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Depuis le début de la crise en 2007, une chose est claire en politique européenne : les sortants ne sont pas reconduits. Devant l’incapacité des gouvernements et des majorités en place à résoudre les problèmes de l’heure, les électeurs – enfin, ceux de plus en plus clairsemés qui prennent encore la peine de se déplacer – votent pour l’opposition, quelle qu’elle soit.
Dans ces conditions, le manège ne peut faire qu’un nombre restreint de tours avant qu’on ne passe aux gouvernements d’union nationale, préludes aux comités de salut public.
Le gouvernement français ne vient encore que de fêter ses premiers 100 jours, mais il n’est pas trop tôt pour lui de penser à la nouvelle tendance qui s’est dessinée au sein des électorats européens.
« De l’audace, encore de l’audace, toujours de l’audace ! », c’est bien de cela qu’il s’agit aujourd’hui si l’on veut sortir de l’ornière, et d’autant plus si l’ornière en question n’est que le révélateur de l’immense bourbier que constitue désormais la zone euro dans son ensemble.
Or le traité européen sur lequel la France doit se prononcer en octobre est tout sauf de l’audace. La fameuse Règle d’Or, offre un faux sentiment de sécurité quand les choses vont bien – pour autant que ceci puisse un jour redevenir d’actualité – et aggrave dramatiquement la situation quand les choses vont mal.
Les dépenses d’une nation ne se mesurent pas en points de Produit Intérieur Brut, elles se mesurent plus banalement par rapport à ses rentrées. Le PIB est un mauvais étalon dans le meilleur des cas car plus il contribue à la destruction de la planète, mieux il se porte. Mais là n’est pas même la question : dans un monde d’où le travail disparaît et où la concentration du patrimoine atteint de nouveaux sommets en raison du mode extravagant de répartition de la richesse créée que nous tolérons, le Produit Intérieur Brut des nations, constitue aujourd’hui leur corps en proie à la fièvre, et le moment est alors particulièrement mal choisi pour vouloir faire de lui un thermomètre.
Si les sortants ont cessé d’être reconduits en Europe depuis 2007, c’est parce qu’ils ont adopté un profil bas, sont allés dans le sens du courant, ont attendu que les choses s’arrangent. Or les choses ne s’arrangeront malheureusement plus : la crise que nous connaissons depuis 2007, crise de l’effet de levier et du crédit facile comme substitut du salaire, n’est plus qu’à deux doigts de se transformer en véritable dépression. C’est de cela qu’il s’agit, c’est à cela qu’il faut s’attaquer, car un énorme retard – cinq ans – a déjà été accumulé.
« Les mesures à prendre doivent être à la hauteur de la gravité de la situation » a dit il y a quelques années, M. Barroso. Mais ni lui, ni aucun de ses collègues européens ou à la tête d’une des 17 nations composant la zone euro, n’a encore compris le sens de ces mots. Ceux qui se prononceront en tant que membres du gouvernement ou que représentants de la nation française, devront avoir cela présent à l’esprit.
Le « Je ne veux voir qu’une seule tête » convient bien au régiment qui marche d’un cœur léger dans la campagne, mais il s’agit aujourd’hui d’autre chose : de sauver la mise alors que c’est une pluie de bombes qui s’abat sur nous.
53 réponses à “COMPRENDRE LES TEMPS QUI SONT LES NÔTRES”
[…] Blog de Paul Jorion » COMPRENDRE LES TEMPS QUI SONT LES NÔTRES. […]
« Les dépenses d’une nation ne se mesurent pas en points de Produit Intérieur Brut, elles se mesurent plus banalement par rapport à ses rentrées. »
3% de déficit par rapport au PIB mais 100% par rapport aux rentrées ? L’Etat peut-il vraiment couper ses dépenses par 2 ou doubler les taxes ?
Il va falloir en effet accorder les violons.
Vous suggérez qu’on divise la dette par un nombre tel que le chiffre soit inférieur à 100 % ?
Je propose la distance de la terre à la lune en centimètres.
L’approche numérique n’est pas forcément bonne à 100%. Il faudrait distinguer les dépenses courantes (pour lesquelles on interdirait le recours à la dette), des dépenses d’investissement et d’avenir (démantèlement des centrales nucléaires ou autre). Dans tous les cas il parait évident pour tous maintenant, qu’il n’est plus possible de continuer sur la voie actuelle et que quelque chose va devoir changer de gré ou de force.
Quand les fondations ne sont pas prévues pour un tremblement de terre, le bâtiment s’écroule quoi qu’on fasse et écrase une bonne partie de ses habitants
La « pluie de bombes » est sur nous, en effet, mais certaines n’ont pas encore explosé. Exemples:
>la crise immobilière chinoise (peut-être 3 fois le volume des Subprimes)
>La récession brésilienne
>La stagnation étasunienne
>La crise du Dollar qui menace
Etc…
D
[…] Si les sortants ont cessé d’être reconduits en Europe depuis 2007, c’est parce qu’ils ont adopté un profil bas, sont allés dans le sens du courant, ont attendu que les choses s’arrangent. Or les choses ne s’arrangeront malheureusement plus : la crise que nous connaissons depuis 2007, crise de l’effet de levier et du crédit facile comme substitut du salaire, n’est plus qu’à deux doigts de se transformer en véritable dépression. C’est de cela qu’il s’agit, c’est à cela qu’il faut s’attaquer, car un énorme retard – cinq ans – a déjà été pris. « Les mesures à prendre doivent être à la hauteur de la gravité de la situation » a dit il y a quelques années, M. Barroso. Mais ni lui, ni aucun de ses collègues européens ou à la tête d’une des 17 nations composant la zone euro, n’a encore compris le sens de ses mots. Ceux qui se prononceront en tant que membres du gouvernement ou que représentants de la nation française, devront avoir cela présent à l’esprit. Le « Je ne veux voir qu’une seule tête » convient bien au régiment qui marche d’un cœur léger dans la campagne, mais il s’agit aujourd’hui d’autre chose : de sauver la mise alors que c’est une pluie de bombes qui s’abat sur nous. […]
« Règle d’or » qui est un chemin vers la ruine ?
Mode du calcul en % du PIB baroque ?
D’accord, il faut aussi les comprendre: avec leurs outils, ils ne peuvent
rien faire d’autre. Ils croient bien faire; ils croient détenir la solution.
Et c’est le résultat d’une intense réflexion qui ne date pas d’hier.
Un appel à la raison ne les touchera pas. La raison n’est pas leur raison.
Une des premières notions qu’il faudrait extirper est celle de croissance:
Depuis 1995, on sait que la croissance , au sens classique, est finie.
Et donc que le chômage est un fait permanent, « structurel ».
En France, cependant, nous avons à rééquilibrer notre consommation
de base, celle qu’il n’est pas possible de contraindre.
Nous devrions, et pouvons, la produire en France.
Tout plaide pour ce rééquilibrage: du prix croissant du transport
maritime à notre efficacité énergétique en passant par
la dépossession des dictatures économiques asiatiques.
Au niveau mondial, cette réappropriation est neutre.
Et elle assurerait un faible taux de croissance positif pendant
la phase de réindustrialisation.
Il est évident que le libéralisme euro-bruxellois s’oppose
à tout volontarisme dans ce domaine.
http://www.youtube.com/watch?v=76DcdcDma5Q&feature=player_detailpage#t=2979s
Messe en si mineur de JSB, quelqu’un aurait-il à l’esprit une version de référence ? Merci !
Voir p.ex. ici : http://sites.radiofrance.fr/francemusique/em/jardin-critiques/emission.php?e_id=100000065&d_id=425007066&arch=1
Malheureusement, on ne peut plus réécouter l’émission.
Merci Cassandre, intéressant.
J’adore ce Sanctus …! une petite « parodie » du concerto pour 2 violons… 🙂 cette musique est trop belle 🙁
http://www.youtube.com/watch?v=gMq44NLoVPc
Dona nobis pacem (give us peace)
After listening to Bach, one realizes how most music consists of cheap, recycled tricks to exert an effect upon the listener. This piece is the opposite of « false music » which promotes affect rather than substance. The double fugal structure reveals itself , and each iteration of the recurring motifs creates a new whole as the subjects and answers are passed between the voices. From 2:27 on it gets IMMENSE, this might be the most powerful and true music ever written. Fractal-like and real.
Sauf que je crains fort que l’Esprit n’ait depuis longtemps déserté leurs neurones fossilisés …….
OUI et comment éviter le pire ?
Je crains fort qu’ils persistent dans leur aveuglement, sinon nous n’irions plus depuis longtemps droit dans l’oeil du cyclone , me semble t il……..
Merci pour vos brillantes analyses;
CORDIALEMENT !
A l’attention de la rédaction :
Dans la phrase :….« Les mesures à prendre doivent être à la hauteur de la gravité de la situation » a dit il y a quelques années, M. Barroso. Mais ni lui, ni aucun de ses collègues européens ou à la tête d’une des 17 nations composant la zone euro, n’a encore compris le sens de ses mots. Ceux qui se prononceront en tant que membres du gouvernement ou que représentants de la nation française, devront avoir cela présent à l’esprit….
Ne devrait-on pas dire et écrire …. » Mais ni lui,ni aucun de ses collègues européens ou à la tête d’une des 17 nations composant la zone euro , N’ONT ENCORE COMPRIS LE SENS DE …CES ..MOTS.
1°. Sujet pluriel :
Barroso and co
2°/ CES MOTS : » ces « , pronom démonstratif et non possessif. CES MOTS, dont il s’agit…. .
…ME SEMBLE T-IL !
Quant au fond c’est limpide…comme toujours! Merci.
J’ai même pensé que vous aviez à l’esprit notre Président normal qui , c’est maintenant sûr, ne prendra ni au niveau européen, ni au niveau français, les mesures que COMMANDE la situation, empêtré , qu’il est, dans une » doctrine « Passéiste et Simplette « …, d’un autre âge !
Cordialement,
Alexis DUCASSE
ok sur « ces ». Merci !
Cet article me fait penser à ce que disait un de mes anciens professeurs de gestion par rapport aux pseudo politiques économiques : certains dirigeants soigneusement protégés en ce qui les concerne, par des rentes de situation, préfèrent pratiquer « la politique du chien crevé au fil de l’eau »….cela consiste à voir la carcasse de l’animal dériver puis s’échouer sur vos pénates, empoisonner consciencieusement l’eau, mais personne ne veut se mouiller pour la récupérer et l’enterrer. Au contraire, on attend une hypothétique vague plus vigoureuse que les précédentes, pour emporter l’animal empoisonner son monde plus loin chez le voisin….En attendant on s’arrange comme on peut avec les maladies engendrées pour faire croire que l’on gère……cher Monsieur le professeur j’aimerais bien citer votre nom, mais je ne sais pas si cela est souhaitable pour vous ou si cela vous ferait vraiment plaisir; alors, je dédie ce commentaire à tous les professeurs dont les élèves devenus adultes ont jeté vos enseignements aux orties pour leur préférer la duplicité…..Vous y aurez au moins gagné le paradis!
Les hommes politiques ne changeront qui si les citoyens changent eux-mêmes. C’est fini le temps des messies.
Mais non!
@ M Lambotte
j ajouterai et d’état d’esprit
je partage ce point de vue et j’ose penser qu’il renferme une partie de la réponse à CES CRISES …………cela s’appelle grandir, évoluer, me semble t il.
Et si justement tous ces évènements APPARENTS servaient ce but ????????
Cordialement;
aime bien cette image…
mais est-ce que l’on peut dire que le gestionnaire de gauche
& que le gestionnaire de droite investit dans un bâton pour repousser la charogne vers la rive d’en-face? Bâtons qu’il revendra aux habitants d’en face ? Qui, eux n’ont plus de taillis parce qu’ils ont tout vendu en bâtons ….pour payer les médecines qu’ils achètent à ceux d’en face qui ne sont pas malades…
finalement ce clébard crevé : il arrange tout le monde non ?
J’ai modestement dit le peu que j’avais à dire sur les politiques ici. En résumé, l’armée de clown qui constitue le paysage politique européen est totalement désespérante, et risque à terme de pousser les peuples à des comportements de désespérés.
J’ai la trentaine, ne m’intéresse à la politique que depuis 6 ou 7 ans, toujours par un prisme européen, et je suis déjà complétement désabusé n’ayant jusqu’ici toujours voté contre plutôt que vraiment pour. La com’ à laquelle s’adonne les politiques de tous bords amuse un temps, mais m’est désormais insupportable eu égard à la complexité et l’urgence de la situation.
La politique hexagonale se pratique aujourd’hui comme elle me semble s’être pratiquée ces 30 dernières années. Cloué dans ses histoires partisanes et les dogmes qui vont avec, le corps politique français passe complétement à côté du monde dans lequel nous vivons. L’innovation lui est inenvisageable, pour ne pas dire inconnu. C’est le néant intellectuel le plus complet : il convient d’avoir des choses à affirmer plutôt que d’y réfléchir (comme cela se fait ici, sur ce blog, ou là), voilà à quoi se résume ce triste théâtre.
Il y a bien quelques hommes et femmes politiques européens qui semblent faire preuve d’honnêteté intellectuelle (Alexis Tsipras par exemple), mais vraiment à la marge…
Bon !…….
Admettons chez François HOLLANDE la victoire de la PEUR sur l’AUDACE……
Reconnaissons qu’il n’est pas évident de s’élever , SEUL , contre la pensée TINA dominante , surtout que…. si l’on a tort , ou si le système est vainqueur , on aura entraîné un pays dans cette, pour le moins, « brouillardeuse » aventure de la « sortie du cadre ».
Cependant , tout en restant à l’intérieur du cadre , il lui serait « facilement » possible de donner des signes d’ouverture sans prendre aucun risque…le cas GREC fournissant une occasion inespérée de joindre rhétorique et action politique digne d’un « socialiste ».
La situation politico-financière de la GRECE est maintenant bien connue ( même du grec moyen).
En conséquence…….( idem 11h06 ) :
» ILS » diront tous que c’est impossible…..?…..forçons-les à se dévoiler publiquement sur ce point précis !
Vous avez le don d’exprimer clairement ce que moi, et je suppose d’autres, ressentent confusément, et donc merci pour cela.
Je crois que les dirigeants actuels, viennent de rater leur départ : les 100 jours qui viennent de s’écouler sont un moment privilégié pour donner le ton aux autres jours qu’ils leur restent à gouverner.
On peut pas en être déçu, parce qu’ils ne nous avaient pas laissé l’impression d’être capables d’autre chose, et puis rater un départ ne préjuge pas de l’arrivée, même si il hypothèque fortement celui-ci.
Nous aurons un jour, des politiques qui seront capables de courage, espérons que cela se produise avec le minimum de désillusions et de dégâts entre temps
« Dans ces conditions, le manège ne peut faire qu’un nombre restreint de tours avant qu’on ne passe aux gouvernements d’union nationale, préludes aux comités de salut public. »
Ce sont les deux dernières étapes de la farce « démocratique » qu’ils vont essayer de faire avaler aux citoyens avant de faire appel à l’homme providentiel. Mais du moment que le capitalisme peut continuer sa ronde folle…
Pour essayer de comprendre :
http://www.dailymotion.com/video/xj5wdj_jean-claude-michea-la-logique-liberale_news?search_algo=2
Merci pour cette video. Une synthèse vivante et percutante de ses livres, que je vais faire circuler.
Très intéressant, merci.
Euro : trois Français sur quatre pour un référendum sur le Traité.
http://tempsreel.nouvelobs.com/economie/20120826.OBS0464/trois-francais-sur-quatre-pour-un-referendum-sur-le-traite-europeen.html
Un référendum pour quoi faire, puisque le NON est ignoré par nos maîtres ?
Dire que Martine Aubry souhaite un deuxième quinquennat pour François Hollande !
Lui veut-elle tant de mal, lui qui aura de la peine à finir le premier vu la tournure que vont prendre les événements. J’anticipe juste un peu, car je ne crois pas au « Hollandisme révolutionnaire » comme Emmanuel Todd.
Je crois plutôt que ce président va se comporter comme le bon élève de la classe européenne, et parapher tous les traités que les néo-libéraux vont lui passer sous le nez.
Ce qui va nous précipiter dans une dépression type années 30, et le chaos économique et social qui s’en suivra.
Dans ces conditions, ce quinquennat s’annonce très, très difficile. La situation n’est pas « normale ». Un président « normal » pour une situation exceptionnellement grave, j’ai du mal à comprendre comment cela va coller.
« Les mesures à prendre doivent être à la hauteur de la gravité de la situation » a dit il y a quelques années, M. Barroso.
Gravité de la situation=prendre avec circonspection des conditions et des circonstances,reste à définir lesquelles(par rapport à d’autres) en fonction de qui(par rapport à qui) et d’adopter des mesures.
Avec le recul(il y a quelques années),les technocrates de Bruxelles ont fait le choix dicté par l’air du temps du néo libéralisme jugeant que les peuples représentaient un danger, »delenda est Cathago »,la démocratie est une menace,la suite nous la vivons…
« … c’est une pluie de bombes qui s’abat sur nous. » Et pourtant, nous continuons à agir et à raisonner dans un monde dans lequel les dégâts pour beaucoup d’entre nous ne sont, hélas, que virtualités mathématiques. Pour l’instant, les impacts ne se font pas sentir au point que nous serions contraints d’exercer notre raison dans un cadre jusqu’à lors impensé. Les hommes touchés par la sécheresse, la famine, les maladies, la mortalité infantile, l’absence d’éducation ne réclament ni ne prennent la parole pour crier « gare ! » et expliquer que nous faisons fausse route même dans les analyses. Nous – ici en Occident – qui la détenons, pensons avoir encore tout le temps devant nous, assez en tous cas pour construire des alternatives charmantes toutes en circonvolutions d’experts.De combien de temps, au juste, disposent les Grecs avant la catastrophe ? Mais s’il advenait que demain, dans quelques jours, après par exemple qu’Israël ait secoué son panier de bombes au-dessus de l’Iran, le pétrole brut se vende 300 dollars le baril, que se passerait-il ? Comment réagiraient les peuples découvrant soudain la nudité des rois et présidents, la bêtise crasse de certains et la formidable prétention des autres à gouverner ? Qui peut croire que nous n’aurions à subir ni le fascisme, ni Mad Max ni Big Brother lorsque pour nous nourrir et nous chauffer nous découvririons l’incroyable fragilité de nos sociétés et les fausses certitudes de nos systèmes?
Que pèseront alors nos esquisses décoratives d’un autre monde, patiemment, lentement rêvées si dans les trois ou quatre jours suivant l’effondrement nous n’avons rapidement montré que nous sommes capables de réunir le plus grand nombre autour de projets de survie simples, de nous mettre en chemin pour entraîner et reconstruire. Avons-nous seulement penser à cela ? Savons-nous seulement penser ainsi ? Les grecs – encore eux – disposeront-ils d’assez de temps pour jeter leur modèle par dessus les moulins et en inventer un autre ?
Merde ce soir, j’ai des idées noires, non ?
Une alternative à Mad Max : comment Cuba survit sans pétrole depuis 1990 suite à l’effondrement de l’URSS et au blocage US ? ben elle a réussi sa transition énergétique en quelques années, mais son peuple n’a pas eu d’autre choix que de s’adapter. Ce documentaire montre une vision de ce que les décroissantistes appellent « la sobriété heureuse » (mais allez savoir s’il s’agit juste d’un film de propagande cubaine et ce qu’en pensent réellement les gens, faudrait que des journalistes occidentaux s’y rendent et fassent des reportages sans à priori dogmatique). En tous cas c’est un doc très intéressant et qui redonne malgré tout un peu d’espoir :
http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=KEF19NV_3SE
Comme le dit l’adage : » A toute chose malheur est bon »
Non seulement Cuba a su se libérer de la dépendance au multinationales de la chimie et du pétrole et ce grâce à l’embargo.
C’est devenu un véritable laboratoire des solutions alternatives et il nous montre la voie de ce qui devra être la norme avec la fin de notre civilisation des énergies fossiles.
Une petite vidéo :
http://vimeo.com/23222299#
@ Peska
Toutes proportions gardées, oui. Mais toutes proportions gardées. Car nous ne vivons pas non plus, pour beaucoup d’entre nous, dans l’insouciance du bonheur installé.
Il me semble alors qu’un danger réside dans le manque d’une vision globale des fondements de la crise et de son pendant souhaitable, une perspective à laquelle pouvoir se raccrocher: les esquisses de l’avenir, qui ne sont pas que décoratives.
De la compréhension, des explications dûment étayées et vérifiées des problèmes, de la capacité à se les représenter à les poser dans leur complexité, découlent les esquisses de l’avenir, à mes yeux très importantes pour éviter que les peurs collectives ne prennent le dessus, venant se greffer sur des objets -quel qu’ils soient- sans autre pertinence ou intérêt que de représenter une sorte de lieu où y circonscrire toute ses angoisses.
Qui ne manqueront pas d’émerger ! Et qui sont déjà là ! Foin de l’angélisme, eh oui. Nous sommes faits de cela. OUI OUI OUI ! Nous sommes faits de ces penchants paranoïaques. Ils nous sont constitutifs, les ignorer est au mieux une grave erreur, au pire une crasse ignorance de ce qu’est le psychisme humain. Nous avons tous un petit vélo dans la tête, mais pas tous conscience d’en avoir un. C’est mieux de le savoir ! Donc oui, nous sommes faits de ces penchants paranoïaques. Penchants.
La bonne nouvelle c’est que nous pouvons ne pas céder à ces penchants. Individuellement et collectivement. Pour cela, il nous faut développer des capacités « critiques » au sens plein du terme, c’est-à-dire porteuses de capacités de discernement. Le champ scientifique forme en cela un excellent patrimoine dans lequel puiser de nombreux outils, savoir-faire, et contenus dont nous pouvons d’autant mieux juger de la pertinence que nous seront armés de quelques-uns de ces réflexes critiques.
Aussi je vois d’un très très mauvais œil le dénigrement systématique de la science en ce sens qu’elle contient une réelle capacité d’expertise. Il faut distinguer l’expertise de la science véritable des fausses expertises fondées non pas sur une capacité scientifique mais ou bien sur une escroquerie quel qu’elle soit ou bien sur le désir de faire science plus que sur la capacité à faire science.
La bonne nouvelle c’est que si désir de faire science il y a, si désir de connaissance il y a, et je vois qu’il est là et je m’en réjouis, alors il faut accompagner ce désir, en lui donnant les moyens d’accomplir: au maximum, une expertise, pour ceux qui voudraient se spécialiser, et au minimum de bons anticorps intellectuels pour discerner ce qui relève de l’expertise et ce qui relève du véritable charlatanisme. Pour aller « plus loin » puisque c’est là que nous voulons aller n’est-ce pas ? Si mon oreille a bien entendu 😉
Il y a du boulot en la matière mais je ne désespère pas.^^
J’ai voulu attirer l’attention sur un paramètre important : le temps peut, tout simplement – bêtement – nous manquer.
Voici quelques semaines, Bug chez Orange et panique ici et là, en quelques heures. Quid d’une société reposant sur la connexion à Internet ?
Voici quelques jours, plus de téléphone dans une grande surface de bricolage où je me trouvais. Plus rien soudain n’était possible. Embarras, grosse sudation et désarroi.
Nous savons aussi que es grandes surfaces ne disposent, selon les articles proposés, que de trois à cinq jours d’approvisionnement. Sommes-nous prêts à nous réorganiser en une semaine ?
Et je ne parle même pas de l’addiction de notre société au pétrole. Plus de déplacements, plus de transports et alors ? Je n’ai pas le temps de chercher d’autres exemples mais notre monde est extrêmement fragile, a été fragilisé.
Les sociétés rurales d’autrefois éprouvaient moins de difficultés à amortir les chocs. Je pense que nous en sommes incapables car nous n’avons pas appris à considérer, pourtant présent dans la zone proximale de notre pensée, l’effondrement brutal d’un monde, oubliant les bases fragiles sur lesquelles il repose.
Oui la science… Bien sûr la science. Mais la science prend son temps, imagine, expérimente, vérifie. La science dit comment tout cela fonctionne, comment l’homme vit, pense et réagit. Oui, oui, oui, mais qu’en sera-t-il si la « pluie de bombes » occasionne soudain -demain matin alors même que nous dormons – des dégâts jusque dans nos jardins, ce qui, pour l’instant, n’est pas le cas chez la plupart d’entre nous qui les savons probables mais ne les regardons encore que comme des équations. Des hypothèses pour la réflexion. La science a besoin de temps, occupe tout les champs de la réflexion en prenant son temps, l’a toujours fait. Oui, mais l’urgence, l’urgence énergétique, l’urgence climatique, l’urgence écologique sont là et se conjuguent déjà. Alors que deviennent la démocratie, la réflexion … comment pensons nous l’urgence ?
Au fond, je ne suis pas sûr de me faire bien comprendre. J’en suis encore à suivre des intuitions.
La situation actuelle me fait penser à la fable du cheval des bourgeois de Schilda qui clôture « 5 leçons sur la psychanalyse » de Freud. Le peuple remplaçant le cheval et l’argent remplaçant l’avoine.
Le cheval finit mal…
bonsoir,
le billet de Paul Jorion,
ce 26 Août, dépeint, hélas, une sinistre réalité sur laquelle,
tous les responsables politiques se défaussent.
Cette situation me fait penser à celle de Juin 1940, le parralèlle
est saisissant. Les fuites de capitaux des grosses sociétés vers des paradis fiscaux
démontrent , ô combien, le cataclysme est proche et d’une gravité inouie.
Mais, quant nos concitoyens se préoccuperont de cette situation.
Quand il n’auront plus grand chose dans leur gamelle, mais il sera un peu tard malheureusement.
Bof, on a déjà prouvé en 40 qu’on pouvait se débrouiller avec le marché noir…
Le Monde :
Comment se rendre sympathique.
Hubert-Félix Thiéfaine
Alligators 427 (extrait)
filière « décontamination-miracle »
Fiat lux, et lux fuit (que la lumière soit, et la lumière fut)
C’est la nouvelle devise du parti dit socialiste, devise qui va ouvrir toutes grandes les portes de la croissance et du retour du travail.
Question pour les sectateurs du FdG : pourquoi ne pas proposer un referendum ?
et sur le site des Echos :
« la pauvreté revient en Europe » Unilever s’y prépare.
…sans parler de la suite valant argument, qui le rend super sensas :« Tous les pays autour de l’Allemagne… Nation. »
Autour de l’Allemagne
« Le nucléaire est une filière d’avenir », estime Montebourg………………………Oups !
C’est marrant comme un type plutôt éclairé au demeurant grille sa carrière politique en
1 Minute chrono !
Le type qui avait soutenu – avec M. Peillon – l’appel de Genève ( Denis Robert ) contre la maffia bancaire & l’évaporation fiscale dans les chambre de compensation ( Clearstream / Cedel International/ Deutsche Börse AG ) et qui n’a jamais fondamentalement donné suite à cette affaire semble s’être fait alpaguer par Aréva & Consort…
Triste destin pour un homme intègre !
1 Minute chrono : Grillé ! Ce type ne sera jamais président de la république.
Quelle ineptie ses propos, quelle légèreté de ton après Hiroshima, Nagasaki, Three Mile Island, Tchernobyl, Fukushima, le bombardement des centrales nucléaires Irakiennes
par Israël et les menaces de guerre Israëlo-Américaine contre l’ Iran…
» Le nucléaire est une filière d’avenir » ( ! ) Quel incroyable propos quand on sait l’incurie de l’entreprise Tepco au Japon et les 600 morts officiels que cet accident majeur a déjà commis en attendant les centaines de milliers d’autres dans les années à venir…( ! ) les populations irradiées, les territoires contaminés pour des milliers d’années, l’agriculture sinistrée, le bétail anéanti, la Pêcherie locale condamnée, etc…
Le nucléaire, une filère d’avenir ?
EPR de Flamanville : le gouffre financier se creuse de plus belle
http://www.votre-sante.com/news.php?dateedit=1311239660&page=0
Reportage de France 3 sur les déchets nucléaires: Areva envisagerait de porter plainte
http://archives-lepost.huffingtonpost.fr/article/2009/02/17/1427651_reportage-de-france-3-sur-les-dechets-nucleaires-areva-envisage-de-porter-plainte.html
Des associations dénoncent les conditions d’exploitation des mines d’uranium par AREVA en Afrique : http://www.actu-environnement.com/ae/news/mines_areva_afrique_2477.php4
Fukushima : et si le pire était à venir ? http://tempsreel.nouvelobs.com/l-enquete-de-l-obs/20120822.OBS0162/enquete-fukushima-et-si-le-pire-etait-a-venir.html
La mafia jette des déchets radioactifs et toxiques dans la mer
http://www.vedura.fr/actualite/5873-mafia-jette-dechets-radioactifs-toxiques-mer
Des déchets radioactifs abandonnés à Fleurus: deux personnes irradiées
http://www.rtl.be/info/votreregion/hainaut/899628/des-dechets-radioactifs-abandonnes-a-fleurus-deux-personnes-irradiees
Coût de l’électricité nucléaire : EDF ment des deux côté de la Manche:http://www.ddmagazine.com/201208142488/Actualites-du-developpement-durable/L-electricite-nucleaire-serait-elle-si-chere.html
Dans sa chute, le nucléaire entraînera plusieurs partis politiques complices avec lui.
Je pense que la chute du nucléaire sera la chute du capitalisme, ou ne sera pas.
Article : « Le FMI félicite l’Islande pour son bras d’honneur aux banquiers »
« Le FMI déclare que le plan de sauvetage à la manière Islandaise fournit des leçons pour les temps de crise ».
http://www.bakchich.info/international/2012/08/27/le-fmi-felicite-lislande-pour-son-bras-dhonneur-aux-banquiers-61619#.UDqoiIOs0rg.twitter
les 100 jours des nouveaux chefs…..
Prendront ? prendront pas ?
(Les mesures à prendre doivent être à la hauteur de la gravité de la situation)
Je me suis toujours demandé pourquoi je votais plutôt à gauche. Et je ne trouve aucune réponse convenable depuis mai 81…vous dire si la question tournicote…Puis là finalement au détour d’un livre, « Les années », Il est dit par la narratrice, « On vote à gauche car on préfère savoir ne rien attendre de la gauche que d’être constamment agacé par la droite.. ».
J’ai trouvé cela convaincant. Enfin pour le moment cela empêche la question de tournicoter au dessus de ma tête.
Et tue tout forme d’espoir…
La propriété privée a fortement concentré les richesses, le libéralisme à ses débuts s’est transformé très vite en monopole ou en système économique oligarchique, par le biais des multinationales ou des trusts, dans (à peu près) tous les secteurs de la vie économique.
Cette concentration des richesses créent des ententes entre les multinationales, qui se partagent des pourcentages colossaux des marchés. Ceci leurs permets de manipuler les prix (ou les taux comme le cas de Libor), à leurs avantages, et d’augmenter le coût de la vie, par la même de réduire l’accès à la propriété privée.
La répartition de la richesse créée (aussi sur des décennies) passe de l’extrême richesse à l’extrême pauvreté, avec une faible redistribution des revenus. Ainsi soit la propriété privée devient inaccessible à vie en travaillant (à temps plein), ou soit la propriété privée devient peu à peu marginale ou en constante baisse au niveau des classes moyennes ou populaires.
De plus, la propriété privée remets en cause le droit à l’auto-détermination des peuples ou des communautés, le recours à la manifestation devenant la dernière possibilitée de s’exprimer après que toutes les structures juridiques aient été du côté de ceux qui veulent investir pour acquérir la propriété privée.
Les situations suivantes et connus, après l’expulsion des autochtones, sont des privations par l’exploitation des ressources, qui parfois dépendent directement ou directement de la filière qui a été investi par les nouveaux tenants de leur ancienne propriété privée. Ce qui contribue à une baisse des ressources issues de leurs systèmes de productions (souvent locales) pour la population. Aucune possibilité ou alternative ne leurs sont proposés, ou très dérisoire, après que le droit à l’auto-détermination n’existe plus pour eux.
Dans les régions capitalistes, les lobbys sont très actifs pour demander des changements de lois et proposer des promesses qui ne seront jamais tenus. Même en demandant une consultation locale, cette dernière n’aura aucune influence sur les décisions futures, au mieux un rendez-vous pour s’exprimer. La justice est confronté au même situation que les peuples ou les communautés qui font face à la perte du droit à l’auto-détermination, minés par la corruption, le clientélisme ou les conflits d’intérêts.
La propriété privée est concerné par la volatilité de la bourse, surtout actuelle, avec des crises ou des krachs, qui va de facto provoquer une chute de la propriété privée pour nombres de citoyens, que ce soit au niveau personnel ou professionelle. L’inter-dépendance des investissements et des parts financières différentes, les prêts en cours ou la perte du pouvoir d’achat, ne permettent plus d’accéder ou de maintenir une propriété privée.
Mon premier mouvement a été de faire ‘l’avocat du diable’ mais en formulant mon poste je me retrouve avec une vraie question que je vais essayer d’exposer.
Ne peut-on pas prétendre (je n’ai pas les moyens d’en faire la démonstration) que les considérations au sujet de la dépense d’une nation devraient inclure :
* une part de ‘déterminisme individuel’ de l’indicateur formé par le rapport des dépenses et des recettes ;
*et une part de la ‘prépondérance collective’ de l’ensemble des indicateurs importants résumés (mal peut-être) par le PIB, sans compter un destin nécessairement solidaire des autres nations au sein de l’Union Européenne et en dehors…
Certes je fais une lecture très particulière (et un peu orientée, je m’en excuse) d’un de vos articles précédents mais ma question est la suivante : peut-on raisonnablement comparer uniquement les dépenses d’une nation à ses dépenses sans tenir compte du niveau de déliquescence général de l’/son économie ? Peut-être même faudra-t-il faire preuve de plus de souplesse quand les choses vont mal et contradictoirement ?