Finance : Le retour de l’opinion publique
Le 6 août, Standard Chartered, cinquième banque britannique, se voit accusée par l’État de New York d’opérations illicites avec l’Iran pour un montant de 250 milliards de dollars. Elle réagit alors brutalement : l’accusation est selon elle sans fondement et pour porter un coup d’arrêt à des pratiques attentatoires à la bonne réputation des banques, elle envisage une réplique inédite : poursuivre le régulateur américain devant les tribunaux.
Quelques jours plus tard, la banque reconnaît que des opérations proscrites ont bien eu lieu mais à hauteur de 14 millions de dollars seulement, une fraction négligeable de la somme évoquée dans l’accusation.
Le 14 août, coup de théâtre : Standard Chartered annonce qu’un accord à l’amiable est intervenu et qu’elle s’acquittera d’une amende de 340 millions de dollars. Elle admet également avoir engagé des opérations avec l’Iran pour le montant mentionné initialement.
Que s’est-il passé ? Les principaux actionnaires de la banque, effarouchés par la publicité négative qui pourrait résulter des passes d’armes à venir, lui ont enjoint de mettre un point final à l’affaire.
Parallèlement, dans un autre secteur de la finance, les fonds d’investissement portant sur des denrées alimentaires connaissent une défection massive. Le mouvement s’est amorcé au cours du premier trimestre 2012 pour s’accélérer au cours du second, alors qu’il était pourtant déjà clair que des opportunités spéculatives apparaissaient sur le marché des céréales en raison de la sécheresse sévissant aux États-Unis, en Russie, en Ukraine et au Kazakhstan.
Volksbanken en Autriche, Commerzbank en Allemagne, annoncent qu’elles cessent d’offrir à leurs clients des produits financiers indexés sur le prix des denrées alimentaires. Deutsche Bank fait savoir qu’elle gèle son activité dans ce secteur en attendant le résultat d’une étude relative à l’impact éventuel de la spéculation sur les prix – une concession inédite dans le monde financier où l’on clamait jusqu’à très récemment que l’innocence de la spéculation dans ce domaine était une chose démontrée.
CalSTRS, le fonds de pension des enseignants californiens, le second en taille aux États-Unis, a réduit en deux ans ses investissements dans les matières premières, de 2,5 milliards à 150 millions de dollars, en raison de protestations d’initiative citoyenne.
Ici aussi donc, une question d’image. Le fait que les investisseurs en matières premières s’étaient retrouvés au banc des accusés durant l’été 2008 en raison de hausses spectaculaires, alors que se déroulaient des émeutes de la faim aux quatre coins du monde, avait laissé un souvenir cuisant.
On imaginait à l’automne 2008, dans la période qui avait suivi l’effondrement des marchés financiers, que l’opinion publique serait entendue. Elle avait au contraire été mise K.O. par le monde de la finance rapidement requinqué par l’aide publique qui lui avait été accordée sans conditions. Bob Diamond, le PDG de la Barclays, forcé à la démission le 3 juillet à la suite du scandale du LIBOR, avait déclaré dans une allocution fameuse en janvier 2011 : « Il y eut pour les banques une période de remords et de plates excuses, selon moi cette période doit maintenant prendre fin ».
C’est l’opinion publique qui reprend aujourd’hui du poil de la bête à l’occasion d’une nouvelle série de scandales bancaires auxquels participent en sus de celles déjà citées, la banque américaine J.P. Morgan Chase en raison d’une gestion du risque catastrophique et la britannique HSBC, inculpée pour blanchiment d’argent de la drogue. Au point d’ailleurs que ce retour en force de l’opinion commence à inquiéter les régulateurs, ainsi que ceux qui les supervisent. Ainsi M. Andrew Tyrie, le président du comité parlementaire britannique qui enquêta sur l’affaire du LIBOR, déclarant le 18 août à l’occasion de la publication du rapport produit par son comité que « Les régulateurs ne doivent pas déterminer la composition des comités de direction en fonction des gros titres des journaux ». Un paragraphe de ce rapport explique :
Il n’est pas dans les attributions de la FSA (Financial Services Authority : le régulateur britannique), ni de la Banque d’Angleterre, de révoquer des dirigeants de banques en vue de satisfaire l’opinion publique, médiatique ou parlementaire. Des situations ne manqueront pas d’apparaître où il leur sera nécessaire d’intervenir sans que le soutien de l’opinion publique soit requis pour justifier leur initiative. En d’autres occasions, les autorités de régulation devront au contraire se montrer fermes et s’abstenir d’intervenir en dépit des pressions exercées par l’opinion publique ou par le pouvoir politique.
Dont acte. De tels principes devraient-ils toutefois être rappelés si les régulateurs ne s’étaient montrés aussi inefficaces durant la période qui déboucherait sur les événements dramatiques de l’automne 2008 ? C’est Benjamin Lawsky, le Procureur de l’État New York qui vient de faire plier Standard Chartered, qui observait en juin que les relations entre régulateurs et les établissements financiers dont ils supervisent l’activité évoquent jusqu’ici celles qui prévalent « dans un dîner aux chandelles entre amoureux ».
50 réponses à “LE MONDE-ÉCONOMIE, Le retour de l’opinion publique, lundi 27 – mardi 28 août 2012”
encore plus inquiétant que tout le reste
si les transactions financières et la gestion de l’éthique s’établit sur le fondement de la peur ( ou des besoins de préserver des images) nous allons bientot sombrer dans l’irrationnel le plus pur et le plus instable qui ne peut tenir lieu de loi ni de restructuration mais seulement conduire au chaos.
s’interdire de spéculer sur la faim ne changera pas le fait de manipuler la réalité des échanges de matières premières agricoles en terme de rapport de pouvoir et de domination. c’est un transfert encore plus dangereusement pervers qui conduit à l’extrème à envisager de regarder mourir de faim ceux qui n’auraient même pas les moyens de se vendre comme esclave pour avoir le droit de vivre ou même à ne pas en tenir compte voir le taire pour protéger ‘ »l’opinion »
si on laisse l’opinion croire qu’elle dispose de n’importe quel pouvoir il est moins que sur que cela soit celui d’une conscience structurée et nécessairement juste.
une sorte de transfert express du pouvoir de l’expression démocratique par le vote et le choix de politiciens responsables à l’expression d’un populisme direct et immature issu d’une manipulation qui va devenir le moyen de se dédouaner définitivement de toute responsabilité pour sombrer dans la barbarie.
pour que l’opinion puisse devenir un moyen légitime de fonder une gouvernance mondiale il faudrait qu’elle ait le pouvoir ET la responsabilité de la gestion de l’information, qu’elle soit structurée de manière un tant soit peu égalitaire ou disposant d’interfaces de communication interculturelles efficaces.
si les politiques ni arrivent pas en club restreint les peuples peuvent ils y parvenir sous l’effet unificateur de leurs myriades?
mais cette voie peut amener justement à se doter de ce type d’outils et de moyens
si « on » y consent
le monde est-il prêt?
nous devons nous en remettre à la logique de groupe des bancs de sardines. où l’instinct grégaire conduit l’ensemble a adopter le mouvement le plus opportun pour le groupe tout entier face aux courants marin ou aux prédateurs.( les financiers ont ils un instinct grégaire et de quel niveau d’évolution par rapport à celui des sardines?)
les orques créent des parcs à bulles pour enfermer les bancs de sardines dans la logique de leur comportement grégaire et pouvoir chacun à leur tour y plonger gueule béante pour se nourrir.
Le Monde relatait que nous avions passé le jour pour 2012 du moment où nous avions déjà consommé ce que la terre pouvait produire de ressources pour cette année
deux options:
1on diminue drastiquement la consommation pour mieux gérer les ressources
2 on diminue le nombre de consommateurs
3 on fait les deux pour accélérer le processus de retour à un équilibre en opérant de surcroit une sélection
en quoi la stratégie des orques d’utiliser l’opinion sert elle le retour nécessaire à une forme viable?
je doute que cela résulte d’un simple consentement
il et assez rare de voir des bancs de sardines dévorer des orques.
Le Chaos voilà une question , hors micro à Jackson hole .
Malheureusement çà ne répond pas à la question .
C’est clair Keynes et Friedmann sont out pour autant ce n’est pas le chaos , c’est une dégénérescence bien ordonnée , une retraite en bon ordre . Sauf si … Evenement improbable ?
C’est Benjamin Lawsky, le Procureur de l’État New York qui vient de faire plier Standard Chartered, qui observait en juin que les relations entre régulateurs et les établissements financiers dont ils supervisent l’activité évoquent jusqu’ici celles qui prévalent « dans un dîner aux chandelles entre amoureux ».
Champagne,caviar,séduction,bisous,regards attendris,effleurements,…
@Paul Jorion
Je vous trouve bien optimiste car au final tout ce beau monde s’en tire avec des amendes qui sont des fractions de ce qu’ont rapporté les opérations frauduleuses…Donc la leçon est: continuons.
Tant que les sanctions ne seront pas à la hauteur des enjeux et que des individus seront pénalement responsables de ces manœuvres interdites (ex: LIBOR, Iran..) il ne se passera rien ou pas grand chose.
Cdt,
Le « Cassandre optimiste ». Vous êtes nouveau sur le blog, sans quoi vous seriez familier de mon sobriquet.
non pas vraiment nouveau 🙂
Mettre les affaires du Libor et de l’Iran dans le même panier, c’est confondre la morale avec la loi du plus fort….
pour accéder à un autre niveau de performance l’athlète doit apprendre le relâchement musculaire
c’est un apprentissage de haut niveau que de savoir gérer la responsabilité dans le lâcher prise
( apparent)
le maitre guide l’énergie et non l’élève.
c’est l’énergie qui élève l’élève
C’est un petit passage à vide, des fautes d’inattention (les congés ?). Tout le monde va se reprendre rapidement.
Et puis, il suffit de quelques intermédiaires de plus, et c’est pas demain que les iles Caïman vont être submergées (sur les spots, il ya bien quelques requins, mais c’est eux qui ont peur des surfers).
« Carburants : tractations à Bercy pour mettre en oeuvre la baisse des prix »
S’ils se hatent suffisamment lentement; le mode de calcul de la baisse finira bien par se traduire en une hausse.
Il faut absolument créer un groupe de travail , puis un comité, et enfin une commission.(d’étude).
@François78
Je pense qu’ils vont arriver à se mettre d’accord sur la baisse de quelques cts sur le litre d’essence , je me permets de leur proposer la possibilité de mettre un gros ventilateur devant chaque éolienne , ah l’écologie quand tu nous tiens !!!!!
ou des projecteurs, la nuit, branchés sur le réseau – 8 cts le Kw – illuminant des panneaux photovoltaïques alimentant le réseau – 58 cts le Kw – (chiffres de 2010)
C’est vrai que Sarkosy faisait mine de décider mais des moulinets en fait. Il ne vous aura pas échappé qu’il y a tellement de textes qui réglementent « le marché » qu’en l’occurrence, si le Gvt prend un décret pour bloquer le prix de l’essence et du gasoil, il va se retrouver le jour de la sortie de son décret au JO avec un recours devant le Conseil d’Etat et sur qu’il perdra avec les compensation à la clé fort coûteuses. Alors vaut mieux une concertation avant parce que le premier prétexte pour aller au CE c’est cette absence de concertation au conseil national de la consommation.
L’Etat a un mode de fonctionnement lent et rigoureux et ceux qui faisaient croire que Sarkosy décidait et vite mentaient tout simplement.
« CalSTRS, le fonds de pension des enseignants californiens, le second en taille aux États-Unis, a réduit en deux ans ses investissements dans les matières premières, de 2,5 milliards à 150 millions de dollars, en raison de protestations d’initiative citoyenne. »
Fort bien.
Mais c’est donc que ce fond a dû investir les 2,350 milliards de dollars dans ‘autre chose’.
Et cet ‘autre chose’, devoir opérer le même ROE (Return On Equity).
Sans quoi, ces bons enseignants californiens, pensionnaires de ce même fond, s’en iraient prestement déserter celui-ci.
La limite du raisonnement : le loyer de l’argent versé, à chaque pensionnaire.
Et l’intérêt du pensionnaire pour des initiatives citoyennes lié au dit loyer de l’argent versé.
On n’en sort pas.
Ou plutôt, on ‘progresse’ mais au sein du même cadre.
Question (à 2 balles) : ces ‘progressions’ peuvent-elles modifier le cadre et si oui, sous quel avenir (5 ans, 10 ans, des décennies, …), sachant le cadre lui-même au bord de l’agonie ?
Ps : se pose aussi la question de la résurgence des dits ‘scandales’, i.e. des informations et des acteurs formant ces mêmes scandales, sans lesquels le Return of Public Opinion n’aurait pas la moindre chance de se produire.
Ps2 : avec quel taux de succès peut-on escompter voir les enseignants californiens exiger, d’eux-mêmes, la transformation de leur fond de pension en pensions intergénérationnelles ou en tout ce qui ne ressemblerait pas à des retraites par capitalisation ?
Ps3 : idem que précédemment mais cette fois-ci valable pour l’ensemble des rentiers, dans le monde (ou à minima, ‘occidental’) ?
Tous ces post scriptum étant bien évidemment en lien avec le taux de progression de l’effondrement en cours … (modélisation possible mais sans doute néanmoins complexe) : qui progressera donc le plus vite ? L’effondrement ou l’opinion publique ?
[devoir sur blog de 24 heures]
A retenir votre RPO ( Return of Public Opinion)
La course entre ROE et RPO est lancée: l’incertitude tient en haleine les spectateurs. Pour l’instant ROE est en avance d’une courte tête.
Sauf chez Calpers, RPO gagne provisoirement: : 2.35 milliard pour la spéculation… sur le pétrole ? La production est stable, tous les pays annonce une croissance en berne. Conclusion, le pétrole augmente. Ne pas y voir un complot, mais l’exercice normal de Sainte Spéculation. Il faut bien payer les administrateurs à la valeur qu’ils se donnent, très haute.
Nota: les fonds retraites privés par accumulation ont un très mauvais taux de retour pour les cotisants. Il est parfois nul : perte totale. On ne parlera pas, ici, de ROE.
Réponse spéculative à votre PS2: aucune aux USA. Qu’il puisse en être autrement leur est génétiquement inconnu. De toute façon, le système par répartition est le chemin vers la servitude, autrement dite marxiste.
Hé Zeb ça m’fait penser à une espèce de cauchemar numérique ton truc, un big-brother qui jouerait les Zorro. Le « numeric nightmare » des profs angelinos pensionnés ou futur pensionnés j’veux dire.
Imagine par exemple que, lorsque ce brave gonze fait le plein du van ou du camping-car avec sa carte (obligatoire), on lui fasse payer sur chaque litre de benzine un supplément de taxes proportionnel et jusqu’à concurrence sur chaque trimestre de ce que son fonds d’pension lui aura fait gagner le trimestre précédent sur les marchés financiers du pétrole et du bioéthanol… Big brother nous dit que tes 150 000 $ chez CalSTRS t’ont rapporté 100 $ grâce aux spéculations à nu sur les marchés à terme le trimestre dernier ? Ben en plus de l’augmentation à la pompe à laquelle « on » a contribué pour toi (et contre toi) tu vas commencer à rembourser ces 100 $, ta part de marge, de suite. Et le poor-worker ou l’unenployed qui va prendre péniblement cinq gallons juste derrière toi, ben lui il va payer moins qu’le prix affiché. Ou arrange toi avec lui, si tu l’oses… 🙂
Dans un monde globalisé ou le Graal était la croissance , il n’y a rien d’étonnant à voir toutes les banques prisent la main dans le pot de miel .Il fallait être le plus fort , le plus gros , le plus voyant , 80% des sponsors dans le monde du sport , les banques . Cette course à l’échalote a un prix , maintenant il faut payer . Leur folie a pousser la plupart des gens à suivre leurs bons conseils , placements , crédits sur 30ans , LBO etc , l’heure des comptes à sonné , mais peut être aussi celle de la raison .
Pour moi imprimer des billets pour résorber des crédits , c’est essayer de remettre en marche un moteur qui n’a plus d’essence .
Les banques sont devenues les conseillers du roi , mais on ne sait plus qui est le roi , car celui-ci à besoin d’elles pour être élu , et ne me parlez pas de politique , je viens de me farcir les jeux olympiques .D’ailleurs pour la première fois dans l’histoire des jeux olympique une nouvelle discipline est née : La course à l’élimination est une épreuve de cyclisme sur piste disputée individuellement dans laquelle le dernier coureur de chaque sprint intermédiaire est éliminé.Wiki .N’est ce pas un signe de ces temps ou le plus faible doit disparaitre ?
le fameux maillon faible?
personne n’a songé curieusement a inventer un jeu dont le but viserai à promotionner le meilleur par l’entraide.
Vous faites bien de rappeler indirectement que sous la monarchie, y compris l’absolue, le roi n’avait pas accès si facilement que ça au financement. Ca donne une idée de l’importance qu’a pris l’argent dans la dimension de l’Etat.
Ah oui, janvier 2011… L’époque des passes d’armes avec un certain président anti-spéculateurs du G20 à venir alors à Cannes (« Inadmissible ! » – la spéculation sur le cacao – qu’il disait)…
Les deux ont sauté, Bob Diamond comme Nick Rollex, balle au centre.
TILT
[…] Blog de Paul Jorion » LE MONDE-ÉCONOMIE, Le retour de l’opinion publique, lundi 27 – mardi 28 …. […]
Le monde devient tellement fou que l’on ne s’étonne même plus de constater que de puissantes institutions échappent à la justice en payant… tout simplement !
Le citoyen de base n’aura jamais cette opportunité.
Je n’y croyais pas jusqu’à aujourd’hui , mais là çà s’impose : la providence existe . Non seulement elle a une existence , mais elle apparait sous la forme d’opinion publique .
Un détail m’échappe cependant , pourquoi l’opinion publique ne perçoit pas la bulle sur les obligations d’états , enfin de certains
états , disons les mieux placés et son danger pour quelque chose de pire que le trafic de drogue ou les accomodements avec l’Iran :
la Guerre . (qui plus est la guerre injuste , perdue d’avance , celle qui se joue pour des intérets trés particuliers , à court terme ) .
Deus sive Natura , certes , mais l’opinion publique est-elle naturelle ? ou méme démocratique ?
Réponse peut étre : l’opinion attend d’étre plus mure qu’elle ne l’est pour exprimer ce qu’elle ne comprend pas bien encore elle-méme .
L’opinion publique malgré sa contingence , suit le temps de la nécessité .
Peut-être un début de remise en cause ? :
http://www.lalibre.be/economie/actualite/article/757045/la-gestion-capitaliste-en-fin-de-course.html
Oui, le cher professeur. Un chapeau melon, des bésicles, un pointe de barbichette,, un parapluie et le tour est joué.t
Ah non, même pas, quand on le lit, il propose juste une petit coup de peinture, et sans enlever la vieille couche.
Moi aussi quelquefois, une bière belge me rend un peu trop optimiste, la blanche de Bruges surtout, avec un zeste de citron.
Oui enfin, l’opinion publique…Celle des sondeurs ? L’expression citoyenne serait mieux venue me semble t’il. Un débat sur le traité budgétaire européen serait par exemple une bonne occasion pour discuter de la place de la finance et de la forme qu’elle doit prendre pour redevenir utile…
Le changement se fait par étape:
Pour sortir du déni, il faut recevoir de l’information.
Le secteur financier en a reçu en 2008 ce qui a entraîné une certaine culpabilité…
Le changement était envisageable.
Les mois ont passé… Et la culpabilité c’est effacée
Pour sortir de l’ambivalence, il faut parfois être contraint par son milieu a changer.
Le secteur financier est actuellement contraint de modifier son image par l’opinion publique: il se doit de changer de comportement pour continuer à être accepté…..
Le changement peut se renforcer.
Les mois vont passer….. Et l’oubli mettra de côté les bonnes intentions
L’étape qui viendra probablement après sera la colère!
Comment le système financier va t-il se battre pour lutter contre le changement?
Déclenchera t-il une guerre? Ou le fera t-il plus pacifiquement dans les tribunaux?
.
Les limites de l’exercice de style : Martin Wolf.
Dans le cloaque en question, la spéculation n’existe PAS : vous n’y verrez pas le terme dans l’article.
La seule fois que vous le verrez, ce sera tout en bas de la page :
Martin Wolf ? Le jour où l’on interdira la spéculation, le Financial Times et le Wall Street Journal subiront le même sort que La Tribune.
Les politiques « prudentielles » consistant en une augmentation des réserves « en cas de pépin » sont des politiques de l’autruche prétendant qu’on ignore d’où vient le risque (la Main de Dieu, si ça se trouve ?), tout le monde sait d’où vient le risque mais… il rapporte trop gros à ceux qui ont de la chance et à ceux qui n’ont pas de chance (mais savent que le contribuable les renflouera de toute manière) pour qu’on y touche par des interdictions !
Martin Wolf sera alors sans Tribune ! 😉
C’est l’incapacité à comprendre que même avec des cloisons étanches et en multipliant ces cloisons, un bateau, ça peut prendre facilement le gite quand plusieurs secteurs prennent l’eau.
Mais ça, c’est trop compliqué : vaut mieux laisser la spéculation bouffer la coque, vu que de toute façon, ‘un bateau a besoin de liquidités pour flotter’ …
(alerte le monde) : « Hausse historique du chômage en juilletLe chômage a augmenté en juillet dans des proportions inédites depuis la fin des années 1990. La hausse a été de 1,4 % (soit 41 300 chômeurs de plus) dans la catégorie A (demandeurs d’emploi sans activité) en France métropolitaine. L’augmentation est de 1,3 % (+ 58 300) pour les catégories A, B et C. »
Tepco reconnaît que La radioactivité des poissons enregistrée en août à 200 km de la centrale nucléaire de Fukushima est 258 fois supérieure à la normale.
ça voyage loin le poisson surgelé radioactif?
Pourquoi y-a-t-il un Régulateur et non un Juge ? Cette exception institutionnelle est déjà en soi suspecte.
Contre info reprend ? Banquise Arctique : 2012, nouvelle année de fonte record
Nuke; prolifération du fallout.
340 millions d’amende, payés comme ça rubis sur l’ongle
sans même offenser l’honneur (…) iranien
dubitative je suis
aurait-on trouvé là une solution type » j’ai trouvé une mallette pleine de millions dans le métro
si quelqu’un l’a perdue veuillez la réclamer au commissariat du 15ème arrondissement. »
sans quoi dans un an et un jour…
ou alors, d’accord Tom paye à Sam ce que Paul échange avec Pierre
Sam ayant une dette avec Pierre égale à celle que Paul a avec Tom
sachant qu’on parle de m3 d’eau, de cerise sur le gâteau, de cadeau mystère et d’une rançon contre prisonnier .
l’opinion publique a le dos large
au fait l’opinion a t-elle levé le nez de sa serviette de plage récemment?
l’opinion n’aurait pas pris de vacances?
selon les chiffres y’a 40% de cette opinion qui n’en prend pas, de vacances.
Pourquoi il vaut peut-être mieux cultiver son jardin qu’être représentant du peuple :
Pourquoi Montebourg défend la filière nucléaire
Le titre de cet article est trompeur car l’article ne donne pas de véritable explication hormis un millier d’emplois dans le canton autrefois administré par A. Montebourg. Un peu léger, ne trouvez-vous pas ?
La sortie de Montebourg n’avait pas pour objet de faire la promo du nucléaire mais tout simplement de remettre les pendules à l’heure après l’université d’été de EELV. Un test réussi d’appartenance pour voir qui réagit et comment !!
La culture de Gouvernement gagne chez les Verts ils vont (tous ?) y venir, l’apprentissage c’est souvent long surtout lorsque l’on a pas la culture de base pour construire les savoir-faire
Genetais,
non c’est pas de la promo pour le nucléaire, c’est juste de la propagande ! Montebourg valide une conception productiviste et purement comptable en ce qui concerne le nucléaire.
Montebourg nous refait le coup du chantage à l’emploi, c’est vraiment pathétique et lourdingue, pas digne d’un homme responsable, citoyen et gouvernant. J’avais déjà des doutes quant à l’envergure du bonhomme, mais c’est encore pire que je pensais. Pour sortir du cadre ne sont pas des piqûres de rappel qu’il lui faut mais des électrochocs.
Le nucléaire est l’avenir d’un monde sans avenir.
quand on pense que les ouvriers de maintenance du nucléaire par entreprise de sous traitance interposée pour éviter tout recours cotisent pour leur retraite…
Sursaut de l’opinion publique, peur d’une mauvaise image? j’en doute c’est l’arbre qui cache la foret.
Je crois surtout que L’etat Americain raquete les banques Europeennes, dans les soubresauts de l’agonie de son empire
Les banques prennent peur face a la volatilite des marches des matieres premieres suite a la debacle du champion du monde de la speculation sur ces memes matieres (JP Morgan) et conscientes des perspectives de depression mondiale pour 2013 qui feront ne serait ce que provisoirement s’ecrouler les valeurs de marche des « commodities » comme en 2008-9
Les banques ne sont pas devenues morales et le systeme ne changera pas tant que l’accumulation de capital restera le but ultime de toutes les organisations economiques.
Loïc M,
Non, les commodities (dans leur ensemble, métaux, pétrole, mat prem agri, etc), bien que plutôt en croissance depuis cinq six ans dans les activités spéculatives des banques, représentent surtout peanuts pour elles.
Pour les banques US par exemple, en première ligne évidemment, c’est moins de 4% de leurs revenus totaux de trading en moyenne depuis 2 ans (encore moins si on remonte à 95 ou 2000). Quant à leur encours notionnel sur des contrats dérivés commodities, alors là c’est juste infinitésimal sur le total des dérivés, de l’ordre de 0,6%.
Bref, le crève la faim devant sa gamelle vidée par les spéculateurs sur les céréales pourrait, s’il en avait la force, chanter un petit air de Michel Berger (Hamburger de son vrai blaze, ça tombe bien) :
Ben voilà, il est là le problème, la négociation !
Depuis quand la justice doit elle négocier ?
» Il a violé sa voisine ça vaut perpette mais depuis qu’il a négocié avec le procureur il n’est plus accusé que d’attouchements suspects, ça vaut 1 an avec sursis !!! »
Ce concept anglo-saxon de négociation, complètement crétin, s’exporte de plus en plus ne laissant finalement que 2 possibilités, la justice des pauvres et celles des riches. Décidément la plèbe que nous sommes n’y croit plus, mais vous conviendrez avec moi que tout est fait pour nous écœurer, et il se trouve encore des gens pour s’étonner de la monté des extrémismes !!!
« retour de l’opinion publique » …
C’est un concept, l’opinion publique?
Pour Pierre Bourdieu, « L’opinion publique n’existe pas. »
intéressant cette négation pure du qu’en dira ton
Bourdieu situait-il le phénomène dans l’imaginaire de celui qui y obéit ou qui croit en son existence.
ou simplement remettait il en cause sa nature, son existence ou son pouvoir ou tout ensemble
donnant une définition discontinue d’un ensemble regroupé abusivement sous l’intitulé « opinion publique »?
rahane, allez lire l’article, il n’est pas si long. L’essentiel est que l’opinion publique est fabriquée et qu’elle n’est ni une opinion, ni celle du public.
Comme l’URSS, vous vous souvenez? Ce n’était pas une Union, mais une imposition, non pas de Républiques, mais de territoires administrés, pas Socialistes, sauf à redéfinir le terme – ce que l’expérience a contribué à faire, ni Soviétiques, les soviets officiels n’étant pas des conseils ouvriers comme le terme le donne à penser.
L’être humain étant un être de langage, il est impératif pour les pouvoirs de la domination de mettre le langage de leur côté en le falsifiant. Ça n’échappait pas à George Orwell qui a fait de la novlangue un élément essentiel de son 1984.
La spéculation profite en réalité de baisse de rendement pour en même temps augmenter les prix, ce qui est contraire aux intérêts d’une population. Dans certains secteurs géographiques, il y a surpopulation, des densités très élevés de populations par rapport aux capacités naturelles locales exploitées ou des lieux à forte densité humaine.
Le fait qu’il y est une réduction des rendements agricoles, par rapport à un facteur quelconque, n’oblige nullement à augmenter les prix créant des populations qui ont des difficultés à se nourrir. C’est en réalité le contraire qu’il faut réaliser, permettre une meilleure redistribution de l’alimentation, et éviter de profiter d’une baisse agricole pour augmenter les prix, qui va de toute manière rendre encore plus difficilement accessible l’alimentation.
Elle est essentielle pour le bon fonctionnement d’une société, l’alimentation a un lien direct avec la santé. La question n’est pas de réaliser une étude des produits alimentaires, bien qu’elle soit nécéssaire entre les ogm et les divers substances à l’intérieur. L’alimentation a un rôle régulateur par sa redistribution, et permets de produire une meilleure santé à l’individu et collectivement en société, hors l’augmentation des prix par les spéculateurs a déjà provoqué comme en 2008 des crises alimentaires, par une hausse inadaptée et non régulée des prix.
C’est une perte de souveraineté de l’ Etat évidente, qui n’a plus aucune fonction de décision concernant les prix alimentaires ou la redistribution, et qui parfois est en conflit d’intérêt avec la finance dans certains secteurs alimentaires. Tout comme la médecine ou l’éducation, l’alimentation (comme l’eau potable) a un rôle dynamisant pour la société, et dans ce type de cas, ne se révèle que rentable par une poignée de spéculateurs.