Billet invité.
La situation (non pas celle de la France, mais celle des sondages en berne) exigeait une prompte et solennelle intervention. Sur le plateau du 20h00 de TF1, face à une Claire Chazal atone, le Président à donc tenté d’inverser la (mauvaise) vapeur et à cherché à reprendre l’initiative. Le rythme d’application des réformes sera donc accéléré, preuve qu’il y a bel et bien eu, ne lui déplaise, un été en pente douce. Le Président n’avait donc pas pris encore la pleine mesure de la crise qui frappe notre pays. Ce fait et seulement ce fait devrait nous alerter : gouverner, n’est-ce pas en effet prévoir ? Or, en dépit d’une assez longue campagne de terrain (le fait est indéniable), force est de constater que son quinquennat ne débute en fait qu’aujourd’hui.
Personne n’affirme qu’il est simple de gouverner dans des conditions aussi délétères et lui-même l’a reconnu à mi-mot : « J’étais prévenu ! ». Mais que n’a-t-il alors réagi plus tôt ? Son équipe était au courant des plans sociaux en sommeil, les chiffres de l’emploi étaient connus. Quant à la conjoncture européenne, elle se dégrade depuis assez longtemps déjà pour que chacun en soit pleinement informé. N’est-il pas étonnant que, début septembre, un président élu en mai, semble découvrir, ou du moins prendre en compte, ce qui est une évidence depuis plusieurs années déjà ?
Sur la forme, le Président fut, au début de son intervention assez tendu. Puis la machine s’est mise en route, seulement interrompue par les questions très convenues de Claire Chazal.
Beaucoup de points sont restés dans l’ombre, ce qui s’accorde peut-être au rôle présidentiel de fixer seulement le cap, en ne mettant les mains dans le cambouis que le plus rarement possible. La question européenne, qui pose de manière crue celle de l’austérité et des stratégies de sortie de crise, aurait mérité un développement singulièrement plus soutenu. Les relances de Mme Chazal se faisant attendre, François Hollande, sans doute soulagé, est resté en altitude. Dommage, car s’il y a un dossier épineux qui aurait mérité déminage et pédagogie, c’est bien celui-là. De nombreux Français, quelles que soient leur convictions politiques, sont lassés de cette Europe où l’opacité le dispute au mépris. L’Europe souffre de nombreux maux, qui mériteraient davantage de mots pour en rendre compte.
Quant aux remèdes, le conte des 30 milliards à trouver, idéalement répartis en trois tiers élégants, n’est guère plus qu’un bel exercice de rhétorique médiatique. Beau comme l’antique sur le papier, facile à enregistrer et à reprendre par la presse, mais guère convaincant, les choses étant infiniment plus complexes. Quels ministères ou secteurs publics seront ainsi « impactés » par les 10 milliards d’économie ? Guère de précisions sur l’épineux sujet, et on le comprend. Bernard Arnault ? Cru sur parole. Entre gens de bonne compagnie, on s’accorde la confiance, semble-t-il, très généreusement. On jugera donc aux actes. La mesure fiscale des 75% ? Le diable sera probablement dans les détails. Personne en tout cas n’y coupera a affirmé le Président : on s’assurera de sa juste (mais temporaire) application.
Reste l’essentiel, et la question demeure entière : comment traverser cette crise en réduisant la voilure au risque de livrer le navire aux flots impétueux ? Comment ne pas étouffer une croissance déjà étique en pratiquant une telle austérité budgétaire, en en soustrayant annuellement 30 milliards supplémentaires ?
En emboîtant le pas aux nations européennes frappées par la crise et qui ont toutes sans exception mis en place des plans de rigueur dont on mesure aujourd’hui les conséquences désastreuses, le Président prend un risque considérable : enfermer le pays dans la spirale de la récession, prélude à une possible dépression.
On espérait un souffle politique, sait-on jamais même, un discours historique. Les propos hier d’un gestionnaire sans vision globale sont malheureusement à l’image d’une Europe désormais orpheline de grands hommes.
51 réponses à “QUAND TROP DE NORMALITÉ EN VIENT À NUIRE, par Vincent Migeat”
Rassurez-moi: vous ne parlez tout de même pas de Sarkozy? 🙂
@ Bruno
On a dit de grands hommes, pas le nain.
Des gens comme De Gaulle qui voyait loin, très loin… même trop, déjà pour ceux de son époque qui n’arrivaient pas toujours à suivre.
De Gaulle, l’échalas creux avec un nain dedans. Il a suffit que son fantasme de grandiositude française se fasse un peu secouer dès le trône conquis, pour que Charlot sonne comme un hochet pendant 10 piges. Et on en redemande.
Oops… ça vaut l’poteau, là mor.
J’m’en fous, j’ai l’habitude.
J’aimerais quand-même bien savoir s’il y a un seul français capable de lire la liste des présidents de la chose publique à nous depuis qu’elle existe, sans finir par terre tordu de rire. C’est pas pour médire mais quand on a réussi à mettre De Gaulle, Pompidou, VGE, Mitterrand, Chirac et Sarkozy d’affilée sur le perchoir, c’est encore mieux qu’un grand chelem. On ne peut que forcer le respect international. France : ten points.
Tout ce petit monde s’est bien gardé de parler du TSCG…
Pour comparaison :
http://www.dailymotion.com/video/xtffbl_jean-luc-melenchon-invite-du-grand-jury-sur-lci-et-rtl_news?start=0
Où voyez vous une soustraction ?
Une formulation plus éclairante serait
« en empruntant pas 30 milliards supplémentaires… »
Vous poseriez ainsi les termes du débat.
on ne soustrait peut etre pas 30 Mds au total, mais qui aurait du construire la ligne tgv abandonnée, des fonctionnaires parasites ou des entreprises privée?, et la salle de la comédie française etc…etc…, où vont ils aller chercher le CA manquant ces entreprises ?désolé cher renard c’est vous qui faussez le sens du débat
Et où les aurait-on trouvés ces 30 milliards de rab ? Si ce n’est chez ces créanciers dont parle le Yéti ci-dessous ? Je vous rappelle que ces trente milliards ne sont pas pour faire rouler la dette mais pour en créer une nouvelle.
Et que si on souhaite claquer la porte au nez de ces méchants créanciers, avant ou après, il faudra en passer par là : des comptes en équilibre, hors remboursement et intérêts de la dette.
Chacun sait que la fonction publique ne crée pas de richesses. J’ai d’ailleurs entendu ça sur BFM ce matin.
Chacun sait que tout ce que fait le public est plus mal fait que le par le privé.
Chacun devrait savoir que la connerie est la chose la mieux partagée au monde.
Nouveau coup de pipeau dans l’émission « C dans l’air » sur le thème les services publics ne créent pas de richesses.
Ils feraient mieux de dire que les services publics ne produisent et ne vendent pas des marchandises, qu’ils ne tarifient en général pas leurs services. Ce qui est plutôt le rôle des entreprises privées.
Ce n’est pas leur rôle, leur rôle c’est de fournir à l’ensemble des citoyens des services « gratuits », en fait payés par les impôts. C’est une façon de redistribuer la richesse des différents agents économiques. Je rappelle en passant que les fonctionnaires sont eux-mêmes soumis à l’impôt, comme tous les autres citoyens.
Comme les services publics sont financés par l’impôt, les ultra-libéraux allergiques à toute forme d’impôt sauf pour faire la guerre, où financer des services de police, sont obsessionnellement hostiles aux services publics.
Ils oublient aussi de dire que via les marchés publics l’argent repart dans le privé. Que les fonctionnaires comme tout autres citoyens consomment et donc font marcher les commerces.
Ce qui gêne en fait ces ultra-libéraux, c’est que des sommes d’argent assez considérables, que ce soit le budget de l’Etat, ou les budgets sociaux ne soient pas gérés par des acteurs privées pour faire des profits, plutôt que par l’Etat qui a un soucis redistributif.
Ce qui les gêne, c’est que l’action de l’Etat à travers les services publics et sociaux empêche les riches de se gaver encore plus qu’ils ne le font, au détriment de tout le reste de la société.
Si ce dernier mot a encore un sens pour eux, qui ont fait en grande partie sécession d’avec la société.
Les ultra-libéraux n’aiment pas la société, ils n’aiment que l’argent-profit ou l’argent rente, ce sont des parasites opportunistes du corps social.
Alors que la sagesse et le bon sens voudraient que dans une économie mixte, public et privé soient perçus complémentaires, et non comme s’excluant l’un l’autre.
Certains symptômes laissent penser que Hollande n’a pas tout faux. On verra bien ce que ça donnera plus tard mais pour l’instant, on peut savourer l’apoplexie que sont entrain de faire les pantouflards de la finance, suiveurs de San Doze et Béru.
Gestionnaire ! pour moi, même pas.
Que pouvait-il faire d’autres ?
Au hasard,
Ré-affirmer vouloir tenir ses engagements de campagne et démontrer qu’il s’y emploie ?
Se faire élire en promettant et ne pas tenir ses engagements, c’est digne d’un populiste, pas d’un humaniste.
Humaniste ?
Dans un parti libéral ?
Je l’ai répété à diverses reprises ici et depuis 2 ans. Les socialistes et tout particulièrement la « team Hollande » n’étaient absolument pas préparés à prendre à bras le corps la crise, et n’avaient pas le moindre début de commencement de solution à proposer.
J’ai participé à de nombreuses tables rondes où des propositions ont été faites. Le politique, en tous cas ceux nommés au gouvernement, n’était quasiment jamais partie prenante de ces débats. Les solutions proposés par le candidat durant la (longue) campagne étaient d’une orthodoxie sans équivalent sauf à droite et agrémentées de moulinets contre la « finance prédatrice ». Mais avez- vous vu la moindre proposition novatrice et radicale ?
Le socialistes n’ont qu’une obsession : être considérés meilleurs « gestionnaires » que la droite, les « sorties du cadre » ne font pas parti de leur mode de pensée d’un conservatisme total.
Alain
voilà qui a le mérite de la clarté.
Mais faudra-t-il attendre la fin du quinquennat pour que les contestataires au sein du PS en tirent des conclusions pratiques ?
Pierre-Yves,
Les premières conclusions pratiques c’est fin octobre que cela se tire (congrès, motions et « élection » du 1er secrétaire). De la façon dont ça se présente (position bouclée par Ayrault/Aubry avec la bénédiction de François) tout est mis en oeuvre pour que l’éventuelle contestation (aile gauche surtout) au sein du Parti soit totalement muselée et que le(la) 1er secrétaire soit un pantin aux ordres du gouvernement.
« Rassemblement, Unité…) qu’ils disaient…
Quand un Grand Parti n’a plus que des repris de justice à proposer pour le diriger on mesure son degré de corruption..
Perso je ne renouvellerai pas, en ce cas, mon adhèsion.
Tout à fait d’accord ! En prenant le pouvoir, la gauche a perdu son âme, et il n’y a plus de « vraie » opposition, celle qui reste étant jugée extrémiste, c’est-à-dire non crédible. Peu de gens admettent que l’opposition, de manière générale, n’a pas à prendre le pouvoir : elle doit rester dans le possible, et jouer un rôle de garde-fou. C’est une position frustrante pour les opposants, (qui aimeraient bien sûr que leurs solutions soient mises en pratique), mais c’est une position nécessaire car, sans opposition forte et crédible, il n’y a pas vraiment de démocratie.
C’est qui au juste aujourd’hui l’opposition ?
@Mathieu
l’opposition aujourd’hui ce serait un parti fortement écologiste (au sens abstrait, puissant du terme) inspiré (fortement) des idées de Stiegler, Jorion, Latouche et Caillé (l’oiko-nomia est un cas particulier de oiko-logia, l’agir normatif doit suivre le savoir descriptif). C’est abasourdissant que, au moment historique de Fukushima et de la Crise économique que l’on connaît – le cap des désastres majeurs est fixé! -, rien de tel n’émerge. Je pense que ça va finir par émerger (l’Idée est là, on peut la voir)
@ Alessio Moretti
« Je pense que ça va finir par émerger (l’Idée est là, on peut la voir) »
C’est quand l’apocalypse? Le 21/12 ou le 25?
Dans une Démocratie, il n’y a pas d’opposition car pas de parti ; Il n’y a que des décideurs averti nommés citoyens.
Dans notre pseudo truc, il n’y a principalement que des électeurs abrutis.
Une vrai Démocratie se mérite, une prétendue démocratie se paye.
Absolument d’accord avec vous. En particulier avec cette phrase: « être considérés meilleurs « gestionnaires » que la droite, les « sorties du cadre » ne font pas parti de leur mode de pensée d’un conservatisme total »
Le peu d’ambition affiché par François Hollande illustre bien à mon sens l’enfermement dans lequel se trouvent nos responsables publics: incapables d’inventer et de faire preuve de créativité (oui oui de créativité) face aux défis qui se profilent. L’écheveau Européen, l’étau de l’opinion et des médias, l’absence de colonne vertébrale ou de boussole idéologique, l’appétit malgré tout du pouvoir explique sans doute cela. On attendait un Roosevelt, on a eu la version édulcorée d’un mini Churchill Français, celui de la fameuse tirade « du sang, de la sueur et des larmes ». J’aurais pour ma part préféré trouver le Churchill qui à la veille de la seconde guerre mondiale prévenait le monde libre: « Vous aviez le choix entre la guerre et le déshonneur, vous avez choisi le déshonneur, vous aurez la guerre »… La guerre à la finance, du haut d’une tribune de campagne est chose facile. Une fois aux affaires, c’est tout autre chose. Le « non dangerous man » montre en cette rentrée son vrai visage: celui d’un président incapable de marquer l’Histoire en résistant à une finance hors-sol et à ses excès désormais connus et documentés. Tournant résolument le dos à la gauche et à une partie de ses engagements de campagne, il prône désormais une politique sociale-libérale finalement assez peu différente de celle de son prédécesseur à l’Elysée.
Mais c’est bien parce que, même s’ils désirent le pouvoir, ils ne veulent en aucun cas être tenu pour responsable de quoi que ce soit.
Ainsi, ils font de la « représentation », mais surtout pas de vague.
On avait beau savoir qu’il n’avait pas de carte magique dans sa manche, on n’imaginait pas (moi en tout cas) qu’il n’aie pas non plus d’idées à ce point. C’est là-dessus que sa campagne a blousé ses électeurs : il s’était présenté comme ayant longuement pensé aux problèmes.
Très bonne analyse… mais un brin trop « gentille ».
A quoi vont servir les 30 milliards « économisés ». Certainement pas à réactiver l’économie réelle, mais à « monétiser » les créanciers. Qui sont les créanciers ? Les riches qui vont être imposé à 75%… et récupérer ainsi peu ou prou leur « effort » en remboursement de leurs créances !
A trop vouloir respecter les convenances, on en oublie qu’il faut aussi, parfois, savoir prendre des gants… de boxe 😉
Oh que oui, Yéti !
Mare, mare et re-mare de cette mollesse que nous avons tant craint durant la campagne présidentielle. Mais qu’attendre d’un énarque ayant tété le sein du libéralisme ? Qu’il tue le père et la mère en même temps ? Et ses deux compagnes ?
Je crains le pire et n’attends rien de M Hollande.
Mes espoirs auront tenu 3 mois. Plus rien à la première échographie.
Faut recommencer dès maintenant à pousser les wagons. Courage, vous avez de grands pieds, M Yéti.
C etait qui , deja, mon ennemi?
Finalement, qui sera le gagnant dans ce tour magique de passe-passe : « Je te rembourse d’une main ce que je te reprends de l’autre » ?
Monsieur le Yéti,
vous savez bien que ces 30 milliards ne sont pas « économisés », pas même remboursés. Juste, on ne les emprunte pas à ces riches créanciers que vous dénoncez et qui se dorent les roubignoles zavec.
Le match commencera le jour (fin du déficit primaire) où on aura plus besoin d’eux.
Précisément, le public ne désire pas être acteur, mais juste profiter de son confortable fauteuil.
Il a désigné « lui même » des comédiens qui doivent assurer une représentation lénifiante.
Et la direction du théâtre, qui veut s’assurer des profits maximum, encourage la représentation à endormir le public.
Après tout, tant que le public ne se lève pas pour agir lui même, il reste le cul dans un fauteuil dont le compteur tourne, dans un théâtre dont le décors pourrit et dont les murs se lézardent.
Une position confortable, une scène en hauteur, une caisse bien lourde, et tout le monde est satisfait, jusqu’à ce que les débris du théâtre ensevelissent toutes ces « belles gens ».
La dernière campagne n’était pleine que de vide ! C’est quand même étrange qu’on puisse voir un « programme politique » dans une petite liste de mesurettes hétéroclites. Faut dire que le public ne veut plus de « grands mots » : il attend du concret, de l’immédiat et de l’efficace. C’est la raison pour laquelle l’ »Europe [est] désormais orpheline de grands hommes« .
Je me demande juste s’ils ont un début d’idée comment ponctionner 10 milliards aux gdes entreprises ou sur le autres, tout en leur demandant d’investir et d’embaucher …
Je me demande comment on peut demander de rendre le contrat de travail plus sécurisant pour les salariés qu’il ne l’est actuellement, voir à lui donner la qualité de la prévision sur l’avenir pour des entreprises qui sont actuellement au jour le jour et dans le brouillard total de ce qui les attend …
Je me demande comment Hollande peut faire ce miracle de réduire les coûts de l’administration en ayant décidé la création de 150.000 postes qui bien évidemment sont un coût supplémentaire de l’administration, en ayant également décidé de ne pas supprimer de fonctionnaire …
Je me demande comment vont réagir la force tranquille qui a le plus peur de l’avenir et qui assure encore le gros du travail en France, à savoir les classes moyennes, puisque ce sont elles qui assurément supporteront le gros de la facture.
Quant à tous les artisans et petits patrons qui doivent jour après jour se battre pour faire rentrer l’argent et trouver des affaires, que vont-ils penser, en France on a le droit et le devoir de tout supporter mais on n’a pas le droit de gagner de l’argent …
Pour ma part, rien dans le discours d’hier soir, aucune vision, aucun début de piste, juste un adepte de la méthode Coué qui a énoncé ce qu’aurait pu faire tout patron devant des résultats de son entreprise dans le rouge, sauf qu’un patron à chaque poste, il mettrait en regard comment il ferait …
Bref nous avons non seulement un Président normal mais un français normal, il est fondamentalement fâché avec l’économie, lorsqu’un français à des soucis financiers, il va voir son patron pour obtenir une augmentation, il fait le siège des administrations pour trouver une idée, rarement il baisse spontanément ses dépenses …
Pour dire tout ce que je pense, il me fait fabuleusement peur devant son inconséquence, son impréparation, son manque de réflexion, sans doute un fin politique, mais en aucun cas un meneur d’homme et un gestionnaire. Je fais cependant un rêve pour mes proches, que tout ce que je viens d’écrire est le fait de mes convictions politiques et en aucun cas de mes capacités de réflexion et de mon expérience, en d’autres termes j’aimerais sincèrement me tromper.
Bourdon, revenu annuel moyen des 161 000 chefs de Pme en 2008 (insee) = 62 000 €
Salaire annuel moyen des 1% (les 133 000 plus gros salaires en 2007, Insee) : 216 000 €
Revenu annuel moyen des 159.000 personnes (médecins, juristes financiers, avocats, architectes…insee 2007) non salariées : 168 000 €.
Y reste du gras sur les coustilles…
Ne sait pas d’où vous tenez vos chiffres
Vous donne deux sources récentes
http://www.journaldunet.com/management/repere/salaires-patrons-pme.shtml
http://www.slate.fr/story/48741/un-pour-cent-richesse-revenus-france-infographie?google_editors_picks=true
D’où il retourne que 132000 patrons de pme de moins de 20 touchent en moyenne tout juste 40.000 euros (2005)
Il faut savoir par exemple que notre droit fait un sort particulier au gérant de SàRL qui sont dits majoritaires, ils ont le statut d’indépendant et je pense qu’ils sont nombreux dans les 132000 dont il est fait référence.
En toute logique ce sont des chiffres qui doivent être bruts, il faut donc logiquement en déduire les charges salariales style organic et autre.
Quand bien même, 40.000 ne me semble pas, compte tenu du soucis que représente cette fonction bien extraordinaire et ne valide absolument pas votre réponse qui n’a pour but que de discréditer ma réflexion.
Je vous remercie pour une fois de ne pas avoir utilisé votre style Bérurier au Dard si affûté pour me répondre.
Vous me semblez avoir bien plus de ressources pour répondre sans passer par ce parler
Dans les chiffres que je vous propose, 1/4 de 130.000 personnes, patron de moyennes entreprises cette fois-ci touche 125.000 €uros, le double de ce nombre, cadres, ingénieurs ont des revenus similaires
Si on retire donc les salaires des Entreprises du CAC40, la conclusion est simple, le petit patron touche un salaire moyen dans notre pays, comme vous le dites si bien, pas bcp de croustilles à se mettre sous la dent avant de s’attaquer à la masse des classes moyennes qui offriront en fait la majorité des laisser pour compte.
En d’autres termes, cette fameuse lutte des classes dans notre pays détonne totalement dans notre pays avec la réalité.
Bien le bonjour Antonio dit San
Insee les chiffres.
Et faites le total de tout ce beau monde (avec l’actualisation qui s’impose) ça fait 1) beaucoup de monde et derechef 2) beaucoup de gras sur les coustilles.
En prenant 2000 par an aux 161 000…
4000 aux 159 000…
et 6000 aux 133 000…
Ouah! ça fait un total avec beaucoup de zéros!
Avec 60 000 par an, on doit pouvoir s’en sortir, avec 155 000 non seulement on s’en sort mais on peut faire des petits et avec 210 000… heu, là ça commence à dépasser mon imagination…
« QUAND TROP DE NORMALITÉ EN VIENT À NUIRE »
Le terme de CONFORMISME est pourtant ce qui définirait mieux la personne concernée.
@ Pignouf 1er
Je suppose que vous parlez de FH.
J’ose espérer que ce n’est pas le cas, que FH est un être subtil qui pense à la fois une chose et son contraire, ce qui, vu de l’extérieur, le fait voir comme hésitant.
Je voyais Sarkozy comme un chêne, sûr de son idéologie. Il a été déraciné à la première tempête électorale. Je vois, j’espère voir, FH comme un roseau…
Je suppose que vous parlez des journalistes.
Allons, la haute fonction de l’interviewé mérite des égards.
Et le lieu de cet exercice est un peu, quelque part, représentatif de la France.
C’est bien d’avoir des journalistes respectueux du rôle de chacun…
Normalité et singularité.
L’opération qui consiste à faire une moyenne est une opération régularisante, uniformisante, qui gomme les singularités. Les statisticiens en usent et en abusent. Les expérimentateurs également qui rejettent les mesures prétendues aberrantes qui déstabilisent leurs belles moyennes (le moine Mendel aurait paraît-il tripatouillé ses statistiques).
J’ai jadis participé à un congrès interdisciplinaire (Vie, Environnement et Société) dont le sujet était le temps. Un intervenant (Jean-Marie Souriau, je crois) y expliquait qu’il ne faillait pas mélanger les données en les affadissant par des opérations qui leur faisaient perdre leur sens originel. Il parlait également de l’attraction universelle en 1 sur r puissance 1.9999 au lieu de 1 sur r puissance 2 de Newton (qu’en savons-nous? disait-il). Il a été viré par le modérateur au prétexte que ce n’était pas le sujet dont il avait dit qu’il parlerait. Récemment sur ce blog PJ a fait un billet sur les univers jumeaux par un type qui m’avait l’air un peu fumeux. Jean-Pierre Petit (pas l’économiste mais le dessinateur des BD scientifiques d’Ansemlme Lanturlu) s’est intéressé à ces univers. Il a expliqué à Lacan, dessins et modèles en carton à l’appui, comment on retournait une sphère par invagination. J’ai eu alors par mail une remarque de JA à laquelle je me suis aussitôt conformé sans barguiner. Malgré son évident côté « fouille-merde », je pense que Petit (et son copain Souriau, récemment décédé) est typiquement un genre de singularité, de personnage singulier, à étudier. Lacan, en tout cas, l’a écouté avec grande attention. Ama l’intérêt de gens comme JPP est qu’ils pensent par images, qu’ils sont capables de spatialiser leur pensée. Exactement ce que à quoi Thom souhaite aboutir.
Thom: « Le conflit d’un champ de structures locales avec lui-même peut engendrer des défauts. Lorsque ceux-ci sont stables, ils doivent satisfaire la règle de Kléman-Toulouse. »
je vois (à la suite de Thom) les singularités structurellement stables d’un champ comme les centres organisateurs, les médias, les centres organisateurs, les moyen-termes, autour desquels s’organisent la structure. Ce sont peut-être ces singularités, qui sait, qui nous donneront les clés d’une meilleure compréhension du monde.
Il ne faut donc pas gommer les singularités avant de s’être assuré qu’elles sont structurellement instables, sans intérêt. Ainsi ama Jean-Pierre Petit et Jean-Marie Souriau. Dans un registre plus large (et sans rapport avec les deux pré-cités) l’homosexualité est une singularité qui vient, dit-on, du fond des âges, gage qu’elle est sans doute structurellement stable…
Hollande, un très mauvais rapport signal sur bruit.
Il s’est fait élire sur des mots creux, enflés par une presse servile, et il pense que changer certains mots peut suffire (sinon pourquoi a t’il fait bouger sa bouche et a t’il articulé des sons ?) .
Mais son inconsistance fait peur, et ce ne sont pas ses opposants qu’il doit neutraliser (pardon rassurer), mais ceux qui l’ont posé sur son siège.
Et la presse servile, et qui n’est que cela, se demande comment assurer ses petits fours au dîner du siècle, car l’avenir de l’Europe, de la France en dépendent.
A la fête de mon village ce week end, un mot se dégage, majoritairement : imposteur !
Un village pour échantillon représentatif …
Les surpris sont rigolos.
Tous les présidents adoptent la même stratégie : faire passer le maximum de choses pénibles au début , et sur la fin de mandat , se remettre à l’écoute de la population .
De temps en temps , quand des mesures sont trop mal prises, il arrive qu’à mi-mandat , le président du moment joue les grands seigneurs .Tout dépend du nombre de gens dans la rue . Il.ne risque pas grand chose pour l’instant , vu que quelques années de sarkozysme ont créées en France une désespérance chronique.
Notre véritable souci : Les contre- pouvoirs citoyens n’existent pas en France .
Des débuts de HOllande , on peut déduire , pour l’instant :
– une volonté de brosser dans le sens du poil l’électorat Lepeniste ( démantèlement de camp Rom )
– les efforts politiques concentrés sur le long terme en mettant hors jeu les concurrents internes ( Royal, direction du PS )
– soumission au lobby pétrolier ( changement de ministre de l’écologie , ridicule baisse des prix imposée aux pétroliers )
– absence de créativité ( écoute zéro des économistes non conformistes ).Le passage par l’ENA risque fort d’avoir formaté l’intelligence d’un président qui semble , malgré tout , motivé par le service de la France .
La France et l’Europe devront faire « pénitence de leurs jouissances passées, responsables de la crise de la dette », c’est tout.
Y a-t-il en Europe un parti politique aussi incurablement vérolé par un mélange de calvinisme morbide et de cryptopétainisme que le PS de Hollande ? Qui nous délivrera de ce mélange odieux d’humanisme universel et de bonne conscience, de raison tiède et de rationnalité froide, de postures de tartuffes et de soumission cachée condensées jusqu’à la caricature dans la une de Libétorchon consacrée à Arnault ?
Nicolas, reviens, t’étais pas si mal après tout.
Commentaire déposé au mauvais endroit. Merci de reposter ici.
En mars 2012, on pouvait être prévenu de toutes ces choses dans un petit bulletin à l’adresse des investisseurs de Cheuvreux (Crédit Agricole), depuis largement diffusé :
http://www.fakirpresse.info/Le-plan-de-bataille-des-marches,359.html
Daniel Mermet en a fait une émission : http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=2429
Y’a pas que le Mermet’ club dans la vie. Jorion en avait fait un billet de la note de Cheuvreux – qui ne fait plus depuis partie du Crédit Agricole, gone with the wind of deleveraging…
parlez pour vous.
quand on parle de Norme , je sors mon Stakhanov …
c’est paradoxal de parler de norme dans un systeme ultraliberal qui prone l’individualisme forcené ; à moins que ce soit un leurre , standardiser tout comportement en faisant croier au conconcitoyen , concontribuable , au conconsommateur qu’il est unique …
et pas une « eglise universelle » au 21 siecle pour subvertir le peuple …