C’était à Ce soir (ou jamais !), le 2 octobre, je ne voulais pas que la question du chômage soit évoquée seulement comme un chiffre (3 millions de chômeurs), ou à partir de la supposée « psychologie » du chômeur (qui n’aime pas travailler – c’est bien connu !).
304 réponses à “LE TRAVAIL DISPARAÎT”
[…] Blog de Paul Jorion » LE TRAVAIL DISPARAÎT. […]
Et si on regardait les statistiques du Bureau International du Travail et l’histoire de l’emploi?
L’emploi dans le monde a t’il augmenté depuis les débuts de la mécanisation en 1800? Il est passé de 500 millions à 3 milliards!
Depuis 1950? Il est passé d’environ un milliard à environ 3 milliards. Depuis les débuts de la crise de 1974? Il est passé d’environ 1 milliard 800 millions à 3 milliards.
En réalité l’emploi n’a jamais été aussi important et il continue à augmenter. Le problème est celui de sa répartition, notamment par la baisse coordonnée du temps de travail.
Le temps de travail ne s’amenuise pas suffisamment mais le travail reste la base de toute l’activité humaine.
merlot,
Et la population mondiale à ces dates là ?
1800 : entre 800 millions et 1 milliard (50% à 60% de travailleurs)
1950 : 2,5 milliards ( 40%)
1974 : 4 milliards (40% encore)
2012 : 7 milliards (42%…)
https://fr.wikipedia.org/wiki/Population_mondiale
1800 0,813 à 1,125 milliard
2012 7,058 milliards
disons en gros, population mondiale de 1800 à 2012 ca fait * 7
si je prends les chiffres de croissance de l’emploi que vous donner, ca fait en gros * 6
il m’apparaît que par tête de pipe l’emploi n’a pas vraiment progressé, mais je me trompe probablement et je serais assez intéressé par un lien vers ces stats et le moyen de les obtenir
( parce que une moitié d’actif en 1800 avec ce qu’on sait de l’état providence en 1800, de ce qu’il fallait de main d’oeuvre agricole, de l’espérance de vie, du travail des enfants cf petites photos http://www.historyplace.com/unitedstates/childlabor/, et le travail domestique assez étendue des femmes, ca me parait improbable mais il y a tellement de chose contre intuitive et c’est un sujet intéressant )
Et la productivité ?
http://www.orangejuiceblog.com/wp-content/uploads/2012/05/Productivity-Chart-TPM.png
(Mais c’est normal que les salaires n’augmentent pas, les travailleurs humains n’y sont pour rien, les robots agissent …).
mais combien d’humains en 1800, et combien aujourd’hui ?
ceci dit, les emplois réellement utiles ont été dévalorisés, niés, écrasés, et supprimés ( postes non budgetés ) par le capitalisme financier et ses cost-killers ( agents-système, qui ne « tapent pas » sur les personnes inutiles socialement et trop nombreuses…
combien de marketeurs ? de traders ? d’assureurs ( certains sont inutiles ), d’affairistes ? de promoteurs immobiliers ?
versus :
combien d’enseignants ? de soignants ? trés mal payés, mais pratiquants leur profession avec des trésors d’ingéniosité ( peu de moyens, du don, et de la créativité, de l’honnêteté )
quelles personnes sont les plus nécessaires à une Société équilibrée, égalitaire ( chances pour tous, face à l’apprentissage, la réflexion, le développement de l’esprit critique, la construction d’une citoyenneté, des soins de même qualité pour tous, lorsque la maladie frappe, que la vieillesse arrive ?
après avoir détruit tout cela, pour de l’argent facile, on nous donne des leçons !! sur une Société
humaine et solidaire, tout en ayant mis en place des structures asphyxiantes et stupides, qui interdisent précisément cet humanisme ….
1) quels sont les métiers socialement ( et écologiquement ) utiles et nécessaires, compte tenu des évolutions du monde ?
2) comment répartit-on les tâches ? quelle durée de temps de travail pour chacun ? partage du temps de travail de façon à ce que chaque famille puisse vivre décemment ?
voilà ce qui faudrait mettre en fonction, en priorité, au moins en période de transition, avant d’avoir trouvé une autre manière de procéder ; en stoppant ainsi la « casse » humaine considérable en cours .
pour les indemnités de base pour tous …tant que le système sera tout-puissant, sans frein, et non réformé, il y a un risque majeur ( non abordé ici ? ) : celui de personnes accapareuses, « faisant » toujours beaucoup d’argent sur le dos de la population – si casse continue du système de santé ( sécu) et de l’enseignement – ces personnes continueront leurs méfaits, feront monter les prix …; et les personnes percevant les dites indemnités seront vite dans l’incapacité
de payer les coûts exhorbitants des soins, des logements, de l’alimentation, des cours privés …la misère sera bel et bien là pour la majorité …
je pense qu’il faut commencer par un sas de décompression, qui, ne permettant pas la concurrence folle, et les métiers parasite,s ne permettra pas la pression sur les salaires …
1800 ((50% à 60% de travailleurs) ? Quelle est encore l’origine de cette statistique mondiale sur le nombre de travailleurs (outil stat, géographie et structure du marché,…..) ?
Déjà entre 800 millions et 1 milliard, c’est 25% en plus. Voilà ce qu’il arrive lorsque l’on utilise mal le boulier chinois, vini. 🙂
@ Merl Mokeur
Dans votre analyse, vous oubliez un chiffre important : la population active. Or celle-ci croit plus vite que le nombre d’emplois disponibles. Dans une projection réalisée par l’OIT, le ratio population active/emploi (base 191 pays) passe de 1990 à 2020 de 66,5 à 63,5 soit la bagatelle de 180 000 000 millions de personnes supplémentaires sans travail à l’horizon 2020 d’où la nécessité, en effet, d’une baisse du temps de travail pour « absorber » les nouvelles populations en âge de travailler.
Le travail a été remplacé par l’énergie (pétrole, nucléaire, …) et les connaissances nécessaires à l’utilisation de cette énergie.
Sans énergie, ces machines ne fonctionnent plus.
Que va-t-il se passer lorsqu’il y aura moins d’énergie disponible ?
Le fond du problème est-il vraiment la disparition du travail ?
A court terme, oui.
A long terme, non.
et bien moi je fait le pari que bientot nous aurons des reacteurs nucleaires en trop, beaucoup?d’ici que ça finisse genre friches industrio nucleaire..
A court et moyen termes, oui. Comme le rappelle Paul Aries, Hannah Arendt disait qu’il n’y avait rien de pire qu’une société fondée sur le travail, sans travail. Je crois que le fond du problème est la séparation du travail et de sa rémunération, mais, parce qu’on a toujours pas pris conscience de la disparition des emplois (pas du travail qui existera toujours), et que l’on pense toujours en terme individuel de l’effort, l’adaptation ou l’inadaptation, le devoir de travailler…Le milieu de l’insertion sociale en est un exemple terrible. Des travailleurs sociaux, plein de bonne volonté, trimbalent des bénéficiaires du RSA de contrats aidés en chantiers d’insertion, soit disant comme tremplins pour de « vrais emplois », qui bien sûr, n’existent pas. Et on mesure la distance qui séparent ces bénéficiaires du marché du travail, avec force statistique et autres évaluations en tout genre. Soit dit en passant, ces chantiers ou les missions menées dans le cadre de contrats aidés sont souvent d’une grande utilité sociale, mais, non rentables, ne peuvent être mis en oeuvre que subventionnés par l’Etat. D’où une hypocrisie qui culpabilise les bénéficiaires et les maintient dans la précarité: car ce ne sont pas les bénéficiaires du RSA qui sont « aidés » mais bien les contrats donc les structures qui les utilisent, et en abusent: à la fin des deux ans, pas de CDI. Alors que c’est censé déboucher sur une embauche définitive.
Dans tous les domaines, économique, ou social, ce rapport au travail est une catastrophe qui tue les gens: encore aujourd’hui, malgré les robots, les travailleurs non qualifiés, non certifiés….se tapent le sale boulots qui les casse, comme déménageur par exemple, ouvrier, manutentionnaire, le port de charges lourdes, les horaires décalés…Ces gens une fois usés sont reconnus comme invalidés mais pas indemnisés (il faut être reconnu à 80% pour toucher une allocation).Or qu’est ce qu’ils peuvent faire une fois détruits de toute part? Meme les contrats aidés c’est pas pour eux car demandant d’utiliser la force physique. Quand aux sans emploi, le manque de subsides mais aussi par le poids de la culpabilité, le sentiment d’inutilité, d’anormalité…auront leur peau.
« il n’y avait rien de pire qu’une société fondée sur le travail, sans travail. »
Le RSA n’a pas servi qu’à des estropiés irrécupérables. Vous pointez avec justesse que certaines missions avec les services sociaux sont utiles. Mais cela ne suffit pas de le dire, il faut récupérer ces données et les traiter comme elles le méritent. Et pas seulement dans le cadre des « emplois aidés ». Ce cadre n’est utile que dans une vision capitaliste du travail.
Vous savez, quand les gens décident de remplir un contrat avec l’Etat, ils ne font pas semblant. C’est juste que les équipes sociales n’ont pas la permission de faire autre chose que de l’assistanat. Ils n’ont pas la permission de faire du sur-mesure. Même s’ils savent parfaitement que les gens sont des experts de leur propre vie, avec qui il faut savoir collaborer, pour innover.
Mon père qui était né au début du siècle passé, se plaignait parfois de la mauvaise qualité de travail fourni par certains jeunes travailleurs. « Faut avoir le goût du travail bien fait », disait-il. C’était il y a longtemps.
Aujourd’hui, c’est le coût du travail bien fait dont on pourrait parler. Parce qu’il paraît naturel de bâcler, de livrer un matériel ou un service mal fichu. Pourquoi? Parce qu’autrement, ce serait trop cher, disent ceux qui décident. Parce qu’il faut travailler vite. Et puis aussi pourquoi faire autrement, puisque les consommateurs s’en contentent (!). Ils n’ont pas le choix, c’est moins cher, même si ça tombe en panne, ou que ça devient « obsolète », ils achètent ce qui est dans leurs moyens…
Cependant, si on nous permettait (ou si on décidait) de prendre plus de temps pour parfaire un travail, pour fabriquer un objet de meilleure qualité, ou pour fournir un véritable service complet et clair, il faudrait plus de personnel… donc moins de chômeurs. Et les travailleurs se sentiraient mieux valorisés dans leur fonction, plus fier de leur travail.
Acheter un peu plus cher un meilleur produit, fait avec plus de soins, serait-ce un acte positif? Contribuer et inciter au « goût du travail bien fait », c’est peut-être contribuer à la création de ce nouveau monde auquel nous aspirons ?
Je pense qu’il y a une réflexion à faire sur ce point.
Voila c’est ça. Allez allez, messieurs dames les Rsastes et sous smicards ! Allez voir vot banquier chéri pour vous payer du Miele ou du Bosch à 1200 roros mini la bécane plutôt que vos merdes de sous-sous-marques bidonnes, chinoises ou indiennes à 300…
« messieurs dames les Rsastes et sous smicards »
Même une japonaise est trop chère, quand il te restes une poignée de centimes le 15 du mois.
L’art lui-même va évoluer.
A court terme, l’emploi ne pourra pas suivre le rythme de production du pétrole qui va se rarifier. Mais déjà les problèmes écologiques feront mieux surface, avec une baisse progressive des capacités des ressources naturelles renouvelables.
Ce qui ne donne pas un long terme certains, puisque si les indicateurs écologiques se développent progressivement vers une absence d’oxygène.
Dans ce cas, c’est comme le dernier livre la survie de l’espèce, c’est une impasse. Un manque d’anticipation des décideurs économiques vers une transition écologique, qui n’a aucune réalité politique de plus, et une volonté de réaliser des profits à court-terme à tout prix.
Si les données écologiques n’étaient pas si grave, et les taux de Co2 dans l’atmosphère très élevés, qui créé de nos jours un emballement atmosphère-océan qui boulerverse la chimie biologique de la planète, il serait possible de voir une transition vers l’emploi sans impact écologique.
Il y a aussi le problème de la faiblesse des infrastructures agricoles, qui dépendent du pétrole, et de l’épuisement des sols par la culture intensive (qui connaît un fort développement dans les pays pauvres ou facilement exploitable) qui sont un facteur de déclin de société.
Pour continuer, l’eau douce devient de plus en plus pollué sur la planète, un contrôle des ressources dont depuis de nombreuses années on parle, des conflits seraient amenés à surgir à cause de ce problème.
Face à ses problèmes, ce sont de nouveaux réseaux de redistributions qu’il faut revoir, donc de nouvelle redistribution de richesse, plus équitable, et hélas la pensée économique n’en prends pas cette direction.
C’est simple, précis et percutant.
[…] […]
Oui le travail disparaît, évolution perceptible, pour ceux qui en douteraient, dans la tendance historique à la baisse du temps de travail, tendance corrélée à l’augmentation croissante des gains de productivité par la technicisation des tâches.
Je renvoie à l’article que PJ avait accepté que je publie sur son site : http://www.pauljorion.com/blog/?p=33164
Cette question pose en termes clairs le nécessaire débat sur le revenu inconditionnel avec en toile de fond la remise en question de la propriété privée, de la redistribution des richesses et plus largement de toute l’axiomatique du capitalisme libéral.
Ma réponse à jducac s’intègre dans les commentaire de ce billet
http://www.pauljorion.com/blog/?p=42167#comment-370344
Ceci dit, je vais relir votre article.
Fod dit « revenu inconditionnel ».. pas vous.
Très bien dit.
Quand j’étais enfant dans les années 80, je lisais Astrapi.
Je me souviens d’une présentation du travail du futur :
– plus de robots,
– moins de travail par jour/semaine/mois, plus de loisirs
– le même salaire/pouvoir d’achat.
Maintenant on y est, et on a quoi :
– plus de robots, et de délocalisations,
– autant de travail pour certains,
– le chômage pour les autres,
– moins de pouvoir d’achat.
Enfin, pas pour tous.
Le travail d’un patron vaut-il vraiment 450x celui d’un employé ?
Tous les hommes naissent libres et égaux en droit, mais pas en capital !
Quellles sont les offres de travail actuellement à Annecy ?
PS : le blason authentique de la ville est l’omble chevalier , tout seul .
Ancilevien est le gentilé d’Annecy-le-Vieux, d’où la blason.
Le gentilé d’Annecy est Annécien.
J’ai malheureusement dû descendre à la capitale pour le travail, mais je compte revenir.
Enfin, s’il reste du travail 😉
Autant pour l’annécien Juan nessy !
Pour votre job , demandez à Bernard Accoyer ce qu’il en pense ,car il a un peu plus de temps libre maintenant .
Accoyer a un peu de temps libre depuis mai car il n’est plus président de l’Assemblée.
Mais il reste maire et député, un petit cumulard quoi.
Annecy, le Viel Annecy et Annecy le Vieux.
Allez expliquer à une touriste anglophone, perdue sur la colline d’ Annecy le Vieux, que « The Old Annecy » est un quartier d’Annecy et qu’il ne faut pas aller à » Annecy the Old » !
J’avais raté ce passage qui me semble en effet central dans la crise multiforme à laquelle nous sommes mêlés. Je voudrais ajouter qu’il n’y a plus assez de travail productif. C’est à dire de travail fondant le capitalisme qui repose sur l’investissement qui rendra plus que la mise grâce aux améliorations de productivité. Bref, le productivisme. Mais il y a du travail social qui ne répond pas à ce critère. On n’a pas bien évalué le travail qui était fait dans les familles avant que les femmes investissent le domaine productiviste, très légitimement car ce travail est aussi émancipant. Le domaine social a besoin d’être structuré, que notre contrat social se dote de règles satisfaisantes pour que chacun y participe. Si le ressort du capitalisme est basé sur les gains de productivité associé au profit, il me semble que la reconnaissance puisse servir de base au travail social. Il y a un débat de dupe à ce sujet entre les tenants de la gratuité et les tenants de la reconnaissance. Les tenants de la gratuité devraient se poser la question du paradoxe contenu dans le fait que plus on fait un acte en apparence gratuit et plus on en est fier.
Un autre axe de structuration de l’activité trouve une expression dans le projet d’autonomisation de Jean Zin, celui de son tryptique coopérative municipale+revenu garanti+monnaie locale.
Voici quelques pistes pour sortir de la misère du présent et explorer les richesses du possible pour paraphraser André Gorz. On ne peut commencer cet exode qu’en sortant de la pensée productiviste (de l’H economicus) , mais je crois que la question du ressort est centrale.
« Le travail disparaît » : je confirme 😉 (rire jaune…)
Allez je vous envoie ce petit message inepte histoire de vous faire bosser un peu. 🙂
Mon activité sur le blog n’est pas un travail. Je parlais de mon vrai boulot, en dehors du blog, et le rire était vraiment jaune !
@Julien Alexandre
Non! Vous avez perdu votre emploi Julien? Vous travaillez pour la Commission de Bruxelles ou quelque chose comme ça non?
Non, non, je n’étais pas fonctionnaire… Malheureusement !
Eh, le travail disparaît !
@Julien Alexandre
Je suis vraiment désolé pour vous et pour votre petite famille Julien. Votre infortune me touche beaucoup. J’espère que vous allez vite retrouver un emploi. Heureusement que vous ne manquez pas de cordes à votre arc… maisc’est rude tout de même! Tenez bon, je suis sûr que vous allez passer cette étape difficile sans trop de casse! Vous le méritez en tout cas…
C’est très gentil D-croissance, merci.
Julien, vous travaillez dans quel domaine ?
L’écran à écran pourrait devenir aussi éfficace que le bouche à oreille …
Bonjour Julien !
Je n’y comprends rien, mais ça va aller, et je vous salue !
C’est l’occasion peut-être de me concentrer à des choses bien plus utiles que… ce que je faisais avant !
La vraie mauvaise nouvelle, c’est les scores de la NVA en Flandre et Bart de Wever maire d’Anvers, en route vers les régionales l’homme providentiel au statut de héros proclamé « homme le plus intelligent du monde » par un jeu TV et ayant perdu 60 kg (ça c’est pour la légende de l’homme volontaire). Ça, ça fait vraiment flipper.
Suggestion: remettre l’objectif mensuel à 3.000 euros et continuer à prester ce service public full time, car il le vaut bien.
Il y a un petit Bart en train de naître en Catalogne, il s’appelle Artur. Le tas de fumier sur lequel il pousse est encore plus fertile qu’Anvers et un Iñigo va y éclore aussi. Finalement Bart ne représente que 24% de 60% soit moins que Marine, Nigel ou Umberto.
Mort à Venise, là aussi les « riches » en on marre de payer pour les gueux: http://www.youtube.com/watch?v=CbVIo8_lN2M
Heureusement il y a le nobel, on est sauvés…
@ Julien Alexandre ,vu que je suis fier à ma manière 🙂 et que tu l’es pas moi, je vais pas te plaindre, ni jouer les conseils qu’on donne aux autres, mais qu’on écoute pas pour soi.
Mais j’espère quand même que cela s’arrangera en mode très bien, voir top cool ( 😉 ), tu le mérites (on va pas débattre sur le mot: mérite, c’est galvaudé, je sais…, je le « lâche » quand même).
Je sais pas si tu aimes les trucs humains idiots (je suis pas top fan, c’est souvent la crête d’un coq pour plaire aux filles), mais ce serait sympa si tu avais envie d’écrire un bon souvenir ou un truc que tu aimerais réaliser.
@Lazarillo de Tormes: « 24% de 60% »
Il serait plutôt dans les 40% de 60%.
Ils font 37,7% dans la ville d’Anvers où De Wever prend la mairie. Un peu moins de 24% ramené au total des voix en Flandre aux communales, 28% aux provinciales qui étaient couplées.
@Lazarillo: faut pas trop se fier aux communales pour avoir une idée de la puissance de la NVA. Les communales c’est très local et la NVA n’y était pas du tout présente (ce qui fait de l’élection de Bartje à Anvers une performance exceptionnelle). De plus, on y vote pour des hommes plus que pour des partis et De Wever est la seule grosse tête populaire de son parti.
La NVA devrait aller chercher dans les 40% lors des législatives de 2014 (ils ont fait 29,5% en 2010 et sont montés en puissance). C’est ce que les sondages lui donnent actuellement.
Au delà de chiffres, avérés ou sondés, le phénomène c’est le développement généralisé de positions de repli un peu partout en europe. Pas l’arrivée de bart aux manettes dans une ville ce-jour, mais le mouvement long qui l’a sous-tendue. Oui, on peut envisager la nva à 40% aux générales de 2014. Rappelez-vous, du vlaams belang/blok qui avait suscité le cordon sanitaire dans cette ville en atteignant 33% des voix en 2000. Ce cordon sanitaire, acte cosmétique soulageur de consciences, rustine d’un jour, quelle a été son efficacité en fait? Aujourd’hui en 2012 à anvers, nva + vb = 47%.
Je ne vois pas quelque chose de différent arriver en france avec le fn.
Paul Jorion le disait hier dans ses chroniques en direct des dédales de l’Oignon: les « dirigeants » planent dans un monde féérique, irréel. Aussi irréel que le sightseeing tour d’angela à athènes la semaine dernière.
@ Julien Alexandre et D-croissance
Le bilan de votre échange est que le travail en général et le travail salarié t reste un structurant total et donc indispensable.
J’ai laissé tombé ma campagne sur le chômage, mais il n’est jamais trop tard pour proclamer que le chomage et l’absence de revenus associés sont le véritable et quasi le seul, scandale social de notre époque.
En particulier, le drame des cités tombées dans la débine et le non-droit – avec persécution des jeunes filles- n’a qu’une solution réelle et massive: des emplois. Il restera des « cas » relevant des aides individualisée, certainement, mais à la marge. Il ne faudrait pas limiter les méfaits du chomage à ces groupes humains : du fin fond des campagnes isolées, il fait aussi des ravages, plus faibles en nombre ( encore que…) mais non moins intenses.
L’indifférence personnelle au chômage et au non-emploi suppose des surHommes qui n’existent pas encore ou bien des esprits libres très rares. ( Homme= humanité. Le même sans majuscule et femme.)
http://yurtao.canalblog.com/
Julien, je suis vraiment touchée par votre situation.
Chienne d’époque pour les jeunes et moins jeunes générations.
Envie de vomir.
désolé
j’y suis depuis pas mal de temps maintenant
on s’y fait quand même et vu vos capacités sur le blog, je ne doute pas que vous n’y resterez pas longtemps. 🙂
Tant que les gens comme vous ne disparaissent pas il y a un espoir…
Tout ce que l’on peur relier au mot travail… cela va de la soumission en passant
par l’obligation , la dévotion , l’exploitation , l’exaltation …
Prenons un verre chez vigneron et relativisons ..
Et en attendant , merci pour votre contribution.
Du boulot y en a dans tous les domaines, mais c’est pas assez payé, souvent.
Quant à moi, c’est le contraire, je fournis du boulot, et ça fourmille d’idées pour ça, elles me viennent à l’esprit sans rien faire, des millions d’euros d’investissements et de gains et de salaires.
Un peu d’imagination change beaucoup la donne, c’est quotidiennement que je m’en rend compte.
On me refile des dossiers bloqués, et je les débloque tranquillement et discrètement, au démonte pneu si nécessaire. Vu d’ailleurs, ça ressemble à abracadabra, mais quand on y regarde de près c’est juste logique.
Désolée de cette mauvaise nouvelle, Monsieur Alexandre. Hélas vous rejoignez un club de plus en plus fréquenté. 🙁
Tous mes vœux pour la suite. Si je me fie à votre travail sur ce blog, vous avez les compétences et la ressource qu’il faut pour sortir de cette mauvaise passe. Vous en trouverez le moyen, j’en suis sûre.
Dobry Tchass’!
Je ne connais pas ta formation, mais en Suisse, Allemagne et Autriche, sans compter le Canada ou l’Australie, du taf y en a, et bien payé, pour peu que tu parles au moins l’anglais. Bon, faut juste être mobile…mais ces pays ne sont pas désagréables.
En passant la frontière, j’ai simplement doublé mon pouvoir d’achat, voire plus si certains projets se concrétisent, au lieu de rester embourbé en France où je serais probablement au RMI à l’heure qu’il est. Et ironie de l’histoire, je fais travailler des boites en France, de surcroit.
Comme tu m’as l’air travailleur et formé, la route est libre pour toi…pour peu de déployer tes ailes.
Merci de tes bons conseils fnur, mais j’ai bossé aux Etats-Unis, au Canada, en Australie, en Angleterre, en France, en Belgique, etc. Je connais la musique !
fnur, puisque tu fournis tellement de boulot, profites-en pour en refiler un à Julien.
Bon, sinon, y’a le blog hein. On revient aux 3000 par mois et puis basta. On dira que c’est de la corruption de modérateur.
Je connais pas ton créneau, mais dans mon cas j’ai franchi une frontière et c’est le jackpot en un seul essai, plutôt réussi. OK, je suis très basique, j’améliore des filetages, des bidules en plastique ou en électronique, des brevets, rien de très tendance, ni fun, sauf que que ça produit…et que je sais que c’est très moche la technique, sauf que ça m’amuse et me paye, très bien en Allemagne.
Moi
Encore une fois, je ne sais rien de l’expérience de Julien, ni de sa formation.
Ceci dit j’ai vu des des tonnes de sociologues ou de psychosociologues s’étonner de ne pas trouver de boulot en France. La faute à qui ?
Encore une fois, je veux bien proposer du boulot à Julien, encore faut il que je connaisse son CV.
Bosser avec fnur ? Nein, danke ! Et puis l’ingénierie médicale, c’est pas ma branche.
Pour être certain de se poser sur la bonne branche , les travaux de personnes spécialisée dans la recherche d’emplois , telle Gilberte Caron sont super intéressants.
A l’époque , on pouvait lire » égostratégies » , peut être difficile à dénicher désormais .
Dans ce livre notamment , elle propose de dessiner la « route qui vous a conduit de la maison de vos parents à votre domicile actuel en précisant , les étapes , les dates , les lieux , les gens … qui ont marqué ce chemin » .
Et après , elle propose un autre jeu , mais bon ,faut le faire avant d’indiquer la suite .
Explication qui devient évidence lumineuse.
En outre, vouloir remplacer les emplois qui disparaissent par des emplois de qualification supérieure ne changera fondamentalement rien au problème, tant que la clé de répartition entre capital et travail ne sera changée.
d’où : l’exigence d’une réduction significative du temps de travail, et l’amélioration des conditions de l’exercer,
d’où : un nouveau partage des richesses : pas de salaires supérieur à 20 fois le minimum ! et aller vers une hiérarchie horizontale
d’où : interdiction totale de toute spéculation !
merci pour ce rappel qui devrait être diffusé dans tous les cours d’ »économie » et en préambule à des émissions style « C dans l’air » qui participent à l’enfumage général…
Ces économistes qui monopolisent (toujours) les débats
http://www.acrimed.org/article3904.html
Quand on dit qu’il convient de réduire la durée du travail,on répond que « le travail ne se partage pas »…. un peu rapide cette réponse du type « il n’y a rien à voir »…Et quand on dit qu’il faut un
« revenu minimum d’existence universel » par exemple,ou,en tout état de cause,qu’il faut
PARTAGER les revenus par ex. du capital,on ne répond pas et l’échelle des salaires passe
de 1 à 40,à 1 à 4OO; DE QUI SE MOQUE – T – ON ? En réalité la réduction de la durée du travail
(sous sa forme journalière et hebdomadaire) est une chose tout à fait souhaitable:davantage de
temps pour s’occuper des enfants et des vieux,de pratiquer culture physique ,artistique et
intellectuelle;vivre en citoyen responsable,s’investir dans les occupations utiles socialement…
Encore une fois,ce qui compte est l’OCCUPATION ,l’ACTIVITE,pas seulement l’EMPLOI comme
on dit.Et le mieux est qu’elle soit épanouissante pour tous et pour chacun.Et cela va de pair avec
un formidable développement de l’éducation durant toute la vie des uns et des autres.Le point
important est :QUE LES HOMMES NE CONNAISSENT PAS LE SORT DES CHEVAUX DE LABOUR.(comme le « nobel » d’économie W. LEONTIEF me l’a signalé oralement à Toulouse.)
Vidéo 12′ Eric Toussaint -CADTM
Pourquoi la crise de la dette publique
http://cadtm.org/Pourquoi-la-crise-de-la-dette
Traités, TCE, MES, TSCG…
Retour sur la construction européenne – vidéo 2h22
http://www.lateledegauche.fr/index.php?pge=video&id_rubrique=15&id_departement=29&id_video=979&tag=Europe
Taxe de Crédit et d’Esclavage (TCE), Maison de l’Endettement Systémique (MES), Taxe de Servage Collectif Généralisé (TSCG), à quand la Maison du Travail Collectif Gratuit : le MTCG ? .
C’est limpide !
La mauvaise conscience devant un problème que l’on ne veut pas résoudre conduit à culpabiliser les autres, faute d’arguments : « travaillez plus » !!!!
Quant aux chômeurs leur comptage est absolument factice volontairement.
Dans la fameuse catégorie A dont on nous berce les oreilles, elle consiste à surtout oublier les autres catégories. Par ailleurs, il suffit de raccourcir le délai d’indemnisation (par exemple de 18 à 12 mois) pour voir diminuer le nombre des chômeurs puisque l’on ne compte dans la catégorie A que les chômeurs indemnisés, disponibles immédiatement ce qui exclu les chômeurs casés provisoirement dans des formations bidons et qui n’ont pas trouvé même un job en CDD de quelques heures dans le mois.
Lorsque tous les travailleurs sans emploi auront accepté un job à 200 euros par mois les gouvernements seront contents et les médias pourront s’emparer et diffuser la bonne nouvelle : plus de chômeurs mais quelle misère et plus personne dans la catégorie « client » . L’Allemagne a commencé le travail avec ses jobs à 400 euros.
Et l’Allemagne commence à augmenter le prix de l’électricité aux particuliers fortement (Dans Die Welt) … ~+ 50% sur peu d’années..
Ca coince ! (+30 euros par mois sur le budget d’un ménage type de 3 personnes / 3500 KWh/an de mémoire : + 11 ou 12 cts le KWh, en partant de 25cts actuellement).
L’industrie bénéficie, elle, d’un tarif moitié. (hum hum).
Merci de compléter mon sentiment. Avec des jobs à 400 euros par mois, c’est logique. Où va t on ?
Ça « coince » pas timiota, le « prix électrique » pour les ménages allemands, ça passera pas, tout simplement, i.e le seuil d’acceptabilité sociale serait très largement dépassé.
– Passe encore qu’en 2011 les tarifs électriques des ménages allemands fussent déjà doubles que ceux d’outre-Rhin (250 € le MWh contre 120 €),
– passe encore; que la EEG Umlage, équivalente à notre CSPE (Contribution au service public de l’électricité) destinée à payer le jus solaire, venteux et biomasseux fusse de 36 roros le MWh en 2011 contre 7,5 ici (10,5 € maintenant) soit 14% du prix total,
– passe encore que les industries allemandes « ultra-compétitives » – et ultra-grosses consommatrices de jus de toutes origines, 44% de la conso élec allemande en 2010 contre 22% ici… – le fussent aussi grâce à une EEG Umlage ultra-symbolique de 0,5 € au MWh,
– passe encore que les importations d’électricité nucléaire française eussent crû de 30% l’an dernier à 19 TWh,
mais faire passer le prix électrique pour ce ménage à trois teutons de 900 roros annuels à 1350 (sans nul chauffage ou quasi là-dedans…), n’y comptez pas, unmôglich. NEIN. Brutal aber normal.
Dans ces conditions, « y’a d’l’avenir au-delà de 2022 pour les réacteurs nucléaires outre-rhénans » nous dirait notre Naunaud national.
Réponse : un allemand construit dans mon village sa maison passive en mixte bois-pisé , avec puits canadien , triple vitrage et tout qui va bien : récupération de chaleur sur compost , poêle de masse : solconsommation prévue 17KWh/m2
Vigneron :
Vous êtes bien sûr de vous sur les seuils d’acceptabilité allemands.
Perso. je n’ai pas d’opinion sûre mais je suis sûr que c’est important: l’Allemagne est un miroir pour notre haute administration et donc pour le personnel politique.
J’observe que les Allemands, sous Schroeder, ont acceptés des pertes très grandes.
1 350 euros par an rien que pour la facture Edf allemande d’un ménage allemand, à laquelle tu peux rajouter la facture de chauffage au gaz de Putin, tu percutes un peu l’ancêtre ? Et ousque t’as vu qu’en Allemagne plus qu’ailleurs demain serait comme hier (i.e le post Merkel comme le pré-Merkel) ? J’suis pas devin mais là mon lapin ça passe pas le truc, sûr comme 900 + 450 font 1 350.
Ouaip, pour se faire une idée de l’ordre de grandeur des 19 TWh au passage, ça doit faire 250 h de la conso max quotidienne typique de l’Allemagne (80 GW ?), donc, lissé sur l’hiver et bien sûr on n’alimente que 10 ou 20% du réseau allemand, ça fait à la louche a moitié de l’année où l’on exporte quelques bonnes heures une dizaine de GW (en gros, on produit 1GW par tranche nucléaire) .
(200 j x 8 h x 12 GW ~< 20 TWh )
(mais sans doute on n'exporte pas beaucoup à notre pic frenchy à 19h, sauf météo clémente)…
Voilavoila du timiotas pur jus. Pas de soucis de fin de mois manifestement…
A coté d’la plaque et sévère, marquis.
On s’en branle des TWh et des GW mon cher, mais 1 350 euros, je confirme, c’est bien 230 euros de plus qu’un smic mensuel net, marquis.
Ah ? Euh :C’est pour voir quand les allemands viendront nous annexer nos centrales à MWh pas cher que je fais le calcul, vigneron. Je dis ça je dis rien… (et puis pas cher pour les allemands si ça pète loin de leurs Heimat à eux.)
Je confirme que le travail disparaît ! Ancien directeur d’usine, il m’est devenu impossible d’exercer depuis 3 ans, je sais l’âge… Faites donc un tour en Picardie et regardez l’état des friches industrielles de l’agro-alimentaire, du textile, de la sous-traitance automobile…
J’ai commencé ma carrière comme informaticien, il y a 30 ans, et à cette époque, j’étais fier de mon métier. Je pensais benoîtement qu’avec les gains de productivité induits par l’automatisation des tâches et la capacité d’un ordinateur à nous aider dans nos décisions, nous finirions par travailler moins. Les 35 heures me confortèrent dans cette idée, et je pensais voir arriver rapidement les 32 heures.
Mais non, rien ne s’est passé comme prévu… La rapacité de la finance à cassé ce qui semblait être une évidence.
Dans l’industrie, le souci de la qualité est une problématique majeur. On appelle cela 6sigmas, ce qui signifie 3 articles défectueux pour un million d’unités produites. Je me pose la question suivante : comment un système peut survivre, et semble même accepté de certains avec un déchet de 10% ?
10% de chômeurs sur le bord de la route, à deux doigts de la misère, et reine ne se passe ? Combien de chômeurs avant la révolution ?
Les révolutions ne se décrètent pas.
Celle à venir chemine à travers l’indignation que se généralise,
les résistances partielles qui se multiplient,
la construction d’organisations révolutionnaires, en cours,
l’élaboration d’une stratégie pour abattre la dictature du capital.
Bienvenue aux ouvriers des premières heures.
Et patience…
@ Patrick
Malheureusement la Grèce et l’Espagne nous montrent que l’on peut aller très, très loin en termes de chômage de masse. En France, on annonçait déjà il y a longtemps que 2 millions seraient un seuil insupportable. Mais le dur constat est qu’un système peut tenir (trop) longtemps avec un taux de chômage dramatique comme le nôtre. Nous sommes à 3 millions ou plus. A quand les 4 ?
Si vous voulez savoir comment faire, j’aurais tendance à vous dire de regarder du coté des pays qui ont fait baisser leur taux de chômage : Canada, Suède, Nouvelle-Zélande, et j’en oublie.
Mais politiquement ce n’est pas une pente très naturelle. La tendance générale est au contraire la suivante : la hausse du chômage fait peur, les salariés demandent des protections, les protections empêchent ceux qui n’ont pas de travail d’en obtenir un, ce qui augmente le chômage, ce qui fait peur, etc. etc. etc..
Cf. par exemple « La peur du déclassement » d’Eric Maurin, où il dit cela avec beaucoup de précautions, mais le fonds y est. Voici une interview sur La République des Idées qui résume son livre :
http://www.repid.com/La-peur-du-declassement.html
Mais, SVP ! n’accusons pas de tous ces maux le progrès technique comme le fait Jorion dans la vidéo. Le progrès technique n’est pas la cause des dysfonctionnements dont je viens de parler : il les atténue au contraire (insuffisamment). Concentrer le tir sur le progrès technique ou les délocalisations est une recette pour aggraver les problèmes.
Marx (Groucho)
A l’accusation plus ou moins sous-entendue selon laquelle les chômeurs seraient des fainéants on objectera que la quasi-totalité des chômeurs d’aujourd’hui sont des travailleurs d’hier qui bien souvent ont été licenciés, poussés dehors, parfois même au prix d’un fort harcèlement exercé contre leur personne !
+1
évidemment …
Le travail disparait, et tant mieux.
Fini les ouvriers qui meurent l’année de leur retraite, fini les maladies d’usure des corps et des esprits à des tâches répétitives, aliénantes et abrutissantes.
Aujourd’hui, comme nous n’avons pas su nous adapter, préférant perpétuer un système économique figé et primitif, la majeure partie des activités professionnelles sont devenues absurdes, et n’ont aucune utilité sociale si ce n’est celle de fournir une excuse pour redistribuer très imparfaitement des ressources que nous ne produisons plus. Il me semble que la mécanisation du travail constitue la faille logique qui finira par tuer le capitalisme, et à terme, l’économie d’échange. Il faut des travailleurs/consommateurs pour faire tourner le système, mais c’est plus rentable de les remplacer par des machines incomparablement plus efficaces, qui ne sont jamais malades, ne prennent pas de vacances, ni de congés maternité, et ne montent pas de syndicats. Normal. Logique. Et à chaque fois qu’on remplace un travailleur, ce qui est économiquement cohérent, le système meurt un petit peu. Tant mieux. « Le capitaliste te vendrait la corde pour le pendre s’il pouvait y réaliser un bénéfice ».
Au delà des conséquences à court terme, que nous sommes nombreux (trois millions si j’ai bien compris) à subir, cette réalité finira par poser inévitablement les bases d’une transition sociale qui aurait dû s’amorcer dès les premiers efforts de mécanisation de la production. Il est grand temps qu’on murisse un peu et qu’on se recentre davantage sur la gestion intelligente des ressources de cette sphère qu’on a la chance d’habiter, plutôt que de soumettre le processus à un engrenage auto-perpétuant qui ne prend en considération ni le bien être humain ni la préservation de l’environnement dans lequel il vit. C’est notre fonctionnement social tout entier qui est remis en cause, et plus tôt nous comprendrons qu’il y a assez pour tout le monde et que de ce fait un système qui impose des conditions à la distribution des ressources est aussi stupide que nuisible, mieux on s’en portera.
On peut aussi inventer un autre dénouement, vu l’inventivité de ce foutu système.
[mode plaisant on] P’têt qu’y vont inventer des robots-consommateurs?… [mode plaisant off]
[mode sérieux on] Et à ce moment, on exterminera tous les humains inutiles?…
Il est pas si inventif que ça ce système. Son inventivité est à la mesure de sa complexité : planquée derrière un tas de fioritures complexes qui au final ne sont que de la poudre aux yeux. Ça crèvera tout seul. Sauf si des gens bien intentionnés essayent de lui faire du bouche à bouche, tout en expliquant qu’il suffirait de poser quelques règles ici où là, ça peut être viable. Ces gens là, faudra se souvenir de ne pas les écouter, et de préférer à leur argumentaire l’exemple des 2000 ans d’histoire qui nous précèdent, si riche en tentatives foireuses pour museler la bête.
Quant à exterminer les humains « inutiles »… le modèle économique actuel s’en charge très bien, mais on voit bien que ça sert pas à grand chose. Sauf à créer un climat de peur quand les crève-la-dalle foutent le feu à une de nos ambassades… Tant que les pauvres de chez nous auront peur des pauvres de là bas, ça retardera un peu les choses. Un peu.
Plus besoin d’écoles, plus besoin d’hôpitaux, plus besoin de tribunaux, ni de gendarmes ni de prisons, plus besoin de retraites ni d’allocations familiales. Un monde de rêve où les impôts seraient presque devenus inutiles.
Comme dans l’Angleterre du XVIIIe siècle (début de l’ère industrielle) le problème actuel du capitalisme c’est qu’il y a beaucoup trop de pauvres. Grâce aux robots consommateurs ils n’auraient plus la moindre utilité (pour les riches.)
pour l’extermination des « inutiles », même pas besoin de parler au futur, ca existe déjà, et par les deux bouts :
– la liquidation physiques de centaines de pauvres colombiens par les militaires qui les presentaient ensuite comme des combattants histoire de ramasser les primes, double effet kiss kool
– la suppression de l’electricité en grece aux hopitaux orientés palliatif suivant les « conseils » de nos chers troikiens de couper le jus a quiconque ne peut plus payer les factures. Vu le scandale national ils ont quand meme remis le courant là. c’est pas grave, partie remise
– la deportation planifiée toujours par la troika de tous les habitants des iles grecques de moins de 150 habitants, c’est prevu aussi.
que du bonheur…
Bel optimisme, je suis moins convaincu que vous…
en fait, le travail, depuis la financiarisation des entreprises, est bien plus **aliénant ! =) lire Stiegler / prolétarisation …
on demande à des personnes compétentes d’exécuter ! et de la fermer ! … ce qui tue l’esprit et détruit le corps …ainsi que le fait d’être jeté comme un malpropre, souvent après harcèlement
( neo-management) …organisation du travail interdisant tout collectif ( et donc tout soutien, échanges humains, confrontation d’idées ) …
** d’ailleurs, et aussi : de l’aliénation du trader …
paradoxe :
demandez aux ouvriers de Haut fourneau ( un des métiers les plus durs, et dangereux qui soit ) s’ils sont contents de se retrouver au chômdu, sans espoir de reconversion …ils étaient fiers du travail accompli ( se confronter au feu, ce n’est pas rien : cela remonte aux origines de l’humanité ), se sentaient utiles … le sentiment d’inutilité tue tout aussi bien .
bref, ne pas décider pour l’autre ce qui est bon pour lui ( en attendant un autre système)
la durée de vie en bonne santé est en train de diminuer, étant donné le contexte de casse sociale … là aussi, ne pas rester bloqué sur la propagande que l’on nous serine …
rien de plus naïf que les hauts-bureaucrates, à ce sujet …je me souviens d’une discussion avec une personne( grande école, et XVI° arrondissement), travaillant à l’UE, abasourdie par la réalité du monde que je m’efforçais de lui faire entendre !! …
Voilà un point de vue plus réaliste que celui de PKD, la maltraitance au travail ne me semblant pas en diminution, au contraire, avec les nouvelles formes de management.
L’employé étant réduit à la condition d’automate, il ne peut s’épanouir dans son activité professionnelle.
Sans vouloir paraitre trop abrupte, il existe aussi des gens pour être fiers de partir massacrer de l’insurgé en Afghanistan ou ailleurs, et qui ont l’impression d’être utiles socialement. La fierté est une émotion, et comme toute émotion, elle est forgée par la culture d’où elle émerge. Il y a des gens qui sont fiers d’être blancs, ou traders, ou créationnistes, ou membres du parti Nazi.
Il n’est plus utile que des gens aillent se casser l’échine et se cramer la santé dans les Hauts Fourneaux. Des machines le font mieux, plus vite, et en cas d’accidents, les petites mains robotiques peuvent être remplacés. Le sentiment d’inutilité est donc légitime. Pour autant, tout comme la fierté, l’inutilité est une émotion. Celle-ci, en l’occurrence, a émergé à une époque où l’on cherchait à faire croire aux bonnes petites fourmis ouvrières que l’homme était défini par son travail, et que sans travail, il n’était rien. Ce qui est anachronique, c’est que continuions à perpétuer ce genre de valeur, puisque, c’est pas moi qui le dit, y a plus de travail. La société évoluera, et quand elle aura intégré ce nouveau facteur, les gens cesseront de croire que c’est une qualité que de se tuer à la tâche, et accepteront que la valeur d’un homme ne se mesure ni à sa productivité, ni à sa capacité d’effectuer des taches inutilement dangereuses/répétitives/abêtissantes.
Après, ces types là, si ils veulent quand même aller passer 8 heures à l’usine, c’est leur problème, mais qu’on soit tous d’accord : y a pas d’autre récompense qu’une espérance de vie plus courte. Sinon ils peuvent aussi prendre du temps pour réfléchir un peu. S’ils font ça, le sentiment d’inutilité, qui sert surtout à stigmatiser ou à châtier moralement tous ces sales chômeurs parasitaires, ils peuvent aussi juste se dire que c’est un peu crétin, et aller ramasser des déchets dans le parc à coté de chez eux, réparer la machine à laver avec le voisin, ou se lancer dans la vie associative. Ou, pourquoi pas, soyons fous, militer pour un monde où aucun être humain ne devrait penser trouver sa dignité dans l’esclavage économique.
PKD
nous sommes dans une phase de transition / au travail ouvrier …et, cette transition n’a pas été
anticipée par les « cerveaux » … moralité : rien au bout, que le désespoir …
rien à voir avec les bruits de botte qui montent partout …
soit vous êtes trés jeune, et vous parlez d’un monde inconnu de vous ( et vous méprisez toute la densité d’une vie ), soit vous êtes un « moraliste » sans expérience …ce qui manque cruellement de corps ! et de pâte humaine …
d’autant que les usines fermées sont délocalisées dans des lieux à bas coût, où l’esclavage est de mise …
vos comparaisons sont douteuses …d’autant plus que le tertiaire est, actuellement, sous l’emprise du **neo-mangement, un lieu d’absence de liberté, d’abrutissement, et de lâcheté humaine ( par absence de solidarité d’équipe … ) : où l’on infuse à l’un l’idée de pousser l’autre à la faute, par exemple, afin de prendre sa place …( et, tous les moyens sont bons), et vu le contexte économique, ce n’est pas fini …
propres sur eux, les cols blancs, pas sûr ! liberté ? sens d’une vie ? (je ne suis pas nihiliste
pour deux sous)…
**je laisse le lapsus !
Je ne vois pas trop ce que ma vie vient faire dans cette discussion, mais bon….Plus si jeune que ça, et une expérience du « travail » sans doute inférieure à celle de la majorité. Entouré pourtant de gens qui ont leurs galons et les problèmes de santé qui vont avec. J’ai juste pas eu envie de reproduire le même schéma, et heureusement, on ne m’y a pas encouragé. Après avoir vu quelqu’un se bruler, faut-il mettre la main au feu soi-même pour vérifier si c’est chaud ?
J’ai l’impression qu’on ne parle pas de la même chose. Vous me parlez de nihilisme et de montée de bruits de bottes. Je vous parle de la manière dont nos cultures ont systématiquement détourné nos émotions (fierté, sentiment d’être utile etc…) à l’avantage du système dominant.
Je ne dis pas qu’il faut vivre sans fierté. Je dis qu’il faut se méfier de cette sensation, de même que les autres, car contrairement à ce que croient la majorité de nos concitoyens, les émotions ça ne vient pas de nulle part, c’est forgé par la société dans laquelle on vit, et du coup, employer l’émotionnel comme mesure atemporelle, c’est pas très constructif, vu que ça évolue avec la société qui y donne naissance. Par exemple, il y a à peine cent ans, « l’amour » était quelque chose de très différent de ce que nous vivons aujourd’hui.
Ce que j’affirme, c’est que ce n’est parce que nous avons été conditionnés pour trouver le sens de la vie dans nos activités professionnelles respectives, que l’activité professionnelle (d’une manière générale), est une bonne chose. En l’occurrence, il n’existe plus énormément de secteurs qui ne peuvent pas être automatisés, et qui ne nécessitent donc pas/plus de main d’œuvre. Nous raccrocher à des valeurs antiques et aux émotions qu’elles suscitent ne me parait pas être une position valable pour justifier, et vous l’avez souligné aussi, l’état des conditions de travail dans le monde, et je rajoute, les valeurs destructrices que celles-ci nous inculquent et les dégâts écologiques que ce mode de fonctionnement occasionne.
Du coup, j’en suis navré, mais « la fierté et la conscience de faire utile » *sont* des choses que l’on peut balayer du revers de la main, et que l’on *devrait* balayer du revers de la main, dans la mesure où ces sensations sont entièrement subjectives. Encore une fois, il y des gens qui sont « fiers et qui pensent faire utile » qui sont en ce moment en train de lapider une femme pour avoir couché avec quelqu’un d’autre que son mari, de tuer un taureau dans l’arène ou de spéculer sur le cours du blé. La subjectivité des émotions humaines n’a pas plus à faire dans la réflexion sociale que la religion n’a sa place en politique, tout simplement parce qu’une émotion peut aller à l’encontre même du bien-être individuel et de celui du groupe. Fumer (je suis fumeur) est très agréable. Mais ça tue. La cocaïne (je ne suis pas cocaïnomane) crée de l’assurance et de la confiance. Mais ça tue. La fierté de servir son pays par les armes, c’est très chouette. Mais ça tue. La fierté de bosser toute sa vie à l’usine parce qu’on fabrique des voitures que d’autres achèteront, c’est formidable. Mais l’espérance de vie des gens qui pratiquent ce métier difficile est réduit de 10 ans par rapport à la moyenne nationale. De plus, pour que cet ouvrier soit si fier, et qu’il puisse avoir accès aux matières premières pour monter ses bagnoles, il y a un coût. Des gosses crèvent dans les mines africaines pour le métal, ou dans des plantations pour le caoutchouc. Les plastiques sont issus de l’industrie la plus nocive de la planète. Et quand ces voitures rouleront, où sera le bienfait social ? Elles pollueront, aggravant le problème du réchauffement climatique par leurs émissions, et emploient une batterie comportant des métaux lourds et des acides que l’on ne sait pas recycler, et qui iront empoisonner les poissons que nos gosses mangeront. Elles seront achetées à crédit, ce qui fait le jeu de la crise actuelle, en plus d’asservir économiquement un autre homme pour les quinze prochaines années à venir. Elles encouragent le déplacement individuel plutôt que le transport en commun. Et après 10 ans au mieux (obsolescence programmé oblige), elles iront pourrir dans une décharge. Où est l’utilité là dedans ? Et pourquoi en être fier ?
Effectivement, c’est dur à entendre qu’on a passé sa vie à se casser le dos pour qu’un patron s’enrichisse, et qu’en plus ça servait à rien vu que des machines pouvaient le faire mieux. Surtout si on a basé sa vie autour de la soupe tiède que nous sert le modèle social dominant : « le travail, c’est bien, c’est ça qui fait un homme, et si tu bosses pas, t’es pas un homme ». Ceci étant dit, on trouve toujours moyen de donner sens à sa vie, même quand on est bourreau, même quand on est esclave. Mais à un moment faut ouvrir les yeux, sortir de sa zone de confort, et accepter que peut-être, tout ça c’était des conneries maintenant qu’on a une retraite à 800 euros et le cancer/arthrose chronique/ostéoporose qui va avec. C’est ce que font nombre de travailleurs/retraités dans mon entourage, et je suis fier d’eux.
Notre force en tant qu’espèce sont celles de l’adaptabilité et de l’avancement, pas la stagnation conservatrice. Dans la nature, ce qui stagne, meurt.
Il y a le travail qui disparaît et il y a aussi le travail qui reste dont l’utilité sociale est de plus en plus sujette à caution.
Le travail qui disparaît pour cause de robotisation devrait nous assurer à tous des moyens d’existence, mais aussi bien le travail qui reste devrait être revu (quoi produire, comment produire) dans beaucoup de secteurs de l’économie car ce travail même s’il est assuré par un nombre de travailleurs moindre continuera de structurer la vie matérielle de l’ensemble de la société.
Faut-il donc simplement considérer le travail qui restera comme la part ingrate qu’il nous faudra assumer pour mener en dehors de ce temps des activités plus intéressantes, épanouissantes,
ou bien aller plus loin, et considérer que c’est la notion même de travail qui devra être reconsidérée.
Il me semble que seule l’introduction de la démocratie dans l’entreprise (subséquente à la nécessaire refonte du système, celle préconisée sur le blog) ainsi que l’adoption d’un nouveau droit s’appuyant sur une nouvelle définition du travail, principalement en définissant celui-ci comme un simple mode de l’activité humaine, et non plus le pôle autour duquel se pensent et s’articulent toutes les activités humaines, marchandes et non marchandes, pourrait éviter la société duale évoquée parfois par certains auteurs d’anticipation qui dessinaient les contours d’une société des loisirs.
Bref faudrait éviter que sous prétexte qu’il n’y a plus de travail que se reconstitue une aristocratie technocratique du travail avec à coté non plus les masses laborieuses, mais les masses diverties, finalement à la merci des premiers. En réalité c’est déjà un peu ce qu’est notre société actuelle, la refonte du cadre en moins ! Ce qui fait toute la différence.
Je suis plutôt dans cette prise de distance vis à vis du concept de « travail » .
Il me semble qu’il évolue dans sa nature , dans ces formes , dans ses conditions ( lieux , déplacements , durée , vitesse , outils …), voire dans ses finalités ( ce qui devrait être le plus sujet d’observations et d’implication démocratique , car c’est là qu’est interrogée » l’utilité sociale »et parfois » l’Ethique » ) telles que se distraire , apprendre , organiser , consommer , communiquer , se déplacer , agir sur le vivant ….
Il reste un autre sujet de fond qui mérite implication démocratique , et qui doit être traité simultanément au risque d’observer et débattre inutilement .
C’est celui de « l’assiette unique » du revenu , du » permis à vivre » uniquement attaché sur le travail , avec deux questions à résoudre rapidement ce qu’il est convenu d’appeler le RUS( voire aussi le sujet des « retraites » ) , et » l’encadrement » des revenus de tous types , ceux qui proviennent du travail et (Ho combien !) ceux qui proviennet de partout ailleurs et parfois de nulle part .
Redistribution ET encadrement strict des revenus et patrimoines « capitalisés »
Remarque faite que,s’agissant des aides sociales et via leur mise en place historique ( en France et en Europe tout du moins ) par la collectivité , on ne part pas de rien et que la sensibilité continento-européenne à cette question me parait un atout d’avenir dans la mise en place mondiale des « process » qui permettent de sortir des oeillières mortifères de la sensibilité anglo saxonne qui a atteint son paroxysme avec la folie financière .
Dans la liste des finalités du travail je fais un sort particulier à » nourrir » et » abriter » au sein de « consommer » , et à « soigner » au sein de » agir sur le vivant » .
Il y a dans le « travail » et son résultat , une caractéristique qui me semble être un écho très fort à notre fonctionnement psychique :
nous sommes en pulsion permanente entre » donner » et/ou » recevoir » , en ayant en nous la faculté de l’une ou l’autre de ces attitudes à situations , périodicités ou intensités , variables dans le temps ( voire parfois dans la même minuteet sur le même objet ).
La crise , à titre individuel ou collectif , apparait quand il n’y a d’un côté que don ( les saints sont des malades ) ou que « réception » de l’autre côté ( petit enfant assisté permanent ou goinfres de la finance sans maître démocratqie ).
Beaucoup de résonance à ce discours, qui pourrait être détourné en cliché, mais j’y sens un étayage solide ici.
– Envie de don/échange : Empathie (Rifkin), Fonctionnement du cerveau (Damasio)
et Pascal Picq sur les singes et les grands primates.
( Si Aubry avait le temps d’épouiller Bernard Arnault, il ne partirait pas en Belgique se faire épouiller fiscalement)
– Sur les symétries dons/réception, je partais volontiers de Stiegler dans le cas de l’échange verbal, et je considérais la transindividuation comme un peu (!) jargonnante mais décrivant à peu près ce qui se passe pour qu’on ait plaisir à un travail (cd MB Crawford, Eloge du Carburateur et Richard Sennett Ce que Sait la Main).
Le recoupement avec l’échange aristotélicien de Jorion (rapport des statuts) me conduit en effet à repenser que la transindividuation n’est peut être pas la bonne clé, ou du moins qu’elle projette l’état du système sur un axe à peu de degrés (0, 1, l’infini). Même si la notion de « rapport des statuts » a quelque chose qui rappelle la caste, on peut sans doute concevoir l’échange/Symétrie encore un peu pondéré par les statuts de ceux qui échangent. Cela permettant peut être de mieux cerner les rapports d’apprentissage, je ne parle pas de l’échange d’une aumône contre un dur labeur au motif de statuts asymétriques, bien entendu…
Ces notions aristotéliciennes ont un petit côté remède/poison que je n’avais pas vu avant de les tester sur ce prisme de la réciprocité. …
@Timiota :
je me trouvais moins ….pédant .
Mais sans doute moins complet .
Mais convaincu intimement de ce que j’exprimais pour l’avoir ressenti ou observé dans mon ….travail .
Oui oui Juan nessy, je vibrionne sur le clavier faute de mieux.
ce jargon de la « transindividuation » bénéficie de qqs bouquins de philo derrière lui, mais je me rappelle aussi que ma première impression globale d’un Stiegler collait à la remarque qu’avait faite un prof de français au sujet des rédactions d’un camarade aux enthousiasmes adolescents immodérés : « des émeraudes dans de la m… ».
Mais votre idée de la réciprocité « vraie » comme marqueur en la distinguant de ses fausses amies (le don-aumône et le gâtage, je ne trouve pas le mot) est une très bonne idée. Il y a un indicateur de l’inégalité qui s’appelle « indicateur de Gini », mais je pense que là, vous tenez un bel indicateur sociologique (Sennett, que je vante souvent, est très lisible, lui, un peu symphonique, donc si un paragraphe de ci de là vous semble faire allusion à des choses que vous ne saisissez pas, des phrases musicales douces aux oreilles arrivent juste après.).
Je suis parti sur les variantes de cette idée, le fait que la réciprocité ne se projette pas sur une égalité, et donc que dans l’ »échange » tel que vous le vantez (tel que vous le ressentez comme une sublimation, dans le jargon Stieglerien), quelque chose comme l’asymétrie des statuts dans la fixation du prix peut prendre forme. Mais je répète que s’il y a asymétrie, c’est « pour le mieux », mots à manipuler d’une main tremblante, un peu comme « aristocratie » dans son sens étymologique. Piste à revisiter à l’occasion…
@Timiota :
///// le fait que la réciprocité ne se projette pas sur une égalité, et donc que dans l’ »échange » tel que vous le vantez (tel que vous le ressentez comme une sublimation, dans le jargon Stieglerien), quelque chose comme l’asymétrie des statuts dans la fixation du prix peut prendre forme. Mais je répète que s’il y a asymétrie, c’est « pour le mieux », /////
Ca me fait penser a un truc lu récemment ( peut etre le livre DErida /Rubinesco ?) ….En chine classique, qd on demande le prix d’ un objet ds un magasin , le vendeur doit faire le tour des autres vendeurs pour savoir si un prix a deja été proposé au client …il faut etablir la « valeur », plutot que celle de l’ objet …
oui, oeuvrer, c’est échanger, donner ET recevoir … tout le reste est malsain …tout le reste est aliénation ( aliéné par quelqu’un, par un système dominateur, ou par soi-même: ex. addiction à l’argent du trader …)
Parfaitement et c’est bien pour cette raison qu’il faudra redistribuer les revenus.
C’est ce que j’essaie d’expliquer à notre ami jducac
http://www.pauljorion.com/blog/?p=42167#comment-370344
Notre ami Jducac vous répondra que dans « La révolte d’Atlas » Ayn Rand message destiné aux ouvriers et autres moins que rien. «Vous proposez d’établir un ordre social fondé sur le principe suivant : que vous êtes incapables de diriger votre vie personnelle, mais capables de diriger celle des autres; que vous êtes inaptes à vivre librement, mais aptes à devenir des législateurs tout puissants; que vous êtes incapables de gagner votre vie en utilisant votre intelligence, mais capables de juger des hommes politiques et de les désigner à des postes où ils auront tout pouvoir sur des techniques dont vous ignorez tout, des sciences que vous n’avez jamais étudiées….» i, que « l’altruisme est source de tous les maux, l’intérêt individuel est le seul bien, et si vous êtes stupide ou incompétent, c’est votre problème. » et « «L’État c’est le mal.» «L’argent est le baromètre des vertus d’une société.» «L’avidité est morale.»
ps; Jimmy Wales, le fondateur de l’encyclopédie libre Wikipédia, professe son admiration pour Ayn Rand : ayant lu The Fountainhead, il se qualifie lui-même de libertarien : « La catégorie de personnes dans laquelle je peux le mieux me considérer serait celle des libertariens » dit-il. La pensée de Rand « colore tout ce que je fais et tout ce que je pense »1
http://encyclopedie.homovivens.org/documents/lamerique_dayn_rand
@ Plouf! 14 octobre 2012 à 20:36
Très heureux que vous me reconnaissiez être votre ami, et l’ami de vos amis du fait de votre « Notre » introductif. Je me dois toutefois de vous signaler que je n’ai rien lu d’Ayn Rand comme de la foultitude d’autres auteurs divers et variés auxquels il est souvent fait référence par les uns ou les autres, sur le blog de Paul Jorion.
Ce que je dis, je le déduis des observations faites durant près d’un siècle par de simples personnes (mes parents et moi-même) qui n’ont jamais œuvré de sorte à ce que les gens s’opposent les uns aux autres et s’éliminent entre eux, bien au contraire. Ils ont, tout comme moi jusqu’alors, vécu une vie heureuse. Voila pourquoi je m’emploie à faire part de cette recette accessible à tous.
Je l’ai abordée lors du tout premier commentaire que j’ai fait sur le blog. Il y était question des riches et des pauvres, de ceux qui se plaignent et du travail, cette spécificité humaine. Le sujet n’est pas épuisé, mais je n’ai pas lieu de revenir sur ce que je disais ici, il y a plus de 3 ans. A moins que vous démontriez mon erreur.
http://www.pauljorion.com/blog/?p=3382#comment-29158
Bien amicalement.
Allons Mr Jorion, vous ne le saviez pas, c’est à cause des 35h.
Mr Baverez aurait pu vous le dire, plus les gens travaillent, plus ça créé des emplois.
C’est magique. 🙂
+1
@ grob 14 octobre 2012 à 13:16
Et oui, c’est vrai. Pour cela il faut développer un petit raisonnement qui était accessible à des personnes du niveau certificat d’études primaires, dans les années 50.
J’ai déjà fait la démonstration ici :
http://www.pauljorion.com/blog/?p=42058#comment-367786
J’attends vos contrarguments.
En plus du temps de travail, il y a aussi la valeur du travailleur français qui n’est plus ce qu’elle était :
J’ai entendu raconter par un député européen, une histoire belge à ce sujet.
« Quand tu trouves un Français achète-le à sa valeur et revend-le au prix qu’il s’estime. »
Ce que dit gyps ici tend à le confirmer :
http://www.pauljorion.com/blog/?p=42344#comment-370612
Comment voulez-vous conserver du travail dans ces conditions ? Il s’en va ailleurs et le capital aussi, ce qui ruine un pays
La productivité du travail n’a pas cessé d’augmenter depuis de nombreuses années, notamment grâce à la révolution informatique, mais les gains financiers correspondants ont été répartis de telle sorte que les inégalités ont progressé, comme le rappelle fréquemment et à juste titre Paul Jorion. Tout porte à croire que le « choc de compétitivité » proposé aujourd’hui aura des effets similaires.
@ Ligérien 15 octobre 2012 à 18:19
Ce que vous dites est juste, mais il n’empêche qu’un producteur qui, par exemple, à coût de capital égal, au lieu de travailler 35h, travaille 40h pour le même salaire, produit davantage pour le même coût, donc peut vendre à meilleur marché et éviter ainsi de se faire éliminer par ses concurrents.
Cerise sur le gâteau, le travailleur achètera moins cher sa propre production, de sorte qu’en consommant ce qu’il produit il pérennise son emploi.
L’investisseur national ou étranger, voyant un pays qui équilibre mieux sa balance commerciale et dont les habitants et les politiques sont valeureux, en ce sens qu’ils ont compris comment fonctionne l’économie, n’hésitera pas à y investir à nouveau, lorsque l’évolution des techniques justifiera de renouveler les moyens de production initiaux.
Voila comment un pays peut assurer son avenir. En prenant soin de maintenir constamment à niveau et en valeur son capital matériel et surtout humain, au lieu de le laisser vivre, péricliter et en final s’auto détruire à seulement consommer, au lieu de l’amener à raisonner juste et à faire preuve de courage.
Alors qu’une fois les unités de production éliminées,quelques survivants anticapitalistes inconditionnels, se disant défenseurs des travailleurs et des pauvres, qui auront survécu dans des structures protégées au sein des rouages de l’Etat, attribueront ce désastre au grand capital ayant fuit vers des pays plus réalistes, plus matures et plus performants, lesquels assureront la survie de l’espèce.
Dans ces pays, les gens travailleront beaucoup tout en consommant le moins possible, mais ils survivront. C’est capital.
@ jducac
Votre raisonnement est faux, car vous omettez de considérer les externalités. Leur coût est d’autant plus important qu’il y a de chômeurs et donc de charges sociales à faire supporter par le travail (dans un régime de fiscalisation du travail plutôt que du capital).
@ Julien Alexandre 16 octobre 2012 à 09:08
En êtes-vous bien sûr ? En travaillant 35 h on paie les externalités sociales, qu’elles soient payées par le travail ou par le capital. Donc en travaillant 40h pour le même salaire on les paie aussi car on n’a pas supprimé de postes, on a seulement permis de gagner en compétitivité pour ne pas être éliminé.
Par contre, là où l’on gagne en travaillant 40h au lieu de 35 c’est sur l’amortissement du capital qui, ramené au coût de chaque produit se trouve réduit de 1/35 à 1/40 en travaillant 40h. Le gain ainsi réalisé peut servir à rester compétitif alors qu’il ne l’est plus à 35h. C’est ce qui permet de garder les emplois au lieu de les voir supprimer par insuffisance de compétitivité du travail.
Il faut aussi voir qu’avec l’accélération de l’évolution des produits, il y a de plus en plus d’amortissement de capital dans le prix des produits que nous achetons (recherches, coût d’industrialisation, coût de mise sur le marché etc….).
Il n’y a aucune raison que la trouvaille française consistant à travailler moins n’ait pas été copiée par d’autres si elle était si bonne. Cela nous a plutôt fait une mauvaise réputation. Les acheteurs de produits français ayant tendance à se dire les « français ne sont pas assez travailleurs pour faire de la qualité alors ils bâclent leur travail, et la qualité à prix égal, ne peut qu’être moindre ».(cf le témoignage de gyps signalé ci-dessus)
Votre raisonnement réclame (au moins) une condition impérative : que le producteur trouve de nouveaux clients, ou que ses anciens clients achètent nettement plus, pour écouler son surplus de production. Cela n’est pas toujours facile, ni même possible. Voyons par exemple ce qui se passe dans l’hypothèse, fréquente dans le commerce et les services, où le marché est national et la concurrence de fournisseurs étrangers est négligeable. Ce que vous proposez revient à produire environ 15 % supplémentaires, ou, exprimé différemment, à diminuer le coût salarial de la production d’environ 15 % ; cela correspond, pour une société où la masse salariale serait de 50 % des dépenses (c’est déjà beaucoup dans un pays occidental), à une réduction de 7,5 % du prix de revient du produit. Tous les producteurs bénéficiant du même avantage, on peut donc s’attendre, à revenus des consommateurs constants, à une augmentation moyenne des ventes de 7,5 % (mon raisonnement est évidemment simplificateur, pour ne pas se perdre dans les détails). Reste donc 7,5 % de production excédentaire, pour lesquels il faut trouver de nouveaux clients ailleurs que sur le marché intérieur, faute d’avantage compétitif sur ce dernier. Sinon, on se retrouve en situation de surproduction.
@ Ligérien 16 octobre 2012 à 13:56
Je n’ai ni la prétention, ni les moyens, ni la compétence de remettre sur pied l’économie de mon pays. Je suis intervenu dans la file de discussion pour répondre à « grob » et faire une petite démonstration d’arithmétique.
Puisque notre pays a dû emprunter de plus en plus depuis 40 ans pour équilibrer ses comptes, cela tend à prouver qu’il dépense plus qu’il ne produit, ce qui est attesté par le déséquilibre de la balance commerciale.
Comme il était question des 35h, j’ai montré qu’en augmentant la durée du travail sans augmenter les salaires, on augmentait la compétitivité, ce qui permet de trouver des acheteurs à l’étranger au lieu d’en perdre. Cela permet de créer des emplois au lieu d’en perdre et ainsi de mieux équilibrer les comptes du pays.
Mais il y a, dans le pays, bien d’autres problèmes. La valeur de l’entreprise France, n’est certainement pas à la hauteur de ce qu’elle est « portée en inventaire », surtout si l’on compte tous les engagements à payer, notamment les dettes et les retraites par répartition. En effet, pour être payées, les retraites nécessitent de maintenir le niveau d’activité alors qu’il baisse. A ce sujet ,l’abaissement à 60ans de l’âge de la retraite n’a fait qu’aggraver les comptes du pays, tout comme les 35 heures.
Fillon a dit il y a 7 ans que le pays était en faillite. Rien n’a changé. Cela s’est aggravé.
Ça n’est pas en créant des emplois dans les services, ni dans les administrations en augmentant les impôts pour ce faire, ni dans les associations, que l’on crée des richesses pour vivre. On ne fait que tourner en rond et s’enfoncer en faisant du sur place. On ne fait que consommer l’énergie qui doit nécessairement être captée ailleurs. Ce qu’il faut, c’est que chaque pays arrive à capter sur son territoire l’énergie (et la matière) qui s’y consomme.
Car c’est l’énergie qui permet au vivant de vivre en s’alimentant. D’une part avec l’énergie nutritive et d’autre part, pour les hommes, avec divers types d’énergie nécessaires au maintien de notre environnement au niveau dont nous avons besoin (habitat, vêtement, transport, santé, éducation, sécurité, communication etc…).
Le jour ou un territoire n’y parvient plus il se transforme plus ou moins rapidement en désert sans vie. C’est vrai pour les pays, les régions, les continents et la terre entière.
C’est exactement ce que je disais en fac d’info et ce que je fais de mes journées, automatiser et donc supprimer du boulot à la con ( genre ce que je faisais à l usine à 16 ans )
À terme j espère que l’IA permettra même de supprimer mon taf de consultant, pour nous permettre de recentrer l’homme sur du travail libre plutôt que du travail subordonné ( pour sociabiliser et s’amuser, ce qui se passe en dev open source est à cet égard très intéressant et produit énormément de valeurs )
Quand on parle d’informatisation, « l’amusement » des uns n’est pas forcément celui des autres. À ce titre les partisans du libre ont encore une réflexion à mener pour que le terme « libre » ne s’applique pas qu’à eux, et que la libre circulation des logiciels ne soit pas synonyme d’aliénation ailleurs. Voir aussi :
http://desinformatiser.blogspot.fr/2005/06/5-objections-au-logiciel-libre.html
ou encore :
http://lepresta.ouvaton.org/lepresta-numero-trois.htm
Que le travail « mécanisable » soit réalisé par les machines, on devrait s’en féliciter, à condition cependant qu’on assure d’une manière satisfaisante l’autre part de l’activité nécessaire au « bien vivre ensemble ». J’ai la nette impression que cette autre part est largement suffisante pour occuper chacun et lui permettre de vivre dignement dès lors que ce travail aurait trouvé sa juste rémunération. Je ne pense pas du tout que le travail disparaisse quand je vois tous les besoins trop mal pris en compte, et que le bénévolat prend heureusement en charge pour partie. Seule une certaine part de l’activité nécessaire a disparu, et c’est tant mieux puisque c’est la moins intéressante et que les machines peuvent très bien s’en charger.
Et puis n’est-il pas insensé de vouloir soumettre tout travail à la rentabilité et la productivité du travail mécanique et « mécanisable » ? Lorsqu’il s’agit de services, de soins à la personne, d’oeuvres de l’esprit, de transmission et d’éducation, d’actions civiques et citoyennes, de recherches ou même de connaissance et de transmission des gestes de l’artisan qui sont justement la part non « mécanisable » du travail productif mais pourtant indispensable à la pérennité d’une culture digne de ce nom, j’ai l’impression que le travail ne manque pas, bien au contraire, et ne manquera jamais. C’est uniquement l’argent pour rétribuer dignement ce travail qui manque. Et en fait il ne manque même pas, il est simplement détourné ailleurs, rendant impossible la bonne irrigation de certains organes vitaux de la société et générant de ce fait les maladies qu’on voit se développer aujourd’hui.
une amie me parlait hier à son retour d’un bourg en Galicie: du jour au lendemain les services municipaux ont tracé de multiples bureaux dédiés à des missions de développement: le seul maintenu est l’agence de chômage, dont la fonction première est de tracer le maximum d’allocataires. Autour de moi je constate la montée en puissance des charges administratives qui consistent à déposséder les acteurs de leur force de réflexion et d’actions en les astreignants à suivre et remplir les items de programmes experts déconnectées des vraies questions du terrain: ainsi nous devenons nos propres garde-chiourmes; notre temps est préempté, d’avance assigné, se passant à justifier qu’on bosse. L’insensé dans le travail appelle les mesquineries, les ambitions très tolérantes à la corruption, les distractions cruelles… « le démon de la perversité »?
Hé! le blog manque de musique ces temps!
robert wyatt – at last i am free
Je plussoie évidemment à ce discours.
Accompagnant les révolutions techniques permettant notamment la robotisation de l’outil productif, l’assiette du nombre d’actifs disponibles n’a cessé de s’agrandir. C’est un des angles de cette crise civilisationnelle.
Dans l’actuel contexte et dans l’optique de conserver ce modèle, les solutions proposées sont les suivantes:
– Diminution des coûts de production en appuyant sur la variable humaine: diminution des effectifs et augmentation du temps de travail effectif pour les salariés ;
– Diminution du salaire horaire minimal. Une solution qui risque de s’esquisser assez rapidement pour faire diminuer le chômage. Objectif: Partager le salaire pour deux employés ;
Un autre constat: plus le coût de l’énergie augmentera, plus la tendance à faire pression sur les autres variables des coûts de production se fera plus intense. Cette situation prévaudra jusqu’au jour où le coût énergétique ne pourra plus être amorti. Le jour où le baril de pétrole atteindra 200 $, les choses changeront rapidement.
En attendant la société du loisir et des profits immédiats prolonge sa vie, même sous oxygène.
Vous avez raison Mr Jorion le travail disparait. D’abord dans les pays où il y a des contre-pouvoirs qui permettent aux salariés d’améliorer leurs salaires et conditions de travail. Mais à leur tour les bureaucrates – capitalistes Chinois doivent faire face aux revendications des travailleurs de leur pays et pour cela investissent en Éthiopie, où bien que la productivité soit moins bonne , les salaires sont 5 fois inférieurs ( de 30 à 40 euros mois). Le capitalisme pour conserver ou accroitre ses marges cherchera toujours à réduire la part du gâteau qui revient aux salariés car c’est la variable qu’il contrôle le mieux.Ils ne peuvent pas agir aussi facilement sur le prix des matières premières livrées à la spéculation . L’espoir de voir la production délocalisée à l’étranger revenir en France pour cause de coût élevé du transport est minime tant l’écart entre les salaires est grand ,comparé à la possibilité de transporter des marchandises en quantité en containers par voie maritime. Mais à mon avis le capitalisme se trouve confronté à une contradiction qu’il ne pourra pas résoudre car le travail disparaissant dans les pays développés et donc en panne de pouvoir d’achat ne trouvera pas d’acquéreurs pour acheter sa camelote à moins de baisser considérablement ses marges pour la vendre aux chômeurs . Alors ,selon certains, la possibilité de développement du capitalisme serait le marché intérieur des pays où règne encore la pauvreté. Mais là encore, ce sont souvent des pays aux pouvoirs corrompus et instables où une partie de la richesse produite sert à alimenter la corruption en laissant le minimum de salaire à cette partie de la population qui aura accès au peu de travail laissé par des robots délocalisés. Le but du capitalisme n’est pas d’apporter du mieux à ces pays mais de se servir des matières premières trouvées sur place soit pour les transformer au pays, comme le cuir pour les chaussures en Éthiopie ou l’extraction de minerais rares ailleurs. Jusqu’à’ à présent le développement des pays émergents a été tiré par la consommation des pays riches et l’on constate qu’une baisse de la consommation dans ces pays entraine un recul immédiat de leur croissance. Le gouvernement chinois ne doit-il pas impérativement subventionner ses exportations pour faire tourner ses usines par temps de crise. Si le capitalisme agonise, le travail aussi. Il n’y a pas de solution à la disparition du travail dans le système capitaliste. Son but n’est pas de satisfaire des besoins mais de faire toujours plus d’argent avec toujours moins de travail . Les secteurs qui marchent le mieux sont les marchés du luxe , peu d’incidence du coût du travail sur le prix de vente et donc forte marge , les riches vendent aux riches et la boucle est bouclée . Je ne vois pas comment sortir de toutes ces contradictions sans sortir du système. Le capitalisme est un système pathologique comme le dit Badiou. On a vu disparaitre tour à tour l’industrie textile ,puis la sidérurgie et la construction navale, maintenant c’est au tour de l’automobile…allez au suivant…
Tiens, personne ne parle de Rifkin, ici. Etonnant. Et pourtant son bouquin « La fin du travail » (1995 je crois pour la première édition) est intéressant à relire aujourd’hui.
L’idée que l’emploi pourrait venir à manquer est étrangère à tous ceux dont le métier est précisément de le faire disparaître : les grands faiseurs de restructurations, de fusions-acquisitions, d’optimisation organisationnelle et autres consultants. Leur leitmotiv : progrès, innovation, création de valeur (ah ! créer de la valeur, comme c’est rassurant ! mais pour qui ?)
Quant à l’idée que le travail pourrait consister à faire quelque chose d’utile, ils ne la comprennent pas : utile pour eux signifie rentable, rentable pour eux et pour leurs donneurs d’ordres, ces derniers étant les mêmes que ceux qui jugent que le chômeurs sont des parasites.
Combien sommes-nous à avoir un salaire en contrepartie de tâches inutiles, voire nuisibles à nos semblables ? J’en suis et j’en connais beaucoup. Nous rejoindrons bientôt la cohorte des sans-emplois… Et peut-être qu’alors, ayant du temps à consacrer à des choses utiles, nous nous mettrons vraiment à travailler…
Travailler au sens d’oeuvrer, et travailler au sens d’être exploité ce n’est pas tout à fait la même chose.
L’ouvrier oeuvre, le prolétaire est exploité.
L’oeuvre c’est quelque chose de noble, l’exploitation c’est une forme de servitude.
Ça tombe bien, c’est les mêmes, l’un actif « oeuvre », l’autre passif « est exploité », bilan équilibré, belle balance, Ni Cr, certifié par commissaire aux comptes, on peut transférer les bénefs en haut du passif, dans les capitaux propres…
L’ouvrier sait comment travailler
Le patron sait pourquoi.
Depuis le livre de J.Rifkin, La fin du travail, 1995, la population mondiale a augmenté d’environ 1 milliard trois cent millions et l’emploi mondial d’environ 500 millions.
C’est le même J.Rifkin qui nous dit dans son nouveau bouquin qu’il y a 1 milliard et demi d’anglophones. ..Une usine à mythes à lui tout seul ce mec.
Le problème est la coordination internationale de la baisse du temps de travail et le desserrement du diktat financier.
Rifkin pose la bonne question « … si la technologie intelligente remplace toujours plus de salariés et les laisse sans revenus , qui va acheter les biens produits et services offerts? ».
Tout n’est pas bon à prendre chez Rifkin, je suis bien d’accord. Cela dit, la montée en puissance ce qu’il appelle « tiers secteur » ne me paraît pas une aberration (sauf réinterprété à la sauce services à la personne), au même titre que la nécessité de faire une déconnexion entre revenu et emploi (ou non-emploi) et, comme vous le soulignez, de réduire le temps de travail (mais pas les revenus). Rien que pour avoir soutenu les 35h à l’époque, Rifkin mérite d’être cité.
Je ne le défendrai pas à tout prix mais en l’occurrence il y a des choses à prendre dans son essai, justement parce que la population a augmenté de 1,3 milliard depuis sa publication. Je pense aussi qu’il est l’un des premiers d’outre-Atlantique à avoir dit et fait savoir en Europe que le taux de chômage aux US était sans commune mesure avec les chiffres officiels (même chose en France, oui, je sais…). Pour en finir sur le sujet, qu’il y ait ou non 1,5 milliard d’anglophone dans le monde, la vision d’une production d’énergie déconcentrée développée dans son dernier bouquin (et initiée dans La révolution Hydrogène) est loin d’être une vue de l’esprit. Bref, lisons-le et gardons ce qu’il y a d’intéressant et souvent de visionnaire.
Le progrès technologique subvertit l’exploitation capitaliste classique, car la machine qui a remplacé un ou plusieurs salariés produit autant, sinon plus que ces derniers, mais elle ne consomme pas, en tout cas beaucoup moins que n’auraient consommés ces salariés.
D’où pléthore d’offre sur la demande et crise de surproduction.
La subversion est d’autant plus grande que les gens exclus du système doivent être secourus pas des aides sociales pour au moins survivre. On se retrouve donc à distribuer du revenu à des gens qui ne produisent rien.
Ceci d’un point de vue de la morale conservatrice est proprement scandaleux, n’est-il point dit dans la Bible: « Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front. », d’où les slogans: »Il faut travailler plus pour gagner plus. »
Travailler plus, mais si le travail disparaît comment fait-on ? Que faire de tous ces oisifs, sachant que selon la morale conventionnelle l’oisiveté est mère de tous les vices.
Il n’y a pas de CFDTiste pour nous parler de la flexibilté du travail ?
Vous voulez parler de flexibilité dans l’exploitation de la force de travail ?
faudrait savoir !
http://www.europe1.fr/Politique/Fillon-pour-un-allongement-du-temps-de-travail-1270535/
Paradoxalement, devant l’immensité de la tâche qui attend les Hommes pour seulement continuer à survivre, le sous emploi aveugle de nos moyens par ce système, qui fait des cohortes de sous employés, devient une absurdité qui ne peut ni s’interrompre ni aller plus loin.
Peut être faudrait il remplacer la notion de travail par la notion d’activité humaine. La pluriactivité, que nous vivons tous au quotidien, pourrait être féconde pour un dépassement de la division du travail. Je n’ai pas l’impression que l’on manquerait d’activités, à condition de changer de perspective, surtout s’il nous faut tout repenser (agriculture, économie, habitat, énergie,…), en fonction des nouvelles données écologiques, humaines et climatiques qui s’imposent à nous.
Je suis fasciné par votre réalisme concernant les gains de productivité. C’est un problème central pour le changement possible. Je comprends mieux la conception socialiste (au sens noble) de l’après guerre ; C’est en quelque sorte une anticipation de la survie de l’espèce. Que la majorité vous entend, ce serait du bon sens. Vous savez vraiment mettre l’accent sur les problématiques du modèle économique. Merci pour cette volonté réaliste d’émancipation et de raison !
ps : A faire écouter à tous les détracteurs des 35hs.
faudrait savoir !
http://www.europe1.fr/Politique/Fillon-pour-un-allongement-du-temps-de-travail-1270535/
Comment ça, faudrait savoir ?
C’est tout su : les mythes foireux prospèrent sur l’ignorance.
Bref, de votre ex. minus habens on dira:
Il ne sait pas, mais il ne le sait pas.
Ce qui ne l’empêche pas d’avoir un opinion.
C’en est un des à qui la fréquentation de ce blog permettrait de savoir…
13 lignes.be
Bug dans l’informatique bancaire : de nouveaux témoignages
Ce matin, des milliers de clients de la banque Belfius ont vu leur compte courant débité par erreur d’un montant d’environ 500 euros. Le bug n’a pas encore été expliqué mais tout le monde a déjà été remboursé. Suite à cela, nous avons reçu de nombreux témoignages venant de clients de toutes les banques belges qui semblent indiquer que d’autres bugs similaires seraient assez courants. Un exemple avec Paul, de Soignies, qui nous écrit « Effectivement, j’ai remarqué aussi un bug dans mes opérations bancaires. Il y a deux jours, j’ai reçu mon salaire. Comme tous les mois, je suis allé sur mon pc-banking pour régler quelques factures. J’ai payé mon emprunt pour la maison, le remboursement de la voiture, une assurance, j’ai payé la mensualité pour le prêt vert, la facture VISA, j’ai remboursé un ami pour un restaurant qu’il m’avait avancé, j’ai payé le gaz, l’électricité. J’ai fait un virement sur une liste de naissance pour un couple d’amis, j’ai payé l’abonnement à Internet, à la télédistribution, au téléphone. Une fois que j’avais tout fini, je retourne sur l’écran principal de l’application. Et là, je m’aperçois que le montant de mon salaire a totalement disparu ! J’en ai parlé autour de moi et apparemment je ne serais pas le seul à connaître ce problème… »