Billet invité
Les excellentes nouvelles s’enchaînent à une cadence accélérée, saluées de tous côtés par des déclarations de circonstance. Après le lancement par la BCE d’un programme d’achat sous condition des obligations d’État sur le marché secondaire, la Cour constitutionnelle de Karlsruhe vient de valider le MES, le Mécanisme européen de stabilité, qui va pouvoir sans tarder entrer en fonction. Enfin, à l’initiative de la Commission européenne, un dispositif de supervision des banques, investissant la BCE d’une nouvelle mission, est proposé, qui sera suivi par la création d’un fonds destiné à les renflouer si nécessaire.
À la suite de l’adoption du traité de rigueur budgétaire, un dispositif complet se met progressivement en place, qui est présenté comme un pas en avant vers une intégration européenne destinée à solutionner une fois pour toutes la crise.
José Luis Manuel Barroso, le président de la Commission, a profité de ces heureuses dispositions pour tracer devant le parlement européen la perspective d’une « refondation de l’Union européenne » : « nous devons progresser vers une fédération d’États-nations, c’est notre horizon politique ». Car, a-t-il expliqué, « en ces temps d’anxiété, ce serait une erreur que de laisser les nations en proie au nationalisme et au populisme ». Nous sommes dans de bonnes mains.
Une bonne nouvelle en amenant une autre, on a également appris qu’une année de plus avait été accordée au Portugal pour atteindre ses objectifs de réduction de déficit, le premier ministre s’en félicitant tout en décidant une augmentation des cotisations sociales pour les salariés, contrebalancée par une diminution côté patronal afin d’éviter un excédent. Pas question, en effet, de créer une deuxième Grèce, alors que les compliments pleuvent sur Antonis Samaras après qu’Angela Merkel ait chargé la Troïka, qui peine à la tâche, de bricoler vite fait un accord présentable. D’Espagne parvient la énième déclaration de Mariano Rajoy qui annonce toujours poursuivre sa réflexion à propos d’une aide financière, qu’il se refuse toujours à envisager sous la forme d’un plan de sauvetage assorti de mesures affectant les retraites et son électorat de rentiers. Si ce n’est que cela, un deuxième bricolage y pourvoira.
Certes, les esprits chagrins – il n’en manque pas – trouveront toujours à pinailler. Ils remarqueront que l’union bancaire en question soulève, tant du côté britannique qu’allemand, de véritables levées de portes blindées, destinées à protéger de toute malsaine curiosité la City ou le système bancaire allemand. Ils railleront aussi la déclaration de la présidente de la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale, Elisabeth Guigou, qui voit confirmation dans la décision de la Cour de Karlsruhe « que le processus d’intégration européenne est compatible avec la souveraineté des États… » – alors que seule la constitution du MES a été jugée – ce qui lui permet de poursuivre : « Après cette bonne nouvelle venue d’Allemagne, il est important de ne pas compromettre les efforts pour sortir de la crise. C’est au parlement français qu’il revient désormais de ratifier le traité budgétaire européen et de soutenir l’action du président de la République et du gouvernement pour réorienter l’Europe dans le sens de la croissance et de la solidarité ». C’est parler d’or et pas de bois.
Les mêmes se demanderont combien de temps les bricolages en cours tiendront cette fois-ci, et quand il sera nécessaire de faire appel à la BCE pour financer le MES, ou bien le fonds de soutien aux banques qui doit encore être constitué et dont il est aujourd’hui prétendu qu’il reposera sur les cotisations des banques. Sans la BCE, faut-il leur répondre, que pourrions-nous bien faire ?
Enfin, car ils sont tenaces, ils ne manqueront pas de relever que Michel Barnier, le commissaire européen en charge du marché intérieur et des services, n’a pas manqué dans sa présentation du projet de supervision bancaire de rassurer les gouvernements allemand et britannique. À l’usage du premier, il a insisté sur le fait que la BCE « pourra s’appuyer sur les superviseurs nationaux » dans l’accomplissement de sa mission, à celui du second, que les tâches de régulation resteront du ressort de l’Autorité bancaire européenne (EBA), dont on connait la clairvoyance éprouvée en matière d’analyse des bilans bancaires et de stress tests. La BCE ne sera chargée que de l’application des règles. Ouf,on avait craint le pire !
Allons ! ces prophètes de mauvais augure finiront bien par avoir tort ! C’était une « belle journée pour l’Europe » a déclaré Angela Merkel, ne boudons pas son plaisir !
161 réponses à “L’actualité de la crise : AH DIEU ! QUE LA CRISE EST JOLIE ! par François Leclerc”
Un concentré d’ironie.
Une bonne nouvelle en amenant une autre, on a également appris qu’une année de plus avait été accordée au Portugal pour atteindre ses objectifs de réduction de déficit, le premier ministre s’en félicitant tout en décidant une augmentation des cotisations sociales pour les salariés, contrebalancée par une diminution côté patronal afin d’éviter un excédent.
mdr
Il y a encore des gens qui vont le prendre au premier degré….
c’est tellement plus agréable
A noter que la Cour constitutionnelle de Karlsruhe a assorti son feu vert d’un sacré « hic » : la contribution allemande au MES est limitée à 190 milliards !
Tout supplément doit être voté par le Parlement allemand. Or, les prochaines législatives allemandes sont fixées à 2013. Sachant que la grande majorité des Allemands se verrait désormais mieux sans l’euro…
Bref, 190 milliards maxi pour en sauver plus de 1000 (dont Espagne 237 et Italie entre 500 et 850, selon Jacques Sapir), ça fait un peu court. Et surtout beaucoup à verser par les autres contributeurs (la France de Hollande ? Ha ha ha !)
Yéti… les 190 Mds du Mes, d’ores et déjà acquis avec le reste, sont juste les 27% constituant la part. garantie par l’Allemagne sur un total de 700 Mds.
Joseph E. Stiglitz
Le Prix de l’inégalité
J’entends expliquer dans ce livre pourquoi notre système économique ne fonctionne plus pour la grande majorité de la population ; pourquoi l’inégalité s’aggrave à ce point – du jamais vu depuis les années trente – et quelles en sont les véritables conséquences. Mon fil conducteur est clair : l’inégalité a un prix, elle est la cause et la conséquence de la faillite du système politique et elle alimente, dans notre système économique, une instabilité et une inefficacité qui l’aggravent à leur tour. C’est ce cercle vicieux qui nous plonge dans l’abîme….
la suite :
http://www.editionslesliensquiliberent.fr/f/index.php
et une vidéo de 11′
Patrick Le Hyaric : l’Europe des Peuples nous appelle
http://www.youtube.com/watch?v=MtuCMWzsY8A
Comme Bernard Arnault a déjà une maison en Belgique, qu’il profite amplement de ce Paradis fiscal, pourquoi veut-il la naturalisation ? Les recherches du Parti du travail de Belgique et du quotidien Le Soir indiquent que le patron pourrait ainsi esquiver l’impôt sur les successions en France. Soit plus de 13 milliards d’euros de manque à gagner pour l’Etat.
http://www.humanite.fr/social-eco/les-13-milliards-dimpots-sur-la-succession-quarnault-veut-planquer-en-belgique-503944
La France de Hollande, c.à.d nous, c’est 145 milliards, le montant de notre contribution..
Comment un pays qui, pour son propre budget, est contraint de trouver d’urgence
30 milliards, pourrait-il, apporter une garantie sérieuse de 145 !
Je suis certainement complétement idiot, mais je comprends pas.
En fait, les 190 Mds€ pour l’Allemagne et 145 Mds€ pour la France comprennent les surgaranties, soit les garanties à apporter au cas où un des pays de notation inférieure était dans l’incapacité d’apporter sa contribution.
Jarrige,
Et la garantie des dépôts des ménages à hauteur de 100 000 €, ça pèse combien dans le hors-bilan de l’Etat ? Un peu plus que les 145 Mds du Mes non ?
Et quand on sait que 44% de l’épargne financière des ménages, soit pas moins de 1 600 milliards prennent leurs aises et leurs intérêts hors des frontières hexagonales, on rigole…
Ah oui, l’an dernier c’est 165 Mds qui « manquaient » en interne pour couvrir les besoins de financement du pays (105 pour l’État, 60 pour les entreprises non financières), qu’on est allé chercher ailleurs quoi… Étonnant non ?
Et en plus, c’est une formidable leçon de droit constitutionnelle qui comme chaque étudiant se doit de l’apprendre, en-dessous de 190 milliards, c’est parfaitement légal…
Pas de problème: l’Espagne contribuera pour 83 milliards, la Grèce pour 20 et l’Irlande pour 11 !
Cher Yéti,
Votre remarque n’est pas sans intérêt. Me permettrez-vous d’ajouter à votre propos concernant la:
Me permettez-vous de préciser qu’à l’heure où nous débattons de l’utilité de conserver, sur notre sol, deux constructeurs d’automobiles de milieu de gamme, nos cousins allemands sont intervenus pour sauver la firme OPEL concurrente de Volkswagen… Cela ne serait rien si, non contents de préserver ces deux constructeurs, nos chers cousins ne disposaient pas en plus de quatre constructeurs de luxe. J’ai nommé BMW, AUDI, MERCEDES et PORSCHE. Sachant que sans marché intérieur un constructeur ne peut prospérer nous sommes obligés de conclure à une réelle disparité de salaires des classes moyennes françaises et allemandes.
J’en viens à ma conclusion. Les sociétés qui, tout en rémunérant leurs actionnaires, se gardent bien de prendre appui sur l’argument de la crise pour étrangler les salaires quand elles n’y sont pas réellement contraintes, stimulent ainsi la recherche et l’investissement. et se ménagent une poire pour la soif utilisable pendant les phases aiguës de ces crises.
La France (de Hollande), avec son industrie du luxe et des petites femmes de Pigalle uniquement concernée par les sacs à mains et le champagne, tant méprisée d’ailleurs par Georges Pompidou, nous joue aujourd’hui les filles de l’air en la personne de son président. Tout un symbole….
Quand on nous parle de la vertu des allemands, il faut surtout entendre l’effort de justice sociale soutenu contre vents et marées et pendant longtemps par le patronat allemand qui s’est gardé ainsi une marge de manœuvre que nous n’avons, nous français, jamais eu.
Bof, pipeau…
L’Italien Fiat possède, Alpha Romeo et Ferrari…
Et Alors?
Il s’en porte mieux?
Ceci dit, les Fiat sont parfois mieux construites que les Audi dont le principal est construit en Chine… BMW en Russie, etc….
La marque? Le bling bling mon cher…
C’est comme l’IPhone….
Tu payes 50% de pipeau et d’enfumage.
Mais chacun a le droit de se faire entuber pour paraitre…
combien de temps les bricolages en cours tiendront cette fois-ci??
,
Parce qu’en fait, même si l’on calme les marchés, on ne leur retire toujours pas le pouvoir d’influencer (ou de faire) les taux des emprunts souverains… On se lance da
dans une guerre de tranchées…
Une journée Historique qu’on vous dit !!!!!!!!!!
@schgl
Pas historique du tout.
C’était écrit depuis le 1er jour de 2007 !
La nécessaire mutualisation de la dette est en marche, l’avis contraire des Allemands est une aimable plaisanterie qui sera balayée par la force des choses.
Maintenant, on attend l’inflation à 5% / 10 % pour purger la dette des états.
Toutes les recettes de purge sont connues et ont déjà été expérimentées (les guerres sont des crises autrement plus graves)
Il faut relire le sage Machiavel: Il n’y a rien de nouveau sous le soleil en matière de gouvernance des états. « l’essence » des solutions est toujours la même quel que soit leur habillage, car le comportement humain est éternel et universel.
Pour l’état, il s’agit de tondre le mouton sans qu’il s’en aperçoive (sinon, il s’agite) donc ni défaut, ni grave austérité. Avant d’euthanasier, l’inflation anesthésie le patient.
Et surtout, l’inflation n’est nuisible que pour une fraction d’entre nous ! Beaucoup en bénéficieront.
Ce serait plutôt l’Ecclésiaste que vous citez.
ha ? on est allé voir sous le soleil ?
Oh l’intéressant sujet que voilà.
Au rique d’ennuyer les contributeurs de ce blog qui sans doute ont déjà tout compris (et depuis longtemps), pourriez-vous expliciter davantage pour mon édification à qui l’inflation est nuisible (le rentier je suppose) et surtout à qui elle est profitable (tous les autres ?).
Dans les années 50, années de plein emploi – les patrons devaient même importer massivement de la main d’oeuvre – les salaires suivaient et même précédaient l’augmentation des prix. Résultat un travailleur qui empruntait pour acheter une maison, pouvait payer la première année, par exemple 250 francs par mois soit le quart d’un salaire de 1000 francs. Dix ans plus tard, cette somme à rembourser ne représentait plus que le prix d’un café! Evidemment pour le banquier ce n’était pas une bonne affaire. N’oublions pas que les salaires étaient indexés sur les prix jusqu’à ce qu’un certain Giscard choisisse R. Barre – brillant économiste – comme premier ministre.
Cette indexation était encore en place tout récemment en Belgique.
C’est pourquoi, on ne peut pas séparer l’analyse des phénomènes économiques des rapports de force sociaux.
C’est pourquoi, le partage du travail et l’échelle mobile des salaires sont essentiels pour garantir les conditions de vie des travailleurs et de leur famille.
Mais leur mise en application implique un nouveau partage des richesses et donc un autre rapport de force.
Ce qui est particulièrement pervers dans la politique du PS, c’est de faire croire que la croissance pourrait profiter à tout le monde sans avoir à modifier le partage des richesses.
Premièrement, relancer la croissance serait catastrophique pour les équilibres écologiques. Deuxièmement, le principal obstacle au bon fonctionnement de l’économie, comme le démontre très bien Stiglitz, c’est justement l’ampleur des inégalités.
Ca me gène de dézinguer un chat noir, non seulement parce que j’en ai un, mais aussi parce qu’ils portent bonheur en Bretagne.
Et je n’aime pas prendre en traitre.
L’inflation est, comme le dit Marx, ce qui tue les rentiers. Et, surtout, possédants.
Car la gestion m’oblige à différencier le stock des mouvements.
Là, Chat Noir, il est clair que tu crains pour tes petits revenus ou pour ton petit patrimoine.
Pourrais-tu chiffrer tes petites économies par rapport au plus faible possédant du « top ten » mondial, s’il te plait..??
Et faire la même manip pour tes revenus annuels..??
Sinon, bonne nouvelle : la classe moyenne est bientôt absente de la société US…
Et ça m’étonnerait qu’ils le prennent bien, les gars. Ce qui a provoqué 1789 ici, d’ailleurs.
@ JLM
Le slogan de Sarko était: « travailler plus pour gagner plus ».
Je milite pour: « travailler le moins possible ». Si c’est trois heures de corvées par jour tant mieux, si c’est seulement une heure c’est encore mieux. Le reste du temps épanouissement personnel et collectif non contraint (pour soi, sa famille -sa maison-, des petits projets collectifs voulus, des grands…).
La physique des milieux inanimés est régie par le principe de moindre action de Maupertuis. Pourquoi pas un principe de ce genre pour la biologie, la physique des milieux animés?
Ma position est peut-être utopique. Elle a néanmoins deux avantages:
1) elle règle le problème de l’emploi;
2) elle ne relance pas cette maudite croissance aussi aveugle qu’imbécile.
PS 🙂 : JLM…JLM… ces initiales me rappellent confusément quelque chose…
Merci JLM pour ces infos et cette analyse que je partage amplement.
Je cherche encore à déterminer si une inflation modérée (pour autant que quelqu’un puisse contrôler quoi que ce soit en cette matière) serait, tenant compte des conditions actuelles, profitable à une société « aristotélicienne » (c.à.d. en gros visant au maintien et à l’élargissement de la classe « moyenne »).
@Yvan
Demat deoc’h,
Je vous suggère (en toute amitié et si le temps ne vous est pas trop compté) de jeter un coup d’œil sur mon blog (en particulier les gazettes de juin et juillet 2010 (les autres sont « bien » aussi) pour vous faire une idée de mes idées et mesurer par vous-même si je suis l’infâme spéculateur / rentier / valet du capitalisme / suppôt du diable que je vous soupçonne de penser peu ou prou que je suis.
Kenavo.
Bien. La conclusion, plutôt rassurante, qui se dégage de cet extraordinaire Meccano est que la situation est à ce point tellement compromise que la réalité des faits va rapidement mettre un terme à ce magma de pseudo-cautères. On va enfin pouvoir passer à autre chose, le MES et le fonds de soutien aux banques étant déjà à ranger dans la poubelle de l’histoire.
@Ar chaz du
Inflation versus déflation? C’est la deuxième lutte des classes ,celle des créanciers et débiteurs.
Côté débiteurs: les entreprises qui empruntent pour investir; les Etats qui font des investissements d’infrastructure, sanitaires, éducatifs et cas échéant comme 2008 relancent l’économie en déflation ou encore effacent leurs dettes de guerre(après 1918 ou après 45); la fraction des ménages qui empruntent pour acheter leur logement.
Côté créanciers la fraction des ménages qui ont une épargne financière. En France moins de 20% des ménages tiennent plus de 90% des actions.
Les pays qui ont eu une forte croissance après 1945 ont eu une forte inflation sauf l’Allemagne qui a utilisé à fond le multiplicateur d’exportation et la main d’oeuvre immigrée. Donc une certaine inflation peut favoriser la croissance. Cette inflation était effacée périodiquement par des dévaluations ou dépréciations rendues impossibles en zone euro, d’où la crise structurelle de la monnaie unique. Le choix de la monnaie commune aurait permis de maintenir la respiration normale des différents pays et non d’en etouffer quelques uns, de plus en plus nombreux chaque année
Question du néophyte que je suis en matière économique:
La BCE annonce qu’elle rachètera sans limites les obligations entre 1 et 3 ans des États qui en feront la demande; Très bien mais avec quel argent, et qui paye en définitive ? Et à quels taux les intérêts ?
@MerlinII
Avez-vous entendu parler de la planche ?
Qui paie ?: Mais tous les ressortissants de la zone € !
Plus exactement tous les détenteurs d’euros, qu’ils soient zonards ou pas, vont voir leur « richesse » baisser via la baisse de cette monnaie.
D’ailleurs à quel moment les détenteurs de pétrole-terres rares-biens matériels quelconques vont-ils en avoir marre d’être payer en papier juste par des détenteurs de belles imprimeries?
C’est pas un peu contradictoire ?
Si c’est la planche qui imprime les billets, le quidam n’est pas ponctionné ?
@MerlinII
La définition de l’inflation est:: dilatation de la masse monétaire plus que proportionnelle à celle des biens/services
@Merlin
Effet de l’inflation: le pouvoir d’achat de la monnaie diminue
bien sur que si car on dilue la valeur du papier qu’il tient entre les mains.
@ MerlinII 13 septembre 2012 à 09:33
Mais bien sûr que le quidam est ponctionné quand même, à cause de la dévaluation de la monnaie résultant de sa dilution.
Ce sont les habitants des pays les plus contraints à importer de l’énergie fossile (commercialisée en dollar) qui ressentent le plus les effets de la planche à billets. Cela fragilise d’autant l’équilibre budgétaire de ces pays et il n’est peut-être pas surprenant que l’Europe ait été la première déstabilisée. Ce sont en particulier les pays qui sont les plus importateurs de pétrole qui en souffrent le plus.Il faudra bien finir par comprendre que la vie est faite de consommation d’énergie et que le pétrole y contribue pour une large part Voir l’observation de J.M.jancovici.
http://www.manicore.com/documentation/transition_energie.html
MerlinII,
Quel argent ? Ben les marchés.
Qui paye ? Les pays qui reçoivent le pognon levé par le Mes, sinon les pays qui garantissent le Mes selon leur part dans le fond (20% pour nous, 27 les allemands,etc).
A quels taux ? Pour le moment pas cher du tout pour le Fesf que le Mes va relayer, 2,3% pour du 10 ans, taux négatifs pour du trois ou six mois.
Bonjour,
C’est la question cruciale par les temps qui courent, une des rares en capacité à éclairer un avenir probable…
Avec quel argent ? Le sien. Ce qu’il faut savoir, c’est que la Banque Centrale Européenne est le gestionnaire de l’outil monnaie pour la zone euro. Donc, celle-ci est en capacité à créer de la monnaie infiniment, en tout cas autant que de besoin.
Mais en pratique, la première mission de la BCE n’est normalement pas de jouer les pompiers, mais de gérer l’outil monnaie, ce qui revient en gros à veiller à ce que la quantité de monnaie émise génère une quantité de monnaie en circulation en bonne correspondance avec les volumes d’échanges de biens et de services dans la zone euro. S’il y a trop de monnaie émise, et qu’il se met à en circuler trop du coté des échanges de biens et services, la monnaie en question a tendance à se dévaluer, ce qui se traduit par une augmentation des prix pour l’ensemble des biens et services. L’inflation de la masse monétaire entraîne une inflation des prix, c’est celle-ci qui est plus ou moins perçue par les consommateurs.
La mesure décidée par la BCE revient donc à créer de la monnaie indépendamment des volumes disponibles à l’échange, et ceci est par nature risqué en matière d’inflation.
En fait, dans ses communications, la B.C.E. prétend qu’elle stérilise les interventions relatives à votre questionnement, c’est à dire qu’elle retire ailleurs des marchés des quantités de monnaie équivalentes à celles qu’elle y injecte ici. Vu les volumes possiblement en jeu, et le contexte, on peut raisonnablement avoir des doutes sur la réalité de la stérilisation en question. Et donc craindre une inflation des prix à la consommation.
En fait, à travers un certain nombre de mesures mises en oeuvre, la BCE a déjà certainement injecté une sérieuse quantité de monnaie dans le système monétaire européen, et cela ne s’est à ce jour pas traduit par une inflation préoccupante. Deux raisons possibles à cela : La première, c’est qu’une partie limitée de la monnaie émise a dû atteindre le marché des échanges de biens et services, le plus gros demeurant dans des échanges financiers « abstraits ». La seconde, c’est que le ralentissement économique qui affecte la zone euro a poussé les vendeurs à diminuer leurs marges, et donc leurs prix, en utilisant leur trésorerie disponible pour liquider leurs stocks invendus. La monnaie injectée a donc probablement, dans un premier temps, servi a contrer la baisse des prix qui aurait dû résulter de la baisse des échanges.
Le problème est que si la baisse des échanges se poursuit, et moi j’ai des raisons de le craindre, les vendeurs, dont la trésorerie a déjà été sollicitée, seront dorénavant obligés de monter leurs prix pour maintenir leurs marges en dépit de la baisse des volumes.
Toute nouvelle injection monétaire pourrait donc potentiellement avoir un effet préoccupant sur les prix, traduisant une dévaluation de la monnaie. Dans un tel contexte, les détenteurs d’épargne monétisée seraient incités à investir dans des actifs tangibles afin d’éviter la dévaluation monétaire. Et ce que faisant, à augmenter la pression inflationniste.
La BCE joue à un jeu dangereux. L’inflation est un outil très difficile à maîtriser.
Je ne suis pas sûr, si l’objectif est de durer, qu’elle ait le choix. Je crains qu’on en soit là.
@Jean Philippe
Merci pour votre effort de vulgarisation à l’attention de MerlinII
Par contre, je ne partage pas vos conclusions.
L’inflation est à la fois nécessaire et inévitable.
Merci pour cette réponse détaillée.
Encore des questions; si la création de monnaie engendre de l’inflation, il devrait en être de même aux USA et en Angleterre ? Est-ce le cas ?
Et si la création monétaire se traduit par une dépréciation de la monnaie, les USA faisant la même chose depuis pas mal de temps, cela devrait maintenir constant le ratio €/$ ? Et le Yuan devrait monter ? Et si le Yuan monte nos industries européennes sont plus compétitives ?
Et une remarque; peut-être que l’inflation est un outil difficile à maitriser, mais cela m’a permis d’acheter à bon compte mon appartement, puis ma maison dans les années 70, 80.
Bonjour,
@MerlinII ; Concernant le reste du monde, mon impression est que la situation y est plus ou moins la même. Donc, relativement aux monnaies, ça s’annule plus ou moins. Mais bien malin qui pourrait prédire quoi que ce soit dans cet environnement !
L’inflation est un moyen comme un autre de réguler un endettement. Mais attention, selon l’environnement économique, le ressenti de l’inflation évolue considérablement. En contexte de croissance forte (on parle de surchauffe), les salaires suivent en général gaillardement, et si l’épargne monétisée est rognée, cela ne fait qu’encourager la consommation, et en gros tout le monde est content. En contexte de récession, la musique pourrait être différente. Si les salaires ne suivent pas, le ressenti c’est : « le pain augmente ». Et alors … on verra, mais je suis très inquiet.
MerlinII
Juste moins 30 % l’€ par rapport au yuan entre mi 2008 et mi 2012.
Jean-Philippe, Pol et les autres
« L’inflation est un moyen comme un autre de réguler un endettement » / Le problème ne viendrait-il pas de là ?
C’est affirmer une société d’endettement (comme modèle) que de vouloir jouer avec l’inflation. Car la flexibilité est un outil, mais la systématisation est une arme avec une finalité connue d’avance (cf histoire des monnaies). C’est toujours un problème d’usage notamment dans l’excès.
Et MerlinII, les injections peuvent se traduire par la thésaurisation. Mr Leclerc parle d’inflation des produits financiers pour être courtois et il faut admettre que la dérégulation a provoqué cette dérive. Le peuple ne ressent pas encore vraiment l’inflation puisqu’elle s’oriente sur le financier. Le rendement des placements étant plus élevé que le rendement des investissements alors la voie royale pour le chômage est ouverte.
Ce que je peux dire c’est que la monnaie se déprécie par rapport aux autres actifs financiers. Ces mêmes actifs financiers qui organisent la hiérarchisation de la société. Nous découvrons une classe dirigeante qui dispose d’un nombre impressionnant d’actifs. Plus vous avez d’actifs et plus votre assurance de préserver votre statut dans le temps est garantie. C’est Friedman qui explique le rendement des actifs dans la constitution de la richesse. Le motif de détention de la monnaie peut être dans une vision keynésienne pour un objectif de transaction, de précaution et de spéculation. Tandis que dans la vision de Friedman, il découle sur un autre objectif, celui d’être un des modes de détention de la richesse (cf motif de diversification du patrimoine). Les agents économiques prennent leurs décisions par rapport aux revenus d’un coté au vue de Keynes et par rapport à leur patrimoine de l’autre (ensemble d’actifs, source de revenu) au vue de Friedman.
Enfin, lorsque l’inflation sur les biens réels s’observera alors la monnaie ne servira à rien contrairement à d’autres actifs. C’est une histoire de rendements.
Pour aller plus loin, je pense que la création d’actifs financiers est une réponse à la classe dirigeante qui a pour objectif de maintenir son statut. C’est un compromis entre grandes compagnies et acteurs financiers pour un objectif commun. Tout le monde, il est content : le banquier se remplit les poches comme un marchand de bonheur pour la classe dirigeante. A moins que les actifs financiers ont été crées pour le bien-être du peuple ? Le même peuple qui a du mal à avoir un revenu correct. Alors pour ce qui concerne la possibilité d’avoir un patrimoine comme expression de la richesse, accrochons-nous !
Donc, « L’inflation est un moyen comme un autre de réguler un endettement » mais actuellement 1 euro crée = 2 euros de dette mini alors vive l’inflation comme le serpent qui se mord la queue. Hausse des prix comme réponse à l’endettement ou endettement comme réponse à la hausse des prix ?
Sauf que pour qu’il y ait de l’inflation comme un outil, il faudrait qu’il y ait la masse monétaire suffisante correspondante dans la sphère réelle. Ah, j’ai oublié qu’il n’y avait plus une monnaie mais des monnaies au sens des agrégats comme moyen de paiement potentiel (actifs échangeables). Alors, les revenus du capital (rendement financier) absorbent la masse monétaire par le biais des banques (elles mêmes créatrices des produits financiers). La création monétaire ne fait aujourd’hui que la part belle au revenu du capital par l’inflation financière mais surtout par la diversification financière. Bref, elles se régalent sur le compte de la souveraineté sans conflits d’intérêt à des fins géopolitiques. Alors la création financière n’est-elle pas la véritable inflation ? le financier devient monétaire. Bientôt, l’heure de l’inflation réelle provoquée par ce surplus financier (comme hausse du prix de la vie future) . Ah, l’intermédiation….
Il était là, le casse du siècle ! C’est un tour de magie pour ceux qui ont les moyens d’avoir des actifs financiers (de M1 à M3). Mais le prix à payer pour le peuple sera l’endettement (revenu du travail ou pas) pour la garantie du statut d’un autre (revenu du capital). La monnaie devient au sens de Friedman une simple expression ou composante de la richesse. Ce n’est plus un outil mais une arme temporelle…..
Les compagnies n’auront plus qu’à ramasser les pots cassés. Les PME ont du soucis à se faire, comme les gestionnaires de patrimoine avec les calculateurs ! Ils me font rire ceux qui ont l’impression d’avoir un patrimoine avec quelques actifs comme grain de sable. Parce que la dimension financière des élites n’est pas celle de l’illusion des bourgeois. Le fameux mimétisme est puéril puisque la richesse est sans doute ailleurs (dans l’autonomie peut-être d’où l’importance de l’enseignement et de la connaissance). Mais laissons le bourgeois prendre sa claque afin de faire parti à son tour du petit peuple, le jour venu…..Le bourgeois a choisi son camp en se croyant meilleur que l’autre, c’est une dérive de l’individualisme. Il croit appartenir avec ses illusions à….. et avec l’espoir d’être épargner par sa position. Un candide !
Je résume : l’élite garde son statut par la diversification du patrimoine (même avec des pertes) sur le dos des bourgeois parce que le peuple est endetté. Le peuple est asservi par le rendement imposé de la monnaie (l’endettement). Vive la dérégulation ! Choisissez l’endettement pour le bien du système et des générations futures…
La rareté et non la monnaie sera l’expression de l’inflation. Les ressources réelles sont limitées (notamment avec le gaspillage) contrairement à l’imagination des hommes en matière de ressources financières. Pas de bras, pas de chocolat !
Bonjour,
@Olivier69 ; Je vous ai lu avec application et intérêt. Application car votre connaissance de la théorie économique est manifestement bien supérieure à la mienne et je suis hélas bien en difficulté pour accompagner vos raisonnements. Avec intérêt car même si je ne peux tout comprendre, vos analyses traitent manifestement d’une réalité concrète que je suis en capacité à percevoir, même si en incapacité à me représenter celle-ci dans un système global, ce que vous êtes manifestement en état de faire.
Par exemple, l’inflation financière est une réalité concrète évidente à percevoir, difficile (trop pour moi) à théoriser.
En revanche, je vous suis, voire je vous précède, dans votre conclusion relative à la rareté.
Dans mes propres représentations du monde, l’ère de la rareté à bien commencé. Nous sommes pour moi en plein dedans, et je crois que ce blog ne traite pas d’autre chose, sans le savoir …
Merci Jean-Philippe,
je pense que le support des stratégies repose sur la fonction d’Irving Fisher.
En fait dans MV=PY, l’injection financière (actifs financiers) comme moyen de paiement potentiel se retrouve des deux cotés de l’équation. L’offre de monnaie se trouve déstabilisée par la variation de la masse (agrégats) et pire lorsqu’il s’agit de la vitesse de circulation (calculateurs).
Il y a un équilibre (de marché) qui n’est que furtif puisque la variable temps modifie le rapport de force entre l’offre et la demande de monnaie dans le temps à chaque modification des composantes (en terme de quantité = le marché mais aussi de finalité). Ainsi, la création monétaire par les actifs financiers (l’offre) se retrouve également de l’autre côté de l’équation PY, la demande de monnaie pour fixer le prix des biens et services marchands.
L’offre MV (masse * vitesse) et la demande PY ( le prix des biens et services marchands) comme élément de formation des valeurs nominales sensées représenter le réel supposent une indépendance complète entre les éléments qui déterminent l’offre de ceux qui déterminent la demande. Pourtant, la marchandisation de la monnaie (actifs financiers) par la dérégulation propulse notamment cette dernière dans le giron des biens et services (demandeur d’un prix). La création monétaire se retrouve des deux cotés de l’équation d’où la manipulation possible de la notion de valeur. Le nominal qui représente le réel en terme de prix normalement en qualité d’instrument se trouve confronté aux rapport de force des biens entre eux. C’est une marchandise à part entière mais avec une utilité bien supérieure aux autres biens et services par son rôle de moyen d’échange. Ce qui détourne la fonction de la monnaie dans son rôle d’intermédiaire des échanges, de financement de l’économie réelle (au détriment de l’économie financière) et de numéraire. On pourrait dire que les dés sont pipés. Dans un premier temps, tout le monde est content d’obtenir des matières premières à bas coûts avec l’afflux d’instruments financiers (les marchés intègrent les nouveaux produits dans le jeu des prix relatifs = offre et demande de tous les biens —> nouveaux arrivants dans le rapport de force) mais qu’ensuite la nature par le biais de la rareté impose sa correction sans que l’intervention humaine soit possible. En fait, la stratégie du leurre a bien fonctionné. La monnaie même en qualité d’instrument financier n’est pas une marchandise ordinaire vue son caractère (sa définition). Mathématiquement, il est facile de le démontrer. Ne pas oublier que les économistes sont sensés connaître gauss, espaces vectorielles, central limite, jeux à deux personnes à somme nulle,….bref toute la panoplie des outils mathématiques sans parler de l’outil statistique et en plus, ils sont équipés d’un outil informatique performant. Nous avons réellement besoin d’institutions indépendantes comme « contre pouvoir » ou plutôt comme modérateur des ardeurs.
La science économique fonctionne avec des postulats et s’effectue avec des analyses axiomatiques (cf Debreu).
J’aime bien l’image des portes blindées…
Vous auriez pu tenter un titre un peu plus osé, du style : « Éloge littéraire des responsables de la crise financière ». C’est à la mode en ce moment…
L’éloge à Apollinaire et la conclusion ‘Desprogienne’, ça a quand même plus de gueule…!
« Alors que Mario Draghi évoquait dans son discours son intention de racheter les obligations de manière “illimitée”, la Cour Constitutionnelle Allemande vient de redéfinir les limites de l’illimité. La participation de l’Allemagne ne pourra pas dépasser les limites précédemment fixées de 190 Milliards d’Euros, dont seuls 168,3 Milliards d’Euros sont appelables, le solde n’étant qu’une sur-garantie.
D’après le document présenté au Sénat, en année 1, le MES sera globalement limité à 16 Md€, ceci étant la somme des versements que l’on peut demander aux pays membres de la zone euro en 2013. Voilà donc les limites de l’illimité de Draghi pour résoudre la crise en 2013.
16 Milliards d’euros. Cela peut sembler un peu riquiqui à première vue, mais chut, il faut rester positif … »
Si c’est exact, le vote de la Cour se comprend mieux…
@ dany
je crois que vous confondez BCE et MES. Et quelques autres choses.
Dans cette kolossale foire d’empoigne européenne, l’avis de la cour a autant d’intérêt qu’un pet de lapin !
En diriez-vous autant s’il avait été négatif ?
@Renard
Evoquer cette hypothèse, c’est ne rien comprendre aux enjeux !
@ Pol
Me renvoyer à une méconnaissance des enjeux, c’est ne pas répondre à ma question.
T’occupe Renard, cherche pas, l’ex banquier Pol veut de l’inflation – y’a ksa ya ksa ya ksa ki l’intéresse. SuperMariole sort son QE illimité ? Pffff…. Merkel dit amen à SuperMariole ? Pffff…. Les juges rouges lâchent la bride du MES ? Pffff…
@Renard
A vous de jouer, quelle autre solution ?
@Vigneron
A un problème, il n’y a qu’une solution: la vraie !
Pour les obtus, il faut de la répétition.
@ Pol
Vous profitez honteusement de la diversion de Vigneron pour ne toujours pas répondre à ma question. Bouh…
Sinon, l’inflation ne ruine que les rentiers et les salariés. Elle épargne donc les propriétaires de tous poils qui sont, comme chacun sait, l’âme et le cœur des nations.
Le seul problème est que pour mettre fin à l’inflation (faut bien, un jour) on n’a jamais trouvé de solution qui ne provoque pas une récession ou un endettement qui pour en sortir suppose un désendettement qui provoque une récession. Vous me direz, pour sortir de cette récession ou de cet endettement, on peut toujours faire appel à l’inflation qui….
@Renard
Faux, l’inflation favorise les emprunteurs, pour les propriétaires elle est neutre.
Par ailleurs, les bas revenus sont ordinairement indexés sur l’inflation.
L’inflation est une prime de risque pour l’emprunteur, lequel crée des richesses et de l’emploi. Elle est une pénalité pour le rentier, et dissuade la spéculation.
N’avez-vous pas compris que le fondement de la crise est précisément la disparition de cette prime de risque allouée au crédit et concomitamment de cette pénalité grevant l’épargne.
…tout celà parce que Friedman a décrété que la courbe de Phillips est illusion !
@ Pol
1°) Quelle contradiction y a-t-il entre ma proposition « elle épargne les propriétaires » et la votre « pour les propriétaires, elle est neutre » ? Vous êtes tellement pressé de me dire « Faux ! » que vous n’y réfléchissez même pas.
2°) Dans quel marbre avez-vous vu gravé qu’en temps de crise les bas salaires sont indexés sur l’inflation ?
3°) Vous inversez le terme « prime de risque ». Nous le retrouvons souvent ces temps-ci pour expliquer les taux usuraires imposés aux pays en difficulté de la zone euro. Car s’il y a risque d’inflation, les taux d’intérêts vont immédiatement les intégrer. Le seul moyen pour que l’emprunteur y trouve avantage est que l’inflation aille sans cesse croissant, ce qui sera à nouveau intégré dans les taux d’intérêts proposés; paradoxe de la reine rouge chez Lewis Caroll où les personnages sont obligés de courir de plus en plus vite pour simplement rester à hauteur l’un de l’autre.
Quoi qu’à la fin l’accélération finirait par diminuer, tant il est difficile de courir longtemps en poussant devant soi une brouette pleine de billets.
4°) Quant à l’épargne on la retrouverait sous forme de lingots, œuvres d’art, ou toute sorte de produits pas vraiment productifs.
P.S. : Vous n’avez toujours pas répondu à ma question 😉
Non, c’est décidé ! NOUS NE BOUDERONS PAS !!!!
comme d’hab’, la journée d’une annonce est toujours belles, c’est le lendemain qu’on a la bouche pateuse et mal au crâne
Journée historique; suite:
http://fr.reuters.com/article/topNews/idFRPAE88B08T20120912
Après avoir passé quelques jours dans le merveilleux royaume de Belgique, me voici de retour dans la capitale … qui a des allures de Mort à Venise, tellement la pauvreté s’est accrue pendant mon absence. Les gens qui cherchent leur pitance dans les poubelles, et ceux qui dorment à même le sol, c’est la première chose que l’on voit en sortant du métro.
Me demande si l’on peut faire une révolutions avec des gens connectés à un ipad. En théorie, non : La technologie nous connecte certes, mais est incompatible avec la violence, chacun devenant le technicien, le soigneur, le pouponneur, de son « pod » existentiel. La tablette ici joue le rôle du soma d’A. Huxley, parce que la musique adoucie les moeurs, et que cet objet confère à tous le status enviable et privilégié, de classe moyenne, même aux abois. Chacun peut tenir dans sa main une merveille de technologie, et ce fragment céleste qui échoie même au plus pauvre, c’est ….la Vie de Théodore :
il faut un minimum
une bible, un coeur d’or
un petit gobelet d’aluminium
il faut un minimum
si loin de la nature ici
le coeur durci.
Oui mais cette gigantesque civilisation écrasante et froide donne à chacun un signe magique, qu’il existe, au travers de ces gadgets technologiques, un signe plus tangible que ceux qu’on obtenait jadis dans les églises.
Bref, la gdagetisation du monde est une arme à double tranchant. Elle facilite la circulation des idées, elle transforme aussi profondément le comportement des hommes, dans un sens à mon avis pacifique. Le surhomme de Nietzsche, c’est le branchouillé.
En quel sens l’internet permet de nous situer par rapport aux situationniste ? La société c’est le spectacle, mais on jette des tomates….
L’évolution de tout cela me parait exclure dans nos pays, toute émeute, révolution etc. En toute subjectivité.
Rien que pour contredire ton raisonnement, Lisztfr, voit cela :
http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2012/09/12/20002-20120912ARTFIG00643-la-reforme-du-travail-enflamme-les-grecs.php
« Des milliers de Grecs et même l’armée manifestaient mercredi dans les rues d’Athènes… »
L’Armée n’a pas besoin d’ipodpad pour se rendre compte de la réalité de la situation.
Un simple micro comme ma plus faible machine achetée 200 Euros et équipée d’un petit Linux est suffisante.
Hors, lorsque les soldats vont même jusqu’à être contre la gouvernance par l’argent…
Tu ne TE rends pas compte que même truandée, l’info est disponible pour que le lambda comprenne le souk ambiant. J’en suis une preuve vivante.
Soit, les puissants sont déjà des morts … en puissance.
Un autre indice :
http://www.lepoint.fr/chroniqueurs-du-point/emmanuel-berretta/succes-du-documentaire-sur-goldman-sachs-en-catch-up-tv-12-09-2012-1505474_52.php
« Arte a enregistré un record de visionnage en streaming du documentaire « Goldman Sachs, la banque qui dirige le monde ». «
Sans me mouiller, jusqu’aux élections américaines!
Penser à acheter un peignoir.
José Luis Manuel Barroso, le président de la Commission, » : « nous devons progresser vers une fédération d’États-nations, c’est notre horizon politique ». Car, a-t-il expliqué, « en ces temps d’anxiété, ce serait une erreur que de laisser les nations en proie au nationalisme et au populisme ». Nous sommes dans de bonnes mains.
celle là c’est la meilleure!
vous croyez qu’il y crois ou c’est du cynisme?
Non non … ces jours-ci c’est tendance. Disons qu’après tant d’efforts pour sauver le monde (enfin … l’Europe), ils ont besoin d’une petite récréation. Ils jouent à se faire peur, et leur pire cauchemar c’est : « Et si les gueux d’en bas refusaient nos lendemains qui chantent ? Et si ils se mettaient à mal voter ? A dire Non ? aie aie aie … »
http://www.rtbf.be/info/monde/detail_mario-monti-propose-un-sommet-a-rome-contre-les-populismes?id=7835353
Ah bon, je croyais que c’était pour obliger les états à jouer le jeu au lieu de botter en touche quand il s’agit de réintégrer un national qui a travaillé dans un autre pays de l’UE et qu’on lui refuse son plein-droit au chômage ou à l’assurance santé?
Ceci dit, sans Barroso et ses oies archi-gavées, le groupe d’états nations avancera mieux et plus vite.
Après le craquage des banques se reposant sur les états, qui craquent aussi et se reposent sur la BCE, voyons combien de temps tient la BCE, sachant qu’il n’y a rien après et que le problème de base, la différence de compétitivité et le siphonnage des pays pauvres par les riches n’est pas du tout réglé ni en voie de l’être puisqu’il s’agit toujours de prêts.
@HP
Le pouvoir de créer de la monnaie de la BCE est illimité !
le pouvoir de faire fuire la confiance en la monnaie l’est autant.
» Belle journée pour l’Europe » … J’ai hâte de lire le prochain haïku de notre « cher président européen » Herman Van Rompuy sur cette journée faste !
Effets d’annonces(de la comm.),faire passer la pilule de l’austerité en l’enrobant dans du « fédération d’Etats nations »,de petits arrangements sur le traité constitutionnel,de supervision sélective du système bancaire,nos medias pourront titrer « vive la crise ».
J’ai vraiment l’impression qu’on noie le poisson avec de belles paroles, des promesses de résolutions, de planche à billets et consorts. Les citoyens européens, un peu perdu, se rabattent sur des conclusions toutes faites et rassurantes. Les américains, qui n’ont jamais très bien compris l’Europe, y croient encore plus (aux slogans rassurants) ce qui fait monter la bourse américaine qui elle sert de guide aux bourses européennes. Bref tous les marchés montent vers des records et une (fausse??) confiance revient. C’ est simplifié mais……………………….. DITES-MOI SI JE ME TROMPE
Pendant ce temps, en Grèce, les réformes passent mal d’après le Figaro :
http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2012/09/12/20002-20120912ARTFIG00643-la-reforme-du-travail-enflamme-les-grecs.php
Le nombre de fonctionnaires qu’il va falloir engager pour contrôler tout ça !!!!
Il pourrait aussi n’y avoir aucun contrôle, juste des « déclarations sur l’honneur » des entreprises. Vu le niveau du taux de chômage grec, beaucoup de gens risquent de ne pas oser protester. Râler, c’est souvent perdre son emploi… le plus bête, c’est qu’au final, ces mesures surréalistes ne relanceront pas la demande, ni, par conséquent, la croissance.
L’euphorie fut de courte durée:
NEIN – « No country in Europe » can hope for the ECB to « fire up the money printing press, » Schaeuble says. Germany « will make sure that it doesn’t happen »
NEIN – *SCHAEUBLE SAYS ECB DOESN’T HAVE MANDATE TO FINANCE STATES
NEIN – *SCHAEUBLE SAYS ESM CAN’T HAVE BANKING LICENSE
http://www.zerohedge.com/news/here-first-post-esm-decision-nein-germany
Elections aux Pays-Bas:une majorité à gauche?
http://www.lesoir.be/actualite/le_fil_info/2012-09-12/les-liberaux-devancent-de-peu-les-travaillistes-aux-legislatives-neerlandaises-937395.php
Europe : sans croissance, point de salut !
La rigueur budgétaire, annoncée le 9 septembre par François Hollande devrait entraîner une chute supplémentaire de la croissance. Or, pour Philippe Murer, professeur d’économie, l’absence de programmes de relance forts en Europe ne peut qu’entraîner un accroissement du nombre de chômeurs et une absence de solution au problème de la dette. Ainsi, la situation risque de devenir intolérable aux yeux des Français…
http://www.marianne2.fr/Europe-sans-croissance-point-de-salut-_a222534.html
« … protéger de toute malsaine curiosité la City … »
C’est l’occasion , pour ceux qui ne l’auraient pas encore vu , de découvrir la vidéo » City de Londres , la finance en eaux troubles » . Plus que jamais d’actualité .
Lien?
http://www.dailymotion.com/video/xlpx1f_documentaire-city-de-londres-la-finance-en-eaux-troubles_news
en clair, le fonctionnement de la zone euro se rapproche de celui de la zone dollar. C’est sans doute « moins pie », car la BCE pourra toujours arroser si nécessaire. Mais on ne voit pas coment on évitera la récession un peu partout tant les exportations allemandes sont à ce point favorisées.
Un peu de provoc ! Désolé pour les âmes sensibles…
Le duopole gauche-droite à l’américaine comme une dérive marchande : vous devez choisir sinon vous êtes un terroriste potentiel car nous avons après l’illusion du choix (coca/pepsi), l’obligation du choix (riche/pauvre). Le Fascisme intellectuel, est-ce possible ?
Gardez le cap, hissez la grande voile ! Chef, qui surveille les gens qui nous surveillent ?
Je propose de remplacer le mot « citoyen » (avec des droits) par le mot « compagnon » (avec des devoirs). L’endettement sera la monnaie du futur afin de payer son droit d’exister sous forme de devoir. Pendant ce temps là, dans les paradis fiscaux, l’administration du monde s’effectue en toute opulence.
Le terrorisme financier fait son oeuvre mais comme ce sont des élites alors cela devient une mission divine (dixit Bernanke). A croire que les portes de la BCE sont impénétrables car elle ouvre l’esprit seulement aux élus de Dieu. Le peuple n’a qu’à bien se tenir car la sanction divine sera sans appel……
Allez encore un effort et l’empire des compagnies pourra imposer sa monarchie de droit financier ! C’est la faute de « Mr Marché » (telle une bête) si il y a eu des bulles et heureusement que les apôtres combattent le mal en tenant les marchés. Merci à tous les économistes, politiques et financiers d’être nos sauveurs ! Ce sont nos bienfaiteurs…..Qui parle de conflit d’intérêt ?
Il n’y a pourtant aucun exemple dans l’histoire de la monnaie ou les injections massives ont résolu les problèmes (si ce n’est les aggraver). Alors, Mr Bernanke, Mr Draghi,… passent outre car ils sont les meilleurs de toute l’histoire. Allez la sucette, un peu de thésaurisation pour mieux ajuster les positions !
Enfin, pour chaque euro crée, nous avons à vue de nez plus de 2 euros de dettes minimum. Ils vont encore se régaler les vautours sur les marchés. Hollande ressemble de plus en plus à Obama, c’est à dire un homme de paille. Cela risque de très mal finir même si le scénario a déjà sans doute été imaginé et anticipé. Comment déstabiliser une civilisation de l’intérieur : les élites connaissent l’histoire des civilisations. Non, ce n’est qu’une illusion !
ps : Les ventes d’armes explosent aux US, c’est un mauvais signal.
Les Israéliens se préparent à la guerre sans craindre la Chine et la Russie, c’est une abomination.
Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, mais que va-t-on pouvoir dire à nos enfants ?
Changez-moi tout ça !!
(mais vu leur addiction aux iphone, ipad et autres ipod, c’est mal barré)
Ah bin si vous faites (avez fait) des enfants en plus, on est pas sorti…
+2 🙂
mais que va-t-on pouvoir dire à nos enfants ?
a propos des 1% qui mènent la danse ??
« Sans l’autorité d’un seul, il y aurait la lumière, il y aurait la vérité, il y aurait la justice. L’autorité d’un seul, c’est un crime. »
(Louise Michel / 1830-1905 / Extrait d’une Plaidoirie – 22 Juin 1883)
Ce n’est plus la planche à billets c’est l’oie blanche à piller.
Pas tout à fait François, certes il reste des précisions à attendre de Karlsruhe d’ici quelques semaines mais c’est bien et le MES et la Traité budgétaire qui ont été validés par la Cour.
vigneron sait parler le français commun !!!
Exact ! J’aurai du écrire qu’elle faisait de la décision de la Cour allemande un brevet universel en parlant de « la souveraineté des États ».
Ben formellement, François, c’est bien le dernier obstacle juridique de l’ordre de la souveraineté nationale qui vient de tomber. Et que ce verrou tombe dans le pays constitutionnellement le plus rétif aux aux abandons de souveraineté (primauté de la Loi allemande sur les traités, « solange » et compagnie), dans le pays le plus impliqué financièrement dans la garantie du Mes et dans le pays où l’opinion politique est la plus disposée à l’abandon de l’euro ou en tous cas de ses canards boiteux, si ce n’est certes pas un brevet universel ni éternel qui est délivré là, c’est au moins un Ausweis en bonne et due forme. Moindre des choses pour une présidente de commission des affaires étrangères d’en prendre note. Sachant bien sûr qu’on ne parle là que de l’aspect Mes dans la décision des juges rouges, le Traité budgétaire n’ayant pas lui passé en France les formalités parlementaires ni les épreuves de la rue. Et là on se rejoint, la deputée Guigou va un peu vite en besogne… mais j’suis pas allé chercher la citation complète.
Cela dit c’est son Fabius de ministre qui faisait son job au même moment en appelant les parlementaires à l’adoption du TSCG…
Pas vraiment tombé Vigneron si j’en crois l’expression « Les Sages ont jugé que […] la loi approuvant le MES était « en grande partie en conformité avec l’exigence constitutionnelle que la souveraineté budgétaire demeure entre les mains du Bundestag« . », reprise par le Figaro* et d’autres, ainsi que « Ils ont cependant exigé que toute hausse de la participation financière allemande au capital du MES soit soumise à un vote positif du Parlement à Berlin. »,
alors que le MES stipule le contraire (art 9) :
par ex le 9.3 « Les Membres du MES, irrévocablement et inconditionnellement, s’engagent à payer sur demande l’appel de capital effectué par le Directeur Général conformément au présent paragraphe, cet appel devant être payé dans les sept (7) jours suivant la réception de ladite demande. »
De plus, de mémoire, ils avaient retoqué un vote du parlement sur le MES pour cause de débat insuffisant, non? C’est pas fait pour l’urgence a priori.
Et pour Guigou et sa « confirmation dans la décision de la Cour de Karlsruhe « que le processus d’intégration européenne est compatible avec la souveraineté des États… » », c’est de la lapalissade : oui s’ils sont d’accord, non sinon.
C’est ça Sylla, blanc c’est noir et oui c’est non, grand constititionnaliste Sylla ! C’est oui et point barre. Mais je vois que les petites considérations ou limitations secondes et convenues du jugement de Karlsruhe s’avèrent efficaces quant au rassérénement – à peu de frais – des souverainistes de service jusqu’au-delà des frontières de la République Fédérale d’Allemagne… Good job les Juges rouges, même Sylla vous l’avez enfumé.
@vigneron: « c’est bien le dernier obstacle juridique de l’ordre de la souveraineté nationale qui vient de tomber »
En admettant que les pays de l’UE ont abandonné leur souveraineté, qui serait maintenant souverain? Autrement dit: quelle serait la nouvelle souveraineté qui fait respecter les traités, par la force si nécessaire? Réponse: personne car les pays nationaux restent souverains.
Tu confonds amha souveraineté et délégation de compétences. Voir wiki, sous Rapports entre souveraineté et compétences.
Je suis pas constitutionnaliste ceci dit. Et il y a peut-être bien de fait une délégation de souveraineté (« Cependant, de nombreux détracteurs de l’Union considèrent cette différence comme relevant d’un caractère uniquement sémantique, puisque même s’il est possible que la France sorte de l’Union et retrouve ses pleines compétences, c’est hautement improbable. »)
@ Moi :
Les nations européennes ont déjà abandonné une partie de leurs souverainetés (transferts de compétences).
L’arrêt de Karlsrühe vient de lever juridiquement l’obstacle à d’autres transferts de compétences (et donc, à d’autres abandons de souveraineté).
Reste le plus important : l’obstacle politique.
Celui-ci est en passe d’être aussi lever, avec la signature du TSCG.
Bien que vigneron ne soit pas d’accord avec moi sur ce point, je pense que cette intégration politique approfondie (car c’en est une) ne résout pas et ne résoudra sans doute pas le problème de la crise.
Et en cela, les partisans de l’intégration politique approfondie comme objectif pour résoudre la crise se trompent lourdement.
Par ailleurs, crise ou pas crise, je partage néanmoins cet objectif d’intégration politique approfondie, pour un tas de raisons qui n’ont rien à voir avec la crise (je veux dire, sans lien de causalité).
Mais sur le sujet de l’intégration politique, c’est : trop peu, trop tard, de toute façon.
Et nul et non advenu concernant l’effet à attendre concernant la résolution de la crise.
Ben non, Vigneron, inutile de me sortir ce manichéisme, …
La réponse de la cour aux appels déposés (dont j’ignore les formulations) est clairement plus subtile que cette simple dichotomie :
« oui à condition que », n’est pas « non », et n’est pas « oui » ;
« en partie conforme », n’est pas « conforme ».
Vous pouvez appeler cela des « petites considérations ou limitations secondes et convenues », mais elles n’ont rien de secondaire.
Stricto sensu, la cour a dit « non », lato sensu, c’est « oui à condition que ».
Les dites conditions, exigées, sont même pour certaines contraire à la lettre d’une partie d’un des traités.
En attendant les développements d’octobre.
La cour était, pour le pire ou le meilleur, en plus de l’aspect strictement juridique, obligée de prendre en compte l’aspect politique et la conjoncture économique.
Prévisible : qu’elle prenne la responsabilité d’un « non » était inenvisageable. On verra la prochaine assemblée à laquelle la cour renvoie la balle : vu l’ambiance ou les sondages au pif mouillé, elle n’est pas partie pour être enthousiaste, d’autant que la récession sera de la partie.
Quant à ménager la chèvre et le chou, je suis bien d’accord, mais imaginer que c’est pour rassurer les souverainistes nationaux, c’est votre interprétation : on pourrait tout aussi bien dire que c’est pour rassurer les souverainistes supranationaux.
P.S. : comme je vous l’avais dit, pas souverainiste, indépendantiste à la rigueur, pas intégrationniste, « coopérationniste », pas européiste, internationaliste.
Car depuis le départ, c’est l’a-démocratie, l’effondrement concurrentiel et la désintégration des conquêtes sociales, et l’apartheid continental.
Vous êtes en train de discuter du sexe des anges et c’est cela qui est visé, Messieurs.
La France est réputée depuis de longues années pour ne payer AUCUNE amende de l’UE.
J’ai croisé un article disant que les issues de secours des contraintes imposées étaient tellement grandes qu’il était presque obligatoire pour un état de la Zone Euro de s’y engouffrer.
Discrètement, bien sûr.
Mais vous DEVEZ savoir que l’on se vante rarement de faire du paradis fiscal, NON ?????????????????????
Ce n’est plus de la société du spectacle, ici.
C’est du mondial.
@zébu: « L’arrêt de Karlsrühe vient de lever juridiquement l’obstacle à d’autres transferts de compétences (et donc, à d’autres abandons de souveraineté). »
Comment passes-tu du « transfert de compétences » à « abandons de souveraineté »? Il s’agit bien de deux choses différentes. Veux-tu dire que, de fait, ces transferts de compétence sont irréversibles et donc sont des abandons de souveraineté? (c’est là l’argument que j’ai tiré de wiki sur la question).
« Reste le plus important : l’obstacle politique. »
Moi je dirai « le seul obstacle ». Le droit n’est que l’expression du pouvoir politique et il se met toujours en conformité avec ce dernier. Si demain, simple hypothèse, c’est un parti souverainiste qui rafle 80% des voix en Allemagne, la cour de Karlsruhe déclarera le MES inconstitutionnel. Personne n’en doute, je pense.
@Moi
Le souverain, c’est toujours le peuple (ou ses représentants en france. Faut voir les différents pays), mais à poil, sans domaines propres de par les transferts de compétence : dans l’état actuel, c’est le conseil+la commission (nommée par le conseil, confirmée par le parlement) les décideurs (voire, si on prend l’onu ou l’omc, l’otan, ou le fmi…).
Les modes de scrutin évoluant de plus en plus vers une simple majorité (voire une majorité inversée pour bloquer, comme je crois dans le cas du TSCG), c’est la commission qui a de plus en plus la main (déjà qu’elle avait le monopole de la proposition législative et qu’elle nommait les juges).
En droit. Car en pratique, c’est plus de l’intergouvernemental entre gros pib.
Oùkesé qu’t’as fait ton droit constit Syllabique ? C’est compliqué à comprendre « La Cour fédérale constitutionnelle de Karlsruhe valide le MES et le pacte budgétaire ? Ça veut dire YA. Toi comprendre un jugement constitutionnel ? Tamaloù Sylla ?
Les réserves des JR (juges rouges) quant à la nécessité d’un nouveau vote sur l’augmentation éventuelle de la contribution sont de pure forme. Le sens évident du jugement est d’abord – voire exclusivement – que le Mes comme le Traité budgétaire ne contreviennent pas au jugement de juin 2009 de ces mêmes JR (majeur celui là jugement) qui validait Lisbonne mais indiquait que tout autre abandon de souveraineté impliquerait une révision constitutionnelle en Allemagne (marquant ainsi l’impossibilité constitutionnelle allemande d’une Europe fédérale en l’état actuel de sa Loi suprême) et donc le jugement d’hier signifie qu’il n’y a pas de nouvel abandon de souveraineté, y compris en cas de dépassement du seuil des 190 milliards dans la mesure ici d’une nouvelle décision parlementaire.
Tamaloù ?
« pas de domaines propres »… Si, les chiottes, mais faut les cleaner d’abord… Non sérieux, t’y crois vraiment à c’que t’écris ? Rassure moi… non ? n’est-ce pas ?
Pas tout à fait Zeb, pour un pas fédéraliste décisif, i.e un nouvel abandon de souveraineté, il faudra changer la Constitution de la République Fédérale Allemande. Because les juges rouges des vignes blanches rhénanes qu’ont mis le hola au processus après Lisbonne en 2009.
Moi,
Tss tss, la chose jugée dans un État de droit, particulièrement pour une décision de Cour constit et qui plus est sur un accord international, ça signifie un peu chéri chéri. Dans le cas contraire ça signifierait juste qu’il y aurait beaucoup plus kolosal comme souci à évoquer à propos de l’Allemagne comme de l’Europe…
Yvan,
Source please…
Je pense que tu causes de l’État mais prouve le.
Pour les petites sociétés du genre Saint Gobain, Gdf Suez, Areva, Alstom, Schneider, LVMH, etc, elles ont pris chaud quelquefois. Sont chiants les ordolibs de Bruxelles, hein Yvan ?
Vigneron…ou Mani?
Ben voyons, çà contredit l’art 9 du MES mais ce serait purement formel. Le MES était censé être automatique et rapide mais c’est pas grave…
C’est pourtant explicite : « La Cour de Karlsruhe autorise le MES sous condition »
Extraits : « La seconde condition [la première étant celle que vous rappelez sous l’appellation « pure forme »] est que les deux chambres du Parlement soient consultées sur les opérations et décisions du MES, alors que le traité prévoyait une confidentialité relative aux décisions du mécanisme.
Ces réquisitions devront être expressément mentionnées lors de la ratification, ce qui va contraindre Berlin à négocier avec ses partenaires européens un protocole additionnel au traité instituant le MES – entraînant un délai supplémentaire avant que le président allemand Joachim Gauck n’y appose sa signature. »
:
y a ka négocier une exception allemande j’imagine.
« »Fondamentalement, la Cour constitutionnelle a estimé que le traité instituant le MES peut être ratifié », souligne Kyrill-Alexander Schwarz, un juriste de l’Université de Würzburg.
« Mais le gouvernement doit prendre des mesures pour intégrer les réserves émises par le jugement. Le président Gauck ne va probablement pas le ratifier tant qu’un protocole n’aura pas été adopté », estime-t-il. « Du point de vue du gouvernement, le traité instituant le MES ne sera pas contraignant tant que ces réserves n’auront pas été prises en compte. » »
« Certains analystes estiment ainsi que le délai d’entrée en vigueur du MES pourrait être « sensiblement plus long » que les quelques semaines évoquées par Berlin.
« Cela pourrait nécessiter une modification du traité instituant le MES, ou un traité additionnel », met ainsi en garde Guntram Wolff, directeur adjoint du centre de réflexion Bruegel, basé à Bruxelles. »
(« Selon le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, le MES devrait entrer en vigueur « d’ici quelques semaines ». » Sans son principal contributeur, je demande à voir)
« »On peut être sûr que ce n’est pas la dernière décision de la Cour constitutionnelle. Le MES est validé, mais certainement pas le rôle de la BCE », prévient Kai von Lewinski, professeur de droit à l’Université Humboldt de Berlin. »
Et le sens évident du jugement, c’est surtout que hormis les conditions, c’est conforme à la constitution allemande.
Un conseil constit’ qui dit oui comme çà, je prends.
Sinon d’accord pour le reste.
@vigneron: de toutes façons, on ergote pour rien. Les hommes en rouge ils feront ce qu’on leur dit de faire. Et tant que le gouvernement germain voudra aller dans le sens d’un transfert de compétences vers l’UE, eh ben ça se fera. Faut juste éviter que la formulation des traités soit de manière trop flagrante en contradiction avec la constitution sans quoi les hommes en rouge pourront pas cacher l’évidence et il faudra passer par une révision de constitution (et c’est un peu plus compliqué à faire quoique pas impossible). Mais je leur fais confiance pour trouver la formulation adéquate, c’est-à-dire bien ambigüe, dans les traités.
Donc oui, clair et net, il y a un boulevard pour le MES et pour le reste. Mais il était déjà là avant la décision d’hier des juges. Le feu vert avait été obtenu avec Merkel, etc, en réunions inter-gouvernementales.
La seule chose qui peut bloquer le boulevard c’est que des parti souverainistes écrasent les autres lors des élections. Et c’est très peu probable (cf en Hollande hier). Même en Grèce les gens ont eu la chtoune de risquer de sortir de l’euro etc. Et puis je fais confiance à la bonne presse pour faire la pédagogie nécessaire pour voter bien.
Je crois qu’arrivé à ce point il vaut mieux lutter pour essayer de démocratiser ce grand machin (on peut rêver). Parce qu’un retour en arrière institutionnel, hum… Ils ont bien ficelé l’affaire, les bougres.
Ps: je viens de voir ta réponse. La chose jugée oui, ils doivent garder certaines formes (à moins qu’on parle de nazis), mais avec 80% des voix ce parti changerait la constitution et avanti popolo.
Faut il vraiment vous citer les textes? L’art 3 de la constit’ par ex?
Sylla, décidément c’est de bons politiques en plus de bons juristes nos JR. T’ont caïman convaincu qu’ils avaient pensé à toi pour pondre en quelques mois de couvaison estivale leurs titounettes conditionettes bidon…
Ton Art 9.3 n’est absoument pas remis en cause cher stagiaire souverain. Pour la bonne raison qu’il n’évoque que les appels de capitaux autorisés ce qui signilie pour l’Allemagne jusqu’à hauteur de 190 Milliards d’euros, comme par hasard autorisés formellement par le jugement des JR.
C’est l’art. 10 qui est concerné par la conditionette des JR, çui qui cause d’une augmentation éventuelle des capitaux appelés au-delà des 700 Mds autorisés et donc des 190 Mds levés et mis à dispo par l’Allemagne.
Et, soit dit en passant, il me semble bien que cet Art 10 signale expressément que cette augmentation de K est conditionnée aux autorisations nationales préalables. On comprend bien que signer un traité pour 190 ou 145 Mds c’est pas du tout signer pour 250 ou 180 Mds, merci du rappel les JR mais on avait compris…
Quelle pignolade kamême…
Tout ça pour complaire aux syllabiques franco-germano-finlando-bataves et Cie…
C’est bon là ? On peut passer à autre chose ?
Voici comment les Allemands eux memes interpretent cette decision de Karlsruhe :
http://www.spiegel.de/international/germany/triumph-in-defeat-ruling-on-esm-in-germany-not-as-simple-as-it-seems-a-855692.html.
Ah! C’est exact, autant pour moi, c’est le 10, qui lui est de toute façon conditionné aux procédures nationales, donc un passage à l’assemblée dans le cas allemand, pas le 9.
Vous êtes constructif ces temps ci!
La cour n’aurait donc fait que le rappeler? Mais alors pourquoi ce terme de « condition »?
Et reste la seconde condition, mais a priori pas bien lourde.
P.S. : Ils ne sont pas complaisants, ils font leur boulot.
Merci pour le lien Prague. On n’en a peut être pas fini avec ce jugement alors…
@ Vigneron :
Exact, en droit constit.
Mais dans les faits, le transfert de compétences est un abandon de souveraineté qui ne dit pas son nom.
De sorte que l’on va ainsi continuer cette intégration approfondie par le biais de nouvelles compétences, sans pour autant dire tout de suite ‘les gros mots qui ‘t/fachent’ : « état fédéral », « souveraineté », ….
C’est ce qui est prévu dans le TSCG et mis en oeuvre par le MES.
Que le Bundestag vote toute augmentation de la quote-part du MES, c’est la moindre des choses (sinon, autant supprimer le Bundestag et faire le chèque en blanc dès maintenant) et c’est ce qui est déjà en cours : les parlements nationaux ratifient bien la participation budgétaire souveraine au budget européen non souverain …
Bref, cela ne change rien. Ni au processus d’intégration renforcée (qu’on n’en finit pas de ‘renforcer’ depuis 50 ans), ni au fait que l’on se concentre sur le décor du théâtre, ni même sur le fait que cela ne modifiera en rien la crise, si ce n’est à mieux amortir le choc (c’est son principal sinon unique objectif).
Et de pouvoir continuer à s’occuper du show (must go on), pendant qu’on s’étripe entre fédéralistes et souverainistes.
On pourra constituer le plus gros paravent possible, celui-ci restera toujours un paravent : ‘apparencia’, artifice …
Et ne pourra pas grand chose contre les tremblements de terre qui ont déjà eu lieu et dont on attend les répliques.
Ca ira, ça ira…
Aucune de ces décisions ne change quoi que ce soit aux déficits commerciaux des uns et à l’excédent commercial des autres ,et aux transferts massifs d’euro en compensation , aux 250 ans nécessaires au désendettement immobilier etc……..aux différentiels de revenus de 180 à 1500 € , à la necessité de séparer les finances des pays , on groupe un bénéfice , on dégroupe une dette.