Vers la crise du capitalisme américain ? a paru en janvier 2007. La crise des subprimes s’est déclenchée à la mi-février. J’ai voulu tenir au courant mes amis des nouveaux développements. Je l’ai fait d’abord par mails. Au bout de quinze jours la formule m’a paru inadéquate. Je suis passé au blog.
Mes billets en 2007 et 2008 constituaient une chronique au jour le jour de la crise. J’ai regroupé leur substance dans les deux livres que j’ai publiés en 2008 : L’implosion et La crise.
Une vive discussion était née sur le blog sur les causes de la crise. Une explication fantaisiste du fonctionnement du crédit et de la monnaie en général circulait sur l’Internet. J’ai tiré parti de mon expérience de dix ans en tant qu’ingénieur financier dans le secteur du crédit pour brosser un portrait fidèle de celui-ci, rectifiant les erreurs de la vision commune, dans L’argent, mode d’emploi, paru en 2009.
Mes premiers livres consacrés à la crise étaient de l’ordre du témoignage et du constat. C’est, je l’espère, la qualité de mes analyses qui a fait que la question m’a été posée de plus en plus souvent et avec de plus en plus d’insistance, des solutions qui devraient être apportées aux problèmes qui se posent.
Je disais qu’il fallait « sortir du cadre » et l’on me répondait : « Mais c’est quoi le cadre ? » Or, d’une certaine manière, ce cadre, je l’avais décrit dans Principes des systèmes intelligents (1990) et dans Comment la vérité et la réalité furent inventées (2009) mais dans ces contextes-là, globalement et sans lien direct avec la crise qui viendrait.
Dans Le capitalisme à l’agonie (2011), je poursuivais la chronique des événements, mais je soulignais les ressemblances entre la situation présente et la période prérévolutionnaire 1780-1789. Dans Misère de la pensée économique, qui paraît dans quelques jours, la chronique se poursuit encore, éclairée cette fois par la réflexion bouillonnante née au XIXe siècle pour tenter de comprendre l’échec de la Révolution Française.
La question du pourquoi de la « misère de la pensée économique » avait déjà été posée dans Le prix (2010) où je propose une autre théorie de la formation des prix que celle qu’a à offrir la « science » économique. Mais la question m’est sans cesse posée : « À quoi aurait ressemblé la science économique qui n’a jamais eu lieu ? »
C’est un défi. De même qu’une réflexion sur le cadre dans la perspective de la crise présente. Ma réponse à cela, je l’avais esquissée dès le début dans ma proposition d’une Constitution pour l’économie, restée toutefois à l’état d’ébauche. Il faut maintenant y revenir et étayer le projet.
C’est à cette croisée des chemins que je me trouve. La rédaction des réponses telles que je les conçois a débuté. Pour la réflexion sur le cadre, elle est désormais le produit d’un effort conjoint, le résultat de ma rencontre avec un intellect d’exception qui avait déjà entrepris une quête semblable et dans le même esprit, quête dont nous avons décidé de faire une cause commune. Pour le projet élaboré d’une Constitution pour l’économie, il se bâtira à partir de mon enseignement à la VUB qui porte sur une « finance au service de la communauté » (Stewardship of Finance).
Tout ceci m’éloignera de la chronique des événements au jour le jour mais pour un bénéfice accru sur le long terme, j’en suis sûr.
Nous pourrons juger, Grégory Maklès et moi, dès les premiers jours de novembre, avec la parution de La survie de l’espèce, l’efficacité du même message traduit dans le médium de la bande dessinée. Si ce moyen fait ses preuves, l’effort devra être poursuivi sous cette forme aussi.
146 réponses à “LÀ OÙ JE ME SITUE AUJOURD’HUI”
Et François Leclerc continuera-t-il ses chroniques ?
Bon courage en tout cas et merci pour tout ce que vous faites
Il n’est pas question de les arrêter, mais plutôt d’en élargir le champ…
Mais quelle est donc l’identité de celui dont l’intellect est d’exception?
4ème dans le blogroll
J’hésite entre rigoler ou pleurer, alors.
Vraiment? Je n’ai jamais compris Attali, il m’a toujours donné l’impression de réagir aux événements, plutôt que de produire une analyse originale et indépendante des phénomènes. Cela donne une production intellectuelle assez brouillonne.
Mais est-ce bien Attali? Pourquoi pas Sarton Du Jonchay?
Mais finalement bien plus important à mes yeux: pourquoi donc Paul ne veut-il pas en dire plus? Je ne vois pas bien ce que révéler l’identité de ce monsieur ou de cette dame pourrait avoir comme impact négatif pour lui/elle ou Paul Jorion?
Attali ? PSDJ ? Et pourquoi donc serait-ce nécessairement un homme ? 😉
Grand jeu concours donc …
J’hésite.
Père Fourras ?
Je parie sur Annie
Et pourquoi pas un élève de la VUB différent toutes les semaines. Etre un bon « communicant » doit faire parti des qualités demandées, je présume ?
Moi, je suis sûr que c’est Anne, et c’est la meilleure nouvelle de la journée !
zébu
Non, c’est pas Attali.
Relis plutôt ces appréciations qui concernent une personne que nous connaissons très bien sur ce blog :
et encore ceci :
Évidemment PYD, c’est le cerveau collectif et ultrabancal de ce blog.
Impossible !!
Vigneron y fout trop sa zone pour que ce soit ça !
🙂
Dans le billet où se trouve la citation de Pierre-Yves, j’ai pioché ça, un peu au hasard :
C’est beau, et j’aimerais sincèrement que le monde soit intelligible « par les sens », mais ce n’est plus qu’un rêve nostalgique. A ses débuts, la théorie de l’atome a fait renâcler de grands savants, parce qu’ils ne pouvaient admettre que la science prenne au sérieux des choses… invisibles ! Aujourd’hui, entre nos sens et la réalité, il y a une très longue chaîne d’intermédiaires, et il ne faut pas espérer la réduire, elle continuera de s’allonger. C’est vrai dans le domaine scientifique, mais aussi de ce que nous trouvons dans nos assiettes, dans nos relations à la nature, etc. Aussi sommes-nous dans un monde de plus en plus façonné par l’homme, mais de moins en moins intelligible en dépit des plus belles théories.
« j’aimerais sincèrement que le monde soit intelligible « par les sens » »
Il suffit peut-être de le croire ou d’en faire l’hypothèse. Comment voulez-vous que nous percevions le monde, sinon par nos sens?
Pour nous assurer que nos cinq sens ne nous trompent pas nous en avons un sixième, nous les lapins… 🙂
@Basic, toi qui suit les matheux, si je me souviens bien, y en a un qui avait démontré que pour que 51% des personnes décident d’un changement (après discussion), il fallait qu’à la base 77% y soient déjà favorable (par la modélisation de groupes de 4 personnes, dont l’un des membres va dans un autre groupe et influence ce groupe par le résultat du groupe précédant).
ça te dit quelque chose?
@ Samuel
ça ne peut pas être moi! J’ai en effet réussi à enseigner des maths pendant quarante ans sans avoir à enseigner une seule fois ni les probas ni les stats.
Rutherford à Thom: « Le qualitatif n’est que du médiocre quantitatif ».
Thom à Rutherford: « Que gagne-t-on à enrober le squelette déterministe dans une couche de graisse statistique? »
@Basic, ouais, mais c’était rassurant, ce dire que même si 75% des gens (et non 77%) était contre un point de vue, leurs choix (comme le vote) ne correspondraient pas à cette intuition.
Humainement c’était sympa
@Crapaud Rouge
« Il faut que le monde existe par les sens du sujet pour que l’intelligence explore l’être »
C’est précisément le contraire. Un seul exemple suffit : les topologies algébriques ne peuvent être envisagés que par l’abstraction et la fonction intellectuelle où aucun des 5 sens n’intervient. Ou alors il faut ajouter un 6e sens correspondant à la capacité d’abstraction, puis un 7e pour la capacité imaginative, voire quelques autres.
pourquoi le monde serait il plus bête qu’avant ?
ne pourrait-il recouvrer de sens ? aurait-il perdu la parole ?
cinq , six sept ou plus de sens à sa portée .
voir les sons, entendre les images, toucher les odeurs, percevoir des temps futurs possibles, voyager dans les passés certains, leurs traces , leur empreinte indélébile, est-ce débile ?
croyez vous qu’il n’y ait pas connexions entre les sens et les sens ?
mais sans doute ne faut-il pas être emporté par un tourbillon, pris dans son mouvement , sans plage stable …
c’est bête il faut un point reposé pour percevoir le sens d’un mouvement . sinon on est emporté dans sa relativité . pareil pour les mouvements d’humeurs … non ?
@ Pignouf 1er
« C’est précisément le contraire. Un seul exemple suffit : les topologies algébriques ne peuvent être envisagés que par l’abstraction et la fonction intellectuelle où aucun des 5 sens n’intervient. Ou alors il faut ajouter un 6e sens correspondant à la capacité d’abstraction, puis un 7e pour la capacité imaginative, voire quelques autres. »faire
il y a qq matheux , très peu nombreux, qui peuvent faire ça: Thom en est un. Hopf l’a souligné lors de son discours de remise de médaille Fields à Thom. Ces matheux rèvent la géométrie puis traduisent leur rêve dans le langage des maths. En faisant de la géométrie différentielle Thom va de la géométrie vers l’analyse (l’algèbre infinitésimale). Les matheux « normaux » vont de l’analyse vers la géométrie.
@PYD
Chapeau bas Pierre-Yves, on peut toujours compter sur toi quand notre vigilance décroit.
Je pense à Aristote, mais ce monsieur n’a pas de blog.
et si c’était une femme?
Mme fleury pr ex
perso, je préfère Audrey Vernon 🙂
Le mec en haut de forme a l’air d’avoir des dents de lapin… 🙂
Et le type du bas, édenté.
LAPIN ????
@ PHILGILL
Vos R ressemblent à des L. Je me sens offensé! 🙂
@ BasicRabbit
Il est Désolé !
Mais c est un robot qui supporte le tout…
Et pour avoir un aperçu des planches ICI
Bravo et merci !!
Je crois que ça va faire un carton,
et pourquoi pas ensuite un cartoon (dessin animé) !
Ces planches sont hors d’ages. Mais vous aurez un *large* aperçu bientôt, et beaucoup plus prêt 😉
Quel est l’échec de la Révolution Française ?
Elle n’a pas abouti, non de dieu!!!!!!!!!!!!
Le pouvoir de l’argent des bourgeois a remplacé le pouvoir de la noblesse et de ses privilèges.
Les excès des uns ont été remplacés par les excès des autres.
Au bout du compte, il n’y a pas tellement de différences, sauf l’habillage (et encore de moins en moins).
Votre definition s applique tres bien a la revolution en Russie, si » l argent des bourgeois » est remplacé par « l ideologie communiste des bolcheviks »…
L exces des uns ont egalement ete remplacés par les exces des autres, et oh combien !
d’être restée insuffisante sur la notion de propriété .
Insuffisance Juan ? Pas tout à fait. A la suffisance naturelle du bourgeois de la propriété surnaturelle s’harmonise l’insuffisance. Nuance – et harmonie Juan.
J’avais voulu rester soft pour permettre la transition .
Et Gregory n’est pas dessinateur à Charlie Hebdo .
Il n’y a pas un mais plusieurs échecs. La violence en est un, tout comme l’intolérance qui l’a accompagnée (voir les colonnes infernales).
« Quel est l’échec de la Révolution Française? »
Bin, simple : les Français sont encore en régime monarchique, et la société française est encore une société d’Ordres.
Ça me fait drôle d’écrire ça alors qu’ici aux PB on a une reine. Mais justement. On a peut-être un personnage folklorique en guise de chef d’Etat mais présentant l’avantage de ne point être ‘l’homme’ d’un parti ni d’un appareil, et la réalité du pouvoir est détenue par un collège gouvernemental présidé par un premier ministre primus inter pares, et responsable devant une assemblée élue.
Tandis qu’outre-Quiévrechain, z’avez un monarque et sa cour de conseillers-courtisans non-élus et non-responsable devant le parlement, dont les décisions sont imposées à des ministres-laquais et entérinées par un parlement soumis, dont la seule fonction semble devoir être de compenser une ennuyeuse impuissance par de confortables indemnités et avantages matériels.
Quant à la mobilité sociale et à la répartition des bonnes planques… Mieux vaut naître dans les bonnes familles et faire partie des bonnes lignées pour obtenir l’ouverture des bonnes portes.
Donc, oui, en effet, la Révolution est à refaire…
@ Saratoga
Quelles sont, aujourd’hui encore, les réussites de la Révolution Française ?
Un certain esprit revendicatif dans la tête des Français pauvres et une certaine prudence dans la tête des Français riches.
Les sans-culottes ont fait des français un peuple culotté , chacun espérant pouvoir être roi de sa destinée .
Trop oublient que rien n’est acquis , dès lors que liberté , égalité , fraternité passent aux oubliettes de l’histoire .
C’est comme ça que de nouvelles aristocraties remplacent régulièrement les anciennes , comme si la nature avait horreur de ce vide .
Aristocratie financière , aristocratie intellectuelle , aristocratie technologique , etc…
Toutes ces aristocraties ont en commun le mépris , qui leur fait haïr la nation de fraternité , puisque celle ci nivelle leur sentiment d’excellence .
Z’ont bien fait les révolutionnaires de rajouter l’essentiel aux mots liberté et égalité .En celà , ils ont gravés dans le marbre l’imparable.
Deux bonnes sorties le meme jour chez le meme editeur, avec la parution du dernier « Joe Sacco »:
Jours de destruction, jours de révolte
Au choix des libraires de proposer cet ouvrage non seulement dans les rayons B.D., mais également sur les tables de sciences humaines. Son placement n’a pas été argumenté dans ce sens.
Je ferai deux piles – l’expérience sera intéressante.
A la décharge de l’éditeur, bien peu de libraire ont votre autonomie. Merci de votre initiative très appropriée !
Au risque de me répéter :
Serait-il possible d’avoir le privilège d’être informée du sommaire de votre dernière parution « MISÉRE DE LA VIE ÉCONOMIQUE » qui n’est encore disponible nulle part ?
Hormis bien sûr si son indisponibilité (celle du sommaire) a des raisons particulières.
Seulement 13 jours à attendre et votre curiosité sera satisfaite.
La véritable question en filigrane; à partir de quand faut-il camper devant la librairie pour avoir une petite chance d’obtenir un exemplaire de la première édition?
« un intellect d’exception »
Issu des lumières ?
Les essais transposés en cartoon sont très didactiques et peuvent avoir un impact plus large, ou au moins toucher d’autres publics. En Espagne par exemple Aleix Salo l’a exploité pour deux ouvrages: Españistan et Simiocracia. Guy Delisle a également utilisé la BD pour partager ses expériences en Corée, Birmanie, Israël… En général les lecteurs sont déjà réceptifs mais puisqu’on ne peut pas changer toutes les mentalités en un jour il convient de poursuivre ce travail de pédagogie, jour après jour. Bravo pour l’initiative en tout cas.
Oui mais nous avons un plan secret pour les autres : les faire rire. Si on y arrive ils sont foutus !
@ Grégory
Thom: « Le rire est une réaction illimitée du psychisme lorsque vous l’obligez à penser l’impensable. Il est remarquable que cette censure sémantique fonctionne avec une rapidité sémantique bien supérieure à la censure éthique (morale). »
@ Gregory
Il y a d’autres moyens: murmurer tom, tom,…, tom, tom, dans les manifs (ou à toute autre occasion) pour simuler le battement du coeur (nous voulons vivre…).
PS: le mouvement du coeur diastole/systole est typiquement décrit par la catastrophe de fronce de Thom. J’ai détaillé dans un commentaire récent, je ne sais plus où.
PPS: écrire un bouquin intitulé: Quand Marc Touati froncera les (le 🙂 ) sourcils, ce monde s’effondrera. 🙂
…les manifs et un lâcher de lapinous blancs depuis un dirigeable peint aux couleurs de l’arc-en-ciel.
@ Grégory
Bon, j’atterris. Je suppose que vous êtes Grégory de Grégory Maklès. Félicitations.
J’espère qu’il y aura une suite et qu’elle sera dans un environnement de fleurs et non de ces métropoles qui puent la mort.
Oui, je suis ce Grégory là. J’espère que la bédé provoquera une prise de conscience mondiale et qu’une suite sera inutile.
@ Gregory
Moi qui imaginais une suite. Genre une sorte de Tintin mi reporter mi anthropologue sur les épaules d’Aristote en première de couv avec un scénario genre Tintin en Amérique. 🙂
Dans les années 60, les Situationnistes ont détourné des bandes dessinées existantes en modifiant les textes.
Ce type de détournement a été pratiqué dans les années 70 avec des films comme « La Dialectique peut-elle casser des briques ? » en 1973 par René Viénet)
Zone euro: la contraction de l’activité s’accentue fortement en septembre
« … Les données de Markit sont d’autant plus décevantes que cette forte contraction intervient alors même le PMI s’est nettement amélioré en septembre en Allemagne, même s’il reste encore en phase de contraction. Il s’est établi à 49,7 points contre 47 le mois précédent.
La contraction de l’activité s’est en revanche fortement accélérée en France –avec un indice à 44,1 points– et s’est aggravée dans les pays de la périphérie, soit les plus fragiles au sein de la zone euro. … «
La couverture en rappelle une autre.
Parailleurs, je note que la courbe est bien ascendante.
C’est ça, le truc qui n’est pas ‘complètement désespéré’ : un espace de survie qui s’ouvrirait à nous ?
Un indice : le 4 de couv répond à la question, et il est basé sur un projet de couv « auxquelles vous avez échappé » 😉
Et il est très réussi avec ces petits… oups, spoiler 😉
Arghhhh !!
Horreur !
JE suis à la quatrième position (c’est moi, avec les moustaches et, oui, avec un pull en ‘V’ …) !
Vite vite, ça sort quand (la survie de mon espèce à moi) ??
À la demande générale, j’ai donc ajouté la quatrième de couverture au billet proprement dit.
« La survie de l’espèce »
Si le capitalisme n’est qu’une expression des rapports de force dans les relations économiques, tenter d’en finir avec le capitalisme et ses sbires, ou prétendre qu’ils sont à l’agonie, c’est nier cette partie sombre de nous-mêmes, forgée par la lutte pour la survie, mais qui nous constitue, comme nous constitue une partie claire faite de compassion et d’altruisme, indispensable aussi pour « la survie de l’espèce ».
Qu’il faille plus d’altruisme et moins de rapports de force, sans doute ! Mais proposer de détruire ce qui relève du rapport de forces pour voir émerger l’altruisme, c’est comme couper la main du voleur : il ne pourra plus voler, mais il ne pourra plus travailler, et sera donc obligé de voler pour survivre. Voler de la main gauche étant plus facile que travailler de la main gauche, s’il faut survivre dans des conditions difficiles, pour faire émerger de force l’altruisme chez le voleur, coupons-lui aussi la main gauche pour lui offrir comme dernière ressource de voler ou travailler de la bouche ou du pied.
C’est possible, évidemment. Qui n’a pas reçu à Noël des cartes postales de l’œuvre des peintres de la bouche et du pied, nous encourageant à verser notre obole pour qu’il continuent à peindre avant qu’on leur coupe le pied ou qu’on leur bouche la bouche?
Supprimer le capitalisme pour voir émerger le meilleur de nous-mêmes et le monde meilleur qui en découle, est une forme d’automutilation des peuples qui a déjà été tentée, parce qu’il est tellement tentant d’acquérir ainsi un pouvoir total sur le peuple mutilé.
Le rapport de forces a existé , existe et existera .
L’histoire positive de l’humanité , c’est d’en codifier les termes pour que les forces ne soient pas ( et restent ) déséquilibrées ( de plus en plus) , façon d’assurer à la fois la liberté et l’égalité .;
ça n’est pas simple en soi , et l’histoire des pouvoirs ( des dieux , des princes , des clercs et marchands…) aurait pu trouver une issue vraiment démocratique avec la révolution française . C’est cette copie qui est à reprendre aujourd’hui pour « supprimer » l’idéologie capitaliste qui s’est abusivement, et trop facilement, emparé d’une place qui n’est pas la sienne : la Constitution et la Démocratie .
Il y a dans votre appréciation des aspects qui devraient vous renvoyer à un retour sur les définitions de capital , capitalisme , économie de marché , libéralisme ;
Je ne sais pas si le capitalisme en tant que système économique est déjà moribond , mais je suis sûr qu’il n’est pas ( plus ?) le seul système permettant le fonctionnement d’une économie de marché, et que nous entrons dans ce moment , pour le mieux de tous et la santé de notre planète .
Et , dans ces temps nouveaux , je n’imagine pas comment on pourrait ne pas remettre en question la notion de propriété , son périmètre si elle doit en avoir un (ou plusieurs) , ses contraintes , ses limites matérielles .
Il y a déjà de nombreuses limites au droit de propriété : règlementations, contrôles et interdictions diverses visant la propriété ou l’usage d’un bien, législation concernant l’urbanisme, théorie de l’abus de droit (de propriété), théorie des troubles anormaux de voisinage, droit d’expropriation de l’Etat, droits de passage divers…
Il faut plus d’altruisme et moins de rapports de force, y compris dans le droit de propriété. Cela se fait effectivement en légiférant.
c’est bien par la Loi qu’il faut maîtriser ( et non pas forcément « garantir » et protèger) la propriété , et le droit de l’urbanisme est effectivement le seul qui soit un chouïa attentatoire à ce « droit » .
J’ai été par contre assez longtemps bien placé pour savoir combien ça iirite beaucoup de gens qui se sont acharnés et s’acharnent encore à vider de toutes forces les moyens d’agir concrets pour la collectivité . Il suffit de voir la terreur des élus quand on évoque le droit d’expropriation ( avec pourtant un juge qui estime au prix » du marché » ) , pour mesurer la pression .et en imaginer les moyens .Des fonctionnaires et des élus y ont laissé leur santé , sinon leur peau .
Mais je ne parlais pas que du droit de l’urbanisme .
On ne devra garantir et protéger que les propriétés autorisées par la Loi et dans les conditions définies par celle ci .
Ce qui explique pourquoi les propriétaires aiment bien faire la Loi .
Le projet n’est pas détruire la capitalisme : il le fait tout seul. C’est bien pour ça qu’il faut trouver des alternatives.
Attention aussi : Paul a bien rappelé que capitalisme, libéralisme et économie de marché qu’on présente souvent comme une seule et même chose sont en fait bien distincts. Le capitalisme, ce n’est pas en soit la liberté d’entreprendre ou la fixation des prix par un marché. C’est simplement la primauté donné à ceux qui apportent le capital quand on se partage le surplus, c’est à dire ce qui reste quand on a enlevé de ce qu’on a produit ce que cette production a couté.
« Le projet n’est pas détruire la capitalisme : il le fait tout seul. »
Méfiez-vous, mémé a chipé le viagra 1509 ; latin ineluctabilis de elucatari « échapper en luttant » (Petit Robert 2007)
@schizosophie: quelle forme, cette lutte? Armée, c’est échec assuré. Pas armée, ils s’en foutent. Et les histoires de prises de conscience générale etc, pfff.
Que faire si ce n’est attendre et espérer que cette fois ils ne trouveront pas le viagra, schizo?
Le capitalisme n’est pas en train de se détruire au niveau mondial. Il affaiblit les pays développés et renforce les pays émergents. Le rapport de forces est actuellement en faveur des pays émergents.
Prévisions FMI (janvier 2012) Croissance du PIB (réel)
…………………………..2007….2008…2009…2010…2011…2012…2013
Monde……………………5.4……2.8…..-0.7……5.2…..3.8……3.3…….3.9
Pays développés…….…2.8……0.1……-3.8…..3.2..….1.6……1.2……1.9
Pays émergents………..8.9……6.0….…2.8…..7.3……6.2……5.4……5.9
Lissés sur cinq ans, en incluant la forte baisse de 2009, et sans compter 2011 à 2013, ce qui ne change rien à la tendance haussière, le PIB en PPA par habitant et à fortiori mondial est en croissance par rapport aux périodes de cinq ans précédents. http://www.inegalites.fr/spip.php?article1558
Les revenus élevés et intermédiaires en profitent beaucoup plus que les revenus faibles.
Le capitalisme n’a pas de pays , il n’a que des capitalistes .
Sur le PIB revoir Stieglitz et quelques autres .
@juan nessy
Apatride ou capitalistique, le capitalisme mondial mesuré par le seul critère de qu’il connaisse, l’argent produit, se porte bien. Il n’est pas à l’agonie.
Les alternatives au PIB proposés par Stiglitz, ne sont pas très originaux, ressemblent fort à l’IDH du PNUD, et ne changent rien aux tendances haussières mondiales, avec un déclin pour les pays développés et une hausse pour les pays émergents.
@ Agequodagix
L’indicateur de croissance n’a pas grand sens : on attend différent taux à différent stade. Je pense pour ma part que ces pays font leur croissance sur nos marchés : ce qui nous affecte les affecte. C’est d’ailleurs bien ce qu’on observe depuis le début de la crise : la croissance chute partout.
L’augmentation de PIB en elle même n’a pas grand sens à mes yeux, surtout avec des planches à billet en surchauffe et une population qui augmente.
@Grégory
De 1995 à 2010, l’endettement public et privé du monde est passé de 140% à 180% du PIB soit 22% d’augmentation. Pour le moment, grâce à la baisse des taux d’intérêt, la charge de la dette n’a pas vraiment augmenté. http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=55907
Cela pourrait s’aggraver, ou se résoudre, peut-être plus en faveur des pays émergents que des pays développés. Ce n’est pas actuellement catastrophique au niveau mondial.
Mais quand on prétend que le capitalisme est dès à présent à l’agonie parce qu’il serait « devant le mur », « dans une impasse » ou « à un tournant », l’image ne colle pas. Avant le mur, l’impasse, ou le tournant, le patient est encore bien vivant !
« Je pense pour ma part que ces pays font leur croissance sur nos marchés : ce qui nous affecte les affecte . » Il n’est pas impossible que la tendance soit à ce que l’inverse soit vrai, que le centre du monde se déplace peu à peu vers les pays émergents, et que notre déclin n’influence plus trop leur croissance. Nous serions, dans nos nations vieillissantes, en retard d’une guerre économique que d’autres gagnent à nos dépens, et nous ne voudrions pas le voir, ce qui est très humain.
Enfin, malgré l’augmentation de la population, pour le moment le PIB mondial par habitant, lissé sur cinq ans, augmente.
Vers l’Asie et le pacifique donc ainsi que vers le sud. Et donc encore, grosso-modo, de New York vers Los Angeles. Pays jeune démographiquement les US agecanonix, ne l’oubliez pas, et on ne peut plus central…
Boomerang.
A propos de l’IDH :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Indice_de_d%C3%A9veloppement_humain
Ne pas omettre de lire les derniers paragraphes .
Aujourd »hui immense grève et paralysie en Inde : protestation des petits comerçants , petits boulots , syndicats contre la prise de contrôle de l’économie par les grands groupes de distribution .
Je ne connais d’intellect ( d’intelligence) qu’issu de la rencontre foisonnante de talents individuels ( les « intellectuels ») qui ont un « regard » convergent sur l’énoncé du problème qu’ils se propsent de traiter .L’intellect est donc pluriel et amical .
J’aime que , sans être vraiment un « manuel » ( encore que le dessin ….) , Gregory ait été de cette première aventure , car une intelligence seulement nourrie de concepts , ou des vérités des livres et des bibliothèques , m’effraie un peu , et je lui préfère avec Peguy une intelligence ( « une justice et une vérité ») vivante , organique , fille du réel et de la vérité .
Car l’intelligence doit toujours revenir au terrain qu’elle sert .
Sa prise de terre qui évite aux prises de tête de disjoncter .
Une utopie réaliste quoi .
Pierre Sarton du Jonchay, sors de ce corps !
Ben non ! Tous les autres vont en profiter pour sortir aussi !
comme promis je suis allée faire un tour à la fnac en vue de passer au radar l’ensemble de votre bibliographie
je n’étais pas allée à la fnac depuis quelques mois
la crise me semble avoir de multiples impacts…
mon radar a rencontré un grand vide!
j’ai demandé le rayon économie ne le trouvant pas , il faisait la largeur de mes bras déployés contre le rayon cuisine ou déco qu’il faut parcourir avec ses jambes pour en faire le tour.( il m’a semblé avoir considérablement maigri en quelques mois)
un ridicule panneau présentant les derniers livres d’économies dans un recoin.
la machine à mouliner les cerveaux par la TNT a déjà produit ses effets…
le seul livre en rayon de vous était le capitalisme à l’agonie, feuilleté et acheté( soutien à la cause)
sinon hors les grands noms des habitués ou des pontes des débats politicoéconomique sapir attali stigilz etc j’ai noté la Présence du livre de Kerviel
bref le rayon économie m’a semblé souffrir d’une indigence jusqu’alors inconnue.
je pousserai ma recherche dans une autre librairie assez vaste pour vérifier les effets de la demande sur l’offre. ou de celle d’une récession de la lecture au profit des DVD et autres supports visuels et par écran interposés.
une réflexion sur le support et la médiatisation de la réflexion et des idées me semble absolument nécessaire, effectivement
espérons que la bd aura du succès.
sinon il va falloir penser à se lancer dans l’arène youtube sans préjuger de l’océan ni de la pollution…
autrement que sous la forme météorologique.
par ailleurs j’ai aussi zappé à tour de pouce afin de trouver un quelconque moment de télévision d’intérêt autre qu’antropologique
sur une semaine d’immersion dans la civilisation, hors trois reportages sur la chaine du sénat ( chine/us et faiblesse satellitaire, développement et sous devt à madagascar, re perspective d’investissement chinois en france et europe et un documentaire sur l’eau( à 2h30 du matin! mais très pointu sur les interrogations du moment) rien ou presque vraiment rien donc très peu, d’où l’inévitable conséquence dans le domaine du livre, les neurones ça s’arrose comme le jardin ou ça dépérit assez vite
l’étouffoir est en place, il va falloir fonder de nouveaux réseaux intergénérationnels d’échange pour aller plus loin. déployer une arborescence informative plus large et surtout d’un accès correspondant aux moyens de la demande et surtout qui autocrée les moyens de cette demande.
et vite
@ juan nessy
« Car l’intelligence doit toujours revenir au terrain qu’elle sert.
Sa prise de terre qui évite aux prises de tête de disjoncter. »
Je trouve ça très bien dit.
La prise de terre c’est le « morphè », la forme réelle, concrètre, naturelle.
La prise de tête c’est « l’eidos », la forme imaginaire, abstraite, culturelle.
On finit toujours par retrouver le conflit nature/culture. Nous y sommes car notre « élite » a considérablement décentré le culturel par rapport au naturel, surtout depuis la coupure galiléenne. L’élastique, dont un bout est bien ancré dans le réel, est tendu à mort: ça va bientôt faire SWIIING!
S’il y a un élastique , c’est déjà ça .
Ah ! Je vous remercie pour ce billet qui exprime succinctement, mais très clairement, votre position actuelle, ses origines et la chronologie de son développement. Je commençais à en sentir la carence, après la lecture des diverses interprétations faites par des tiers plus ou moins éloignés et bien intentionnés.
Et le projet d’établir une vraie science économique?
J’espère qu’il est abandonné, parce que ce serait une tentative de dépolitisation d’un domaine hautement politique. C’est d’ailleurs ce que font les libéraux, ils prétendent détenir la connaissance de la science économique.
Pour quelles raisons vouloir faire basculer un domaine politique (domaine des choix) dans le domaine des sciences (domaine des lois physiques) sinon pour disqualifier toute controverse, pour cacher la nature même du pouvoir? La violence symbolique peut éclairer un peu les raisons obscures, sans mobile apparent, qui poussent le dominé à s’approprier ses propres chaînes en épousant le langage même du dominant et le valet à cirer les pompes de son maître.
Je suppose que vous parlez à quelqu’un d’autre que moi. Vous êtes ici sur Le blog de Paul Jorion.
Oui, excusez-moi, ce doit être ça, j’ai du me tromper, je ne sais pas pourquoi, il m’avait semblé que vers la parution de votre premier livre sur la crise vous aviez l’idée de produire une véritable science économique. Mais je n’en trouve en effet aucune trace, alors que l’inverse est omniprésent, par exemple dans cet article.
Me voilà rassuré et ça m’apprendra à m’exprimer trop vite.
C’est peut-être aussi à cause des textes de PSDJ?
@Michel Martin: Si je dis « la lutte des classes existe », c’est une affirmation vraie (scientifique) ou une affirmation politique (idéologique)?
Au choix:
1. Elle est fausse et elle est idéologique.
2. Elle est vraie et elle n’est pas idéologique.
3. Elle est vraie et idéologique.
Qu’en pensez-vous?
Je pense quant à moi que l’option 3 est la bonne. Ce qui aurait quelques implications sur la relation entre science et idéologie (certaines options idéologiques, politiques, morales, étant plus scientifiques que d’autres, d’une part et d’autre part que la science a certains présupposés idéologiques, politiques, moraux).
Pour l’exhaustivité du raisonnement ( si c’en est un ) , il manque :
elle est fausse et n’est pas idéologique .
@juan nessy: exact. La fausseté d’une affirmation peut naître de sens trompeurs (constatation erronée) ou d’une interprétation erronée (idéologique donc). J’ai écarté a priori l’hypothèse d’une fausseté née de sens trompeurs (non idéologique) parce que la lutte des classes est un phénomène social qui ne peut qu’être perçu par l’intellect et non un objet saisissable par les sens.
@Moi,
ce n’est pas une question de fausseté que je voulais souligner, mais une question de choix collectif. L’économie, comme l’écologie sont sujets à controverse. Cet article-interview de Bruno Latour sur l’écologie exprime et illustre très bien ce dont il est question.
Un court extrait voir l’article pour plus de précisions sur la ref à Ted Nordhaus):
@Michel Martin: « ce n’est pas une question de fausseté que je voulais souligner »
J’avais bien compris et c’est pourquoi je vous parle de cette question. Je vous ai répondu: je ne suis pas d’accord d’évacuer la question de la vérité et de la fausseté. Je vous dis: une science économique est possible à condition de prendre en compte sa substance politique (le vrai et l’idéologie peuvent aller de pair). Apparemment, Latour (et vous) me répond que c’est réactionnaire. Moi je lui (et vous) répond que la rationalité ne doit pas être abandonnée et que la science n’est pas uniquement un combat d’opinions politiques, elle est déjà un choix politique d’oeuvre en commun. Latour dit : « ce n’est pas parce que c’est naturel, vrai, exact que cela produit de la politique ». Je répond: « le vrai produit de la politique, le vrai est déjà une position politique ».
Je ne partage pas du tout sa stratégie churchillienne, ne serait-ce que pour des raisons d’efficacité. L’écologie ne ferait que se décrédibiliser et se rabaisser au niveau propagandistique des gros conglomérats industriels. Et si les choses ne changent pas assez vite ce n’est pas par un défaut discursif (Churchill vs Blair) mais parce qu’en face il y a des ennemis qui ont des gros moyens et utilisent des méthodes condamnables. D’ailleurs, discours ou pas discours, Churchill ou pas Churchill, sans l’aide matérielle des américains, l’Angleterre parlerait aujourd’hui l’allemand.
Je ne pense pas virer au platonisme, il suffit de concevoir la rationalité comme une méthode politique qui fait émerger le vrai d’un débat commun et non comme une découverte du vrai par un expert et qui s’impose à tous. C’est bien plutôt à mon avis Latour qui sous une apparence relativiste cache la même impulsion dominatrice que le platonisme.
Ceci dit, ma position n’est pas totalement arrêtée. Elle est peut-être effectivement naïve et/ou réactionnaire.
(Taquineries gratuites… ) Tss tss… lapsus idéologico-déterminé, Moi. « qui ne peut être perçu que par l’intellect » eût été correct. Y’a du relâchement discursif là.
Et toi l’amoureux des alternatives simplistes – qui fait ici l’effort méritoire du QCM à trois termes, il me semble que tu as oublié la primo alternative ici. Soit poser la question de la question, i.e en tes termes, positivement (« la lutte des classes existe ») ou bien en termes négatifs (« la lutte des classes n’existe pas »), sans parler de toutes les variantes ( sans exhaustivité : « a existé » / « n’existe plus », « existe » / « existera », etc etc).
Ps : en 46 c’était sévèrement râpé pour la langue de Goethe sabir officiel à Buckingham Palace…
http://icp.ge.ch/po/cliotexte/deuxieme-moitie-du-xxe-siecle-debut-xxie-siecle.-construction-europeenne-republiques-francaises/churchill-zurich.html
http://www.ina.fr/fresques/jalons/fiche-media/InaEdu01621/discours-de-winston-churchill-au-congres-de-l-europe-de-la-haye.html
@Moi
////// Je répond: « le vrai produit de la politique, le vrai est déjà une position politique ». ///////
Le problème vient du fait qu’il y a vrai et vrai …..Votre perception du vrai (celle qui produit de la politique) ….c’est du vrai actualisé , se référent aux intérets composites des individus et au mieux des groupes (qd on a le temps) …..mais la politique induite par cette véracité , aus seuls interetqs immédiats …..nuit gravement a l’ interet des générations futures , sans parler des intérets de l’espece dont « on » se contrefout !
Ou est le vrai « vrai » là dedans ? , il serait dans des comportements respectant l’ensemble des acteurs ….et ce ne se peut faire par la seule raison ! (raison entierement corrompue par des opportunités obscènes .
@Moi,
ce qui est réactionnaire, c’est d’occulter la controverse sur les choix au nom d’impératifs scientifiques indiscutables. Bien entendu que tous les choix ne sont pas possibles, mais un choix n’a rien à voir avec le vrai ou le faux. Et comme on ne peut faire tous les choix du fait qu’un chien a beau avoir quatre pattes, il ne peut emprunter qu’une direction à la fois, ça explique que la controverse puisse être vive et que le coup bas de la vérité en ce domaine des choix soit tentant.
@vigneron: « « qui ne peut être perçu que par l’intellect » eût été correct. »
ça me troue le c. mais t’as raison. Pour les alternatives, non, pas utile.
« en 46 c’était sévèrement râpé pour la langue de Goethe sabir officiel à Buckingham Palace… »
Ah ouais, j’avais pas vu qu’il causait de ce discours, pour moi Churchill c’était « je n’ai rien à offrir que du sang et des larmes ». Le discours sur l’Europe, bof bof. Et je vois pas où est la question du rassemblement énergies face à des résistances là-dedans vu que tout le monde était d’accord pour la faire.
@kercoz: « raison entierement corrompue par des opportunités obscènes »
Ce n’est plus la raison alors.
@Michel Martin: « un choix n’a rien à voir avec le vrai ou le faux »
Je dis que oui. Il y a des choix vrais et d’autres faux. Un gars qui rentre tout de suite dans la résistance pour lutter contre le fascisme, il fait un choix vrai. Celui qui rentre dans la milice, il fait un choix faux. Et on pouvait dire ça en 41, avant de connaître le vainqueur. Pourquoi est-ce que je dis que c’est un choix vrai et faux et non pas seulement bon ou mauvais? Parce qu’il suffisait d’observer pour voir la nature du fascisme. De même pour voir la nature du stalinisme. Etc.
C’est pourquoi quelqu’un comme Camus a toujours fait des choix vrais alors que Sartre a toujours fait des choix faux. C’était aussi une question de perception des sens (y compris l’intellect) et d’avoir une idéologie en adéquation avec cette perception. Par exemple, là où Camus perçoit le vrai et abandonne le communisme (autrement dit, il adapte son idéologie au vrai), Sartre persiste dans l’erreur pour ne pas avoir à adapter l’idéologie. L’un est raisonnable, l’autre pas.
@Moi,
« un choix n’a rien à voir avec le vrai ou le faux »
merci pour la méthode pour s’embrouiller l’esprit!
le problème politique c’est de s’approprier la parole .
c’est un jeu étrange, pouvoir imposer sa parole . c’est surtout soi qu’on impose et qui dicte ainsi sa loi.
probable qu’une solution c’est de la rendre afin que le monde s’entende dans sa parole .
n’est ce pas le début de la propriété ?
.
Non, c’est un moyen courant et peu loyal, mais le problème politique (choix collectifs), c’est de convaincre,
ben oui, convaincre . mais comment si ce n’est en s’appropriant la parole ? c’est ce que font les hommes politiques, des médias, des ordres ? ce n’est pas sans fondement, ça fait peut-être « autorité » . pourquoi se bat on autant autour des ogm, par exemple , en essayant de convaincre ? plaider , persuader, émettre ses raisons, les hommes sont rusés . les naïfs y trouvent toujours leur compte ? en « donnant » leur voix
à Eric L,
La parole est ce qui peut être commun, non pas au sens d’ordinaire, universel ou vulgaire, mais au sens de collectif.
N’oubliez pas ce que dit Paul Jorion de la parole dans ses rapports avec la pensée.
« le problème politique c’est de s’ approprier la parole »
Voui, pour d’autres c’est le beau rôle, pour d’autres encore le pétrole, mais les trois à la fois c’est tellement plus d-rôle.
à Marlowe
oui, commun , je conçois , donc n’étant à personne en propre .
« on » est parlé . on ne parle pas en son nom . ou au nom d’un groupe plus fort, plus « convaincant » .
un problème, c’est que la nature ne fait que chuchoter , de là, on n’entend pas son cri .
les voix faibles, maladroites, l’irrationnel , ont quand même un peu voix au chapitre, mais pour combien de temps ?
quand causent des limousines
à Eric L
Non, pas on mais nous, et ce nous n’est pas que la simple addition des je.
Pourquoi niez-vous la possible dynamique du collectif ?
@ marlowe,
un peu de temps, je ne peux pas maintenant vous répondre .
@Marlowe:
///// t ce nous n’est pas que la simple addition des je.
Pourquoi niez-vous la possible dynamique du collectif ? /////
Il y a differents types de collectif …. la façon de regrouper les individus peut se résumer en tros types :
-la structure naturelle : des groupes de groupes …
-la structure moderne : centralisée et revendiquant un groupe hypertrophié
– la « bande anonyme » ( voir K. Lorenz ) qui représente les groupes (poissons , oiseaux , par milliers , réagissant simultanément mais sans directives .
Les dynamique issues de ces différents modèles , existent mais ne xse ressemblent en rien !
le collectif est dynamique, il semble . il est en mouvement . il emporte les je dans son mouvement. il est sans doute plus fort que l’individu . ça reste à voir . 1% dictent leur loi à 99% et s’appuient sur eux.
s’il y avait un vote entre la Chine et la France , je donnerais ma voix à F. Cheng . mais si nul ne l’écoute , quelle serait la dynamique qui en résulterait pour l’ensemble ? qui ferait peser la balance ?
l’important, c’est la lumière qui passe . le problème , c’est qu’elle ne se force pas . sinon nous y perdrions notre liberté .
inversement les choix collectifs pèsent en s’ajoutant les uns aux autres mêmes s’ils sont en apparence insignifiants , ils rendent tout le monde esclave . et nul ne sait plus de quoi .
AMA …
C’est de mieux en mieux!
« La survie de l’espèce »
Bravo pour la couverture!
Hâte de l’avoir en MAINS
Binh voilà, « la survie de l’espèce » est commandée… (livraison prévue le 9 octobre).
Si tout va bien, la question des cadeaux de noël devrait être vite réglée : du Jorion pour tout l’monde !
Bon. ça me laisse un peu perplexe tout ça. Je trouve PJ plus optimiste que de coutume. Peut-être pense-t-il gagner la bataille des idées avec son ovni intellectuel? Faisons comme si.
ça permet de penser à la suite, la bataille des symboles. J’ai proposé il y a longtemps (cf utopie réaliste) que le drapeau national redevienne le fleur de lys (trois, deux grandes, épanouies, une petite, pas encore). J’y rajouterai maintenant quelques abeilles. J’ai dit que ça aurait de la gueule que ce soient Eva Joly et Jean-Luc Mélenchon qui le proposent:
La France assume son passé;
La France relance avec vigueur la révolution des fleurs et en prend la tête (les abeilles figurent sur tous les drapeaux des pays ayant fait leur révolution des fleurs);
La France tend symboliquement la main à l’Europe du nord (Eva Joly) et à l’Europe du sud, les pays hispanophones, le maghreb (JLM est hispanophone, né à Tanger).
Une des choses qui ama ne va pas du tout est la place de la femme dans notre société. En regardant à « Ethique » sur Wiki (à cause du cours de PJ qui va être là-dessus) je suis tombé sur le triangle éthique (je veux, je peux, je dois). Je propose donc comme nouvelle devise de la république: « je veux » (une femme avec son bébé dans les bras (je veux pour mon enfant, pas question d’un gros caprice 🙂 ), « je dois » (un homme) et, en dessous, nous pouvons (homme et femme réunis).
Concernant l’Europe, je vois un char de paysan à grosses roues en bois tiré par une énorme tortue et conduite par Aristote et Platon. Derrière un char de guerre tiré par quatre fringants chevaux conduit par Achille qui essaye de les dépasser mais ne le peut et signifiant: fin de récré, exit la croissance vers nulle part, le pouvoir sémiologique, le seul véritable pouvoir, est dorénavant aux mains des philosophes.
1,2,3, « La survie de l’espèce »
Socrate, Platon, Aristote :
1) qui dit : les gars, je sais pas trop où on va Là!
2) qui dit : y a qu’à suivre mon idée, c’est par Là!
3) qui dit : hein? oui mais non! ama, d’où je suis,
je sens que, je perds l’équilibre, déconnez Pas!!
BAIN ? Bain Capital ?
« Flip Flop ! »
O ba ma foi !… C’est très drôle !
La formation des prix….
C’est rester le nez dans le systéme.
Interdire la spéculation?
Mais c’est la base du « marché ». Le marché anticipe.
Il ne fait que ça, ainsi les prix ainsi formés sont du à la boule de cristal de ce qui pourra etre revendu dans l’avenir. C’est l’art du commerce, ou la méthode pour s’enrichir.
Ainsi le prix d’une chose, n’a pas de sens.
Ce que montraient les utilitaristes dans leur cynisme:
Un verre d’eau dans le désert, vaut 1000 fois plus que le meme au Groenland.
Cynisme utilisé par Goldman Sachs: Le prix n’a aucune valeur, ni morale, ni ethique.
Il n’est que rapport de force du dominant au dominé, de celui qui impose à celui qui subit.
Une fois pour toute, donner un prix éthique à toute chose n’a pas de sens philosophique, ni moral.
C’est tout simplement absurde.
Ainsi tout économie scientifique n’est que semblable au mathématicien, qui ne sert qu’a cacher au gogo l’arnaque qui consiste à vendre du plomb pour de l’or…
He bien !
ouaiiiip… comme tu dis Daniel…
Une petite suggestion pour votre cours et lui assurer une très large audience : le mettre en ligne sur Coursera (ou équivalent).
Un article qui en parle très bien (en anglais) : http://blog.ted.com/2012/07/18/completely-free-online-classes-coursera-org-now-offering-courses-from-14-top-colleges/
Les cours seront en ligne, sur le site de la VUB et ici, à travers le blog.
Une proposition, Monsieur Jorion.
Mettre en ligne sur ce blog vos cours chaque vendredi permettrait en partie de vous dispenser de votre intervention sur le temps qu’il fait, sans nous priver ne notre oracle hebdomadaire.
Un premier moyen de faire évoluer ce rituel que je crois être essentiel de ce blog.
L’intérêt de ma suggestion est d’offrir à votre cours une diffusion élargie à des personnes non lectrices de ce blog et d’origines très diverses.
Coursera a apparemment plus d’un million d’étudiants du monde entier inscrits et les cours sont souvent proposés par des universités de renom.
Et pendant ce temps là…
Ainsi fond, fond, fond,
La banquise, la banquise,
Ainsi fond, fond, fond,
Les icebergs disparaîtront
le capitaliste sur les épaules d’un SS dans un environnement dévasté, et les camps de la mort de la consommation.
Un drôle de défi de nous faire rire avec ça et beaucoup d »imagination pour nous sortir de cette galère!
C’est à voir!
Ce n’est pas un SS enfin, c’est un uniforme américain. Et des camps de la mort ? Juste des gratte ciels inondés. Vous voyez tout en noir !
OK ce n’est pas un SS cependant il en a tous les apparats avec ses bottes noires et sa gueule sans humanité. Pour les camps de la mort je faisais référence à la quatrième de couverture du toboggan de la croissance. Pour autant vous avez raison, en l’état actuel de l’économie qui produit de la misère et ravage la planète je vois tout en noir mais j’ai une indéracinable confiance en l’être humain dans ses merveilles de cœur et d’esprit;
Plutôt l’inverse de la métaphore optimiste des nains sur les épaules de géants, mais, comme un dernier zest d’humanité, le cyborg sue. Humour (presque tout en) noir.
@ Renard
« oracle »
Héraclite: « Le Maître dont l’oracle est à Delphes ne montre ni ne cache, il envoie des signes ».
Le Maître nous quitte (un peu). A nous d’interpréter seuls les signes que la Nature nous envoie. Comme des grands! 🙂
on a dit ni dieu ni maitre, moi je veux bien . mais il se peut qu’il n’y ait que dieu
maitre qui en dernier recours puisse peser dans la balance .
bon, qu’il faille « tuer » le maitre dieu . si, si , lui seul peut supporter « ça » . premier dernier de la cordée des hommes . tuer, dans le sens de lui donner notre mort . notre incompréhension .
Etes-vous un curé ?
non, j’ai récuré mes préjugés .
je pourrais dire aussi bien que le maitre dieu est intérieur . que c’est soi . mais pas seulement .
ceci dit je ne crois pas qu’il faille attendre que les choses tombent du ciel .
tuer le maitre, ou mettre un bémol à son égoïsme , sa voix, afin d’entendre sa voix plus intérieure . plus profonde . peut-être …
@ Marlowe
Je suis matheux de formation. La théorie des catastrophes est une théorie interne aux maths; Jusque là OK pour moi (sauf que je suis loin de tout comprendre, c’est du niveau des médailles Fields!).Ily a le deuxième versant, c’est l’utilisation extra-mathématique. Elle se résume à la croyance ou non en une sorte de rationalité des analogies que suggère la théorie des catastrophes. Cette ratoinalité est-elle rationelle, autrement dit peut-elle se prouver? Ce qui précède montre que ce ne peut être que hors des maths. Où alors? Je ne sais pas. Reste toujours la croyance, une sorte de pari de Pascal…
@ Marlowe (suite)
La problématique est la même pour la rationalité post-galiléenne.
Thom (de mémoire, je n’ai pas ma doc): « Les rapports entre les maths et la réalité n’ont pas encore été pensés d’un point de vue philosophique. »
Ce qui pose le problème de l’utilisation des maths en Physique: « Comment la vérité et la réalité furent inventées »…
Donc aujourd’hui vous en étes là . Vous avez bien assimilé la bulle immo , quoique qu’elle ne fait
que commencer à crever en Europe . Par contre la bulle des Bonds se prépare à éclater aux US ,
quand à celles des mp elle ne fait que s’amorcer , mais ses ravages vont tout balayer , pas le capitalisme , non , la superstructure . Vous n’en parlez pas , c’est l’or qui vous géne ?
c’est sûr l’oncle Picsou a la solution …. hum
Picsou n’a pas la solution , mais les autres non plus , d’une certaine maniére il est plus honnéte
de dire qu’on ne l’a pas que de faire croire à des illusions . En outre un monde où personne n’a la solution ( pour tous s’entend ) est nécessairement meilleur à celui où certains prétendent l’avoir
car alors il est logique (voir Aristote ) qu’ils imposent leur solution , méme sans consentement , il est noble c’est à dire étatique de faire le bien des autres malgré eux . Avec la phylia c’est mieux bien sur , d’où le monopole de l’éducation , au pire
le péripatetisme .
Pour des gens qui comme moi ne connaissent rien à l’économie et à la finance, votre blog et vos livres présentent un avantage décisif.
Pour une très forte majorité de gens :
– l’argent est ce qu’il est (et on peut tout à fait l’utiliser durant toute sa vie sans en savoir plus)
– les prix sont fixés par les vendeurs et les vendeurs ont l’habitude de les faire évoluer pratiquement toujours dans le même sens (sans que les salaires suivent)
– les impôts c’est de l’argent qu’on nous prend
On pourrait continuer cette liste mais elle suffit déjà à montrer qu’il est très difficile de comprendre l’économie et la finance quand les explications dont on dispose sont dépourvues de cohérence et du type: « catastrophe, le cours de l’euro monte par rapport au dollar, les exportations seront encore plus difficiles parce que nos prix ne seront plus concurrentiels » et « catastrophe, le cours de l’euro baisse par rapport au dollar, les exportations seront encore plus difficiles à cause du coût plus élevé des matières premières et du pétrole. » (je passe sur les raisons pour lesquelles le cours actuel de l’euro nous est défavorable: il y faut de nombreux paragraphes pour que les contradictions ne soient pas trop voyantes.) Ça n’est qu’un exemple d’une règle générale qui fait que tout énoncé qui ne porte que sur une partie du système économique et financier est indécidable et qu’on recule souvent autant qu’on progresse – dit autrement on tourne en rond – à chaque fois qu’on lit un article de la presse spécialisée ou pas sur ces sujets.
Le fait que quand l’ensemble des entreprises ne verse pas aux acheteurs (directement et indirectement) autant d’argent qu’il est nécessaire pour acheter ce qu’elles produisent la chose ne peut pas fonctionner longtemps est un exemple des choses indispensables à comprendre que vous expliquez fort bien.
Plutôt que de se lancer dans des explications complexes et difficiles il a longtemps semblé suffisant d’analyser les choses selon l’angle de la lutte des classes. Malheureusement l’expérience a prouvé que ça ne suffit pas à prendre le pouvoir et à le conserver de manière démocratique et que quand le pouvoir à été conquis par la force les résultats n’ont pas été à la hauteur des espérances.
Quand il s’agit de choisir un moteur thermique parmi ceux qui sont disponibles, consulter leurs différentes caractéristiques peut suffire, quand on envisage d’en construire un parce qu’aucun de ceux qui sont disponibles ne convient il est impératif de ne pas commencer avant d’avoir assimilé les principes de la thermodynamique.
Finalement des livres aussi ambitieux que L’argent mode d’emploi et même Le prix s’avèrent d’autant plus utiles qu’ils abordent les questions fondamentales au lieu de les laisser dans l’ombre.