Billet invité. Je rappelle que je préconise personnellement une autre solution : un défaut simultané de la dette des 17 pays de la zone euro, immédiatement suivi d’une restructuration de la dette communalisée.
La BCE s’est engagée avec force à « tout faire pour sauver l’Euro ». Nous allons prendre cette déclaration au pied de la lettre et considérer quelles en seraient les conséquences à court et moyen terme d’une telle action, et si la BCE a réellement les moyens de sauver l’Euro.
I. Les conséquences d’une action directe de la BCE.
En admettant que la BCE puisse soit jeter par-dessus les moulins son statut ou trouver des compromis juridiques lui permettant de racheter massivement de la dette souveraine de pays en difficulté, que se passerait-il ?
(a) L’ampleur des sommes nécessaires :
Il faut tout d’abord considérer les montants que la BCE devrait débourser.
Pour l’Espagne, le gouvernement de M. Rajoy a admis que les besoins s’élèveraient à 300 milliards d’Euros d’ici à la fin de l’année. Il est cependant clair que ce qui aurait été fait pour ce pays ne pourrait être refusé à d’autres. La Grèce viendrait au guichet pour un montant estimé à 60-80 milliards.
L’Italie serait aussi un « client » potentiel, avec des besoins estimés (suivant la date de l’opération) entre 500 et 700 milliards. C’est donc de 860 à 1080 milliards que la BCE devrait racheter dans un délai assez court (moins de 6 mois).
Ces sommes ne sont pas « impossibles », mais elles n’en sont pas moins considérables. Elles représentent en 3 fois et 4 fois le montant des achats de titres publics réalisés par la BCE depuis le début de la crise. Elles représentent un saut qualitatif et non pas simplement quantitatif.
(b) Les conséquences sur le bilan de la BCE.
Les conséquences sur le bilan de la BCE seraient importantes.
On verrait apparaître près de 1071 (860 + 211 déjà sur le bilan) à 1291 (1080 + 211 déjà sur le bilan) milliards de titres publics. Or, on peut penser qu’entre le tiers et la moitié de ces titres ne sera jamais remboursée dans le cadre de défauts soit « sauvage » soit ordonnés.
La BCE devra soit admettre qu’elle a fait de la création monétaire ex-nihilo ou demander aux États de la zone Euro une recapitalisation comprises entre 330 et 650 milliards.
Le problème avec la création monétaire ex-nihilo n’est pas celui (souvent invoqué) de l’inflation, mais celui, juridique, de la compatibilité du fonctionnement de la BCE avec la Constitution allemande. Cette dernière interdit à la Banque Centrale de procéder à ce type de création monétaire. Il faudrait donc soit modifier la Constitution allemande (ce qui pose des problèmes politiques et risque d’échouer) soit se résoudre à cette recapitalisation.
Ceci pose la question de l’acceptabilité politique de cette dépense pour les États (dans le cas de la France, la contribution pourrait aller de 70 à 140 milliards).
(c) Serait-ce la fin de la crise de liquidité ?
On affirme souvent qu’une telle intervention règlerait la crise de l’Euro. Mais, la crise de liquidité est issue de la crise de compétitivité. C’est cette dernière qui déclenche les inquiétudes qui font monter les taux d’intérêts et provoque la crise de liquidité.
Or, ici, la BCE est impuissante. La permanence de la crise de compétitivité provoquerait inévitablement la réapparition de la crise de liquidité.
D’ailleurs, depuis que la BCE a procédé aux premiers rachats sur le marché secondaire, aucun des pays qui ont bénéficié de ces opérations n’est revenu sur les marchés financiers.
Il faudrait donc se résoudre à ce que, durablement, la Grèce, le Portugal, l’Irlande, l’Espagne et peut-être l’Italie, aient recours aux capacités de financement de la BCE.
Les montants à moyen terme seraient encore plus considérables que ceux que l’on a évoqué plus haut et pourraient atteindre entre 2 000 et 2 500 milliards d’Euros.
(d) Une erreur de diagnostic.
Plus profondément, la politique de la BCE que l’on suppose ici illustre une erreur majeure de diagnostic à propos de la crise de la zone Euro.
Cette crise n’est pas une crise de la dette souveraine ! C’est une crise de compétitivité, liée aux structures économiques et démographiques hétérogènes des pays de la zone qu’exacerbe le fonctionnement quotidien de la monnaie unique. Cette crise donne alors naissance d’une part à une croissance très ralentie dans un certain nombre de pays (Italie, Portugal et dans une moindre mesure France) et à une désindustrialisation accélérée dans d’autres (Irlande, Portugal, Espagne, Grèce et encore France).
Avec l’éclatement de la « bulle » des taux historiquement bas que l’on a connus de 2002 à 2008, ces deux phénomènes se sont traduits par une montée des dettes souveraines dans les pays considérés.
Vouloir résoudre le symptôme (la crise de la dette) ne fait qu’empirer le mal ! Les politiques requises pour tenter de résoudre la crise de la dette aggravent la situation, en plongeant les pays dans une récession, voire une dépression, qui réduit les ressources fiscales et accroissent considérablement le chômage.
Mais, si l’on veut s’attaquer à la racine du mal, soit la crise de compétitivité, il faut mesurer ce que cela implique pour les pays, ou en matière de coûts de transfert.
La mise en œuvre d’une politique « non conventionnelle » par la BCE est possible. Mais, elle implique un tournant qualitatif dont les conséquences n’ont pas été mesurées et ceci sans fournir de solution à la crise de la zone Euro. La seule perspective offerte est celle d’une installation de longue durée dans cette crise.
II. La crise de compétitivité fera soit éclater l’Euro, soit éclater l’Europe.
Il n’est donc pas du pouvoir de la BCE de résoudre la crise de l’Euro. Même des actions combinées avec celles des États membres n’offrent guère d’alternative. Soit l’Europe éclatera après une « décennie perdue » à l’image de celle de la Grande Dépression, soit la zone Euro sera dissoute.
(a) Les politiques de déflation salariale sont des impasses.
La crise de compétitivité se manifeste dans les déficits des balances commerciales des pays (sauf l’Allemagne) et l’accroissement du montant du compte TARGET-2 dans ce dernier pays.
Des politiques de baisse des coûts salariaux sont d’ores et déjà expérimentées dans des pays de la zone Euro (Grèce, Irlande, Portugal, Espagne, Italie).
Leurs conséquences en sont catastrophiques. Ces politiques nécessitent une contraction violente de la demande intérieure, qui provoque non seulement une forte hausse du chômage mais en sus une baisse de la productivité, impliquant de nouvelles mesures d’ajustement, dont les effets sur le chômage viendront se cumuler avec les premières mesures.
D’ici deux ans, et en incluant les effets induits et non pas seulement les effets directs, il faut donc s’attendre à des taux de chômage de :
52 % en Grèce.
35 % au Portugal.
32 % en Espagne.
22 % à 25 % en France et en Italie.
Les niveaux de chômage escomptés sont donc à peu de choses près les mêmes que lors de la « Grande Dépression » des années 1930.
(b) Les politiques de transferts budgétaires sont politiquement impossibles.
Une autre solution, cohérente avec la monnaie unique, serait d’instituer des flux de transferts depuis les pays excédentaires vers les pays déficitaires. Mais, les montants sont tout à fait énormes. On peut les estimer à :
10,8 % de PIB de l’Espagne pour le soutien à l’Espagne ;
13,1 % de PIB de l’Italie pour le soutien à l’Italie ;
12,3 % de PIB du Portugal pour le soutien au Portugal ;
6,1 % de PIB de la Grèce pour le soutien à Grèce.
Compte tenu des niveaux de coûts salariaux, de la structure et du montant des profits, du poids des salaires et de la structure du PIB cette politique coûterait à l’Allemagne 12,7 % du PIB (en 2012) en transferts budgétaires pour les 4 pays en difficulté.
De tels montants briseraient les reins de l’économie allemande et sont, très clairement, politiquement impossibles. Il faut ici signaler qu’une dissolution de l’Euro, accompagnée de dévaluations dans différents pays, ne coûterait que 2% à 2,5% du PIB à l’Allemagne.
Il n’est donc pas étonnant qu’une majorité absolue des Allemands se prononce aujourd’hui contre l’Euro (51% contre et 29% pour). L’opposition politique de l’Allemagne aux mesures de transferts est donc appelée à se durcir dans les semaines à venir.
(c) Entre l’Euro et l’Europe, il faudra choisir.
La crise de l’Euro confronte aujourd’hui les pays européens au choix soit de voire périr l’Europe soit de dissoudre la zone Euro.
Si l’on persiste dans la politique actuelle, la zone Euro, et l’Europe avec elle entrera dans une récession, puis une dépression de longue durée. La comparaison avec la crise des années 1930, la « Grande Dépression » s’impose. Le poids politique et économique de l’Europe se réduira de manière considérable, et notre continent deviendra « l’homme malade du monde ».
Mais, surtout, l’Union européenne ne résistera pas aux conséquences de cette crise.
Des pays sortiront de l’Euro, les uns après les autres. Le premier sera sans doute la Grèce. Elle sera suivie par le Portugal et l’Espagne. En effet, les mesures « non conventionnelles » de la BCE ne rétabliraient la solvabilité extérieure dans aucun de ces deux pays.
La spéculation financière atteindrait de nouveaux sommets et les mesures unilatérales prises par chacun de ces pays (y compris des défauts sur les dettes) feraient rapidement tache d’huile. De proche en proche, ce sont toutes les mesures constitutives de l’Union Européenne qui seront remises en cause.
Par contre, si une politique de dissolution coordonnée et concertée de la zone Euro était adoptée, elle prendrait la forme d’un acte européen. Tout en rendant possible pour les pays concernés de réaliser les ajustements nécessaires à un coût bien plus faible en termes de chômage par des dévaluations, elle permettrait de sauvegarder l’essentiel de l’Union Européenne. Cette politique offrirait la perspective, à moyen terme, de reconstituer sur des bases plus souples une forme d’intégration monétaire (par une monnaie commune).
(d) Les politiques « non conventionnelles » de la BCE, pour autant qu’elles soient possibles, ne feront que retarder les échéances.
Les politiques non conventionnelles de la BCE sont certes possibles, mais elle ne sont nullement une solution. Au contraire, enfermant la zone Euro dans sa crise, elles portent en elles la menace d’un éclatement de l’Union Européenne.
Ces politiques ne feront que retarder, à l’échelle de deux à trois ans, le dénouement de cette crise. On doit donc se demander si politiquement le jeu en vaut la chandelle. Pour ces trois années (au mieux…) de gagnées, nous serions confrontés à une crise bien pire que celle que nous connaissons aujourd’hui, et avec une situation de la France particulièrement dégradée.
Plusieurs économistes, dont les deux Prix Nobel Joseph Stiglitz et Paul Krugman, ont affirmé que la poursuite de cette politique visant à sauver l’Euro était criminelle.
On se contentera de dire que les mesures envisagées, mais qui sont loin d’être acquises, par la BCE viennent trop tard et n’apportent aucune solution aux problèmes de fond de la zone Euro.
La raison, tant économique que politique, commande ne pas s’entêter et de ne pas prendre le risque de faire périr l’Europe et d’exacerber une opposition entre l’Allemagne et les autres pays. Une dissolution de la zone Euro réalisée d’ici à la fin de 2012 en tant qu’acte européen est aujourd’hui la seule solution qui puisse éviter un désastre.
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(*) Directeur d’études à l’EHESS, Professeur associé à la MSE-MGU (Moscou)
125 réponses à “Les politiques non conventionnelles de la BCE : Une apparence de solution qui n’est que la solution des apparences, par Jacques Sapir (*)”
Je ne suis pas un expert en la matière, mais je trouve en votre proposition de dissolution de la zone Euro une piste intéressante si elle aboutissait à un défaut organisé des membres de la zone Euro, suivie d’une restructuration de la dette, accompagnée d’un audit de la dette et système bancaire européen.
Mais je pense que cela ne sera pas suffisant si nous ne sortons pas du cadre, cad de ce système économique, mais aussi de la logique libérale dogmatique de la financiarisation (spéculative) des échanges.
Vous parlez d’un « acte européen » qui serait une opportunité pour refonder le projet européen pour une Europe plus démocratique, proche des peuples,solidaire et contraire au projet d’une future fédération « renforcée » qui ne résoudrait rien .
Pour limiter (ou supprimer) cette spéculation financière qui détourne la richesse et détruit l’économie réelle, je reproduis la proposition de Paul Jorion et d’autres :
Réintroduire ces articles du code pénal et du code civil dans ce qui tient lieu de Constitution Européenne et les constitutions nationales :
– art 421 : « Les paris qui auront été faits sur la hausse ou la baisse des effets publics, seront punis d’un emprisonnement d’un mois au moins, d’un an au plus. » [Article 421 du Code pénal, abrogé en 1885. NB : « effet » = obligation]
– art 422 : « Sera réputée pari de ce genre, toute convention de vendre ou de livrer des effets publics qui ne seront pas prouvés par le vendeur avoir existé à sa disposition au temps de la convention, ou avoir dû s’y trouver au temps de la livraison. » [Article 422 du Code pénal, abrogé en 1885]
– art 1965 C Civ : « la loi n’accorde aucune action pour une dette de jeu ou le paiement d’un pari (article 1965 du Code Civil 1804 abrogé)
ou
– art L 432-20 : ’’ Nul ne peut, pour se soustraire aux obligations qui résultent d’opérations à terme, se prévaloir de l’article 1965 du code civil, lors même que ces opérations se résoudraient par le paiement d’une simple différence.’’ (art L 432-20 Code Monétaire et Financier Abrogé par Ordonnance n°2009-15 du 8 janvier 2009 – art. 3 )
« Ils » persévèrent dans l’incantation, la procrastination quitte à sacrifier les peuples sur l’autel d’une idéologie et des dogmes libéraux à l’agonie.
@Paul Jorion
Autant je comprends clairement la solution préconisée par Sapir, autant j’ai du mal à comprendre en quoi la solution préconisée par PJ mettra fin à la crise de la zone euro : suite à la restructuration de la dette y aurait transfert automatique entre territoires déficitaires et excédentaires (au niveau de la balance commerciale de l’eurozone), car toute nouvelle dette sera libellée « eurodette », ai-je bien compris ? Mais les allemands sont-ils prêts à ce saut qualitatif (au prix du fédéralisme ?) Un peu plus d’explication pour les profanes, je vous prie (afin de mieux répandre la bonne nouvelle à travers les réseaux sociaux), qui sait elle finira peut-être à s’imposer à nos zélés zélus ;-))
Cela tombe bien car, sauf erreur de ma part, « mettre fin à la crise » n’était pas le propos de PJ, mais bien « sauver » (dans l’urgence) cette dernière.
Faites vous une différence entre les termes « nécessaire » et « suffisant » ?
« … ce n’était pas le propos de PJ de « mettre fin à la crise » mais bien de sauver cette dernière ».
Il s’agirait donc de sauver la crise! Eh ben nous v’la bien!
Ahah, posté sans relecture ! Comprendre « sauver la zone euro », non pas « sauver la crise », bien évidemment 😉
Mes excuses.
Votre conclusion M. Sapir a le mérite d’être claire;dissolvons l’euro pour sauver l’Europe.Ce machine-arrière toute est, quand même assez flippant .On vient de terminer le puzzle, et on envoie tout valdinguer,c’est l’impression que cela me fait.Je ne suis pas certain que l’Europe résiste à un tel chambardement.
Question « débile ».. Pour ne pas perdre les avantages d’une monnaie commune , tout en remettant les pendules à l’heure (de la crise), ne peut on envisager un « Nouvel Euro » comme on avait eu le « nouveau franc », avec des parités différentes des parités initiales, pour chacun des pays? l’avantage par rapport à la « fin de l’Euro? »… garder une monnaie commune.. Pour le reste, je suis d’accord, çà ne change pas grand chose aux déséquilibres existants.. mais perdre l’Euro ne le réglera pas non plus…
Je ne m’en réjouis pas, mais ce sont bien les conclusions auxquelles j’ai du me résoudre…
Et j’insiste donc: même si un défaut coordonné des pays de l’UE est souhaitable, ça n’est pas ça qui sauvera l’euro. Et je ne comprends pas du tout comment Mr Jorion arrive à cette ‘solution’…
Enfin un article qui va dans mon sens et opposé aux réflexions de PJ et FL
Mon intervention est juste pour dire que la crise financière est la conséquence de la crise marchande (compétitivité Allemande et Chinoise), ce faisant ce n’est donc pas la régulation du marché financier ( même si elle est nécessaire) qui résoudra la crise.
Ici c’est plutôt la crise du monde financier qui crée la crise marchande, sans doute est-ce sur ce point que porteront les commentaires.
Pour ma part je dirai que pour notre malheur le président qui a été choisi par notre pays n’a justement pas la qualité de décision qu’il faudrait dans la situation présente, bref la France restera dans le camp de ceux de PJ ET FL qui pense qu’il s’agit exclusivement d’une crise financière et la politique actuelle perdurera.
La fin de l’Euro me semble inéluctable, c’est l’Allemagne qui en prendra la décision, pour cela elle laissera la crise monter doucement en puissance tout en essayant de rapatrier ses fonds; elle fera porter la responsabilité de cet échec au pays du Sud ; cela explique que bien que sachant que les politiques actuelles n’ont aucune chance d’avoir un effet sur les PIGS, elle persiste à leur mettre la tête dans l’eau, sont pragmatiques, ils attendent la révolte avec calme, en sachant qu’ils ont une porte de sortie.
En effet et mine de rien, chaque mois qui passe c’est une usine qui ferme en dehors de l’Allemagne et une puissance de leur industrie qui devient plus importante, en d’autres termes lorsque la zone Euro explosera, bien évidemment l’Allemagne souffrira, mais nous souffrirons plus encore car nous n’aurons plus d’usine et nous devrons acheter à n’importe quel prix ce que seule elle continuera à produire.
Il se joue la même chose avec la Chine.
Je crois que PJ avait évoqué l’idée de trouver un autre moyen de calculer la richesse d’un pays, nous avons le PIB, je crois qu’il va falloir très sérieusement dans les années à venir nous pas chercher à calculer le commerce produit dans un pays qui correspond au PIB actuelle mais la richesse réellement créée par un pays …
Pour certain cela peut paraitre une simple utilisation de mots différents, non la richesse d’un pays n’est pas le PIB, juste un petit exemple :
Le prix de l’immobilier est le double en France qu’il ne l’est en Allemagne, ce prix absurde pour le coup se trouve donc pris en compte dans le PIB actuel, quel est la vraie valeur d’un appart, les 140.000 euros de l’Allemagne ou les 250.000 que nous trouvons en France..
En l’espèce si nous avions le critère de la richesse cela changerait tout ….
Mais bon pour l’instant le PIB on sait bien le calculer et on sait comment le faire fictivement progresser, un éthylotest en plus par ci, un contrôle technique en plus par là, cela ne crée pas de richesse mais cela fait augmenter le PIB et quand il y a de la croissance il y a de l’espoir…
Vous ne les lisez pas beaucoup…
Paul ne cesse d’expliquer que l’argent n’est pas où il faut !
Ce que je formule dans les termes de Marx:
une crise de surproduction !
Lire par exemple ce texte de François Chesnais:
Aux origines de la crise
http://www.npa2009.org/content/aux-racines-de-la-crise-%C3%A9conomique-mondiale-alencontreorg
Bien évidemment j’aime que l’on fasse référence à Marx et au NPA, la crise actuelle est le passage de la fin de la croissance, d’une part par transfert de richesse des anciens pays occidentaux aux pays du BRICS, la fin de l’emploi pour tous, non par complot des capitalismes, juste que l’intelligence humaine a supprimé l’emploi pour tous grâce à son esprit créatif et aux gains monstrueux de productivité donné par la montée en puissance de l’informatique et la construction d’usines nouvelles adoptant de nouveaux concepts et faisant table rase du passé.
Je sais vous me répondrez exploitation des masses, accaparemment des richesses par une minorité, reste que ce que je viens d’écrire est bel et bien réel…
Il n’y a plus assez d’emploi dans la zone Euro pour tous, c’est aussi con que cela …
Bref sommes à l’aube d’une révolution obligatoire, bien évidemment en piochant chez Marx et au NPA vous allez me trouver la martingale absolue, payer tout le monde à rien faire et regarder les patrons travailler tous seuls dans leurs usines…
Je ne cherche pas la polémique, je subi comme vous ce qui se passe, juste que ma vision de l’avenir est à peu près claire, je ne rêve pas d’une révolution citoyenne pour résoudre les problèmes, je rêve par contre d’un économiste ou philosophe qui s’affranchira du passé pour imaginer un avenir qui ne sera pas une suite logique, nous assistons à une rupture sociétale et pour l’instant je ne vois aucune proposition construite et intelligente.
Bonne soirée
@ Bourdon
Non seulement vous cherchez, mais n’êtes pas loin d’avoir trouvé,
car vous prenez en considération un fait fondamental:
les gains de productivité sont tels,
et le besoin de limiter la déprédation de la nature si urgent,
que l’alternative au capitalisme agonisant,
c’est effectivement une révolution de civilisation,
qui réduit considérablement le travail, abolissant le salariat,
et plaçant enfin la production sous le règne de la démocratie,
c’est à dire non pas l’accumulation, mais la satisfaction des besoins.
Parfait Mr Sapir , ce n’est bien entendu pas en mettant de l’argent dans une entreprise qu’on lui fait faire des bénéfices.
un jour, peut-être, un TRIBUNAL INTERNATIONAL DES CITOYENS, convoquera les responsables des désastres annoncés…ce sera un PROCÈS DU CAPITALISME !
Il nous faut une RÉVOLUTION COPERNICIENNE, petit à petit elle se construit.
J’hésite entre accélération des particules ET/OU hiver 41- 42 devant Moscou avec situation désespérée chez les cons de prédateurs qui voulaient plus qu’une jolie maison avec jardin. Hélas.
Ah tiens ! dans tout c’bazar j’me demandais où il était passé le citoyen ?
Son avis ? bof, poubelle : le consommateur / rentier / un peu beaucoup spéculateur / sans aucun sens de l’humour / gougnafier à toute heure / j’menfoutiste jour après jour / dans quelle proportion ? : oh ! énorme, considérable / avec RSI et accro aux drogues dures : Il est passé par là c’te chose.
D’ailleurs suffit de leur demander. C’est fantastique les vacances chez les ploucs du monde entier Monsieur ou Madame ? ; Oh oui, un moment inoubliable ! Moi, je ne fait que retranscrire tout ce beau monde élevé au cynisme et qui a choisi le mode néolibéral parce que la vie est devenue décidément trop chiante à leurs yeux. On va pas faire des miracles chaque jour. Bof bis !
Bonjour,
Merci pour votre article bien détaillé. Question de novice, d’où viendrait les fonds nécessaires à une recapitalisation de la BCE par les états ? Ce sont des prêts lançés sur le marché ? Dans ce cas c’est le serpent qui se mord la queue ou alors je n’ai pas bien compris cette éventualité… Merci de m’éclairer.
Excellente analyse de la situation globale :
cependant centrée sur la seule Europe qui n’est pas un système fermé.
En effet, les événements récents montrent de plus en plus clairement l’implication directe des USA qui exercent une pression sur les décisions des gouvernements.
On a vu se former un axe Obama/Hollande/Monti (soutenu par Mario Draghi ?) :
http://www.boursorama.com/actualites/hollande-et-obama-appellent-a-la-stabilite-de-la-zone-euro-a-la-veille-de-la-reunion-de-la-bce-24088fa80e70803ea461d79b28d7adf4
Monti ayant joué le rôle de « missus dominicus » chargé de porter la bonne parole (« Mes yeux ont vu la lumière au bout du tunnel, alleluia mes frères, ralliez-vous à notre cause… »). Les froids Finlandais n’ont pas marché et on rallié le Bund Germanique.
La FED, devant les incertitudes de la situation européenne, a tout simplement décidé d’économiser les munitions, les réservant à une occasion plus dramatique (« N’ouvrez le feu que lorsque vous verrez le blanc des yeux des ennemis ! »)
http://www.boursorama.com/actualites/etats-unis-la-fed-opte-pour-le-statu-quo-en-pointant-les-risques-pour-l-economie-1f0337a01db87711104a2932bedb0236
///La BCE devra soit admettre qu’elle a fait de la création monétaire ex-nihilo /// Certes, mais c’est ce que préconise depuis pas mal de temps Obama qui, semble-t-il, devient de plus en plus nerveux à l’approche des élections et qui voudrait bien éviter tout orage avant les échéances qui pèsent sur la politique américaine. Ses actions visent de plus en plus l’Allemagne, comme le montrent ses propos lors du récent dîner qui s’est tenu, en présence de généreux donateurs de Wall Street, au Nomad Hôtel, et comme le prouve la tournée éclair de son ministre chez Mme Merkel.
///Une dissolution de la zone Euro réalisée d’ici à la fin de 2012 en tant qu’acte européen est aujourd’hui la seule solution qui puisse éviter un désastre.///
Mais les turbulences engendrées en Europe, alors que la planète affronte une récession doublée d’une crise climatique de plus en plus visible, créeront immanquablement une onde de choc qui se propagera aux USA, fragilisés.
En fait se met en place, parce que la situation complexe est de moins en moins maitrisable par des acteurs impuissant, figés par leur habitus, un point de tension où s’accumulent des forces de plus en plus explosives qui tôt ou tard feront basculer le système.
La conclusion que vous avez, et bien d’autres articles que j’ ai lu (notamment concernant « le pouvoir énergétique ») me font faire le rapprochement osé mais digne d’ interêt entre la crise économique mondiale et la situation politique-guerre civile?- en Syrie, Pays hautement stratégique au niveau énergétique. Notre système (économique)capitaliste est basé sur les matières premières, d’ où crise climatique (c’ est un autre sujet néanmoins tout aussi important à mes yeux mais malheureusement sans intérêt pour nos dirigeants), d’ où cette situation mondiale que je nommerai, non pas de géopolitique, mais de géostratégique.
D’ où aussi mon inquiètude quant à l’ évolution de la situation, qui ne me semble plus vraiment économique à l’ échelle mondiale, mais donnant force et loi au seul pouvoir. Nous le voyons déjà sur les populations dont le sacrifice ne cesse de croître.
Ainsi un nouveau monde se met en place, mais ses bases ne sont pas saines, L’ ONU ne sert qu’ a justifier aux yeux du monde les actions de l’ OTAN (donc sous contrôle Américain), et
d’ autres part la Chine et la Russie vont tout faire pour accentuer leur « pouvoir énergétique), et donc économique, autrefois sous dominante Américaine.
Finalement, devant cette crise mondialisée bien avant celle que vit actuellement l’ Europe, je me pose cette question; quel est le poids de l’ Europe dans la géostratégie actuelle?
Quel va être le sort des populations du monde entier?
Et pour finir, mais quand? :
« un point de tension où s’accumulent des forces de plus en plus explosives qui tôt ou tard feront basculer le système. »
Plutôt d’accord avec Jacques Sapir.
Ce qu’il appelle crise de compétitivité, ce sont les écarts de toute sortes entre les différents pays que l’Euro empêche de sanctionner (sanctionner dans le sens de constater et tirer les conséquences politiques et monétaires).
Un défaut généralisé permettrait de repartir, mais pour un temps seulement. Les différents pays repartiraient avec leurs handicaps. Par exemple la France, qui vient de subir une désindustrialisation importante (le terme effondrement serait plus juste) devrait investir considérablement pour restaurer une situation viable et ne pas repartir dans une nouvelle dérive.
Bonjour,
sans rentrer dans les détails, il y a pour moi deux raisons majeures à la crise de l’euro et aux déséquilibres budgétaires en son sein :
1 – l’acte fondateur, le traité de Maastricht, qui instaure la stabilité financière ; hérésie politique et économique. Comme si le monde devait rester identique, ad vitam eternam, à celui de 1991…
2 – la libre circulation des biens et des capitaux. Si grâce aux règles européennes les capitaux quittent LIBREMENT les endroits où ils sont nécessaires vers celles où ils servent à la spéculation, où est le rôle fédérateur de l’Union Européenne pour le développement économique ?
Quant au terme de compétitivité, le jour où l’on comprendra qu’il est source de la plupart des maux des sociétés humaines, par le fait qu’il entraîne rivalité, dominations et conflits, peut-être son abandon sera-t-il source d’une nouvelle approche salvatrice des relations humaines et de l’homme à son environnement.
Cordialement,
mais on se calme MR Sapir qui a presque raison!
celui qui tient absolument à avoir raison oublie la raison du coeur
il n’est pas dans l’amour et c’est la seule chose qui vaut le coup d’être sauvée.
pour l’instant le problème est retourné sous tous les angles selon une logique masculine:
le combat
pour se battre il faut être deux( au moins)
si une personne ( au moins) décide de ne pas se battre il n’y a plus combat
la résolution des conflits est au centre la voie du milieu
il nous faut aimer la crise pour la résoudre
cette crise est notre planche de salut
il faut la valoriser comme un bien
elle est utile , d’elle dépend notre survie
elle n’est pas financière
la houle c’est de l’eau, c’est l’océan lui-même.
si l’allemagne fait secession elle est cuite de chez cuite
il n’est pas possible de retourner à la cee à 8 ou 9
» Ces politiques ne feront que retarder, à l’échelle de deux à trois ans, le dénouement de cette crise. On doit donc se demander si politiquement le jeu en vaut la chandelle. Pour ces trois années (au mieux…) de gagnées, nous serions confrontés à une crise bien pire que celle que nous connaissons aujourd’hui, et avec une situation de la France particulièrement dégradée. »
il n’y a pas de dénouement de crise à 2 ou 3 ans, c’est un mythe.
ben si, gagner du temps pour reconstruire les bases d’une compétitivité réindexée sur la survie planétaire est la seule option pour l’europe DANS le monde
l’europe face à son nombril fait une grosse crise d’européanocentrisme
fi de la question financière tout le monde est dans la même m…
faire le ventre mou : laisser les spéculateurs croire à la spéculation et restructurer en profondeur sur la base du réel
le monde change au sens climatique, et rien ne peut freiner cela, notre survie ne se situe pas dans la survie de l’euro ni des dettes ni de rien de la finance mais dans la réelle survie, le sacrifice à fonds perdus pour se sauver avant tout.
l’économie est déjà cuite et recuite sur le modèle présent
ce qu’on a besoin c’est de temps pour restructurer la réalité mise à mal par les délires des spéculateurs
cela ne se fera pas sans douleur ni sans angoisse
et personne ne sait à quel résultat nous allons aboutir réellement donc inutile de tirer des plans sur la comète
d’ici 5 ans nous devons non pas avoir restructuré ni l’europe ni les dettes ni l’euro
mais la réalité d’une économie viable sur le terrain garantissant la survie de l’écosystème.
nous devons faire un saut évolutif
les questions d’argent sont subsidiaires.
c’est de temps dont nous avons le plus besoin et de travail dans le réel.
et pour cela nous devons conserver l’euro et l’unité globale
et même reformuler une unité globale de tout le système sur une base simplifiée et plus évolutive
adaptogène
un des problème majeur à résoudre est de décomplexifier l’Europe pour la rendre plus efficiente dans le réel
redéployer l’économie , déconcentrer et ramener la complexité à un niveau non seulement maitrisable mais propice à la créativité au sein de petites unités en équilibre dans un réseau simplifié d’échanges relocalisés face à des besoins réels et non fantasmés sur le dos du profit à court terme.
réétudier le modèle qui faisait la richesse de la Gaule ancienne d’avant Jules( gaule bien plus vaste que la seule france allant de la baltique au danube et l’adriatique)
faire de la croissance à travers un modèle éclaté en arborescences multiples dotée de bien plus d’autonomie répondant aux besoins en direct
nous allons droit vers la déconsommation forcée par carence de ressources et le chomage n’est qu’un symptôme dans cette situation
mais nous devons conserver l’unité globale et lui donner une forme une essence, des principes unificateurs de fonctionnement de cohérence avec le vivant, qui n’est pas celle de l’argent qui n’est qu’une résultante
donc pour l’instant on maintient l’europe à flot quelque soit la houle
la destruction nécessaire est un mouvement dans le mouvement de la restructuration profonde
a la fin tous les survivants seront gagnants
mais si vous voulez traverser la rivière avec votre or sur le dos…
Rahane
tu carbures à quoi ?
Au Prajnanamamulamadhyamakakarika ( sans les accents) et à la méditation ?
Prajnanamamulamadhyamakakarika, tout ça ?
Rien que le nom et j’ai déjà la gueule de bois.
@rahane
Bien dit !!!!!!!!!! A voter !
@ fnur
Moi non plus je sais pas , mais c’est des idées « à faire tourner »
Monsieur Sapir,
Dernierement, vous affirmiez que le lendemain de l’élection de François Hollande, les marchés allaient attaquer la France….Vous vous trompez tout le temps, ce qui visiblement ne vous empêche pas de continuer à pérorer. Prenez donc un peu de vacances. Cela nous reposera.
Il est clair que si le diagnostic de Sapir est commun à ceux de Jorion et Lordon dans les grandes lignes ; en revanche, la soluce de Sapir, « dissoudre la zone € », tranche avec l’appel à une régulation européenne, par le défaut commun consenti, de Jorion.
Sapir utilise une formule marquante pour décrire l’effet de la procrastination indéfinie de la politique économique européenne : « l’homme malade du monde ». Cela évoque une « ottomanisation » du continent, ce qui n’est pas dénué d’humour, mais aussi un tropisme russe : « Au XIXe siècle, l’Empire – surnommé « l’homme malade de l’Europe » par l’empereur russe Nicolas Ier en 1853, lors d’une conversation avec l’ambassadeur britannique. » (wikipedia en français à la rubrique « empire ottoman »)
Ce ne sont pas les mêmes déclins des mêmes empires qui servent de métaphores aux uns et autres témoins.
Quand les événements éclaircissent les lignes :
Je viens d’entendre ce matin sur France-Inter, et Jacques Attali et un représentant des « Economistes Atterrés » appeler de leurs voeux l’intervention volontariste de la BCE, jusqu’à la faire devenir Fed.
Delphin
On peut imaginer que ceux qui sont au pouvoir actuellement ne sont pas des demeurés complet et que des diagnostics de cet ordre circulent dans les hautes sphères.
Ce qui est donc criminel, c’est de poursuivre la politique actuelle en sachant qu’elle ne mène à rien.
Ce qui est criminel, c’est de poursuivre la politique actuelle avec des arguments soi-disant officiels mais en défendant des objectifs officieux bien plus obscurs.
La vraie question est: Qui est gagnant dans cette politique court-termiste? Au dépens de l’intérêt commun.
dissoudre l’Europe…
à qui profiera principalement ?
les USA …
Parce que pour vous, à qui profite l’approfondissement de « l’Europe »?
Boursorama : « La Banque centrale européenne sous les projecteurs après avoir fait miroiter une action d’envergure « :
Vous allez voir ce que vous allez voir …
Il se pourrait même, énorme surprise, inespérée, que tout le monde soit d’accord pour une réunion décisive avant fin Août … C’est dire.
Une réunion décisive !!…
Euh, c’est quoi ?
Merci beaucoup de ce billet. Je cherchais depuis plusieurs jours l’opinion de Jacques Sapir sur le sujet et je la trouve sur mon blog préferé. Il faudrait des traductions de ce billet excellent et j’espère qu’il trouve son l’écho sur les médias, qui à cause des aux jeux olympiques ne pretent pas assez d’attention au sujet.
Ecclésiaste 9:11.
« J`ai encore vu sous le soleil que la course n`est point aux agiles ni la guerre aux vaillants, ni le pain aux sages, ni la richesse aux intelligents, ni la faveur aux savants; car tout dépend pour eux du temps et des circonstances. »
Pour info, François Hollande devait recevoir Joseph Stiglitz il y a deux semaines. Il a finalement envoyé 3 conseillers à sa rencontre…
les rois mages?
en avance le père hollande…
M. Draghi se dit « prêt à tout » pour sauver l’euro. M. Hollande et Mme Merkel se disent « prêts à tout » pour sauver l’euro. Au moins les choses sont claires. Premièrement l’euro a besoin d’être sauvé, autrement dit il est très mal en point. Deuxièmement on ne sait plus du tout quoi faire. Car en effet si, après 4 ans d’efforts incessants, on est « prêt à tout », c’est qu’on est complètement perdu. Si ce « tout » qui reste à tenter pouvait effectivement réussir, pourquoi ne pas l’avoir mis en œuvre plus tôt ?
On sent bien que la cause est perdue mais on ne veut surtout pas le reconnaitre. Alors on se prépare à un dernier et inutile baroud d’honneur. Les victimes n’en seront pas ceux qui l’auront décidé mais les populations grecques, irlandaises, espagnoles et autres qui s’enfonceront encore un peu plus dans la misère et le désespoir.
Quand la bataille est perdue, ne vaut-il pas mieux l’admettre et se rendre que sacrifier inutilement encore des vies ?… Le courage n’est-il pas de voir les choses telles qu’elles sont ? Comment peut-on, ainsi, pour une cause aussi secondaire que le sauvetage d’une monnaie (et de quelques banques, et de la réputation de quelques éminences…), maltraiter des populations entières ?… Les idolâtrie, aujourd’hui les idéologies, sont à l’origine de telles obstinations, sources de tels ravages. Brisons l’euro, totem élevé à la gloire de l’Europe, et l’avenir s’éclaircira. Les difficultés n’en disparaitront pas pour autant du jour au lendemain, loin de là, mais chaque pays pourra, avec ses moyens, avec l’aide des autres pays européens, cahin-caha, repartir du bon pied.
« En finir avec l’Euro pour sauver l’Europe ».
C’est également une opinion que j’essaie de défendre autour de moi. Malheureusement, l’association Euro/UE est fort tenace dans les esprits et contredire l’un revient, pour beaucoup, à contredire l’autre. La presse mainstream n’y est pas étrangère, notamment en Belgique. Pourtant, il s’agirait d’en finir avec une situation économique insoutenable qui rend les peuples européens méfiants les uns vis-à-vis des autres. Le retour aux monnaies nationales coûterait beaucoup à tous mais bien moins que ce qui se profile à l’horizon. Une fois la fin de l’Euro actée, un nouveau projet politique de construction européenne pourrait être lancé, en douceur : les peuples décideraient de leur avenir, sans menace ni contrainte comme ce que l’on a pu voir en Grèce ou en Irlande, chacun à leur rythme : le « marche ou crève » comme on peut voir pour l’instant, ca ne fonctionnera plus. Les gouvernements nationaux, eux, devraient faire, à la fois, acte de contrition et montre d’une grande humilité. Le prix politique à payer sera néanmoins terrible pour en finir avec l’Europe des marchands ! Qui sait ce qui sortira des urnes aux premières élections d’après Euro ? Je suis convaincu qu’il faudra sûrement laisser pas mal d’eau couler sous les ponts pendant un moment et l’on se contenterait de l’Union douanière et des libertés de circulation des personnes, des biens et des capitaux pendant un temps : le temps de recommencer, très progressivement, à reconstruire cet autre projet européen, politique celui-là, par et pour les peuples. Une inconnue subsiste, je l’avoue : la réaction des gens quand il faudra inévitablement leur expliquer que leur patrimoine ne vaut plus que X francs, lires, pesetas,… au lieu de x Euros… Là, on touche à l’instictc de survie de l’humain et la raison pourra bien aller se faire cuire un oeuf, il me semble…
Faux…
Qu’elle soit libellée en francs ou en euros,
que sa cote monte ou descende,
Une belle maison dans une préfecture en province vaudra toujours le prix d’un t2 à paris ou d’un chateau dans la creuse…
Sapir fait bien de rappeler l’impasse actuelle, et de tenter de la chiffrer !
Mais il propose une ruelle sans issue.
La reconquête de la souveraineté monétaire ne résoud rien.
L’Euro n’est pas l’orgine de la Grande Perdition en cours.
Si c’était le cas, la crise ne toucherait ni le Royaume-Uni ni les USA.
L’origine de la crise, c’est la contradiction fondamentale du capitalisme,
une crise de surproduction.
Chaque crise de surproduction a son contexte historique.
Celle déclenchée en 2008, a été retardée, mais amplifiée,
par une bulle de crédit privé et public sans précédent.
Dans ces conditions, comme le rappelle Paul,
la première mesure, immédiate, c’est le défaut sur les dettes,
comme tant de fois dans l’histoire économique…
Et la mesure de fond, c’est sortir du cadre de la dictature capitaliste.
Sapir, comme tous les réformistes et souverainistes,
propose un rafistolage d’un cadre vermoulu.
Il ne tiendrait pas.
Il ne ferait que prolonger l’agonie du capitalisme, et nos souffrances.
Des propositions plus réalistes:
Pas de sortie de crise dans le cadre national, pour un plan d’urgence européen…
http://www.npa2009.org/content/pas-de-sortie-de-crise-dans-le-cadre-national-pour-un-plan-d%E2%80%99urgence-europ%C3%A9en
Pour tourner une page il faut une main, ou le vent. Pour l’URSS il y a eu Eltsine, pour l’Algérie française il y a eu De Gaulle, mais pour l’Eurozone ?
Qui, ou quelle assemblée aurait la légitimité et la crédibilité pour que cet acte ne tourne pas à l’embrasement, que la majorité soit amenée à maturité et que les diverses fractions « ultras » soient contenues ?
Et lorsque c’est le vent qui tourne les pages, il est plus difficile de suivre l’histoire.
Sortie de l’€ de la Grèce
Dévaluation de leur monnaie par rapport à €
Interdiction pour un grecque ayant des comptes à l’étranger en € de ramener l’argent dans son pays ,sans que celui-ci soit dévalué au retour .
La Grèce reste dans l’Europe aux niveau des instances politiques
Dettes du pays et des citoyens en € dévaluées d’autant que sa monnaie
Retour de la Grèce dans € par referendum
OK c’est simpliste , mais j’essaye de trouver des solutions , je suis européen et je veux le rester !
Je ne comprends pas votre raisonnement :
Si j’ai souscrit un emprunt en euros et que mon pays quitte la zone pour revenir à sa propre monnaie, je remborse toujours ma mensualité en euros sauf que ma mensualité se trouve rapidement augmentée par un change local-euro devenant rapidement très défavorable, non ?
@ Fredo
Je me suis mal exprimé alors , les prêts sont dévalués autant que la nouvelle monnaie ,et remboursé avec celle-ci
Cet article est une bombe à fragmenter les cervelles obtuses et autistes de l’officine UE.
Il induit, à mon avis, quelques questions qui ne sont pas si éloignées du réel coupant qui nous attend derrière la porte.
Jusqu’où le rapport impérial de l’UE avec le citoyen peut-il aller quand l’imagination des responsables se focalise sur une dimension de la réalité, une modalité de la vie commune, jusqu’à y dissiper et les ressources intégrales de divers pays et l’avenir qu’ils peuvent espérer avoir en tant que société ?
Quelle est au juste l’allocation optimale des ressources effectuée par le Marché et censée éviter que les populations s’entretuent de manière sporadique ou systématique, alors que la deuxième moitié du XXème siècle a dénombré 41 millions de morts et que le suivant s’annonce sous les auspices les plus favorables de ce point de vue la ?
Quels sont au juste les fondements et la crédibilité de cette compétitivité qui veut faire interagir de manière identique des langues, des histoires et des temporalités différentes ?
L’individu post-moderne peut-il encore voir au-delà du profit de l’échange ?
Cher Monsieur Jorion , il y a une constante effectivement entre la préconisation de la dissolution concertée de la zone Euro, organisée par l’Union Européenne et donc aussi par les pays de l’Union hors de l’Eurogroup et l’inspiration un peu échevelée et cavalière de fusionner les dettes des membres de l’Eurogroupe et d’en dénoncer le terme. Tout cela ne pourra pas se faire sans l’intervention du FMI dans chacun des pays déclarés insolvables.
A ceci près que ce qui motiverait ces deux décisions, ce serait le problème du poids des dettes souveraines.
Or curieusement pour justifier la dissolution de l’Eurogroup, vous nous dîtes aujourd’hui qu’il s’agit d’un problème de compétitivité de la zone toute entière dont la dégradation depuis plusieurs décennies non seulement engendré le niveau jugé insupportable des dettes souveraines mais rendrait aujourd’hui impossible sa solution en terme de refinancement par la BCE.
Autant dire que l’intervention ou pas de la BCE voire son existence ou son inexistence serait selon vous à effet nul. En quoi la dissolution de l’Eurogroup résoudra-t-elle un problème dont elle n’est ni la cause ni la conséquence ?
Il y a là un curieux syllogisme, n’est-ce pas ?
On peut même se demander si jeter le bébé de l’Eurogroup avec l’eau de la crise au moment où les économies émergentes s’essoufflent dangereusement (en particulier pour la Chine) et où les finances américaines tremblent à nouveau (peut-être pour un ultime soubresaut de leur suprématie) ne serait pas créer encore plus de confusion dans une situation délicate ?
L’Eurogroup anéanti, on peut abandonner l’idée d’une convergence économique à terme et justement la zone Euro (donc une grande partie de l’Union Européenne) redevient un champ de bataille économique où les dévaluations compétitives en chapelets pourront à elles seules alimenter la chronique des meilleurs blogs économiques …
Le vieil adage qu’on est plus fort ensemble que seul, il n’y a que dans les films d’horreur où devant la menace invisible qui monte un petit groupe se divise puis se subdivise tout au long du scénario pour permettre la disparition de l’un de ses membres à chaque nouvelle division.
C’est vrai que ces scénarios sont aujourd’hui éculés, même dans le cinéma d’horreur de série Z’ … Est-il meilleur en économie ? Est-il meilleur en politique ?
Car ici il ne s’agit plus seulement d’économie, ni même d’économie politique mais de politique, la pure et dure, la méchante, celle qui oppose les pays, les continents, celle qui oublie les peuples et bénéficie à tous les marchands de guerre qui y ont un intérêt collatéral parce qu’à la fin il ne devrait en rester qu’un, pour la suprématie mondiale …
Cela peut laisser songeur devant son billard à mille bandes … c’est beaucoup troublant qu’un billard à cent bandes, c’est beaucoup troublant, c’est beaucoup plus troublant … la lala la la lala … : petit hommage au Grand Jacques … parce qu’après tout l’Aventure c’est l’Aventure, non ?
http://apicelleria.overblog.com/
Vous êtes sur que vous avez bien lu ? au moins le nom de l’auteur du billet ?
C’est Sapir qui a écrit cette bonne analyse.
Il faudrait déjà que nos « élites » aient le courage de reconnaître qu’elles ont fait une grosse connerie en instaurant la monnaie unique, avec comme sous-entendu que tous les problèmes politiques se résoudraient , comme par enchantement.
Je pense qu’ils n’en sont pas capable, et qu’ils vont préférer pour ne pas perdre la face continuer dans la voie tragique qui nous mène à une nouvelle grande dépression.
Pour autant je persiste à penser que l’euro n’est pas le problème, il n’est que le grand révélateur d’une construction européenne mal « branlée », mal conçue dès le départ, et surtout depuis l’Acte Unique et le virage de Maastricht.
Il n’est que le grand révélateur – au sens photographique du terme – des problèmes politiques qui sont la cause fondamentale de la crise européenne actuelle.
Comment partager une monnaie unique, sans une solidarité budgétaire entre ceux qui la partagent ? Solidarité qui aurait pour contre partie évidemment que les bénéficiaires des rééquilibrages, prennent des mesures pour dynamiser leurs économies.
Comment partager une monnaie unique sans confiance entre ceux qui la partagent,
sans un espace démocratique où seraient débattues les questions qui engagent l’avenir de tous ?
Comment partager une monnaie unique, sans harmoniser nos politiques fiscales et sociales, et de préférence en évitant le nivellement vers le bas comme c’est le cas actuellement ?
Comment partager une monnaie unique, avec une BCE uniquement obsédée par la phobie allemande de l’inflation, et non préoccupée de contribuer à la lutte contre le chômage, particulièrement lorsque le contexte est plutôt déflationniste ?
Je ne parle même pas de la fuite en avant de l’élargissement, qui a dilué un peu plus l’UE, dans une zone de libre -échange ouverte à tous vents, à tous les vents du dumping économique et social. Ce qui a accéléré la désindustrialisation de la plupart des pays à part l’Allemagne et ses satellites.
Voilà, pour résumer, en créant la monnaie unique, nos « élites » ont mis la charrue avant les boeufs, l’on sait qu’un tel attelage ne fonctionne pas.
mais non la monnaie unique n’était pas une grosse connerie
ce qui l’était c’était d’en laisser les télécommandes dans de mauvaises mains
il aurait fallu s’assurer que la monnaie unique ne puisse devenir un jouet