Je poursuis la publication des chapitres de Principes des systèmes intelligents. Il est question ici des préjugés inscrits dans la langue qui créent des obstacles à une réflexion claire sur ces questions.
6. Remémoration, pensée, raisonnement et discours (2e partie)
La psychologie populaire
Dire que la parole est l’expression de la pensée, cela revient pour nous à emprunter les termes de la « psychologie populaire » auxquels nous recourons quotidiennement pour expliquer nos faits et gestes. Quelle que soit la validité phénoménale de celle-ci, nous risquons d’être victimes de ce que Wittgenstein appelait l’« illusion grammaticale » : supposer qu’une chose existe sur la seule foi de l’existence d’un mot pour la nommer. L’IA n’a pas toujours su se garder de ce danger et ce n’est que très rarement que des auteurs s’interrogent sur des notions comme « pensée », « idée », « signification », « croyance » ou « intention » en se demandant si l’existence du mot constitue une garantie suffisante de l’existence de la chose qu’il nomme apparemment – au sens où il existerait pour elle une contrepartie réelle au sein des mécanismes neurophysiologiques (Stich 1983 constitue une exception notable à cette tendance).
L’existence de la psychologie populaire pose cependant un problème sérieux à l’intelligence artificielle : faut-il éviter entièrement son vocabulaire ou conserver certaines de ses notions, et dans ce cas, lesquelles ? Si l’on dit par exemple la chose suivante,
« Eugène pensait qu’Eusèbe avait poussé le bouchon un peu loin : dès qu’il le verrait il avait l’intention de lui faire une remarque acerbe qui signifierait que la plaisanterie avait assez duré. »
Il est clair qu’une telle phrase ne constitue pas une représentation scientifique : on se contente d’employer les catégories spontanées qu’offre la langue française pour exprimer les motivations des êtres humains, et à l’aide de ces termes on explique de manière plausible « ce qui se passe dans la tête » de quelqu’un. Les anciens Grecs et Romains – qui utilisaient des langues dont les nôtres dérivent exprimaient les mêmes choses dans des termes à peu près équivalents, deux mille à deux mille cinq cents ans avant qu’il ne soit question d’une psychologie scientifique (G. Sissa, comm. pers.)
Les difficultés commencent lorsqu’on constate que la « psychologie scientifique » (à l’exception du behaviorisme dont on commence seulement à reconnaître les mérites) a le plus souvent repris telles quelles ces catégories spontanées, préscientifiques, de nos langues, et, sans trop y penser, les a utilisées dans ses raisonnements, avec pour conséquence involontaire de les avoir ainsi parées des plumes de paon de la scientificité. L’aboutissement de ceci, c’est la psychologie contemporaine, dont les méthodologies copient certainement celles d’une science « dure » comme la physique, mais dont les catégories premières (la métaphysique sous-jacente) ont été empruntées distraitement à la langue commune, à la psychologie populaire qui est inscrite dans nos langues, parfois depuis plusieurs millénaires.
Certains considèrent aujourd’hui que l’implication est évidente : la dite psychologie scientifique n’est pas authentiquement scientifique, et il s’agit de reconstruire à sa place une nouvelle psychologie digne de ce nom. La garantie de sa scientificité résiderait dans un réductionnisme inversé, qui ne reconnaîtrait plus comme « états mentaux » que des manifestations phénoménales correspondant à des états spécifiques du système nerveux. Une fois éliminées les catégories de psychologie populaire sans contrepartie effective au niveau des mécanismes nerveux, la psychologie scientifique démontrerait sa capacité à faire correspondre terme à terme les phénomènes mentaux (désormais scientifiquement validés) aux phénomènes neurophysiologiques, et à rendre compte des mécanismes apparents des premiers par les mécanismes effectifs des seconds (Stich 1983 ; Pylyshyn 1984 : 1-6 ; Churchland 1986 : 295-31O). Cette position nous semble justifiée, une de ses conséquences paradoxales est que la psychanalyse est beaucoup plus proche de l’idéal d’une psychologie scientifique que la discipline qui existe aujourd’hui sous ce nom, et ceci en particulier parce que la psychanalyse n’a jamais commis cette erreur d’emprunter distraitement à la psychologie populaire son vocabulaire et ses présupposés.
Le langage de pensée
C’est bien entendu la conception de la parole comme expression de la pensée qui a conduit certains chercheurs de l’IA à aborder le problème de traitement du langage naturel par sa traduction préalable dans un « langage de pensée ». Jerry Fodor est généralement considéré comme le promoteur de cette approche (1975 ; 1987). Les réfutations les plus connues apportées à ses arguments sont celles de Dennett (1978 : 39-50) et de Blackburn (1984 : 51-57 ; cf. aussi Engel 1989 : 381-388).
La faiblesse de toute approche fondée sur un « langage de pensée » apparaît immédiatement dans la tendance à la régression infinie que présente l’argument : s’il existe derrière le langage commun un langage de pensée, pourquoi celui-ci ne nécessite-t-il pas lui-même son propre langage « de pensée de la pensée », et ainsi de suite ? Roger Schank est un ardent défenseur de cette conception du «langage de pensée». Il écrivait en 1972 que : « Nous définissons une interlangue comme une représentation de la signification d’une langue naturelle qui ne comprend aucun des mots de cette langue. Cette représentation du sens doit pouvoir être extraite de toute langue et doit pouvoir être générée dans toute autre langue. » (Schank1972 : 8), et plus tard, avec Abelson,
« Pour toute paire de phrases dont le sens est identique, indépendamment de toute langue naturelle, il ne doit y avoir qu’une seule représentation. » (Schank & Abelson 1977 : 11 ; voir aussi Schank 1973 ; Shwartz 1987 : 26-28).
En France, Pitrat défend une position semblable. Il écrit à la première page de son livre récent : « Je dis qu’un programme a compris un texte s’il a construit une représentation du sens de ce texte indépendante de toute langue naturelle. Pour écarter les discussions philosophiques, nous pouvons considérer ceci comme une nouvelle acception du mot comprendre. » (Pitrat 1985 : 1).
Il n’est pas certain cependant que le souci louable d’éviter les discussions philosophiques suffise à écarter les difficultés philosophiques.
Les signifiants
L’originalité de Freud dans ce domaine, est d’avoir été le premier à se rendre compte que ce qui peut être étudié avec toute la rigueur de la méthode scientifique ce n’est pas l’association des idées (dont la définition reste problématique) mais l’association des images et surtout des mots dans leur « supposition matérielle » : l’association des signifiants et non celle des signifiés, pour recourir à une distinction aujourd’hui attribuée à de Saussure (1916).
En conséquence, la stratégie adoptée sera la suivante : voir jusqu’où l’on peut aller dans l’investigation en n’envisageant les éléments de discours stockés en mémoire que sous leur seul aspect de signifiants, et examiner ensuite s’il subsiste un « reste » dont seules les idées auraient pu rendre compte. Si ce n’est pas le cas, ces dernières pourront être oubliées puisque la preuve aura été faite qu’elles ne présentent aucune nécessité opératoire.
26 réponses à “PRINCIPES DES SYSTÈMES INTELLIGENTS (1989), chapitre 6 (II), réédition en librairie le 23 novembre”
@ Paul Jorion,
Il faut arriver à la page 206 du bouquin de Cassin pour lire l’effet d’une phrase de Lacan, l’effet qu’aura eu cette phrase de Lacan pendant des décennies sur Barbara Cassin :
« Une langue entre autres n’est rien de plus que l’intégrale des équivoques que son histoire y a laissé persister » (voir page 47 Scilicet, 1973, n° 4).
Quel effet ?
Rien d’autre que prendre « la phrase pour ce qu’elle dit », écrit-elle, et d’y répondre par une création.
Je cite B. Cassin toujours p. 206 :…
[on fait un dictionnaire des intraduisibles, vocabulaire européen des philosophies, qui prend appui sur l’intégrale des équivoques que l’histoire de chaque langue a laissé persister – les langues d’Europe en l’occurrence, quand on ne sait pas mieux faire. On prend appui sur les équivoques et les homonymies : « sens », « sens » et « sens » (direction, sémantique, perception) mir (paix/monde/commune paysanne) ou logos, et on les travaille texte à texte comme des symptômes de mondes.]…
En somme la façon dont cette phrase de Lacan aura hanté Barbara Cassin aura été de prendre la direction de ce vocabulaire européen des philosophies, de lui donner forme, forme qui trame les traces –trans– comme –inter–langues des signifiants matériaux de ces appropriations personnalisées dénommées en français : « pensées ». Mais quel drôle de stimulus avec un drôle de délai de réponse.
Je poursuis l’entame d’un précédent billet, car je suis resté plutôt sec sur votre usage du terme « algorithme ». Je suis allé regarder, faire un tour des 80 occurrences du mot chez Lacan qui semblent proches où éloignés des 80 autre occurrences de « mathème » (par exemple ça) :
« Mais enfin, ce qui est tout à fait clair, c’est que nous en sommes à ça : à interroger l’« il existe » au niveau du mathème, au niveau de l’algorithme. Il n’est qu’au niveau de l’algorithme que l’existence est recevable comme telle. À partir du moment où le discours scientifique s’instaure, ça veut dire tout savoir, il ne s’inscrit que dans le mathème. Tout savoir est un savoir enseignable… Nous en sommes là, à poser l’existence comme étant ce qui est lié à la structure-algorithme ».
Il semble que Lacan utilise le terme d’algorithme pour un certain nombre de formule condensées (par exemple celle de la définition du signe chez Saussure) ou ce qu’il appelle « algorithme du transfert » mais qu’on dénomme tout autant dans les milieux autorisés « mathème du transfert ».
Bref chez Lacan existe au moins dans une fenêtre temporelle, un flottement dans l’usage alternatif des termes « algorithme » et « mathème » même si la définition canonique de ce dernier vise la transmission sans perte cf. : « …[ La formalisation mathématique qui est notre but, notre idéal pourquoi, parce que seule elle est mathème c’est-à-dire capable de se transmettre intégralement, la formalisation mathématique c’est de l’écrit ]… ».
D’où mon interrogation Paul Jorion sur votre usage du terme algorithme : est-il aussi voisin de l’usage du terme « mathème » chez Lacan. Car si vous écrivez « traduire Freud et Lacan en algorithmes » ou si vous évoquez « la complexité des algorithmes conçus » pour traiter par l’informatique les données stockées, dans les 2 cas, il ne peut s’agir que de traiter du langage dans un souci de transmission sans perte.
À prendre la définition basique de Wiki : « L’intelligence artificielle est la « recherche de moyens susceptibles de doter les systèmes informatiques de capacités intellectuelles comparables à celles des êtres humains », où votre phrase « Pour qu’un système soit digne d’être appelé intelligent, il faut donc qu’il n’assène pas son savoir mais qu’il le négocie avec son utilisateur », ce qui est « comparable » dans la première formule répond de ce qui est « négociable » dans la votre.
Ce qui pose le problème du tiers en puissance « capable » de discerner le comparable puis de l’évaluer pour qu’il soit « négociable ». Qui en dernière analyse fait le job du tiers ?
Dans votre méthode dite « au coup par coup » qui « dispose d’un principe qui permette de déterminer quel devra être le mot suivant » ce qui « suppose qu’à chaque fois qu’un mot a été posé il ne reste que, disons, dix à quinze choix à opérer », vous utilisez le mot comme unité de signification. C’est faire fi de ce que la compilation de Barbara Cassin montre, à savoir l’ambiguïté de rigueur, mais surtout du phonème comme plus petite unité isolée dont l’alphabet phonétique international rend compte.
Les langues sont d’abord orales, leur transcription la plus fidèle en sonorité est codée via l’A.P.I. mais dès que l’alphabet en usage pour une langue est de mise, il faut trancher dans l’ambiguïté, et en passer par l’ortho-graphie.
Je ne doute pas qu’on puisse apprendre à une machine à inventer, à poursuivre, un début de phrase commencée par un humain, mais avec le même genre d’inconvénient auquel on assiste quand l’un des partenaires d’un vieux couple tente ce genre d’opération.
Et je doute qu’un jour un robot devienne un poète fêté !
Il y a de l’instable dans les réseaux langagiers, indénombrables dans l’instant, ce qui fait obstacle à tout projet de maîtrise (genre Basam Damdu).
Plutôt friand de ces jeux (au sens de l’espace qui donnent de l’air entre deux pièces mal emboitées) je vous donne à lire quelques photos de vacances (je rentre de Crète) :
D’après le garçon le « Phyllo » c’est la pate feuilletée spécialité du restaurant et le « Sophies » est une allusion au « friendly » du service.
Le double transfert entre interlocuteurs.
Non, ce n’est pas possible : vous verrez, le moteur d’ANELLA, c’est la dynamique d’affect, or il n’y a pas d’accroche au niveau du phonème : il faut qu’il y ait un mot. Prenez une analogie avec le chinois : c’est comme si vous disiez que la plus petite unité isolée, c’est le trait unique au sein du caractère. Ça n’a pas de sens : seul un caractère entier peut offrir une accroche à l’affect.
Lacan et moi avons eu un prof de maths en commun : Georges-Théodule Guilbaud, mais quand j’écris : « traduire Freud et Lacan en algorithmes », j’écris cela strictement en tant que programmeur d’intelligence artificielle : lisez « traduire Freud et Lacan en séquences d’instructions-machine ».
« Le double transfert entre interlocuteurs » : Vous n’avez pas écrit « le simple transfert » pour souligner que ça marche dans les 2 sens de A à B et de B à A. L’intersubjectivité quoi. L’ordinaire des pourparlers avec l’autre, souvent décrit et réduit à la situation duelle d’émetteur et de récepteur.
Si dans les années 50 Lacan disait :
« La technique de la psychanalyse s’exerçant sur la relation du sujet au signifiant, ce qu’elle a conquis de connaissances ne se situe qu’à s’ordonner autour. Ceci lui donne sa place dans le regroupement qui s’affirme comme ordre des sciences conjecturales. Car la conjecture n’est pas l’improbable : la stratégie peut l’ordonner en certitude. De même le subjectif n’est-il pas la valeur de sentiment avec quoi on le confond : les lois de l’intersubjectivité sont mathématiques ».
Voilà qui colle tout à fait avec votre approche, mais un peu plus tard en 67, virage à 180°, il décroche :
« Le transfert, je le martèle depuis déjà quelque temps, ne se conçoit qu’à partir du terme du sujet-supposé-savoir. […] Qui à avoir quelque vue du transfert, pourrait douter qu’il n’y a pas de référence plus contraire à l’idée de l’intersubjectivité ? […] Je suis étonné que personne n’ait jamais songé à m’opposer, vu certains termes de ma doctrine, que le transfert fait à lui seul objection à l’intersubjectivité. Je le regrette même, vu que rien n’est plus vrai : il la réfute, il est sa pierre d’achoppement. »
C’était le trognon de ma question sur qui fait le job ! Exit la possibilité d’un gentleman agreement issu d’une négociation entre utilisateurs du langage, du logiciel etc. Sauf à vouloir absolument qu’un chat ne puisse qu’être appelé un chat et réciproquement, ce qui assurément évite d’aller au tapis, mais devient aussi réducteur que les options programmées du choix béhavioriste.
L’affect tant qu’il n’est pas déplié dans ses consistances reste une énigme, brut de coffrage. Le symptôme de la phobie montre ça de façon éclairante. Mais les réseaux de phonèmes qui irriguent lalangue comme l’écrit Lacan sont toujours sous-jacent à leur cristallisation univoque sous la forme d’un mot transcrit.
Pour « traduire Freud et Lacan en séquences d’instructions-machine », ça s’engueule depuis 1 siècle pour l’un, moins longtemps pour l’autre, sur ce dont il s’agit, et je lis que vous tranchez déjà (plus bas) sur des parties de l’œuvre qui ne survivront pas. J’abonde, là-dessus. Et se pose donc la question de ce qui sera laissé tombé de la vôtre…
Comme je m’avance finalement très peu, plutôt que des parties qui tombent, je crois qu’il s’agira plutôt de lacunes ici et là, qui deviendront de plus en plus visibles et qu’il s’agira de combler. Enfin, c’est un souhait que je formule.
Ah zut ! J’aurais dû tilter instantanément en lisant ça : « or il n’y a pas d’accroche au niveau du phonème » !!! Que nenni ! Dans mon analyse, le nombre 80 a surgi dans un rêve avec des affects très forts. Devant ma psy, je n’en étais déjà plus très sûr, c’était peut-être 180, qui peut s’entendre comme… « sans 80 ». Plus tard, il est devenu « 4 vint ». Et puis, après 3 ans, la solution s’est présentée comme une évidence : 80, c’est le symétrique de 24… Bien sûr, la découverte de cette astuce fit s’envoler toute angoisse liée à 80, et me signifiait que j’acceptais enfin la réalité que 24 représentait.
Un classique :
Vint cent mille ânes dans un pré et cent vingt dans l’autre. Combien cela fait-il de pattes et d’oreilles ?
Vincent mit l’âne dans un pré et s’en vint dans l’autre. Combien cela fait-il de pattes et d’oreilles ?
Si j’ai bien compris, l’IA n’aurait pas plus besoin des idées que la science de Dieu. C’est une idée étrange et déroutante, mais pourquoi pas ? A mon avis, elle est fausse et archi fausse. Les idées existent en tant qu’associations particulières de signifiants qui sont estimées comme plus intéressantes qu’une association quelconque. C’est le cas de « Dieu existe » pour les croyants, et de « Demain je vais à la pêche » pour celui qui aime la pêche. Avant d’être un affect dans un cerveau individuel, cet intérêt existe collectivement, dans un autre réseau : celui des relations sociales.
Au fait, comment devrait se comporter un système intelligent face à deux connaissances contradictoires ? En particulier, devrait-il être athée ou croyant ?
Ah ! Toujours vouloir anticiper la suite ! « Dieu existe », c’est au chapitre 21 (à la page 148, pour ceux qui possèdent l’édition de 1989 – je ne rigole même pas !).
« La psychanalyse n’a jamais commis cette erreur d’emprunter distraitement à la psychologie populaire son vocabulaire et ses présupposés »
C’est pourtant la critique qu’on fait généralement à la psychanalyse. Freud est en effet censé nous avoir appris que les catégories mentales utilisées par la psychologie populaire (désirs, intentions, sentiments) sont également applicables à l’inconscient. Et c’est d’ailleurs la raison pour laquelle il lui a été reproché d’avoir conçu l’inconscient comme un autre moi. Ceci, au passage, explique peut-être pourquoi il été conduit à remanier sa doctrine et à penser le moi lui-même comme étant pour une large part inconscient.
Il reste qu’une partie de la doctrine de Freud (notamment sa théorie des pulsions) ne doit rien aux concepts de la psychologie populaire mais celle-ci est difficilement compatible avec le reste de sa doctrine, qui est au demeurant, et ce n’est peut-être pas un hasard, plus populaire.
C’est en effet la partie de son oeuvre qui ne survivra pas. Ce n’est pas celle non plus que j’ai utilisée dans Principes des systèmes intelligents, comme on le verra, aux chapitres 9 à 12 essentiellement.
Un avis peu éclairé , plutot intuitif :
-La « psychologie populaire » ressemble a la « sociologie » .
-La psychologie et la psychanalyse… ne sont que l’étude des effets (dégats) de la sociologie actualisée sur l’ individu. Ils ne visualisent que les conséquences des dérives comportementales induites par l ‘écart du modèle societal sur le modèle optimisé .
– La rigidité societale, (présente ds la psy populaire) , que l’on peut estimer etre la memoire historique de l’ histoire de l’ espece, devrait présenter un facteur primordial pour une IA , si celle ci a pour but la pérénité de la civilisation et de l’ espece .
« Seul un caractère unique peut offrir une accroche à l’affect ».
La sophrologie Caycedienne utilise le phonème et le phronème.
Je vous donne la définition d’Alfonso Caycedo sur sa théorie du « son phronique »:
« C’est le son interne non audible, propre à l’être humain qui se génère avec un caractère primordial dans la profondeur de l’être ». Lorsqu’il est transporté par les mécanismes de la phonation il donne origine au » son audible » et au langage externe.
Définition du phronème:
C’est la structure la plus petite du langage non audible, produite dans le monde intérieur.
Je vous donne ces définitions car dans la pratique de la sophrologie, le Phronème est construit pour être le moins inductif possible. C’est probablement son aspect vibratoire qui est le plus intéressant.
Et c’est dans cette aspect de vibration, que je perçois aussi que le phronème (comme l’utiisation d’un signifiant) a cette capacité d’accroche a l’affect.
Peut on alors penser que la mémoire peut avoir une capacité d’accroche par le signifiant et par son aspect ondulatoire?
En quelque sorte la notion de phronème amène à penser qu’au delà du signifiant le mot à un poids, une force intinsèque.
Cette force oriente alors le langage.
En écrivaint ces lignes, je pense au poids du mots » LIBERTÉ ».
Mais en fait…Je devrais plutôt dire je ressent le poids du mots liberté. Et c’est ce vécu qui a le plus de poids. .. En tout cas c’est certainement lui, qui au delà des associations d’idées que le mot génère, à une action le plus durable sur mes futurs associations d’idées.
Je ne comprends malheureusement pas ce que ça veut dire.
Je souhaiterais y arriver…
Je manque certainement d’expérience et de langage.
Mais je continuerais à vous lire pour me perfectionner.
Des idées réclamant le fameux sacrifice
Les sectes de tout poil en offrent des séquelles
Et la question se pose aux victimes novices
Mourir pour des idées, c’est bien beau mais lesquelles ?
Et comme toutes sont entre elles ressemblantes
Quand il les voit venir, avec leur gros drapeau
Le sage, en hésitant, tourne autour du tombeau
Mourons pour des idées, d’accord, mais de mort lente
D’accord, mais de mort lente
[…] Blog de Paul Jorion » PRINCIPES DES SYSTÈMES INTELLIGENTS (1989), chapitre 6 (II), réédition en …. […]
Si je puis me permettre d’intervenir dans une si savante discussion, je dirais que les idées relèvent du social interpersonnel,mais ne sont jamais que des regroupements de mots consensuels qui recouvrent des énergies libidinales en mouvement – qui sont la matière même du vivant, tant individuel que collectif- sachant que simultanément ces énergies du vivant peuvent être conjuguées avec les énergies potentielles du non-vivant (charbon, pétrole..etc).
Il est vrai que tout est dans tout et réciproquement, mais ceci n’est pas très opératoire.
Un autre exemple de codage de l’information:
http://unevieenplus.blogs.com/files/livre-adn.pdf
j’ai fait hier soir tard une première lecture de l’extrait
puis une deuxième et me suis dit : laisse mûrir
premier fruit du matin
il me semble qu’il serait bon pour la prochaine de ce type de se doter d’un(s) relecteur autre que pour l’orthographe
manifestement depuis 89 votre style oral et écrit a évolué vers cette simplicité qui fait que les grandes choses peuvent être dites simplement à l’entendement ( minimalement formé sur la question) du novice qui ne demande qu’à être le sujet d’un brusque éblouissement.
les qualités du bon relecteur sont bienveillance, être éveillé sur la question , et une touche de candeur pour débroussailler tout ce qui fait artifice pompeux de langage de caste.
j’ai lu d’un trait le capitalisme à l’agonie , contrairement à cet extrait sur lequel je me penche encore…
justement côté langage on peut noter que parallèlement à la division en aire de spécialisation est apparu nombre de ces langages qui forment quasi langues étrangères et délimitent ainsi strictement des aires de pseudo professionnalisation qui ne sont que le reflet d’une tendance générale à la subdivision individualiste( ou en clans ) obsessionnelle de nos sociétés modernes.
cela témoigne par le langage de l’état de difficulté relationnelle et de déliquescence de la notion de groupe que ces langages hermétiques qui tracent des frontières dans un réseau social qui ne devient qu’agglutination de corpuscules et perd ses qualités de réseau.( un cancer social?)
j’adore les mots , l’invention d’un mot nouveau ou la résurrection d’un mot oublié ou en phase d’obsolescence me ravit l’esprit ( hystérèse) mais la tendance boulgigoulbastroumpf de l’évolution des langages me semble un sujet sociologique important souvent le fait d’un double mouvement : une initiation par le haut ( un leader d’une langue qu’il crée pour asseoir sa dominance et qui fait code d’accès( type slam ou street langage des chef de gang ou de vedette du hitparade ou langue des élites) et une assimilation par le bas de la pyramide qui fait ainsi corporation ou clan entre gens qui se comprennent( contre les autres) et multiplie ainsi les sources de rapports de domination qui font la ruine ( tant c’est devenu une pathologie plus que chronique) de nos sociétés.
en gros la rue s’est emparée du processus d’orgueil qui fait parler doctement les savants.
et si tout langage permet d’exprimer un point de vue différent et donc être en soi source d’exploration de concepts nouveaux cela réduit à manière d’un acide babelien la cohésion sociale dans le réel.
je m’étais penché un temps sur une arborescence de la terminologie en matière de ressources humaines.
ce secteur professionnel plus encore que d’autres s’est inventé un langage pro dont la majorité des termes sont des boites vides juste propices à inventorier les gens et les rapports de pouvoir sans qu’il n’y ait aucun contenu réel dans nombre de définitions. Et ainsi on peut dans un service de RH voir des gens discuter le plus sérieusement du monde avec des enveloppes sémantiquement vides en terme de réalité concrète, genre jonglage de boites vides. m’est avis qu’en supprimant les RH on réduirait fortement le niveau de suicide dans pas mal d’entreprises….
la psychologie comme la médecine ne sont pas des domaines scientifiques
la partie observation clinique et soins appliqués peut l’être dans une certaine mesure mais le reste de l’activité courante en médecine ou en psychologie ne l’est pas .
autant la chirurgie se consacre à la réparation mécanique du vivant conçu dans le cadre de sa fonctionnalité autant la médecine l’art de diagnostiquer est un art
(mon frère est médecin et après 7 ans de terrain a dit un jour, je sens que désormais je possède mon art, celui de percevoir une logique de contenu, avant je n’appliquais que des préceptes)
il va de même pour la psychologie, identifier les aspects cliniques est d’un ordre différent que de démèler ce qui fait sens
en cela psychologie et médecine travaillant sur l’humain, se rejoignent en ce lieu du vivant où l’énergie se traduit en sens d’où découlent des affects quantifiables. la médecine chinoise s’occupe directement de l’énergie. Il semble donc possible de nommer les liens d’équilibre et d’arborescence qui forment trame dans la sphère des énergies.
connaissez vous cette histoire :
un jour que la femme de l’empereur était très malade on mandat un médecin qui devait prendre le risque de la soigner( sous peine de perdre la tête ( on ne rigolait pas du temps des empereurs!)) mais sans pouvoir la voir ni l’ausculter puisque la tradition l’exigeait ( les femmes d’empereurs ne devaient pas être vues des personnes non autorisées, donc tenues en permanence derrières des rideaux ) un médecin sûr de son art accepta de venir à son chevet
en quelques questions il conçut son trouble , réfléchit à une manière de traitement, et s’entretint avec elle de rumeurs sur les fréquentations de son époux suscitant une dose de colère et d’insécurité propices à faire recouvrer la santé à l’impératrice qui bouillant de jalousie terrassa son mal dans la semaine.
un réalignement de chakras? vaut mieux qu’un remède
qu’est ce qui dans la tisane préparé avec amour par maman soigne le mal de ventre?
la pensée n’est pas du registre de la vision contrairement à ce que notre société d’information par écran voudrait nous faire croire
l’accumulation d’infos ne fait pas le savant , la visualisation nourrit le corps émotionnel ( qui devient en quelque sorte obèse, ce qui ensuite se manifeste dans le corps (faiblesse du souffle et du flux de l’estomac par abus d’assimilation)
la pensée est un sens en soi qui est relié à l’écoute
on ne pense réellement qu’en écoutant
le sens de la pensée n’est pas à confondre avec La Pensée qui est un pôle de ressources énergétiques.
le sens de la pensée est associé au sens de l’ouïe, de la sonorité et des formes, et au sens du moi. pour former les sens de la pensée ( du mental supérieur)
nous croyons que le sens des formes est visuel parce qu’il y a une interface entre l’imaginaire et la représentation par l’image
l’image utilise la boite =forme, mais c’est le sens de la sonorité qui permet de saisir le sens des formes.( le contenu vibratoire)
le sens est énergie couplé à manifestation, perceptible par les sens à divers niveaux et transcrit en terme d’interprétation par rapport au lexique disponible.
» par l’ouïe, se révèlent les qualités physiques des matériaux, dureté élasticité grandeur. Le corps éthérique des choses et des êtres engendre , au cours de sa croissance, les formes dont les sens de la forme s’empare , et l’homme répète dans les sonorités qu’il prononce, le mot cosmique. »
» l’âme humaine, dans son activité pensante, se révèle au sens de la pensée… Dans le sens du Moi vit une perception immédiate du moi de l’autre( et donc du moi par rapport à l’autre) , dans la mesure où la dimension spirituelle d’un être ou d’une chose se traduit par une qualité de style dans le monde ( le style= une synthèse « immobilisée » du mouvement)
bref la science pour passer un cran en dessus de l’impasse actuelle qui vise à triturer l’infiniment grand ou petit en terme de répertoire et d’imageries doit prendre un élan spirituel et concevoir les choses en terme d’énergie et d’interactivité.
l’un des effets positifs de la théorie évolutionniste et de ce qu’elle a engendrée dans le monde scientifique est d’avoir dépouillé le champ d’investigation de la spiritualité des chimères religieuses, l’adoration imbécile issue de la peur et l’incompréhension.
mais il ne faudrait pas que son pouvoir clarifiant de restreindre la compréhension aux épiphénomènes persiste à faire prendre les lois d’un niveau réduit pour celles valant pour la source de tout les sens.
La classe capitaliste financière et économique s’enrichit grâce à la mondialisation des échanges. Pour les populations, ce type de commerce va dans le sens d’un nivellement vers le bas du niveau de vie, prix cher, baisses des droits et refus d’entrevoir des progrès sociaux. Les riches marchands de l’ancienne Cité de Venise montre ses dérives.
Le premier but, par le biais de la politique, est le développement des contrats dans les échanges. C’est une marchandisation de la société. L’ouverture des frontières et l’absence de droits de douanes pour protéger le commerce national, ont permis à la classe capitaliste de s’implanter sur de nombreux territoires, et d’installer les multinationales et leurs mécanismes financiers et bancaires.
L’influence des riches marchands sur la vie politique intègre aussi leurs principaux opposants, comme les syndicats ou les associations de nos jours. Dans certains pays pauvres, les ONG font travailler les populations locales pour les grandes entreprises étrangères, pour des salaires de misère. Les collusions entre le patronat et les syndicats, sous forme de corruption ou d’entente, se voient dans l’actualité ou sont dénonçés.
La Cité des Doges de Venise avait fait voter une nouvelle loi qui avantageait les plus riches par rapport aux autres marchands. Les PME/PMI, petite entreprise (TPE) et auto-entrepreneur (euse) subissent les même désavantages par la législation (commune ou spécifique), une fiscalisation,ect…qui avantagent les multinationales ou les grandes entreprises. La participation des marchands moins aisés aux activités de commerce chute.
Outre la banalisation des pratiques policières et répréssives, comme en Chine avec nombres d’industries et d’importations. La classe capitaliste financière et économique devient rentière, avec des exigeances de profits de plus en plus élevés, avec des rendements et une biologie planétaire qui ne sont plus matériellement réalisable sur la durée (renouvelable à terme). La vie en société finit par ne dépendre que du travail, avec des horaires de plus en plus difficile à soutenir et des revenus (malgré les rendements) qui ne permettent plus de faire face à ses besoins de la vie de tous les jours. La marchandisation, qui laisse beaucoup de dettes (économiques et écologiques) derrière elle, devient source de danger pour l’environnement et la cohésion sociale.
Pour info
La récente leçon inaugurale de Bernard Chazelle titulaire de la chaire Informatique et sciences numériques au Collège de France ainsi que les autres conférences sont téléchargeable ci-dessous, elle parlent notamment des algorithmes en sciences et des algorithmes naturels.
http://www.college-de-france.fr/site/bernard-chazelle/jeudi-18-octobre-2012-lecon-inaugurale-du-pr-bernard-chazelle.htm#|q=/site/bernard-chazelle//_audiovideos.jsp|
Ceci aidera peut être aux réflexions Sur les principes des réseaux intelligents.
Je l’ ai écoutée et vais la réécouter ..passionnant .
Sauf peut etre un trop forte mise en lumiere de son domaine » l’ algorithme », qui , en fin de compte , n’est qu ‘ une faible partie de l’ outil nouveau « complexité et th. du Chaos » ….
La mise en equa ou en algorithme de la modélisation d’ un système dynamique interactif est bien sur un acte important , mais la précision de l’ algorithme en tant que langage est peut etre moins important qu »il ne semble le dire .
« C’est le son interne non audible, propre à l’être humain qui se génère avec un caractère primordial dans la profondeur de l’être ». Lorsqu’il est transporté par les mécanismes de la phonation il donne origine au » son audible » et au langage externe.
Je me permets de donner une explication sur cette théorie sophrologique de son » phronique. »
Le son « phronique’ est le son que l’on peut entendre lorsque l’on a atteint un certain niveau de conscience « la conscience sophronique’ ,c’est à dire un état de conscience proche du sommeil que l’on obtient par l’entrainement . Cette pratique est proche de différents types de méditations. Elle a pour but de connaitre le son « phronique ‘: c’est à dire ce qui se passe dans la profondeur de l’être dans lequel on accède par un état particulier, comme peut le faire dans une certaine mesure la psychanalyse. Mais à la différence de la psychanalyse elle ne cherche pas à analyser pour passer du signifié au signifiant. le but recherché par la sophrologie est de décrire les phénomènes perçus dans cet état de mise en sommeil de la conscience, puis une fois revenu dans le plein état de conscience à la fin de la séance méditative , il s’agit de décrire ce que l’on a vécu. Cette transcription peut se faire soit oralement soit par écrit. En terme sophrologique c’est une phénodescription. Cette méthode vise à éviter toute interprétation ou analyse pour échapper justement à la notion de transfert entre interlocuteurs . Mais nous sommes ici dans un domaine de vécu existentiel et donc plus proche de la métaphysique que de la rigueur scientifique .
J’ai lu ceci dans l’article que je pense nécessairement intelligent puisque je n’y pas vraiment compris grand chose. 🙂
Mais je me dis que pour une expression qui génère des milliards de chiffre d’affaire chaque année, « Père Noël » devrait poser un sacré problème existentiel à l’IA… 🙂