J’ignore si l’on parviendra à dénicher un podcast reprenant mon intervention. Ceci dit, je résume en attendant ce que j’ai dit.
J’ai déclaré qu’il s’agissait avec la décision de la cour d’appel d’une double faute, d’une récidive, et que j’utilisais intentionnellement des termes à consonance juridique. Qu’on pouvait imaginer que dans le premier procès, les magistrats avaient été dépassés par la complexité technique du dossier qu’on leur soumettait, mais qu’il n’était pas possible de les exonérer une seconde fois pour le même motif. Du coup, il était difficile d’éviter l’hypothèse d’une collusion pure et simple entre les instances dirigeantes de la finance et les instances les plus hautes de la justice.
J’ai aussi dit que l’expression de « totalement fantaisistes » utilisée dans les attendus pour caractériser certaines explications apportées devant la cour trahissaient une position sur la défensive, suggérant la conscience du côté des magistrats que tout n’est pas parfaitement net dans leur décision.
J’ai ajouté que si nous étions dans un contexte où des dizaines de dirigeants d’établissements financiers ont été déjà jugés, il serait possible d’imaginer qu’il soit nécessaire de faire un exemple en inculpant également un ou quelques traders, employés rémunérés à la commission, mais que dans la situation actuelle, les dirigeants de certaines banques américaines responsables des pratiques les plus condamnables, les dirigeants de certaines banques franco-belges ayant commis des erreurs de jugement parmi les plus lourdes qu’on puisse imaginer, sont non seulement en liberté mais ne risquent même pas d’être inquiétés.
J’ai terminé en disant qu’il s’agissait peut-être de la décision la plus grave depuis le début de la crise et que sa signification me conduisait à me demander si des gens comme moi, qui émettent des jugements critiques sur le fonctionnement passé et présent de la finance, dans des journaux, à la radio ou à la télévision, sont encore en sécurité.
P.S. Si vous m’avez entendu et que j’ai oublié ici des choses que j’ai pu dire, soyez gentil de me le signaler.
285 réponses à “FRANCE 24, le jugement en appel de Jérôme Kerviel, à 16 heures”
Ce qui me semble invraisemblable c’est que Jérôme Kerviel ait pu agir tout seul à tout le moins qu’aucune personne de l’encadrement ne l’ai encadré. Poursuivre et condamner la hiérarchie c’est condamner la banque.
Que je sache, ils ont été tous virés, cela suffisait-il pour la banque ?
Que se serait-il passé si la SG n’avait obtenue la condamnation pleine et entière de J. Kerviel ? Une class action aux USA et là nous revenons aux propos de Paul Jorion sur la vie du Capitalisme financier. Y a t-il un intérêt quelconque pour l’un de ses acteurs à ce grand déballage ??
Il semble que malgré que le pouvoir ne soit pas suspensif, la SG ne demande pas de l’envoyer au trou, tout simplement elle lui demande de s’en tenir là, de tourner la page et d’arrêter le cirque médiatique. Prochaine audience devant le tribunal d’instance pour statuer soit sur sa faillite civile soit sur les modalités du remboursement et du « reste à vivre »
Il n’y a que des avantages pour les banquiers à faire condamner ce bon petit breton qui voulait très bien faire son travail.
Ce qu’aucune loi n’a réussi à faire pour limiter les débordement des salles de marché, une décision de justice sera sans doute plus dissuasive.
Ce qui est inadmissible , c’est que la soc gen se fasse passer pour une victime . Si c’était le cas , tous les supérieurs de Kerviel devraient être virés pour incompétence . Et où sont donc ces minables « incapables » de voir les opérations menées par le trader ? Pas au chômage ! On voit bien que Kerviel n’était qu’un fusible . Pour reprendre le litre du film d’A.Kurosawa : les salauds dorment en paix .
Le PDG est parti, tous les supérieurs de Kerviel ont été virés… votre demande a déjà été exaucée.
Ce qui est incompréhensible pour moi à la lecture de ce post et des messages ci dessus, c’est qu’on cherche à exonérer Kerviel et à nier sa responsabilité individuelleIl a commis des malversations pour notamment se voir attribuer un bonus supérieur selon ses déclarations devant le tribunal, a été pris et a reconnu, il est jugé et condamné.
Ca se passe malheureusement dans d’autres entreprises et là on trouve nornmal la condamnation.
Parce que c’est dans une banque cela devrait être à l’entreprise d’être responsable
J’ai relevé ceci sur le net :
http://olivierfluke.canalblog.com/archives/2012/10/index.html
Ce monsieur Fluke semble avoir une analyse pertinente .
Extraits:
Fraude à la Société Générale. Revue des 105 pages de l’arrêt du 24 octobre 2012 de la Cour d’Appel de Paris.
« La Cour d’Appel de Paris a confirmé le jugement en première instance d’octobre 2010 à l’encontre de Jérôme Kerviel : cinq ans de prison dont trois ferme, le remboursement à la Société Générale des 4,9 milliards d’euros.
Je rappelle que dès le 5 octobre 2010 j’avais été en mesure de publier en exclusivité un article pointant des contradictions et des erreurs dans les 73 pages du jugement.
http://olivierfluke.canalblog.com/archives/2010/10/05/19248356.html
Travail que seul un autre journaliste avait tenté d’effectuer, Nicolas Cori de Libération, sur son blog Les Cordons de la Bourse, le 14 octobre 2010.
http://cordonsbourse.blogs.liberation.fr/cori/2010/10/affaire-kerviel-un-jugement-idéologique.html »
« II. Les oublis Les zones d’ombre
II.1) Problème de rebouclage de l’impact des opérations fictives pour compenser les pertes latentes de juin 2007
page 42 achats ventes de titres Porsche à date de valeur décalée
« de plus aucun intervenant n’était censé valider ces « deals » qui étaient fictifs »
Le problème, c’est que de tels deals fictifs ont bien réellement alimenté la comptabilité. Aucun intervenant n’est donc censé valider ces écritures réelles en comptabilité ? Par quel tour de magie le Directeur Financier de 2007, Frédéric Oudéa, peut-il être encore aujourd’hui le patron promu de la Société Générale ?
Fin juin 2007, la perte latente s’élève à 2 147 millions d’euros. Comme dans le rapport de jugement d’octobre 2010, le rapport de l’appel détaille les opérations fictives censées compenser cette perte pour un total de seulement 1 322 millions d’euros :
+ 250 1 forward face à Click CLT
+ 790 2 forwards face à Click Options et 5 OTC face à Click Options
+ 282 opérations symétriques d’achats/ventes de titres Porches
Qui se pose la question de la cohérence des chiffres et de leur rebouclage ?
Il manque environ 800 millions d’euros mais cela ne dérange personne, ni la Cour du TGI en première instance, ni la Cour d’Appel en appel, ni les médias, ni ceux qui prétendent avoir suivi de près l’affaire.
II.2. Problématique de la présence des opérations fictives dans les états financiers
Sujet pas abordé au cours des deux procès, pour en savoir plus, lire notamment :
Focus sur la comptabilité faussée de 2 milliards d’euros à la Société Générale au 30 juin 2007
http://olivierfluke.canalblog.com/archives/2012/07/11/24686051.html
Complément d’enquête sur la problématique de la comptabilité des opérations fictives de Jérôme Kerviel dans les comptes de la Société Générale
http://olivierfluke.canalblog.com/archives/2012/07/25/24773573.html
II.3. Quid de la trésorerie de 1,4 milliard d’euros tout le mois de décembre 2007
Une trésorerie de 1,4 milliard d’euros tout le mois de décembre 2007 sans comprendre comment elle n’avait pu apparaître qu’entre le 28 décembre 2007 et le 1er janvier 2008
page 56
« que pendant quelques jours entre le 28/12/2007 et le 01/01/2008, (soit 5 jours calendaires et 2 jours ouvrés) le compte du GOP 2A présentait à la fin du mois de décembre 2007 une trésorerie d’un montant de 1,4 milliard, dont près de la moitié (600 millions) était rapidement prêtée par Jérôme KERVIEL au “desk arbitrage” à partir du 2 janvier 2008 »
Sur votre point II.3 : « 1,4 milliard d’euros tout le mois de décembre 2007« , voici les explications de Me Eolas :
La condamnation de Kerviel est un scandale à tous égard:
1- Le responsable de la banque est : Bouton. Sa fonction, son statut, son salaire ont pour contrepartie la responsabilité des vices de fonctionnement de la banque, c’est « l’essence » de la responsabilité. Ainsi, c’est lui et les membres du CA qui doivent payer les 4,9MM.
2- la sanction de Kerviel doit être: la porte + l’interdiction d’exercer un métier de la finance.
3- la prison pour Kerviel est une stupidité: Le rôle de la justice doit se limiter à prévenir les risques et à indemniser les victimes, la vendetta n’est pas sa fonction. Comment justifier l’incarcération d’un trader qui n’a aucune chance de récidiver au détriment d’un violeur, d’un violent, sachant que les places de prison sont comptées.
4- Le montant de la peine doit être « possible », comme en matière de contrat, sinon « à l’impossible, nul n’est tenu » Seul un cerveau fatigué peut administrer une amende de 4,9MM à un quidam.
il y a bien des peines de 300 ans de prisons.
24 octobre 2012 par Paul Jorion
« J’ai aussi dit que l’expression de « totalement fantaisistes » utilisée dans les attendus pour caractériser certaines explications apportées devant la cour trahissaient une position sur la défensive, suggérant la conscience du côté des magistrats que tout n’est pas parfaitement net dans leur décision.
J’ai ajouté que si nous étions dans un contexte où des dizaines de dirigeants d’établissements financiers ont été déjà jugés, il serait possible d’imaginer qu’il soit nécessaire de faire un exemple en inculpant également un ou quelques traders, employés rémunérés à la commission, mais que dans la situation actuelle, les dirigeants de certaines banques américaines responsables des pratiques les plus condamnables, les dirigeants de certaines banques franco-belges ayant commis des erreurs de jugement parmi les plus lourdes qu’on puisse imaginer, sont non seulement en liberté mais ne risquent même pas d’être inquiétés. »
25 octobre 2012 par Paul Jorion
« Un point sur lequel il a particulièrement insisté (Luc Coene Président de la Banque Nationale de Belgique), ce sont les incitations négatives qui découlent de la politique actuelle de rémunération dans le milieu de la finance, où toute mesure à été perdue. Il est revenu sur le sujet à plusieurs reprises, insistant sur le fait que rien ne pourra être résolu durablement en finance tant que les choses n’auront pas changé sur ce plan. Il a tenu à souligner que la situation ne s’était dramatiquement détériorée qu’avec la dérégulation dont le début date des années 1970.
Autre point sur lequel le gouverneur de la BNB a attiré l’attention, en lui imputant une responsabilité dans la crise actuelle : le fait que les règles de prudence imposées aux établissements financiers individuellement ne s’accompagnaient pas de règles macro-prudentielles, faisant qu’aucune vue d’ensemble du secteur ne se dégage aux yeux des régulateurs. »
Pa vu, pas pris. Créer une menace de faire sauter la banque du casino, initié averti des limites à ne pas dépasser, en le mettant en péril de transparence, est crime de lèse financier : Vu, pris, prison et ruine. Plus si non affinités ?
« J’ai terminé en disant qu’il s’agissait peut-être de la décision la plus grave depuis le début de la crise et que sa signification me conduisait à me demander si des gens comme moi, qui émettent des jugements critiques sur le fonctionnement passé et présent de la finance, dans des journaux, à la radio ou à la télévision, étaient encore en sécurité. »
Et si l’on demandait à Me Eolas ce qu’il en pense ? Ce serait plus intéressant que tous ces bavardages stériles. Il se trouve qu’il avait pondu, à l’époque, un long billet, dont je recommande la (re)lecture. Pour résumé : Kerviel a été accusé d’abus de confiance, d’introduction frauduleuse de données dans un système informatique, et enfin faux et usage de faux. Quelques extraits croustillants, eu égard à ce que je peux lire sur ici :
A vrai dire je ne comprends pas : sur ce blog, l’on condamne la spéculation, on la criminalise même, et pour une fois qu’un spéculateur pur sucre va au trou, on crie à l’injustice. Faudrait savoir ! Mais ce qui me déçoit le plus, c’est de constater que l’on cherche à disculper Kerviel au prétexte que la banque est complice, et serait donc « plus coupable ». Totalement creux, ce type de raisonnement.
crapaud, vous êtes naïf ou vous le faites exprès ? 24 mois effectifs ‘tain ho.
Ce qui est regrettable c’est que le juge fait comme si il n’y avait jamais eu de crise.
Que décidément, tout va très bien madame la Marquise, chacun chez soi et les vaches seront bien gardées.
Il vit complètement en état d’apesanteur sociale et éthique Le juge n’est pas qu’un juge, c’est aussi un citoyen.
Il est censé lire les journaux, avoir lu Jorion et bien d’autres que Jorion qui ont pointé la responsabilité des banques, et, au delà, des politiques, qui n’ont pas fait ce qu’il fallait pour les surveiller et les réguler.
Il y a un moment, où le juge doit raisonner en citoyen et ne plus appliquer la loi de façon mécanique. Bref, faire un geste. Pas cette parodie de justice. C’est tout de même pas compliqué à comprendre.
Quant à Maître Eolas c’est juste un blogueur anonyme !
Autrement dit, « il y a un moment » où le libre arbitre des juges devrait se substituer aux textes. Moi je veux bien, mais si ce moment devait se produire effectivement, il serait le fait d’une justice à la botte du pouvoir, et ce ne serait pas beau à voir…
Sans doute, mais qui ne congédie pas la Loi quand bon lui semble au prétexte de défendre la veuve et l’orphelin ! Au contraire, c’est précisément parce qu’il défend les plus faibles qu’il n’a pas envie d’avoir pour adversaires des magistrats qui estimeraient que le moment est venu de « ne plus appliquer la loi de façon mécanique« …
« La justice est humaine, toute humaine, rien qu’humaine; c’est lui faire tort que de la rapporter, de près ou de loin, directement ou indirectement, à un principe supérieur ou antérieur à l’humanité. »
Proudhon
« La justice consiste à mesurer la peine et la faute, et l’extrême justice est une injure. »
Montesquieu
Le mieux reste de louvoyer entre toutes les querelles de cette triste humanité, jusqu’à ce que la mort nous en sépare.
Souvent je me dis, que quitter cette société de débiles monstrueux au plus vite, reste le choix le plus sage.
Alors Crapaud Rouge ?
ce n’est pas la question : une fois que l’on court après le lièvre, on ne veut pas que la queue ! 🙂
Lisez juste ma conclusion :
http://www.pauljorion.com/blog/?p=42644#comment-373059
Ce n’est pas qu’une machine spéculante aille au trou qui me choque.
Ce qui me choque c’est que cette activité anti sociale soit autorisée, voire encouragée.
D’accord Marlowe, mais c’est un problème connu dont la solution est connue : interdire la spéculation. A partir de là, aucune institution financière ne pourrait poursuivre un salarié-spéculateur en justice.
Exact, vous ne comprenez rien !
Pour vous, la distinction entre la cause (la banque) et l’effet (Kerviel) est trop subtile. Or, on ne guérit radicalement d’une maladie qu’en traitant la première.
J’ai participé à l’embauche de nombre employés de banque. Parmi eux, il y eut des indélicats. Or, rarement, la banque plaide contre eux. Elle indemnise les victimes et écarte le tricheur.
L’idée n’est pas seulement de protéger la réputation de l’établissement, elle est aussi d’assumer la responsabilité de l’embauche. Le DRH (la direction) est responsable de l’embauche du tricheur, elle a faillit dans sa mission, son outil de sélection dysfonctionne. Un megalo se détecte a priori et ne convient pas chez les traders.
Dès l’embauche, la responsabilité devient collective et c’est le représentant de la collectivité qui l’assume. C’est là le fondement de la confiance que le public accorde à la banque.
@ Crapaud Rouge :
Ce qui est décevant, c’est de constater que tu ne comprennes pas que c’est le jugement même qui tend à disculper Kerviel : son excès même, sa disproportion, qui fonde le sentiment d’injustice.
Sans proportion, quelle justice ?
Ce n’est donc pas le raisonnement qui est creux, c’est le jugement en lui-même, lequel n’est qu’un effet ‘automatique’ d’un droit complètement vide de proportion parce que le législateur a produit des lois qui ne permettent pas de produire un droit proportionné aux faits, à la réalité, qui oblige des juges à produire un jugement totalement creux, lequel produit inévitablement un sentiment d’injustice pour les citoyens qui perçoivent ce jugement, sentiment qui tend à rendre Kerviel pour ce qu’il n’est pas : innocent.
Sans compter que les dits citoyens ne peuvent que ressentir que la justice ne juge pas les puissants comme elle juge les baltringues et que décidément, il y a quelque chose de pourri en ce royaume ici-bas. Quelque chose dont les citoyens pressentent, pas forcément à tort, que le système politique ne permet décidément pas de reproduire autre chose que les rapports de forces sociaux actuels, lesquels sont de manière disproportionnés en faveur des plus riches.
De sorte qu’il est totalement creux effectivement que le ministère public, l’Etat, le politique en l’occurence, au travers de son procureur, n’est pas cherché à redresser en cette affaire des rapports de force sociaux à l’évidence par trop favorable aux banques, aux puissants, aux riches et faire en sorte que les citoyens n’est pas ce sentiment d’amertume que leur laisse ce jugement en leur bouche.
Kerviel, en la matière, n’est rien, dans un sens ou un autre.
Prenons un autre jugement, fondé sur la recevabilité de vives critiques d’un procureur qui aurait fait son boulot :
– Kerviel condamné, à une amende forte mais proportionnée (quelques dizaines de milliers d’euros) et à l’interdiction à vie d’exercer toute fonction au sein d’un organisme de crédit
– SG condamné, en tant que personne morale, pour manquements et dysfonctionnements graves dans ses responsabilités d’organisme de crédit, à ne pas inscrire dans son bilan la perte de 5 milliards et condamné à payer l’impôt sur les sociétés dû en conséquence
– Bouton et les responsables des différents services de SG, condamnés à titre personnel, pour manquements graves dans leurs responsabilités professionnelles, à verser à SG des amendes fortes et proportionnées à leurs responsabilités
– l’AMF et les autorités prudentielles, condamnées elles aussi pour défaut d’exercice de leurs responsabilités, à des peines mineures
Un tel jugement pourrait peut-être conduire à rétablir un semblant de proportionnalité et de justice, et sans doute, conduire le législateur à modifier la loi.
Et pour les citoyens à faire reprendre confiance en leurs institutions.
Humour volontaire ou involontaire ?
Naïveté, foi, espérance, un peu de tout ça, sans doute.
Zébu,
morale et éthique…… 🙂
Je n’ai rien contre Zébu, mais, pour les condamner, il faut les conduire devant un tribunal. Certains disent qu’il faudrait des procès contre les responsables de la crise, ils ont mille fois raisons. C’est malheureusement un boulot énorme, et personne ne se presse au portillon.
Il n’est besoin de procès en ce qui concerne les spéculateurs : individus et structures, seulement de leur interdiction absolue et définitive.
Zébu, et pourquoi l’AMF n’a-t-elle pas poursuivi la SG ? Si la banque s’est rendu coupable de quoique ce soit, ce devrait être son job, non ? Mais peut-être faut-il qu’elle soit saisie d’une plainte pour pouvoir enquêter. Reste que, personne n’ayant attaqué la SG, elle ne peut pas être condamnée.
Cet espèce de sentiment d’injustice qui résulte de toute l’affaire relève de l’émotion pure et simple. Bien sûr, on aimerait que les juges « jugent en équité », en leur « âme et conscience de citoyens » (responsables et avisés de la crise), au lieu d’examiner les textes de loi à la loupe. Mais cet état d’esprit, qui semble louable a priori, se retournerait aussi contre les accusés. Il suffit d’imaginer le cas de l’immigré clandestin face à un juge xénophobe…
» Reste que, personne n’ayant attaqué la SG, elle ne peut pas être condamnée. »
Faux. Si les commissions rogatoires avaient été menées à leur terme, la SG aurait été plus inquiétée que toi, Crapaud ou Poisson Rouge?…
@Zévu mais pas tout, « Naïveté, foi, espérance, un peu de tout ça, sans doute. » Comme pour tes livraisons d’armes en Syrie?…
« Il n’est besoin de procès en ce qui concerne les spéculateurs : individus et structures, seulement de leur interdiction absolue et définitive. »
Oui-Oui l’indispensable. Tintin à Wall Sreet?… Non. Molière.
ps: ça vous ennuie pas les gars de prêcher le contraire de vos actes?
Batraman,
SG a eu la delicatesse de prévenir l’AMF avant de deboucler les positions JK. Cette apparente bonne foi la couvrait donc pour les operations qui suivirent. Sur les manips de JK elles-mêmes ce n’était pas vraiment du domaine de compétence de l’Amf mais bien de SG puisqu’elle était la seule victime potentielle. C’est du ressort de la Commission Bancaire (et donc indirectement la BdF) qu’était la supervision de SG à l’époque (l’Autorité de Contrôle Prudentiel aujourd’hui) pas de l’Amf.
Quoi que ce soit Batraman, pas coâque.
Ha, au fait le type qui a inventé « Abacus » chez Goldman, il est ou? En prison?
Pour en finir avec Kerviel, cet affaire est un épiphénomène.
Le problème ce ne sont pas ses erreurs ou ses fautes, c’est…Ce qu’il faisait!
On s’en fout qu’il se soit planté, Kerviel ne fait que réveler comment fonctionne la finance, régulièrement. Et comment la SG n’est plus une banque « généraliste » mais une banque d’affaire qui joue au casino de manière irresponsable, et en dernier ressort criminelle pour la société tout entière, ensuite plongée dans la crise, le chomage et dette d’Etat, austérité, attaque sur les acquis sociaux, retour à l’esclavage industriel…
Alors, ou est le crime?
le crime c’est de ne pas (s)’assumer, soi et ses actes, de se défausser continuellement, comme le fait toute cette industrie financière….
Allez, passons au Libor !
Mes interventions disparaissent ?.
Finalement Kerviel / la Grèce : même combat.
Tout le monde savait et une dette non remboursable.
Le Kerviel ,la nouvelle unité de dette irrécouvrable .La Grèce 40 Kerviels , la France 400 Kerviels etc…
Que Jérôme Kerviel soit déclaré coupable des faits qui lui sont reprochés ne me dérange nullement. La justice a fait ce pourquoi nous la payons par l’intermédiaire de notre dime. En ce qui concerne le bât qui blesse, valorisé à 4.915. 610.154 euros – indemnité pour préjudice subit par la SG – ce dernier, non seulement atteint nombre de citoyen par son « absurdité », mais nous renvoi également l’image que les véritables criminels du plus grand casse (non du siècle) planétaire jamais perpétré depuis 1929, sont eux et de manière générale, exempts de toutes réparations civiles. Que se soit envers les Etats ou plus précisément, en bout de chaîne, auprès de millions d’individus. Alors oui…la justice avec sa dernière sentence et malgré qu’elle aurait pu saisir l’opportunité d’envoyer un signal fort à la finance de Haut Vol, a failli. Pire, elle n’a que confirmé son avancée à « deux vitesses ». L’une pour « la race les seigneurs » et l’autre pour « la gueusaille ».
Quel gaspillage de talent!
Amsterdam, le 26 octobre 2012
Après le vent de l’indignation et du malheur, je vous propose de vouloir porter un regard aux lunettes claires au cas de monsieur J. Kerviel.
Puisque, du point de vue de nos intérêts du bien commun, sans doute nous nous rappelerons que parfois il est bien util d’attraper des bandits avec l’aide des bandits.
Nous avons devant nous, un gentleman cambrioleur, Jérôme Kerviel, qui pourrait se transformer en Arsène Lupin II, nous aidant au demantèlement des machines de concentration de richesse aux mains des riches et des dirigeants, la naissance du stewardship du cambriolage.
Quant à monsieur Kerviel, il ne me paraît pas inutile de secouer un peu le grand sommeil des Juges à Paris.
Puisqu, après un investissement qui apparemment varie entre quelques centaines de millions et quelques milliards d’Euros, je dirais que le secteur des services financiers a bien investi dans la formation de cet employé.
Il serait quand même dommage de mettre tout cela à la rue, ah non je vous prie de m’excuser, en prison!
Alors, je propose que la mesure à prendre soit que M. Kerviel sera obligé de prendre un emploi de dissémination de son ‘savoir faire’ cambriolesque au programme de formation des employés de la Banque Centrale Européenne, bien entendu récompensé modestement, et sera obligé de participer au programme de recherche et d’éducation lié à la chair Stewardship of Finance de la Vrije Universiteit Bruxelles, pourque monsieur Kerviel soit entouré sur une base permanente d’une audience attentive et (surtout!) surveillante.
Les membres du Conseil d’Administration et de la Direction Générale de la Société Générale devraient recevoir des traitements identiques, mais, avec une tâche supplémentaire: de mettre sur pied un programme parallèle de la chair Bruxelloise « Stewardship of Finance » à la Sorbonne, sous la supervision de Paul Jorion, lui supporté par un conseil de sages formé de nos rangs, et très important, composé de 50 % de femmes et de 50 % d’hommes.
Ainsi, l’humanité démontrera d’avoir appris les leçons de John Maynard Keynes de 1919 et de 1944 qu’il ne faut pas répondre avec de la vengeance à d’atrocités, mais, par contre, avec de l’intelligence.
Ne retombons pas dans le piège du cas de Nick Leeson (Barings Bank, 1995), et ne soyons pas tellement bêtes pour de nouveau perdre une opportunité d’apprentissage, et, autant important dans la vie, notre bon sens de l’humour.
http://www.next-finance.net/Comment-Nick-Leeson-a-coule-la
Sinon:
Quel gaspillage de talent!
🙂
Bien à vous tous,
Johan Leestemaker, Amsterdam
Et oui, la démocratie ? Vous plaisantez… Il ne faut pas toucher au grizbi.
Crypteuses
25 octobre 2012 à 13:04
De voux à nous, noux …
on nous la mettra où… cette puce ?
comme une piqure d’insecte sur le front
Mascarade judiciaire… Qui se soldera par un arrangement entre avocats, et KERVIEL avec sa gueule de mannequin, sera peut être même remercié.
Tout le monde s’étonne qu’une telle décision puisse être rendue. Et si on se penche sur la nature de l’infraction, délictuelle, on peut se demander si quelqu’un, qui a mis en péril le système financier d’un pays, la SOCIETE GENERALE étant un moteur clé, ne devrait pas comparaître pour crime… Mais là, c’est les assises, et donc un tribunal populaire. La sentence n’aurait certainement pas été la même.
Et tout ce joli monde semble avoir oublié un vieil adage, selon lequel à l’impossible nul n’est tenu. Si KERVIEL est amené à causer un dommage dont il ne peut répondre, c’est que le problème vient d’ailleurs…
Tout le monde s’étonne qu’une telle décision puisse être rendue.
même ici sur ce blog, comme le dit crapaud.
et le type prend à peine 24 mois fermes…
quant au tribunal populaire, depuis que les ricains peuvent dézinguer un dsk futur candidat en vue à l’élection présidentielle française sans même faire un incident diplomatique, vous savez…
Rappelons tout de même que les méchants allemands de chez Eurex avaient prévenu troils fois SG des positions aberrantes de JK entre 2005 et 2007, la dernière en novembre 2007, deux mois avant le débouclage kamikaze. Et que fin decembre 2007 SG inscrivait trés tranquillement 1,6 Mds de bénefs grâce aux positions JK dans ses résultats annuels. De la même façon les quatre autres rogue traders se trouvant comme JK de plusieurs milliards trés au-delà de leurs engagements max théoriques n’ont pas été inquiétés. Ah oui bien sûr, eux n’avaient même pas besoin de s’en cacher ni de produire des faux ou des adresses mail bidons. Ça change tout…
ah ouais et pourquoi y z’avaient pas besoin de s’en cacher? pasque kerviel est fils de prolo et pas eux? et sinon ça démontre quoi ces mises en garde, qu’une Sainte Régulation par des agences est possible? je le savais déjà. donc d’après eurex, une régulation serait possible ; c’est bien sûr en beuglant à l’injustice pour les 24 mois de zonzon d’un traders made in prolo qu’on va faire avancer la Cause… bravo le blog, ceux qui s’apitoient sur kerviel sont pathétiques: en terme militaire c’est dommages collatéraux qu’on dit.
l’a joué, c’est brulé, il paie. je me fais pas de souci il finira pas au minimum vieillesse. parait-il qu’il envisage le pire? ça m’empêchera pas de reprendre deux fois des frites.
T’as raison, reste cohérent meuhtode, reprends des frites, un blaireau reprend toujours des frites.
des moules, en fait c’est des moules dans la phrase de desproges.
après tout je fais du calcul, pragmatique, rationnel, froid, efficace, je spécule sur l’éthique en matière financière: kerviel est un minuscule rouage, sont sort m’indiffère, parce qu’il indiffère à ses employeurs.
mais j’ai plus de cœur qu’eux..
Kerviel chez Ruquier là. Bon gars. Koubbi ni aucun avocat au monde ne pouvait rien pour lui. « On gagne pas contre la banque ».
@ Vigneron
En effet, je viens de voir Kerviel et Koubbi chez Ruquier. Très instructif !!
Si ce qu’ils ont dit face aux deux journalistes-chroniqueurs, face à Ruquier et face à Beigbeder du Medef (pas le scribouillard…) est VRAI, alors c’est un scandale gigantesque, c’est immonde.
Pire, cela tenderait à montrer, comme le souligne très justement Paul Jorion, que les juges pourraient être en collusion avec la Société Générale.
De plus, les journalistes qui ont assisté au procès, qui normalement ont dû comprendre ce qui se passait, et qui ne disent rien, qui ne relèvent aucune anomalie, et même! qui enfoncent un peu plus Kerviel, sont complètement marrons, aux ordres!
Mais aux ordres de qui: de la banque, du lobby bancaire, du ministère de la justice, des 2 réunis?
Ah! je voudrais bien avoir accès aux pièces des deux parties, aux jugements du procès, aux minutes du procès, pour me rendre compte.
Cela en dit long sur l’état de santé du système financier, politique, de la presse, ç’est nauséabond, putride, infecte, et désespérant.
Bref comme avec Shakespeare: « il y a quelque chose de pourri dans ce royaume. »
Je suppose que les minutes ne pourront révéler quoi que ce soit… Ce sont probablement les instruments de la parodie, le faux et l’usage de faux qui permettent de condamner KERVIEL.
En arriver à de telles extrémités pour cacher l’incurie des dirigeants, on serait bien au bout du bout d’un équilibre social.
La seule chose à mes yeux qui puisse être reproché à KERVIEL, c’est la folie des grandeurs, déformation professionnelle propre à son secteur d’activité, comparable au cassage de gueule du notaire par le collaborateur du commissaire dans le film GARDE A VUE, avec LINO VENTURA et MICHEL SERRAULT.
Tout au plus il devrait lui être interdit tout métier en rapport direct avec l’argent.
Et ce genre de dérive peut être à l’évidence anticipé, les effets de l’argent sur le comportement sont connus depuis la nuit des temps. Ce qui, étonnamment, la banque n’a pas su faire.
la Société ? faut pas Généraliser, du recul… 😉
Tano, les journaleux, ou certains plutôt, oui. Comme le nullard tout en poivre et sel à coté de la cloche-clone de Zemmour qui fait son petit numéro nullissime contre Koubbi avec Banon dont on se contrefout alors qu’il a Kerviel en face de lui…
Si on écoute ces gonzes c’est tout la faute à Koubbi.
Mais lis bien les posts au-dessus, ya pas que des scribouillards parisiens pour enfoncer tranquillous Kerviel… Il s’en trouve pas mal sur le BJ.
Heureusement qu’il reste des avocats bordel. Juste pour faire leur boulot.
Ah oui, au fait, un rappel, ya pas qu’aux States que le parjure est – censémentx- mal vu par les juges…
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Tous ceux qui, dans ce monde, sont aux commandes de quelque appareil que ce soit, obéissent à la même idéologie, à ses rêgles, à sa police : c’est cela « être en collusion », partager les mêmes mensonges et propager les mêmes illusions.
Ouai Vigneron, tu fais sûrement référence aux « appelés à la barre » sensés dire la vérité, et ne la disant pas « car le contrat m’obligerait à rembourser la somme »… Chez ces gens là, la contractualisation est devenue un mode de vie, la Justice, c’est pour en bas…
C’est pas un avocat qu’il lui faut c’est un logicien qui connaisse la loi.
Alors toi c’est pas un psychiatre qu’il te faut mais un « logicien qui connaisse la neurologie ».
Autant faire plaider un joli chien !!
J’ai regardé l’émission de Ruquier et l’impression que j’en ai retiré c’est que J Kerviel au sortir de l’émission est apparu comme la victime d’une machinerie qui l’écrase. Il avait la mine triste, abattu et si j’ai bien saisi ce qu’il a dit à un moment est en rapport avec la mémoire de son père et il semblait même s’inquiéter plus de sa mère malade que des peines encourues et c’est là à mon avis que l’on se rend compte du désarroi d’un homme qui regrette le mal qu’il a pu causer à ses proches. Mais pour autant faut- il l’exonérer de ce qu’il a fait ? …Si j’ai bien compris certains commentaires sur ce blog , il y aurait dans cette affaire deux formes d’ injustice. Premièrement… plusieurs personnes étaient au courant des malversations, ont menti au tribunal et ne sont pas inquiétées ( Vigneron) et d’autre part un jugement absurde (Zebu)…Soit… la chose est entendue… les deux sont exactes. Mais pour autant J Kerviel n’est pas innocent et il le dit lui même…il a été lâché par les siens voilà tout…Dans une entreprise lorsqu’un ouvrier irresponsable fait un trou dans un échafaudage en enlevant une barre par exemple et cause un accident en sachant que c’est interdit …à qui revient la faute… au chef du chantier…au contrôleur de sécurité… au patron de l’entreprise… Le responsable est bien celui qui cause l’accident…J Kerviel était libre de dépasser ou de respecter les limites indépendamment de la position de ses responsables…Personne ne la contraint à faire ce qu’il a fait..C’est tout le système orienté vers toujours plus de gains qui finit par faire perdre la tète à tout le monde y compris à la justice .
Je ne partage pas votre point de vue sur la causalité du dommage. KERVIEL n’est pas l’ouvrier mauvais élève, qui monte à la va vite un échafaudage entre deux cigarettes et une bière.
Il s’agit bien d’un excellent élément, d’une pièce maîtresse d’un service qui lui fait pleine confiance.
La cause du dommage est dans l’assurance que lui ont prodigué ses responsables dans son comportement. Ce qui, dans un milieu où tout est motivé par l’appât du gain, conduit à tenter le tout pour le tout, à faire le « joli c oup », quitte à faire de petits mensonges comme ça a toujours été l’usage.
Et comme le coup à un milliard, KERVIEL l’avait déjà fait, en bon soldat, il a voulu faire plus gros pour satisfaire sa hiérarchie.
Que sa hiérarchie ne l’ait pas suivi, ça ne le rend pas pour autant responsable.