À PROPOS DU BILLET DE JACQUES SAPIR : « Les paris stupides (II) (Blaise Pascal, Jacques Prévert et les choix de François Hollande) »

Un excellent billet de Jacques Sapir sur son site : Les paris stupides (II) (Blaise Pascal, Jacques Prévert et les choix de François Hollande).

Sa conclusion :

Face à cette perspective, François Hollande se comporte comme un enfant qui a mal aux dents mais qui a encore plus peur du dentiste. Sur le fond, il n’est pas dupe. Ce serait un grand tort de mésestimer son intelligence. Il sait que la solution de la dissolution s’imposera tôt ou tard. Mais, pour l’instant, la peur du dentiste, et donc de la dissolution de l’euro, l’emporte. Il cherche donc à gagner du temps, et il fait des paris, qui ont certes l’apparence d’être « rationnels », mais dont sait aujourd’hui qu’ils seront perdus tant les facteurs négatifs s’additionnent.

Alors, on peut aussi se demander si, peut-être il ne nourrit pas en son for intérieur l’espoir en un événement imprévu que lui sauverait la mise ? Mais ceci constitue un quatrième pari, et celui-ci parfaitement irrationnel. C’est un pari mystique ; c’est un pari stupide, au sens de Jacques Prévert, dont les funestes conséquences se feront sentir pour les Français comme pour l’ensemble des Européens. Car là se trouve l’ultime paradoxe de la situation actuelle : la poursuite dans la voie actuelle condamne les Européens à subir une crise d’une ampleur inouïe et menace, en fin de compte, les institutions mêmes de l’Union européenne.

Plus haut dans son billet, Sapir écrit ceci :

Une dissolution de la zone Euro implique un affrontement avec l’Allemagne, pays qui profite très largement de la zone Euro. Cette dissolution, avec les dévaluations qui s’appliqueraient alors, pourrait coûter la première année 3% à 4% du PIB de l’Allemagne, et probablement autour de 2% la seconde année et les années suivantes. On comprend pourquoi le gouvernement allemand tient tant à l’Euro. Mais, si l’on veut que la zone Euro soit économiquement équilibrée dans une structure fédérale, il faut considérer les pays de la zone Euro comme de simples provinces d’une entité plus vaste. Des flux de transferts budgétaires sont alors nécessaires, comme ils existent actuellement en Allemagne ou en France. La région parisienne et la basse vallée de la Seine financent les départements du centre de la France. Le problème est dans leur montant. Il faudrait que l’Allemagne consente des transferts budgétaires nets allant, suivant les calculs, de 8% à 12% de son PIB tous les ans. L’économie allemande n’y résisterait pas. En d’autres termes ce n’est pas que l’Allemagne ne veuille pas mais elle ne peut pas !

Une autre option, que Sapir ne mentionne pas, SI L’ON ENTEND sauver la zone euro est celle que je propose sous la forme d’un défaut simultané et généralisé des 17, et de la restructuration de leur dette désormais à jamais mutualisée comme Eurodette. Le tout, accompagné d’une dévaluation de l’euro à la mesure de la décote qu’entérine la restructuration globale.

 

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177 réponses à “À PROPOS DU BILLET DE JACQUES SAPIR : « Les paris stupides (II) (Blaise Pascal, Jacques Prévert et les choix de François Hollande) »

    1. Avatar de Charles A
      Charles A

      La majorité PS et PC au service du capital sous Jospin a fait le lit du FN.

      Dans une crise aussi grave que dans les années 30,
      celle des mêmes sous Hollande fera le lit du fascisme,
      si le mouvement social ne renverse pas la dictature du capital
      et ses serviteurs politiciens de droite comme de « gauche ».

      Restent quelques années pour passer de la résistance à l’offensive.

      Détails dans le bouquin d’Olivier Besancenot:
      On a voté, et puis après ?
      http://www.npa2009.org/content/essai-%C2%AB%E2%80%89-vot%C3%A9%E2%80%A6-et-puis-apr%C3%A8s%E2%80%89%E2%80%89%C2%BB-olivier-besancenot-le-cherche-midi-750-euros

      Pour se mettre en jambe et finir par mettre à bas la dictature du capital,
      il faut mettre en échec le programme d’austérité du gouvernement.

      C’est possible. Les étudiants du Québec ont obligé le gouvernement à retirer ses projets.
      Les travailleurs portuguais viennent d’infliger une défaite en rase campagne au pouvoir,
      avec des mobilisations monstres et menaçant de montrer qui contrôle la production:
      http://www.npa2009.org/content/le-gouvernement-de-passos-coelho-oblig%C3%A9-de-reculer

      1. Avatar de J'écris pas je tag

        Les peuples ne se réveillent que lorsqu’ils ont faim .
        Mc do veille au grain.

      2. Avatar de tur
        tur

        A CHARLA….

        « Pour se mettre en jambe et finir par mettre à bas la dictature du capital,
        il faut mettre en échec le programme d’austérité du gouvernement. »

        Ah .. alors en définitive, vous allez manifester le 30 contre la ratification du nouveau traité Européen ?!

  1. Avatar de zébu
    zébu

    Bonne analyse … politique, de Sapir. (dont les fondamentaux restent ancrés sur les z’écarts de compétitivité)
    Reste qu’il en tire des conclusions qu’il présente comme inéluctables (le dentiste = dissolution) et qui ne sont que ses propres représentations de ce qui sera ou non.
    De même, le pari sur l’improbable ne peut être écarté d’un revers de main : tensions internationales (guerre), ‘mur de la dette publique’ américain, …
    Quien sabe.

    En creux, un portrait du président, comme quelqu’un qui n’aurait plus qu’une balle dans son revolver et qui ferait face à des dangers multiples, pariant qu’en donnant du temps au temps, ce danger finira bien par passer à sa portée de tir, une portée ‘probablement’ plus sûre qu’elle ne l’est actuellement pour l’ajuster et surtout l’atteindre, ou qui finira même par passer.
    Le temps passant, le danger se rapproche tout autant.
    L’instant de tirer aussi.
    Après, ce sera trop tard.

    Ps : ce que ne sait pas ce président, c’est que tirer son dernier coup est en soit une action qui modifie, redistribue les probabilités, sans laquelle celles-ci finiront … par advenir vraiment.
    (merkel a elle 2 coups dans son barillet, ce qui justifie selon elle son attentisme, sauf qu’elle est beaucoup moins libre de ses mouvements, puisqu’elle a une élection à venir ; paradoxalement, Hollande devrait donc avoir bien moins ‘peur du dentiste’ que Merkel ne devrait l’avoir réellement).

    1. Avatar de Mathieu VV
      Mathieu VV

      Les écarts de compétitivité ne sont certainement pas le seul problème en zone euro, mais c’est un problème quand même. Dans la solution de Paul Jorion (mutualiser puis immédiatement faire défaut), ce problème de compétitivité demeure. Et pourrait revenir à l’avant-plan assez rapidement après le défaut.

      Est-ce que pour Paul Jorion, ce problème de compétitivité (qui est quand même LE problème lié au commerce international) serait également résolu par le défaut généralisé (mais alors comment?), ou est-ce que c’est un problème perçu comme secondaire qui ne vaudra la peine d’être solutionné qu’une fois le problème principal de la dette sera réglé?

      1. Avatar de zébu
        zébu

        Les écarts de compétitivité ont toujours existé. Y compris au sein d’entités unifiées (état fédéral, nation, etc.). Les transferts de richesse (dotation globale de fonctionnement de l’Etat aux collectivités locales et territoriales, par exemple) permettent d’amortir ces écarts, au sein d’une même monnaie ou d’un même espace économique. Ces transferts n’existant pas au sein de l’euro (uniquement sous la forme monétaire de TARGET 2 et faiblement sous la forme de fonds structurels européens), les écarts augmentent donc irréversiblement, d’autant que les dévaluations/réévaluations ne peuvent plus se réaliser (je signale néanmoins que certaines régions françaises non plus ne peuvent pas dévaluer, malgré leurs écarts de compétitivité, ce qui n’implique pas l’inéluctabilité de la dissolution de la nation française, à ce que je sache …).
        Ce ne sont pas les écarts de compétitivité qui ont créé la crise, comme l’affirme Sapir : c’est complètement délirant d’affirmer cela. Exit la concentration de la richesse ! Exit la spéculation et l’évasion fiscale ! Exit les politiques néo-libérales qui créent les conditions pour créer du déficit public en réduisant les recettes fiscales !
        Les écarts de compétitivité existent et existeront toujours. Avec ou sans mutualisation des dettes, avec ou sans état fédéral européen. Ce sont des effets, non des causes, de l’absence de politiques de redistribution, dont la première d’entre elle est liée à la concentration de la richesse.

  2. Avatar de Michel Martin

    Des flux de transferts budgétaires sont alors nécessaires, comme ils existent actuellement en Allemagne ou en France.

    Laurent Davezies est un bon spécialiste des redistributions à l’échelle du territoire français.

  3. Avatar de Michel Martin

    Une autre option, que Sapir ne mentionne pas, SI L’ON ENTEND sauver la zone euro est celle que je propose sous la forme d’un défaut simultané et généralisé des 17, et de la restructuration de leur dette désormais à jamais mutualisée comme Eurodette. Le tout, accompagné d’une dévaluation de l’euro à la mesure de la décote qu’entérine la restructuration globale.

    Et pourquoi pas une dissolution qui déboucherait sur la création d’un Bancor comme monnaie commune à l’échelle de l’Europe?

    1. Avatar de Renard
      Renard

      @ Michel Martin

      La monnaie commune ne tiendrait pas un an face à une bonne petite spéculation bien organisée.
      Isoler la proie du troupeau, la fatiguer, et hop, la curée.
      L’euro n’est certainement pas la panacée annoncée pour l’Europe. Mais pour les spéculateurs, c’est la cata intégrale. Un manque à piller insupportable. Rendez leur le SME ou un équivalent et ils s’en repaitront illico.

      1. Avatar de Michel Martin

        @Renard,
        Comment peut-on spéculer sur l’unité de compte (ce n’est pas une devise qui circule) pour les échanges internationaux bancor? D’autant que cette unité de compte n’a aucun besoin de se rattacher à une quelconque base matérielle, n’importe quelle valeur initiale peut faire l’affaire. Les devises régionales qui y sont rattachées flottent alors vis à vis du bancor en fonction de leur bilan d’échange.

      2. Avatar de Renard
        Renard

        @ Michel Martin,
        On ne spéculerait pas sur l’unité de compte mais sur les devises.
        Comme disait mon grand-père Albert  » Dès que ça flotte, ça peut prendre l’eau. »
        L’idée que seul le bilan d’échange déterminerait la valeur relative des monnaies date d’un âge d’or où il n’y avait pas de trilliards de liquidités prêtes à se jeter sur la moindre coquille de noix.

      3. Avatar de Michel Martin

        On ne spéculerait pas sur l’unité de compte mais sur les devises.

        Est-ce que simplement les échanges de devises pourraient ne pas rentrer au bilan Bancor? Ce qui serait logique puisqu’on n’aurait plus besoin de monnaie de réserve. Les devises seraient ainsi interdites aux paris sur leur variation.
        La technique de conduite souveraine ou régulée des monnaies a fait quelques progrès.

  4. Avatar de André
    André

    Un bon conseil à toutes et à tous : si la situation de la zone euro vous angoisse au point de passer des nuits blanches, plutôt que de compter des moutons, comptez des ânes de Buridan ! Excellent somnifère !

  5. Avatar de Sage
    Sage

    Hors sujet ?
    Je signale, dans le Magazine Littéraire de septembre (N° 523), page 10, un court mais intéressant entretien avec Jean-Claude Milner.
    On peut retrouver ici une conférence :
    http://www.youtube.com/watch?v=GIFzQ1eix2I

      1. Avatar de Lisztfr

        Pas exactement parce qu’il parle de Galilée dans la version audio

  6. Avatar de zébu
    zébu

    Un exemple de pari hollandien : l’immobilier.
    On vient déjà de savoir que le Duflot remplaçant quasi à l’identique le Scellier, le tout pour maintenir le niveau des prix dans le neuf (ie, pour les promoteurs), on apprend aussi que non content de ne pas supprimer, tel que cela l’avait été annoncé dans le programme ‘élysez-moi’, le forfait de taxation des plus-values immobilières sur les ventes de résidences secondaires et biens locatifs (19% + cotis 15,5%) pour laisser place à une taxation progressive à l’IR, le gouvernement intègre un abattement supplémentaire de 20%, afin de provoquer un … ‘sursaut de vente’.
    Laquelle taxation progressive devrait voir le jour en … 2014.
    En quelque sorte, le ‘ralliement’ du gouvernement à la ‘liquidité’, en lieu et place de la solvabilité.
    Et donner le temps au temps.
    Dans l’immobilier, comme ailleurs.

    1. Avatar de Marlowe
      Marlowe

      L’immobilier et ses diverses subventions, ce n’est même pas un pari, c’est un passage obligé pour un gouvernement qui est incapable de s’attaquer à la racine du mal, d’autant plus à un moment où la chute des ventes est patente.
      Comme me disait récemment un employé de banque, « tant que les taux des prêts seront bas, les prix de l’immobilier resteront élevés ».

      1. Avatar de zébu
        zébu

        Pas forcément de corrélation, Marlowe.
        On a observé une remontée des prix depuis mi 2010, parallèlement à une remontée des taux d’intérêts :
        http://www.empruntis.com/financement/actualites/barometres_regionaux.php
        De 3,60% à 4,40% en moyenne en taux fixe entre mi-2010 et début 2012.
        Soit 20% d’augmentation. Ce qui n’a pas impliqué que les prix chutent, au contraire.
        La vraie raison, c’était la fin du Scellier annoncée, soit la fin de l’effet d’aubaine pour l’investissement locatif et la fin du PTZ dans l’ancien.
        Il est vrai cependant que si l’on augmente les taux d’intérêts de nouveau, étant donné le contexte de fin d’aubaine (très relatif, on le voit), ce sera effectivement le crash, très rapidement, et non la longue décrue qui s’annonce mollement.
        Entre temps, on ‘assure’, au gouvernement : Duflot + 20% d’abattement = stabilité.
        Pour soit disant parer à une éventuelle remontée des taux, laquelle n’est pas pour demain, vu qu’elle dépend en grande partie de la politique des taux d’intérêt de la BCE.
        Bref, les taux ont bon dos.

        Ps : maintenir la stabilité des prix, c’est assurer la stabilité du rapport de force entre vendeurs et acheteurs, entre propriétaires et locataires. Les choses sont aussi plus claires politiquement quand on les exprime ainsi.

      2. Avatar de Marlowe
        Marlowe

        à zébu,

        D’une part les taux ont baissé depuis début 2012 et d’autre part seuls les sots croient que nous avons en France aujourd’hui un gouvernement au service des plus pauvres, locataires ou accédants à la propriété.
        Mon propos est de dire que François Hollande ne fait pas un pari sur l’avenir, il essaie seulement de maintenir un rapport de force, dans l’immobilier comme ailleurs. Ou alors, son pari consiste à maintenir ce rapport de force. Y parviendra-t-il ? Nous verrons bien.
        Par ailleurs, il faut être particulièrement niais pour croir que les APL (aides personnalisées au logement) sont destinées à aider les locataires les plus pauvres alors que ce sont des subventions pour les propriétaires.
        L’actuelle organisation de la société a ceci de particulier : il n’est pas possible de changer un détail sans tout remettre en cause ou provoquer un effondrement de l’édifice. C’est cette réalité que politiques, experts et médiatiques s’évertuent à dissimuler.

      3. Avatar de zébu
        zébu

        @ Marlowe :
        On est bien d’accord. Mais disons qu’il y a un paquet de gens pour croire ainsi.
        ‘Conservateur’, je dirais.
        Et son pari est de le conserver le plus longtemps possible, en espérant que le temps fera l’affaire ou qu’un évènement surgira pour modifier ces rapports de force.
        Quelque part, il est dépendant politiquement de sa base électorale et cette base là, a voté pour la stabilité.
        Consciemment ou non, c’est une autre question.
        On peut demander à un homme politique de prendre des risques mais d’aller contre sa base électorale, c’est autrement plus compliqué.
        L’immobilier en est une exemple : la ‘classe moyenne’ et les retraités (aux 2/3 propriétaires) accepteraient-ils un quelconque remaniement du rapport de force sur le sujet ?
        La réponse est d’évidence ‘non’.
        Cibler le politique est aisé (et en même temps légitime : il a accepté le job). Sauf que ceux qui l’ont élu (de peu) l’ont fait sur une base claire : ‘conservatisme’ et réformisme à la marge.
        Ceux-là, qui les ciblera ? Pas l’homme politique, en tout cas.
        Est-ce vraiment anormal ?
        Tant que ceux qui bénéficient du rapport de force n’en prendront pas conscience …

        Ps : les taux ont baissé, et c’est justement ce que j’étais en train de démontrer, non pas tant pour ‘desserrer’ la contrainte de l’accessibilité à la propriété, mais bien plutôt parce que ceux qui peuvent y accéder savent depuis le début 2012 qu’ils n’auront plus accès aux effets d’aubaines. Résultat ? La ruée vers les dispositifs fiscaux avant leur extinction et concommitamment, baisse des taux, pour ‘valoriser’ cette ruée. Et faire en sorte qu’une nuée de pigeons suive la ruée des grands vautours. Malheureusement pour les intermédiaires, ça eu marché mais cela ne marche plus : la plupart savent maintenant qu’il vaut mieux, financièrement pour un acquéreur, une hausse des taux et une baisse des prix plutôt que l’inverse.

      4. Avatar de uncaillou
        uncaillou

        En France, 30 ans d’abandon d’une politique du logement et une spéculation sans limites.
        L’exemple allemand permet de mieux comprendre les dérives françaises.
        Pourquoi les Allemands payent-ils leur loyer deux fois moins cher que les Français?
        de Christophe Hordé aux éditions: Osez la République Sociale. 2012
        http://www.osez-la-republique-sociale.fr/

      5. Avatar de zébu
        zébu

        @ Marlowe :
        Pour revenir sur l’histoire des taux d’intérêts qui ont baissé depuis début 2012.
        Contrairement à ce que certains veulent bien faire accroire, la chute des taux d’intérêt n’a pas pour objectif de faciliter l’accession à la propriété pour ceux qui sont marginalement exclus du crédit immobilier mais bien plutôt une résultante de la compétition féroce entre les banques pour s’accaparer les derniers clients ‘solvables’, à savoir : les z’investisseurs défiscalisés (en locatif) ou à tout le moins (mais beaucoup moins), dans le neuf (avec du PTZ).
        Soit, de toute façon, des clients qui ont du cash ou des moyens et du risque réduit : les banques doivent réduire leur bilan, et leurs risques.
        Sachant que le Scellier est appelé à disparaître en 2013, les banques font assaut de taux en baisse … pour les beaux yeux de ces clients là, pas pour le reste, qui n’est de toute façon pas ‘bankable’.
        On se retrouve ici en plein fonctionnement des marchés financiers décrit par Paul dans ‘Le Prix’ :
        – dans le cadre d’un marché serré depuis 3 ans, qui fonctionne à la cortisone étatique sous forme de défiscalisations massives, ce sont les clients qui correspondent à cette description qui bénéficient du rapport de force au sein de ce même marché
        – cette cortisone prenant bientôt fin, ce type de client qui reste sur ce marché devient de plus en plus rare et possède donc de plus en plus un rapport de force favorable
        – les banques se livrent donc à une concurrence féroce pour acquérir les faveurs de ces clients qui ont les moyens de faire le marché, et ce faisant, de donner l’illusion que le marché tourne toujours, même un peu (pour tous les autres)
        – les taux d’intérêts sont donc orientés à la baisse pour capter cette clientèle

        Sur un marché, seuls les acteurs qui sont proches de l’effet de bord peuvent former un prix : tous les autres et ce quelque soit leur masse n’auront aucune importance s’ils n’entrent pas dans le spread de formation du prix.
        En baissant les taux, les banquiers savent pertinemment que ce n’est pas avec 25 points de moins que l’on arrivera à resolvabiliser la majeure partie des postulants à l’immobilier, vu la hauteur des prix atteinte : cette majeure partie n’entre plus dans le ‘spread’ de l’immobilier. Si, par le plus grand hasard il s’avère que des clients lambda finissent quand même à y pénétrer, alors tant mieux.
        Pour le reste, le marché immobilier est formaté pour capter la clientèle type ‘Scellier’, qui devait disparaître, i.e. devenir de plus en plus rare (et donc bénéficiant d’un rapport de force social de plus en plus important) : les banques se sont donc livrées une compétition féroce, sur les taux, puisque pour ces clients là, c’était la seule marge d’ajustement possible en l’absence d’une baisse de prix (ce qui n’a rien d’étonnant puisque ces mêmes prix sont dopés aux défiscalisations).

        Le Duflot remplaçant le Scellier, cette compétition devrait se calmer puisque les investisseurs en défiscalisation sont préservés, mieux, dorlotés (et un abattement de 20%, un !).
        En conséquence, on devrait voir remonter les taux d’intérêt légèrement, la rareté des z’investisseurs en locatif défiscalisé se faisant ainsi moins rares, donc moins bénéficiaire d’un rapport de force social qui était en leur faveur jusqu’à récemment.
        Pas de beaucoup, mais on devrait revenir à des niveaux aux alentours de 4,40% en taux fixe.

        Ce qui finira d’achever toutes les transactions autres que d’investissement défiscalisé locatif, qui sera par ailleurs beaucoup plus réduit quantitativement que le Scellier, eu égards au fait que le Duflot imposera du -20% sur les loyers.
        Mais pour l’instant, que la fête continue : le Scellier finira au 01 janvier 2013 !!
        (et on terminera la fête avec le pâté Duflot, vu qu’il restera plus que ça à se mettre sous la dent, mon pauvre monsieur …)

        « Les banques mènent actuellement des politiques de taux très offensives pour conquérir les meilleurs clients, notamment ceux qui peuvent emprunter sur des durées inférieures à 20 ans. Elles sont aujourd’hui 75 % à proposer des taux inférieurs à 4 % sur 20 ans, quand elles n’étaient que 5 % en janvier dernier »
        « Souvent en mesure d’acheter cash et donc, sans condition suspensive d’obtention de financement, les acquéreurs « patrimoniaux » restent des profils recherchés pour les banques, qui continueront imperturbablement de financer les bons dossiers »
        « La réforme annoncée sur l’encadrement des loyers pourrait freiner l’intérêt pour les investissements locatifs. Sachant que 21% des acquisitions des parisiens sont des investissements locatifs, et qu’elles représentent 15% des investissements dans l’immobilier en France selon Meilleurtaux. »
        « La suppression des incitations pour les primo accédants avec la fin du PTZ + et pour les investisseurs locatifs avec la fin du Scellier, n’est pas non plus étrangère à la baisse de la demande. »
        http://www.latribune.fr/vos-finances/20120612trib000703411/immobilier-des-taux-au-plus-bas-mais-toujours-moins-de-candidats-a-l-achat.html

      6. Avatar de vigneron
        vigneron

        Bohhh mais qu’est-ce que tu vas chercher midi à quatorze pour la baisse des taux immos cette année Zeb ? Quand tu vois un TEC10 entre 2 et 2,31% aujourd’hui depuis le second semestre tu peux présumer que les banques ont une certaine marge pour baisser leurs tarifs, point.
        Ps : mais il semblerait qu’elles ont plutôt tendance à essayer de l’encaisser, cette marge ou à tout le moins et dit très diplomatiquement à estimer que les risques réels sont un certain chouïa supérieurs sur l’immo comme sur les taux que ne l’indique le TEC10 ridiculement bas (tu remarqueras d’ailleurs qu’il a pris 15% depuis son plus bas… convergence convergence…)

      7. Avatar de zébu
        zébu

        Vigneron, c’est justement parce qu’ils ont de la marge qu’ils peuvent se permettre de baisser les taux pour récupérer les meilleurs dossiers, i.e. l’investissement locatif.
        Ils ne l’ont pas fait pour les beaux yeux du chaland lambda dont il se contrecarrent.
        C’est tout simplement l’expression d’un rapport de force en faveur des acheteurs mais pas n’importe lesquels :
        – ceux qui peuvent acheter (qui ‘font’ le marché)
        – ceux qui sont ‘rares’ (ou qui le deviennent ou qui l’étaient de plus en plus)
        En clair, ceux qui ont du ‘surplus’ en numéraire à z’investir, les z’investisseurs défiscalisables.
        Les z’autres …
        Leur rareté étant liée à la disparition du Scellier (rush en fin 2011 car c’était l’ancienne version du Scellier, beaucoup plus intéressante ; tu remarqueras d’ailleurs que les taux avaient réaugmentés fin 2011 jusqu’à début 2012, avec la disparition du Scellier ancienne version), cette rareté sera relativisée début 2013 (et même à partir de maintenant) puisque le système est pérennisé (Duflot-de-défiscalisation).
        On devrait donc observer une augmentation légère des taux immobilier, qui ne sera pas dû à une remontée des taux à 10 ans (ou des taux directeurs de la BCE), qui devraient rester à ce niveau d’étiage, mais bien à une modification du rapport de force social au sein du marché immobilier.
        En clair, si les OAT 10 ans ne bougent pas, rien ne devrait inciter les banquiers à modifier les taux d’intérêts (le contexte étant égal voir pire), si ce n’est cette modification du rapport de force avec certains acquéreurs.

  7. Avatar de rahane
    rahane

    si on regarde l’ensemble de ce qui alimente la discussion de ce fil
    nous ne discutons de l’Europe pratiquement que dans le cadre où l’on nous contraint à penser le problème, fixé par la constitution qu’on avait tenté de rejeter à la base: le cadre économique au sens financier
    en fait pas tellement de discussion sur l’Europe en tant qu’entité vivante composé de territoires vivant et d’humains vivants
    rien que des évaluations financières, de pouvoir et d’influence en terme de rapport de force

    à la base on avait bien noté qu’il manquait l’Europe sociale, le lien d’une Europe culturelle et humaine
    et clairement si on tente l »unité sur la seule base d’un comptage financier
    on peut discuter longtemps et continuer à faire les comptes
    il nous manque des colonnes étrangement vides dans le bilan budgétaire

    1. Avatar de jducac
      jducac

      @ rahane 24 septembre 2012 à 12:02

      En fait pas tellement de discussion sur l’Europe en tant qu’entité vivante composé de territoires vivant et d’humains vivants

      Parler des humains vivant sur des territoires, sans vouloir offusquer personne, c’est comme parler de simples organismes vivants appartenant à la flore ou à la faune obligés de s’alimenter en énergie pour survivre dans espace donné.

      En dépit de l’idée que nous nous faisons de notre condition humaine, nous ne vivons que parce que nous nous alimentons en énergie nutritive pour maintenir notre corps en vie et le maintenir dans un environnement compatible avec ses besoins.

      Nous créons cet environnement en dépensant de l’énergie pour l’habillement, l’habitat, le chauffage, l’éducation, la santé, les transports, les télécoms et l’ensemble de tous nos esclaves motorisés qui nous procurent un certain niveau de vie en étant alimentés par un autre type d’énergie, provenant pour 70% des énergies non renouvelables (pétrole, gaz, charbon)

      Nous sommes tous en quête de cette énergie vitale et nous y parvenons en faisant usage de l’argent qui est un moyen d’accès universel.

      Ne soyez donc pas surpris que tout se ramène à des questions d’économie et d’argent, alors que chacun des territoires composant l’Europe n’a pas eu la chance de naître avec autant d’énergie sous son berceau (énergies fossiles) ou au dessus (vent, soleil, hydro électricité) qui sont autant de richesses auxquelles on peut avoir accès, mais à plus ou moins bon compte selon qu’elles se trouvent sur son sol où sur celui du voisin.

      De ce point de vue l’Europe du Nord est née sur des territoires bien plus riches que ceux d’Europe du SUD. C’est pour cela que l’Europe du Sud a été la première impactée par la crise qui est avant tout une crise de l’énergie.
      http://www.manicore.com/fichiers/transition_energetique_reflexions.pdf

  8. Avatar de Panagiotis Grigoriou

    À Jacques Sapir à Paul et à tous les contributeurs du blog :

    Cher Paul,

    L’euro pour nous, n’existe plus. C’est presque une monnaie devenue virtuelle, et depuis sa création déjà, plus chère à acheter que le dollar (US), en tout cas pour ce qui est des sujets de la baronnie (Ex-Grèce) et de son ex-État. Les banques n’accordent plus de crédit, les entreprises restantes doivent tout régler en liquide, les maisons d’édition par exemple n’arrivent plus à importer du papier, certains médicaments font défaut, des employés n’ont pas reçu de salaire depuis plusieurs mois, notre sociabilité en meurt aussi, car nombreux sont ceux qui s’enferment chez eux : « Ma maison c’est ma cellule, nul besoin d’un autre univers concentrationnaire comme jadis durant les totalitarismes précédents, nous mourrons tous comme les rats… » m’a-t-il dit hier un ami journaliste, au chômage aussi. Puis, dresser toute cette liste des « sans-euros » nous (et vous) fatiguerait car elle est interminable. C’est ainsi que depuis Athènes, en pleine économie démonétisée nous pouvons suivre ce débat du jour avec le… scepticisme des mourants ! Europe fantôme ou alors « monstre » ?

    Panagiotis Grigoriou – greekcrisisnow.blogspot.gr

    1. Avatar de zébu
      zébu

      Panagiotis, vos uchroniques, puisque le temps y semble suspendu, non existant, me font penser à des mémoires d’outre-tombes, au sens premier du terme : vous parlez comme d’un autre espace-temps, dont la parole nous proviendrait par bribes, votre prose se transformant par déformation en poésie mélancolique.
      D’un point de divergence du 17 juin 2012.
      Comme si, depuis ce temps là, vous étiez irré-mais-diablement … loin.
      C’est effrayant.

    2. Avatar de Zeno
      Zeno

      Si c’est un monstre alors il faut exiger que le cerveau du monstre montre l’exemple et fasse défaut: Barroso et sa clique, dehors, back to your Penates où vous re-découvrirez la réalité.
      Il y a des ministères des affaires européennes dans chaque pays de l’UE, pas besoin de cette bande de super-fonctionnaires exemptés d’impôts vivant dans leur caisson insonorisé de ce petit quartier de Bruxelles qu’ils ont colonisé. L’exemple doit venir d’en haut et seul un signal fort pourra redonner confiance.
      A moins qu’on cherche à jeter les Européens dans les bras de Marine et consort? Le traitement de l’affaire Breivnick (pas seulement par Le Monde, la BBC a été « exemplaire » depuis le début, en faisant un héros, certainement bientôt à oscariser), le laisse à penser.

      1. Avatar de kohaagen
        kohaagen

        C’est si triste… J’ai l’impression qu’il s’agit d’une agonie qu’on va prolonger sans fin pour faire croire qu’on peut sauver le malade… Mais diable, pourquoi les Grecs ne pourraient-ils pas reprendre leur avenir en mains ? Et montrer l’exemple aux autres ? On est mourant quand il n’y a plus d’espoir. Il n’y aurait plus d’espoir en Grèce, Panagiotis ? Si vous me répondez oui, alors, il n’y a plus d’espoir nul part ailleurs…

      2. Avatar de Marlowe
        Marlowe

        à kohaagen,

        « Il faisait beau sur les corps allongés et sur le sansg » L’Espoir. Malraux.

        C’est une des caractéristiques des pires règimes totalitaires que de vouloir tuer l’espoir. Ce qui donne une bonne idée de ce qui se passe en Grèce et qui va être étendu aux autres pays mis sous tutelle.
        Les révoltés ont à faire renaître l’espoir.

    3. Avatar de Muche
      Muche

      Bonjour Panagiotis, merci encore pour votre travail et votre engagement.
      Vous me semblez tout près bien au contraire. Assez près pour que nous sentions par vos témoignages, qu‘ici le terrain est aussi très fragile. Assez près pour que nous cherchions nos mots, confrontés que nous sommes au témoignage de la violence de ce que vous vivez,.

      Je voudrais ajouter qu’il faut nous soyons plus nombreux à soutenir votre blog.
      Pour le travail fait.
      Pour la liberté d’expression.
      Pour le principe.
      Pour partager.
      Pour toutes les raisons que chacun peut y mettre mais le soutenir concrètement et faire vivre cette économie du don.
      http://greekcrisisnow.blogspot.fr/

      Par ailleurs, plus nous sommes nombreux à donner, et plus c’est soutenable pour chacun d’entre-nous.

      Et plus nous donnons avec régularité, et plus c’est sécurisant pour Panagiotis, ne serait-ce que pour avoir l’esprit un peu tranquille.

      Sinon pour en revenir à la maison-cellule, je serai pour ma part sur le pavé ce 30 septembre. Eh oui, car il est hors de question d’abandonner l’espace du dehors aux encloseurs-privatiseurs des lieux de vie, surtout à cette sorte d’encloseur caressant dans sa poche un mètre-ruban, et marmonnant Mort Aux Faibles sur un air de requiem non sans nous avoir au préalable croqué l’orteil. Et pour ne pas laisser la rue à de gros bras mal inspirés, ni abandonner les esprits insouciants aux néons des enseignes.

      Mais songeant aussi à anticiper sur la façon dont la crise réorganise les structures du quotidien, sans attendre, pour qu’ à l’ère prochaine du retour du piéton, refoulé des centres commerciaux pour consommateurs-automobilistes, nous puissions subsister. Peut-être en réinvestissant davantage la place du village, du quartier, du hameau, d’un coin de rue, du bas de l’immeuble…

      Préparer la graine et le mulet ? Prendre davantage l’habitude de se retrouver, inscrire une présence nouvelle -et pourtant si familière- dans un espace immédiatement à portée de nous tous. Partager le repas, partager les soucis, discuter, jouer de la musique… Organiser les solidarités du quotidien. Qui existent déjà par le biais associatif mais avec de grandes difficultés et comme si c’était chose honteuse.

      Il faut étendre et banaliser le partage.

      Nous en sommes là.
      Pendant que certains détenteurs du pouvoir nous lisent, en se demandant quoi faire.

      N’attendez plus, nous en crevons déjà.

    4. Avatar de michel lambotte

      Merci pour votre témoignage
      Sans Euro, oui, mais aussi sans capitalisme, sans industrialisme, sans ce système économique qui nous abandonne faute de ressources naturelles à distribuer….ou à dilapider.
      Mais comme vous le dites en pleine économie démonétisée, c’est comme je le pense la seule voie qui nous est permise si tant est qu’il en ai une volonté citoyenne d’y parvenir.
      Partout les choses bougent, des initiatives citoyennes se mettent en marche, le besoin de partage, d’échange et de tisser des liens s’agrandit et se renforce de jour en jour.
      Qu’en est-il en Grèce et comment pourrions nous collaborer à la concrétisation d’un tel partage.
      En attendant voici le lien concernant la réalisation bien modeste d’une association d’économie sociale de ma région.
      http://www.autreterre.org/fr/news/107-journal-terre-n138.aspx

  9. Avatar de Méphisto
    Méphisto

    « l’homme est un animal religieux » a dit Aristote. Les politiciens au pouvoir en Europe…croient sauver l’Euro par leur politique économique d’austérité sur le dos des peuples… et les peuples qui votent pour ces politiciens… espèrent pour le moment que ça peut marcher. Si les hommes et les femmes au pouvoir prenaient la solution proposée par P Jorion comme un moindre mal…Ils sauraient… que la direction qu’ils ont prise n’est pas la bonne. Mais ils ne veulent pas savoir …Ils veulent croire!

  10. Avatar de J'écris pas je tag

    Le problème de l’euro , c’est qu’il ne rend pas euro .
    Avec Sapir , cà empire.
    Avec Jorion , c’est l’ébullition.
    Avec Attali , c’est l’hallali.
    Avec Vigneron, c’est des gnons.

  11. Avatar de Panagiotis Grigoriou

    En réponse aux amis du blog de Paul qui ont remarqué, répondu et prolongé la réflexion issue de mon commentaire : Je confirme, d’ici (Athènes) on peut effectivement écrire depuis l’utopie, (et) y compris en signifiant : « a-topos ». Donc, il n’y a pas d’espoir en ce 24 septembre 2012, ce qui ne veut pas dire qu’à un autre tournant de notre synchronie la situation restera la même. Nous vivons un accéléré de l’histoire sans en être les acteurs principaux (pour l’instant en tout cas).

    Merci

  12. Avatar de stef
    stef

    À 100% d’accord avec Jorion : le défaut simultané et généralisé est une option envisageable (ce qui revient à une remise de dette, au moins partielle). Je pense que c’est l’option la moins destructrice, la plus avantageuse pour les peuples, les États et les entreprises.
    À étendre à d’autres entités que les États (décréter par exemple qu’il y a réduction des dettes à 50% de leur valeur initiale sur toutes les dettes en cours dans au sein d’une zone économique – non seulement les dettes des États, mais aussi celles des particuliers et des entreprises) permettrait d’assainir immédiatement une partie importante de l’économie.

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