
Ce n’est pas la première fois, mais ce sont cette fois-ci 5.000 policiers qui viennent de manifester dans le centre de Madrid, à l’appel de leur syndicat. « Citoyens, nous vous demandons pardon de ne pas arrêter les vrais responsables de cette crise : les banquiers et les politiques », proclamait une banderole.
130 réponses à “L’actualité de la crise : « LA POLICE, AVEC NOUS ! » par François Leclerc”
Grigoriou chez Giesberg sur LCP en ce moment.
La haine viscérale des Français à l’endroit de la maréchaussée a sans doute des origines lointaines mais elle ne doit pas verser dans le rejet indifférencié. Je rappellerai ceci : la gendarmerie est, de tous les corps de police, celui qui est le plus apprécié de la population. Les habitants des zones urbaines de relégation préfèrent de très loin avoir affaire aux gendarmes, procéduriers et respectueux (vouvoiement systématique), qu’aux bravaches de la police nationale (dont les CRS font partie). Vous trouverez toujours des fonctionnaires godillots et collabos (cela dit, le suivisme n’est pas l’apanage de la seule fonction publique) mais, pour les autres, il est possible de contrecarrer des ordres ineptes quand on a un embryon de conscience. Si les responsables de la sécurité lors de la rencontre de Sarkozy et d’Obama à Strasbourg avaient obéi à la lettre aux exigences de Naboléon, le territoire français se serait vidé de ses instruments de veille (notamment les hélicoptères de la Sécurité civile) pour les concentrer en un seul point, au risque de fragiliser l’ensemble du dispositif de défense et d’assistance. Il y a eu des résistances, lesquelles se sont manifestées par quelques retards dans l’acheminement des hommes, sans parler des grincements de certains « rouages » qui ne comprenaient pas qu’on les poussât au clash avec les manifestants pacifiques. J’aimerais bien que les mêmes qui vomissent la police en général se posent la question de l’utilité de l’armée (la gendarmerie fait le lien entre les deux), qui, elle, s’est vu délivrer un permis élargi de tuer. Je vois plus d’utilité à la police qu’à l’armée, même si je rêve que notre société s’apaise au point de priver l’une et l’autre de toute raison d’être.
Je pense que plutôt que de haine, il faut parler de mépris et d’un subtil mélange des deux.
Le flic, quel que soit son habit et sa fonction (gendarme, CRS, inspecteur du fisc, etc.) c’est un représentant de l’Etat et c’est pour cela qu’il est méprisé autant que haï par l’anarchiste refoulé qui est en chacun de nous.