Ce texte est un « article presslib’ » (*)
J’ai commencé à regarder hier soir un autre de ces films d’époque de la RKO, que rééditent les Éditions Montparnasse. Celui-ci s’appelle Five Came Back : « Il y eut cinq survivants » (1939). C’est l’ancêtre des films catastrophe : un avion s’abîme dans la jungle, ils étaient douze au départ et il ne sont déjà plus que onze parce que le steward est malencontreusement tombé par la portière en plein vol.
Je ne sais pas encore comment ça se termine, si ce n’est le nombre des survivants, qui nous est donné par le titre, mais je sais que j’ai repensé ce matin à la partie que j’ai vue, une fois lues les nouvelles économiques et financières. M. Juncker dit : « Faisons un feu contre les bêtes sauvages ! », M. Monti ajoute : « Construisons une hutte, il fait trop chaud dans la carlingue éventrée ! », M. van Rompuy fait observer : « En tapant fort, il y a peut-être moyen de redresser l’hélice ! », M. Draghi, lyrique, s’écrie : « Dégageons la jungle pour faire une piste d’envol ! » L’important, n’est-ce pas, c’est de garder le moral.
Dommage qu’il n’y ait pas à Washington ou à Bruxelles, comme dans le film, une call-girl au grand cœur qui a compris comment ça marche la vie, ni un anarchiste ayant une vue d’ensemble, en route vers son pays d’origine pour y être pendu. C’est qu’à Washington ou à Bruxelles, on n’a pas comme dans Five Came Back, Nathanael West et Dalton Trumbo, aux commandes du scénario.
La différence est claire du coup entre un film de série B absolument fauché et le monde qui nous est offert : dans le premier, on emploie des scénaristes de génie parce qu’ils ne coûtent pas cher et dans le second, des scénaristes de luxe quant à leurs émoluments, mais manifestement de série B sur le plan intellectuel.
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction numérique en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
112 réponses à “LA DIFFÉRENCE ENTRE UN BON FILM DE SÉRIE B ET LE MONDE QUI NOUS EST OFFERT”
C’est peut-être pour les mêmes raisons qu’il y a surproduction de films sur les zombies…nous ne sommes plus autre chose, lol.
Je me faisais la même réflexion ce matin en me promenant dans ma petite ville du sud, et en observant ces touristes bronzés par le soleil de la méditerranée, insouciants, heureux même, car inconscients de la réalité qui les attends…
Parfois je les envie « ces gens qui ne savent pas » , non pas qu’ils soient « simples d’esprit » seulement qu’ils n’ont pas encore les éléments nécessaires à la compréhension des choses de la vie.
Les « marchés », la « main invisible » , la finance, peu leur importe pourvu qu’ils puissent encore jouir de leurs vacances sans trop penser aux lendemains, à leur avenir, à leurs enfants…
Consommez, consommons , jouissons du présent en toute liberté de leurs avantages éphémères.
« bienheureux les simples d’esprit car le royaumes des cieux leur appartient » Oui ! mais quel royaume ?
Le mythe de la caverne revisité en quelque sorte…
Les ombres se reflétant sur la paroi sont aujourd’hui nos écrans TV diffusant une information incomplète pour ne pas dire biaisée.
Tout va bien, la « relance » va nous faire revivre les palpitants épisodes des 30 glorieuses passées, même sans pétrole, avec les renouvelables.
Pauvre monde, ou va-t-il ?
Oh le fatalisme…
Truc de fou…
C’est décidé, je retire le Blog de mes Favoris, trop de pessimisme ici.
Vivez avant qu’il ne soit trop tard, et réalisez que sur les 3 millions d’années d’évolution de l’espèce humaine, nous sommes les mieux lotis (sous réserve d’avoir la présence d’esprit pour le comprendre).
Nous avons tout pour être heureux alors arrêtez de jalouser les »marchés » sur leur façon de gagner de l’argent.
Ne vous inquiétez pas, ils vous laisseront toujours suffisamment d’argent pour vivre heureux, ils ont besoin de vous pour vivre.
Qui de la poule ou l’oeuf est maître du cycle?
@erde
Un peu dans la même veine…
Nullités balnéaires.
Enchaînées comme il faut aux forfaits tapageurs…
La réclame de l’Éden explose en février…
Les peaux blêmes torturées par l’instinct migrateur
Dévorent l’impatience en pages de calendrier.
Ils iront vers le sud à l’appel des agrumes,
Les zombies par la main, les vassaux à genoux,
A la file, imbéciles, en reniflant leur rhume,
L’écume de la misère, la souillure sur la joue.
L’aventure promise sur les plages est si belle
A la frange de viande en bourrelets qui s’affaissent,
Qu’à la longue ils se croient dans un monde irréel,
Le ressac de la vague fait comme un tiroir-caisse.
Le soleil Floridien maître en métamorphoses,
Qui transforme en brochette un chapelet de guimauves,
Complaisant, le coquin, à la chair qui s’expose,
Change le blanc en brun, en passant par le mauve.
@erde
Vous êtes à fond pour l’austérité vous ! Vous voulez aussi qu’on supprime les congés payés ?
… et vous prenez vraiment les gens pour de c…, qui vous dit que vous n’avez pas croisé Mr Jorion (avec des lunettes de soleil et un bob, c’est pour ça que vous ne l’avez pas reconnu), préoccupé par les problèmes de notre époque mais prenant du plaisir à être au soleil et à acheter des glaces à ses petits enfants…
erde alors
Et la femme de qui on exige qu’elle fasse la cuisine: ne serait-ce pas Madame Merkel? 🙂
Je cherche le torrent en français. Une idée, un lien?
Deux-Montagnes Québec
Oh, la belle rouge !
Il cause plus, il flingue.
Arff arff
A Bruxelles aussi, la « call-girl au grand cœur qui a compris comment ça marche la vie » et l’ « anarchiste ayant une vue d’ensemble » sont là. Mais hors de l’enceinte du parlement (sans majuscule, c’est exprès), en train de manifester dans la rue, d’écrire à leurs députés, d’alerter les foules et d’interpeller les décideurs sur internet. En vain.
Ils ont beau s’époumoner, les « vrais hommes importants » ne les écoutent même pas, tellement conscients de leur supériorité sur ces sous-humains de basse extraction. Leurs paroles sages sont noyées sous la logorrhée autosatisfaite des hautes autorités. Et si l’un d’eux crie un peu trop fort,il est simplement arrêté pour trouble à l’ordre public.
Je me demande qui seront les cinq survivants du film. A Bruxelles, je sais : la call-girl et l’anarchiste seront bouffés par les plus hauts placés dans l’échelle sociale à cours de liquid … pardon, de viande.. Et les cinq aristos de retour d’expé seront chaleureusement félicités par leurs pairs pour leur réussite, leur courage, et leur esprit d’à-propos.
bien dit!
Je ne connaissais pas cette version ancienne , mais plutôt celle plus récente inspirée de la caatstrophe réelle survenue à l’équipe de rugby uruguayenne . Elle avait alimenté les commentaires surtout par le thème de la tentation de l’anthrophagisme en situation ultime .
Comme sans doute beaucoup d’autres , j’ai eu aussi à analyser , en stage de « management » ,le cas , dont je ne sais plus de quel fait réel il était inspiré , de situation de survivants , bizarrement toujours victimes d’un crash aéronautique , et dont les rapports et la « hiérarchie » évoluent au fur et à mesure de l’évolution de leur situation .
Au cas particulier , il s’agissait de montrer comment le leadersship n’est pas une donnée immuable et institutionnelle , mais que c’est celui ou celle ou ceux qui révèlent sur l’instant le plus d’aptitude à assurer la compréhension des autres membres du groupe et de la situation , qui , de façon « naturelle » ( je dirais Tolstoïenne’ !) , se voient de fait acceptés comme porteurs des meilleures voies pour sortir de l’impasse .
J’en retiens vis à vis de votre billet qu’il n’y avait pas de metteur en scène dans ce cas là ( ni de steward – ce qui en fout un coup à votre stewardship économique), et que ce sont les acteurs , en tous cas ceux qui ne mourraient pas de faim , de froid ou de blessures , qui ont fait la pièce jusqu’au bout .
Pour être encore plus désespéré ( ou optimiste ,) , citons aussi ce copain de Saint Ex dont le nom ne me revient pas sur le coup , lui aussi naufragé des Andes et qui s’en est tiré seul : » Ce que j’ai fait , je le jure , aucune bête ne l’aurait fait … »
Il s’agissait d’Henri Guillaumet .
@ juan nessy
Dans le film « les survivants » ,ils décident pour une partie d’entre eux de passer par l’anthropophagie , pendant que deux hommes partent chercher de l’aide. Il ne faut oublier que c’étaient un équipe de rugby de Montevideo, habitués à l’entraide et l’esprit d’équipe , je ne suis pas sûr qu’un avion qui s’écraserait au cœur des Andes avec des financiers à bord aient la même vision .
Le système mène plutôt à l’écopophagie
les bêtes sont des athlètes de haut niveau, en permanence.
pas d’aspirine, pas de frigo, pas de télé
alors quand un homme doit se la jouer real life, ça lui fait tout drôle.
et quand c’est un costard hyper nantis …
pour ça qu’ils ne lâcheront jamais, ne serait ce qu’une cahuette
Pas faux , mais la philosophie de la démo du stage était de montrer que le costard nati qui la ramène au début , finit par être mis sur la touche ( dans certaines options ça va même plus loin ) , pour que, « par contrainte et bon sens naturels « , le » pouvoir » ( leadership ) du moment soit délégué pour un temps au plus apte à permettre la …. »sortie du cadre »et la survie du groupe .
Question de temps , de prise de conscience de la dramatique réalité, de perte des vieilles certitudes .
PS : mon chat , qui se fait vieux lui aussi , me fait savoir qu’il ne prétend pas au grade d’athlète , sauf si on entend par là faire consciencieusement ses étirements et un peu de balade journalière en extérieur .
Les bêtes ne se sauvent pas grâce à leur ass-vie, ni en pensant à leur conjointe…
à juan nessy
Votre chat est sans doute too mimi to fail 🙂
un peu trop domestique quoi, comme nous même dans ce capitalisme qui nous sert de jungle
@Vigneron :
Bien vu . Je me doutais bien que s’il y avait de l’assurance-vie en arrière plan , Vigneron le noterait .
Pour que la morale soit sauve , on dira que Guillaumet a plus pensé à sa femme qu’à l’assurance vie qui pourtant pour le coup ,aura mérité son intitulé au sens premier et non pas son arrière goût spéculatif .
PS : mon chat , qui depuis longtemps ne pense plus à sa chatte favorite , me glisse de parler plus bas pour échapper au retour de Jducac .
@joe chip :
Mon chat est effectivement usé mais plein de cicatrices .
Battez vous comme il l’a fait et revenez le traiter de domestique !
Mimi ! Non mais sans blague ! Encore une comme ça ,Don Gomes et j’appelle Don Rodrigue auprès de son père !
Foi de Don Diègue Juan Nessy.
La différence est claire du coup entre un film de série B absolument fauché et le monde qui nous est offert : dans le premier, on emploie des scénaristes de génie parce qu’ils ne coûtent pas cher et dans le second, des scénaristes de luxe quant à leurs émoluments, mais manifestement de série B sur le plan intellectuel.
Excellent !!
Sentiments mélangés d’incurie générale, d’imbécillité, d’inculture crasse, de grosse panne côté imaginaire, de gâchis, d’un monde absurde, de colère aussi… personne ne peut y échapper.
Tous ces crimes commis à cause de l’argent.
Comme le dit B. Stiegler ce système marche à présent à la carotte et au bâton avec des gens absolument dégoûtés d’aller travailler. Ce n’est plus de l’investissement mais de la dépendance. Par conséquent ça peut pas aller bien loin. « L’appareil » psychique est gravement endommagé si je puis dire, le consumérisme a usé les âmes.
Juste.
Bonjour, Octobre, l’envers de « l’oikonomia »- les règles de la maison -, c’est le « mochos », le nom donné , par les Grecs, a la chambre obscure située au cœur du Labyrinthe ( In and Out of the Mind: Greek Images of the Tragic Self – Ruth Padel) , quelles vielles passions, à notre insu, y sont irrévocablement inscrites ?
A propos du « consumérisme », vous écrivez :
Ce raccourci me semble potentiellement dangereux, car il escamote le fait que supprimer l’argent, ou en égaliser la possession, ne règle pas ipso facto la question des classes sociales, de même que la suppression des classes sociales ne règle pas la différenciation sociale. Ainsi « L’usure des âmes » – relire Tolstöi, -cf. Juan Nessy – ou chercher l’Océanité, suffit-il à dissoudre les cailloux que nous traînons dans nos chaussures? Pourtant, ces petits cailloux peuvent nous aider à sortir du Labyrinthe, je crois.
Personnellement, je préfère voir les choses autrement, en partant de l’idée que le consumérisme n’est pas une consommation d’objet sur le mode « appétitif pulsionnel », mais comme symptôme de la recherche de différentiation et de hiérarchisation sociale. Cette approche est celle de Veblen – La classe des loisirs– et de Baudrillard, – Le système des objets-.
Conviendrons-nous que l’appétit pulsionnel pour « la Rolex » n’est pas inscrit dans les gènes d’homo sapiens. De même, il n’y a pas de gène de la « domination », ni de gène du « mérite »
?
Je m’explique, « domination » et « mérite » sont des « jugements de valeur, des constructions langagières ; en fait des automatismes de pensée. Si nous ne prenons très attention à la façon dont nos automatismes de pensée nous font parler, nous reproduirons toujours les mêmes sociétés.
Lorsque vous écrivez « a usé les âmes », il me semble fort que vous situez votre propos dans une hiérarchie de valeurs. De leur côté, les mécanismes biologiques sont dépourvus de hiérarchie de valeur : le loup mange l’agneau, et le vautour en rogne la carcasse ; ce ne sont que sont des hiérarchies de niveau d’organisation.
Je reformulerais la question de l’argent de la façon suivante : quelle structuration sociale ( économique) pouvons-nous imaginer, de telle façon que l’accès aux objets comme aux situations gratifiantes (qui font plaisir), soit égal pour tous – à chacun selon ses besoins et ses capacités – ; c’est la question du communisme. Comment, dans le monde de l’XXXL, poser intelligemment la question du communisme ? La réponse me semble passer par les zones associatives du contexte frontal, lesquelles doivent être également nourries de la saveur de mets finement préparés, afin d’aller trouver matière à imagination, dans les réserves d’affects inconscients mémorisée dans son cortex limbique, par l’enchainement des odeurs du passés, toujours enfouies dans la cuisine du Mochos.
(Ceci n’est pas du « biologisme » appliqué à la psychologie et à la sociologie, 😉 . )
A moins qu’elle ne passe par notre deuxième cerveau ….intestinal .
http://www.franceinter.fr/emission-le-grand-bain-un-deuxieme-cerveau-dans-le-ventre
Raison supplémentaire pour prêter attention à la nature et la qualité de ce qu’on mange , pour parer à des allergies graves ou pire .
Où l’on apprend au passage que la multiplication des césariennes « de confort » , participe de l’accroissement des risques d’allergie et d’autisme .
La culture américaine a diffusé largement, par l’entremise du cinéma hollywoodien, le modèle du
http://fr.wikipedia.org/wiki/Happy_end
alors que la pensée antique reposait sur un tout autre modèle
http://fr.wikipedia.org/wiki/Trag%C3%A9die
http://www.rene-girard.fr/offres/gestion/events_57_12803_non-1/tragique-et-tragedie-autour-de-la-violence-et-le-sacre.html
http://fr.wikipedia.org/wiki/Catharsis
qui a tenté de survivre au XXe siècle
http://ecrits-vains.com/critique/lire_en_fete2003/lire_en_fete10.html
http://fr.wikipedia.org/wiki/L'%C3%89tranger
http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Naus%C3%A9e
http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Proc%C3%A8s-verbal
http://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Particules_%C3%A9l%C3%A9mentaires
Il peut sembler étonnant que certains films américains aient pu échapper à la doxa hollywoodienne
http://fr.wikipedia.org/wiki/Pour_qui_sonne_le_glas_(film,_1943)
et se conformer au dénouement du roman éponyme.
Que l’Humanité ait été formatée, par le biais du cinéma américain, à ne pas regarder en face la véritable réalité de la condition humaine, n’est pas sans importance dans la crise que nous vivons.
La finance au volant d’une Dodge Challenger 71 pour un Fatal Ending.
Bidon Sage… « Frankly, my dear, I don’t give a damn… », mais bon, comme dit l’aut « tomorrow is another day » et pis quoi, « nobody’s perfect »…
http://www.youtube.com/watch?v=dLDeLqYypw8&feature=related
@ Sage
Vues, les nombreuses références qui nous renvoient à wikipédia (j’en compte 8, ci-dessus),
on pourrait se demander, si, une véritable réalité de la condition humaine ne se cacherait point au fond de cette encyclopédie… Qu’en pense Wiki, allô Wiki ?
Allô Papa Tango Wiki, Papa Tango Wiki, répondez !
– WIKI Entend et Dit : Parle Ô toi « Sage l’Ancien » :
Alors… Sage l’Ancien se racla la gorge puis commença en ces termes :
« Camarades, vous avez déjà entendu parler du rêve étrange qui m’est venu la nuit dernière. Mais j’y reviendrai tout à l’heure J’ai d’abord quelque chose d’autre à vous dire. Je ne compte pas, camarades, passer encore de longs mois parmi vous Mais avant de mourir, je voudrais m’acquitter d’un devoir, car je désire vous faire profiter de la sagesse qu’il m’a été donné d’acquérir. Au cours de ma longue existence, j’ai eu, dans le calme de la porcherie, tout loisir de méditer. Je crois être en mesure de l’affirmer : j’ai, sur la nature de la vie en ce monde, autant de lumières que tout autre animal. C’est de quoi je désire vous parler.
« Quelle est donc, camarades, la nature de notre existence ? Regardons les choses en face nous avons une vie de labeur, une vie de misère, une vie trop brève. Une fois au monde, il nous est tout juste donné de quoi survivre, et ceux d’entre nous qui ont la force voulue sont astreints au travail jusqu’à ce qu’ils rendent l’âme. Et dans l’instant que nous cessons d’être utiles, voici qu’on nous égorge avec une cruauté inqualifiable. Passée notre première année sur cette terre, il n’y a pas un seul animal qui entrevoie ce que signifient des mots comme loisir ou bonheur. Et quand le malheur l’accable, ou la servitude, pas un animal qui soit libre. Telle est la simple vérité.
(LA FERME DES ANIMAUX – George Orwell)
– Mais Wiki, d’où vient ce malheur, de quelle Espèce ?
Wiki se tait et préfère s’en aller en laissant la parole à un Sage immortel :
« Ce que je constate : ce sont les ravages actuels ; c’est la disparition effrayante des espèces vivantes, qu’elles soient végétales ou animales ; et le fait que du fait même de sa densité actuelle, l’espèce humaine vit sous une sorte de régime d’empoisonnement interne – si je puis dire – et je pense au présent et au monde dans lequel je suis en train de finir mon existence. Ce n’est pas un monde que j’aime. » Claude Lévi-Strauss
Faut bien dire que Wiki c’est pratique !
Au lieu de me lancer dans une dissertation de 345 677 899 pages pour expliquer les tenants et aboutissants de ma pensée hypertextuelle qui transcende les multivers, j’établis quelques connexions simplistes avec des objets qui flottent ici et là sur cette mer où, tel un magma protéiforme, s’entassent pêle-mêle, en un immense tohu-bohu, tous les borborygmes d’une Humanité planétaire sombrant lentement dans le chaos. Wiki n’est que l’écume, la surface, l’éructation et le symptôme. Cela dit, je suis bien de l’avis de Claude Lévi-Strauss.
Judicieuse réflexion. A quelques exceptions prés, on retrouve ainsi dans la culture hollywoodienne ce qui caractérise l’économie de consommation. Une sorte d’hystérie douce sans but dont l’effet est d’exacerber un nombrilisme narcissique régressif et débilitant, qui finit par devenir l’arrière-plan commun à une bonne part de notre humanité. C’est une situation où il n’y a plus de place, en réalité, pour la connaissance. D’où l’intérêt de boycotter systématiquement ce type de sous-produit dont la vocation est d’être « consommé » et non d’être nourrissant. A l’autre extrémité du spectre on pourra toujours se reporter sur les oeuvres de certains créateurs qui disent quelque chose de l’impasse actuelle de nos schémas mentaux. Sokourov par exemple. « « Mon âme contre une nuit ». Cette lubricité inquiète et curieuse échoue donc sur la voie de l’amour. Le désir d’une connaissance fuyante lui échappe et se résout dans un crépuscule perpétuel. Crépuscule qui était déjà l’état de sa perception du monde mais qui devient dès lors sans issue : « la mort existe dit la science ». Dès lors, l’âme, introuvable, perpétuellement cherchée jusqu’au tréfonds des cadavres n’a plus aucune issue : ni mort, ni amour. La recherche glisse de fuite en avant infinie et sans but à un ennui mortel dans un paysage désolé ». Thierry Jolif
http://www.unidivers.fr/faustalexandresokourovgoethe/
moi qui avait cru un instant que Paul avait un accès de romantisme…( a star is born)
» des scénaristes de luxe quant à leurs émoluments, mais manifestement de série B sur le plan intellectuel. »
Ça me fait penser à ce que vous disiez des dirigeants de Country Wide. Je pense que nos politiques sont convaincus du bien fondé de l’idéologie qui les a portés au pouvoir.
Malheureusement l’auto-organisation prévue par l’idéologie fait place à une auto-désorganisation qu’ils ne peuvent même pas penser (TINA), a fortiori contrôler.
Si notre regard s’approche des étoiles, nous prenons conscience de notre véritable dimension. C’est comme une mise au point d’un appareil photographique qui agirait directement sur notre bon sens, et nous rendrait beaucoup plus sage dans nos projets et réflexions.
Face à l’univers étoilé, comment ne pas mesurer la dimension réelle de ces microbes de politiciens et autres nombreux dirigeants, qui dans le monde, se croient investis de la mission de ‘diriger’ les hommes, alors que leurs cogitations permanentes ne font que déranger l’ordre immuable et magnifique de la nature qui nous fut donnée en cadeau depuis des millénaires afin que nous puissions vivre en respirant de l’air pur et en buvant des eaux pures, éléments absolument INDISPENSABLES pour que la vie perdure.
Ne voit-on pas de véritables malfrats magouilleurs, disposer du pouvoir absolu de capitaux énormes leur permettant de faire « mourir » les autres, et ceci sans risquer de voir un seul policier se présenter à leur domicile pour les arrêter, ou pour leur demander des comptes ?
Pendant ces événements dramatiques, les politiciens de monde entier, se pavanent devant leur miroir et leurs électeurs, pour leur dire combien ils sont beaux, combien ils sont intelligents et gentils, combien ils sont sages et dignes d’occuper les plus hauts postes de responsabilité dans la direction des Etats.
» l’ordre immuable et magnifique de la nature »
Natura sive Deo
pour paraphraser B. Spinoza
cf.https://fr.wikipedia.org/wiki/Baruch_Spinoza
Du même Farrow, mais pour la Warner, on se souvient de « Ride, Vaquero! » où Anthony Quinn lance à Ava Gardner: « Les forts combattent les forts pour le contrôle des faibles. » *
Un rapport avec ce qui se passe à Washington ou à Bruxelles?…
Non, les vrais forts ne sont pas là-bas. Je ne sais pas où ils sont, mais ils préparent le prochain paradigme.
* – The strong will fight the strong for possession of the weak.
– The meek shall inherit the earth.
– Only six feet of it, Senora.
Là ,c’est un billet d’humeur .
Savez- vous ce qu’est un « CON » : Un con, c’est un demi clown, talent ou génie en moins.
Essayez, une lettre sur deux, ça marche, malgré le gros nez rouge servant de « panic button » de crise, et les énormes godasses en guise de stabilisateurs de notre monnaie vraiment unique.
Le monde qui nous est offert ?
Heu le monde qui nous sera offert si nous ne faisons rien :
« Soleil Vert » (Soylent Green)
Réalisé par Richard Fleischer, sorti en 1973 avec Charlton Heston & Edward G. Robinson.
Où il est question d’épuisement des ressources, du sens de la vie et… d’anthropophagie… un must have toujours d’actualité…
http://www.youtube.com/watch?v=5Gmo5zziNVw&feature=related
D’ailleurs ce film me fait penser à une réflexion que j’avais lu ou entendu, je ne me souviens plus, venant d’un écrivain ou d’un philosophe, si quelqu’un peut retrouver la source… Il comparait les humains à des vers de farine dans un sac de farine… nous nous multiplions, nous épuisons le stock de farine, nous sommes tous dans le même sac…
ps : ayé je vais passer pour le maniaco-dépressif de ce blog lol
Smith s’adressant à Morphéus:
» J’aimerais partager une révélation que j’ai eue durant mon temps ici. Elle m’est venue en essayant de classifier votre espèce.J’ai réalisé que vous n’êtes pas vraiment des mammifères. Chaque mammifère sur cette planète développe instinctivement un équilibre naturel avec son environnement mais vous, les humains, ne le faites pas. Vous vous installez à un endroit et vous vous multipliez et multipliez jusqu’à ce que toutes ressources naturelles soient consumées. La seule façon dont vous pouvez survivre est en vous déplaçant dans un autre endroit. Il y a un autre organisme sur cette planète qui suit ce même modèle. Un virus. Les êtres humains sont une maladie, un cancer sur cette planète, vous êtes un fléau. »
Bon c’est quand le suicide collectif et le recyclage chez Alpha du Centaure ?
joe chip * antihéros principal de Ubik , magisral roman de philip k dick
* penser aux initiales ça rajoute encore un tiroir dans ce roman à tiroirs !
Nan ?? vous voulez dire que la petite cuillère n’existe pas ?? 🙂
Matrixx
C’est quand même rare de citer un virus…
@ Learch, la source…
Oui c’était un Sage, c’était un Ancien, c’est toujours un de nos « Immortels ».
…
Enfin si vous vous sentez dépressif, prenez le temps de boire un Scotch Whisky Cocktail :
« Sage Buck »
Ingrédients : (& Feuilles de sauge)
4 grains de poivre rose
1/2 once de sirop de sucre
1 1/2 once infusion de sauge scotch Oban
Le jus de citron 1/2 once
1/2 once de poire liqueur (comme Mathilde Poire)
1/2 once de brandy de pomme (comme Calvados)
2 onces de bière au gingembre
Je BOIS un verre d’eau fraîche du robinet… à vote Santé !
Merci pour la source et le cocktail ! Santé !
@ Learch, la sauge…
Ah, mince !…
J’ignorais complètement les vertus de la Sauge. C’est incroyable.
La misère, c’est que de moins en moins de personnes connaissent les plantes, les arbres les oiseaux ou même les étoiles; qui poussent, grandissent, volent ou même brillent autour d’elles.
Une vraie misère, pour le coup…
Par contre, tout le monde a entendu parler, au moins une fois dans sa vie, de B.H.L.
Etonnant, non ?!…
Ils syncrétinisent gravement.
SYNCRETINISER :
S’unir dans la bêtise en vue d’hypothéquer parfaitement l’avenir. – La femme de ménage finissait de préparer la salle de réunion où il était prévu que des messieurs-dames syncrétiniseraient toute la journée.
France inter aussi syncrétinise, de même que si vous voulez, tous les sites d’informations. Déjà je ne lis jamais un article commençant par « Un tel veut », etc. 90% de ce qu’on nous présente comme information est consternant. Google news est consternant, l’Obs, l’Express, etc. Des news dont personne n’a rien à faire. La difficulté consiste justement de plus plus à créer l’illusion d’une plénitude d’informations pour masquer ce dont on ne veut pas parler c’est pourquoi il faut toujours beaucoup d’info bidons. Le spectacle, c’est la radio qui passe du classique pendant que le régime massacre, c’est à ça que ressemble l’information.
Oui, oui, l’eau tiède du mainstream…
Je consulte quotidiennement http://rezo.net/
J’ai une terrible allergie aujourd’hui, je ne sais même plus où me mettre…. je vais essayer le pinard.
Prof. .Jorion votre précédent billet parlait d’un film qui sera ne vente le 4 Sept 2012.. c’est frustrant.
En attendant j’ai dégoté A star is Born 1954, et Something’s to Give 1962, avec Monroe (Cukor). Monroe qui est une actrice touchante et inouie.
Ce qui me sidère c’est le niveau du cinéma actuel qui est plus exsangue et sombre, que l’univers d’un psychotique. Le cinéma aujourd’hui est une maladie mentale, on se demande comment, et qui tourne ça et sous quelle drogue. C’est pire que tout ce qui est imaginable de déshumanisation des rapports humains, de néant du scénario etc. Ils ne broient pas du noir, c’est pire.
N’avons-nous pas le cinéma que nous méritons ? Ou que nous souhaitons ? L’art n’est-il pas le reflet de nos inconscients ?
On ne doit pas regarder les mêmes films , Lisztfr .
Vous n’avez pas aimé le fabuleux destin d’Amélie Poulain ?
Le fabuleux destin d’Amélie Poulain! …C’est l’évasion convenue et passagère, sans conséquence, du monde stressé de la course au vide…
Plus un spectateur courait angoissé dans sa vie de productiviste, plus il aimait.
En foi de quoi, le film a fait un malheur à New York… 😉
Gail Russell dans Wake of the Red Witch
c’est autre chose qu’Audrey Tautou…
http://www.youtube.com/watch?v=zG80koZzMvk
Un destin tragique, d’ailleurs…
http://en.wikipedia.org/wiki/Gail_Russell
http://www.youtube.com/watch?v=5mUeHLLhdVo&feature=related
Ah bon Sage ? « Destin tragique » ? Pasqu’y en a des comiques ou happy ending ? Ou juste pasqu’y en aurait, des « destins » ?
Un film de pirates de comédie qui se joue des autorités avec l’excellent Burt Lancaster et son alter ego Nick Cravat. Une pépite de bonne humeur.
http://www.youtube.com/watch?v=8677tT1b5rY
« Ce qui me sidère c’est le niveau du cinéma actuel qui est plus exsangue et sombre, que l’univers d’un psychotique. Le cinéma aujourd’hui est une maladie mentale… »
Absolument d’accord. Je trouve de plus en plus rarement quelque chose qui soit regardable.
Néanmoins j’ai été littéralement sidéré par ceci
http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=177409.html
http://fr.wikipedia.org/wiki/Balada_triste
objet étrange et absolument délirant où il y a pratiquement une référence cinématographique toutes les cinq minutes (Antonio de la Torre grimé en Lon Chaney (le Masque de cire) ou encore le combat final des deux personnages mimant le dénouement de La Mort aux trousses ou de La Cinquième colonne, non pas dans le Mont Rushmore ou sur la statue de la liberté, mais sur le monument du Valle de Los Caidos (on peut d’ailleurs se demander si le journaliste du Monde qui commente assez bien le film :
http://www.lemonde.fr/cinema/article/2011/06/21/balada-triste-reminiscences-de-la-guerre-civile-espagnole_1538786_3476.html
a compris la valeur symbolique du lieu ?
http://www.cinespagne.com/pageactualite/interview-alex-de-la-iglesia-balada-triste.php
Entre Fellini et Tarentino, ce film génial relate de façon burlesque la traversée du XXe siècle par l’Espagne (la scène où le clown transformé en chien mord la main de Franco est désopilante) : sans oublier qu’il s’agit d’un film qui renoue avec la tradition picaresque (le clown incarné par Carlos Areces est un picaro dans la mesure où il est orphelin, traverse les différents milieux de la société espagnole, etc.).
» je vais essayer le pinard. »
D’abord, vu comme ça, c’est une fuite en avant.
Or, il y a toujours quelque chose à faire, une solution
palliative sinon positive. Souvenez-vous – avant de vous
mettre au pinard- les ressources de l’Homme sont infinies.
Ensuite, la vrai question: quel pinard ?
Ici, c’est une question sensible.
@Daniel
J’ai pensé à taper sur ma tête a coups de marteau, ou manger de l’harissa. Le vin est plutôt inefficace, par contre l’exercice physique oui.
Le pinard, il s’agit du Beaujolais Villages 2010 et du pommeau, du Macôn villages, sinon du Terrassous (Roussillon), St Nicolas de Bourgueil, du Château Fleur Perey (ST émilion) 2009, et aussi l’alcool à Robert, personne ne sait ce que c’est, du distillé maison, de la vodka, du muscat de Rivesaltes, Château Lafargue 2008 (Montbazillac) j’ai pas le droit de puiser dans tout ça, sauf le beaujolais.
D’abord celui-ci :
http://www.domainedemuzy.fr/vins-detail-domaine-viticole-muzy-meuse-lorraine.php?vin_id=11
Il vaut un bon champagne.
Celui-ci est une merveille:
http://www.domainedemuzy.fr/vins-detail-domaine-viticole-muzy-meuse-lorraine.php?vin_id=8
Mais chez eux tout se boit.
http://www.domainedemuzy.fr/vins-domaine-viticole-muzy-meuse-lorraine.php
C’est qui ce ON dans « on emploie des scénaristes de luxe… » Ces scénaristes idiots utiles payés fort cher justement parce qu’ils sont utiles, pas parce qu’ils sont idiots. Utiles à quoi? A nous faire attendre. Pendant ce temps là on revient à l’âge de la servitude, avec des à coups, par glissements successifs, sans que la grande masse des européens s’en rende vraiment compte ou veuille s’en rendre compte. Ce sera (c’est ?) trop tard lorsque les masses réaliseront ce qu’on leur fait subir. Ceux qui nous gouvernent, ceux qui nous « informent » n’ont aucun intérêt. Ceux qui les emploient si. Les nouveaux Gengis Khan se cachent derrière Mr Loyal.
J’étais encore lycéen à Genève quand j’ai vu au théâtre une pièce d’un auteur polonais dont le nom j’ai oublié. Il s’agit d’un groupe de naufragés – environ une douzaine d’individus – qui se trouve dans un petit bateau de sauvetage sur l’océan. Le contenu tourne autour de la question quelles personnes doivent quitter le bateau, pour que les autres puissent survivre – le plus longtemps que possible. Une pièce cauchemardesque, mais qui a gagné, à mon avis, en actualité.
Peinture crisique de série A, Géricault Oh Géricault !
L’art et les crises. Le Radeau de la Méduse. Par Philippe THIRION :
http://www.communication-sensible.com/articles/article0196.php
« Géricault dans son œuvre a saisi les ingrédients de la tragédie qu s’est jouée dans et autour du radeau, nourrie des ingrédients de la tragédie classique ; unité de lieu de temps et d’action. Mais ici la tragédie se fit crise ; crise humaine avec des désespérés livrés à eux- mêmes, mus par le seul instinct de survie et qui se livrèrent même à des actes de cannibalisme, crise politique avec le rappel qu’apporte son œuvre monumentale alors que l’intense émotion et le procès qui suivirent le retour en France des survivants étaient encore dans toutes les mémoires, la condamnation en cour martiale de Chaumareys et la démission du vicomte Dubouchage Ministre de la Marine, et enfin crise artistique, par la rupture avec le néo-classicisme qu’il engage, annonçant au cœur même des murs de l’Académie le mouvement romantique.
Avec beaucoup d’autres après lui – on peut penser au Guernica de Picasso, au Cri de Munch -, Géricault aura ainsi libéré le peintre du cadre des conventions picturales pour le rendre acteur et médiateur de ce moment privilégié car paroxystique qu’est la crise. »
J’ai lu l’article que vous recommandez avec un très grand plaisir. La critique du tableau est magistrale dans son fond et dans sa forme. Je ne suis pas complètement à l’aise cependant avec le lien effectué entre quelques œuvres de certains artistes et la crise; n’importe quelle crise. Ce lien, qui existe au moins de temps à autre n’est pas obligatoire et ne va pas sans dire. La question ici, pour moi, est celle de l’engagement de l’artiste. « Le cri » n’est pas l’illustration d’une crise, Munch n’ayant fait que donner corps à une émotion passagère. Guernica est un cri, en période de crise, sans aucun doute mais unique, à ma connaissance, dans l’œuvre de Picasso, lequel, une fois Guernica fini est retourné à ses préoccupations esthétiques et maitresses favorites. On entend dire un peu partout, et dans Télérama plus souvent qu’ailleurs, des choses comme « l’artiste est le témoin de son époque » ou encore l’artiste doit s’engager ». S’engager, à mon sens, veut dire faire sien un problème de société et tenter d’en développer la connaissance ou d’y apporter un élément de réponse. Pour s’engager au moment d’une crise il n’est pas d’ailleurs nécessaire que l’artiste produise un ouvrage. En déboulonnant la colonne Vendôme Courbet s’est engagé, largement autant que Géricault ou Picasso. Les œuvres de ces deux derniers par contre sont les preuves tangibles et permanentes que ces artistes ont été affectés par des traumatismes de leur époque et c’est dans cette permanence, je crois, qu’il faut trouver l’intérêt que portent tous les intellectuels à l’ »engagement de l’artiste ». Pour quelles raisons par exemple, ne nous émerveillons nous pas de l’engagement du pharmacien ou du notaire? Ou de Dugenou qui passe ses soirées aux Restos du coeur? Parce que, contrairement à Picasso ou Géricault, Dugenou n’a aucune chance de rentrer dans l’histoire. Prêter aux artistes un souci d’appréhension des crises c’est vouloir, en temps de crise, mettre l’histoire de son côté. Ou la renommée, qui n’est qu’un succédané de l’Histoire. Le premier engagement de l’artiste, son premier devoir, c’est à son œuvre qu’il le doit. Ses travaux varieront en fonction de ses affects, lesquels suivront ou ne suivront pas l’air du temps.
Mouais..« Géricault est mort d’avoir trop fait l’amour », Elie Faure, à 32 ans, mieux qu’le Christ.
Et pis quoi ? Le/la spéculateur(rice) vu par Géricault : Monomaniaque du jeu, http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Th%C3%A9odore_G%C3%A9ricault_-_A_Madwoman_and_Compulsive_Gambler_-_WGA08635.jpg
Dans cette version , le baril d’eau est remplacé par un baril de pétrole SHELL :
http://www.photographie.com/archive/publication/104690
Chris Marker est mort et je me joins au deuil des chats désenchantés d’avoir cru un jour que le monde changerait.
La Jetée
Chris Marker – Lettre de Siberie
le-fond-de-l-air-est-rouge-1ere-partie-les-mains-fragiles-version-1997.fr.
Chris Marker par Agnès Varda (Rencontres d’Arles)
sur Libé Interview du 5 mars 2003
Aux chats et à la musique…
merci ! __aux conseillers hiboux __
Et de deux !! …
« sorties de route » (R.K.O.)
– Un premier, à qui l’on dit : Monsieur, s’il vous plaît, sortez du décor, maintenant !
– Un second qui fait l’avion, qui file droit dans la jungle et s’y écrase pour de bon !
…
– Dis « Ma », c’est dangereux la vie? – La vie, c’est comme 1 équation à 3 inconnues!
– Mais on va pas s’en faire un film, dit « Pa ». Faut vivre sa vie comme on joue au dé!
– C’est pas vrai ! – Dit, le p’tit Paulo. C’est pas vrai ! – C’est pas vrai ! – C’est pas vrai!
Moi j’sais. Avant, j’étais à l’école. Là, ben j’suis en vacances et après, j’ y retourne…
Bonnes vacances .
Au moins il sait où il va puisqu’il y retourne.
Beaucoup d’autres en sont déjà au stade du c’est quand qu’on va où et pourquoi?
http://www.youtube.com/watch?v=QM2AS0KDZEA
La différence est claire du coup entre un film de série B absolument fauché et le monde qui nous est offert : dans le premier, on emploie des scénaristes de génie parce qu’ils ne coûtent pas cher et dans le second, des scénaristes de luxe quant à leurs émoluments, mais manifestement de série B sur le plan intellectuel.
Tout à fait à fait d’accord sur le renversement du rapport valeur /prix .
Sur les call-girls au grand coeur , on pourrait dire Marilyn Monroe , sauf qu’elle n’était pas une call-girl , or c’est à cette époque que le rapport à basculé cause guerre du Viet-Nam , maintenant
on a effectivement des call-girls plus attachées à leurs cachets qu’à leur sincérité .
, je remballe mes sarcasmes, manifestement, là, on a de l’expert qui cause, « effectivement ». Respect.
(On saisit mieux tout le sel du pseudo, moneyistime, ça tombe sous l’sens).
C’est prodigieux votre sens du temps , Vigneron , vous étes vraiment de l’époque .
J’ai pas l’heure, juste des saisons, les call girls si, les michetons aussi, it’s money time.
timeisfric k.o au deuxième round !
après un match sensationnel de vigneron !
bref, le micheton, le cave, au singulier ça suffit vu que c’est tout pareil.
Réponse à ces deux qui croient changer le monde par le verbe et le miroir .
Méthode et Vigneron . Pendant que vous passez votre temps à regarder des série B , commenter
un post laconique de ma part , et encenser un gourou , je me suis occupé de choses plus consistantes que du spectacle . Je ne fais que passer , dans un subterfuge de la vie , vous vous y
vautrez .
La différence ? :
Avec le film de série B nous sommes des spectateurs payants, volontairement.
Dans le monde qui nous entoure nous sommes des acteurs …payants…involontairement.
Du moins à l’ insu de notre bon gré !
Au fond dans les deux cas, nous payons , sans avoir la possibilité d’écrire le scénario.
C’est bien de ça dont il s’agit !
Ecrire ou ne pas écrire , that is the question ,
et Votre – Notre Responsabilité .
Y’a pas à dire, ce billet là est bien envoyé !
Sacré » film catastrophe » dont nous sommes encore les passagers vivants…
(Bonne fin de journée à vous et attention aux iguanodons ).
Je me souviens d’une boutade stupide que j’adressais jadis à des proches qui s’insurgeaient (souvent avec condescendance) de mon attitude de bouffeur de curé ….
J’affirmais alors avec force être prêt à croire en DIEU seulement lorsqu’il aurait détruit l’espèce humaine !..
Quelques virus,quelques bactéries ça ne doit pas être bien compliqué pour DIEU.Il en a vu d’autres…
En attendant merci infiniment pour votre Blog,merci aussi à tous les intervenants. Cela ne se « voit » certainement pas mais grâce à vous tous je vais finir mon existence un peu moins C..
ça serait bien que ça finisse par se voir , mais , par ailleurs , bouffer du curé n’a jamais nourri son homme .
Si si, Juan, dans l’Berry (St Amand Montrond chez Papon), j’en connais qui bouffent du corbeau. Croa en moi, croa de bois croa de fer, si j’mens…
Vigneron, et pourtant, science sans conscience n’est que ruine de l’âme…
Dans le genre il y a aussi Horizons perdus de Capra :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Horizons_perdus
Ce film raconte le voyage de retour vers l’ Angleterre du ministre des affaires étrangères anglaises, de son frère, et d’un autre petit nombre de voyageurs. Leur avion s’écrase dans l’Himalaya. Perdus dans les montagnes, ils découvrent un lieu dont ils n’auraient jamais soupçonner l’existence.
Un belge est dans l’histoire du film.
J’ai regardé la fin du film, les héros en sont a posteriori le vieux professeur et son épouse et l’anarchiste destiné à être pendu dans son pays.
Quand il devient évident que la réparation de fortune de l’avion ne lui permettra pas d’emporter tout le monde, l’anarchiste se saisit d’un pistolet et annonce que c’est lui qui déterminera qui sera du vol de retour. Le vieux professeur signale pour la forme que c’est le pilote qui devrait prendre ce genre de décisions mais l’ascendant moral de l’anar arrivé à ce point du film est tel que personne ne conteste.
Alors que les féroces Jivaros approchent, le Prof et sa femme se sacrifient en décidant de rester, sur quoi l’anar déclare : « S’il y avait davantage de gens comme vous Prof, on aurait moins besoin de gens comme moi ! » (*). Le Prof demande que sa femme et lui soient tués par l’anar, car les Jivaros les tortureraient sûrement s’ils étaient capturés. L’anar lui dit : « No problemo, il me reste 3 cartouches ! » Mais il mentait : il ne lui en restait que deux.
On voit les Jivaros bander leurs arcs dont les flèches sont empoisonnées au curare, juste avant que n’apparaisse sur l’écran le mot « Fin ».
==============
(*) Le film est de 1939, toute influence du blog de PJ sur son scénario impliquerait donc une réversibilité du temps que – dans l’état présent de la science – les physiciens excluent.
« Dommage qu’il n’y ait pas à Washington ou à Bruxelles, comme dans le film, une call-girl au grand cœur qui a compris comment ça marche la vie » …
et Christine Lagarde alors, monsieur Jorion, c’est de la roupie de sansonnet ??????????