CITOYENS ET CITOYENNES, À L’ÉCOLE !, par Bertrand Rouziès-Léonardi

Billet invité

Au grand désespoir des jusqu’au-boutistes qui flairent le reniement dans un changement de cap et entendent le chant du coq dans un encouragement venu d’en haut, Paul Jorion a accepté d’exposer ses thèses, c’est-à-dire de les déployer et de les mettre en danger, dans un cadre institutionnel et devant un public mêlé. La pandémie de crétinisme savant qui affecte la pensée économique contemporaine lui a soufflé d’attaquer la question de sa diffusion aux deux extrémités de l’échelle sociale. Si la suffisance des accapareurs de l’espace médiatique est incurable, car elle s’est indurée avec le temps et automatisée, l’embarras de certains décideurs mérite d’être tisonné. Il peut en sortir autre chose que le feu follet d’un vague remords. Paul Jorion en a fait le pari. À l’autre extrémité, le travail de recervelage du simple citoyen, commencé sur le blog, sera poursuivi dans le respect de la disputatio chère aux scolastiques.

Il me paraît opportun, à quelques jours de la leçon inaugurale de la chaire Stewardship of Finance, d’évoquer les performances de l’instruction publique, un secteur sensible que les révolutionnaires du XVIIIe siècle avaient érigé en secteur prioritaire, car une bonne partie du mal vient de notre accoutumance au mal. S’habituer au mal est sans doute pire que de se laisser instruire par lui. Une école où sont promus des principes aussi originellement enthousiasmants et salutaires que la liberté, l’égalité et la fraternité, devrait nous garantir contre son rayonnement insidieux. Il n’en est rien. En bout de cursus, le bac pour tous est un leurre qui masque un délit d’initiés. Jusqu’au bac, en effet, il est demandé aux élèves d’être scolaires, de respecter les consignes et d’avaler une provende toujours plus calorique. La culture extrascolaire vient en appoint et nourrit déjà une forme diffuse de discrimination, mais un fils d’ouvrier[1] peut s’en tirer honorablement, nanti du seul bagage culturel scolaire. L’année du bac, tout change, ou plutôt le mode de sélection antidémocratique se démasque. L’élève scolaire – je n’écris pas bêtement scolaire, car il y a du mérite et du profit à apprendre par cœur – l’élève scolaire est pénalisé et l’élève cultivé, favorisé. C’est le bagage culturel extrascolaire et l’aptitude à jongler avec son contenu dans un cadre formel strict qui sont soudainement appréciés. L’attribution d’une mention en dépend. Or, l’obtention du bac, dans la perspective méritocratique, ne signifie rien en elle-même si aucune mention ne l’accompagne, car c’est la mention qui permet d’intégrer les classes préparatoires aux grandes écoles. Autrement dit, l’apprentissage par cœur, pour l’élève issu d’un milieu populaire, est un rectificateur d’écarts culturels relativement efficace jusqu’à l’année du bac. Passé ce seuil, les chances qu’il a de se prévaloir d’une mention pour entamer un cursus postbac prestigieux s’amenuisent à vive allure. L’université sera le sépulcre des ambitions de ses parents, pour autant que ceux-ci aient les moyens de la lui payer ou, s’ils les ont, de l’y maintenir. Selon un rapport déposé par Yannick Bodin au Sénat en 2007[2], un enfant d’ouvrier a de nos jours sept fois moins de chances qu’un enfant de cadre supérieur ou d’enseignant d’accéder à l’université, contre vingt-huit fois dans les années 1970. La belle avancée quand on sait la valeur toute relative des diplômes que l’université délivre[3] !

L’échec de l’instruction républicaine à la française tient au fait que pendant que le pauvre se cultive un peu, le riche se cultive beaucoup, en sorte que l’écart entre les deux se déplace sur l’échelle qui mesure la somme des connaissances, mais ne se réduit pas. « L’expansion scolaire contemporaine, peut-on lire dans une étude de l’INSEE datée de 1997[4], ne s’accompagne pas d’une réduction notable de l’inégalité des chances[5] et cette inégalité est de plus en plus d’origine culturelle. La complexité du système scolaire semble privilégier les familles qui en ont une bonne connaissance. Aussi le niveau de diplôme des enfants est-il davantage lié, aujourd’hui qu’hier, à celui du père. » Une petite pensée émue pour la mère, dont le rôle de transmission et d’accompagnement est ici bizarrement escamoté.

Deux diagrammes éclairants (source : colloque Démocratie, classes préparatoires et grandes écoles, 2003) :

De la 6e aux classes préparatoires aux grandes écoles : évolution des origines sociales des élèves

Évolution de la répartition des élèves selon le diplôme du père

Quand Marx écrit, dans les statuts provisoires de la Première Internationale (Londres, 1864), que « l’émancipation de la classe ouvrière doit être l’œuvre de la classe ouvrière elle-même », il suppose que la classe ouvrière disposera à brève ou moyenne échéance des outils intellectuels de son émancipation, l’action physique seule étant impuissante à briser toutes les chaînes. Un exemple des ravages de l’inculture nous est donné par les États-Unis, où l’idéologie néoconservatrice, idéologie savante, a su séduire et séduit encore, par le truchement du storytelling, une part importante de l’électorat populaire (et pas seulement le red neck ou le poor white trash), pourtant saigné à blanc par les choix économiques du parti républicain[6]. La solution ? Un accès véritablement égal à la culture au sein de l’école, d’une école républicaine s’entend, distincte de toute entreprise commerciale (refus de la financiarisation de l’éducation et de l’instruction), totalement publique (exit le privé), totalement laïque (exeunt les religions) et obligatoire. Un accès égal signifie qu’il ne faut pas se contenter de donner un coup de pouce aux moins favorisés ; il faut empêcher les plus favorisés de prendre de l’avance. Ce programme exigeant, que d’aucuns jugeront extrême et dirigiste, est le seul à relever de l’affirmative action sincère. La constitution interdit toute forme de discrimination, y compris sur le critère de la richesse, mais on pourrait considérer qu’en matière d’instruction, les écarts de richesse sont un facteur d’échec tellement déterminant qu’une exception doit être faite. Y renoncer et encourager à la place une concurrence déloyale entre élèves, c’est vider de leur substance les principes d’égalité et de fraternité sous les yeux même de leurs bénéficiaires théoriques. Le ministre socialiste Peillon s’abuse lourdement s’il pense que des cours de morale laïque redoreront le blason d’une République qui a fait la preuve de sa duplicité dans le choix de son modèle scolaire.

Une occasion a été manquée. Il s’en est fallu de peu. Tout commence au XVIIIe siècle, autour de 1760. La période prérévolutionnaire est particulièrement féconde en réflexions sur l’éducation et l’instruction. Entre 1760 et 1790, pas moins de 160 ouvrages sont consacrés à ces thèmes. Le premier à avoir quelque retentissement est celui de L.-R. Caradeuc de La Chalotais, procureur général du parlement de Bretagne : Plan d’études pour la jeunesse. Ce plan d’éducation nationale écrit en 1763, soit un an après la condamnation par le parlement de Paris de l’Émile de Rousseau et l’interdiction faite aux jésuites d’enseigner, exprime une conception restrictive de la jeunesse puisque la jeunesse populaire en est exclue. À la même époque, Louis XV lutte contre le quasi monopole de l’Église en matière d’éducation. Peine perdue. Les jésuites évincés, les oratoriens occupent la place. Il faut se représenter que la plupart des ténors de la Révolution sont passés entre les mains des prêtres. Un lent travail de sape est mené parallèlement par les Encyclopédistes, mais il faut attendre la Révolution pour voir toutes les mines sauter. La Révolution met tous ses espoirs dans l’avènement d’un homme nouveau qui ne soit plus un sujet mais un citoyen (Constitution de 1791). La reconnaissance ne doit plus rétribuer le rang et/ou la naissance, mais le mérite et le talent. La refondation de l’instruction publique sur des bases républicaines, si possible non confessionnelles (la laïcité est dans l’air mais pas encore dans le lexique), est vue comme la condition de la régénération de « l’esprit public » (= la société). Talleyrand met le doigt sur les enjeux : « L’éducation est l’art plus ou moins perfectionné de mettre les hommes en toute valeur tant pour eux que pour leurs semblables, de leur apprendre à jouir pleinement de leurs droits, à respecter et remplir facilement tous leurs devoirs ; les hommes sont déclarés libres, mais ne sait-on pas que l’instruction agrandit sans cesse la sphère de la liberté civile et que seule elle peut maintenir la liberté politique contre toutes les espèces de despotisme ? Les hommes sont reconnus égaux et pourtant, combien cette égalité des droits serait peu sentie, serait peu réelle au milieu de tant d’inégalités de fait, si l’instruction ne faisait pas sans cesse effort pour rétablir le niveau. » Talleyrand est l’une des six grandes figures de la Révolution à s’être penchées sérieusement sur les questions d’éducation. Il faut mentionner, à la suite du sien, les noms de Mirabeau, de Condorcet, de Lepeletier de Saint-Fargeau (Jean d’Ormesson ne se vante pas trop d’en être le descendant par sa mère), de Lakanal et de Lantenas. Avant de m’arrêter sur le projet Saint-Fargeau, dont la pédagogie Freinet est le surgeon moderne, je dirai quelques mots des autres.

Mirabeau se distingue par le tour conservateur qu’il donne à son projet. Il est hostile à la gratuité, au motif qu’elle incite à la paresse[7]. Talleyrand refuse l’obligation scolaire[8]. Condorcet refuse également l’obligation scolaire. La raison en est qu’il se méfie de la puissance publique et de l’autorité politique qui se manifeste à travers elle. L’instruction doit conserver, selon lui, le maximum d’indépendance vis-à-vis de l’État. La possibilité de scolariser ses enfants dans des instituts privés sera la garantie de cette indépendance. L’idée qu’on érige l’école en temple républicain lui répugne au dernier degré : « Ni la Constitution française, ni même la déclaration des droits ne seront présentées comme des tables descendues du ciel, qu’il faut adorer et croire. » Athée, Condorcet ne veut pas que Dieu, chassé par la fenêtre, rentre par la porte, revêtu de la livrée radieuse de la Raison divinisée. Contrairement à Mirabeau, il est partisan de la gratuité totale, à tous les niveaux. Il assigne à l’école pour objectif de corriger les inégalités, pas de les abolir. Par bien des côtés, le système actuel réalise le projet de Condorcet, à ceci près que l’État y occupe une place que le philosophe eût jugée horriblement intrusive. De Lakanal, il n’y a pas grand-chose à dire, sinon qu’on a donné son nom à des établissements scolaires pour le dédommager du soin qu’il a mis à organiser les écoles normales. Lantenas, quant à lui, rêve une école gratuite et obligatoire jusqu’à 12 ans et en confie la supervision à un « ministère de l’instruction publique (il invente l’expression pour l’occasion) et de la morale ». Au-delà de 12 ans, des écoles payantes prennent le relais. Elles ouvrent en fonction de l’offre et de la demande. L’État n’intervient pas, sinon en aidant les meilleures recrues issues de familles défavorisées à en supporter le coût. L’Empire retourna le rêve de Lantenas. L’État délaissa le primaire et investit massivement dans le supérieur (lycées). Venons-en au projet de Saint-Fargeau, qui a, je l’avoue, ma préférence. Ce projet est, de loin, le plus ambitieux des six.

Lepeletier de Saint-Fargeau est un représentant illustre de la noblesse de robe. À la veille de la Révolution, il est président à mortier au parlement de Paris. C’est une des plus grosses fortunes de France (600000 livres par an). Le mot égalité n’effarouche pas ce franc-maçon qui épouse totalement la cause révolutionnaire, quitte à être considéré comme un renégat par ses pairs. Montagnard sous la Convention, c’est un des révolutionnaires les plus à gauche. Il se lie d’amitié avec Robespierre et Saint-Just. Le 21 juin 1790, il préside l’assemblée constituante. Le 30 mai 1791, en tant que rapporteur du comité de jurisprudence criminelle, il propose d’abolir la peine de mort. En décembre 1792, il rédige son projet d’instruction publique en réponse à celui de Condorcet. Il vote la mort de Louis XVI en janvier 1793. Il est assassiné peu après par un ancien garde du corps du roi. Son projet est exposé par Robespierre devant la Convention le 13 juillet 1793, le jour où Marat est poignardé. Fallait-il que Saint-Fargeau dérangeât pour qu’un meurtre par deux fois fît diversion, le sien puis celui de Marat. Je vous laisse découvrir sur Gallica le Plan d’éducation nationale de Michel Lepletier (sic). Je me bornerai à en extraire les éléments saillants. Comme Condorcet, Lepeletier est favorable à la gratuité. Il diverge d’avec lui en ce qu’il est partisan d’une « éducation vraiment nationale, vraiment républicaine, également et efficacement commune à tous ». Lepeletier ne s’arrête pas à envisager les choses sous l’angle de la seule éducation. Il raisonne en termes d’« économie politique ». Il veut « rapprocher l’immense distance des fortunes », « soulager celui qui a peu ». Le poids de « l’institution publique » (= l’éducation commune des enfants) doit en conséquence « port[er] principalement sur le riche ». Dans ce système, « la pauvreté est secourue dans ce qui lui manque » et « la richesse est dépouillée d’une portion de son superflu ; et [alors,] sans crise ni convulsion, ces deux maladies du corps politique s’atténuent insensiblement ». Pour que le pauvre ne perçoive pas cette prise en charge de son éducation par l’État comme une aumône, il lui sera demandé une contribution minime. Les parents qui soustrairaient leurs enfants à l’école commune seraient déchus de leurs droits de citoyens et doublement imposés.

L’éducation nationale selon Saint-Fargeau se mêle assez tôt de la vie du petit d’homme. Jusqu’à cinq ans, les mères sont encouragées financièrement à allaiter leurs enfants et reçoivent au besoin des instructions pour bien s’en occuper (beaucoup d’infanticides sont déguisés en négligences). De cinq à douze ans pour les garçons, de cinq à onze ans pour les filles, plus précoces, les enfants, toutes conditions confondues, sont mis en pension complète dans les maisons d’éducation du canton, sous la direction de plusieurs maîtres, à raison d’un maître pour 50 élèves. La charge du maître est diminuée par l’entraide des élèves, les plus âgés se faisant les tuteurs des plus jeunes. Aucun domestique dans ces maisons. Les élèves s’organisent entre eux pour assurer les corvées. Afin que le sens de la solidarité générationnelle s’inscrive en eux durablement, Saint-Fargeau suggère même – ce qui ne laisse pas de nous faire honte, à nous qui abandonnons nos parents dans des mouroirs dorés pour nous épargner le spectacle de la décrépitude – d’héberger les vieillards inactifs et les infirmes dans une annexe de la maison, à charge pour les enfants de les soigner, de les nourrir et de les réconforter (pas de mauvais esprit, s’il vous plaît). Les parents, séparés de leurs enfants pendant 6 à 7 ans, au nom de l’égalité des chances, sont tout de même présents dans l’établissement, comme observateurs de sa bonne marche. Pour chaque maison d’éducation, les pères de familles désignent 52 représentants. Chacun d’eux devra donner sept jours de l’année à l’institution, durant lesquels il veillera sur la santé des enfants, vérifiera la bonne tenue des lieux et contrôlera l’orientation de l’enseignement (cette police républicaine nous semble à nous insupportable, mais elle se justifiait alors, la qualification des maîtres étant aléatoire, en l’absence de formation spécifique, et leur loyauté suspecte). Une fois par mois, le conseil des 52 se réunit pour faire le point et signaler aux chefs de sections d’éventuels dysfonctionnements ou abus.

Saint-Fargeau imagine trois modes de financement de l’éducation nationale : une surtaxe, acquittée par chaque citoyen en fonction de ses revenus (il nous est indiqué ce que cela représenterait pour un petit revenu, pour un revenu de 1000 livres et pour une rente de 100000 livres) ; l’essentiel du produit du travail des enfants (eh oui, les travaux manuels sont à l’honneur) ; les revenus personnels des enfants (l’argent de poche des riches).

Le programme des activités se divise entre étude (lire, écrire, compter, notions de mesurage et d’arpentage à destination d’une population essentiellement rurale, chants civiques à apprendre par cœur, récit des traits les plus frappants de l’histoire des peuples libres et de la Révolution, notions de la Constitution, rudiments de morale universelle, d’économie rurale et domestique), travail des mains (pour les garçons, ramasser, répandre des matériaux sur les routes, travailler dans les ateliers des manufactures proches ou à des ouvrages dans les maisons d’éducation, travailler la terre ; pour les filles – époque oblige –, filer, coudre, blanchir, travailler dans les ateliers ou dans les maisons d’éducation) et exercices gymnastiques durant les jours et les moments de délassement (apprentissage du maniement des armes pour les garçons, la faute à Sparte). Saint-Fargeau, qui a en horreur la « religion d’habitude », l’évacue de l’enseignement. L’enfant doit pouvoir choisir sa religion en son âme et conscience, lesquelles ne seront à peu près formées qu’au sortir de l’institution publique[9]. Comme la pratique religieuse est encore bien vivante dans les campagnes, il conviendra, dans un premier temps, de laisser les enfants aller assister avec leurs parents aux offices du culte auquel on les aura voués. Saint-Fargeau n’est pas un adepte de la marche forcée. Le détail des enseignements et le volet pédagogique sont volontairement laissés de côté, car il revient à la nation de les déduire des circonstances et de ses besoins. Les citoyens sont d’ailleurs invités à concourir sur ces sujets. Un prix annuel sera décerné à « quiconque aura conçu une pensée utile sur l’éducation et ajouté un bon article au code de l’enfance ». L’importance accordée aux travaux manuels rémunérés (les 9/10 du produit sont affectés aux dépenses communes, le 1/10 restant est remis à l’enfant) ne vise pas tant à constituer une main d’œuvre qualifiée, endurante à la tâche, qu’à façonner des hommes complets. Ces travaux n’ont rien de pénible et sont supervisés par les pères de famille.

Les maisons d’éducation s’établiront dans les bâtiments publics, dans les édifices religieux, dans les habitations des émigrés ou dans les châteaux (moyennant une indemnité d’occupation).

Lepeletier n’oublie pas celles et ceux chez qui le maître décèlerait des dispositions particulières pour les « arts agréables » et les « études qui tiennent à l’esprit ». Il estime leur nombre à un sur cinquante. Ceux-là pourront passer par les filtres successifs (également gratuits) de l’école (4 ans), de l’institut (5 ans) et du lycée (4 ans). Il prévoit, d’un degré à l’autre, un écrémage de 50 %.

Le cadre de l’institution publique est rigoureux, spartiate même, mais Saint-Fargeau n’impose aucun contenu éducatif précis, en dehors de la tripartition susmentionnée des activités et de l’énumération des savoirs élémentaires, ni aucune méthode d’enseignement. Son système fait écho aux débats autour de la nature humaine qui ont animé le siècle des Lumières. La rigidité du cadre dit qu’il se méfie de l’homme ; son ouverture programmatique dit qu’il en attend tout.

En 1758, dans le 4e discours de son De l’esprit, Helvétius posait que « l’art de former les hommes en tout pays est si étroitement lié à la forme du gouvernement qu’il n’est peut-être pas possible de faire aucun changement considérable dans l’éducation publique sans en faire dans la constitution même des états ». La mère des réformes de l’éducation nationale attend toujours dans les cartons, car son application bouleverserait complètement les règles du jeu social. Par chance, elle a été élaborée par un homme qui savait ce qu’est un avantage culturel, sur quoi cela repose et par quel moyen on peut l’annuler. Cet homme était, au surplus, un éminent juriste. Ses habitudes de pensée ont accouché d’un plan clair, ordonné et budgété. Rendons grâces à Robespierre d’avoir sauvé de l’oubli Lepeletier de Saint-Fargeau. En dépit de ses rigueurs d’un autre âge, son système modulable – et partant facilement amendable – montre la voie à suivre, me semble-t-il, aux citoyens et aux citoyennes que l’avenir de l’école préoccupe. L’oubli est la première Bastille à enlever.



[1] On les voudrait déjà éteints, sans doute parce que se perpétue à travers eux la mémoire des luttes sociales des deux siècles derniers, mais il y a encore 6 millions d’ouvriers en France, soit 23 % des actifs. Les rapports sur l’état de la société française mentionnent leur existence, tout en les rattachant à la catégorie « milieux populaires ».

[2] Lien : http://www.senat.fr/rap/r06-441/r06-44118.html.

[3] Tellement relative que les enseignants orientent préférablement leur progéniture vers les classes préparatoires.

[4] D. Goux & É. Maurin, « Démocratisation de l’école et persistance des inégalités », Économie et statistique, n° 307.

[5] Inégalité des chances que Bourdieu et Passeron appellent plus justement « inégalité des dons ». Voir Les Héritiers. Les étudiants et la culture, Paris, Les Éditions de Minuit, « Le Sens commun », 1964.

[6] Voir T. Frank, Pourquoi les pauvres votent à droite ?, Marseille, Agone, « Contre-feux », 2008. Titre original : What’s the matter with Kansas ?

[7] Il y a beaucoup de cela dans le système américain : plus ses parents paient, plus l’enfant est tenu de réussir. Cela donne le suicide de Neil Perry dans le film de Peter Weir, Le Cercle des poètes disparus (1989).

[8] L’abbé Grégoire s’en faisait un monstre parce qu’il craignait qu’elle ne conduisît à enrégimenter les enfants. Cette crainte était alimentée par la prégnance du référent martial spartiate. Un siècle plus tard, dans les années 1880, quand Jules Ferry mit sur pied l’école laïque obligatoire, il se trouva des parents pour pousser les hauts cris : on leur « volait » leurs enfants. Le prix de la revanche ?

[9] C’est au nom de ce principe du libre choix de l’enfant qu’un tribunal allemand a récemment assimilé la circoncision à une blessure corporelle, ce qui revenait à l’interdire. Il s’est attiré les foudres des intégristes de toute confession, toujours prompts, quand leur magistère est contesté, à bafouer le droit international, en l’occurrence l’article 19 de la Convention relative aux droits de l’enfant, adoptée en 1989 par l’Assemblée générale des Nations Unies.

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320 réponses à “CITOYENS ET CITOYENNES, À L’ÉCOLE !, par Bertrand Rouziès-Léonardi”

  1. Avatar de jeanne R
    jeanne R

    Excellentissime ; de quoi lire jusqu »au bout de la nuit ; et de revisiter ses fondamentaux . Mille mercis .

  2. […] Blog de Paul Jorion » CITOYENS ET CITOYENNES, À L’ÉCOLE !, par Bertrand Rouziès-Léonardi. […]

  3. Avatar de FL
    FL

    Et bien sûr Pierre Bourdieu et le capital symbolique.http://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Bourdieu,
    ça mange pas de pain.

  4. Avatar de Cadavre exquis
    Cadavre exquis

    « le travail de recervelage du simple citoyen, commencé sur le blog »

    Juste pour savoir, avez-vous conscience du caractère hautement méprisant et insultant de cette formule ? J’éviterai de développer ce que cela m’inspire uniquement pour que ce commentaire ait une chance de passer la modération.

    1. Avatar de Lisztfr

      @Cadavre exquis

      Le problème est subjectivement de constater ses propres limites, sachant qu’on n’a pas la référence interne, de ce qui nous manque. Le citoyen y compris. Sous l’angle objectif, on constate que la population est manipulable, ce que l’on peut caractériser comme on voudra, et il est exact de penser qu’en l’immunisant grâce des des arguments ad hoc, elle le sera moins. Appeler ça « recervelage » ou autrement, après tout, peu importe.

      1. Avatar de martin
        martin

        A la place de « recervelage », je propose, mais c’est un peu long, « décrétinisation ».

        Zut, le mot est vraiment vilain!

      2. Avatar de robertdom66
        robertdom66

        – Recervelez-moi et pas trop vite …
        – Ca y est …
        – Décrétinisez-moi, maintenant tout de suite.
        – …

    2. Avatar de camomille
      camomille

      Bonjour exquis cadavre. Avant de vous fâcher pour de bon sur le décervelage du citoyen et son « re-cervelage » requis au vu de l’état des lieux, vous auriez peut-être avantage à lire l’ouvrage du dénommé Christopher Lasch (1932-1994) « la culture du narcissisme » (collection « Champs » chez Flammarion – oct.2006), dans sa globalité et/ou plus particulièrement son chapitre 6 (p166) sur la décadence voulue et méthodiquement organisée du système éducatif . Très instructive pour le coup, cette lecture permet de ne voir aucun mépris dans l’expression employée par BRL ; enfin il me semble.

      1. Avatar de Marlowe
        Marlowe

        Et aussi lire, dans la foulée, chez le même éditeur (il n’ y a pas de hasard) l’Enseignement de l’ignorance de Michéa, sans même parler de l’abrutissement généralisé initié dans ce qui est encore nommé culture, notament par l’influence du divertissement états-unien

    3. Avatar de Moi
      Moi

      @Lisztfr, @camomille: Le mépris n’est pas dans le fait de constater que le citoyen est lobotomisé, il est dans le fait de se croire exempt de celle-ci. Porteur de la Vérité qu’on va divulguer aux gueux, quoi. Je ne pense pas que BRL ait eu cela en tête, mais l’expression peut prêter à confusion. Par contre, vos commentaires (surtout celui de Lisztfr) me font penser que, vous, peut-être, vous vous croyez vraiment au-dessus de la masse des ignares.

      1. Avatar de Marlowe
        Marlowe

        à Moi,

        Vous affirmez donc qu’il n’est pas possible à un individu ou à un groupe d’être critique et d’en tirer gloire.
        Il me semble aussi qu’une personne qui pense connaître le non-faux et comprendre les divers chemins du mensonge organisé devrait se taire.
        Ainsi Marx, Debord ou même des critiques plus mesurés comme Michéa ou Jorion devraient se taire pour ne pas « se croire au-dessus de la masse des gens ».

      2. Avatar de Moi
        Moi

        @Marlowe: « Vous affirmez donc qu’il n’est pas possible à un individu ou à un groupe d’être critique et d’en tirer gloire. »

        Tirer gloire d’être critique? En voilà une drôle de chose. Je conçois à la limite, c’est-à-dire si c’est fait sans exagération, que l’on tire gloire de faire quelque chose. Mais tirer gloire d’être critique… Cela me semble même bizarre…

        « une personne qui pense connaître le non-faux »

        Vous dites « qui pense connaître » mais au vu de ce que vous dites, je crois que vous pensez « qui connaît ». Car s’ils « pensent juste connaître », pourquoi en tireraient-ils gloire?

        « devraient se taire pour ne pas « se croire au-dessus de la masse des gens » »

        Houla, donc pour vous il n’est pas possible de parler (et à fortiori être critique) sans se croire au-dessus de la masse des gens? Autant le savoir… Est-ce ainsi que pensait aussi Debord? En ce qui concerne Michéa ou Jorion, je doute fort qu’ils acquiescent à ce genre de sentence.

      3. Avatar de Marlowe
        Marlowe

        à Moi,

        J’admire votre talent pour inverser les propos que vous « pensez » critiquer.
        A moins que ce ne soit pas du talent.

      4. Avatar de timiota
        timiota

        C’est en effet un des biais de l’empathie, (et sans doute un auquel la culture française prête son appui) que de se faire sinon une gloire, du moins une figure dans les relations, en critiquant tout ce qui se présente. C’est une chose délicate et qu’il faut sublimer. Une partie de ce qu’on peut en tirer ne doit pas être tué, celle liée à la capacité d’imaginer les choses autrement. Le reste se joue souvent dans les actes, la sagesse populaire n’ayant pas forgé l’adage « la main sur le coeur » pour des prunes.

    4. Avatar de timiota
      timiota

      C’est vrai, on aurait pu dire simplement de redisponibilisation du cerveau, dont la disponibilité avait été mise en coupe réglée

    5. Avatar de BRL
      BRL

      @Cadavre exquis
      Pardonnez-moi si je vous ai froissé. Sous ma plume, le recervelage n’est jamais que l’opération inverse du décervelage. C’est un néologisme sans connotation négative (il sonne comme tel à mon oreille) et qui n’a pas été ressenti comme une injure par d’autres lecteurs et lectrices. Ce que Paul, les contributeurs occasionnels ou réguliers et les débatteurs, dont vous-même, accomplissent sur ce blog fait l’effet sur moi d’un recervelage. Je ne crois pas être le seul à éprouver comme une démangeaison dans la caboche et dans les doigts à chaque visite. La pensée n’y manque pas d’air et elle souffle parfois en tempête. J’y laisse moi-même quelques cheveux et c’est tant mieux. Ce sont des cheveux blancs.

      1. Avatar de Cadavre exquis
        Cadavre exquis

        Vous ne m’avez pas froissé. Penser qu’il n’y a pas de dimension péjorative à être considéré comme un décérébrè demande tout de même un gros effort d’abstraction. Mais cela n’a apparemment pas choqué grand monde, vous devez donc avoir raison.

      2. Avatar de Muche
        Muche

        Une dimension péjorative au décervelage ?

        Ah, moi je dis : la bêtise, ça connote… 🙂

    6. Avatar de Aguilulfe
      Aguilulfe

      « À l’autre extrémité, le travail de recervelage du simple citoyen, commencé sur le blog, sera poursuivi dans le respect de la disputatio chère aux scolastiques. »
      A la différence de Cadavre exquis, ce qui me fait réagir (et plus exactement franchement sourire) dans cette phrase, ce n’est pas le terme de « recervelage », mais bien plus l’abîme qui sépare le « simple citoyen » de la « disputatio chère aux scolastiques ».
      Tout transpire ici la ségrégation culturelle (pourtant justement dénoncée par l’auteur qui en profite pour mettre ses godillots dans les pas de Bourdieu) de celui-qui sait par rapport à ceux, très (trop ?) nombreux, qui ne savent pas et ne sauront d’ailleurs jamais.
      Bref, tout cela respire et annonce l’entre soi dès le début de l’article !
      Certes, ce blog fait oeuvre utile de simplification et d’explication, non seulement de la part des auteurs de billets, mais aussi de nombreux internautes qui maîtrisent les éléments de la culture économique et financière à l’adresse des moins savants (au nombre desquels je me compte) …. Mais de là à laisser penser que ce site s’adresse au « simple citoyen », il y a quand même une marge !
      A quand un petit graphique sur le sexe, l’âge, le niveau socio-euducatif et le nombre d’abonnés au « Diplo » des commentateurs les plus assidus de ce site ;- ) ???

      1. Avatar de timiota
        timiota

        Bonne question. J’ai laissé le Diplo il y a xxx années, mais en effet, c’est un marqueur de ségrégation culturelle.
        Pour moi, cette ségrégation deviendra supportable, voire détournée et oubliable, dans des pratiques d’échanges qui nous reviendrons. A condition que les pont-levis qu’on voit de toutes parts ne soient par relevés pour y faire obstacle il est vrai. Pallier une énergie rare par des pratiques d’échanges, par exemple, peut être empêché par un système qui dispense l’énergie suivant une quelconque « loi d’offre et de demande ».

  5. Avatar de chester
    chester

    stupéfiant!!!!!! Oo

    bravo!!!!!! j’applaudis le travail énorme !!!!!

  6. Avatar de sylla
    sylla

    BRL, en fonction des bacs concourus, vous auriez les parts? Voire sur plus qu’une année?

    Et enseignants comme origine sociale?

    1. Avatar de sylla
      sylla

      « Selon un rapport déposé par Yannick Bodin au Sénat en 2007[2], un enfant d’ouvrier a de nos jours sept fois moins de chances qu’un enfant de cadre supérieur ou d’enseignant d’accéder à l’université, contre vingt-huit fois dans les années 1970. »
      Le rapport que vous citez parle d’enseignement supérieur, pas d’université (d’ailleurs l’adresse [2] ne marche pas) : « La belle avancée quand on sait la valeur toute relative des diplômes que l’université délivre[3] » n’était pas leur propos a priori.

      Le rapport en question :
      DIVERSITÉ SOCIALE DANS LES CLASSES PRÉPARATOIRES AUX GRANDES ÉCOLES : METTRE FIN À UNE FORME DE « DÉLIT D’INITIÉ »
      La suite de l’extrait cité :
      « – toutefois, la probabilité, pour un enfant d’enseignant ou de cadre supérieur, d’entrer dans une grande école est encore de 20 points supérieure à celle d’un enfant d’ouvrier, et de 15 points supérieure à celle d’un jeune issu de milieu intermédiaire ; une étude relève une interruption de la démocratisation de l’accès aux grandes écoles à partir des années 1980, alors qu’en parallèle l’université continuait à se démocratiser ;
      – selon une étude de 1995 ciblée sur quatre grandes écoles prestigieuses, 29 % des élèves étaient d’origine populaire au début des années 1950, 9 % quarante ans plus tard ; toutefois, rapporté aux évolutions de la structure sociale de la France, ce constat dissimule une stabilité, voire une très légère ouverture sociale. »

      « [3]Tellement relative que les enseignants orientent préférablement leur progéniture vers les classes préparatoires. » Les parents qui s’y intéressent orientent préférablement vers les écoles accessibles qu’ils pensent être les meilleures, non?

      1. Avatar de babypouf
        babypouf

        Bonjour,

        des disparités entre les classes sociales sont évidentes.

        Une autre « disparité absolument évidente pour les ruraux est celle de l’origine géographique. Pour étudier longtemps et fort, il faut pas que papa et maman habitent à la campagne… sauf si ils sont riches.

        salutations

      2. Avatar de sylla
        sylla

        ?
        Sans parler de ceux qui habitent la jungle d’un autre continent.

  7. Avatar de Renard
    Renard

    Ah!… Les stats de l’E.N. …
    Un jour, vers la fin juin, j’ai croisé le proviseur du Lycée d’une ville symbole de Seine-Saint-Denis.
    « Tu comprends, il m’a expliqué, j’ai du aller jusqu’au ministère, mais j’y suis arrivé. J’ai fait remonter d’un point toutes les notes de mes lycéens. Les correcteurs du bac étaient parisiens et ils les ont notés comme si c’était des élèves de Paris…. »
    Plus tard j’ai eu l’occasion de croiser ceux qui faisaient les stats. Ils ont d’abord le chiffre puis leur font coller la réalité.
    Pas étonnant que l’E.N. toute entière refuse les dispositifs d’évaluation des savoirs acquis.

    1. Avatar de sylla
      sylla

      J’ai vu ajouter une matière pour rehausser les résultats (et quelle matière : code de la route…pour un établissement dans un village sans routes en pleine jungle!). La hiérarchie sembla satisfaite…

      Pour l’évaluation des acquis, c’est en place depuis un bout de temps. Pas facile de toujours bien faire entrer les élèves dans les cases de PISA.

    2. Avatar de Au sud de nulle part
      Au sud de nulle part

      Il n’y a pas que pour le bac. On a voulu me forcer en mon temps à relever les notes attribuées à des étudiants de deuxième année de Deug après que le « patron » m’ait expliqué qu’il fallait que la moyenne du groupe soit de 12 alors que celle que j’avais obtenue était de 8. Je n’étais pas content et je lui ai dit de le faire lui même car sinon j’ajouterais un nombre de points aléatoires à des étudiants tirés au sort jusqu’à atteindre la moyenne tant attendue.
      Quand je pense qu’en ce temps là seulement un tiers des étudiants qui s’inscrivaient en première année de Deug parvenaient à la licence.

      1. Avatar de sylla
        sylla

        Ben oui, les U.F.R. reçoivent leurs crédits en fonction du nombre d’étudiants inscrits*un coef. : mi 90 en philo, ils ne savaient plus quoi inventer pour attirer et faire passer, et en maths, ils ne savaient plus quoi inventer pour utiliser les crédits. Jamais contents quoi.

      2. Avatar de Devillebichot Guy
        Devillebichot Guy

        Mille excuses, »au sud de nulle part »,mais « après que » commande l’indicatif,et non le subjonctif.
        En revanche,bien sûr, »avant que » commande le subjonctif.L’usage de ce dernier,dans le cas où
        il n’est pas justifié,est cependant
        très fréquent(comme on peut le constater par exemple dans les media oraux).,En conséquence,l’erreur grammaticale est perçue comme bénigne,voire inexistante.Mais c’est là
        oublier les exigences logiques de notre belle langue,qu’il est bon de faire partager:ici la conception-même du temps….

      3. Avatar de Au sud de nulle part
        Au sud de nulle part

        Guy, ne vous excusez pas, toute leçon humblement administrée est toujours bonne à recevoir et je l’espère retenue. Merci.

  8. Avatar de Germanicus
    Germanicus

    Il y a eu, en France, des tentatives pour donner aux classes populaires une chance pour progresser socialement. On avait mis sur pied, comme conséquence politique du mai 68, la fameuse fac de Vincennes (Paris 8), centre expérimental universitaire, qui proposait une dualité intéressante: on acceptait les nonbacheliers sous certaines conditions. Mais la France reste invariablement un pays où l’on distingue entre deux types de formations: la fac et les grandes écoles. Ce schéma est devenu anachronique, à mon avis, un frein aussi pour le développement économique du pays.

    Mais la France ne fait pas exception. En Allemagne regne une grande injustice en ce qui concerne l’accès aux études supérieures, il y a relativemement peu d’enfants d’ouvrier parmi les étudiants. On dirait que l’on « hérite » sa place dans la société. On essaye maintenant de faciliter l’accès aux études sup. en tenant compte des acquis professionnels. Mais ce projet avance difficilement.
    Et partout ailleurs, comme aux USA, il faut pouvoir compter sur des parents aisés ou trouver un sponsor pour tenir financièrement le coup pendant les études.

  9. Avatar de Agequodagix
    Agequodagix

    L’étude PISA 2006 montre que la ségrégation entre filières et le recours au redoublement augmentent l’inégalité scolaire et l’étude STAR aux US pointe les grandes classes par rapport aux petites classes (13 à 17 élèves) comme facteur important d’inégalité.

    La France, comme beaucoup d’autres pays, n’utilise aucune de ces solutions qui marchent.

    La longue tradition de révolutionnaires non pédagogues, inspirés d’idées politiques et sociales généreuses sans aucun fondement scientifique, fait de l’enseignement français un enseignement qui renforce encore et toujours les inégalités sociales.

    Des suggestions fondées sur des convictions idéologiques et sans aucun fondement pédagogique scientifique comme :

    « Un accès véritablement égal à la culture au sein de l’école, d’une école républicaine s’entend, distincte de toute entreprise commerciale (refus de la financiarisation de l’éducation et de l’instruction), totalement publique (exit le privé), totalement laïque (exeunt les religions) et obligatoire»
    Ou
    « il faut empêcher les plus favorisés de prendre de l’avance »

    ont toutes les chances de n’avoir pas plus d’effet sur la persistance du renforcement des inégalités à l’école que toutes les autres idées politico-sociales citées dans ce billet.

    1. Avatar de Marcel Séjour

      Votre commentaire, Agequodagix m’a rappelé une phrase entendue il y a longtemps de la bouche d’un Africain lettré. Il disait que l’éducation rendait meilleurs ceux qui étaient bons et pires ceux qui étaient mauvais; à part cela elle ne servait pas à grand chose. Cette phrase m’avait choqué il y a vingt ou trente ans. Aujourd’hui je sais qu’il avait dit vrai même si j’ai espéré et espère parfois encore qu’il n’ait pas tout dit, que l’éducation a eu, à quelqu’époque, pour quelques gens, pour quelque temps une autre utilité. J’ai l’impression que je suis devenu aussi cynique, ou lucide que cet Africain. Si mon fils de 23 ans, si ses amis du même âge, si les jeunes de son cercle, tous sortis d’un BEP ou d’ CAP avaient du travail j’attacherais moins d’importance, je crois, aux propos désabusés du vieux sage, mais voilà, les jeunes gens qui me fréquentent n’ont d’une année sur l’autre aucun travail sérieux ni fixe. Je revois leurs faces hilares lorsqu’ils ont vu leur nom apparaitre sur l’écran de leur ordi ou du mien après la publication des résultats. L’espace d’une soirée ils étaient fiers et heureux. Ils étaient donc meilleurs, l’espace d’une soirée. Et le lendemain tout était à refaire. Un peu plus même puisqu’ils avaient perdu une illusion et une parcelle de foi dans leur société et dans l’enseignement de leurs maîtres. Mayotte c’est sans doute comme la Seine St Denis, à la violence près mais Mayotte va rattraper le temps perdu. Alors l’éducation, franchement…

      1. Avatar de Agequodagix
        Agequodagix

        Le but de notre enseignement occidental n’est manifestement pas de faire des hommes bons, mais des hommes performants économiquement. Et chacun veut pouvoir acquérir le meilleur certificat de conformité intellectuelle, quelle que soit son origine sociale et culturelle, pour être compétitif dans nos sociétés basées sur la concurrence et l’argent, du moins s’il y a des places à prendre.

        Si la civilisation ou l’éducation faisait des hommes bons, il y aurait longtemps qu’il n’y aurait plus d’enfants qui meurent de faim alors que d’autres deviennent obèses, que les nations les plus civilisées de leur époque, produisant les meilleurs scientifiques, philosophes, écrivains, entreprises, ne règleraient plus leurs problèmes au moyen de guerres épouvantables ou de « solutions finales » aux problèmes perçus comme tels à chaque époque, que ce soit le problème juif, prolétaire, paysan, culturel, communiste, palestinien, terroriste, pétrolier…

    2. Avatar de sylla
      sylla

      « le recours au redoublement augmentent l’inégalité scolaire  »
      oui, si on fait passer, çà réduit l’inégalité, c’est scientifique…on devrait faire la même chose pour les permis d’ailleurs.

      1. Avatar de Agequodagix
        Agequodagix

        Le redoublement qui fait perdre à un élève une année comme si elle n’avait pas eu lieu concerne principalement les élèves de milieux défavorisés et donc accentue les inégalités sociales.

        Si nous laissons une chance à cet élève de continuer sur ses acquis, au lieu de lui faire perdre un an, il aura plus de chance de progresser et d’atteindre un niveau scolaire meilleur, et donc de réduire son « handicap social de départ ». Statistiquement, cela fonctionne bien.

        Un système calibré sur la capacité de réussir des milieux culturellement favorisés, qui impose le redoublement à ceux qui n’ont pas le calibre requis, les exclut presque automatiquement de la course au savoir ou, plus prosaïquement, au diplôme.

        L’idéal serait que chaque enfant puisse recevoir l’enseignement qui lui permette de développer au mieux toutes ses capacités, quelle que soit son origine sociale. Nous en sommes loin !

      2. Avatar de sylla
        sylla

        Redoubler efface les acquis, passer les assoit? Par quelle magie cette différence?

        C’est justement parce que l’élève est jugé avoir décroché, que le redoublement est prononcé (et les parents peuvent faire appel). On peut discuter sur les critères du jugement, mais de là à sauter au passage automatique…

        L’effet du redoublement est variable selon l’année : 80% des redoublants de terminale obtiennent le bac, statistiquement çà marche (je préférais l’argument de la pédagogie scientifique, c’était plus vernis).

        C’est l’enseignement, les marges pédagogiques, la mise en perspective dans un cursus, et les inégalités extra-scolaires qui doivent être mis en question, à la rigueur les phénomènes de « culture de classe » (à la rigueur car le choix des mathématiques comme the critère n’a rien changé, au contraire), pas le redoublement, qui n’est qu’une conséquence.

        D’ailleurs les inégalités se réduisent dans les pays qui ont installé le passage automatique? En angleterre par ex.
        Le redoublement est surtout une source de dépense mal vue en ces temps de contrainte budgétaire.

        Au passage, vous êtes pour un enseignement adapté aux capacités (« L’idéal serait »), mais pour un passage automatique?

      3. Avatar de Agequodagix
        Agequodagix

        L’étude PISA 2006 montre que le recours au redoublement augmente l’inégalité scolaire. Avec la ségrégation entre filières et les grandes classes, c’est l’un des facteurs d’inégalités cités par des études pédagogiques. Et rares sont les pays, et les blogueurs, qui en tiennent compte. La plupart préfère invoquer des idéologies politico-sociales inefficaces plutôt que d’appliquer les solutions qui marchent.

      4. Avatar de sylla
        sylla

        Euh…oui…c’est ce que vous dites déjà au dessus (15 septembre 2012 à 20:53)

        Pour l’efficacité des petites classes, je n’ai pas relevé : pas besoin de « l’étude STAR aux US » pour le savoir.

        So, les inégalités se réduisent dans les pays qui ont installé le passage automatique? En angleterre par ex.

      5. Avatar de Agequodagix
        Agequodagix

        Si l’on veut progresser dans la réduction des inégalités, il est sans doute important d’insister sur le fait qu’il vaut mieux commencer par appliquer ce qui fonctionne d’après de récentes études pédagogiques, avant de remettre en question l’enseignement, les marges pédagogiques, la mise en perspective dans un cursus, les phénomènes de culture de classe, ou de considérer que le redoublement n’est qu’une conséquence alors que des études pédagogiques plus approfondies ont conclu que le redoublement était une cause d’inégalité.

      6. Avatar de sylla
        sylla

        PISA approfondie?! Faut pas pousser quand même.
        Vous devriez en dire plus sur la définition de la causalité en statistique…histoire qu’on commence à vérifier si les bons bœufs sont bien devant la bonne charrue.

      7. Avatar de Agequodagix
        Agequodagix

        Voici les références. http://www.skolo.org/spip.php?article1446&lang=fr#nb11 Ces études pédagogiques sur base des chiffres de PISA, de Ghesquière F., Defining school inequalities matters, semblent plus approfondies que les idées politico-sociales exposées sur ce blog.

      8. Avatar de sylla
        sylla

        Mais c’est un vrai catéchisme dites donc. Merci néanmoins pour les références.

        Bon, je m’y colle puisque vous esquivez : est considéré comme causalité en statistique un facteur dont les variations sont corrélées aux variations de la probabilité d’apparition d’un événement. Ou à peu près.

        Bref corrélation n’est pas causalité (sauf en mauvaises interprétations de stat., comme a priori sous le graph que vous mettez en lien (joli l’angleterre d’ailleurs)…déjà que l’inégalité scolaire mise en bouteille par PISA, c’est tout un poème…).

        « plus approfondies »… L’être humain avec la pincette des chiffres, çà facilite la vie! (et les budgets ministériels!)

      9. Avatar de Agequodagix
        Agequodagix

        Pour ceux qui se soucient de réduire les inégalités à l’école plus que d’épistémologie ou d’idéologie, il semblerait, d’après des études pédagogiques existantes, que l’absence de redoublement et un enseignement général dispensé aussi longtemps que possible dans de petites classes, soit un facteur de réduction des inégalités sociales à l’école.

      10. Avatar de sylla
        sylla

        « Pour ceux qui se soucient de réduire les inégalités à l’école plus que d’épistémologie ou d’idéologie »
        Ah parce que vous citez des stats sans savoir comment c’est fait?!? Et aucune idéologie (ni aucun opportunisme budgétaire dans le chœur qui les reprend!) derrière celles ci peut être…?

        Je passe le sous-entendu comme quoi je m’en désintéresserais (moi et d’autres j’imagine) au nom de je ne sais quelle idéologie : c’est bien gentil de se soucier des inégalités scolaires, mais il faudrait peut être connaître les outils utilisés pour les déterminer, non?
        Juste un ex imaginaire : la taille des classes, c’est sympa, mais combien d’enseignants par classe? Classe au niveau homogène ou hétérogène? çà compte pas?

        J’ai l’impression que comme pour la causalité en statistique, vous ne sauriez pas définir en quoi consiste ces inégalités scolaires mesurées par PISA, je me trompe?

        Plus généralement, dans quelle mesure peut on comparer des systèmes éducatifs différents, ou pourquoi l’étalon PISA serait il le plus pertinent voire serait pertinent tout court?
        On devrait faire passer le bac à l’ensemble des pays PISA pour voir ce que çà donne…

        Et même en admettant cet étalon, le graphique simplissime que vous citez montre quoi? L’angleterre et l’islande ont un recours similaire au redoublement, mais une inégalité scolaire très différente, pire pour france/norvège…

        Je cite in extenso la pseudo-analyse qui l’accompagne, çà vaut le coup :
        « Le graphique 2 relie cette même inégalité à l’usage du redoublement par l’école. On y discerne une autre tendance : l’inégalité scolaire est liée à la pratique du redoublement. »
        Il relie, on y discerne, donc c’est lié (on a une jolie dispersion, mais avec un peu de maths, on peut corriger. Au doigt mouillé çà marche aussi : « La dispersion des pays autour d’une diagonale » comme l’affirme la suite).

        « Ainsi, les pays situés dans le coin inférieur gauche, comme le Japon, l’Islande, la Corée du sud, la Suède ou la Finlande, combinent une inégalité scolaire modérée avec un recours réduit au redoublement. Au contraire, les pays situés dans le coin supérieur droit, comme La Belgique, la France, l’Allemagne, le Luxembourg, le Portugal ou les États-Unis, présentent une forte inégalité scolaire et un intense recours au redoublement. La pratique du redoublement est donc un facteur qui accentue les inégalités scolaires. »
        La fameuse corrélation :
        a/ on oublie les pays qui sortent de la diagonale suggérée et on regarde les autres.
        b/ observation d’une corrélation (qu’on vient de créer par a/) inégalités scolaires (sauce PISA, je me permet de le rappeler)/redoublement
        c/ on en tire une conclusion : la pratique du redoublement est donc un facteur qui accentue les inégalités scolaires
        Si j’avais fait de tels raisonnements en physique ou en logique…j’aurais redoublé 🙂 aucun intérêt à passer avec de telles nœuds dans les neurones.

        Pour « la séparation des élèves en filières » je suis mitigé, surtout si c’est sous le prétexte que ce sont « des filières dévalorisées »…

        Il n’y a qu’un truc à vraiment sauver dans ce blabla PISA, c’est « les pays qui font plus souvent redoubler les mauvais élèves, au lieu de leur fournir une aide », mais bon, pas besoin d’une étude mondiale (çà coûte combien cette merveille?) pour le savoir.
        C’est d’ailleurs ce que j’ai évoqué au dessus par marges pédagogiques (que vous avez commenté par « il est sans doute important d’insister sur le fait qu’il vaut mieux commencer par appliquer ce qui fonctionne d’après de récentes études pédagogiques, avant de remettre en question l’enseignement, les marges pédagogiques… ») et que demande les enseignants depuis longtemps, avec l’allègement des classes, en vain.

        P.S. : en point d’orgue, même si vous ne vous souciez pas des outils qui vous fournissent arguments « Mesure ce qui est mesurable et rends mesurable ce qui ne l’est pas », de Galilée, et  » Il y a trois sortes de mensonges : les mensonges, les sacrés mensonges et les statistiques « , de Mark Twain.

      11. Avatar de Agequodagix
        Agequodagix

        « vous citez des stats sans savoir comment c’est fait? » Et Mr.J. fais de la prose sans le savoir !

        « il faudrait peut être connaître les outils utilisés pour les déterminer, non? » Non ! Si l’on peut supposer que ceux qui les utilisent les connaissent, cela peut suffire.

        « combien d’enseignants par classe? » Ce n’est pas l’objet de l’étude citée.

        « vous ne sauriez pas définir en quoi consiste ces inégalités scolaires mesurées par PISA, je me trompe? » Oui, vous vous trompez. Pisa étudie par pays l’inégalité des niveaux scolaires atteints dans certaines matières, et des études parallèles mettent ces résultats en corrélation avec l’origine sociale des élèves et tentent de déterminer si le système scolaire d’un pays réduit ou augmente les avantages ou inconvénients de l’origine sociale des élèves.

        « dans quelle mesure peut on comparer des systèmes éducatifs différents » C’est ce que l’étude basée sur PISA tente de faire. Elle espère donc que ce n’est pas impossible d’avoir un début de commencement de comparaison.

        « pourquoi l’étalon PISA serait il le plus pertinent voire serait pertinent tout court? » Il a le mérite d’avoir étudié le sujet et dispose de plus de moyens que d’autres étalons. Mais vous avez sans doute la référence de meilleurs étalons ?

        « On devrait faire passer le bac à l’ensemble des pays PISA pour voir ce que çà donne » On devrait ! Pisa fait ce qu’il peut avec ce qu’il a, sans attendre les investissement colossaux, humains et budgétaires que nécessiterait un « Bac OCDE ».

        « Et même en admettant cet étalon, le graphique simplissime que vous citez montre quoi? L’Angleterre et l’Islande ont un recours similaire au redoublement, mais une inégalité scolaire très différente, pire pour France/Norvège… » L’exception confirme la règle !

        « Je cite in extenso la pseudo-analyse qui l’accompagne, çà vaut le coup » Cela ne vaut pas le coup. Une tendance est une tendance, faible ou forte, pas une certitude.

        « Si j’avais fait de tels raisonnements en physique ou en logique…j’aurais redoublé ! » Effectivement ! La physique ou la logique sont des sciences exactes. La pédagogie est une science humaine, avec des résultats et des méthodes plus nuancées qui ne sont pas acceptables en sciences exactes, quels que soient les nœuds dans vos neurones !

        « Pour « la séparation des élèves en filières » je suis mitigé » Pourriez-vous citer les études qui étoffent votre opinion. Ou votre opinion vaut-elle mieux qu’une enquête PISA ?

        « pas besoin d’une étude mondiale (çà coûte combien cette merveille?) pour le savoir » Il est clair que vous disposez d’une capacité de raisonnement et d’une science infuse en matière pédagogique très supérieure à PISA.

        « en point d’orgue, même si vous ne vous souciez pas des outils qui vous fournissent arguments « Mesure ce qui est mesurable et rends mesurable ce qui ne l’est pas », de Galilée » Galilée était un physicien, pas un pédagogue. Il parlait de sciences exactes, mais ce qu’il dit vaut pour les sciences humaines. PISA, en matière de pédagogie, fait de son mieux pour mesurer ce qui est mesurable et rendre mesurable ce qui ne l’est pas.

        « Il y a trois sortes de mensonges : les mensonges, les sacrés mensonges et les statistiques « , de Mark Twain. » Les lieux communs sur-utilisés de Mark Twain valent ce que vaut son auteur en matière d’humour, de sciences humaines, de statistiques et de pédagogie.

      12. Avatar de sylla
        sylla

        « dans quelle mesure peut on comparer des systèmes éducatifs différents » C’est ce que l’étude basée sur PISA tente de faire. Elle espère donc que ce n’est pas impossible d’avoir un début de commencement de comparaison.

        « Dans quelle mesure peut on… », pas « Peut on… »…

        L’exception confirme la règle !

        😀 En plus il y en a une tripotée d’exceptions.

        La pédagogie est une science humaine, avec des résultats et des méthodes plus nuancées qui ne sont pas acceptables en [logique]

        re 😀
        Mais bon, je parlais de construction et de lecture de stats…c’est pas grave…

        « il faudrait peut être connaître les outils utilisés pour les déterminer, non? » Non ! Si l’on peut supposer que ceux qui les utilisent les connaissent, cela peut suffire.

        Déjà çà me suffisait.

      13. Avatar de Agequodagix
        Agequodagix

        Pouvons-nous nous accorder sur le fait que les solutions pratiques évoquées (par PISA et STAR, notamment) pour réduire les inégalités sociales à l’école sont encore à l’état d’ébauche, d’autant plus que les responsables politiques en matière d’enseignement (et de nombreux intervenants sur ce blog !) se soucient souvent plus d’idéologie que de tenter d’approfondir les solutions pédagogiques (à l’état d’ébauche) qui seraient éventuellement susceptibles de fonctionner ?

      14. Avatar de sylla
        sylla

        Çà, çà peut se faire…Et, heureusement!, çà se fait!
        D’autant mieux qu’il n’y a pas que PISA, qui a juste une large couverture médiatique mais a le mérite d’attirer l’attention (pas toujours à bon escient, notamment de par ses biais, et parfois en étant instrumentalisé).

    3. Avatar de Devillebichot Guy
      Devillebichot Guy

      Il faut ,me semble-t-il,insister sur une conséquence extrêmement importante du faible nombre
      d’enfants d’ouvriers ,d’agriculteurs,et plus généralement de milieux culturellement défavorisés
      et/ou éprouvant des difficultés à s’exprimer par écrit et oralement:UN GASPILLAGE DE
      RESSOURCES POTENTIELLES CONSIDERABLES.Et l’on peut craindre que la pratique de
      « l’éducation continue et permanente » ne soit pas en mesure de résorber l’ampleur de ce GACHIS
      économique,social,culturel,et bien sûr hélas HUMAIN…..Beaucoup de « progrès » potentiel !!

  10. Avatar de Paco76
    Paco76

    C’est donc bien le ‘modèle’ de Condorcet qui a été choisi, non celui de Lepeletier de Saint-Fargeau…
    Le BAC, une barrière pour l’accès aux universités…?
    http://www.scoplepave.org/1-l-education-populaire-monsieur
    http://www.scoplepave.org/2-et-si-on-empechait-les-riches-de

    1. Avatar de Dissonance
      Dissonance

      @Paco76

      J’ai eu la même idée que vous: Ce texte reprend beaucoup de choses du spectacle de Franck Lepage. Néanmoins il apporte des informations sourcées qui constituent un complément appréciable.

      1. Avatar de BRL
        BRL

        J’ai vu la vidéo de ce spectacle de Lepage (découvert par ailleurs sur le plateau de 28minutes ancienne formule) juste avant d’écrire mon billet. J’en ai fait mon miel, car elle est hilarante, et je me suis efforcé d’en corriger les approximations et les outrances (qui sont les corollaires du genre, signalés comme tels par Lepage lui-même). Je n’ai pas voulu mettre un lien vers le spectacle parce qu’il se présente sous la forme de vidéos morcelées. Vous faites bien néanmoins d’y renvoyer les lecteurs du blog. Cela vaut le coup. Merci.

      2. Avatar de Paco76
        Paco76

        @Dissonance
        Nous sommes bien d’accord…

    2. Avatar de Picoli
      Picoli

      merci!! Je me demandais justement pourquoi Franck Lepage n’avait pas encore été cité. Comme entreprise de recervelage, il est fort!!!

  11. Avatar de Moi
    Moi

    « Venons-en au projet de Saint-Fargeau, qui a, je l’avoue, ma préférence. »

    BRL, avez-vous des enfants? Ce projet de Saint-Fargeau me semble monstrueux, digne d’un régime totalitaire et je pense être moi aussi capable d’assassinat pour éviter à mes enfants pareil parcours. Un enfant n’appartient pas à l’Etat.

    1. Avatar de vigneron
      vigneron

      Ni à ses parents.

      1. Avatar de Agequodagix
        Agequodagix

        Bien sûr que les enfants appartiennent aux parents, soit qu’ils les aient fabriqués, soit qu’ils leur aient été prêtés, soit qu’ils leur aient été donnés, les uns aux autres et réciproquement bien sûr, jusqu’à ce que les enfants ne soient plus des enfants et que les parents restent des parents… Les parents ont la responsabilité ultime de leurs enfants, jusqu’à ce qu’ils soient adultes et que les rôles s’inversent après une longue période de transition difficile !. Le jour où l’enfant devient adulte, il devient responsable de lui-même. A moins évidemment qu’il se mette sous la tutelle de l’Etat-Providence. Mais c’est à l’adulte que revient ce choix.

      2. Avatar de Moi
        Moi

        Ni à personne. Et donc un enfant doit être élevé par ses parents biologiques si ceux-ci se comportent comme des parents biologiques. Si l’Etat intervient ce n’est que pour pallier à la défaillance éventuelle de ce rôle (parents absents ou indignes).
        Ce que ce Saint-Fargeau propose pour les enfants, tout le monde (ou presque, apparemment) le trouverait cruel pour des animaux.

        Je me souviens de mon enfance et rien que de penser que j’aurai pu être séparé de mes parents pour aller vivre dans une caserne, brrrr…

      3. Avatar de vigneron
        vigneron

        Et donc un enfant doit être élevé par ses parents biologiques

        Ah bon ? Biologiques seulement ? Mouarffff…
        Parents indignes ? kés aquo ? Absents ? ça fait du monde oh !
         » Pallier à  » ? indigne venant d’un parent.

      4. Avatar de vigneron
        vigneron

        Bien sûr que les enfants appartiennent aux parents

        Ouais, surtout sur le chemin des dames, à 18 ans.

      5. Avatar de Devillebichot Guy
        Devillebichot Guy

        Si on tient à préciser,il faut dire qu’un enfant n’APPARTIENT QU’A LUI-MEME.

      6. Avatar de baleine
        baleine

        Kibboutz, substitut familial, éducation collectiviste, économie agricole : les maisons des enfants.

        1971 : les enfants des kibboutz
        http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfp_0556-7807_1971_num_16_1_1803

      7. Avatar de Kercoz
        Kercoz

        @Baleine :
        Tres interessant ce texte de B.B.
        Je ne connaissais pas du tout ces pratiques …elles rejoignent mon sentiment que la culture « profonde » , c’est a dire les rites culturels anciens (au vrai sens de culturel ) , se transmet d’enfant a enfant ……essentiellement . L’adulte transmettant les gènes .
        Les fratries de 5/6 enfants (paléo) puis 8/10 (néo) ne permettait pas l’éducation enfant adulte ….De plus l’espece et la civilisation a plus de chance de survivre si ces rites sont transmis tres tot .
        Ces rites anciens sont tres rigides et représentent la mémoires historique adaptative aux galères passée …alors que l’ adulte est trop compromis par la « raison » et l’ opportunisme de conditions présentes pas forcément représentatives des variabilités exogènes (climatiques ou conflictuelles)
        Juste cette histoire de « rotation » qui ne me semble pas justifiée sauf a vouloir rompre avec une possibilité d’attache trop forte au groupe .
        La condition « normale » d’éducation n’est en rien les 1, 6 enfants ou les parents on la possibilité de jouer a la poupée …..vaut mieux leur filer un clebs , ils feront moins de dégats .
        NB. Il me semble que la rupture avec les parents n’est pas nécessaire, et ne doit pas etre contrainte …l’enfant choisira de lui meme les enfants plutot que les parents .Le dosage se fait de lui meme ….Le parent biologique (ou non) est qd meme la référence ultime de recours de l’enfant . Référence rarement utilisée car humiliante (il perd la face) mais sécurisante dans le seul fait d’exister .

    2. Avatar de michel lambotte

      Pourtant, moi aussi c’est celui là que je préfère quand on le remet dans le cadre de l’époque révolutionnaire.
      Il n’est plus applicable dans son entièreté à l’époque actuelle.

      Saint-Fargeau n’est pas un adepte de la marche forcée.

      Cette phrase me suffit pour en déduire que son projet qui n’était que théorique n’avait rien de totalitaire.
      Je pense qu’on peut s’inspirer d’un tel projet.
      Au risque d’en choqué plus d’un, je suis pour le travail des enfants s’il est librement accepté à leur rytme et qu’il s’inscrive dans le cadre de notre libéralisation face à l’épuisement des ressources planétaires.
      Comme le disait Jean Marc Jacovinci: il va falloir réapprendre à transpirer et j’ajouterai à utiliser ses dix doigts et son esprit dans le cadre d’activités totalement repensées.
      Vous dites que les enfants n’appartiennent pas à l’état, tout à fait d’accord, d’ailleurs ils n’appartiennent à personne ils n’ont pas demandé d’être mis au monde.
      Cependant, il appartiennent au système capitaliste financier industriel par le truchement du prêt à intérêt et le matraquage publicitaire qui s’en suit et dont ils sont inconsciemment les victimes.
      C’est de cet enfer qu’il faut que nous les sortions.

      1. Avatar de Moi
        Moi

        @michel lambotte: » Cette phrase me suffit pour en déduire que son projet qui n’était que théorique n’avait rien de totalitaire. »

        Une phrase vous suffit alors que toutes les autres phrases et le projet global suinte le totalitarisme? Rien que le fait de disserter sur la vie d’enfants comme s’il s’agissait de poulets d’élevage, cela me semble suspect. (oui, j’avoue, toute la science pédagogique me semble suspecte)

        Sinon, entièrement d’accord avec le reste et surtout avec la conclusion, mais pas en les mettant dans un autre enfer.

      2. Avatar de vigneron
        vigneron

        Je ne vois pas de niard qui ne mérite pas d’être extirpé le plus possible et le plus tôt possible des griffes parentales, aucun.

      3. Avatar de Moi
        Moi

        Ne généralise pas vigneron, tout le monde ne t’a pas comme père.

      4. Avatar de Marlowe
        Marlowe

        à Moi,

        Ainsi donc, vous « pensez » être un expert en totalitarisme.
        Cela reste à démontrer.
        Je dois reconnaître que, par contre, vous êtes absolument moderne.

      5. Avatar de Renard
        Renard

        @ Vigneron

        Je ne vois pas non plus de môme qui mérite d’être balancé dans une usine à janissaires de la république.
        Plus généralement, de quoi qu’il s’agisse, je ne vois de môme qui a mérité ça.

      6. Avatar de zébu
        zébu

        Vigneron, on jurerait que tu écris exactement l’inverse de ce que tu veux dire, là …
        🙂

      7. Avatar de vigneron
        vigneron

        Kestucrois Zeb ! quand j’étais branleur j’voulais être juge pour enfants. Juste pour en sauver le max…

      8. Avatar de Mor

        On les reconnaît facilement les sauvés. Ce sont ceux qui ont les oreilles les plus longues et rouges.

        Quant à qui appartiennent les enfants, c’est marrant mais j’ai comme l’impression qu’eux, se demandent l’inverse ; qu’est-ce qui est à nous ? Je propose un rite d’initiation à la vie publique la veille de leur premier jour d’école avec discours solennel du genre : on vous envoie là-bas parce qu’on a rien compris et qu’il va falloir que vous vous maniez le train à trouver des solutions. Nous, on sait plus. Allez, les enfants sortez-nous de l’enfer.
        Comme ça au moins, ça servira à quelque chose de les emmerder.

      9. Avatar de michel lambotte

        A Moi!
        Cela ne suinte pas le totalitarisme mais bien ce que j’ai connu à l’internat, le respect des consignes, en rang pour rentrer en classe, obéir à nos pères, cela me rappelle les bureaux vitrés des contremaîtres dans les usines qui surveillaient les ouvriers.
        Qu’est que vous croyez, le travail en usine est d’une certaine manière du totalitarisme
        Il est évident que ce monde est dépassé et inapte à résoudre nos problèmes, mais ces propositions remises dans le contexte révolutionnaire ne sont pas exemptes de perspicacités.
        Elles sont évidemment à remettre en concordances avec nos réalités actuelles qui sont différentes.
        Rassurez-vous, je ne veux surtout pas mettre les enfants dans un autre enfer et je pense que l’enseignement doit être revu de fond en comble en tenant compte des avancées telles que internet, la crise de l’énergie, climatique etc

        Rien que le fait de disserter sur la vie d’enfants comme s’il s’agissait de poulets d’élevage, cela me semble suspect.

        Toute l’ére industrielle n’était faite que de cela pour terminer comme le dit Vigneron au chemin des dames.http://www.dailymotion.com/video/xc5ypx_sur-le-chemin-de-la-vie-gerard-leno_music
        Personne ne peut savoir ce que sera l’enseignement dans le futur et c’est évident que les parents sont responsables de leurs enfants et sont tenus de les accompagner sur le chemin de la vie.
        Allez un peu de tendresse
        http://www.dailymotion.com/video/xc5ypx_sur-le-chemin-de-la-vie-gerard-leno_music

      10. Avatar de Pignouf 1er
        Pignouf 1er

        s’ils n’appartiennent à personne, comment justifiez vous le droit à l’avortement ?

      11. Avatar de Renard
        Renard

        @ Pignouf

        Votre sérénité,
        si vous considérez qu’un fœtus est un enfant, rien ne justifie l’avortement.
        Sinon, votre argument tombe de lui même.

      12. Avatar de vigneron
        vigneron

        Ah parce que chez les Pignolles le Droit de Propriété suffit à justifier le droit à l’avortement ? Pourquoi pas l’interruption aussi quand ils deviennent vraiment chiants alors hein ? Quand ils font les ratiches ou commencent à étendre leur champ de prédation par exemple. Ben quoi ? y sont à moi ! Et pourquoi pas les vendre ? les louer ? etc…
        C’est toi qu’appartiens à tes lardons mon Pignollo, comme l’agouti aux poux d’agouti et ils n’appartiennent pas non plus à Dieu, à la Création ou je ne sais quelle Nature, Pignolle.

      13. Avatar de Moi
        Moi

        @Marlowe: qui parle d’expertise? Il faut être criminologue pour reconnaître un assassin?

      14. Avatar de Pignouf 1er
        Pignouf 1er

        @vigneron
        « Ah parce que chez les Pignolles le Droit de Propriété suffit à justifier le droit à l’avortement ? »

        Non, ce n’est pas « ma » définition mais celle qui est communément admise (le droit à l’avortement étant légitimé par le droit à disposer de son corps et non celui d’autrui comme vous sous-entendez).

      15. Avatar de Pignouf 1er
        Pignouf 1er

        @Renard
        « si vous considérez qu’un fœtus est un enfant, rien ne justifie l’avortement.
        Sinon, votre argument tombe de lui même. »

        Je parlais dans le contexte où les parents sont « expropriés » de leurs enfants et posais la question de savoir si également l’enfant à naître devait être considéré comme la propriété de l’Etat. Auquel cas cela soulèverait de nouveau la question du recours à l’avortement.

        Quant à ce que je considère : du moment que l’Etat reconnaît le mort-né comme un individu qui peut prétendre à une identité et des obsèques, et qu’il attribue un congé-maternité, cela signifie qu’effectivement le mort-né est un enfant comme un autre et forcément le foetus l’est aussi (dans les limites définies par la loi).

        Hormis les concepts d’individus et d’état-civil, il n’est pas interdit de se questionner sur ce qu’est la vie. Quand vous légitimez un acte stoppant une forme de vie, vous légitimez aussi tout un ensemble d’actes annexes : si un individu provoque un accident contre une femme enceinte et faisant avorter celle-ci contre son gré, elle ne peut donc pas prétendre au préjudice subit par son futur enfant.

      16. Avatar de vigneron
        vigneron

        C’est pas clair du tout ton affaire Pignolle… Tu as le droit de garder le silence. Le devoir même.

      17. Avatar de Renard
        Renard

        @d Pignufum

        Hormis les concepts d’individus et d’état-civil, il n’est pas interdit de se questionner sur ce qu’est la vie.

        Farpaitement (Léon, deux Muscadets). Alors que dont auquel, j’vais vous dire le fond d’ma pensée à moi.
        J’crois que, en plus que l’instruction qu’il faut leur donner, l’éducation, ça a deux buts. Permettre au chiard de comprendre quel projet ses parents ils ont pour lui, paske les parents, même s’ils le savent pas, ils veulent toujours le télécommander, le môme.
        Et puis lui donner les moyens de choisir s’il l’accepte ou pas, le projet des parents.
        Vale, pignufe.

    3. Avatar de juan nessy
      juan nessy

      C’est le côté le plus abject de la propriété .

      Penser que l’on est propriétaire de ses enfants .

    4. Avatar de BRL
      BRL

      @Moi. Bonsoir. La pension complète et la séparation d’avec les parents vous semble-t-elle plus insupportable à l’âge de cinq ans qu’à l’âge où, devenu majeur, le fils chéri jette ses gourmes sur les sentiers érasmusiens ? Mon frère poursuit des études à l’autre bout du pays et je le vois au mieux deux fois par an. Je devrais m’en satisfaire, au motif qu’à son âge, on est caparaçonné ? Qu’en saurais-je, puisque je ne le vois que deux fois par an ? Je vous renvoie au texte de Saint-Fargeau. Les institutions publiques s’ouvrent aux enfants du secteur, lesquels ne doivent pas faire plus de deux lieues (reproduit de mémoire, la fatigue me gagne) pour s’y rendre. Un parent du conseil formé localement est présent dans la place. Quand on veut embrigader un citoyen, on s’arrange pour l’expédier dans une caserne très éloignée de ses repères usuels. Le maillage scolaire du territoire envisagé par les Révolutionnaires était assez étroit pour compenser ce qui vous semble un traitement inhumain. Les parents savaient où se rendre pour revoir leur enfant en cas de problème et à qui s’en remettre pour le régler.

      1. Avatar de Moi
        Moi

        @BRL: « Je devrais m’en satisfaire, au motif qu’à son âge, on est caparaçonné ? Qu’en saurais-je, puisque je ne le vois que deux fois par an ? »

        Vous devriez vous en satisfaire du fait que c’est là son choix et qu’il peut revenir s’il le désire (du moins, je l’espère pour lui). Si votre pension complète est du même acabit (libre choix et possibilité de retour si cela déplaît), je n’y vois aucun inconvénient. Mais je doute que le programme d’enrégimentement de Saint-Fargeau s’accommode de ces libertés.

      2. Avatar de michel lambotte

        Je pense qu’il faut se remettre dans le contexte de l’époque.
        De quoi était-il composé, d’un côté d’un ensemble de manufactures industrielles naissantes qui avaient besoin de bras, de l’autre, d’une nuée de paysans illettrés indisciplinés à la ponctualité industrielle.
        Il fallait bien mettre au point un système qui pouvaient les disciplinés à cette ponctualité tout en leur donnant un minimum des connaissances pour arriver à travailler dans ce système industriel naissant.
        Tout en étant le moins élitiste, le programme de Saint-Fargeau me prarait le plus adapté à l’époque.
        Enfin c’est mon point de vue.
        Ceci dit, nous n’avons plus besoin de cela étant donné que les circonstances actuelles sont totalement différentes, il faut faire preuve d’imagination et de créativité pour mettre en place un système d’enseignement capable de relever les défis actuels notamment celui de l’épuisement des ressources qui est à mes yeux le plus important (je pense que vous l’aurez compris )

        @ Pigouf 1er
        Et bien oui, c’est le droit de propriété qui justifie le droit à l’avortement et non le fait que nous sommes parent, et cela je le réprouve.
        Ceci dit je suis bien entendu d’accord avec l’avortement thérapeutique en cas de danger pour la mère ou de graves malformations pour le foetus

  12. Avatar de jarrige
    jarrige

    Enlever les enfants aux familles, ça vous rappelle rien ?

    Moi si, de Sparte aux jeunesses hitlériennes, mussoliniennes, bolcheviques
    etc… et aujourd’hui la Corée du Nord, l’histoire est pleine des totalitarismes
    qui commencent ainsi.

    1. Avatar de vigneron
      vigneron

      Enlever les enfants aux familles, ça vous rappelle rien ?

      Si. La DDass. mais tout le monde n’a pas la chance d’être orphelin. Pas vrai Renard ?

      1. Avatar de Renard
        Renard

        @uBig V

        C’est à moi qu’on cause ?
        Bien sur que le projet à Saint-Fargeau est délirant, comparable à la même époque au bordel obligatoire chez Sade.
        Quant à feu la DDASS et à ses équivalents actuels, j’ai pas de réponse. Vaut-il mieux laisser un gamin dans un milieu dangereux où l’en soustraire ? A-t-on les moyens humains ou financiers d’amender ce milieu pour l’y maintenir ? Réponse au cas par cas. C’est le genre de truc ou ça fait trop mal pour une réponse unique.

      2. Avatar de Moi
        Moi

        @Renard: « C’est le genre de truc ou ça fait trop mal pour une réponse unique. »

        Enfin une réflexion sage.

      3. Avatar de vigneron
        vigneron

        Le Jules de Renard, renard. Pfff…

      4. Avatar de jarrige
        jarrige

        Rien à voir.
        La DDass n’est là que pour suppléer les familles défaillantes.

      5. Avatar de Renard
        Renard

        @ Vigneron

        Xcuses. Je croyais qu’c’était celui qui bouffait le ptit spartiate de l’intérieur.
        Sinon, pour le Jules, j’aurais du le voir venir.

      6. Avatar de vigneron
        vigneron

        En 2005, 130 000 gamins en placement administratif ou judiciaire en France.
        Avec les mesures de protection à domicile (adm et jud) c’est 300 000 sous contrôle. Et ça monte à 1,5 % des niards dans certains départements pour les placements et 2% pour le total de ceux sous protection…
        http://oned.gouv.fr/docs/production-interne/chiffres/carte3_typesmesures05.pdf

    2. Avatar de Dissonance
      Dissonance

      @jarrige

      Comparaison n’est pas raison. Ce n’est pas tant le fait que les enfants soient envoyés en pension pour leurs études, que la nature du contenu éducatif qui importe, si?

      Je vous fais d’ailleurs remarquer que le pensionnat (ou plutôt l’internat de nos jours) existe aussi en France. Croyez-vous donc que ceux qui comme moi sont passés par là soient de dangereux extrémistes pour ce seul motif?

      1. Avatar de michel lambotte

        Il vient un moment où l’oiseau doit quitter le nid et le pensionnat peut y aider.
        A 16 ans j’y ai passé six mois et j’en garde un bon souvenir, après cela 4 ans de cot avec mon frère et ma soeur j’en garde également un bon souvenir.

      2. Avatar de jarrige
        jarrige

        Il ne s’agit bien sûr pas de refuser toute forme d’éducation de groupe, internat et pensionnat,
        qui peuvent être utiles, mais la forme extrême visant à quasiment limiter le rôle des parents à
        la procréation,( rôle qui pourrait d’ailleurs leur être enlevé ou contesté à l’avenir avec la procré-
        ation artificielle.
        Je suis passé par un internat, un an, pour réussir le baccalauréat,( j’avais tendance à trop lever
        la tête en classe, à préférer la rue à ma table de travailsurtout vers les mois de mai-juin! ): je
        n’ai pas gardé un mauvais souvenir de cette année d’internat.

  13. Avatar de fujisan

    Inculture(s) 2 : Une autre histoire de l’éducation « Et si on empêchait les riches de s’instruire plus vite que les pauvres… », Franck Lepage

    En 1792, la Convention auditionne le rapport du marquis de Condorcet sur l’instruction publique. Qui se souvient des autres projets d’éducation, dont celui de Mirabeau, de Talleyrand, et celui de Lepeletier de St Fargeau.
    A la différence de ce dernier qui interrogeait vraiment les conditions d’une égalité des apprentissages et des savoirs, le plan de Condorcet comporte un fort risque d’élitisme et une différenciation des citoyens par le savoir, difficulté habilement contournée par le recours ambigu au concept de “méritocratie”.
    Deux siècles et 182 ministres plus tard, on pose toujours la question : “Comment concilier égalité des savoirs et méritocratie ?” On ne le peut pas ! La méritocratie et l’égalité sont inconciliables ! Ce sont deux principes opposés et il faut nécessairement choisir, le comble de la perversité étant de choisir la méritocratie en faisant semblant de désirer l’égalité.

    1. Avatar de michel lambotte

      Avec un titre pareil, vous allez réveiller jducac!!
      Merci pour le lien, mais je n’ai pas le temps de l’examiner du moins pour l’instant.
      Ceci dit, l’élitisme était nécessaire au capitalisme industriel, mais comme ce dernier est dans l’impasse, il nous faut un autre système qui pourrait mettre en évidence les capacités de chacun dans un esprit de solidarité autour des questions de survie de l’humanité sans oublier les rapports de force.
      http://www.pauljorion.com/blog/?p=25564#comment-196711
      La taĉhe est immense et elle se présente à nous tous les jours.

  14. Avatar de erde
    erde

    Il n’est pas nécessaire d’avoir fait le parcours des « grandes écoles » pour comprendre qu’une classe de maximum 20 élèves leur donnera plus de chance pour intégrer les matières enseignées.
    Chacun d’entre-nous ( je pense) a encore en mémoire le souvenir de complicité avérée dans au moins une matière avec son professeur.
    C’est ce que l’on pourrait nommer tout simplement le facteur humain.
    Tant que les classes seront constituée de plus de 20 élèves , il sera impossible de transmettre le savoir.
    force est de constater que « l’Ecole Républicaine » a failli à sa mission.
    Maintenant au risque de me faire « modérer » je persiste à croire ( oui c’est mal) que tout cela était prévisible.
    L’ascenseur social est bien en panne et n’est pas prêt de ré-fonctionner….
    D’autant que le dé-cervelage marche à plein régime et ce depuis la maternelle.
    Même si cela m’est difficile à admettre, je peux comprendre la découragement du corps enseignant.
    Alors le « grand changement » …laissez-moi rire ! Il faudra plus de 2 générations pour récupérer cet énorme gâchis, à condition que nos politiques fassent le job (maintenant ) pourquoi ils sont grassement payés…

    1. Avatar de Ludovic
      Ludovic

      Il m’est personnellement suffisant d’avoir fait le parcours des « grandes écoles » et d’avoir pris par la même occasion l’ascenseur social pour penser que le nombre d’élèves par classe est totalement étranger à la réussite de la mission de l’Ecole.
      La seule façon pour un « fils d’ouvrier » de s’en sortir est de côtoyer le fils de l’ingénieur pour prendre conscience que sa condition n’est pas définitive pour peu qu’il s’ouvre au savoir qu’on lui dispense. Statistiquement, cette mixité est d’autant plus probable que la classe est nombreuse…
      Mais, pour être politiquement correct, on préfère militer pour des classes réduites tout en taisant qu’elles seront socialement homogènes…. gage d’échecs garantis (enfin pas pour tout le monde!)

      1. Avatar de Kaiel

        Ben comparer l’enseignement aux élèves des grandes écoles et celui au primaire, faut avoir l’esprit étrangement tourné.

    2. Avatar de babypouf
      babypouf

      Dans l’enseignement de masse qu’offre l’éducation nationale le « facteur humain » ne doit surtout pas être espéré, c’est une question d’égalité des chances.

      Pourquoi les meilleurs profs (à priori) veulent aller dans les lycées centraux des grandes villes alors que c’est justement pas là qu’ont a besoin d’eux ?

      Les livres d’enseignement Français actuellement sont d’une bêtise ahurissante. Ils sont conçu exclusivement comme un soutient à l’enseignement du professeur. Il est impossible avec ces livres d’apprendre seul la matiére qu’ils traitent. L’enseignement en France est conçu centré sur le prof (nous retrouvons ici le « facteur humain »), alors qu’il faudrait surtout se recentrer sur le sujet que l’enseignant est censé traiter.

      J’ai pû comparer des livres scientifique de classe Finlandais avec ceux de Français. La conception des livres est totalement différente. Le livre y est conçu comme le support central de la connaissance que l’éléve doit acquérir. En fait seul et avec un livre qui serait bien lu et appris, l’éléve Finlandais n’a plus besoin de prof car tout est dis et expliqué clairement. Faire cela avec les livres Français est impossible tellement ils sont mal conçus, ce sont des livres « bandes dessinées » à l’usage des profs, pas des éléves.

      Gachis monstrueux

      Salutations

      Cordialement

      1. Avatar de Candide
        Candide

        Pourquoi les meilleurs profs (à priori) veulent aller dans les lycées centraux des grandes villes alors que c’est justement pas là qu’ont a besoin d’eux ?

        Pour la plus simple de toutes les raisons : leur boulot c’est d’enseigner, c’est-à-dire de transmettre des connaissances, et c’est pour cela qu’ils ont été formés. Pas pour passer 50 % (et je suis peut-être généreux) de leur temps à gérer l’extériorisation des états d’âmes (justifiés ou non) de leurs élèves et étudiants dans les zones « défavorisées », états d’âme qui ne sont que le produit d’un schéma sociétal dont lesdits enseignants ne sont pas responsables.

        Pour faire simple, il est beaucoup plus agréable pour quiconque de bosser dans de bonnes conditions que dans de mauvaises.

      2. Avatar de Ludovic
        Ludovic

        Où l’on se trouve face à cette caractéristique unique au monde :
        En France, les « entreprises de Service », dès lors que l’Etat y participe de près ou de loin, ne recherchent pas la satisfaction de leur « client » mais bien celle de celui qui est supposé le rendre !
        Ce dernier réalisera malheureusement un jour que son attitude irresponsable, largement encouragée par un syndicalisme clientéliste, condamne son Service jusque-là Public…

      3. Avatar de Devillebichot Guy
        Devillebichot Guy

        Sans doute est-il nécessaire de se demander pourquoi les « livres de classes » seraient si mal conçus(nettement moins bien qu’en Finlande est-il précisé).Où sont les responsables d’un
        gachis monstrueux de ce genre? Qui verrouille-t-il le « système » des livres scolaires en France?
        Des éditeurs?Des réseaux d’enseignants?Des « commissions » au Ministère?Une étude sérieuse
        est nécessaire:mettre les choses à plat.A quoi bon des livres qui ne servent pas vraiment aux
        éléves,et/ou seulement à des enseignants qui manquent d’idées…Oui,bien sûr,Babypouf a
        raison:regarder de près les bouquins tels qu’on les utilise en Finlande.Est-ce si difficile?

    3. Avatar de EOLE
      EOLE

      Tant que les classes seront constituée de plus de 20 élèves , il sera impossible de transmettre le savoir.

      Absurde! Nous ne nous sommes pas mal sortis de classes à 35! A ciontrario, Alexandre n’a pas pleinement profité de sa relation unique à son précepteur Aristote… Combien d’étudiants dans un amphi?

    4. Avatar de baraka
      baraka

      Ce n’est pas tant le nombre d’élèves par classe qui pose problème que l’hétérogénéité des élèves.
      D’où le découragement compréhensible du corps enseignant, coincé entre l’obligation de respecter le rythme du programme scolaire et celui de prendre le temps nécessaire pour mettre à niveau certains élèves à la traîne.
      Cette hétérogénéité (sociale, scolaire, ethnique, religieuse etc….) peut être une formidable occasion de promouvoir le tutorat entre les élèves, non seulement utile pour décharger l’enseignant de sa lourde tâche, mais également pour rendre l’élève actif et acteur de sa formation tout en l’éduquant à oeuver pour le bien d’autrui.
      « J’ai d’abord exposé la théorie des quanta à mes élèves. Levant les yeux vers eux, je n’ai vu que des visages ébahis. Ils n’avaient manifestement rien compris. J’ai recommencé l’explication. Ils n’avaient toujours pas compris. J’ai tout repris une troisième fois et, là, j’avais moi-même enfin compris ». (extrait du livre « le processus de l’éducation » de Jérôme Bruner)
      La meilleur façon de recevoir est celle de donner, celle d’apprendre c’est donc celle d’enseigner. Je crois au vertus du tutorat qui ferait de chaque élève une source vive d’enrichissement pour autrui et non pas seulement un réceptacle inerte de connaissances.

  15. Avatar de Renard
    Renard

    A lire le projet de Saint-Fargeau, on retrouve les bases du Lycée Napoléonien.
    Sauf que Rome y avait remplacé Sparte.

  16. Avatar de Papimam
    Papimam

    Super, bravo et merci, un sujet majeur.
    Ce billet tombe à pic, je viens de rédiger un petit mail sans prétention pour informer de la dernière lettre de l’éducation du Monde et également du film « le pensionnat de l’espoir »

    Condensé de mon mail !

    1. Un documentaire en 6 volets sera diffusé le 17 et 24 septembre sur France 3. « Le pensionnat de l’espoir ».
    Selon la critique de téléObs une excellente réalisation
    « Apprendre à apprendre » accompagne la photo qui illustre l’article de l’Obs. Devise qui m’est chère au coeur.
    « Un documentaire sensible et vivant qui ouvre le débat sur l’échec scolaire et les déficiences du système éducatif français.
    En prime, le 25 un débat dans la remarquable émission de Taddeï « Ce soir (ou jamais !) ».
    http://www.tele-2-semaines.fr/contenu_editorial/pages/echos-tv/10866-le-pensionnat-de-l-espoir-commence-sur-france-3-le-lundi-17-septembre

    2. La dernière lettre de « La Toile de l’Education » du Monde du 12/9 nous informe des médiocres performances de notre système éducatif.
    Serions nous lanterne rouge en Europe dans le domaine de l’éducation ?
    Pour le primaire en tous cas « Peut nettement mieux faire ».
    Ce qui me révolte le plus ce sont les inégalités dans les chances d’accéder à l’éducation adéquate en fonction du potentiel des enfants et non de leur CSP.
    (Voir le dernier N° spécial de Alternatives Eco. consacré aux inégalités en France).

    « Inégalités et mauvaises performances du système français – rapport de l’OCDE »

    Le constat pour la France est mitigé. Si notre pays est bien noté pour la scolarisation en maternelle, son école reste inégalitaire……. »

    http://www.lemonde.fr/ecole-primaire-et-secondaire/article/2012/09/11/education-la-france-un-pays-atypique_1758572_1473688.html
    http://www.lemonde.fr/education/article/2012/09/11/education-la-france-est-elle-une-bonne-eleve_1758461_1473685.html
    http://www.oecd.org/fr/edu/rse2012.htm

    http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2012/09/12092012Article634830310693830635.aspx

    « Supérieur moteur. Le rapport n’est pas non plus flatteur pour l’enseignement supérieur français. La France compte trop peu de docteurs…… »
    Pourtant, être diplômé de l’enseignement supérieur procure non seulement un meilleur emploi, un statut plus protégé et une meilleure rémunération mais est aussi bénéfique pour la collectivité.

    http://www.lemonde.fr/education/article/2012/09/11/les-etudes-superieures-un-moteur-de-croissance_1758707_1473685.html?xtmc=ocde&xtcr=1

    « Recul. Enfin, les universités françaises reculent dans le palmarès international publié, mardi 11 septembre, par la société britannique QS…… »
    http://www.topuniversities.com/university-rankings/world-university-rankings/2012

    1. Avatar de BRL
      BRL

      Merci Papimam pour ce bouquet de références qui aidera les curieux et les curieuses à resserrer mon diagnostic.

  17. Avatar de Esope

    Pourquoi est-il toujours si peu question de la formation continue, dans les faits comme dans les discours des « sachant », ici ou ailleurs ?
    Vous ne trouvez pas cela bizarre ? Dans un monde en mutation constamment accélérée, elle devrait avoir une place beaucoup plus importante, qu’il s’agisse de formation culturelle ou de formation technologique. Elle devrait servir d’ascenseur social. C’est la télévision, le show-biz , la pub et la presse pipole qui ocupent la place laissée vacante …

    1. Avatar de timiota
      timiota

      Ah oui.
      Mes lectures de Richard Sennett éclairent un peu cette relative mise de côté des savoir-faire, mais je ne parvient pas à le résumer dans un ligne? Termes clés : Capitalisme/respect artisanat/savoir-faire…

      1. Avatar de michel lambotte

        Annecdote
        Je travaille dans une entreprise qui installe des pompes à chaleur, un jour j’ai eu une personne (une connaissance du patron) qui devait travailler avec nous en attendant de trouver un emploi ailleurs. Après quelques jours j’ai refusé la situation et lui ai dit tu restes ou tu pars, et je veux bien t’aider à progresser.
        Il faut dire que j’avais détecter chez lui des capacités inexploitées, il n’était même pas conscient de leur exsistence, alors j’ai relevé un défi, lui permettre de se former lui-même en les utilisant.
        Je pense que c’est réussi, depuis 3 ans il est bien intégré dans l’entreprise de plus en plus épanoui et on peut lui donner des responsabilités.
        Reste à le convaincre d’apprendre les bases de l’électricité pour progresser vers plus de technicité.
        C’est en réalité l’utilisation des concepts décrits dans le livre que vous m’aviez recommandé
        http://www.le-perfologue.net/textes-livres/ce-que-sait-la-main-richard-sennett.htm

        Tous les systèmes cherchant à séparer la conception de la réalisation sont voués à l’échec

        C’est évident

    2. Avatar de herve
      herve

      La formation continue n’est pas faites pour éduquer mais pour apprendre un métier.
      C’est en cela qu’elle est si en vogue actuellement parmi les politiques.
      Un citoyen apte à satisfaire une fonction et totalement décérébré. Le rêve pour ceux qui nous dirigent.

      1. Avatar de michel lambotte

        L’éducation ne se fait pas seulement à l’école, elle peut aussi se construire tous les jours au contact des autres travailleurs et cela jusqu’à la fin des jours.
        Est décérébré qui veut bien l’être, et c’est surtout la pub qui en est responsable, le tout tout de suite qu’elle nous enseigne et dont les jeunes sont friands.

  18. Avatar de methode
    methode

    Si la suffisance des accapareurs de l’espace médiatique est incurable, car elle s’est indurée avec le temps et automatisée, l’embarras de certains décideurs mérite d’être tisonné. Il peut en sortir autre chose que le feu follet d’un vague remords.

    il y a de très bons programmes. et des médias trop unanimes, centralisé, laisseraient un arrière-gout trop prononcé de dictature.

    La culture extrascolaire vient en appoint et nourrit déjà une forme diffuse de discrimination,

    oui, mais ne pas en tirer de conclusions trop hâtives,

    si le riche se cultive beaucoup, ce n’est pas du temps perdu pour le pauvre, qui par exemple se développe en matière de relationnel ou en sport… pour parvenir à une conscience citoyenne il n’est pas nécessaire d’avoir une haute culture, mais de passer un palier culturel, disons minimum. puis de le réactualiser. poursuivre de longues études amène à une insertion réussie dans la vie professionnel capitale, mais ne présume pas particulièrement d’une conscience citoyenne. ce qui explique que des diplômés financiers puissent manquer du sens moral ou collectif le plus élémentaire, et inversement pour une petite infirmière (cadre a tout de même). sens collectif ou moral que le pauvre a pu assimiler plutôt, hors du petit cocon douillet du gosse de riche qui risque de l’acquérir malheureusement après… et là, c’est un drame.
    – vive le scoutisme?
    il n’y a donc pas ‘échec de l’instruction républicaine à la française’, fumisterie à la mode, mais échec de la société française faire germer puis maintenir la graine culturelle plus ou moins féconde mis en chaque petit citoyen scolaire par les hussards noirs de la républiques. doublé d’un échec de la société française du travail à corriger ce déséquilibre qui profite aux riches: soit une société qui privilégie la fonctionnalité à la réflexion (d’où ces énormes gaspillages de production).
    – est-ce forcément à l’école de s’adapter au monde du travail?

    il y a de très bon programmes. il y a l’outil médiatique. il y a les priorités données ; ce qui n’est pas incompatible avec l’idée de choix, condition à la liberté. les décideurs doivent donner le la, en commençant par leurs chérubins chéris.

    1. Avatar de methode
      methode

      désolé pour les fautes, je n’ai pas eu le temps de relire, la modération est trop efficace.

  19. Avatar de Ludovic
    Ludovic

    Dommage qu’un tel argumentaire soit bâti sur une grossière erreur, digne d’un pur scolaire :
    L’admission aux classes préparatoires s’effectue sur dossier constitué par l’ensemble des notes et appréciations de l’élève au cours de son année de terminale que la mention, dont tout le monde sait par ailleurs qu’elle ne sert à rien, confirme dans la plupart des cas !

    1. Avatar de Dissonance
      Dissonance

      @Ludovic

      Dommage que votre remarque soit bâtie sur une grossière erreur de compréhension du texte et à un aveuglement manifeste quant aux statistiques affichées (les jolis histogrammes bleus trônant au beau milieu du billet, si, si, regardez bien).

      En effet le dossier scolaire compte largement pour l’admission aux prépas, mais ce que BRL vous dit, c’est précisément que les enfants issus d’un milieu social et culturel moindre sont défavorisés à leur entrée en terminale par le changement (non-explicite) d’appréciation de leur travail. Par conséquent, c’est bien la constitution de leur dossier qui est mise en cause.

      Par ailleurs, les statistiques affichées sont éloquentes: 45% d’enfants issus de milieux populaires à l’entrée en 6ème, mais ils ne sont plus que 13% à accéder aux prépas.

      1. Avatar de BRL
        BRL

        Je ne me serais pas mieux glosé moi-même, Dissonance. Merci. J’ajoute ceci, à l’attention des connaisseurs des classes prépas : il nous a été dit, lorsqu’on nous a présenté en classe de terminale les prépas littéraires, que les résultats de l’année ET la mention seraient pris en compte. Le rapport du Sénat n’insisterait pas sur l’importance de la mention si celle-ci était négligée. Il y a ce qui se dit et ce qui ne se dit pas. J’en avais été informé officiellement mais ce n’est pas toujours le cas. Je suis entré en hypokhâgne avec une mention limite. L’écrasante majorité de mes camarades avait un pedigree meilleur que le mien. Un hasard ? Pas vraiment. C’est un corps qui se perçoit comme un corps d’élite, avec son hymne en latin macaronique, son tutorat bizutant et ses professeurs convaincus d’être les bergers de l’excellence. Il était de bon ton parmi mes bergers de dauber l’université. Je précise que ces mêmes bergers n’hésitaient pas à se faire les complices et les perpétuateurs du bizutage. Je m’y suis soustrait, pour ma part, et j’en ai dénoncé la pratique. Résultat : pas de tuteur pour moi. Je suis passé en khâgne quand même, sans donner un seul instant l’impression de vouloir jouer le jeu (je découvrais de nouvelles perspectives d’analyse et cela me suffisait ; les pantalonnades de corps de garde, très peu pour moi). Comme quoi, on peut passer à travers les mailles du filet. J’ai échoué au concours d’entrée à Normale Sup’ sans doute parce qu’il m’était plus agréable de goûter à mon prochain que de le mordre. La vitesse de croisière au travail que j’ai acquise en prépa m’a permis de mener tranquillement mon bonhomme de chemin à la fac, mais elle ne m’aura pas donné de boulot. Je ne mords pas, vous dis-je ! J’ai compris assez tôt que les chenils élitistes forment, sauf rares exceptions (et j’en connais) des mâtins et pas des hommes.

      2. Avatar de BasicRabbit
        BasicRabbit

        @ BRL
        « des mâtins »

        Et des matons.

      3. Avatar de Ludovic
        Ludovic

        Or, l’obtention du bac, dans la perspective méritocratique, ne signifie rien en elle-même si aucune mention ne l’accompagne, car c’est la mention qui permet d’intégrer les classes préparatoires aux grandes écoles.

        Les chiffres sont incontestables et leur compréhension nous est commune. On ne peut pas en dire autant des lettres…

        @BRL : Quel serait votre point de vue aujourd’hui si hier vous aviez satisfait votre ambition d’intégrer Normale Sup’ ?

      4. Avatar de BRL
        BRL

        @Ludovic
        Justement, je n’avais pas l’ambition d’intégrer Normale Sup’. Mon tempérament me rend hermétique à l’esprit de compétition. N’écrivez pas une biographie contrefactuelle avec ce que je vous dis de mon parcours. J’étais simplement heureux de pouvoir entrer dans le vif des enjeux propres aux matières du lycée, dont la plupart se retrouvaient en prépa. Le rythme de travail était le même. L’élan pris au lycée s’est continué. J’ai suivi cette voie plus par inertie que par mordant. On peut tout à fait tenir, en prépa littéraire (prépa provinciale), sans être un loup pour son prochain. Dans le feu du concours, c’est autre chose, mais à ce moment-là, j’étais déjà ailleurs.

      5. Avatar de Dissonance
        Dissonance

        @Ludovic

        Cette phrase n’est éventuellement pas exacte, certes, mais cette inexactitude suffirait-elle vraiment à disqualifier l’ensemble du texte, le cas échéant? Je ne le pense pas.

      6. Avatar de sylla
        sylla

        il nous a été dit, lorsqu’on nous a présenté en classe de terminale les prépas littéraires

        Déjà tout le monde n’a pas cette présentation…

    2. Avatar de EOLE
      EOLE

      La sélection en prépa est au moins autant fondée sur la résilience, le moral et la volonté des étudiants que sur les critères de savoir ou de culture. Il faut pouvoir y résister aux profs, à la compétition parfois sauvage et aux multiples tentatives de démoralisation. Mais n’est-ce pas l’apprentissage de la vie tout simplement..?

      1. Avatar de Dissonance
        Dissonance

        @EOLE

        Mais n’est-ce pas l’apprentissage de la vie tout simplement..?

        Question au double sens intéressant: Ne serait-ce justement pas à cause de ces mauvais traitements subis durant leur scolarité que les élites rendent la vie de tous insupportable ensuite selon le principe connu de la victime qui devient bourreau à son tour?

      2. Avatar de Kaiel

        Quel triste vision de la vie si c’est, selon vous, ce qu’il faut apprendre pour bien vivre.
        Soyons prêt à nous entretuer, pour résister au pression. Des gars en prépa que j’ai croisés (à l’occasion d’una animation) se prenaient pour les rois du monde ils étaient imbus d’eux-mêmes, prêt à devenir trader dans une grande banque je pense. D’autres qui étaient déjà dans les plus hautes écoles (normal sup, central…) m’ont aussi traumatisé en fêtant les 20 ans de l’un d’entre eux en jouant au uno. (si si c’est du vécu).

  20. Avatar de redrock

    Je signalerai ce qui me semble être une double erreur au début de cet article:
    La mention ne joue aucun rôle pour l’admission en prépa, seul le dossier scolaire joue car les admissions sont faites avant les résultats du bac (sous réserve de réussite!).
    Le diplome de la mère joue un rôle déterminant sur la réussite ainsi que le décrit une étude de D Placé et Bruno Vincent pour l’INSEE texte de l’étude  » Les diplômes obtenus restent très liés à l’origine sociale mais celle-ci a une influence plus faible sur les compétences mesurées par l’enquête, à l’écrit et en calcul. Le niveau d’études dépend aussi fortement de celui des parents, qui est corrélé avec leurs positions professionnelles. En tenant compte de cette corrélation, il apparaît que la profession du père n’a pas une influence majeure. C’est l’origine culturelle mesurée par les diplômes des parents, tout particulièrement par celui de la mère, qui joue un rôle prédominant tant sur le niveau d’études que sur les compétences. Concernant les compétences seules, avoir une mère diplômée constitue un atout plus grand qu’avoir seulement un père diplômé. »

    Je noterais enfin cette propension chez de nombreux auteurs-professeurs compris-à dénigrer l’élève scolaire ce qui revient en fait à attribuer toute sorte de qualités potentielles à ceux qui restent en marge et ne jouent pas le jeu et qui sont donc tout naturellement de plus en plus nombreux ce qui devrait remplir d’aise tous les contempteurs de cette stupide « scolarité ».

    Le niveau de démocratisation en Lycée a plafonné vers le milieu des années 1980 pour décliner ensuite régulièrement avec l’arrivée des mesures Jospin-Allègre et s’effondrer ces dernières années avec le saccage de la Droite (après celui du PS) Vers les années 1985 j’ai pu entendre en réunion parent-profs « c’est inadmissible qu’un fils de médecin ne puisse aller en 1S! » Trop de démocratisation n’est pas souhaité par tous, bien au contraire on voit resurgir un peu partout dans les évaluations des « entretiens » ou des disciplines à notation louvoyante permettant en fait de « choisir  » les candidats ou les profils désirés .

    Toutes les frondes diverses que l’on entend contre les diplômes, les grandes écoles , les concours anonymes ne sont bien souvent que le reflet de l’angoisse de la classe dominante face à une démocratisation encore trop forte qui se traduit par plus de concurrence pour leurs enfants.

    Pour avoir pas mal fréquenté le milieu des grandes écoles en tant qu’élève, professeur et père d’élève je peux affirmer que cette sélection sociale réelle est aussi le fruit d’une culture du travail, de la rigueur, de l’effort et de la curiosité qui elle n’est pas spécifique d’un groupe social.

    Il y a des élèves de haut niveau tout comme il existe des athlètes de haut niveau; il est vrai que cet entrainement investi dans l’école se retrouvera plus facilement dans des familles ayant déjà connu ce parcours et disposant de plus d’aisance financière pour le mener.

  21. Avatar de Guy Leboutte

    En vitesse, chers amis.
    Je tique en voyant les graphiques triant les gens selon le niveau d’instruction du père.
    Où sont ceux qui ventilent selon l’instruction de la mère ?

    Permettez-moi d’insister sur le fait qu’il y a un domaine où l’instruction des filles est le paramètre avéré, de façon indiscutable, comme le seul efficace, c’est celui des politiques de contrôle des naissances: seule l’instruction des filles peut ouvrir à un progrès dans l’adaptation du chiffre des naissances aux intérêts, au souhait et au désir des populations, pour discutable que soit la légitimité de l’objectif, pas toujours en phase avec les réalités du terrain. Plus d’un demi-siècle d’essais et erreurs dans le monde en témoigne.

    Je jette donc un peu vite sur le papier, cette hypothèse qui me paraît néanmoins incontournable, que seule l’éducation des filles peut faire progresser les générations, autrement dit les garçons aussi, et plus que ça, l’ensemble, qui n’est pas simplement la somme des deux, en termes de diplôme final obtenu par les sujets observés, supposition faite que le progrès est plus large que celui des connaissances scolaires, qui ne seraient qu’un indicateur d’un bien plus général.
    Cette supposition souffre du fait que le niveau d’instruction est aussi l’effet de la reproduction d’un système de stratification sociale. Il y a cette histoire des jumeaux enfants surdoués, devenus jardiniers, heureux de l’être et qui ne l’ont jamais regretté.
    En ne faisant « que » faire progresser les chiffres globaux de l’éducation, nous reproduisons la stratification sociale, qui est un système de domination. En faisant progresser l’éducation du segment féminin, nous nous opposerions à un axe de la domination, qui reculerait.

    La domination étant supposée, si la société fait progresser les dominé(e)s, non seulement tout le monde progresse, mais la domination recule et le système change. C’est plus qu’évident, c’est quelque part tautologique, – et sans doute est-ce pourquoi cette volonté n’existe pas politiquement -, mais autant le savoir, et le dire ! 😉

    1. Avatar de Daniel
      Daniel

      Le paramètre avéré, de façon indiscutable, comme le seul efficace, c’est celui des politiques de contrôle des naissances: seule l’instruction des filles peut ouvrir à un progrès

      Vous avez entièrement raison pour les pays du tiers-monde, et d’autres.

      BRL est manifestement franco-centré; or, la question n’est plus vraiment pertinente pour ce pays… mais elle pourrait l’être en G.B. par exemple.
      Il paraît que le phénomène des filles mères y est grandissant.

      1. Avatar de vigneron
        vigneron

        Il paraît que le phénomène des filles mères y est grandissant.

        Tableau 1. Taux de grossesse, de natalité et d’avortement chez les adolescentes dans
        différents pays développés (pour 1000 adolescentes entre 15 et 17 ans) (Darroch, 2001)
        (chiffres 1995-1996 ):
        Pays/Grossesses/Naissances/Avortements/Ratio d’avortements

        USA / 52.8 / 33.8 / 19 / 36
        G B / 28.6 / 14.8 / 13.8 / 48.3
        Canada 27.4 / 13.6 / 13.8 / 50.4
        Suède 16.4 / 2.7 / 13.7 / 83.5
        France 10.3 / 3.5 / 6.8 / 66

         » La France et la Grande-Bretagne présentent deux situations très différentes en matière de grossesses adolescentes : ce phénomène revêt une ampleur bien plus importante dans le second pays que dans le premier. En effet, en 2007, le taux de ces grossesses (concernant des jeunes filles âgées de moins de 19 ans) est de 42,918 pour 1 000 en Angleterre et au Pays de Galles (ONS, 2009), tandis qu’il fluctue aux alentours de 14 pour 1 000 en France (Nativel, 2006, p. 116). Le taux de naissances pour les jeunes filles de 15 à 19 ans est de 26 pour 1 000, en 2007, en Grande-Bretagne, alors qu’en France, il est inférieur à 7 000. Notons toutefois que le nombre de maternités précoces diminue régulièrement en Grande-Bretagne, depuis le début des années 2000. Le taux de naissances, de 30 pour 1 000 en 2001, n’est plus que de 26 pour 1 000 en 2007 (ONS, 2009).  »

    2. Avatar de BasicRabbit
      BasicRabbit

      @ Guy Leboutte
      « niveau d’instruction »

      Dans le billet de BRL « instruction » apparaît seul deux fois « éducation » apparaît seul huit fois. Les deux mots apparaissent en même temps deux fois, ce qui laisse penser que BRL fait la différence.

      Pour moi instruction renvoie à instructeur à connotation militaire alors qu’éducation renvoie au plus civil éducateur.

      Un commentaire?

      1. Avatar de BRL
        BRL

        Bonsoir BasicRabbit.
        N’oubliez pas que le modèle spartiate est dans toutes les têtes, au XVIIIe siècle. Le repoussoir est la molle Athènes. Finalement, la mobilisation de l’Europe contre la Révolution devait nourrir plutôt la fibre militaire que la fibre intellectuelle. Cela dit, Saint-Fargeau entend former des citoyens avant d’instruire de futurs soldats. Les lycées napoléoniens, eux, ressembleront à des casernes. Les noms khâgne et hypokhâgne datent cette époque et raillent les élèves cagneux qui marchaient les genoux en dedans, ce qui gênait la manœuvre. Saint-Fargeau s’intéresse moins à l’instruction qu’à l’institution. C’est sur elle qu’il compte pour abolir l’inégalité des dons.

      2. Avatar de Moi
        Moi

        @BRL: « Le repoussoir est la molle Athènes. »

        Vous avez raison, ils pensaient beaucoup à Sparte. Mais je m’étrangle rien que d’y penser. Parle-t-on aujourd’hui de miracle grec grâce à Sparte? Parlerait-on même de Sparte si les plus réactionnaires des écrivains athéniens n’en avaient fait stupidement l’éloge?
        Miltiade, Thémistocle, Périclès, Démosthène, etc, c’étaient pas des spartiates quand même. A Marathon, c’étaient pas des spartiates que je sache. Bon, ok, ils ont perdu la guerre du Péloponnèse. Mais sur le fil et à cause de la peste.

      3. Avatar de BRL
        BRL

        @Moi. Je pensais avoir montré clairement dans mon billet ce que je pensais de la laconophilie des Révolutionnaires. Là-dessus, je me rapproche de Condorcet. La « molle Athènes », sous ma plume, c’est du persiflage. J’aurais pu mettre des guillemets, il est vrai, pour marquer la distance que je prends avec ce type d’énoncé. Mais bon, dans le feu du commentaire… Vous m’attaquez là-dessus mal à propos, Moi. Ce n’est certainement pas moi qui ferai l’éloge de Sparte ici.

      4. Avatar de vigneron
        vigneron

        Militaire aussi l’origine pour les taupins et hypotaupins BRL. Des sapeurs du génie si ce n’est de génie quoi.

  22. Avatar de selene
    selene

    Merci pour cet article sur la primauté de l’éducation pour faire république et pour éviter les pièges multiples des idéologies douteuses..

    cependant, je soutiens l’info donnée par Ludovic.. En aucun cas, les classes préparatoires ne sont réservées aux bacheliers qui obtiennent une mention, pour la bonne raison que les places en classe prépa sont attribuées avant le baccalauréat, au vu des notes et des appréciations des professeurs (le « peut faire beaucoup mieux » est très bien perçu à ce niveau là: cela signifie que l’élève a des réserves..).

    Ensuite, il faut quand même obtenir le baccalauréat, bien entendu..mais on ne parle plus de mention, à aucun moment de la scolarité.

    Ensuite, pour l’accès à l’enseignement supérieur, rappelons nous qu’avant 1973, tous les enfants n’accédaient pas à l’enseignement secondaire, et qu’il n’est donc pas possible de comparer des % entre 1970 et maintenant.

  23. Avatar de Upwind
    Upwind

    Il n’y a jamais eu autant de personnes sachant lire en France.

    Même si le niveau d’éducation stagne, le remplacement des générations fait que le niveau moyen augmente (d’après Emmanuel Todd).

    Aujourd’hui, les enfants (et les adultes) passent de plus en plus de temps à lire et à écrire que dans les années 70 à 90 grâce à internet. Précédemment, la télévision accaparait la grande majorité. Maintenant, chacun passe son temps à lire, à passer des messages, à communiquer par écrit.

    Ce fait est peut être le plus grand levier d’éducation qui est en train d’agir à notre insu.

    La formidable base de données qu’est internet permet aussi de lisser la différence de connaissances et d’accès à la connaissance entre les classes populaires et aisées.

    Aujourd’hui, vous participez à cette émancipation de la société via la pédagogie, les explications, les hypothèses et les synthèses présentées quotidiennement.

    L’enseignement a bien sûr été aussi détourné de son idéal républicain, comme l’économie l’a été, comme la vie dans les entreprises avec un but : asseoir la domination de quelques uns sur les autres.

    Critiquer (ce qui est une manière de se vanter) reste du moins un exercice ancien :

    « Notre jeunesse (…) est mal élevée. Elle se moque de l’autorité et n’a aucune espèce de respect pour les anciens. Nos enfants d’aujourd’hui (…) ne se lèvent pas quand un vieillard entre dans une pièce. Ils répondent à leurs parents et bavardent au lieu de travailler. Ils sont tout simplement mauvais. »

    « Je n’ai aucun espoir pour l’avenir de notre pays, si la jeunesse d’aujourd’hui prend le commandement demain. Parce que cette jeunesse est insupportable, sans retenue, simplement terrible. »

    « Notre monde a atteint un stade critique. Les enfants n’écoutent plus leurs parents. La fin du monde ne peut pas être loin. »

    « Cette jeunesse est pourrie depuis le fond du coeur. Les jeunes gens sont malfaisants et paresseux. Ils ne seront jamais comme la jeunesse d’autrefois. Ceux d’aujourd’hui ne seront pas capables de maintenir notre culture. »

    Une petite précision toutefois :

    La première citation est de Socrate (470-399 av. JC)

    La deuxième est d’Hésiode (720 av. JC)

    La troisième est d’un prêtre égyptien (1000 av. JC)

    La dernière, vielle de plus de 3000 ans, a été découverte sur une poterie d’argile dans les ruines de Babylone …

    1. Avatar de toutouadi
      toutouadi

      Il n’y a jamais eu autant de personnes sachant lire en France.
      Même si le niveau d’éducation stagne, le remplacement des générations fait que le niveau moyen augmente (d’après Emmanuel Todd).

      Oui !!! Mais la contre culture (sens négatif du terme) n’a jamais été aussi prégnante:
      Presse people, consumérisme, diktat de l’image, TV trash, manipulation publicitaire etc…
      On ne sait pas suffisamment « bien lire » pour contrer les méfaits d’une telle société.

      1. Avatar de babypouf
        babypouf

        Tant de gens qui savent lire mais plus beaucoup capable d »écrire ? moi le premier ! et quand la fée électrique et les bits dans les ordi ne seront plus lisibles …que restera t’il ?

      2. Avatar de vigneron
        vigneron

        Presse people, consumérisme, diktat de l’image, TV trash, manipulation publicitaire etc…

        Ah ça c’est sûr que Nous deux, Ici Paris, Points de vue images du monde ou Détective c’ètait aut’ chose ! Avant ? L’illustration ? Trop cher pour la très grande majorité…

  24. Avatar de toutouadi
    toutouadi

    Pierre Bourdieu et J.C. Passeron : Les héritiers (Les étudiants et la culture)

    La rente socio-culturelle chien de garde de la rente patrimoniale !! La boucle est bouclée et ceci peut expliquer toutes les incongruités intellectuelles actuelles.

  25. Avatar de alain
    alain

    Scinder les élèves entre riches et pauvres en matière de réussite scolaire ne me paraît pas conforme à la réalité. La culture familiale n’est pas forcément associable au niveau de vie. On peut, avec beaucoup d’argent, élever et éduquer très mal ses enfants. Il faut à mon sens relever deux éléments: la difficulté grandissante d’être parent, dans un contexte scolaire et technologique qui mouline très vite les esprits, en ce sens être parent est devenu un art, et l’incapacité (compréhensible) de l’Ecole à donner le goût de la culture et de l’apprentissage intellectuel à ses élèves. L’Ecole ne peut pas en effet lutter seule contre des tendances sociétales encouragées par le monde économique et les pouvoirs publics, via une massification désastreuse car impensée. Ce qui reste vrai, c’est que la liberté des familles induit une inégalité des conditions culturelles qui ne sont pas forcément liées au statut socio-économique des parents. On peut être pauvre et réussir, et inversement. La réussite des enfants est plus que jamais affaire de choix et de volonté des familles, et dans ce sens, l’Ecole française apparaît de plus en plus inégalitaire, les citoyens étant laissés seuls face au défi de l’acculturation de leur progéniture. Statistiquement, vous avez sans doute raison, mais concrètement, votre thèse me paraît donc discutable, si l’on sort des milieux « bobos » où l’on réussit traditionnellement par le diplôme et les réseaux. On attend toujours une vraie réforme de l’Education nationale, qui à mon sens ne viendra jamais, tant elle soulèverait de problèmes aigus (urbanisme, emploi etc…). Cordialement.

  26. Avatar de baretous
    baretous

    je n’ai pas lu tous les commentaires donc excusez moi si c’est un doublon.

    un autre point de selection dont actuellement un de mes fils est « victime »:

    Etant en école d’ingénieur en derniere année il risque de ne pas avoir son diplome car son école ne les délivre que si la clause de mobilité à l’étranger est respectée.
    Quasiment tous ses collegues sont issus de classes supérieures dont les parents sont ingénieurs ou cadres supérieurs avec logiquement un carnet d’adresses conséquent et des revenus itou.

    Le stage à l’étranger dans ces conditions devient une simple formalité d’autant plus que leurs vacances se passaient aussi à visiter le monde avec leurs parents.

    Je vous laisse deviner la galere pour un éleve de condition modeste pour trouver un stage rémunéré, un lieu de résidence « pas trop cher  » et même pour se payer un billet d’avion……..

    1. Avatar de Julien Alexandre

      Qu’il fasse comme j’ai fait dans les mêmes conditions : boulot pendant les « vacances » quand les copains vont à la plage aux Seychelles et les soirs en semaine quand compatible avec les examens et les cours. Le pognon ainsi mis de côté permet de faire face aux obligations débiles et discrinanres de ces nouvelles formations « internationales ».

      Bon courage !

      1. Avatar de Pignouf 1er
        Pignouf 1er

        Egalement mon cas puisque j’habitais en province où l’activité agricole ou qui en dérive nécessite de la main d’oeuvre, mais si ce jeune homme habite en grande ville c’est sûrement plus compliqué.

      2. Avatar de vigneron
        vigneron

        Ah bon pignolle ? Y’aurait plus de jobs à la campagne ? Mouarf…

      3. Avatar de Moi
        Moi

        @Julien Alexandre: j’ai réussi à le faire un seul été, le reste du temps pas moyen de trouver un job de vacances vu qu’ils étaient délivrés aux étudiants pistonnés. Il ne restait que les jobs pourris et mal payés (ramassage de fruits dans une ferme, porte à porte, etc), que je me suis évidemment coltinés par intermittence (je jetais souvent l’éponge après quelques jours). Ces jobs, outre qu’ils étaient très durs (les fermiers nous traitaient comme des chiens et ne payaient pas le déplacement de la ville à la campagne, contrairement aux enfants-étudiants du coin), ne suffisaient pas à payer des études. Moi et la plupart de mes camarades on restait donc à traîner durant l’été et à faire des mauvais coups. Voilà la réalité du quart-monde. Les jobs de vacances, c’est déjà pour la catégorie sociale au-dessus (pour nous, ceux qui bossaient l’été, c’étaient déjà des bourgeois).

        1. Avatar de Julien Alexandre

          @ Moi

          @Julien Alexandre: j’ai réussi à le faire un seul été, le reste du temps pas moyen de trouver un job de vacances vu qu’ils étaient délivrés aux étudiants pistonnés. Il ne restait que les jobs pourris et mal payés (ramassage de fruits dans une ferme, porte à porte, etc), que je me suis évidemment coltinés par intermittence (je jetais souvent l’éponge après quelques jours). Ces jobs, outre qu’ils étaient très durs (les fermiers nous traitaient comme des chiens et ne payaient pas le déplacement de la ville à la campagne, contrairement aux enfants-étudiants du coin), ne suffisaient pas à payer des études.

          Évidemment, je te parle pas de ions de pistonnés, ceux-là ont pas besoin de bosser. Pas dans l’ordre et pas exhaustif : mouleur de coquilles en mousse, croquemort, éboueur, tireur de câbles, ramassage melon (le pire), pommes de terre, pommes, Teleperformance (là pas de problèmes, ils prennent tout le monde), etc.

          Tu fais ça au black de 14 à 22 balais, pendant toutes les vacances dispo + weekends, parfois soirées, parfois même nuits (j’oubliais le gardiennage !), ça met un paquet de côté. Sûr, tu te paies pas une ESC, mais tu finance un parcours correct fans les grandes écoles publiques (ingé, Sciences Po, IAE).

      4. Avatar de Garorock
        Garorock

        Revenu universel à partir (au moins) de 18 ans.
        En plus de résoudre implicitement le partage de l’activité et partant de réduire la durée du temps passé à en pratiquer une peu épanouissante, il résoudrait aussi le problème du coût des études pour les moins aisés.
        Tant qu’à changer le cadre…

      5. Avatar de Pignouf 1er
        Pignouf 1er

        @vigneron
        « Ah bon pignolle ? Y’aurait plus de jobs à la campagne ? Mouarf… »

        Pour ramasser les pommes, le raisin de table, ou faire de la main d’oeuvre dans l’un des MIN : oui. A l’autre extrême, dans une ville comme Paris sans usines et sans secteur primaire, il doit être difficile pour un étudiant de se faire un petit magot pour tenir l’année en subvenant à ses besoins.

      6. Avatar de vigneron
        vigneron

        Mouaaaarfffff ! Sacré Pignolle ! Quel boute-en-train ce Pignolle ! pas vrai m’dame Michut ?

      7. Avatar de Moi
        Moi

        @Julien : « ramassage melon (le pire) »

        Ah t’y as eu droit aussi? C’est vrai, les fruits, c’est incontestablement le pire. J’ai pas fait les melons mais les cerises, pas rigolo non plus de monter aux arbres.

        « mouleur de coquilles en mousse »

        Les boulots d’usine, c’est les plus peinards et les mieux payés. Enfin, de ce que j’ai vu (l’alimentaire). Ce que je voulais dire c’est que ces postes-là, les boites d’intérim ne nous les filaient pas mais en priorité « aux pistonnés » (souvent ceux qui avaient un père bossant dans l’usine). Je mets entre guillemets parce que c’étaient des fils de prolos, mais à l’époque on n’imaginait même pas les autres, au-dessus, qui partaient en ballade tout l’été.

        Non, décidément, l’égalité des chances c’est de la rigolade. Bon, c’est vrai que ce que j’ai pu faire, je le dois en grande partie aux aides de l’Etat, c’est déjà mieux que rien. Mais la plupart autour de moi ont lâché parce qu’une année ratée te zigouillait ta bourse alors que plus tard j’en ai connu des cancres bourgeois qui pouvaient se permettre de faire chaque année scolaire en deux ans et puis une année sabbatique par-ci pour rigoler et une année sabbatique par-là pour apprendre une langue étrangère. Et à la fin, hop que je te reprends le cabinet de papa.

    2. Avatar de Hubert
      Hubert

      J’ai été confronté il y a 10 ans à ce problème. Avec un peu d’acharnement j’ai pu passer 5 mois en Allemagne rémunéré au dessus du smic. Et j’ai pu y aller en train… J’avais du contacter plusieurs dizaines de boîtes qui avaient précédemment reçu des stagiaires de mon école, l’asso des anciens tient forcément un base avec tous les contacts. Aujourd’hui des outils comme Xing ou LinkedIn devraient pouvoir donner de bons résultats.
      Bon courage à votre fils.

    3. Avatar de vigneron
      vigneron

      Et le crédit ? C’est fait pour quoi ? Pour acheter des bagnoles ? Ou pour faire un tour à l’étranger pour compléter sa formation ?

      1. Avatar de Julien Alexandre

        Vigneron, le crédit c’est pas accessible à tout le monde tu sais mon poulet. Quand tes parents déclarent un revenu annuel inférieur à ta bourse d’étudiant échelon 5, va essayer de cnvaincre un banquier de te prêter du pognon sans garant ! Alors les études à l’etranger ou l’ESC, tu mets une croix dessus, sauf si t’as commencé à bosser à l’usine à 14 ans. Concerne pas grand-monde, je t’assure.

      2. Avatar de vigneron
        vigneron

        Hep hep, on parlait du stage à l’étranger. Prêt étudiant de 15 000 euros garanti par l’Etat plus la bourse de mobilité de 400 euros par mois, c’est déjà ça.

      3. Avatar de baretous
        baretous

        toujours des réponses limites ! vin nouveau trop acide ?

        Mon fils n’a pas encore le permis et sa voiture qui lui est réservée est au fond d’une grange: celle de sa soeur , une 205 vieille de 20 ans….
        je suis en zone rurale profonde ou il n’y a pas d’embauche en secteur agricole( exploitations familiales) et en agro alimentaire ce sont des intérims pour les saisons en 2×8….

        de toute façon je voulais surtout dénoncer des barrages imbéciles comme la mobilité totale comparable au nomadisme de Jacques Attali. Ce qui est concevable dans les écoles de commerce ne l’est pas par exemple en informatique. Aller a la découverte des autres cultures et pays en allant vendre des chouchous sur les plages de Copacabana pendant 10 semaines n’a un intérêt que très relatif .

        Si bien que dans la promotion de son département ils sont 3 dans le même cas de figure…….

        je précise pour vigneron qu’il ne fume pas et ne fait pas les virées alcoolisées et n’entend pas rester chez « papa maman »….arguments classiques.

        Tout à fait d’accord avec Julien Alexandre.

      4. Avatar de vigneron
        vigneron

        Aller a la découverte des autres cultures et pays en allant vendre des chouchous sur les plages de Copacabana pendant 10 semaines n’a un intérêt que très relatif .

        Ah bon ?

        des barrages imbéciles comme la mobilité totale comparable au nomadisme de Jacques Attali.

        Ah oui bien sûr, si c’est l’attalisme qui vous dérange…
        Il se démerde le minot, point. Y’a plus grave oh !
        Pour le boulot au pays des pousmottes voir, pour le reste ici.

      5. Avatar de Samuel
        Samuel

        Y avait des aides pour les stages à l’étranger, financer par la région ( à l’époque des stages 6 mois avant de reprendre une exploitation agricole) de mémoire c’était pas mal, si les enveloppes existent toujours et quels ne sont pas utilisés (ce qui ne m’étonnerai pas, en dix ans les attentes de ce milieu ce résume à la sous-traitance jetable), y à peut-être moyen de détourner leurs destinations, ou de l’adapter (avec de la conviction c’est peut-être jouable)

      6. Avatar de Garorock
        Garorock

        Je croyais qu’il fallait arrêter avec le crédit.
        Si tu les foires tes études, tu rembourses le crédit avec quoi?
        Pour le RSA, faut attendre 25 piges…
        Ca commence mal pour le gamin.

      7. Avatar de vigneron
        vigneron

        Quel est l’abruti qu’a dit qu’il fallait en finir avec le crédit, Garorock ? .

    4. Avatar de EOLE
      EOLE

      Les « victimes » feraient bien de prendre l’initiative de se renseigner. Il existe des contrats aidés spécifiques comme par exemple le V.I.E.

      1. Avatar de Cancre à tout faire

        Aides nuancées par région .
        Par exemple , un V.I.E en région rhônes alpes=…
        http://www.ubifrance.fr/formule-vie/aides-nationales-et-regionales-au-vie.html

    5. Avatar de Diplômé de rien

      Pour ce genre de monopoly , vous pouvez passer par la case  » humanitaire « , voir la case « aide au départ à l’étranger .

      http://www.univ-savoie.fr/fileadmin/Dri/FR/documents_de_mobilite/aides_financieres/Aides_financieres_2012_2013_RC.pdf

      1. Avatar de baretous
        baretous

        merci. je vais aller voir plus précisément.

        Vigneron, toujours l’invective hein….vous ne devez pas être marrant à vivre au quotidien.

      2. Avatar de vigneron
        vigneron

        Pas moins que l’ingénieur informaticien lambda, barétous. Apprenez juste que moi au moins j’essaye de pas chouiner la bouche pleine.
        « C’est une Honte ! Mon fils méritant doit faire un stage à l’étranger pour faire ingénieur informaticien ! »
        Presque drôle, mais non.
        Ps : alors comme ça c’est un diplômé de rien quo lui trouve des combines à l’ingénieur à venir ? Et c’est papa qui va voir c’qu’il en retourne ? Ok.

      3. Avatar de Dr Georges Clownet
        Dr Georges Clownet

        @ Au raisin sec,

        Faudrait savoir, une fois tu chouines que ta vinasse te fait perdre 1500 euros par mois, une fois tu as la bouche pleine. Pas facile à suivre la vinasse. Mais pour qui a un patrimoine familiale ou a eu une rente de situation conséquente, on peut jouer sur la perte d’exploitation pour faire genre, la bouche ne manque jamais de quoi se remplir. Et je me comprends ! 😀

      4. Avatar de vigneron
        vigneron

        Vinasse ? Ah ouais ? C’est quoi ton métier toi mon insignifiance doctorale ? que j’t’en cause un peu.
        J’ai dit j’essaye ok ? Le niard qui porte mon nom c’est boursier échelon 6 plus boulot, coloc et cie et j’me vois pas aller beugler jusqu’ici s’il doit valider un jour son cursus par un stage à l’étranger. Tu dis merci pour tout si t’en es là et c’est tout.

      5. Avatar de Cancre à tout faire

        Les inégalités par l’argent ne sont pas une vue de l’esprit mais une chose bien réelle .

        Cependant , il existe toujours une petite porte pour les moins nantis : celle de la débrouillardise .
        Ceux qui n’osent pas demander , questionner , restent figer sur leurs difficultés.
        Ceux qui croient toujours pouvoir s’en sortir par eux mêmes cèdent aux sirènes de la prétention.
        Pour dire, Il existe sûrement des vignerons qui n’arrivent pas à faire tourner leur affaire , mais qui, par orgueil , ne demanderont jamais conseils … vu qu’ils « savent tout sur tout « .

        Avouer une difficulté ne se fait pas selon certains : erreur tragique , et souvent culturelle .

        Les séjours à l’étranger ont ceci de bon qu’ils obligent à remettre en question des valeurs inculquées par le milieu dont on est issu.
        http://www.crous-creteil.fr/spip.php?article35

      6. Avatar de Cancre à tout faire

        À noter aussi , la réalité de l’ inégalité des aides selon les régions .
        Pour la région RHône alpes
        http://www.rhonealpes.fr/212-vie-etudiante-et-bourses-explora-sup.htm

  27. Avatar de Dissonance
    Dissonance

    @L’auteur

    Manque à mon avis une chose à ce travail par ailleurs excellent: Puisque toute la première partie de votre exposé s’attache à mentionner combien l’accès aux prépas est inégalitaire, je me serais attendu à ce que vous fassiez à la suite la démonstration que ce à quoi conduisent les CPGE est aussi en soi fondamentalement inégalitaire, puisque fonctionnant sur le mode du concours.

    Nonobstant, la sélection par concours souffre d’une autre tare pas moins dommageable, celle de choisir les candidats admissibles au moyen d’un ratio établissant un classement, de telle sorte que quel que soit la qualité réelle des candidats, il est toujours possible de faire ce classement.

    Ainsi au pire, les grandes écoles pourraient sélectionner leurs candidats dans une troupe de débiles légers sans même s’en rendre compte, puisqu’il serait toujours possible d’établir un classement pour un tel groupe de candidats avec un premier et un dernier.

  28. Avatar de François78
    François78

    Oui, il ya beaucoup à dire sur l’école, pardon, l’Education Nationale, premier budget de l’état, avec les résultats que l’on commence à mesurer, malgré le décervelage intensif qui entoure le sujet.

    Petite illustration, où l’on retrouve certaines causes des difficultés que rencontrent les enfants ET les parents :

    http://www.dailymotion.com/video/xhty4w_coignard-vs-zemmour-naulleau-l-education-itw-onpc-260311-ruquier_news

    Si vous n’entendez pas les autres intervenants, écoutez au moins Daniel Picouly à partir de 16’15 ».

    Puisque l’on en est aux leçons que ne peuvent s’empêcher de donner ceux qui croient détenir LE savoir, on aurait intérêt à lire ces auteurs cités dans l’émission ONPC.

    Jean paul Brighelli, Marc Le Bris,Jean Claude Michéa.

    Le billet me fait aussi penser à la publicité faite autour des suicides des agents de France Télécom ou de la Poste, pendant que plus de 400 agriculteurs par an mettent fin à leur jours dans le silence le plus total, comme s’il y avait des drames plus dramatiques que les autres..

    Je conseillerais aux enseignants de faire ce que sont obligés de faire de plus en plus de parents après l’école, en dehors de l’école sinon contre elle : essayer de transmettre des savoirs à leur enfants.

    1. Avatar de Arkady
      Arkady

      Je conseillerais aux enseignants de faire ce que sont obligés de faire de plus en plus de parents après l’école, en dehors de l’école sinon contre elle : essayer de transmettre des savoirs à leur enfants.

      Celle-là, elle vaut son pesant de cacahuètes : les enseignants ne font pas leur métier, par contre, ils se « défoncent » pour que leurs propres enfants réussissent (cf. statistiques précédentes).
      C’est beau comme un camion, ce genre de pensée.
      Surtout, continuez, criez-le partout, poursuivez ce constructif travail de sape, et vous découragerez définitivement les derniers « hussards noirs de la République », dont je suis fier être (malgré tout ce que j’entends).

      Le problème de l’E.N. : les enseignants. Point barre. Circuler, y a rien à voir, ni à entendre et jamais, au grand jamais, dire autre chose.

      Bien sûr, ce grand malaise n’a rien à voir avec les politiques diverses et variées que subissent les personnels de l’E.N., contradictoires au possible, les programmes qui changent plus vite que la mode chez Dior ou Givenchy.
      Rien à voir non plus avec une société en souffrance, qui nous envoie des tombereaux d’enfants à son image, que l’on doit accueillir dans des classes à 27-31.
      Un gamin en souffrance, il a besoin de beaucoup d’attention, pas de « mise à autonomie avec une pédagogie différenciée », contrairement au « fils d’ingénieur » (je cite par facilité, pas d’ostracisme, ni de généralisation) qui, déjà sur les rails, avale tout ce qui lui est proposé. Là, on est sur un des vrais problèmes, au delà de tout le bla-bla pseudo-scientifico-statistico-pédagogique bien pensant actuel : sachant que la journée d’un élève fait 6H, que sur une trentaine d’élève, il n’est pas rare d’en avoir une bonne dizaine mini en souffrance, ON FAIT COMMENT ????
      10 ridicules petites minutes consacrées à chacun de cette dizaine, ça nous fait déjà une heure 40! (et le Programme, cette Sainte Bible, comment je le boucle, pour ne pas me faire crucifier par « pizza », mon IEN et « l’ingénieur » qui veut le meilleur pour son fils ?)
      Si en prime, il y a des problèmes de discipline (il suffit d’un voire deux cas), je ne vous raconte pas.
      Et puis, il ne faut pas oublier l’enfant handicapé, qu’on lâche dans cette fosse aux lions, au nom d’une sacro-sainte intégration à tout-va (qui coûte beaucoup moins cher, soit dit en passant) , avec une AVSI (de temps en temps, économie oblige).
      Dans l’école de ma compagne, il y avait un élève de CE2, en fin de vie, (leucémie) intégré pour avoir « une vie comme les autres » : attendu l’AVSI pendant un mois et demi. Entre-temps, il a eu la « chance » d’être traité comme les autres : un CM2 l’a bien « dérouillé », pour une raison X ou Y (encadrement réduit au minimum pendant la pause méridienne, faut économiser).

      Et tout ça, pour quel salaire mirobolant (on coûte tellement cher !) ?

      Même plus la reconnaissance des difficultés, à un point où je rêve du jour, improbable, où le métier d’enseignant sera considéré et traité par les médias et M.Tout-le-Monde comme celui de plombier, électronicien, DRH, enfin que sais-je, en tout cas, être anonyme, simplement anonyme, au lieu d’être les boucs émissaires, cause de tous les malheurs de cette société qui n’a même plus le courage ou la force d’affronter ses propres contradictions.

      Mais bon, chuis instit, rien qu’un simple instit, je fais ce que je sais le mieux faire : rien et « couiner », au prix fort.

      PS : dormez-bien, brave gens, le grand débat sur la semaine de cinq jours va tout régler : dans le cas contraire, on connaît déjà les coupables…

      1. Avatar de Abel Lovi
        Abel Lovi

        Surtout, continuez, criez-le partout, poursuivez ce constructif travail de sape, et vous découragerez définitivement les derniers « hussards noirs de la République », dont je suis fier être (malgré tout ce que j’entends).

        Il m’est arrivé de penser que que l’expression

        Hussards noirs de la république

        signifiait que les enseignants (surtout les instituteurs) avaient pour mission de veiller à ce que chaque Français soit intellectuellement conforme au modèle « républicain » hors duquel point de salut .
        Il me semble que ce rôle est aujourd’hui dévolu aux recruteurs (pour résumer) officiant pour les entreprises. C’est sous leurs Fourches Caudines qu’il convient de passer pour se faire une place dans la société.(Noter que la République, cela ne les inquiète pas vraiment)

      2. Avatar de François78
        François78

        Que pensez vous de qelqu’un qui doit partir au boulot à 7h15, retour à 20h15 avec trois heures de transport, 1 heures repas si tout va bien , 9 heures de travail (oubliez les 35 heures pour un cadre) pendant 240 jours par an. Je ne vous parle pas de ce qui reste à faire à la maison quand vous avez trois enfants, sachant que l’épouse travaille elle aussi avec des journées à rallonge..

        Le travail maison inclut ce que dit Picouly dans le lien que j’ai donné, c’est à dire réapprendre à nouveau en fonction des dernières inventions du système, pour sortir ses enfants de la mouise où il les enfonce.

        Et je ne vous parle pas de l’autoformation permanente à laquellle on doit s’astreindre pour rester performant.

        Je me demande comment faisaient mes instits que je respectais et qui le méritaient, avec une classe de 35 élèves, une l’amplitude de travaik journalière, hebdomadaire, annuelle, et les moyens d’il y a quarante ans.

        Dès que j’aurai ne serait ce qu’un bref instant de libre, je verserai une larme sur votre sort

    2. Avatar de Samuel
      Samuel

      Le problème pour l’estimation des suicides agricoles, c’est qu’il y a souvent des emprunts en cours et que l’assurance décès ne couvrent pas le suicide, alors quand c’est possible si le médecin n’ a pas envie d’ajouter des créances (on est facilement sur des centaines de milliers d’euros, la vente de la ferme ne suffit pas toujours )à la peine des familles, ces suicides peuvent être modifiés en décès et puis comme ça ça reste en famille.

  29. Avatar de Terra Breizha
    Terra Breizha

    Le lien (2) est mort. Je l’ai retrouvé ICI.

    salutations

  30. Avatar de bertrand
    bertrand

    GEAB du 15/9/12 : maintien de l’alerte rouge Octobre 2012 : émeutes mondiales , récession mondiale , écroulement des USA , guerre occident moyen orient , 20% des commerces ferment ,situation historique .
    C’est en marche , lorsque l’on tue un ambassadeur et qu’on brûle les ambassades US dans tous les pays c’est une vraie déclaration de guerre.

    1. Avatar de Candide
      Candide

      Oui, bon, du calme, pas de panique… Je me souviens de « quelqu’un » qui avait écrit il y a quelques semaines un billet similaire à propos des risques découlant de la fuite de Julian Assange à d’Equateur à Londres… N’oublions pas que les peuples sont nettement moins « sanguins » – ou « saignants », ce qui revient au même – depuis que le commerce international et le confort ont mis pas mal d’huile dans les difficultés de la vie des peuples de par le monde, et considérablement dilué leurs humeurs belliqueuses…

      Les analyses GEAB sont souvent intéressantes, mais ils ont une fâcheuse tendance à raccourcir le temps. Comme il se dit ici depuis fort longtemps, le déclin d’une civilisation prend généralement du temps.

      Cela dit, la menace que vous décrivez est réelle et sérieuse, mais il y a déjà eu des précédents dans l’Histoire…

    2. Avatar de Marcel Séjour

      Et lorsqu’on fait, produit et distribue une daube comme « l’innocence des musulmans » c’est pas ça la vraie déclaration de guerre??

      1. Avatar de Renard
        Renard

        @ Marcel Séjour

        Produire une daube n’a jamais été une déclaration de guerre, sinon la planète serait à feu et à sang. 😉
        Sinon, je préfèrerais qu’on parle pas trop de ça sur ce blog, sinon ça va déraper sec. Moi y compris.

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