« Misère de la pensée économique » : les dix mesures urgentes de Jorion, par le Yéti

Pas tout d’annoncer à l’avance, comme le fit Paul Jorion, « l’agonie du capitalisme ». Encore fallait-il, une fois acquis le prochain dernier soupir du crevard, préparer le terrain à ce qu’il faudrait « mettre à la place ». Ce à quoi s’emploie Jorion dans son dernier opus, « Misère de la pensée économique » (Fayard, 20 euros).

Le moribond est certes en train de se ratatiner, mais les Diafoirus du système continuent d’essayer de faire croire à sa résurrection… en nous perfusant nous-mêmes de leur prétendue « science » à longueur de médias. Jorion met une jubilation certaine à zigouiller une à une leurs doctes prétentions.

[…]

La suite sur son blog ou sur Rue89.

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41 réponses à “« Misère de la pensée économique » : les dix mesures urgentes de Jorion, par le Yéti”

  1. Avatar de jck
    jck

    « Finalement, le seul (très petit) défaut du livre de Jorion, c’est son titre, un brin restrictif. « Misère de la pensée économique » renvoie un peu trop au seul triste passé des prêchi-prêcheurs de la secte agonisante. »

    Dommage, le titre parfait est déjà pris par André Gorz « Misères du présent, richesse du possible »

  2. Avatar de Michel Martin

    Les règles libérales sous-tendent un contrat social du profit, puisque la boussole en est l’argent neutre, le PIB dont on se moque à quel « prix » il a pu être obtenu.

    Si la reconstruction à tous les étages de notre contrat social doit se faire par le haut, les initiatives par le bas, soutenues par quelque pilier institutionnel formel ou informel, ont tout leur intérêt. Ne serait ce que parce qu’elles nous permettent de sortir de notre impuissance politique et ainsi nous détourner de l’attrait morbide de la perversion insoutenable et fascinante du spectacle du monde que nous renvoient les médias jour après jour, encourageant nos prédispositions perverses vers la théorie du complot.

    Mais il arrive parfois que les médias nous font part de réalisations encourageantes, révolutionnaires, plaçant le faible plutôt que la compétitivité au centre des choix collectifs, pratiquant une démarche inclusive prenant en compte les capacités de chacun. C’était le cas hier lors du 7 à 8 avec la Maison des sources.

    La Maison des sources est un lieu qui est adapté aux personnes « faibles », « inadaptées », « inemployables » selon notre contrat social excluant et compétitif actuel. Marie Noëlle Besançon, la psy qui a fondé ce lieu a mis en pratique les préconisations que Patrick Declerck formule dans son livre « Les naufragés », à savoir adapter les lieux et les conditions de fonctionnement aux capacités des personnes. Une initiative remarquable qui j’espère va inspirer de nombreuses autres initiatives, en particulier autour des GEM (Groupe d’Entraide Mutuelle). Coup de chapeau à Marie Noëlle pour avoir ainsi su placer concrètement le faible au centre de la Maison des sources et lui permettre ainsi de contribuer à sa mesure.

    On est loin de l’utopie reinsertionniste si courante dans les services sociaux et que dénonce si clairement Patrick Declerck, ce qu’il nomme le Graal des services sociaux. Le lâcher prise des « normaux » qui ouvrent leur regard sur les faibles et leur liberté est émouvant comme une naissance au monde. De mon point de vue, le témoignage qui en rend le mieux compte est Alexandre Jollien dans son éloge de la faiblesse.

    Peut-on rêver que l’esprit qui fonde les GEM et cette réalisation plus complète de la Maison des sources puisse gagner l’ensemble de notre contrat social, à savoir adapter nos conventions sociales, notre contrat social, aux réalités d’autonomie des personnes, ce qui n’est en rien contradictoire avec l’accent mis sur ce développement de l’autonomie (c’est d’ailleurs ce qui se pratique à la Maison des sources où la formation et le champ d’action des membres s’étend au fur et à mesure que leurs capacités qui fondent leur autonomie s’accroissent). On a là une piste de croissance (celle de l’autonomie des personnes) infinie, profitable à tous, inclusive.

    1. Avatar de juan nessy
      juan nessy

      Votre commentaire m’amène à refaire du point 10 ( débat travail – revenu) des propositions de Paul Jorion, un point d’articulation-clé compréhensible et intime pour tous , qui pourrait être ce « déclencheur » de la mise en chantier commun de ce nouveau contrat social , qui pourrait d’ailleurs donner les  » frontières » des nouveaux sous ensembles mondiaux ,qui se reconnaissent liés par autre chose que les intérêts des actionnaires , des banques et des entreprises mondiales. ( mais si l’OIT veut être de la partie ..).

      J’y vois aussi une formidable chance de mettre en branle un nouveau mode d’exercice du pouvoir démocratique réel , et de trouver de nouvelles voies entre fausse-démocratie , démocratie déléguée mais trop fragile et proie des intérêts du capital , démocratie « participative » encore floue et proie potentielle d’idéologues ou trop pensants , …..

      Je ne sais pas si la  » démocratie mondiale  » digne de ce nom se fera à coup de BD , de blogs , de referendum , de votes ( ça je préfèrerais être sûr de le conserver !) , d’nstitutions ( le moins possible ), de comités ( oui mais ) , de technologies ( oui mais et re-mais ), de …

      Mais il est certain qu’elle se fera avec la résolution partagée du sujet travail , revenu , mérite , limites , besoins essentiels , sol , eau , air , énergie …

      Si nos élus en place ne le font pas très vite , il faut le faire nous même ( même s’ils s’y résolvent d’ailleurs ) .

      J’avais noté dans le billet  » utopie réaliste » :

      – que le réalisme nous poussait à tenir compte de la finitude de notre terre , pour « adapter  » notre comportement  » économique » . Les propositions de Paul Jorion sont un premier pas dans ce sens .

      – que  » l’utopie » restait l’idéal démocratique , et que le chantier à venir était un renouveau des pratiques démocratiques . Dans ma propre proposition à échéance longue , je restais à un stade de démocratie déléguée sous temporalité , durée , conditions de contrôle renforcée, car je ne voyais pas bien les gardes fous à imaginer pour une démocratie « autogestionnaire » ( je ne les vois toujours pas bien d’ailleurs et je m’en désole un peu ).

      Il est de plus en plus patent que ce renouveau démocratique , dont on sent bien qu’il est en attente lourde en France , mais en fait dans tout le monde occidentalisé (et je dirai même chez la nouvelle classe moyenne chinoise), a vocation à accompagner , voire précéder , le grand chambardement économique qui doit naître de l’impasse mortelle du capitalisme triomphant .

      Je ne verrai sans doute pas éclore complètement les modes de la nouvelle pratique démocratique , mais je sais qu’ils arrivent .

      J’y reprends espoir d’un monde  » à portée d’homme et de femme » , moi qui au passage de l’an 2000 me demandais comment on avait pu « en arriver là  » , dans un monde sans espoir , privé de possibles pour presque tous et réservé à quelques goujats parvenus à l’ambition toute contenue dans « leurs » temps de jouissance .

      A vous de jouer jeunes gens , au moins vous le pouvez à nouveau en sortant du carcan des idées préétablies .

      Une seule requête :

      Liberté , Egalité , Fraternité ( étendue au vivant ) !

      1. Avatar de PHILGILL
        PHILGILL

        « Un pour tous, tous pour un. »

      2. Avatar de juan nessy
        juan nessy

        Non :
        un pour un
        tous pour tous .

      3. Avatar de PHILGILL
        PHILGILL

        Whoa !  Bien vu  Don Juan !
        Disons que la première formule avait une origine encore un peu trop aristocratique en vue de solidarité humaine.
        Certes Le soleil ne fait pas de différence entre les nations et appartient à tout le monde à la fois, mais en soi, il reste le Soleil incontesté pour tous !
        Tandis que la seconde formule, manifestement plus originale et moins grossière = non pyramidale, dirait que : le soleil est en chacun de nous (un pour un) et donc nous serions potentiellement tous des « small suns » éclairant d’autres lumières (tous pour tous) pour former au final un grand Soleil. Voilà une vision sphérique du monde qui me plaît. Je retiens donc votre formule… révolutionnaire s’il en est. Nessyennement vôtre !

      4. Avatar de EricL
        EricL

        il reste le Soleil incontesté pour tous !

        incontesté, incontesté, vous y allez un peu vite… si on pouvait le mettre en boite on le ferait . regardez, tout ce qu’on touche, partout où l’on passe devient atrocement artificiel . on normalise. on cloisonne , on sépare et divise tout à l’extrême , jusqu’à la moindre activité, ce qui fait que tout n’est que poussière , même le temps est divisé .

      5. Avatar de Michel Martin

        @Juan Nessy,
        merci de vous être penché sur mon commentaire et d’y avoir apporté longuement votre contrepoint réfléchi.
        Pour ce qui est des initiatives locales, c’est une piste que je recommande particulièrement pour tous ceux qui veulent sortir de l’impuissance politique et de la tentation du complot. Tout le monde ne peut pas planer aussi haut que Paul Jorion et être capable de s’attaquer à refonder le contrat social mondial.

  3. […] Pas tout d’annoncer à l’avance, comme le fit Paul Jorion, « l’agonie du capitalisme ». Encore fallait-il, une fois acquis le prochain dernier soupir du crevard, préparer le terrain à ce qu’il faudrait « mettre à la place ».  […]

  4. Avatar de Guy Leboutte

    Fin de l’articlie de Yeti:
    « Car une chose est sûre selon Paul Jorion : quels que soient les embûches, les aléas et la longueur du chemin, l’humanité est à l’aube d’une transition « qui sera d’une ampleur stupéfiante ». Voilà pourquoi il est indispensable de lire sans tarder ses éclairantes réflexions. »

    Voilà le cadre !

    Et voici un commentaire de détail, qui n’engage que moi: le chemin en sera pas long du point de vue de l’histoire. Mais du point de vue de nos existences individuelles? That is the question.

    Cordialement à tous.

    1. Avatar de Marlowe
      Marlowe

      Ne négligez pas que pour certains voyageurs, cela fait déjà un moment que le chemin se déroule.
      La question de la viabilité du capitalisme ne s’est pas posée en 2007, mais bien avant.

  5. Avatar de Kaiel

    Ben moi j’aime le style Yéti, clair et simple, parce que la plupart des gens vont pas se fader les bouquins, ni les 3 articles jours du blog, donc oui il faut en parler simplement reprendre les principales propositions pour les poser dans le débat public. C’est pas que je pense être plus malin que les autres, mais peu de gens prennent ce temps là.
    Cependant en relisant : « Une fois n’est pas coutume, je vais vous raconter la fin de l’histoire. Je veux dire, la fin de l’histoire du capitalisme, telle que Jorion lui règle proprement son compte en dix mesures urgentes et concrètes à administrer sans tarder. » ce n’est pas ces mesures qui détermineront la fin du capitalisme c’est bien le système actuel non ?

    1. Avatar de Le Yéti

      « ce n’est pas ces mesures qui détermineront la fin du capitalisme c’est bien le système actuel non ? »

      Vous avez raison, c’est bien « le système actuel » qui détermine sa propre fin… mais les mesures de Paul la précipitent 😉

  6. Avatar de Subotai
    Subotai

    Argent, économie tout ça c’est bien bon mais, j’ai une question.
    Quel crédit peut on apporter à un type comme Joseph P. Farrell quand il dit que la Suisse, la Hollande et d’autres se heurtent aux difficultés de la FED quand ils veulent rapatrier leur or physique stocké au USA.
    On sait que le Venezuela a récupéré son or.
    Qu’est ce que tout ça peut bien signifier..?

  7. Avatar de Nemo3637
    Nemo3637

    Le Yéti imagine une réforme du système capitaliste qui pourrait se faire en appliquant ces « 10 mesures ». Or il n’y a pas d’issue dans le système hormis la spéculation financière, ultime étape où aucun investissement n’est plus rentable.
    Se dégager dudit système par des « réformes » alors qu’il ne tient qu’à un fil, revient à l’achever.
    Pourquoi pas ? dira t-on. Sauf que cette fin ne se produira pas sans terribles soubresauts. Et on serait donc mal préparé à ces ultimes combats en préconisant des médecines pour un malade qui est déjà en train de trépasser. Un exemple de cette faillite du système en serait le système financier lui-même (banque et crédit) complètement détruit en cas de crise grave, telle que celle qui s’annonce dans les prochains mois. Dans un tel cas de figure ce n’est pas d’ajustements financiers ou monétaires dont on aurait besoin mais d’un redémarrage des services et de la production en faveur de l’intérêt général.
    Il faut donc plutôt s’orienter concrètement vers l’organisation d’une gestion productive soucieuse de préserver l’environnement et les ressources
    L’objectif serait alors de pouvoir mobiliser une minorité consciente et assez nombreuse sur le terrain du Travail.
    Le reste c’est du pipeau. Ce dont le Yéti essaie de jouer. En se retournant il devrait constater que de tels bavardages sont vains et ne mobilisent personne sinon d’autres bavards émettant des « si… ».

    1. Avatar de Le Yéti

      Nemo, vingt mille lieues sous les mers… et même sans doute pire 😀

      A propos, Nemo a laissé le même commentaire sur Rue89. Mais en l’assortissant de cette introduction :

      « Chacun trouve chez Jorion ce qu’il veut y trouver. J’ai publié moi-même un billet sur son blog sur le même sujet où justement je mettais en doute l’application desdites « 10 mesures » dans l’état actuel du système. Le Yéti vole au secours des bouées trouées de Jorion. A aucun moment lui – ou même le Front de gauche avec lequel il semble sympathiser actuellement – n’évoque une quelconque « socialisation de la la production », s’en remettant pour le FdG à une BCE réformée… »

      1. Avatar de Marlowe
        Marlowe

        Jorion ou l’auberge espagnole ?

        Bonne remarque, si ce n’est ni louange ni dénigrement.

    2. Avatar de Paul Jorion

      Ah Nemo ! tu vas parler ailleurs de mes « bouées trouées » mais ici, tu n’oses pas ? est-ce parce que j’ai offert l’hospitalité à ton alter ego Zéphyr Armaguédon ? Mais alors, tu devrais rester courtois où que tu commentes. Tu sais sur l’internet, tout est googlable, tout se sait.

      Nemo, la politique du pire, c’est une politique comme une autre, mais ses partisans devraient reconnaître que ce n’est pas la seule possible. Tu as vraiment peur qu’avec un peu d’astuce on puisse réparer le capitalisme ? L’opinion que tu en as n’est pas si mauvaise que ça alors.

      1. Avatar de Nemo3637
        Nemo3637

        J’ai mentionné les bouées trouées dans le billet que tu as bien voulu publier.
        Quant au capitalisme la question n’est pas de savoir si on en a une bonne ou une mauvaise opinion mais s’il va survivre ou non. Et, bien qu’il paraisse à l’agonie, je ne mettrai pas ma main au feu… Il s’est toujours sorti des pires crises et a montré un pragmatisme surprenant.
        Oui, je pense que les mesures que tu propose sont irréalisables, ou plutôt ne peuvent être pris en compte par le système dans l’état où il se trouve. Et j’ai posé la question du rapport de forces pour les imposer, celles-là ou d’autres.
        Pour ma part dans d’autres textes ou article j’ai émis des idées de transformation qui correspondent à une perspective historique, qui se ramènent à une pratique sociale qui a déjà eu lieu (comme l’autogestion en Argentine après la crise de 2010.
        Et je te remercie encore d’avoir accepté de publier un texte qui est en désaccord avec certaines de tes conclusions.

      2. Avatar de toutouadi

        Nemo, la politique du pire, c’est une politique comme une autre, mais ses partisans devraient reconnaître que ce n’est pas la seule possible.

        Sauf si on est déjà dans le pire. (Fascisme inéluctable, destruction de la planète actée, sacrifices des peuples en cours, démocratie bafouée … etc)

      3. Avatar de Le Yéti

        @ Nemo3637

        « Oui, je pense que les mesures que tu propose sont irréalisables, ou plutôt ne peuvent être pris en compte par le système dans l’état où il se trouve. »

        N’est-ce pas ce que Paul et moi-même affirmons à longueur de billets en parlant de « l’agonie du capitalisme » ? Le fait de sous-entendre que des idées ou des mesures non susceptibles d’être prises en compte par le système n’ont aucune chance de voir le jour, le fait de douter de l’agonie actuelle du capitalisme qui « s’est toujours sorti des pires crises et a montré un pragmatisme surprenant », témoignent d’une étrange soumission au système, sinon d’une étonnante vénération.

      4. Avatar de Bernard Laget
        Bernard Laget

        Il y a ceux qui proposent et ceux qui cherchent les trous dans les bouées ……….

      5. Avatar de Guy Leboutte

        @ Le Yeti

        Que la mécanique capitaliste actuelle soit dans une impasse qui paraît sans remède, c’est une chose.
        Mais que le capitalisme, ou plutôt le réel qui le dépasse, produise une continuation inédite, ce n’est pas une hypothèse farfelue. (C’est une constante de la grande histoire, qu’elle surprend les esprits les plus aiguisés.)
        Pourquoi? Parce qu’il ne s’agit pas simplement de « mécanique » justement. Celle-là est en voie d’être cassée et bien cassée, oui. Cependant, le capitalisme c’est aussi un rapport de classes sociales, de pouvoir et de propriété, et un corpus de croyances bien installé – il ne se réduit pas à l’économie qui, nous en sommes bien d’accord ici, n’est pas autonome dans la société.

        Le système monétaire et des échanges peut être K.O. debout, les dominants ne vont pas pour autant quitter le pouvoir, ni l’idéologie néo-libérale déserter les esprits. Dans ce sens-là, une agonie est loin d’être acquise.

        Taxer des réflexions de cet ordre de « soumission au système » ou de « vénération » , ce n’est pas sérieux.

    3. Avatar de Marlowe
      Marlowe

      Et si la politique du pire était celle qui nous est imposée ?

      Cette tentative de débat, initiée par Paul via son blog et ses livres (les deux derniers en particulier), ce serait souhaitable qu’elle ne soit pas mise à la corbeille comme disent les ordinateurs.

      De quoi s’agit-il ?
      Il s’agit d’une théorie du capitalisme et d’une stratégie à suivre en fonction des premières conclusions de la théorie, considérée comme une critique radicale libérée des différentes idéologies « réformistes » (« socialistes », »humanistes », etc.) ou « révolutionnaires » (toutes les variantes du marxisme-léninisme et des différents idéalismes dits anarchistes ou décroissants).

      La première question posée est : le capitalisme est-il réformable ?
      Si la réponse est OUI, alors comment faire pour l’amender, pour arriver à quels résultats et avec quelles forces ?
      Si la réponse est NON, alors comment faire pour l’abattre, par quoi le remplacer et avec quelles forces ?

      La politique du pire est dans tous les cas la pire des politiques, sauf dans les moments réellement désespérés où elle est la seule possible.

      1. Avatar de Marlowe
        Marlowe

        Et si je suis désespéré, que voulez-vous que j’y fasse ?

        « Quand j’ai écrit ce plaidoyer, non pas, malheureusement, pour qu’advienne un monde plus humain, mais tout simplement pour que continue d’exister un monde, un grand nombre de mes lecteurs potentiels n’avaient pas encore vu le jour dans notre monde ténébreux.
        Ils réaliseront que la situation révolutionnaire ou plutôt catastrophique, dans laquelle ils sont nés et où ils ne sont malheureusement que trop habitués à vivre – c’est-à-dire une situation dans laquelle l’humanité est capable de s’auto-détruire – , que cette possibilité réelle, dont il n’y a aucune raison de s’enorgueillir, avait déjà été préparée avant leur naissance, et que les devoirs qui sont aujourd’hui les leurs avaient déjà été autrefois ceux de leurs parents et de leurs grands-parents.
        Je conclus en formulant de tout mon coeur, pour vous et pour vos descendants, le souhait qu’aucun de mes pronostics ne se vérifie. »

        Günther Anders. Vienne, octobre 1979, préface à la cinquième édition de L’Obsolescence de l’homme (1956)

      2. Avatar de toutouadi

        Ouaipp !! Positivons…
        Je propose, alors, la politique du meilleur: Destruction de la propriété privée par un défaut généralisé.

        C’est vrai « politique du meilleur » ça sonne mieux, çà change tout et ça fait de suite plus responsable.

      3. Avatar de Marlowe
        Marlowe

        à toutouadi,

        Il est bien vrai que nous sommes à un carrefour…

  8. Avatar de Tartoccasix
    Tartoccasix

    J’aime bien les livres de Paul Jorion. Ils ont le mérite de poser les bonnes questions en des termes simples sans tomber dans la simplification. Parmi toutes les idées iconoclastes qui jonchent ce livre une me semble absolument lumineuse dans le sens où elle pose clairement où est le problème :
    « Le capitalisme n’est pas capable d’allouer les ressources là où on en a besoin »

    Et donc la question implicite est : Comment allouer les ressources là où en a besoin ?

    Cette remarque a le mérite de poser le problème du capitalisme simplement, car on a tous conscience des manques divers et variés de ce système (chômage, maladie, épuisement des réserves naturelles etc…). Et chacun sait qu’un problème bien posé est à 90% résolu.

    Quels sont les besoins ? La domination est-elle un besoin ? Si oui, doit-elle accaparer toutes les ressources ?
    Si on définit ce que sont les besoins humains alors nous pourrons répondre à la question.

    1. Avatar de RUTILY

      Comment allouer les ressources là où en a besoin ?

      J’ai lu dans le monde ce matin les titres de deux articles que la présentation du site avait mis l’un en dessous de l’autre. Je reproduis les titres:
      Sandy : le gouverneur de New York demande 30 milliards de dollars d’aide fédérale
      Sandy : l’ONU demande 39 millions de dollars supplémentaires pour Haïti
      Sans commentaires.

  9. Avatar de Caleb Irri

    j’avais moi aussi proposé un petit texte à Paul, http://calebirri.unblog.fr/2012/11/12/la-crise-est-economique-que-les-economistes-se-mettent-au-travail/

    Il y a une mesure qui aurait pu être proposée également : l’audit citoyen de la dette : http://www.audit-citoyen.org/

    1. Avatar de Julien Alexandre

      Le problème Caleb avec l’audit citoyen de la dette, c’est que c’est profondément inutile. Quand il faudra plus ou moins effacer la totalité de l’ardoise, peu importe de savoir si telle ou telle portion de la dette était légitime ou pas.

      1. Avatar de zébu
        zébu

        Disons, Julien, que la question de la légitimité permet de faciliter le rapport de force quand il s’agit d’annuler tout ou partie de la dette.
        Ce fut le cas de l’Equateur, bien que ce fut aussi un cas spécifique : le rapport de force (social, économique, politique, …) était déjà en sa faveur. Ce ne fut pas un prémisse mais bien un facteur, parmi d’autres. C’est là où l’audit citoyen se trompe selon moi, en inversant l’analyse : l’audit n’est qu’un facteur déclencheur (parmi d’autres), pas LE moyen de parvenir au but défini.
        Le sujet étant politique, dès lors qu’une décision politique est prise, dans le respect des institutions et procédures définies comme légitimes politiquement, la question de la légitimité ne se pose plus.
        La question de la légitimité peut par contre se poser hors de cet espace politique (droit international, le plus souvent des affaires), mais seulement pour faciliter une quotité la plus importante possible de débiteurs acceptant l’annulation par rapport à ceux qui ne l’acceptent pas.
        Ensuite, légitimité ou pas, les fonds vautours s’en tapent le coquillard … et le politique aussi, l’essentiel ayant été acquis.
        Je ne dirais peut-être donc pas que c’est ‘profondément inutile’ puisque cela participe de l’élaboration du rapport de force politique, qui permettra de prendre la décision du même nom, la mobilisation des citoyens sur le sujet permettant de forger le rapport de force au sein de l’espace politique (entre représentants et citoyens). Mais il est par contre profondément inutile de croire que c’est par ce biais et par ce biais seulement que l’on y parviendra.
        😉

      2. Avatar de Di Girolamo
        Di Girolamo

        @ Julien Alexandre
        L’audit citoyen de la dette ou plus généralement de la société , est « inutile » ?
        Je crois au contraire , bien au delà de l’utilité imédiate , que l’audit citoyen permanant et en tous domaines est d’une utilité essentielle ; mais c’est un avis qui n’engage que moi ; je pense qu’il y a d’un côté le capitalisme au sens d’autorégulation de la société par le marché et de l’autre la démocratie , au sens de gouvernance de la société par le peuple ; l’audit étant un processus essentiel de cette gouvernance ; on en est loin , certes ! Mais que la dette soit effacée en partie ou totalité , il reste essentiel que nous puissions auditer et gouverner . Ne pas subir.
        Sinon effectivement plus rien n’a d’utilité .

      3. Avatar de vigneron
        vigneron

        Tout à fait Julien. Escobarderie spécieuse que cette histoire de légitimité vs illégitimité. Le créancier, i.e ze problème, n’en a rien à cirer de la cause et/ou de l’usage illégitime de la dette. Il a avancé du pognon sans faire de détail et il s’agit de pas le rembourser sans faire plus de détail. La bonne conscience du débiteur indélicat nourrie à « l’illégitimité » de la dette rayée du passif, le créancier s’en branle, nous aussi.

      4. Avatar de Caleb Irri

        Je suis un peu d’accord avec vous, d’autant que nous savons déjà qu’elle est en grande partie illégitime. Mais s’il faut en passer par la reconnaissance officielle de cette illégitimité, chiffres à l’appui comme en Equateur, pour rendre possible le refus de payer, alors je dis OK

      5. Avatar de juan nessy
        juan nessy

        La dette légitime , c’est celle que la loi dit .

        Et la loi doit être dite pour permettre aux peuples de vivre .

        Est illégitme tout ce qui ne le permet pas .

      6. Avatar de vigneron
        vigneron

        Exact Juan, sauf que les seules reconnaissances légales – en jurisprudence – de cette illégitimité de dettes souveraines concernent uniquement les concepts de  » dette odieuse « ,  » prêt à usure  » ou  » prêt extorquant « , toutes choses applicables aux dettes contractées par des dictateurs, des gouvernements non élus ou corrompus.
        Pas le cas ici. Insolvabilité ne signifie pas illégitimité de la dette. Les dettes illégitimes ne devraient pas être remboursées ; les dettes insolvables ne peuvent pas être remboursées.

      7. Avatar de zébu
        zébu

        @ Caleb Irri :
        L’Equateur est un ‘mauvais’ exemple. Parce qu’il est légitime à parler d’illégitimité.
        D’abord parce qu’une partie de sa dette fut odieuse parce que contractée par des dictateurs mais aussi parce qu’une autre l’était par vice en droit, ce qui est autrement plus gênant pour les créditeurs.
        Ce n’est pas le cas, à l’évidence, dans le contexte ne serait-ce qu’européen.
        Parler donc de dette illégitime ne peut avoir du sens que dans un processus politique qui se moque d’une quelconque argumentation qui prouverait l’illégitimité en droit de la dette, puisque ce processus est légitimité en soit.
        On répudie la dette, ou on ne la répudie pas.
        Mais on ne va pas chercher des arguties qui par ailleurs sont infondées parce que non reliées au contexte : c’est donner le bâton pour se faire battre. A moins que l’on ne cherche à mobiliser les citoyens pour un tout autre objectif politique …
        Et ce alors même que l’audit citoyen peut être un outil intéressant pour mobiliser des citoyens et modifier le rapport de force politique, mais pas sur de tels arguments.
        Il y en a suffisamment pour ne pas évoquer ceux-là.

    2. Avatar de Marlowe
      Marlowe

      Tant que les économistes n’auront pas été mangés, il est recommandé de ne surtout rien leur demander. Le temps de l’hilarité est passé.

      1. Avatar de Guy Leboutte

        L’intérêt de l’audit de la dette, c’est le débat qu’elle suscite et les infos qu’elle met à jour, dans une certaine durée. C’est un procès à grand spectacle, qui dure des mois. Tout le monde n’a pas lu Paul Jorion ou d’autres auteurs critiques depuis des années, et l’audit est une pédagogie en actes pour de larges cercles.

        C’est étendre le domaine de la lutte, vigneron. Il n’y a pas que la dette envers un dictateur qui est répudiable, la dette envers des banquiers très propres sur eux aussi peut-être jugée illégitime.
        Il faut bien se rendre compte que le seul fait que cet audit soit initié, implique un rapport de forces qui n’existe pas aujourd’hui en U.E., favorable au camp des gens ordinaires. C’est déjà en soi une innovation juridique, et ça peut mener à détricoter quelques principes du droit « napo-léonin ».

  10. Avatar de EricL
    EricL

    la démocratie à coup de matraque c’est préhistorique , non ?

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