Billet invité.
Ils sont incorrigibles ! Guido Westerwelle, le ministre allemand des affaires étrangères, vient de renouveler l’image des pousses vertes mais, plus prudent et diplomate, il n’a vu qu’« une lumière au fond du tunnel », sans plus de précision. Il participait à un groupe de réflexion sur l’avenir de l’Union européenne travaillant pour le compte de son président Herman Van Rompuy et de José Manuel Durao Barroso, celui de la Commission.
En fait de lumière, on assiste ces derniers jours à l’étonnant spectacle de dirigeants européens divisés – et tentant comme à l’accoutumée de le masquer – enrayant systématiquement les mécanismes qu’ils venaient de mettre en place. Certes, ils ont également décidé d’accorder un an de répit au Portugal – mais ce n’est pas encore officiel – après l’avoir fait pour l’Espagne et bientôt pour la Grèce, mais c’est forcés et contraints et cela ne réglera strictement rien. Tous ces atermoiements, ces rencontres et ces réunions pour gagner une seule et petite année, qui sera vite passée !
Le plus absurde n’attendra pas cette nouvelle échéance. Deux grandes décisions ont été dernièrement prises, dont l’application est de facto bloquée par leurs soins. La réalisation de la première phase de l’union bancaire – la surveillance des banques par la BCE – est repoussée à des jours meilleurs à cause des manœuvres conjuguées de gouvernements qui veulent que leurs banques échappent à cette sollicitude. Cela fait obstacle à toute aide financière directe au système bancaire, au premier chef les banques espagnoles, le gouvernement allemand ayant fait de la réalisation de l’union bancaire le préalable à tout renflouement direct qui amorcerait une déconnexion entre dette privée et publique tardivement considérée comme fondamentale.
Salué comme une avancée déterminante, le programme de la BCE de stabilisation du taux de la dette souveraine est quant à lui suspendu en l’air. Ses bénéficiaires potentiels, l’Espagne et l’Italie, font tout ce qu’ils peuvent pour ne pas entrer dans le diabolique système des plans de sauvetage, pouvant constater de visu où ils conduisent, ce qui bloque toute intervention de la banque centrale. Le gouvernement allemand n’est pas pressé d’ouvrir le robinet du MES, que ce soit pour les États, ou pour les banques qui pourraient vouloir en profiter à la suite des espagnoles.
Sauveur appelé avec ferveur par tous, la BCE se retrouve paralysée au moment où elle pourrait entrer dans le vif du sujet… Une coalition d’intérêts est à l’ouvrage, dont la pugnacité n’est pas sans rappeler celle des lobbies bancaires vis à vis de la régulation financière. Là, les calculs sont souvent plus électoraux – comme en Espagne ou en Allemagne – quand ils ne reposent pas sur la défense intransigeante de la place forte qu’est la City, du solide.
Que pèsent, dans ces conditions, les tentatives de Mario Monti ou de François Hollande d’accélérer les processus et d’infléchir la rigueur de la stratégie ? Ils ont tout du pari de dupes. Comment sortir de cette descente aux enfers ? On en vient à faire confiance aux artisans mêmes de cette entreprise de démolition pour démontrer – par l’absurde – qu’ils ne sont porteurs, avec beaucoup de constance et de détermination, que de leur propre échec. Ne traçant comme perspective que la poursuite de leur emprise sur les décombres d’une Europe intégrée à leur façon, c’est à dire en tuant le malade pour le guérir. Joli cas d’école, qui sera étudié plus tard !
79 réponses à “L’actualité de la crise : L’OBSCURITÉ, TOUT AU BOUT DU TUNNEL, par François Leclerc”
Compte tenu de toutes ces surprises et chausse-trappes pour empêcher la BCE d’agir, la fin de l’euro approche, comme je le pensais. Je doutais après la décision déraisonnable de Karlsruhe e vouloir le sauver, mais, finalement, l’absurdité même du système euro emporte tout!
Depuis le temps qu’on nous annonce la fin de l’euro… Moi je pense qu’au contraire ils ne s’en sortent pas si mal pour prolonger de façon importante l’agonie du système. Même s’il est vrai qu’absolument rien n’est réglé sur le fond… Allez l’euro tiendra encore 2-3, 4 ans peut-être… Donnez votre avis !
@ popol
mon avis à moi, c’est que l’euro est vaguement stabilisé.
Comme on dit chez moi, à propos des bobos non létaux sur les personnes âgées, » Ça partira avec la bête … ».
+1
Le problème fondamental n’est pas en Europe, la crise qu’elle traverse n’est qu’un symptôme, d’autant plus visible que les structures européennes sont rigides et l’euro inadapté à la diversité des économies. Tout ce qui fait gagner du temps en limitant les dégâts est le bienvenu.
On verra ce qu’il faudra faire au moment où la vraie crise surgira. En espérant que l’Europe soit à la hauteur, ce qui n’est pas encore gagné.. Peut-être avec les émergents (enfin, Amérique Latine, Inde.. pour le reste, bof bof)
Je suis d’accord avec vous, mais je suis pessimiste sur l’idée que l’Europe serait « à la hauteur ». Elle ne l’est pas, hélas!
Merci bc pour cet excellent resume du feuilleton de « Desperate Politicians » qui en a pas mal d annees devant lui…
Je trouve qu’ils se répètent un peu dans la dernière saison 😉
c’est y pas une sauveuse ? 😉
Tant qu’c’est pas une bonne gagneuse…
Sauteuse;grammaticalement correcte et polysémique.
Une ‘essoreuse’…?
http://www.youtube.com/watch?v=rio17KZDe3A&playnext=1&list=PLF26EC199329D2D6F&feature=results_video
Sympa, ce petit rappel de ce grand trop tôt parti…
ouais, la chanson n’est pas peau de chagrineuse 🙂
Comment justifient ils ce suicide?
Ils semblent préférer une mort certaine au milieu de leurs convictions plutôt qu’une tentative de sauvetage en terre inconnue.
D’un point de vue psychologique ça s’explique facilement c’est en période de stress qu’on est le moins innovant, on ne fait que réagir aux problèmes, on ne peut mettre en place de stratégie ambitieuse, ajouté à cela la peur de faire des vagues et de se faire mettre au ban par les autres
vous avez tout ce qu’il faut pour favoriser l’inaction, et les incantations positives
c’est bien parti pour ne pas bouger jusqu’ aux évènements dramatiques et irréversibles.
Hé oui… ils préfèrent se tromper avec Galien qu’avoir raison avec Vésale, comme dirait l’autre.
Ce que c’est que de nous…
qui est suicidé et qui est mort ? c’est la question et la réponse.
A saisir, splendide occasion de tunnels au mètre.
Tunnel ordinaire, le mètre : 14.50
Tunnel noir comme un four, le mètre : 17.50
Tunnel noir comme deux fours, le mètre : 20.00
Au delà, par four supplémentaire: +2.50
Pâte à noircir les tunnels, le tube : 9.50
Noir de tunnel, le seau: 5.50
Pierre Dac
il n’a vu qu’« une lumière au fond du tunnel
Alors là ,c’est très inquiétant,c’est typiquement ce que l’on voit dans une EMI.
L’EMI étant une expérience de mort imminente qui en moyenne se transforme très souvent en mort définitive.
Ps: lire » Le capitalisme à l’agonie », couverture verte.
@ Piotr
En moyenne, tous ceux qui ont pu parler de leur EMI étaient revenus à la vie. 😉
En résumé : l’emi n’est pas vôtre ami.
« une lumière au fond du tunnel »
Le gyrophare de l’ambulance ?
@ Piniouffe
« une lumière au fond du tunnel »
Drôle d’expression. En général la lumière est au bout et pas au fond. Je soupçonne une traduction par un eurosceptique…
Il faudrait alors remplacer « tunnel » par « puits ». L’Europe, c’est une question de fonds, comme diraient nos politiques, qui ne croient pas si bien dire, vu les sommes en jeu et les coups de pieds au fondement qui se perdent.
Ainsi font font font les petites marionnettes,
Ainsi font font font,
Trois pt’tits tours et puits sans fond.
Excusez moi pour ce coup de gueule: y en a ras le bol de toutes ces conneries!
?
Il ne faut attendre des grandes décisions ou changements au sujet de l’Europe avant les élections en Allemagne (automne 2013). Jusque là, ils continueront la politique de l’austérité dictée par l’Allemagne. Des sujets divers sont en train de s’articuler en ce qui concerne les dettes publiques, mais rien ne se conrétisera avant cette échéance – sauf incident imprévu.
Angela Merkel sera réélue.
On peut ouvrir les paris. Je mise à 100 contre 1 sur sa défaite.
huguette
C’est fort possible, à condition que l’emploi ne se dégrade pas trop et qu’elle sera invariablement percue comme l’imperturbable avocate des intérêts allemands.
Je joue placé : Grande coalition.
Oui, elle est tres populaire en Allemagne.
Elle mais pas forcément son parti qui fait déjà ses plus faibles scores électoraux depuis 30 ans.
Ca vaut quand même le coup de maintenir le mourant en vie, tant qu’on en profite pour baisser les salaires et autres avantages…
Quand le citron sera complètement pressé, il sera temps de laisser l’édifice tomber.
Les « salaires et autres avantages » sont les piliers du capitalisme, et quelque part, ce qui nous empêche d’en sortir.
Sur le même thème de l’angoissante issue, une réflexion tout aussi excellente de Yanis Varoufakis. Ce jeu que personne ne peut gagner.
http://yanisvaroufakis.eu/2012/09/17/europes-modern-titanomachy-how-europes-future-is-being-shaped-by-large-battles-on-seemingly-small-matters-part-c/
Que retiendront les historiens et les anthropologues du futur de cette saga? Heureusement les écrits de Paul Jorion, de François Leclerc et de bien d’autres viendront objectivement les éclairer sur cette sombre période. Car contrairement à certains plus ou moins grands hommes politiques, les écrits restent et traversent les ages. Qui se souviendra de N. Sarkozy, de F.Hollande ou de Mario Draghy dans 1 siècle ou 2? A défaut de figurer dans les manuels d’histoire ils existent déjà dans les bêtisiers…
F. Leclerc est très factuel et descriptif, ce sera une bonne matière première pour les générations futures.
Ceci dit, ce n’est pas parce qu’il y a pléthore de livres sur la crise de 1929 que cela semble nous aider pour la crise actuelle.
Sont trop cools ces représentants nationaux, ils laissent le beau rôle au représentant tutélaire des créanciers privés d’Athènes, j’veux dire Dallara « The retour » of coursa, qui se paye même le luxe de faire ses annonces toute pleines de miel à Pékin…
Ça c’est du savoir-vivre, dion…
http://m.lesechos.fr/finance/grece-les-creanciers-prives-proposent-un-assouplissement-reuters_00465687.htm
ça cause évasion fiscale sur Inter, sauce Mermet…
http://www.franceinter.fr/emission-la-bas-si-j-y-suis-carnet-de-lait-et-fichier-vache
Oui, et c’est tout plein d’intérêt.
20 à 30 milliards annuel, au moins, en évasion fiscales. Les gouvernements successifs, et celui-ci, ont fait leur choix: un riche mécontent ça compte beaucoup. Faut lui permettre de baisser la pression en Suisse, ou au Lichtenstein etc…
Les « paradis fiscaux » sans qui la fraude est quasi impossible, existent. Ils se portent bien. Leur blanchiment ( listes grise puis blanche ) est une vaste blague, connue des interessés.
Une banque a été reconnue, par les Justices française et US, comme sollicitant et facilitant la fraude : silence radio. Sauf aux USA où Obama semble vouloir la combattre sérieusement .
Depuis les recherches de Denis Robert, on sait que les autorités (gouvernements, ministères, Justice ) peuvent retracer en totalité les mouvements de capitaux dont la fraude -sauf les transferts par valises- : elles ne le font pas.
La fraude est intégrée au capitalisme. Elle est aussi la mesure de la sincérité des Etats.
@Daniel
« Depuis les recherches de Denis Robert, on sait que les autorités (gouvernements, ministères, Justice ) peuvent retracer en totalité les mouvements de capitaux dont la fraude -sauf les transferts par valises- : elles ne le font pas. »
J’ai lu un peu de Denis Robert. J’avais compris que c’était la super banque grande lessiveuse qui pouvait retracer les mouvements de capitaux. Et cette superbanque n’est pas prête d’obeir aux gouvernements. Pouvez vous citer vos sources SVP?
« Sauf aux USA où Obama semble vouloir la combattre sérieusement . »
Le problème d’Obama n’est pas la banque en elle-même : son problème est de pouvoir taxer ses citoyens qui échappent au fisc US. Avez-vous entendu une seule fois Obama remettre en cause la particularité du Delaware ? Moi non.
Si si Pignolle, avec Carl Levin il avait déposé un projet de régulation, mais comme simple sénateur de l’Illinois…
Faut voir que y’a du beau monde pour défendre activement les intérêts du business au Delaware (voir les liens dessous…).
http://www.nytimes.com/2012/07/01/business/how-delaware-thrives-as-a-corporate-tax-haven.html?pagewanted=all
L’émanation de la Chamber of Commerce et des zentils avocats de l’American Bar Association : http://www.nass.org/
Les hollandais « volant » de Wolters Kluwer : http://www.wolterskluwer.com/About-Us/At-a-Glance/Pages/At-a-Glance.aspx
Leur émanation CT Corporation, particulièrement dédiée aux intérêts de leurs clients au Delaware (et secondairement au Wyoming, Nevada, Oregon) : http://ct.wolterskluwer.com/ctcorporation
L’ABA : http://www.americanbar.org/aba.html
Je n’ai pas sous la main ses 2 livres qui traitent du sujet – comme d’hab, pour cause de bilblio. municipales.
Mais je me souviens bien qu’il y a des photocopies de listing avec la dénomination du compte , cryptique naturellement, et les mouvements financiers relatifs à ce compte.
Bien entendu, avec les progrès de l’interconnection et de la gestion des bases de données tout cela pourrait être automatisé, avec mise en évidence des mouvements de capitaux, de leur variations et des destinations.
En 2012, tout cela est très simple. C’ est très semblable à ce que les USA ont exigés de l’Europe, et obtenus, concernant les passagers aériens.
Dernière nouvelle: UBS-france dit vouloir collaborer à une enquête de Justice visant ses agissements en matière de facilitation de fraudes fiscales, au bénéfice de contribuables français.
Jusqu’aux élections en Allemagne en sept 2013,rien de bon ne se passera.L’élection US et Italienne seront aussi derrière nous et la il y aura une mini fenêtre de deux ans pour soit la cata finale ou??
Je me demande…par ex si l’espagne se présentait au portillon du MES et ne pouvait honorer sa contribution à celui ci, il y aurait une hausse des contributions des autres membres (+13% max, +30%max si espagne+italie, +38% si « piigs »).
Et si cette hausse entrainaient un dépassement de la part des membres restant du MES, il faudrait en passer pour le premier contributeur par un vote à l’assemblée : comment les élections législatives en allemagne tourneraient-elles alors (des sondages y indiquent déjà une réticence grandissante vis à vis des aides ou de l’euro, comme en france d’ailleurs)? Dans cette perspective ne vaut il pas mieux reporter?
De Charybde en Scylla en quelque sorte : d’un coté 50% de chances de passer, 50% de chances d’y rester, de l’autre 50% de perte dans l’équipage, mais 100% de chances de passer (puisque comme pour sa majesté d’Ithaque, favori d’Athéna, pas question de faire un crochet, encore moins reconnaître qu’on s’est planté quelque part et faire un demi-tour pour retourner au dernier croisement)
Ah çà en est même farci, mais point d’enseignements.
Ce n’est d’ailleurs pas nouveau que çà tire à hue et à dia, c’est même inhérent au projet, les périodes de crise permettant au mieux de couvrir un temps les différends et d’ »avancer ».
Lot de consolation : « En l’espace de dix ans, la devise européenne est devenue la première monnaie fiduciaire au monde. » On a les réussites qu’on peut.
http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2012/09/16/20002-20120916ARTFIG00198-l-euro-une-revolution-pour-le-meilleur-et-pour-le-pire.php (z’ont l’enthousiasme en berne au figaro j’ai l’impression…)
Ahghagha… Ben non, si l’Espagne ne contribue pas on a au mieux un MES réduit en nombre de membres et en capital (un gros bénéficiaire potentiel éliminé), au pire plus de MES.
Mais on peut raisonnablement supposer, dans le cas où elle serait demandeuse par exemple de 100 milliards sur 10 ans, qu’elle préférerait s’engager tout de suite pour 13 milliards à 2,5% au MES et récupérer ses 100 à 3% qu’aller les chercher à 6,7,8,9,10…. % toute seule comme une grande, quelle n’est plus, sur les marchés… Non ?
« si l’Espagne ne contribue pas on a au mieux un MES réduit en nombre de membres et en capital (un gros bénéficiaire potentiel éliminé) »
Je ne crois pas : le capital autorisé du MES est fixé(700 mds), la part non libérée est appelée en temps utile par le directeur, et si un membre du MES ne verse pas les fonds appelés, un appel de fonds revu à la hausse est lancé à tous les membres du MES pour que celui-ci reçoive la totalité du capital nécessaire (le non-contributeur devra ensuite régler sa dette auprès du fonds suivant la ligne décidée par les gouverneurs, possiblement avec intérêts).
Et si un contributeur demande à bénéficier du MES, c’est qu’il ne peut plus y contribuer, non?
Si oui, la part exigeable et exigée aux autres membres augmente en proportion (et çà passe au vote de l’assemblée allemande. Même chose si « x » ne peut plus contribuer et qu’ »y » se présente au guichet).
Si non, il demandera plus pour couvrir sa part (mais alors le capital fixé est illusoire)?
« au pire plus de MES » ben…
Sylla, je subodore que t’as pas trop saisi le principe de base même du Mes, son utilité quoi…
En même temps, les gens sains d’esprit ne peuvent raisonnablement penser que le MES n’est que le point d’encrage d’un leveraging du biniou global « refinancement sur les marchés entre amis » … non ?
Vous etes en train de nous convaincre que le MES est organisé selon une étude des Monthy Python…
Faire joli?
@Mathieu
Oui, il peut emprunter sur les marchés.
Là (si je suis bien) il est doté de 80 mds à son entrée en vigueur, le reste étant à verser sur 5 ans à proportion des parts (sauf appel).
Sylla, ok, c’est pas :
c’est : il est fait pour ça, emprunter sur les marchés.
Les 80 milliards de K libéré (disponibles en cas de défaillance d’un État débiteur) seront apportés sur 5 ans par les États membres. Imagine que l’Espagne emprunte 50 milliards sur un, deux et trois ans au Mes et fait défaut sur ces 50 Mds, le K libéré est entamé d’autant pour payer les créanciers du Mes et l’Espagne a juste perdu sa part contributive déjà versée sur les 80 Mds. On procède à un appel de K non libéré pour renflouer les caisses du Mes mais les limites restent les mêmes pour chaque État (190 Mds pour la RFA, 145 pour la,France, etc).
Ah, merci Vigneron!
Donc c’est 80mds sur 5 ans (çà me paraissait trop petit en fait 🙂 ) soit ~16mds effectifs à sa mise en vigueur (j’avais lu que certains pays ont pris de l’avance dans les versements donc peu être un peu plus).
Par contre « mais les limites restent les mêmes pour chaque État »…
« Si un membre du MES ne verse pas les fonds appelés conformément à l’article 9, paragraphes 2 et 3, un appel de fonds revu à la hausse est lancé à tous les membres du MES pour que celui-ci reçoive la totalité du capital nécessaire. » (art 25.2, si vous voulez y jeter un œil), je ne le comprends pas comme çà.
D’où me semble t il l’une des deux conditions posées par les impitoyables JR.
T’es vraiment une bille Sylla. La part de chaque État restant augmenterait dans ce cas lors de l’appel de capital non libéré mais cela ne changerait en rien la limite prévue et réaffirmée par les JR de 190 Mds pour l’engagement allemand. Et l’un des membres-bénéficiaires supposés étant de fait éliminé, provisoirement ou définitivement, des besoins en refinancements ultérieurs susceptibles d’être levés et débloqués par le Mes, les besoins en capital non libéré de la part de chaque État contributeur comme ceux en capital total diminuent d’autant.
Considère le Mes comme une sorte de banque avec des États actionnaires pour un K de 80 Mds à rassembler en 5 ans et une capacité d’emprunt de 700 milliards soit un taux tier one de 11%, i.e un leverage de 9 fois le K. Schématiquement, un passif de 80 Mds de fonds propres plus 620 Mds de dettes levées sur les marchés et autres prêts (Fmi, États, etc) et à l’actif les prêts octroyés aux États membres.
Mais où voyez vous Vigneron que si un contributeur ne verse pas sa part des fonds appelés çà implique qu’il perde sa qualité de bénéficiaire? Et que çà diminue le montant du capital fixé?
Il n’y a rien qui même sous entend le premier (le contraire par contre, implicitement oui : il devra rembourser, et je ne vois pas, ni n’y lis, comment le priver de ses contributions antérieures ou de ce quelles impliquent).
Et le contraire est clairement stipulé pour le second : « pour que celui-ci[le MES] reçoive la totalité du capital nécessaire » (pas un simili « à concurrence des parts prédéfinies »).
Si, imaginons, un groupe d’adhérents y emprunte 700mds et fasse défaut, ce sont autres les adhérents qui devront éponger les pertes, dépassant évidemment les plafonds des parts de chacun. Voire comme ce groupe ne remboursera probablement pas, le dépassement de plafond ne sera pas temporaire comme il est explicitement envisagé dans le traité, mais définitif.
Les conditions de la cour, contrairement à votre avis, ne doivent pas être décoratives (et la première concerne cet art 25 (combiné avec le 9, et non comme je le croyais hâtivement le 9 seul) d’après les juristes que j’ai interrogés), ce n’est pas leur genre, ni les atermoiements allemands dont parle F Leclerc être pour le plaisir du blocage.
Et ceci me semble expliquer cela.
… ah ouais d’accord… euh… laisse tomber Sylla, t’es grave à coté d’la plaque comme t’imagines même pas. Perds ton temps comme ça autant qu’tu veux, j’me réserve le mien.
Pour ceux qui n’auraient pas encore vu ce lien :
http://www.lemonde.fr/economie/article/2012/09/17/la-grece-renonce-a-traquer-ses-exiles-fiscaux-en-suisse_1761452_3234.html
Rompuy, c’est pas le flamands qui fait du vélo autour de Bruxelles avec les nationalistes flamands histoire de bien montrer aux wallons qu’ils sont encerclés, qui applaudit quand ses copains annoncent un plan de lutte contre la montée des nationalisme en UE ???? Toujours la même histoire de la paille et la poutre !
Heureusement, le tsunami de l’opinion publique remonte des profondeurs, l’animosité des peuples envers cette construction européenne inepte qui s’est fait sans eux grandit…
Lohmann & Rauscher : jeu, set et match.
un grand bravo aux camarades qui ont lutté pendant un an
Il n’aura pas fallu longtemps pour que le soufflet retombe après l’hystérique flambée d’optimisme suscitée par les annonces de Mario Draghi. как обычно ! (as usual)
http://www.reuters.com/article/2012/09/18/us-eu-bankingunion-idUSBRE88H0O120120918
« People have been living under the illusion that banking union is a substitute for fiscal union, » said Paul De Grauwe.
« You don’t know where the problems will manifest themselves, » said Fitch’s Stringer, questioning Germany’s line. « If there is a systemic problem across a number of smaller entities, that can add up to a big liability ».
« Il y a de la lumière au bout du tunel » dit l’un.
« Oui, oui, c’est un train qui vient d’en l’autre sens. » repond l’autre.
Un proverbe Serbe énoncé par Slavoj Žižek.
Pas mal…
Il n’y a qu’une absurdité c’est la cupidité qui pourrait être destructrice,sinon la faiblesse des politiques(dégraissage du mammouth comme ils disent),favorise la naissance d’une féodalité sans pouvoir central favorisant l’arbitraire et la dictature des plus forts et en fin de compte la disparition du droit ou si vous préférez la fin de l’etat providence pour tous au profit d’un etat providentiel pour la finance,perpétuellement dans une assistance dorée..Comment cela finira ,c’est bien incertain mais pour le moment c’est une réussite parfaite pour spolier celui qui ne fait pas partie de l’oligarchie:tout est remis en cause depuis les retraites jusqu’à la santé ,en passant par l’education ,la justice etc et qui trouve que ce n’est pas une réussite?????sans compter la multiplication des complicités à cette situation
Une « féodalité sans pouvoir central » est un oxymore.
L’ »arbitraire et la dictature du plus fort » mène forcément à un pouvoir centralisé puisqu’il y a compétition pour une prise d’une position dominante.
On oublie trop souvent dans « archè » (du mot anarchie) en le traduisant par « pouvoir », « commandement », le sens commencement, ou « début ». C’est à dire, comme en physique classique, une énergie initiale qui mettrait tout le binz en mouvement. C’est pourquoi il est encore difficile d’imaginer qu’un système mort ne soit pas remplacé par un autre.
Ah ça, de la constance et de la détermination, elle en a à revendre, la Troika.
Beau titre, M. Leclerc, on dirait du Goodis…
De retour d’un « enfer » soft.
Désolé, ça ronfle un peu, ici, je trouve.
On dirait que le MES est acté !
Et vogue (coule) la galère !
Bientôt, ça ne sera plus « rendez-vous en enfer »,
mais
» le Congrès s’amuse » !!!
Serviteur.
À la relecture, F.Leclerc, toujours net et en verve, fait mieux que moi :
« descente aux enfers » ! Bigre… Qui dit mieux ?
À fronts renversés, ne serions-nous pas quelque peu
« masos »?
« gauchos » (ce terme !) ?
« névros » ?
Liste non limitative…
L’ expression de Francois, ‘pari de dupes’ est parfaite. On pourrait l’ enfler jusqu’ a ‘ La partie de Dupes faisant suite a Chypre, l’ apathie europeenne comme le fait remarquer justement ce matin Mathis Bouman, l’ un des editorialistes du Financieel Dagblad neerlandais.
La fausse apathie espagnole, du malade, Don Marianoo, qui ne veut pas voir les medecins, jouera au final-prochain-un mauvais tour aux uns et aux autres, le DENI est maintenant l’ apanage des seuls Marianoo et Soraya de Santamaria, la vice-presidente. Le FinMin, De Guindos a vu la Fee a Chypre, il n’ y a pas d’ autre issue possible que le Bailout,le Rescate, a ses yeux.
Meme Angela MERKEL,la tauliere de cette partie de dupes, declare qu’ elle voit de la lumiere dans le tunnel espagnol, en construction depuis 5 ans, l’ un des plus longs d’ Europe…, avec plus de vessies que de lanternes,
Il serait temps selon moi d’ en finir, symboliquement avec les Collectionneurs de Papillon de Bruxelles: toute ‘ La Cupula’ , Haiku V.Rompuy, la Baronesse Ashton, Jose ‘Barter’ Barroso, qui portent deja leur suicide a la boutonniere, pour certains.
Si je n’étais pas censuré, je vous poserais la question qui gène sur une phrase précise de votre analyse, Monsieur Leclerc.
Mais bon.
On va pas en faire une maladie non plus. Plaie d’argent n’est pas mortelle. Sauf pour certains, à priori.
Prix du commentaire le plus inutile Yvan 😉
Juste lui?
PS: pas de meprise, je parle pour moi…
C’est en effet ce que l’on appelle une preuve directe.
Passons.
@ f Leclerc. » Ils sont les artisans de cette entreprise de demolition »
Vous n’etes pas tres gentil avec les artisans,qui ont plutot tendance a batir,qu’a demolir